NFL Team Honors : Detroit

500-Lions

C’était mal parti avec un terrible démarrage à 1-7, droit vers une saison perdue et un sacré écroulement par rapport à 2014. Et puis Martha Ford a décidé de rappeler qu’il y avait un capitaine au navire en virant le Président et le General Manager, peu après le renvoi du Coordinateur Offensif. 6-2 le reste de la saison ! Sans offenser la propriétaire, le second renvoi a été sans doute plus efficace que le premier quand on entend les joueurs chanter les louanges de Jim Bob Cooter. On verra l’année prochaine s’ils peuvent bâtir sur cette fin de saison.

A lire en virant quelqu’un en plein milieu de son boulot.

 

DETROIT LIONS
3e NFC North ~ 7-9

 

Les prévisions de Madame Soleil 2015

 

On savait que les Lions allaient un jour ou l’autre payer le contrat initial et l’effet boule de neige de leur gestion du cas Ndamukong Suh. Ce qu’on avait moins prévu, c’est qu’ils perdent également Nick Fairley, C.J. Mosley et George Johnson avec, ce qui laissait Ziggy Ansah un peu esseulé dans la ligne défensive. Certes l’équipe avait réussi un coup sympathique en échangeant avec Baltimore pour récupérer l’excellent Haloti Ngata, mais on ne pouvait s’empêcher de trouver cela un peu léger. C’était dommage, car la défense de Detroit était une des meilleures l’année dernière surtout contre la course, avec des éléments solides sur la ligne et également chez les Linebackers, qui allaient récupérer Stephen Tulloch de blessure pour reformer son duo terrible avec DeAndre Levy. Mais encore une fois, quel serait l’impact de la perte de tant de pièces sur la ligne défensive ? Dans le jeu de course et le pass-rush ? Les arrières, eux, n’avaient pas vu de changement majeur, ce qui était une bonne chose car ils avaient été compétents. On savait donc où se posaient les questions de ce côté du ballon.

De l’autre côté, c’est aussi la ligne qui avait été la plus modifiée : un échange pour récupérer Manny Ramirez et la draft du premier tour Laken Tomlinson pour solidifier le poste de Guard aux côtés de Larry Warford autour du Centre Travis Swanson et entre les deux Tackles Riley Reiff et LaAdrian Waddle. Si jamais Tomlinson et Waddle arrivaient à être titulaires, cela donnait une jeune ligne pour le futur de l’équipe. L’autre grand changement avait été au niveau du jeu de course où Reggie Bush avait été remplacé par le deuxième tour Ameer Abdullah. Mis à part cela, on attendait que l’an deux du régime Caldwell – Lombardi permette à Matthew Stafford de se lâcher et à Eric Ebron de progresser : avec Megatron et Golden Tate, il y avait là les armes pour produire bien plus que l’année dernière.

C’est pour cela que les Lions entraient dans une saison 2015 un peu en point d’interrogation sur la qualité de la ligne défensive et le niveau d’explosivité de l’attaque. Il n’était pas sûr que les Lions parviennent à arracher de nouveau un record à 11-5.

 

La saison

 

@San Diego 28-33, @Minnesota 16-26, Denver 12-24, @Seattle 10-13, Arizona 17-42, Chicago 37-34 (OT), Minnesota 19-28, @Kansas City 10-45, @Green Bay 18-16, Oakland 18-13, Philadelphie 45-14, Green Bay 23-27, @Saint-Louis 14-21, @New Orleans 35-27, San Francisco 32-17, @Chicago 24-20.

Record cumulé projeté (avec les records de 2014) : 135-121 (0.527, 15e).
Record cumulé réel (avec les records de 2015) : 137-119 (0.535, 3e).
Écart entre les deux records : 0.008 (14e).

Comme vous pouvez le voir, certains rotoplafs non prévus (Dallas, Baltimore) ont dilué les calendriers projetés : les Lions n’ont que deux victoires de plus dans leur calendrier réel et ils ont sauté de 12 places (!). C’est pour cela qu’il faut surtout regarder l’écart entre les deux juste en-dessous, pour dire qu’en fait le calendrier a été aussi corsé que prévu.

