NFL Team Honors : Jacksonville
Cela fait maintenant quelques années qu’on se demande où vont les Jaguars. Cette saison, on a vu des progrès dans certaines phases offensives (de GROS progrès même), mais le reste est encore trop fragile pour véritablement aider la franchise à revenir ne serait-ce qu’à l’équilibre. Ce sont toujours les mêmes tares qui touchent le club de Jacksonville, et même l’argent dépensé en Free Agency ne semble pas totalement régler le problème (et ça c’est plus grave).
A lire avec l’air désabusé (et les moustaches qui tombent).
JACKSONVILLE JAGUARS
4e AFC South ~ 5-11
Les prévisions de Madame Soleil 2015
Qu’espérer d’une saison pour une franchise mal en point dont le premier tour de draft, choisi en troisième position, se fait une rupture d’ACL avant même d’avoir signé son contrat ? Et qui avait signé en Free Agency pas moins de quatre contrats de cinq ans et un de quatre ans ? Certes, tous les contrats NFL ne vont pas à terme, mais c’était révélateur de l’état de la franchise qui espérait boucher les trous. Toutes les unités ou presque avaient été touchées : la ligne offensive avec le Tackle Jermey Parnell, les cibles de passe avec le Tight End Julius Thomas, la ligne défensive avec le Defensive Tackle Jared Odrick, les Linebackers avec Dan Skuta et les arrières avec le Cornerback Davon House. Thomas et Odrick étaient des choix sensés, alors qu’on attendait de voir Parnell, House et Skuta en titulaires. Les arrivées de Parnell et Thomas étaient cruciales pour une équipe qui avait perdu son meilleur Tackle en 2013, Eugene Monroe, et son meilleur receveur cette année, Cecil Shorts. Néanmoins, on attendait de voir si Blake Bortles pouvait s’améliorer, et si le jeu de course pouvait lui donner un appui avec l’arrivée de Bernard Pierce et T.J. Yeldon.
Odrick venait renforcer le milieu de la ligne aux côtés de l’excellent Sen’Derrick Marks et du prometteur Ryan Davis, mais avec la blessure de Dante Fowler le pass-rush des Jaguars restait malheureusement une énigme. Avec le retour de Paul Posluszny et la présence du surprenant sophomore Telvin Smith, Skuta devait prendre un poste de titulaire à temps plein, comme House chez des arrières inexpérimentés qui avaient vu leur leader, Alan Ball, partir (avec Will Blackmon). Il y avait donc de quoi se poser des questions sur l’efficacité de l’escouade, surtout contre la passe, car un pass-rush insuffisant et une arrière-garde inexpérimentée formaient la pire combinaison. Cela attendait donc d’être vu sur le terrain.
Néanmoins tous les yeux seraient probablement tourner vers Bortles pour cette saison, pour voir s’il était capable de s’améliorer et être le franchise Quarterback attendu, et rien n’était moins sûr.
La saison
Carolina 9-20, Miami 23-20, @New England 17-51, @Indianapolis 13-16 (OT), @Tampa Bay 31-38, Houston 20-31, Buffalo 34-31, @NY Jets 23-28, @Baltimore 22-20, Tennessee 19-13, San Diego 25-31, @Tennessee 39-42, Indianapolis 51-16, Atlanta 17-23, @New Orleans 27-38, @Houston 6-30.
Record cumulé projeté (avec les records de 2014) : 118-137-1 (0.463, 25e).
Record cumulé réel (avec les records de 2015) : 121-135 (0.473, 27e).
Écart entre les deux records : 0.010 (12e).
Les Jags ont eu un calendrier un tout petit peu plus compliqué que prévu, mais sans aucune commune mesure avec celui de l’année dernière (0.514).
