NFL Team Honors : Washington

500-Redskins

Il y aura toujours ceux qui vous diront que les Reds ont remporté une division au rabais avec Dallas estropié, Philly défiguré et les Giants à moitié à l’infirmerie. Mais l’année dernière nous parlions d’un coup de balai salvateur à donner, et si tous les problèmes ne sont pas encore réglés, le premier passage est encourageant notamment avec le nouveau General Manager Scot McCloughan. Il va maintenant falloir surveiller si l’équipe fait ce qu’il faut pour construire sur cette belle saison… à commencer par la situation de Quarterback.

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WASHINGTON REDSKINS
1e NFC East ~ 9-7 / 0-1

 

Les prévisions de Madame Soleil 2015

 

La der des der pour Robert Griffin III ? On pouvait se poser la question, même s’il fallait pour cela que le Quarterback soit un peu lâché par les blessures et qu’il ait les bons éléments autour de lui ; si on n’avait pas de doute du côté des armes offensives avec le coureur Alfred Morris, les receveurs Pierre Garçon et DeSean Jackson, c’était déjà bien plus compliqué au poste de Tight End, ravagé par les blessures, et sur la ligne offensive. C’était donc sans surprise que l’équipe, qui avait enfin pu utiliser un premier tour depuis 2011, avait choisi Brandon Scherff pour le mettre à l’opposé de Trent Williams. Néanmoins, on restait toujours sceptique sur l’impact d’un rookie dans sa première année, et cela ne réglait pas le problème du poste de Guard, le plus faible dans l’unité. Et bien entendu, cela ne fixait pas non plus le manque de progression de RGIII dans ses qualités de passeur de poche, ce qui était peut-être le plus grand des obstacles à une saison réussie des Redskins.

Ou, en tout cas, le plus grand obstacle OFFENSIF à une saison réussie, car l’autre chantier était la défense… qui était en quelque sorte un gigantesque obstacle à elle toute seule : besoin de pass-rush autre que Ryan Kerrigan, besoin de solidité contre la course, besoin de plaquages réussis, etc. L’équipe avait donc fait le ménage sur la ligne défensive : exit Stephen Bowen, Barry Cofield et Jarvis Jenkins, bienvenue à Ricky Jean-François, Terrance Knighton et Stephen Paea pour accompagner Jason Hatcher. Chez les Linebackers, l’équipe avait laissé partir le vétéran Brian Orakpo et tenté de booster le pass-rush avec la draft de Preston Smith au deuxième tour ; à l’intérieur, Perry Riley et Keenan Robinson devaient faire une saison complète car ils avaient montré de bonnes choses. Chez les arrières, Chris Culliver, Dashon Goldson et Jeron Johnson étaient arrivés pour secouer un peu une unité beaucoup trop tendre, et il y avait la question du retour de blessure de DeAngelo Hall à 31 ans. Enfin, les équipes spéciales étaient à surveiller, car c’était aussi un mauvais point trop récurrent pour Washington.

Que pouvait viser le club de la capitale fédérale ? Il paraissait difficile de lutter dans une NFC East plutôt forte, mais il fallait principalement voir de l’amélioration chez RGIII et en défense. Même avec un record négatif du type 6-10 ou 7-9, cela donnerait du baume au coeur. Sinon…

 

La saison

 

Miami 10-17, Saint-Louis 24-10, @NY Giants 21-32, Philadelphie 23-20, @Atlanta 19-25 (OT), @NY Jets 20-34, Tampa Bay 31-30, @New England 10-27, New Orleans 47-14, @Carolina 16-44, NY Giants 20-14, Dallas 16-19, @Chicago 24-21, Buffalo 35-25, @Philadelphie 38-24, @Dallas 34-23.

Record cumulé projeté (avec les records de 2014) : 122-133-1 (0.479, 20e).
Record cumulé réel (avec les records de 2015) : 119-137 (0.465, 30e).
Écart entre les deux records : -0.014 (19e).

Le calendrier n’a pas été si différent que celui projeté quand on regarde l’écart entre les deux ; les Reds ont longtemps alterné victoire et défaite avant un beau finish avec quatre victoires dont trois à l’extérieur.

 

Les playoffs

 

Green Bay 18-35.

