NFL Team Honors : Miami
Chaque année on a l’impression que, peut-être, les Dolphins sont au début de quelque chose, mais à chaque fois ça tombe à plat pour une principale raison : Miami n’arrive pas à se dépêtrer des défenses dans sa division. Les quelques opportunités de playoffs ont souvent volé en éclat contre l’AFC East, et cette année cela a été la débandade avec un record de 1-5 (et le plus ironique étant que la victoire est celle qui prive New England du seed #1).
A lire en faisant des bulles.
MIAMI DOLPHINS
4e AFC East ~ 6-10
Les prévisions de Madame Soleil 2015
Cela faisait maintenant deux ans que les Fins tapaient à la porte des playoffs sans y entrer en s’écroulant en fin de saison, et visiblement la franchise en avait un peu assez : elle avait opéré plusieurs gros remplacements pendant l’offseason. En attaque, il y en avait eu deux : le départ du receveur Mike Wallace qui n’avait jamais joué à la valeur de son contrat, remplacé par un échange pour Kenny Stills des Saints, et le remplacement du solide Tight End Charles Clay par Jordan Cameron des Browns. Si on ajoutait l’arrivée du premier tour DeVante Parker et la signature du vétéran Greg Jennings pour remplacer les départs de Brian Hartline et Brandon Gibson, cela ne laissait finalement que le sophomore Jarvis Landry et Rishard Matthews comme cibles permanentes pour le Quarterback Ryan Tannehill. De plus, on avait des doutes sur le fait que l’équipe ait réglé ses problèmes de ligne offensive malgré quelques menus changements ; or c’était une condition sine qua non pour que l’attaque passe un palier non seulement au sol, mais aussi dans les airs.
En défense, c’était le remue-ménage dans la ligne qui avait fait les gros titres avec les signatures des anciens Lions Defensive Tackles Ndamukong Suh et C.J. Mosley plus la draft du Nose Tackle Jordan Phillips, éjectant la paire Randy Starks – Jared Odrick. Une ligne Vernon-Suh-Mosley-Wake avait de quoi filer la pétoche à n’importe quel attaquant, mais il fallait pour cela que Suh joue à hauteur de son contrat… ce qui n’était probablement pas humainement possible. L’équipe avait également balayé les dernières erreurs de Jeff Ireland en se séparant des Linebackers Dannell Ellerbe et Phillip Wheeler. Enfin, l’arrière-garde espérait une meilleure année du Cornerback Brent Grimes avec l’appui de l’excellent Safety Reshad Jones, et le pari était que le pass-rush de la ligne les aide à être moins exposés.
Et même plus : la capacité des Dolphins à aller loin cette saison reposait sur les deux lignes et sur la progression de Tannehill, notamment sur les passes longues ; il avait les armes pour désormais. Mais il fallait pour cela une ligne efficace qui le protège et qui ouvre la voie à Lamar Miller au sol.
La saison
@Washington 17-10, @Jacksonville 20-23, Buffalo 14-41, NY Jets 14-27, @Tennessee 38-10, Houston 44-26, @New England 7-36, @Buffalo 17-33, @Philadelphie 20-19, Dallas 14-24, @NY Jets 20-38, Baltimore 15-13, NY Giants 24-31, @San Diego 14-30, Indianapolis 12-18, New England 20-10.
Record cumulé projeté (avec les records de 2014) : 126-130 (0.492, 17e).
Record cumulé réel (avec les records de 2015) : 120-136 (0.469, 29e).
Écart entre les deux records : -0.023 (21e).
La dégringolade de Baltimore et une NFC East moins forte ont réussi à contrer le réveil des Jets cette saison, ce qui a donné un calendrier moins compliqué.
La réalité
Pour rebondir sur l’introduction qui parle des problèmes offensifs : l’équipe a scoré 78 points de moins que l’année dernière. Certes, les Fins n’ont marqué que 3 TDs de moins, mais il faut regarder ailleurs pour comprendre le problème : l’attaque n’a converti que 30.7% de 3e tentative (30e) et a eu un temps de possession moyen de 27:22 (30e) ; de plus, vous serez peut-être surpris d’apprendre que Miami avait le plus faible taux de drives finissant en 3&out l’année dernière avec 12.7%, mais cette année il a presque doublé à 23.5% (20e). Et c’est sans compter sur la montée vertigineuse des pénalités : 53 de plus que l’année dernière !!! Bien que ce chiffre se répartisse sur toutes les escouades, c’est symptomatique d’un manque de discipline, le genre qui ralentit – voire stoppe – les drives et empêche d’aller ne serait-ce que jusqu’au Field Goal : les Fins n’en ont tenté que 16 cette saison (pire total de la ligue) contre 37 l’année dernière !
Voici les récompenses de la saison :
Comment voulez-vous ne pas nommer le premier receveur des Dolphins à réussir 100+ réceptions sur une saison ? Oui, vous avez bien lu : la franchise qui a connu Mark Duper, Mark Clayton, O.J. McDuffie ou Brandon Marshall n’a jamais eu de receveur à 100+ réceptions avant Jarvis Landry.
