NFL Team Honors : San Francisco
Bien entendu, on ne va pas dire que San Francisco a bien réussi sa saison. Il était même pratiquement impossible de faire quoi que ce soit de potable quand vous perdez des joueurs par wagon de 12 pour diverses raisons (et votre Head Coach en prime). Sans surprise, les 49ers se sont écroulés, surtout avec une attaque atroce… mais ils ont fini 5-11, en se battant dans tous les matchs à domicile. Il y a quelque chose à faire pour Chip Kelly, mais il va falloir s’occuper de l’éléphant dans la pièce.
A lire avant de partir en retraite.
SAN FRANCISCO 49ERS
4e NFC West ~ 5-11
Les prévisions de Madame Soleil 2015
Madame Soleil avait décidé de faire grève en ce qui concerne les 49ers, ni plus ni moins. Il était difficile de la blâmer, car bien malin qui pouvait dire ce que la franchise de San Francisco allait pouvoir réussir cette année. Cela avait commencé avec le renvoi de Jim Harbaugh, dont les méthodes avaient fini par fatiguer l’organisation. Si on avait pu voir arriver cette décision un peu avant, ainsi que la retraite du Defensive End Justin Smith pour cause d’âge, celles des Linebackers Patrick Willis et surtout Chris Borland avaient pris tout le monde par surprise, laissant NaVorro Bowman et Michael Wilhoite un peu seuls au milieu de la défense. Des questions partout… ah non, on avait au moins une réponse : on s’était interrogé sur l’impact du départ de Justin Smith pour celui qui s’alignait derrière lui, Aldon Smith, mais il avait lui-même apporté la réponse avec un énième problème hors du terrain qui lui avait valu d’être tout simplement libéré par une franchise lassée de ses frasques. Et si on rajoutait les départs en attaque du Guard Mark Iupati, du coureur Frank Gore ou du receveur Michael Crabtree, on nageait dans le flou artistique le plus total en ce qui concerne le californiens, et ce des deux côtés du ballon.
Qu’allait donner le coaching de Jim Tomsula, et était-il assez compétent pour être Head Coach, un rôle totalement différent de coach de position (même s’il avait fait un intérim d’un match quand Mike Singletary s’était fait virer en 2010) ? Les arrivées du coureur Reggie Bush et du receveur Torrey Smith seraient-elles suffisantes pour assister un Carlos Hyde titulaire-par-la-force-des-choses et un Vernon Davis un peu esseulé ? Le premier tour Defensive Tackle Arik Armstead allait-il pouvoir contribuer de suite ? Quid de l’arrière-garde qui continuait de perdre des joueurs avec cette fois Perrish Cox et Chris Culliver partis sous d’autres cieux ? Et Colin Kaepernick dans tout ça, allait-il pouvoir progresser comme passeur de poche ou plafonner ?
Il était donc totalement impossible de prévoir quoi que ce soit pour San Francisco dans cette période de transition, et dans une division comme la NFC West qui avait eu l’air de se renforcer partout ailleurs.
La saison
Minnesota 20-3, @Pittsburgh 18-43, @Arizona 7-47, Green Bay 3-17, @NY Giants 27-30, Baltimore 25-20, Seattle 3-20, @Saint-Louis 7-26, Atlanta 17-16, @Seattle 13-29, Arizona 13-19, @Chicago 26-20 (OT), @Cleveland 10-24, Cincinnati 14-24, @Detroit 17-32, Saint-Louis 19-16 (OT).
Record cumulé projeté (avec les records de 2014) : 143-112-1 (0.561, 3e).
Record cumulé réel (avec les records de 2015) : 138-118 (0.539, 2e).
Écart entre les deux records : -0.022 (20e).
Moins pire que prévu dans l’absolu, mais toujours un des pires calendriers de la ligue (et pire que celui de l’année dernière à 0.527). Dans d’autres saisons, des victoires sur Baltimore et Atlanta sonneraient comme des grands succès, mais pas en 2015.
