NFL Team Honors : New York Jets

500-Jets

Les Jets ont failli réussir un des plus beaux rétablissements de ses dernières années, de 4-12 à 11-5 et une place en playoffs. Malheureusement ils ont trébuché sur la dernière marche et cela risque de les hanter pendant quelques mois, néanmoins cela ne retire pas à la belle saison des hommes de la Grosse Pomme Verte sous l’égide de leur nouveau Head Coach, Todd Bowles. Désormais il va falloir surveiller pour savoir si les Jets vont pérenniser ce succès et enchaîner avec une deuxième saison positive et, qui sait, les playoffs pour la première fois depuis 2010.

A lire en lissant sa belle barbe (si vous n’en avez pas faites semblant).

 

NEW YORK JETS
2e AFC East ~ 10-6

 

Les prévisions de Madame Soleil 2015

 

La seule explication pour l’offseason des Jets était qu’ils avaient pris la Free Agency pour Pokemon Cornerback Edition : attrapez-les tous et signez-les pour des contrats mirobolants ! Antonio Cromartie, 4 ans et 32M$ ! Darrelle Revis, 5 ans et 70M$ ! Buster Skrine, 4 ans et 25 M$ ! Et pendant ce temps, l’ancien premier tour Dee Milliner était probablement prié de presser les citrons sur le banc… ou de jouer Safety… ah non, car les Jets avaient également signé le Safety Marcus Gilchrist pour aller avec leur sophomore Calvin Pryor. Allez, Dee, suffit d’attraper le coup de main avec le presse-agrumes après ça passe tout seul ; et visiblement il y était allé trop fort, se blessant au poignet. L’autre point que les Jets avaient essayé de régler était celui du manque de receveur #1, et pour cela ils étaient partis chercher l’ex-Bear Brandon Marshall dans un échange, ce qui permettait de remettre Eric Decker en #2 ; avec Jeremy Kerley et le rookie Devin Smith, cela faisait un corps plutôt sympathique dont le seul problème était… le Quarterback. Les Jets avaient encore connu un épisode rocambolesque avec ce coup de poing fracassant la mâchoire de Geno Smith de la part d’un coéquipier ; ils avaient signé Ryan Fitzpatrick et drafté Bryce Petty.

Les deux lignes étaient également remaniées. Il le fallait du côté de l’attaque, avec les seuls Nick Mangold et D’Brickashaw Ferguson comme titulaires de qualité ; l’équipe avait signé trois Linemen mais sans vraie assurance de faire une affaire, et il fallait une ligne potable pour aider Chris Ivory ou les nouveaux arrivants Stevan Ridley et Zac Stacy à fournir un jeu au sol cohérent. Du côté de la défense, la ligne voyait l’arrivée du premier tour Leonard Williams aux côtés de Mo Wilkerson, Sheldon Richardson, Damon Harrison ou Leger Douzable, ce qui faisait du lourd et permettait au moins au rookie de prendre son temps. Les Linebackers avaient vu des arrivées sur plusieurs contrats-tests d’un an, mais c’était bien l’arrière-garde qui avait une tête féroce.

On se doutait que la défense serait au point, il fallait donc voir ce dont l’attaque était capable. Geno allait-il pouvoir jouer ? La ligne s’était-elle améliorée suffisamment ? L’arrivée de Marshall serait-elle un déclic pour l’attaque ?

 

La saison

 

Cleveland 31-10, @Indianapolis 20-7, Philadelphie 17-24, @Miami 27-14, Washington 34-20, @New England 23-30, @Oakland 20-34, Jacksonville 28-23, Buffalo 17-22, @Houston 17-24, Miami 38-20, @NY Giants 23-20 (OT), Tennessee 30-8, @Dallas 19-16, New England 26-20 (OT), @Buffalo 17-22.

Record cumulé projeté (avec les records de 2014) : 125-131 (0.488, 18e).
Record cumulé réel (avec les records de 2015) : 113-143 (0.441, 31e).
Écart entre les deux records : -0.047 (28e).

Les esprits chafouins pointent déjà vers le calendrier pour expliquer le retour des Jets : l’année dernière ils avaient le deuxième plus difficile, cette année ils ont eu le deuxième plus facile ; de plus ils ont fait 3-3 dans la division et ont pris un sweep des Bills. C’est pour cela qu’il va falloir attendre de voir l’année prochaine.

