NFL Team Honors : Dallas

500-Cowboys

Oui, les Cowboys tapent sur le système pour ce surnom America’s Team. Oui ils tapent sur le système majoritairement à cause de Jerry Jones. Oui, les gens adorent se moquer de Tony Romo alors que la moitié (voire plus) des équipes NFL rêveraient de l’avoir avec eux. Donc, oui, on pourrait résumer la saison de Dallas par un seul mot : schadenfreude, le plaisir dérivé du malheur des autres. Mais cette équipe a du talent, beaucoup de talent. L’idée de la voir choisir dans le top-5 de la draft devrait inquiéter les autres plus qu’autre chose… même s’il est vrai que la cause de cet effondrement appuie sur un point qui risque de rapidement devenir LE problème à Dallas.

A lire avec le bras en écharpe.

 

DALLAS COWBOYS
4e NFC East ~ 4-12

 

Les prévisions de Madame Soleil 2015

 

Comme une offseason ne peut pas se dérouler dans « Big D » sans les psychodrames habituels, nous avions eu droit à la fin prématurée des nouveaux Triplets avec le départ de DeMarco Murray pour Philadelphie (excellent pour se faire plein d’amis à Dallas), les turpitudes de Dez Bryant sur son contrat longue durée (finalement signé), la signature de Greg Hardy en plein milieu d’une affaire pour violence domestique (classe), et une draft très mouvementée où l’équipe avait potentiellement récupéré trois premiers tours : le Cornerback Byron Jones (le vrai premier tour), le Linebacker Randy Gregory (qui avait chuté au deuxième tour suite à ses problèmes de marijuana) et le Tackle La’el Collins (non-drafté à cause d’une rocambolesque histoire de meurtre d’une ancienne petite amie dans laquelle il n’avait rien à voir). La perte de Murray, malgré la signature de Darren McFadden, était bien le problème #1 : même avec une ligne excellente, il allait être difficile de remplacer la charge de travail de Murray en 2014.

En défense, il fallait commencer par espérer que le Linebacker Sean Lee fasse une saison complète. Plusieurs lieutenants avaient été perdus comme Bruce Carter ou Justin Durant, remplacés par Jasper Brinkley et Andrew Gachkar. Il y avait également eu du grabuge sur la ligne défensive avec les départs du Defensive Tackle Henry Melton et du Defensive End George Selvie, tout cela avec un Hardy qui allait forcément rater quelques matchs au début de la saison. Au niveau de l’arrière-garde, Sterling Moore était parti, ce qui était dommage, car il était compétent en compagnie d’Orlando Scandrick. La sélection de Jones au premier tour prouvait bien que l’équipe n’était pas satisfaite ni de Brandon Carr, ni d’un autre ancien premier tour, Morris Claiborne, et on ne pouvait pas lui donner tort.

Les choix controversés de Dallas allaient résumer sa saison, de Hardy à Gregory en passant par le départ de Murray. Si tout s’emboîtait bien, les Cowboys pouvaient retourner en playoffs et faire du grabuge, mais il y avait quelques zones d’ombres au sol et dans le front-7 qui n’étaient pas éclaircies.

 

La saison

 

NY Giants 27-26, @Philadelphie 20-10, Atlanta 28-39, @New Orleans 20-26 (OT), New England 6-30, @NY Giants 20-27, Seattle 12-13, Philadelphie 27-33 (OT), @Tampa Bay 6-10, @Miami 24-14, Carolina 14-33, @Washington 19-16, @Green Bay 7-28, NY Jets 16-19, @Buffalo 6-16, Washington 23-34.

Record cumulé projeté (avec les records de 2014) : 119-136-1 (0.467, 24e).
Record cumulé réel (avec les records de 2015) : 136-120 (0.531, 4e).
Écart entre les deux records : 0.064 (5e).