 

La réalité

 

Des progrès notables en attaque cette année, mais aussi en défense sur certains points. Les Reds ont réussi à revenir à l’équilibre au niveau des TDs marqués et encaissés (44-44 balle au centre) alors qu’ils étaient à -20 l’année dernière ; on doit cette progression non seulement à l’attaque aérienne (+12 !) mais surtout aux retours en tout genre avec 5 TDs : deux retours de kickoff, un retour de fumble, un pick-6 et un retour de punt bloqué. L’équipe n’avait réussi aucun TD sur retour en 2014, et cela prouve au passage l’amélioration notable des équipes spéciales ; certes elles ont encore commis quelques bourdes, mais en général elles ne sont plus la tare de l’équipe comme les saisons précédentes (une bonne couverture et un seul TD sur retour de punt). L’attaque a également bien amélioré son taux de conversion de 3e tentative (42.9%, 6e), son taux de TD marqué par voyage en redzone (58.5%, 11e) et le taux de sack concédé par action de passe (5.2%, 10e). Néanmoins un secteur a sérieusement patiné cette année, en attaque comme en défense… mais nous allons en reparler.

Voici les récompenses de la saison :

On peut sans douter trouver un joueur qui a intrinsèquement été meilleur que le Quarterback Kirk Cousins, mais étant donné le passif de la franchise question meneur de jeu offensif, personne ne niera que c’est bien l’ancien de Michigan State qui a eu le plus d’impact sur la saison de l’équipe. Car Cousins n’a pas juste fait une bonne saison pour sa première en tant que titulaire, il a presque révolutionné ce qu’on a vu au poste chez les Reds : 69.8%, 4166 yards (7.7), 29 TDs, 11 INTs, 26 sacks, 3 fumbles et 101.6 de QB Rating + 26 courses pour 48 yards et 5 TDs. Pour information, c’est le meilleur taux de complétion jamais vu à Washington sur 10+ matchs, et le record de yards pour un Quarterback des Reds.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Kirk+Cousins+Buffalo+Bills+v+Washington+Redskins+EtNPrhvVJHVl.jpgLe problème avec Cousins a toujours été les pertes de balle : en 2014 il faisait des bonnes séries mais finissait toujours par pourrir son travail avec des interceptions bêtes. Il a semblé un moment repartir sur les mêmes bases au début de cette saison, mais il a parfaitement corrigé le tir au fur et à mesure pour terminer à 11 INTs sur 543 tentatives ; un très bon taux de 2% qui le met avec Carson Palmer, Cam Newton ou Philip Rivers cette saison, et qui a bien aidé à renverser le tunover differential de -12 l’année dernière à +5. Nous verrons à plusieurs reprises qu’il a été bien aidé autour de lui par plusieurs belles performances, mais il a passé un palier cette saison dans sa technique et ses lectures.

Le Cornerback Bashaud Breeland avait déjà démontré des belles choses ici ou là l’année dernière. Les Reds ont décidé de lui donner définitivement sa chance cette année en l’alignant comme titulaire, et il a discrètement fait une superbe saison avec 81 plaquages dont 5 à perte, 3 fumbles forcés, 2 fumbles récupérés, 16 passes défendues et 2 INTs. Il a constamment lutté contre les meilleurs receveurs de la ligue avec certaines performances remarquables, et avec un pass-rush inconstant devant, il a été une vraie force dans l’arrière-garde. Cela promet s’il peut continuer sur ce rythme dans le futur.

Puisque nous parlions des belles performances qui ont aidé Kirk Cousins cette année, il y a eu celle d’un joueur attendu : le Tight End Jordan Reed.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Jordan+Reed+Wild+Card+Round+Green+Bay+Packers+eZgYdTzcysrl.jpgLe jeune playmaker avait montré des bribes de potentiel mais avait été gêné par des blessures à répétition pendant ses deux premières saisons. Il a enfin pu faire une année quasi-complète et le résultat a été à la hauteur des espérances : 87 réceptions pour 952 yards et 11 TDs. De plus, son taux de réception est très sympathique (76.3%) et il ne droppe quasiment jamais (2 !). Il a confirmé ce que l’opinion pensait déjà de lui : s’il parvient à rester en bonne santé, il peut s’installer définitivement comme un des meilleurs Tight Ends de la ligue et faire frémir n’importe quel Linebacker ou Safety.

Bashaud Breeland aurait presque mérité le titre de DPOY aussi, mais comme il a déjà été cité, donnons-le à ce bon vieux Ryan Kerrigan, ne serait-ce que pour avoir joué même avec la main fracturée. C’est le genre de choses qui en font aussi un leader respecté et un des piliers de l’escouade.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Ryan+Kerrigan+Philadelphia+Eagles+v+Washington+gX9ZrY0g6dsl.jpgForcément il a eu un rendement un peu inférieur avec 42 plaquages, 9.5 sacks, 19 hurries, 2 fumbles forcés et 3 passes défendues, mais il termine quand même meilleur sackeur de l’équipe, alors que son leadership et son énergie sont irremplaçables pour la franchise de Washington.