 

La réalité

 

Vous voulez connaître une bonne raison pour passer de 4-12 à 10-6 ? Les Jets ont radicalement amélioré leur production offensive ET défensive dans la redzone : entre 2014 et 2015 ils sont passés de 36.2% (32e) à 66% (4e) en taux de TD marqué par voyage en redzone, et de 59.2% (26e) à 35% (1e) de taux de TD encaissé par voyage adverse en redzone ! Il n’est donc pas surprenant de voir que la différence de points a suivi un renversement aussi spectaculaire, de -118 (26e) à +73 (8e). Un dernier renversement notable a été celui du turnover differential : de -11 (29e) à +6 (8e), principalement grâce au triplement des interceptions réussies, de 6 l’année dernière à 18 cette saison ! Il y a cependant des points qui restent toujours à régler, notamment un trop grand nombre de drives offensifs finissant en 3&out (25.7%, 29e).

Voici les récompenses de la saison :

N’ergotons pas plus longtemps : si l’attaque aérienne a scoré +17 TDs et gagné +69.5 yards par match par rapport à la saison dernière, c’est en grande partie grâce à la venue du receveur Brandon Marshall. C’est d’autant plus hallucinant qu’il faut rappeler que le joueur a été échangé avec les Bears pour un cinquième tour, et les Jets ont même récupéré un septième tour dans la transaction. C’est surtout cette compensation qui place la transaction dans la catégorie du vol qualifié de la part du General Manager Mike Maccagnan.

Marshall a été inarrêtable toute la saison avec 109 réceptions pour 1502 yards et 14 TDs, même si on peut mettre un petit bémol avec 10 drops. Il devient le premier receveur avec six saisons à 100+ réceptions et a été le #1 parfait pour une attaque qui en avait cruellement besoin. Cela a d’ailleurs libéré son partenaire Eric Decker qui n’a plus eu à jouer les héros, et qui a pu se concentrer sur son rôle de #2 : 80 réceptions pour 1027 yards et 12 TDs.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Brandon+Marshall+Eric+Decker+New+York+Jets+IzbwZ-lGHBgl.jpgLe duo a été un des plus productifs de NFL et vient de réussir quelque chose de quasi-historique chez les Jets : non seulement ils attendaient un receveur à 1000+ yards depuis Jerricho Cotchery en 2007, mais ils en attendaient deux dans la même saison depuis le fantastique et hétéroclite duo Keyshawn Johnson – Wayne Chrebet en 1998.

Les prévisions de Madame Soleil parlent des acquisitions au poste de Cornerback… et on se demande si les Jets n’avaient pas déjà une pépite dans leur rang. Non, pas le pauvre Dee Milliner qui a été rangé au placard, mais Marcus Williams. Le joueur avait déjà fait une saison 2014 intrigante après avoir été signé non-drafté, mais alors en 2015 pardon : 27 plaquages, 1.5 sack, 1 fumble forcé, 1 fumble récupéré, 10 passes défendues et la bagatelle de 6 INTs !!! Tout cela en à peine 300 snaps sur le terrain. Il faut savoir raison garder, mais si cela ne s’appelle pas gagner du temps de jeu en 2016, on se demande ce qu’il doit faire.

Est-ce qu’il est la solution à long terme ? Non. Est-ce que le taux de complétion et la moyenne par passe tentée sont un peu faibles ? Oui. Est-ce qu’il a flanché au pire moment ? Oui. Néanmoins, les Jets ont reçu le maximum de l’échange pour le Quarterback Ryan Fitzpatrick avec Houston contre un sixième tour. Ils ont vu la meilleure saison de la carrière de « l’autre Fitz » : 59.6%, 3905 yards (6.9), 31 TDs, 15 INTs, 19 sacks, 2 fumbles et 88 de QB Rating + 60 courses pour 270 yards et 2 TDs. Certes, moins de 60% de complétion et moins de 7 yards par passe tentée sont des failles dans le jeu du #14, mais il n’avait pas été aussi bon dans ses deux seules saisons complètes, à Buffalo en 2011 et 2012.

http://www1.pictures.zimbio.com/gi/Ryan+Fitzpatrick+New+England+Patriots+v+New+4tg6LBn2uLal.jpgEt tout cela a commencé par cette bagarre improbable dans le vestiaire, une mâchoire fracturée pour Geno Smith et la titularisation de Fitzpatrick « par défaut ». Le but n’est pas de dire qu’il est la solution pour longtemps, mais si Geno l’était la question ne se serait même pas posée. Avec Brandon Marshall, le barbu a participé à la revitalisation du jeu aérien, même s’il a aussi une grosse partie dans la fin brutale du rêve avec cette performance atroce en Week 17.

Et une mention spéciale au coureur Chris Ivory qui a été élu au Pro-Bowl à juste titre avec la meilleure année de sa carrière : 247 courses pour 1070 yards et 7 TDs. Les Jets ont libéré Chris Johnson en pensant que l’ancien Saint pourrait supporter la charge de travail, ce qu’il a fait avec constance et sérieux (attention quand même aux fumbles avec 3 dont 2 perdus).