La réalité
Cette saison aura encore été une de frustration avec probablement ce sentiment que, même si certaines pépites se sont découvertes, ça reste trop peu dans les autres compartiments. L’amélioration en attaque n’a en réalité été qu’au niveau de la passe (comme vous vous en doutez peut-être déjà), le jeu de course continuant d’être insuffisant. Et ne parlons pas de la défense qui reste une énigme : on sait qu’il y a du talent, et certaines arrivées en Free Agency ont été très intéressantes, mais l’ensemble n’a pas réussi à élever son niveau suffisamment ; les Jags ont encaissé 448 points (31e), 51 TDs (30e) et autorisé 46.3% de conversion de 3e tentative (31e) cette année.
Voici les récompenses de la saison :
PLAYERS en fait, au pluriel. En effet, il est totalement impossible de dissocier les Allen Receveurs au vu de la saison formidable qu’ils ont réussie. Le receveur #1 a été Allen Robinson avec ses 80 réceptions, 1400 yards et 14 TDs, alors que son lieutenant Allen Hurns a complété avec 64 réceptions, 1031 yards et 10 TDs. On n’avait plus vu un duo à 1000+ yards chacun chez les Jags depuis Jimmy Smith et Keenan McCardell ; c’était en 1996, quand la franchise a surpris tout le monde en allant en finale AFC dès sa deuxième saison d’existence. Les Allen Receveurs sont redoutables une fois la balle en main et en plus ils ne commettent pas beaucoup de drops (7).
Voilà la principale raison pour laquelle les floridiens ont vu une explosion au niveau des stats offensives par rapport à l’année dernière, notamment en points (+127 !), en TDs (+17 avec surtout +20 à la passe), en yards gagnés par match (+59.2 dont +69.2 à la passe) et en taux de TD marqué par voyage en redzone (+13%).
Les deux ont aimanté le ballon avec leur talent, ce qui semble permettre enfin à Jacksonville de refermer la douloureuse parenthèse Justin Blackmon, mais il aurait été appréciable de voir un peu plus de soutien, notamment de la part de Marqise Lee qui semble un peu l’oublié de la bande (15 réceptions seulement). C’est le vétéran Brian Walters qui a joué le rôle de troisième homme chez les receveurs avec 32 réceptions pour 368 yards et 1TD (receveurs et non cibles de passe, car les Tight Ends seront évoqués plus tard).
La défense va être disséquée en long, en large et surtout en mauvais termes dans ce Season Review, mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de talents. L’escouade a perdu son meilleur joueur quand Sen’Derrick Marks a fini sur IR, mais certains joueurs moins connus ont pris le relais ; les Defensive Linemen Roy Miller et Ryan Davis font partie de ceux-là.
Dans une défense qui a été malaxée, les deux ont su tirer leur épingle du jeu en apportant leur production dans le pass-rush (4 sacks chacun) ; Miller a également été sympathique contre la course avec 40 plaquages. Et c’est à se demander ce que Ryan Davis doit faire pour mériter plus de temps de jeu quand les Defensive Ends Chris Clemons et Andre Branch totalisent 7 sacks à eux deux malgré 35 hurries.
La production des Allen Receveurs était vraiment trop importante pour ne pas les mettre MVP, ce qui « repousse » le Quarterback Blake Bortles en tant que meilleur joueur offensif. Ce n’est pas une mauvaise chose, car le sophomore continue de perdre la balle à une vitesse bien trop grande : 18 INTs et 10 fumbles, c’est totalement rédhibitoire à ce niveau de compétition ; et ça ne compte pas quand il décide de lancer une passe quatre yards au-delà de la ligne de scrimmage. Pas étonnant que l’équipe soit à -10 en turnover differential (29e).
Certains vous diront qu’ils ne sont donc pas totalement convaincus par Bortles, ce qui est compréhensible avec une ligne de stat comme 58.6%, 4428 yards (7.3), 35 TDs, 18 INTs, 10 fumbles et 88.2 de QB Rating. Mais c’est le meilleur espoir au poste depuis un paquet de temps dans la franchise, et il a des circonstances atténuantes : l’OL a encore été mauvaise cette année et le playcall est totalement déséquilibré ; les Jags ont appelé 65% de passes (2e), ce qui veut dire que Bortles a dû faire la majorité du travail. La bonne solution pour Jacksonville, c’est de retrouver enfin un équilibre qu’ils n’ont plus depuis les plus belles années de Maurice Jones-Drew, et d’espérer que cela permettra d’évincer les erreurs du jeu de Bortles.