 

La réalité

 

Pour rebondir sur le commentaire ci-dessus, il faut également se rappeler quelque chose d’important : les Lions ont été à une pénalité non appelée (Seattle) et une Hail Mary (Green Bay) de finir avec un record positif. Néanmoins, cela ne doit pas masquer les problèmes qui sont apparus cette saison, en tête desquels trône le rotoplaf de la défense. Par rapport à 2014, c’est +118 points encaissés, +15 TDs encaissés dont +10 au sol, +48.7 yards encaissés par match dont +43.7 au sol, +41 big plays encaissés (+17 à la passe et +24 au sol), +3.4% en taux de conversion de 3e tentative autorisée, +10% en taux de TD encaissé par voyage adverse en redzone, -9 ballons volés avec surtout -11 interceptions. Certes, tous ces changements, qui font partie des pires dans la ligue, semblent spectaculaires car la défense des Lions l’année dernière était d’un niveau exceptionnel, mais ce n’est pas une raison pour une chute aussi drastique. Si on rajoute l’absence de jeu au sol, on se retrouve avec une équipe qui a surtout été portée par… le joueur qui suit.

Voici les récompenses de la saison :

Il a connu un moment compliqué, mais le Quarterback Matthew Stafford n’a rien lâché et a su se reprendre pour terminer sur une excellente fiche : 67.2%, 4262 yards (7.2), 32 TDs, 13 INTs, 44 sacks, 2 fumbles et 97 de QB Rating. Pour souligner la qualité de sa saison, il suffit de dire qu’il a établi un record NFL : il est le premier Quarterback à réussir au moins 60% de ses passes sur chacun des 16 matchs de saison régulière ; cela avec une mauvaise protection, un jeu de course inconsistant voire absent et une défense qui a largement faibli comme vous l’avez vu. Il a pratiquement tout fait par son bras cette saison, et par ses jambes pour échapper à la pression.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Matthew+Stafford+San+Francisco+49ers+v+Detroit+iHKzBrcNyP1l.jpgBien évidemment, avoir un certain #81 (et son acolyte #15) aide beaucoup, mais on ne peut pas dire que les Lions aient énormément d’armes de leur niveau à côté. On se pose toujours un peu la question du niveau de Stafford, mais il a amélioré toutes les stats importantes par rapport à la saison dernière. En outre, il semble avoir été bien aidé par l’arrivée de Jim Bob Cooter en Coordinateur Offensif au cours de la saison.

Les Lions n’en attendaient probablement pas beaucoup d’Isa Abdul-Quddus. Le Safety, signé en 2014 en provenance de New Orleans, était surtout connu pour son travail sur les équipes spéciales depuis qu’il était arrivé dans la ligue, non-drafté, en 2011. Cette saison, James Ihedigbo était le titulaire aux côtés de Glover Quin, mais Detroit a eu besoin de rajouter de la vitesse dans l’arrière-garde en cours de saison. Alors Abdul-Quddus est arrivé… et il a tellement bien joué qu’il a gagné le droit d’évoluer aussi en défense.

57 plaquages, 1 sack, 1 fumble forcé et 6 passes défendues pour le joueur qui s’est découvert cette année sur un contrat d’un an. De plus, il continue d’être un élément important des équipes spéciales, en témoigne son appel de la feinte de punt contre Chicago dont nous reparlerons un peu plus bas. Il a donc été un très bon complément à Glover Quin qui a été solide comme toujours : 67 plaquages, 1 fumble forcé, 5 passes défendues et 4 INTs dont un pick-6. Heureusement qu’il était là question interceptions d’ailleurs, car il a presque à lui tout seul 50% de celles de l’équipe (9).

Enfin, une mention spéciale au Linebacker Josh Bynes. Avec la blessure très rapide de DeAndre Levy, Bynes a dû venir boucher le trou et l’a fait avec autorité : 82 plaquages dont 5 à perte, 1 fumble forcé et 5 passes défendues. Malheureusement, il n’a pu régler le problème majeur des Linebackers : la couverture. Stephen Tulloch et Tahir Whitehead, s’ils sont efficaces au sol, ont été abusés à la passe, notamment Tulloch qui n’a qu’une passe défendue contre 6 et 1 INT pour Whitehead ; ils ont trop souvent laissé le champ libre au milieu du terrain, surtout aux Tight Ends.