Autant le dire de suite : la classe des rookies de Washington promet d’être assez phénoménale si elle peut continuer sur la voie montrée en 2015. Commençons par les deux lauréats à égalité : le premier tour Guard Brandon Scherff et le quatrième tour receveur Jamison Crowder. Scherff a confirmé son statut à la sortie de l’Université : c’est un tractopelle pour ouvrir les brèches au sol, mais il doit encore énormément travailler sa protection de passe ; ironique vu que pour l’unité toute entière c’est plutôt l’inverse. Crowder, lui, a été une révélation dans le slot : 59 réceptions pour 604 yards et 2 TDs, ajoutant une arme supplémentaire dans les airs.

Mais ils ne sont pas les seuls : le deuxième tour Outside Linebacker Preston Smith est monté en puissance au cours de la saison pour finir avec 8 sacks, 4 fumbles forcés, 1 fumble récupéré et 4 passes défendues. Le troisième tour coureur Matt Jones a été sympathique à la passe avec 19 réceptions pour 304 yards et 1 TD (mais un peu trop juste au sol avec 3.4 yards par course, même s’il a marqué 3 TDs). Le sixième tour Safety Kyshoen Jarrett et le non-drafté Cornerback Quinton Dunbar (1 INT) ont fait quelques piges qui ont été très intéressantes pour la suite.

Il faudra surveiller tout ce petit monde en 2016, car Scot McCloughan a peut-être tapé très fort pour sa première draft.

Le bon point pour Washington, c’est que le lauréat n’est jamais rentré sur le terrain donc il n’a pas vraiment eu d’impact sur la saison. Le mauvais, c’est qu’il leur a coûté une valise de choix de draft. RGIII restera comme un beau gâchis qui, logiquement, devrait prendre fin cette offseason ; une saison qui, si tout s’était passé normalement, aurait dû le voir parmi les QBs établis de la ligue comme un Russell Wilson ou un Cam Newton.

Une équipe ne score pas 11 TDs de plus par rapport à la saison précédente, dont 12 à la passe, sans une belle brochette de cibles de passe. C’est le meilleur groupe, celui qui a permis à Cousins de faire cette saison record.

Crowder et Reed étant déjà présentés, il est temps de parler du duo de receveurs principaux. DeSean Jackson a été embêté par les blessures cette saison et n’a pas eu son rendement habituel avec seulement 30 réceptions pour 528 yards et 4 TDs ; mais quand il était blessé tous les autres ont repris sa part du travail. Et quand il a été sur le terrain il a été cette menace explosive constante avec 17.6 yards par réception et cette capacité phénoménale de gagner des yards après avoir attrapé la balle.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Pierre+Garcon+Washington+Redskins+v+Philadelphia+8XyZwOodN7Hl.jpgSon alter-ego, Pierre Garçon, a encore fait une saison solide avec 72 réceptions pour 777 yards et 6 TDs, même s’il est vrai qu’il a déjà fait mieux ; la résurgence de Reed a un peu rogné sur les ciblages des receveurs, mais c’est pour la bonne cause. Garçon est toujours le roi des réceptions improbables pour prolonger les drives et son importance n’est jamais assez soulignée dans cette attaque. Dans un certain sens, il mériterait aussi le Most Underrated Player.

Nous atteignons le coeur du problème cette année à Washington, et nous allons taper large : le jeu au sol, que ce soit en attaque ou en défense. L’attaque n’a réussi que 97.9 yards par match, 9 TDs et 32 big plays (soit -17 par rapport à 2014) alors que la défense a encaissé 122.6 yards par match (26e) et surtout le total astronomique de 93 big plays cette saison (soit +24 par rapport à 2014). En attaque cela découle des problèmes de la ligne offensive et des coureurs ; Alfred Morris termine à un maigre 202 courses pour 751 yards et 1 TD, et il faut bien dire que si la ligne offensive a été bonne en protection, cela n’a pas été suffisant au sol. Notons tout de même qu’elle a dû jouer une bonne partie de l’année sans son solide Centre Kory Lichtensteiger.

Dans la défense, nous aurions plus tendance à mettre cela sur le compte des Linebackers que sur celui de la ligne défensive. En effet, si le groupe a manqué de poids dans le pass-rush, l’unité a été plutôt effective avec Chris Baker, Jason Hatcher ou Terrance Knighton ; déception néanmoins pour Stephen Paea qui a été payé cher (8M$ en 2015) et n’a pas beaucoup joué. Mais au niveau des Linebackers, les soucis ont été doubles. En premier lieu, il y a eu les blessures, avec notamment celles de Perry Riley et de Keenan Robinson qui ont poussé à la titularisation de Mason Foster en cours de saison aux côtés de Will Compton. Ensuite, nous avons vu une unité indisciplinée qui a trop souvent laissé des trous pour les coureurs adverses, d’où le nombre de courses de 10+ yards encaissées. Heureusement que Foster était là même s’il a eu besoin d’un temps d’adaptation, car il a bouché quelques trous avec une belle activité, mais pour le reste il y a eu trop de carences pour espérer mieux.