La réalité
238 points marqués (32e), 24 TDs marqués (32e), 303.8 yards gagnés (31e), 30.3% de conversion de 3e tentative (31e), 43.6% de TD marqué par voyage en redzone (31e), 26:23 de temps de possession (31e), 53 sacks encaissés (31e) soit un taux de sack par action de passe de 9.2% (32e)… un résumé de l’indigence offensive notoire de San Francisco cette saison. Les blessures ont joué leur rôle (surtout dans le jeu au sol), mais le jeu aérien n’a jamais pu rattraper cela. De son côté, la défense a fait ce qu’elle a pu entre les retraites, les blessures, les mauvaises performances et l’attaque mais elle a logiquement souffert à tous les niveaux, lâchant plus de points, TDs, yards, big plays… ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas de talent dans l’escouade, au contraire.
Voici les récompenses de la saison :
La preuve, qu’il y a du talent en défense, puisque le MVP de la saison n’est autre que le revenant, le Linebacker NaVorro Bowman. Bowman a dû revenir après un an et demi d’arrêt suite à sa terrible blessure au genou en finale NFC 2013, et il a dû composer avec les retraites de Patrick Willis et Chris Borland à ses côtés.
Il a été au four et au moulin comme s’il n’était jamais parti : 154 plaquages, 2.5 sacks et 11 hurries, 1 fumble forcé et 2 passes défendues. Cela n’a pas toujours été suffisant pour endiguer les assauts adverses, mais il a fait son maximum avec les moyens du bord, et il reste un des meilleurs à son poste dans la ligue ; Michael Wilhoite a été moins en vue et il faudra apprendre à jouer sans Willis maintenant.
Avec la retraite de Justin Smith, la libération de Ray McDonald et Glenn Dorsey qui a de nouveau fini sur IR, la ligne défensive des 49ers aurait pu sombrer corps et âme. Cela n’a pas été le cas grâce au Nose Tackle Ian Williams qui a été un des rares éléments constants dans la défense cette année. Malgré des problèmes de blessures, il continue d’être une vraie force contre la course où il a servi d’ancre inamovible au coeur de la ligne avec 65 plaquages, 1 sack, 1 fumble forcé, 1 fumble récupéré et 1 passe défendue. Il devrait se préparer un sympathique contrat pendant l’offseason avec les 49ers. Quinton Dial a fait un second intéressant en Defensive End.
Il n’est pas complètement sûr que Williams soit si sous-côté que cela, mais avant on parlait surtout des deux Smith et du duo Bowman-Willis ; sans compter que certains pensent qu’il avait sa chance au Pro Bowl, ce qui n’est pas si idiot.
Le choix est sacrément restreint au vu des performances offensives cette saison. Même ceux qui semblaient les piliers de l’attaque ont fléchi, comme on va le voir dans la pire unité de la saison. Il faut donc se rabattre sur du solide, le receveur Anquan Boldin. Cela n’a pas été une saison facile pour le vétéran, mais il a encore une fois assuré avec 69 réceptions, 789 yards et 4 TDs en tant que cible #1 des Quarterbacks.
Le reste du corps de receveurs a été plus discret : le jeune Quinton Patton continue de progresser mais doit prendre une plus grande part dans l’attaque (30r/394y/1TD), les Tight Ends n’ont pas été décisifs, Vernon Davis est parti en cours de saison, et on reviendra sur un autre receveur pour une autre récompense.
Le Most Underrated Player et cette récompense auraient peut-être pu être inter-changées entre Ian Williams et l’Outside Linebacker Aaron Lynch ; les deux possibilités se défendent. Mais dans une défense qui a été bien plus mise sous pression et qui a connu une chute de production dans le pass-rush (8 sacks de moins qu’en 2014), Lynch a su être polyvalent pour aider au maximum : 38 plaquages dont 13 à perte, 6.5 sacks, 28 hurries et 3 passes défendues.