Nose Tackle ? Defensive Tackle ? Defensive End ? Baby-sitting impromptu ? Animateur de karaoké ? Demandez, Muhammad Wilkerson le fait. Le système de Todd Bowles lui a demandé d’être un peu plus pass-rusher que les années précédentes, et si vous croyez que cela l’a gêné, regardez donc : 64 plaquages dont 11 à perte (top team), 12 sacks (top team aussi), 20 hurries, 7 passes défendues et 2 fumbles forcés. Il a tout simplement fait la meilleure saison de sa carrière, et tout cela en jouant 89% des snaps défensifs de l’équipe ; chez les Defensive Linemen, seuls J.J. Watt (96%), Jerry Hughes (92.5%) et Cameron Jordan (92%) ont fait plus.

Vous ne serez pas surpris d’apprendre que l’unité entière sera de nouveau citée un peu plus tard, et les bons points sont légion à distribuer, mais Wilkerson a réellement été l’ancre inamovible du mur de béton qu’a constitué la ligne défensive des Jets.

Puisque nous sommes à parler de la ligne défensive, ne partez pas, il est temps de discuter du premier tour de la draft, le Defensive Lineman Leonard Williams. La franchise verte de New York a dû être contente de le voir tomber en #6, et le choix s’est avéré prometteur pour l’avenir : 63 plaquages dont 7 à perte, 3 sacks et 11 hurries. Il doit encore travailler sur son pass-rush qui manque de technique, mais il a déjà prouvé qu’il méritait sa place en étant solide au sol. Williams n’aura pas forcément à « grandir plus rapidement que prévu » avec le Franchise Tag sur Wilkerson, mais s’il continue sur cette voie il n’y a pas trop de soucis à se faire.

Mettre un pain par derrière dans les vestiaires au Quarterback titulaire et lui fracturer la mâchoire, quelque soit la raison, est une bonne façon d’obtenir la récompense. IK Enemkpali est donc le lauréat. Si vous êtes d’accord nous allons en rester là et passer à la suite.

New York n’a encaissé que 4 TDs au sol (1e) et 83.4 yards au sol par match (2e)… devinez qui a été la meilleure unité de la saison ? La ligne défensive. « Mo » Wilkerson et « Leo » Williams ont déjà été discutés, nous allons passer au reste.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Muhammad+Wilkerson+Damon+Harrison+New+York+OBudoaEeIrhl.jpgDamon Harrison continue d’avoir toujours un peu plus d’influence au coeur de la ligne avec 72 plaquages dont 5 à perte, jouant parfaitement son rôle de plot inamovible… et même parfois sortant de sa zone préférée pour montrer ses qualités athlétiques. Sheldon Richardson a démarré par une suspension de quatre matchs (qui a ouvert la porte au rookie Williams), et une fois revenu il a évolué à un haut niveau même s’il n’est jamais totalement parvenu à revenir à son rythme infernal habituel ; on a pu cependant le voir dans un nouveau rôle d’Outside Linebacker, ce qui était… spécial (5 sacks pour lui). Complétez tout cela avec les solides Leger Douzable et Stephen Bowen, et vous avez la meilleure ligne défensive de la ligue pour contrer le jeu au sol.

Par contre, les Linebackers nous laissent un peu sur notre faim : si David Harris est toujours solide (100 plaquages, 4.5 sacks, 2 fumbles forcés, 4 passes défendues), Demario Davis (16 plaquages ratés) et Calvin Pace (moins de snaps) n’ont pas forcément réussi à se mettre au même niveau malgré 7.5 sacks ; le rookie Lorenzo Mauldin a fait quelques apparitions sympathiques à 3 sacks. Ce n’est pas mauvais, mais on attend mieux.

La ligne offensive était un bon candidat, car même si l’unité a semblé être la démonstration que l’ensemble peut être meilleur que la somme des parties, vers la fin de la saison les défauts ont vraiment commencé à apparaître en protection de passe ; même les vétérans comme l’Homme d’Or (Mangold) ou la Brique (Ferguson) ont montré des signes de faiblesse. Les Tight Ends ont longtemps été considérés, car si le duo Marshall – Decker a fait des merveilles, imaginez que le meilleur Tight End en réception a été Jeff Cumberland avec… 5 réceptions pour 77 yards. Vous pouvez ramasser votre mâchoire.

Néanmoins, il y a un secteur où les Jets ont été vraiment mauvais, c’est sur équipes spéciales. 37.2 yards nets en punt (32e) entre Ryan Quigley et Steve Weatherford, 20.8 yards sur retour de kickoff (23e), 8.6 yards sur retour de punt (30e), 81.8% de Field Goals (23e) entre Nick Folk et Randy Bullock. De plus, les Jets ont encaissé 24 points sur équipes spéciales (32e) avec deux retours de punt, un punt bloqué et un fumble récupéré.