Prometteur, mais il reste du travail. La présence des jeunes Allen Receveurs est en tout cas un sacré plus, surtout si un certain Tight End augmente sa production.
D’habitude cette place est occupée par le Defensive Tackle Sen’Derrick Marks mais ce dernier a raté quasiment toute la saison. Le candidat le plus logique derrière est le général de la défense, le Linebacker Paul Posluszny. D’année en année, « Poz » reste le métronome de l’escouade et fait avec les moyens du bord pour tenter d’endiguer les flots offensifs adverses, même s’il n’est pas toujours couronné de succès.
Certains vous diront que, peut-être, Poz lui-même mériterait d’être amélioré pour vraiment aider la défense, et ce n’est pas faux (tout le monde aimerait avoir un Luke Kuechly). Mais dès qu’il n’est pas là, on voit de suite la différence dans la défense : il manque 133 plaquages dont 11 à perte, 1 sack, 6 passes déviées et 3 INTs. Cette année il a été secondé par le duo Telvin Smith et Dan Skuta, qui n’a pas été mauvais malgré les blessures de ce dernier ; il y a du potentiel dans le trio, même si là encore les Jags ne seraient pas contre une meilleure solution.
Le coureur T.J. Yeldon n’a pas été aussi décisif que Jacksonville l’espérait, surtout dans la zone de vérité avec 182 courses pour 740 yards et seulement 2 TDs, mais il y a en lui un espoir pour le futur jeu au sol de la franchise. Il faut dire que c’est également en grande partie la faute de la ligne et du manque de soutien autour de Yeldon si l’équipe n’a gagné que 92.1 yards par match au sol (27e) et s’est retrouvée à appeler autant de passes.
Denard Robinson est un peu tombé dans un trou après une très prometteuse saison 2014 avec 67 courses pour 266 yards et 1 TD. Et s’il n’est pas complètement tombé dans le trou, c’est qu’il prend appui sur Toby Gerhart qui, lui, est tout au fond et a totalement disparu de la circulation avec 20 courses. S’il faut chercher le joueur qui mériterait de voir plus de snaps l’année prochaine, Jonas Gray est un bon candidat : l’ancien Patriot et Dolphin a montré quelques bonnes choses.
Puisqu’on parlait de la ligne offensive, elle aurait pu mériter le titre de pire unité de l’année, mais elle contient du talent à certains endroits (Brandon Linder qui malheureusement a fini sur IR, Luke Bowanko qui mérite sa chance) ; et de plus il y a un autre coupable. Donc un côté de la ligne va recevoir cette « récompense » : le côté gauche avec Zane Beadles et Luke Joeckel. L’ancien #2 de 2013 continue de lutter pour avoir un impact positif sur l’unité, alors que le Guard, amené à prix d’or l’année dernière, a fait une saison 2015 assez catastrophique à tous les niveaux.
Les Allen Receveurs ont été tellement dominateurs qu’ils méritent de gagner une seconde récompense pour les receveurs, même si en effet ils ont manqué de soutien. Cependant, c’est symptomatique d’autre chose : aucune unité n’est assez complète pour dépasser un duo de jeunes playmakers de 22 et 24 ans.
Puisqu’un passe est donné à la ligne offensive (mais de justesse), parlons des Defensive Backs. Il faut commencer par exclure deux noms de la liste : Davon House, qui a été le meilleur d’entre eux, et Aaron Colvin, qui est une erreur de casting comme Cornerback sur l’aile (c’est plus la faute des coachs que la sienne, il est avant tout un slot Cornerback).