Évidemment, quand vous passez de 12-4 à 4-12, le record projeté risque de ne pas ressembler énormément au record réel ; ne serait-ce qu’à cause du report de vos victoires sur les équipes de la division. Mais en plus Dallas a affronté Carolina qui a fait un +7.5 cette saison.

 

La réalité

 

Vous connaissez le comble de cette saison de Dallas ? Si vous suivez le Season Review depuis plusieurs années, vous connaissez déjà cette statistique : les Cowboys sont quasiment à l’équilibre depuis 1996. Ils avaient enfin cassé la spirale avec cette saison à 12-4 l’année dernière, mais ils viennent tout bonnement de l’annuler avec ce record de 4-12, ce qui continue la tendance. La défense a majoritairement fait le travail cette saison sauf un seul point très frappant, les turnovers : après en avoir forcé 31 l’année dernière (2e), ils en ont réussi seulement 11 cette année, pire total de la ligue. Mais bien évidemment c’est l’attaque qui a tout plombé, avec une dégringolade statistique généralisée sur laquelle nous allons revenir.

Voici les récompenses de la saison :

Vous vous souvenez, en 2011, quand certains disaient que Peyton Manning méritait le titre de MVP pour la conséquence de sa simple absence sur la saison des Colts (2-14) ? Cela fait un peu penser à la situation des Boys cette année avec Tony Romo : 3-1 avec lui, 1-11 sans lui. Néanmoins, soyons un peu plus sérieux, et cela fait plaisir de nommer le Linebacker Sean Lee.

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Sean+Lee+Dallas+Cowboys+v+New+York+Giants+Z0PjjrkxTcbl.jpgC’est un joueur énorme qui n’a jamais eu de chance avec les blessures, mais qui a enfin pu faire une saison (quasiment) complète cette année. Il en a profité pour rappeler pourquoi son absence a été cruciale les années passées : 128 plaquages dont 11 à perte, 2.5 sacks, 5 passes défendues et 1 INT ; le seul reproche qui peut lui être fait, comme à toute la défense, c’est ce manque de fumbles forcés qui joue droit dans ce problème de turnovers déjà évoqué. Sa présence a été d’autant plus importante que Rolando McClain, qui a fait une saison énorme l’année dernière, a été un peu plus en retrait cette saison malgré 8 plaquages à perte, 2 sacks et un pick-6.

Puisqu’on parlait des Colts avec Manning, Lee n’est pas sans rappeler Bob Sanders, le Safety d’Indianapolis des années 2000 ; Pro-Bowler quand il peut jouer, mais fragile.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Arizona+Cardinals+v+Dallas+Cowboys+FwVE1nQG7Lkl.jpgIl ne devrait pas rester sous-côté très longtemps s’il continue sur cette voie, car le sophomore Defensive End DeMarcus Lawrence a été une force toute la saison. Drafté pour remplacer un autre DeMarcus (Ware) parti à Denver, le jeune joueur a explosé cette saison dans la défense de Dallas. Il a un moteur inarrêtable qui lui a permis d’être solide contre la course (14 plaquages à perte) et dans le pass-rush (8 sacks et 9 hurries) ; de plus, il a forcé un fumble. Il reste à savoir ce que va décider Dallas de l’autre côté de la ligne défensive, mais le côté gauche risque d’être le terrain de jeu de Lawrence pour de bonnes années.

Mention honorable à son partenaire le Defensive Tackle Tyrone Crawford qui continue de monter en puissance avec 5 sacks.

Cela aurait pu être Romo, mais il a été blessé la majorité de la saison. Cela aurait pu être Dez Bryant, mais le receveur a lui-même été blessé, et très franchement il a semblé parfois désintéressé par le reste de la saison une fois Romo out (31 réceptions pour 401 yards et 3 TDs en neuf matchs). Cela aurait pu être un joueur de la ligne offensive, mais ils vont être pris par une autre récompense. Cela aurait pu être Darren McFadden, mais quand on se rappelle de ses performances passées, sa belle saison n’est pas complètement un hasard avec la qualité de la ligne qu’il avait devant lui : 239 courses pour 1039 yards et 3 TDs.