Il a été un peu partout sur le terrain alors que, de l’autre côté, Ahmad Brooks n’a pas eu la même efficacité globale (même s’il termine avec 6.5 sacks lui aussi). Lynch a été un des rares éléments constants dans la défense de San Francisco, apportant le danger régulièrement.
La ligne défensive a été évoquée avec Williams et Dial, un autre larron cette saison a été le premier tour Arik Armstead. Comme pour d’autres, la blessure de Glenn Dorsey a ouvert la porte à plus de temps de jeu pour le rookie, qui a démarré doucement avant de répondre de plus en plus présent. Il doit encore travailler la technique, mais il a déjà apporté que ce soit contre la course ou dans le pass-rush (2 sacks). Sa progression sera intéressante à surveiller dans le futur.
Le deuxième tour Safety Jaquiski Tartt a été une petite surprise et a su s’intégrer dans la défense lui aussi, même s’il est plus efficace au sol qu’en couverture.
La carrière du Quarterback Colin Kaepernick peut-elle encore être sauvée ? Voilà la grande question à laquelle Chip Kelly devra répondre ; en tout cas l’arrivée du Coach est plutôt une bonne nouvelle pour lui, car sinon on ne donnait pas cher de sa place. 59%, 1615 yards (6.6), 6 TDs, 5 INTs, 28 sacks, 1 fumble, 78.5 de QB Rating, et aucune amélioration visible dans sa qualité de jeu depuis quelques années maintenant. Les 49ers avaient mis la pression sur le jeune joueur pour être performant avec un contrat intelligemment monté pour décroître avec le temps, et ils sont en train de comprendre qu’ils ont eu raison.
Car c’est une chose de faire une mauvaise saison, mais c’en est une autre quand votre seul receveur solide cette année, Anquan Boldin, décide de préférer un ancien bust de la draft qui a connu une petite renaissance : en effet, Blaine Gabbert a été une surprise agréable en remplacement cette année.
Dès son arrivée on a senti un peu de mieux dans l’escouade : l’ex-Jaguar termine à 63.1%, 2031 yards (7.2), 10 TDs, 7 INTs, 25 sacks, 1 fumble et 86.2 de QB rating. Démontrant des qualités de leader, sans aucun jeu de course potable depuis la blessure de Carlos Hyde (115c/470y/3TD), Gabbert a un peu redoré son blason et s’est au moins assuré un futur dans la Bay. C’était sympathique de le voir se relancer un peu, car ce sont surtout les Jags qui avaient commis l’erreur de le choisir trop haut en 2011.
Nous en avons déjà parlé plus avant, la meilleure unité a été probablement la ligne défensive. Williams, Dial, Armstead, il y a du talent, et Dorsey en fait partie quand il parvient à rester sur le terrain.
Mention honorable aux arrières, qui ont réussi une saison plutôt sympathique étant donné que les 49ers ont toujours pas mal de changement aux postes. Tramaine Brock a été un Cornerback #1 intéressant, même s’il a été un peu ridiculisé pour son interception toute cuite ratée contre Arizona (il en a réussi 3 cette saison avec 11 passes défendues). Jimmie Ward a démarré l’année très lentement mais est devenu une pièce importante que ce soit dans le slot ou en Safety pour dépanner. Kenneth Acker a réussi 3 INTs, et le Safety Eric Reid a été actif. Ce n’est pas le meilleur groupe de NFL et il a lâché un peu trop de yards et de big plays, mais il a fait ce qu’il a pu avec le manque de pass-rush devant.
On pensait que 2014 n’était qu’un épisode, mais visiblement c’est bien la tendance : la ligne offensive des 49ers n’est plus ce qu’elle était. Même Joe Staley a connu des coups de moins bien cette saison, état moins solide qu’à l’accoutumée. L’année sabbatique (pour l’instant) d’Anthony Davis n’a rien arrangé, Alex Boone a vraiment bien fait de faire un holdout vu son niveau de jeu cette saison et Marcus Martin a eu beaucoup de difficultés à reprendre le poste de Centre. Le Guard Andrew Tiller a essayé de sauver les meubles en étant une agréable surprise, mais à côté de lui Erik Pears a été un fantôme.