Qui d’autre ? Le receveur Calvin Johnson… même si les blessures commencent vraiment à le rattraper ; malgré une saison complète, il a déjà fait mieux que 88 réceptions, 1214 yards et 9 TDs. Il faut dire qu’il n’a pas été le seul, puisque son comparse Golden Tate a également eu un « petit » coup de mou à 90 réceptions pour 813 yards et 6 TDs ; le duo dynamique avait été bien plus explosif l’année dernière, même si cela ne retire rien à sa qualité. Entendre Megatron parler de retraite n’est pas si surprenant, compte tenu de son style de jeu.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Calvin+Johnson+Philadelphia+Eagles+v+Detroit+1kHyajMRmLtl.jpgUne bonne partie des yards « perdus » par les deux est principalement allée vers le coureur Theo Riddick, qui a fini avec une ligne de stats « Matt Fortesque » de 80 réceptions pour 697 yards et 3 TDs, ainsi qu’au Tight End Eric Ebron qui creuse son trou avec 47 réceptions pour 537 yards et 5 TDs ; néanmoins il doit toujours travailler ses mains. Megatron reste l’élément #1 de l’attaque des Lions, et en ce sens il mérite cette récompense par sa constance et ses qualités exceptionnelles… que l’on pourrait bien ne plus voir à l’avenir.

Difficile de choisir entre le Defensive End Ziggy Ansah et le Cornerback Darius Slay… à tel point qu’ils sont désignés codétenteurs du titre. Elle n’était pas si mal, cette draft 2013, vu qu’ils étaient les deux premiers tours, n’est-ce pas ?

Ansah continue d’être une machine à tout faire sur la ligne défensive de Detroit, actif aussi bien contre la course que contre la passe : 47 plaquages dont 9 à perte, 14.5 sacks, 19 hurries, 4 fumbles forcés, 2 fumbles récupérés et 1 passe défendue. Il continue de justifier son premier tour avec un moteur infatigable et une domination des Linemen adverses. Les Lions auraient intérêt à le prolonger rapidement sans attendre la fin de son contrat rookie.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Darius+Slay+Detroit+Lions+v+San+Diego+Chargers+uuXckG-Blk6l.jpgLe choix suivant dans la draft 2013, Slay s’est lui aussi complètement installé dans l’escouade et joue à un haut niveau : 13 passes défendues et 2 INTs, même si on peut regretter qu’il ne soit pas plus décisif pour voler les ballons. Cependant, cela ne retire en rien à sa qualité de Corner #1 qui doit s’occuper du meilleur receveur adverse, ce qu’il a bien fait après avoir connu deux ou trois désagréments en début de saison. Les Quarterbacks ont même parfois arrêté de lancer de son côté, préférant viser Rashean Mathis (qui a fini sur IR), puis Nevin Lawson, bien moins expérimenté.

Mathis n’est pas le seul Defensive Back que les Lions ont perdu ; ils ont aussi mis le slot Cornerback Josh Wilson sur IR. Alors qu’on pensait que cela ouvrait une faiblesse dans l’arrière-garde, le rookie de sixième tour Quandre Diggs a pris la place et l’a bien tenue. Agressif et intelligent, il est allé au charbon et a semblé s’adapter rapidement à la NFL, ce qui laisse augurer du meilleur pour la défense de Detroit. Et nous reparlerons des autres qui ont le plus joué un peu plus tard.

Tom Lewand, Martin Mayhew et Joe Lombardi. Ils sont là, 1-7, ils ne sont plus là, 6-2. Cela veut bien dire qu’ils étaient les problèmes !!! Plus sérieusement, pour cette saison précisément, c’est le renvoi de Lombardi qui a fait le plus de bien ; déjà l’année dernière on avait vu un Stafford moins explosif, même si cela avait également provoqué moins de pertes de balle qu’en 2013.

Pour Lewand et Mayhew, ils n’ont pas fait que des mauvais choix (regardez qui est DPOY), mais ils payent plusieurs erreurs de draft dans les deux premiers tours comme Jahvid Best, Titus Young, Ryan Broyles, Mikel Leshoure, et d’autres problèmes comme la gestion du cas Suh ou l’arrivée de Lombardi.

Cela peut paraître bizarre étant donné tout ce qu’on a dit plus haut sur le rotoplaf de la défense, mais aucun groupe n’a été aussi consistant que la ligne défensive… même si elle n’a pas eu le niveau de l’année dernière. Les départs au centre ont eu leur importance, car même si Haloti Ngata a fait une bonne saison, il n’est plus le Defensive Tackle surpuissant de Baltimore. De plus, il lui a manqué un vrai lieutenant entre Caraun Reid ou C.J. Wilson pour l’aider à l’intérieur. Pas mauvais, mais moins dominateur que par le passé.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Ezekiel+Ansah+Philadelphia+Eagles+v+Detroit+WvIosCy95tul.jpgDu côté des Defensive Ends, c’est mieux : le duo Jason JonesDevin Taylor a été une belle surprise pour remplacer le départ de George Johnson. Le vétéran Jones a totalisé 7 plaquages à perte, 4.5 sacks, 13 hurries alors que Taylor a passé un cap en accumulant 9 plaquages à perte, 7 sacks et 17 hurries. C’est surtout la production de Taylor qui est vraiment encourageante et demande peut-être encore plus de temps jeu l’année prochaine.