Un peu par défaut, car même lui a été moins dominateur, c’est le Tight End Jason Witten qui remporte la récompense, ne serait-ce que parce qu’il est devenu le douzième joueur à 1000+ réceptions dans sa carrière. Toute l’attaque a souffert de l’absence du #9, et le vétéran continue d’être une cible de choix avec 77 réceptions, 713 yards et 3 TDs. Mention honorable au receveur Terrance Williams qui n’a jamais baissé les bras et a fait une saison somme toute intéressante au vu des blessures dans le jeu aérien : 52 réceptions pour 840 yards et 3 TDs, ainsi qu’une belle capacité à gagner des yards après avoir attrapé le ballon.

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Jason+Witten+Dallas+Cowboys+v+New+Orleans+dlZ_mgZ_IYBl.jpgCette récompense permet néanmoins de quantifier un peu plus le rotoplaf offensif des Boys cette année : par rapport à l’année dernière, ils ont -192 points marqués, -30 TDs marqués, -48.5 yards gagnés par match, -15 big plays, -12.5% en taux de conversion de 3e tentative, -20% en taux de TD marqué par voyage en redzone,  +7% de drives ayant fini en 3&out et +8 ballons perdus dont surtout le DOUBLE d’interceptions (22 vs. 11).

Sean Lee. Étant donné la récompense suivante, il commence à manquer des joueurs remarquables en défense. Et c’est si rare pour lui de faire une saison presque complète qu’une entorse peut bien être faite tellement il a été énorme.

On pouvait redouter que les Cowboys choisissent un autre Morris Claiborne quand ils ont pris le Cornerback Byron Jones au premier tour, mais pas du tout : le rookie a été une excellente addition dès sa première année. La franchise n’a pas hésité à le tester à plusieurs postes différents cette saison avant de finir par l’arrêter comme Free Safety. C’est une réussite : Jones est physique, plaque très bien, a réussi 8 passes défendues et n’a pas peur de se frotter aux meilleurs en face. Sa présence a réussi en partie à pallier une absence dans l’arrière-garde dont nous reparlerons, et il promet pour la suite.

Randy Gregory et La’El Collins devront gagner encore plus de temps de jeu, mais ils ont montré de bonnes choses eux aussi.

Une « récompense » de groupe pour la situation au poste de Quarterback remplaçant. Entre Matt Cassell et Kellen Moore, il n’y a pas eu grand-chose à sauver au poste une fois Romo à l’infirmerie ; c’est assez fou de se dire que le meilleur a été Brandon Weeden (72.4%, 7.5 yards par passe tentée, 2 TDs, 2 INTs). Cassel et Moore ont tous les deux complété moins de 60% de leurs passes, Cassel a réussi un maigre 6.3 yards par passe tentée (Moore 7.5), et les deux ont lancé 9 TDs pour 13 INTs. Yikes.

C’est compliqué de réussir quoi que ce soit dans une saison quand vos Quarterbacks ont un rating moyen de 76.6 et les Quarterbacks adverses un rating moyen de 94.2.

Vous allez tomber de votre chaise, car c’est la ligne offensive qui gagne cette récompense ! Quelle surprise ! Pourtant l’unité a connu quelques problèmes cette saison, notamment avec ce poste de Left Guard qui reste un point d’interrogation : La’El Collins a fini par remplacer un Ronald Leary inefficace, et le rookie doit continuer à apprendre même s’il a déjà démontré de la qualité.

Néanmoins vous ne trouverez pas beaucoup d’unités aussi solides que celle-là dans la ligue avec Tyron Smith, Travis Frederick ou Zach Martin comme piliers, et Doug Free comme sympathique Right Tackle dont on parle moins mais qui fait le travail. En même temps, c’est la moindre des choses vu le nombre de choix de premier tour dans le lot.