Pendant que d’autres se fritent avec des Cornerbacks, leur ex-partenaire d’université porte une attaque à lui tout seul avec 110 réceptions, 1157 yards et 4 TDs, à quoi il faut ajouter 18 courses pour 113 yards et 1 TD, ainsi que 36 retours de punt pour 356 yards et 1 TD. Il paraît qu’il fait aussi une super margherita et qu’il peut décapsuler les bières avec la seule force de sa pensée. Landry a été phénoménal cette saison et ne compte pas s’arrêter là avec sa polyvalence.
Ce qui est incroyable, c’est que le joueur le plus sous-côté l’est tout d’abord… par sa propre équipe. Le coureur Lamar Miller a encore fait une très belle année à 4.5 yards par course et 8 TDs… mais il n’a porté la balle que 194 fois (pour 872 yards). Le jeu au sol a été moins sollicité qu’en 2014, ce qui explique aussi qu’il ait été moins explosif (13 big plays en moins). C’est assez aberrant de voir cela, surtout alors que Dan Campbell avait dit qu’il comptait revenir vers le jeu de course, et que Miller a prouvé ces deux dernières années être un très bon élément. Et tout cela sans oublier sa participation dans le jeu aérien : 47 réceptions, 397 yards et 2 TDs.
Rajoutons que le rookie Jay Ayaji n’a pas été mauvais non plus dans un rôle restreint avec 49 courses pour 187 yards et 1 TD, et que toutes ces performances n’étaient pas assurées avec l’OL de Miami devant.
La domination de Jarvis Landry a été telle qu’il est logique qu’il reçoive le titre de meilleur joueur offensif également… et cela va nous permettre de parler des autres receveurs.
Ce qui est vraiment frustrant avec l’inefficacité offensive générale, c’est que pourtant le talent est là. Landry bien sûr, mais Rishard Matthews montre des qualités indéniables, finissant avec 43 réceptions pour 662 yards et 4 TDs. Le rookie DeVante Parker a eu sa saison pourrie par les blessures mais il est monté en puissance pour finir à 26 réceptions pour 494 yards et 3 TDs. La déception vient de Kenny Stills qui n’a pas apporté autant que prévu avec 27 réceptions pour 440 yards et 3 TDs, mais il faut vraiment que les Fins lâchent la bride de Ryan Tannehill pour lui permettre de tenter plus de passes profondes, le genre d’exercice préféré de Stills. C’est jeune, ça a du peps, ça ne demande qu’à exploser à la face de la NFL tout cela.
Et il est aussi temps de donner une protection à Tannehill et de voir ce qu’il a dans l’épaule. Certes, le Quarterback finit avec des stats honorables à part les 8 fumbles perdus et les 45 sacks (qui ne sont pas complètement de sa faute) : 61.9%, 4208 yards (7.2), 24 TDs, 12 INTs et 88.7 de QB Rating ; mais il faudrait que ce 7.2 yards par passe tentée augmente. Le nouveau Head Coach Adam Gase semble avoir déjà donné quelques indications dans cette direction, ce qui est bien : il faudrait que le #17 passe à l’étape suivante pour justifier son extension de contrat.
La logique voudrait de choisir dans la ligne défensive, mais cette année les Dolphins ont vraiment manqué d’impact dans le pass-rush surtout au début de l’année, et la perte de Cameron Wake n’a rien arrangé. Alors, nommons un pilier de l’arrière-garde dont on ne parle pas souvent : le Safety Reshad Jones. Année après année Jones empile les saisons remarquables à son poste de Strong Safety, sans qu’on en parle énormément (il a enfin été au Pro-Bowl cette année). Il a totalement dominé sa défense en 2015 avec 135 plaquages dont 9 à perte, 2 sacks, 1 fumble récupéré, 10 passes défendues et 5 INTs dont 2 picks-6.
Qu’un Safety se retrouve en tête des plaquages ET des interceptions en même temps suffit à vous indiquer pourquoi Jones est un élément essentiel de la défense, et pourquoi l’équipe l’a prolongé en 2013.
Voilà un des soucis des Dolphins cette saison : est-ce qu’un joueur mérite d’être nommé rookie de l’année ? Comme déjà indiqué, le premier tour DeVante Parker a été freiné par les blessures, le deuxième tour Defensive Tackle Jordan Phillips et le cinquième tour Cornerback Bobby McCain doivent prouver plus (même si McCain a gagné sa place de titulaire à la fin de la saison) et le cinquième tour coureur Jay Ayaji a vu trop peu de snaps. Il faudra attendre 2016 pour voir si la classe a vraiment du talent.
Sans conteste le Defensive End Dion Jordan. Non seulement il n’a jamais réussi à confirmer la décision des Fins de trade up pour le récupérer en #3 lors de la draft 2013, mais il a été suspendu pour la troisième fois en avril et a raté toute la saison, ce qui lui donne autant de suspensions que de sacks en carrière.