Le spectacle est désormais dans sa deuxième représentation : le jeu de course ne va nulle part, et comme la ligne offensive est une partie du problème elle vient avec. Commençons par la ligne : si elle a connu quelques petits soucis de blessures, il n’y a pas vraiment eu de cohérence dans l’unité entre les recrues (Manny Ramirez qui joue bien mais qui finit sur le banc ou Michael Ola qui a été potable), les promesses non confirmées (Riley Reiff ou Larry Warford), les rookies hésitants (Laken Tomlinson), le Centre inexpérimenté (Travis Swanson)… cela n’a pas été une bonne année du tout pour l’ensemble de la formation, ce qui s’est retrouvé dans la protection de passe et le jeu au sol (44 sacks et un taux de sack concédé par action de passe de 6.5%, 22e).

Le jeu de course a également été trop faible cette année, encore plus que l’année dernière alors qu’il n’était déjà pas folichon. Les Lions ont été l’équipe la plus déséquilibrée dans le playcall avec un ratio passe-course de 65.6-34.4 ; pas étonnant qu’ils finissent avec la pire attaque au sol à 83.4 yards par match. Le rookie Ameer Abdullah a fait ce qu’il a pu avec 143 courses pour 597 yards (4.2) et 2 TDs alors que Joique Bell a ajouté 4 TDs, mais dans l’ensemble il a été peine perdue de trouver un jeu au sol efficace.

Les Lions se sont surtout appliqués à resigner leurs propres joueurs, ils n’ont pas fait d’énormes dépenses en Free Agency et ceux qu’ils ont resignés ont été des remplaçants, sans plus. C.J. Wilson et Tyrunn Walker ont fait partie de la bonne rotation dans la ligne défensive, le receveur Lance Moore a été signé pour 950k$ et a donné 29 réceptions pour 337 yards et 4 TDs. Vous voyez, il n’y a pas de quoi dire qu’il y a eu UNE grosse réussite…

… mais le bon pendant de cela, c’est qu’il n’y a donc pas eu de bust non plus.

La feinte de punt contre Chicago en Week 6. Non seulement parce que c’est une belle action (tout le monde n’en a pas fait autant *AHEM*Colts*AHEM*), mais surtout parce que les Lions cherchaient toujours leur première victoire et étaient menés 31-24 à domicile à cinq minutes de la fin du match. Le gain de 40 yards d’Abdul-Quddus (vous vous souvenez de lui ?) a permis plus tard à Detroit de scorer un Field Goal ; Detroit l’a emporté en prolongations 37-34 pour la première fois de la saison… avec un grand soupir de soulagement chez les fans.

La correction 42-17 prise contre Arizona en Week 5. Il n’y a pas de honte à avoir perdu contre la très bonne équipe d’Arizona, mais il y a la manière, avec un Stafford mis sur le banc pendant la rencontre. Oui je sais à quoi vous pensiez, mais on a préféré le garder pour la dernière récompense.

Les deux dernières actions de la double confrontation contre Green Bay en Week 10 et 13. Assez ironiquement, un résumé inverse de leur saison : quand ils sont dans le trou à l’aller ils stoppent la fameuse série de 24 ans sans victoire à Lambeau sur un Field Goal manqué par Green Bay, et quand ils sont relancés ils perdent sur une Hail Mary improbable lors du match retour.

 

Les besoins

 

L’extérieur de la ligne offensive et l’intérieur de la ligne défensive sont de bons endroits pour commencer. Les Lions ne se rajeunissent pas chez les Linebackers, et il va bien évidemment se poser la question du « remplacement » de Megatron si jamais sa retraite est confirmée.

 

Le futur

 

Domicile : Chicago, Green Bay, Minnesota, Philadelphie, Washington, Jacksonville, Tennessee, Los Angeles.
Extérieur : Chicago, Green Bay, Minnesota, Dallas, NY Giants, Houston, Indianapolis, New Orleans.
Record cumulé en 2015 : 119-137 (0.465, 27e).

On l’a déjà vu avec Chicago, la NFC North a les calendriers projetés les plus faciles vu les divisions affrontées.