La Free Agency n’a pas été aussi réussie que la draft, et ironiquement la meilleure signature a été peut-être la moins « planifiée » : le Linebacker Mason Foster.

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Mason+Foster+Washington+Redskins+v+Dallas+cnuDnelaZ2yl.jpgComme dit précédemment, l’ex-Buccaneer et ex-Bear a fait du bien à l’unité lorsqu’il est arrivé en cours de saison, surtout pour ce qui est du jeu au sol.

Le Cornerback Chris Culliver a été amené des 49ers pour jouer à l’opposé de Breeland et former enfin une paire de Cornerbacks redoutables pour les Burgundy&Gold. Au lieu de cela, il n’a pas bien joué pendant six matchs avant de se faire une sale blessure au genou (ACL et MCL) et de finir sur IR. Il aurait évité la « récompense » même à 7.8M$ s’il avait bien joué quand il était sur le terrain, mais cela n’a pas été le cas avec seulement une passe défendue ; il n’est pas impossible que le système ne colle pas totalement à ses qualités individuelles.

Sa blessure a forcé un jeu de chaises musicales au poste avec la participation d’un autre Free Agent, Will Blackmon (8 passes défendues et 2 INTs) ou du rookie Quinton Dunbar dont nous avons déjà parlé. Pour en finir avec l’arrière-garde, DeAngelo Hall a fait une reconversion plutôt sympathique en Safety afin de pallier la mise sur IR de Duke Ihenacho, et Dashon Goldson a fini leader des plaquages avec 110 + 1 fumble forcé, 2 fumbles récupérés, 3 passes défendues et un pick-6. La couverture des Reds a encore besoin de travail, mais on l’a déjà vue plus mal en point.

Enfin, une petite mention pour l’ex-Saint Junior Galette : il aurait dû être le fer de lance du pass-rush aux côtés de Kerrigan, mais il s’est blessé en présaison ; malgré l’aide du rookie Preston Smith et d’un Chris Baker très efficace (6 sacks), les Reds ont encore eu des problèmes dans ce secteur avec un taux de sack réussi par action de passe de 6.1% (18e).

La victoire 31-30 contre Tampa Bay en Week 7. Les Reds étaient à un record de 2-4 et menés 24-7 à la mi-temps, à la maison, par Tampa Bay ; Cousins était loin d’être idéal depuis le début de la saison. Et, d’un seul coup, tout s’est allumé :  le Quarterback s’est mis à jouer avec bien plus de confiance malgré un jeu au sol absent, et Washington l’a emporté de justesse pour revenir à 3-4. Derrière ils ont fini la saison 6-3 avec un Cousins excellent pour aller en playoffs.

La défaite 19-16 contre Dallas en Week 13. C’est une chose de prendre 44-16 par les futurs champions NFC quand ils sont en mode démontage systématique, mais perdre contre une équipe de Dallas en route pour une saison à 4-12, à la maison, lors d’un Monday Night Football

YOU LIKE THAT ?!!. La victoire décrite ci-dessus contre Tampa a lancé la « Cousins-mania » et à juste titre puisqu’elle a représenté un tournant dans la saison des Reds et du joueur. L’histoire de Cousins est assez belle, surtout s’il peut devenir le franchise QB derrière lequel Washington court depuis un moment ; et elle est belle car elle est aussi inattendue.

 

Les besoins

 

La ligne défensive, notamment au poste de Nose Tackle, risque d’avoir besoin d’une resignature ou d’une addition. Inside LB et Safety ne seraient pas du luxe. En attaque, on n’a jamais assez d’Offensive Linemen, ce qui devrait aider à changer le problème du jeu de course (Alfred n’est pas devenu mauvais d’un seul coup).

 

Le futur

 

Domicile : Dallas, NY Giants, Philadelphie, Green Bay, Minnesota, Cleveland, Pittsburgh, Carolina.
Extérieur : Dallas, NY Giants, Philadelphie, Chicago, Detroit, Baltimore, Cincinnati, Arizona.
Record cumulé en 2015 : 114-126 (0.475, 22e).

Mesdames et messieurs, la puissance de la NFC East 2015 : elle parvient à mettre 22e un calendrier avec Green Bay, Minnesota, Cincinnati, Pittsburgh, Carolina et Arizona (71-25 en cumulé, soit 0.740). Sans oublier Dallas et Baltimore qui ont connu des saisons inhabituelles…