Aucune unité n’a outrageusement dominé les autres cette saison à Miami. On aurait aimé un peu moins de Landry Show et un peu plus de répartition des tâches dans le corps des receveurs, et on aurait aimé plus de pass-rush de la part de la ligne défensive. On a déjà parlé des cibles de passe donc parlons un peu de cette dernière. Elle a mis du temps à se mettre en route surtout niveau pass-rush (sans jamais réussir à démarrer vraiment), et la perte de Wake a été préjudiciable, mais justement elle aurait pu avoir plus d’impact. Même si les têtes de lard comme le Defensive End Olivier Vernon ou le Defensive Tackle Ndamukong Suh ont prouvé leur indiscipline à plusieurs reprises (pénalités stupides), ils ont fait le travail.
Le problème de Suh est qu’il ne pourra jamais jouer au niveau de son contrat astronomique, mais ses 17 plaquages à perte, 6 sacks, 22 hurries et 5 passes défendues en font une année bien remplie pour lui. Vernon a été un peu plus décevant avec « seulement » 7.5 sacks et 20 hurries ; néanmoins il a fait partie d’une solide unité contre la course et il a dû élever son niveau de jeu lorsque Wake a fini sur IR (61 plaquages dont 18 à perte). Derrick Shelby a également participé de manière intéressante avec 4 plaquages à perte, 3.5 sacks, 16 hurries, 4 passes défendues et 1 INT.
Là, il y a le choix. Entre la ligne offensive qui continue d’être un gros problème, les arrières (excepté Reshad Jones) qui ont énormément souffert et les Linebackers qui n’ont pas assez produit cette saison, faites votre choix. Le vote va vers l’arrière-garde de justesse, mais les trois unités mériteraient la récompense.
En effet, à part Jones, les Defensive Backs ont subi cette saison (et n’ont pas été aidés par le pass-rush). Brent Grimes commence gentiment à décliner malgré ses 14 passes défendues et 4 INTs, Brice McCain a été insuffisant, le rookie Bobby McCain n’est pas encore prêt, le Safety Michael Thomas a été poussé dans le rôle suite à la blessure de Louis Delmas et ne semble pas prêt non plus… cela fait pas mal de questions pour le futur. Chez les Linebackers, Koa Misi a fait une saison acceptable mais Kelvin Sheppard a manqué d’impact au sol et en couverture malgré 13 plaquages à perte et Jelani Jenkins a été plutôt transparent en partie à cause de plusieurs blessures. Enfin, pour la ligne offensive, les Fins ont quelque chose de plutôt sympathique avec les deux Tackles Brandon Albert et Ja’Wuan James ainsi que le Centre Mike Pouncey (sans surprise), mais ils ont un gros problème au niveau des Guards qui ne sont pas au même niveau.
Bonne chance pour en trouver une. Suh est hors catégorie, et les autres signatures n’ont pas forcément été fameuses.
Le Safety Louis Delmas a été signé pour une année mais n’aura pas eu le temps de rentabiliser son contrat suite à sa rupture d’ACL en présaison. C’est donc un bust malchanceux qui est dépassé par l’arrivée du Tight End Jordan Cameron des Browns ; les Fins attendaient sûrement plus que 35 réceptions pour 386 yards et 3 TDs à 6.5M$ la saison. Cameron n’aura jamais réussi à s’installer comme une menace viable au poste avec seulement 50% de passes attrapées dans sa direction, contrairement à ce que Charles Clay avait démontré auparavant.
On pourrait mettre également le receveur Greg Jennings qui a réussi 19 réceptions pour une année à 4M$, mais au moins il y avait de la concurrence devant.
La victoire 20-10 contre New England en Week 17. Tout ce que vous aimeriez voir les Dolphins faire, résumé dans un match : une pression intense sur le Quarterback adverse, une défense qui tient la baraque et une attaque qui score le nécessaire de points pour l’emporter, à défaut d’être spectaculaire. Et la satisfaction de faire perdre le seed #1 à New England, ce qui s’avèrera crucial en playoffs.
La défaite 36-7 contre New England en Week 8. Eh… tout le contraire du match précédent. Indigeste de bout en bout.
On ne peut pas dire que l’éviction de Joe Philbin n’ait pas été prévisible, alors on va revenir sur la suspension de Dion Jordan pour la saison 2015. Parce qu’on était habitué à ce genre de raté à la draft de la part des Browns, mais pas des Dolphins.
Les besoins
Principalement Offensive Lineman, Linebacker et Defensive Back. Le reste est plutôt bien armé si Gase se rappelle qu’il a un bon coureur sous la main.
Le futur
Domicile : Buffalo, New England, NY Jets, Cleveland, Pittsburgh, Arizona, San Francisco, Tennessee.
Extérieur : Buffalo, New England, NY Jets, Baltimore, Cincinnati, Saint-Louis, Seattle, San Diego.
Record cumulé en 2015 : 132-124 (0.516, 11e).
Mode « vieux disque rayé » : les Fins ont intérêt à bosser leur ligne offensive vu qu’ils jouent dans l’AFC East. De plus ils vont prendre l’AFC North, ce qui n’aide pas.