D’ailleurs, histoire d’appuyer là où ça fait mal : les Jets, comme Chicago, n’ont scoré aucun TD sur retour de quelque sorte que ce soit (punt, kickoff, INT, fumble, PAT etc). Cela pointe également le doigt sur la défense, tout bonne qu’elle a été.

Marshall et Fitzpatrick étant des échanges et non des signatures, cela nous donne une bonne excuse pour ne pas les citer mais parler d’un secteur de jeu qui va occuper cette récompense et la suivante : la chasse aux Defensive Backs. Et voici le plus ironique dans toute cette histoire : c’est celui qui a coûté le moins cher qui a été la meilleure acquisition, le Safety Marcus Gilchrist. Il a été excellent en couverture avec 7 passes défendues + 3 INTs et a quasiment joué tous les snaps en défense. Il a été une présence rassurante qui a permis au sophomore Calvin Pryor de reprendre son poste naturel de Strong Safety, et il ne s’en est pas privé avec 69 plaquages, 1 fumble forcé, 6 passes défendues et 2 INTs ; il a plaqué sans pitié, faisant parler sa capacité à cogner dur. Un vrai bon duo de Safeties.

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Marcus+Gilchrist+Calvin+Pryor+New+York+Jets+1ZmV8AwhCmtl.jpgUne mention spéciale à un joueur qui prouve que, parfois, changer d’équipe veut dire changer de système et veut dire s’avérer bien plus à l’aise : le Guard James Carpenter. L’ex-Seahawk s’est bien plus épanoui dans le système homme-à-homme des Jets et a fait une saison très solide, étant le plus régulier des Offensive Linemen.

Pour le reste de Pokemon Cornerback Edition, on ne peut pas dire que cela ait été une réussite. Darrelle Revis a été plusieurs fois mis à mal par les receveurs adverses, bien qu’il continue à jouer à un haut niveau avec 5 INTs et 4 fumbles récupérés ; c’est juste qu’on a vu des failles dans l’armure de Revis Island qui n’étaient pas présentes auparavant. Pour Buster Skrine, son inconstance notoire avait rendu le contrat assez délirant dès le départ, donc son rendement n’est pas une surprise (7 passes défendues, 1 INT).

Cependant, la vraie déception vient d’Antonio Cromartie. « Cro » avait été royal l’année dernière à Arizona, mais sa chute de production a été encore plus visible que celle de Revis : malgré 12 passes défendues il n’a pas réussi une seule INT (dans une équipe qui a pourtant énormément progressé dans ce domaine) et il a été trop souvent battu en un-contre-un. Certes, le jeu des Defensive Backs a bel et bien progressé par rapport à l’année dernière, mais ils auraient pu évoluer à un niveau supérieur pour le tas de sous dépensé (29.5M$ en 2015 pour les trois joueurs précités).

La victoire 26-20 en prolongations contre New England en Week 16. C’est une victoire contre New England, acquise en prolongations grâce à un TD de Decker, dans un match où Brandon Marshall a brillé et le jeu au sol a fonctionné, et qui a permis aux Jets d’enregistrer dix victoires pour la première fois depuis 2010 et la deuxième depuis 2006. Elle a également ouvert la porte des playoffs, jusqu’à…

La défaite 22-17 contre les Bills en Week 17. Une grosse désillusion de plus dans l’histoire des Jets aux mains des Bills et de Rex Ryan, il ne peut pas y avoir pire.

IK Enemkpali vs Geno Smith. Désolé, mais c’est impossible de passer à côté, car malgré la belle saison des Jets, ils continuent à défrayer la chronique avec ce genre d’histoires abracadabrantesques.

 

Les besoins

 

Avec la libération (logique) de Quinton Coples et un Calvin Pace vieillissant, pass-rusher va devenir un besoin pressant. Harrison et Fitzpatrick sont Free Agents. Et n’oublions pas que la ligne offensive, les Tight Ends et les Inside Linebackers ont besoin d’aide.

 

Le futur

 

Domicile : Buffalo, Miami, New England, Baltimore, Cincinnati, Los Angeles, Seattle, Indianapolis.
Extérieur : Buffalo, Miami, New England, Cleveland, Pittsburgh, Arizona, San Francisco, Kansas City.
Record cumulé en 2015 : 136-120 (0.531, 7e).

Même calendrier basique que les Bills, avec Indy et KC à la place de Jacksonville et Oakland, soit l’échelon au-dessus.