La ligne a lâché un sack sur 9.2% des actions de passe, soit presque un sur dix (32e) ! Une des forces de l’équipe lors des finales NFC consécutives a grandement besoin d’aide désormais.
Aucun. Les deux plus grosses signatures arrivent pour la catégorie suivante (mauvais signe), et les autres n’ont pas assez participé pour être nommé. Le trophée va être refondu pour en faire des capsules de bière (rien ne se perd chez Latest).
On ne peut pas dire que les 49ers n’étaient pas au courant quand les Ravens ont laissé partir le receveur Torrey Smith : une bonne pointe de vitesse et… euh… c’est à peu près tout. Ils ont décidé de le signer pour 5 ans et 40M$, et il a touché 10M$ cette saison pour 33 réceptions, 663 yards et 4 TDs. Certes, le jeu des Quarterbacks n’a pas aidé, et au moins il a réussi ce qu’il sait faire de mieux : étirer le terrain avec 20 yards par réception (!), permettant à l’attaque de réussir plus de big plays à la passe que l’année dernière (+9). Mais dans ces circonstances, c’est moins les performances (et encore) que le contrat qui est totalement délirant.
Mention déshonorable pour le Tackle Erik Pears déjà évoqué. A 2.7M$ la saison, l’ancien Bill a été un fantôme dans la pire unité de l’équipe.
La victoire 26-20 à Chicago en Week 13 avec Blaine « Leader of Men » Gabbert. Pour vous dire si gagner un match à l’extérieur a été compliqué pour les 49ers cette saison, ils ont arraché la seule victoire grâce à un scramble de Gabbert pour égaliser, puis à une bombe vers Torrey Smith en prolongation. Exactement ce qui était prévu.
L’effondrement généralisé 47-7 à Arizona en Week 3. Moins surprenant que prévu sachant ce que l’on sait désormais sur la qualité des deux équipes, mais Kaepernick a fait une performance atroce avec 67 yards et 4 INTs dont 2 picks-6 dès le début du match, et les 49ers ont été corrigés 47-7 ; c’était la première défaite de 40+ points depuis 2006 et un 41-0 encaissé à Kansas City. Le Quarterback ne s’est jamais remis de cette performance.
L’annonce de la retraite de Chris Borland. De nos jours il est plutôt difficile d’être surpris par ce qu’il se passe en NFL, sauf si on vit dans le monde des Bisounours. Mais le jeune Linebacker des 49ers a véritablement réussi à assommer le monde de la NFL avec la décision de prendre sa retraite à 25 ans par souci de préserver sa future santé. Sans pour autant verser dans le catastrophisme primaire, cette décision a été un des événements de l’offseason et a relancé le débat sur la santé des joueurs pendant et après leur carrière. Borland représente le défi majeur de Roger Goodell à notre époque : concilier sport violent et sécurité.
Les besoins
Même avec le retour possible d’Anthony Davis, la ligne offensive devrait être haut dans les priorités de l’offseason. Un pass-rusher à l’opposé de Lynch et un Cornerback à l’opposé de Brock serait très profitable. Il y a également des questions au poste de receveur et d’Inside Linebakcker pour remplacer Willis et Borland.
Oh, et bien entendu, un Quarterback.
Le futur
Domicile : Arizona, Saint-Louis, Seattle, New Orleans, Tampa Bay, New England, NY Jets, Dallas.
Extérieur : Arizona, Saint-Louis, Seattle, Atlanta, Carolina, Buffalo, Miami, Chicago.
Record cumulé en 2015 : 142-114 (0.555, 1e).
Et nous avons notre grand gagnant du concours du pire calendrier 2016. Jouer dans la NFC West n’aide pas, se prendre Carolina, NE, et les Jets non plus (10+ victoires), et en plus, à moins d’un gros accident, Dallas ne finira pas 4-12 deux années de suite.