Mais alors pour le reste, mazette. Entre Dwayne Gratz, Sergio Brown, Josh Evans et Jonathan Cyprien, les Jaguars ne parviennent pas à régler ce problème qui date depuis un certain moment dans la dernière ligne de défense. Seul Cyprien a réussi une INT, Gratz a été abusé constamment cette année, et l’apport que ce soit en couverture ou dans la défense au sol a été largement insuffisant dans une unité où la franchise va devoir sérieusement réfléchir à une amélioration.
Les Jaguars ont fait un sacré marché pendant l’offseason, et deux joueurs en particulier méritent de partager le titre : le Defensive End Jared Odrick et le Cornerback Davon House.
Odrick a pu respirer un peu et monter son talent par rapport à Miami où il avait tendance à être écrabouillé par Suh, Vernon et consorts. 23 plaquages dont 10 à perte, 5.5 sacks et 14 hurries, 1 fumble forcé et 3 passes défendues ne sont certes pas des totaux monstrueux (surtout pour une année à 9M$) mais le pass-rush a perdu énormément avec les blessures de Marks et du rookie Dante Fowler ; encore une fois, étant donné les productions de Clemons et Branch, Odrick a été une bonne addition.
Comme déjà dit, House a été une petite lumière dans l’arrière-garde. Rien de bien spectaculaire pour l’ancien de Green Bay, mais quand vous arrivez à Jacksonville cela fait de vous un des meilleurs joueurs de l’unité. House a eu ses moments de solitude, mais il a également réussi 3 INTs et le total ahurissant de 23 passes défendues, sachant répondre quand on l’a testé. Il peut être un élément important pour le futur de l’unité.
Un contrat juteux et 13M$ en cash pour 2015 : difficile de ne pas nommer le Tight End Julius Thomas. Bien évidemment c’est un bust avec de l’espoir : ce n’est pas que Thomas n’a pas de talent, c’est qu’il a été trop blessé cette année pour rentabiliser les sous dépensés avec 46 réceptions pour 455 yards et 5 TDs. Il faudra faire plus en 2016, parce que l’idée d’une attaque aérienne Allen Receveurs + Julius Thomas, cela donne envie.
La victoire écrasante 51-16 contre Indianapolis en Week 14. Certes, c’était contre une équipe d’Indianapolis qui ne savait plus très bien si le but du jeu était de marquer le plus de points ou de parvenir à mettre son maillot à l’endroit, mais c’était un match complet qui a aidé à faire passer la pilule du match aller en Week 4 ; Jacksonville avait raté plusieurs fois l’occasion de remporter la partie pour perdre en prolongations.
La défaite 42-39 contre Tennessee en Week 13. Tout simplement parce que c’est le parfait opposé du match précédent : comment les Jaguars ont-ils réussi à perdre contre une équipe qui a fini comme la pire de la ligue à 3-13 ? EN INSCRIVANT 39 POINTS DANS LE MATCH ?? WHAT THE HELL IS GOING ON OUT THERE ??? Vince Lombardi ™.
Marqise Lee continue de décevoir, mais cette réception en Week 15 sur le drive final contre Atlanta, c’était quelque chose. Certes, il se blesse et les Jags ont quand même perdu, mais c’était un bel effort du receveur.
Les besoins
Ils sont plus urgents du côté de la défense que du côté de l’attaque. Cornerback, Safety et Defensive End semblent très importants, même avec le retour de Fowler ; le front-7 a besoin de stopper la course bien mieux qu’en ce moment.
En attaque, un Offensive Lineman risque de devenir important, et un peu d’aide au sol serait la bienvenue.
Le futur
Domicile : Houston, Indianapolis, Tennessee, Denver, Oakland, Green Bay, Minnesota, Baltimore.
Extérieur : Houston, Indianapolis, Tennessee, Kansas City, San Diego, Chicago, Detroit, Buffalo.
Record cumulé en 2015 : 121-135 (0.473, 23e).
Ah le bonheur d’être en AFC South. Néanmoins, si on peut penser que la NFC North et l’AFC West seront aussi compliquées à jouer que cette année, attention à Baltimore dont la chute a surtout été une série de circonstances.