Les Cowboys ont un mal récurrent au niveau des interceptions qui a encore empiré cette saison avec seulement 8 maigres INTs (31e). Mais le pire, c’est qu’il faut attendre des illustres inconnus comme Deji Olatoye ou Terrance Mitchell pour voir un Cornerback en réaliser une. Cela continue d’être un des gros problèmes de Dallas : le poste de Cornerback et son inefficacité à voler des ballons. L’équipe a connu une énorme tuile avec la blessure de son leader Orlando Scandrick, et on sait depuis l’année dernière que ni Brandon Carr ni Morris Claiborne ne sont la solution.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Atlanta+Falcons+v+Dallas+Cowboys+ClukmUdXG7Fl.jpgLe plus ironique, c’est que l’équipe pensait peut-être avoir un remplaçant avec le #31 Byron Jones, mais il est finalement plus à l’aise comme Safety. De ce fait, le besoin au poste existe toujours.

La meilleure signature de l’année pour Dallas, en étant objectif, a bel et bien été celle du Defensive End Greg Hardy… tant qu’on en reste au terrain. Avec 6 sacks, 5 plaquages à perte, 1 fumble forcé, 1 passe défendue et 1 INT, il a été plus efficace que pas mal de ses camarades en défense et a été une présence toujours dangereuse pour les attaques adverses.

Cela appuie d’ailleurs sur le fait que si les Defensive Ends ont été importants en défense, l’intérieur de la ligne défensive a eu moins d’impact, ne parvenant toujours pas à remplacer Jason Hatcher : comme déjà évoqué, Crawford continue de monter en puissance et a fait une nouvelle année intéressante, mais cela manque de complément autour de lui.

On ne peut pas dire que la signature du Linebacker Andrew Gachkar ait été une réussite avec un peu plus de 100 snaps cette saison à 2.2M$ l’année. Néanmoins ce n’est pas le bust le plus retentissant car les Boys n’ont fait aucun contrat mirobolant en Free Agency (ceux-là ont plutôt été pour resigner leurs propres joueurs).

La réception qui fait entrer Jason Witten dans le club des 1000 réceptions en carrière contre Washington en Week 13. Cela tombe bien car c’était en même temps qu’une rare victoire de Dallas cette saison, et c’est une marque importante pour un joueur éminemment sympathique.

La double fracture de la clavicule de Romo en Week 2 et en Week 12. Que dire de plus ?

La signature de Greg Hardy était déjà tendancieuse, mais entendre Jerry Jones l’appeler un leader de l’équipe… ce qui a bien sûr été confirmé au cours et à la fin de la saison : un sacré leader qui fout la trouille à la moitié de l’équipe. Cela boucle bien la boucle sur ce qu’on disait en introduction sur une des raisons du schadenfreude envers Dallas.

 

Les besoins

 

Les Cowboys auront le choix en #4, et ils ont plusieurs postes qui méritent d’être améliorés : Cornerback semble être une priorité, avec la ligne défensive juste derrière pour solidifier le pass-rush et l’intérieur ; un jeune coureur ne serait pas de trop.

Et bien sûr il y a la wild card, le poste de Quarterback, qui pourrait jeter le trouble dans tout cela.

 

Le futur

 

Domicile : NY Giants, Philadelphie, Washington, Chicago, Detroit, Baltimore, Cincinnati, Tampa Bay.
Extérieur : NY Giants, Philadelphie, Washington, Green Bay, Minnesota, Cleveland, Pittsburgh, San Francisco.
Record cumulé en 2015 : 119-137 (0.465, 27e).

Est-ce que la NFC East sera aussi médiocre l’année prochaine ? Pas sûr, ce qui pourrait également être le cas de Baltimore. Si on rajoute la NFC North qui n’a aucune raison (mis à part blessure importante) de ne pas avoir encore deux équipes à 10+ victoires, ce calendrier pourrait être plus corsé à l’arrivée.