NFL Team Honors : Cleveland

Le rêve a vite fait de tourner court : après une saison 2014-2015 qui avait si bien commencé, patatras, les Browns sont retombés dans leurs travers habituels, sur et en dehors du terrain, payant encore des mauvaises décisions et subissant des défaites improbables parce que Browns gonna Brown. Énième saison futile, énième tentative de recommencer. Il doit exister des mauvaises équipes pour avoir des bonnes, mais franchement ce serait bien que la routourne tourne de temps en temps.

A lire en consultant la liste des Quarterbacks à la draft, pour changer.

 

CLEVELAND BROWNS
4e AFC North ~ 3-13

 

Les prévisions de Madame Soleil 2015

 

Bien malin qui pouvait dire où en était Cleveland. L’équipe avait fait forte impression en se battant avec les autres clubs de l’AFC North avant de craquer par manque d’un vrai Quarterback compétent et à cause d’incidents extra-sportifs. Pour couronner le tout, Josh Gordon avait encore réussi à être suspendu (de toute façon il n’avait pas l’air d’être motivé quand il était présent), et Johnny Manziel essayait de faire la chose juste en faisant une cure de désintoxication. Comment voulez-vous commencer une saison sereinement ? On allait de nouveau dans l’inconnu pour l’équipe de Mike Pettine. En attaque, Josh McCown et Dwayne Bowe avaient été signés pour remplacé Brian Hoyer et Gordon, alors que le Centre Cameron Erving avait été drafté pour préparer l’après-Alex Mack qui pouvait résilier son contrat suite à cette saison. La perte de Jordan Cameron pouvait être préjudiciable, car même s’il avait un problème de commotion, il était un bon joueur. On était donc dans l’expectative au niveau offensif.

En défense, l’équipe avait perdu le Defensive Tackle Ahtyba Rubin, mais elle avait signé l’ancien Dolphin Randy Starks et surtout avait drafté le Nose Tackle Danny Shelton pour compenser. Le parfois brillant mais très inconstant Cornerback Buster Skrine avait été supplanté par le vétéran des Packers Tramon Williams, alors que la perte de Jabaal Sheard demandait à être surveillée. La franchise attendait également de Justin Gilbert qu’il se concentre un peu plus sur son jeu et qu’il passe un palier pour prendre sa place dans une arrière-garde talentueuse avec Joe Haden, Tashaun Gipson, Donte Whitner et la découverte K’Waun Williams.

Qu’attendre des Browns pour cette saison 2015 ? Essayer de partir comme l’année précédente et de mieux finir, mais cela s’avérait compliqué sans une vraie assise offensive, et les Browns ne l’avaient pas encore.

 

La saison

 

@NY Jets 10-31, Tennessee 28-14, Oakland 20-27, @San Diego 27-30, @Baltimore 33-30 (OT), Denver 23-26 (OT), @Saint-Louis 6-24, Arizona 20-34, @Cincinnati 10-31, @Pittsburgh 9-30, Baltimore 27-33, Cincinnati 3-37, San Francisco 24-10, @Seattle 13-30, @Kansas City 13-17, Pittsburgh 12-28.

Record cumulé projeté (avec les records de 2014) : 138-116-2 (0.543, 9e).
Record cumulé réel (avec les records de 2015) : 136-120 (0.531, 4e).
Écart entre les deux records : -0.012 (18e).

Oui, vous lisez bien : le calendrier a été un peu plus facile que prévu mais il est monté de cinq places dans le classement, à cause de plusieurs effondrements imprévus cette saison qui ont fait s’écrouler l’ensemble des records cumulés réels par rapport à leur projection.

 

La réalité

 

Vous voulez l’explication de la saison de Cleveland ? Mais bien sûr, vous avez sonné à la bonne porte, nous vous la donnons brut de décoffrage car chez LatestHuddle vous savez que nous vous disons la Vérité Vraie(tm) :

• Pire différence de points  avec -154, soit quasiment -10 par rencontre ; le score moyen d’un match a été environ de 17-27. Cleveland a notamment encaissé 100 points de plus que l’année dernière.
• Pire différence de TDs avec -21 ; 28 marqués contre 49 encaissés.
• Pire différence de TDs à la passe avec -14 ; 20 marqués contre 34 encaissés.
• 2e pire attaque au sol en TDs marqués avec 5.
• Pire attaque en redzone avec 38.3% de voyages finissant par un TD.
• 3e pire défense au sol en yards avec 128.4 encaissés par match.
• 3e pire différence de big plays avec -24 dont la pire différence à la passe avec -10.
• 2e pire défense en taux de drives adverses terminant en points avec 41.9% ; i.e., 4 drives adverses sur 10 ont scoré.
• 5e pire turnover differential avec -9.
• 2e pire différence de fumbles avec -8 dont le pire total de fumbles perdus avec 18.

Hue Jackson, voilà l’équipe que tu vas reprendre en main.

Voici les récompenses de la saison :

Prenez une pièce de monnaie. Pile c’est le Left Tackle Joe Thomas, face c’est le Tight End Gary Barnidge. Le tirage est pour le titre de MVP, l’autre sera par défaut Offensive Player Of The Year. Faut-il plus récompenser l’excellence sans cesse répétée du Tackle ou l’incroyable découverte tardive du Tight End ?

Les deux peuvent convenir, mais nous ne résistons pas à l’envie de nommer Gary « Mandrake » Barnidge. Ce surnom colle aussi bien à sa réception totalement improbable contre Baltimore qu’au fait qu’il est apparu là où on ne l’attendait pas du tout. Barnidge est déjà dans sa 8e saison NFL, mais il n’a jamais vraiment percé : il était surtout un bon joueur d’équipes spéciales à Carolina de 2008 à 2012 mais sans plus. Même son arrivée à Cleveland n’a pas changé cela : avant cette saison il n’avait jamais réussi plus de 13 réceptions !

Mais cette année, il est complètement sorti de sa boîte : 79 réceptions pour 1043 yards et 9 TDs, sans oublier 16 gains de 20+ yards, soit plus que le dragster Travis Benjamin. En plus de cela il a de très bonnes mains avec peu de drops (4) et aucun fumble. Sans lui, l’attaque des Browns aurait été tout simplement invisible, et son parcours en fait une histoire vraiment très sympathique.

On parle de Joe Thomas pour son talent hors-norme, on parle d’Alex Mack non seulement pour son contrat un peu spécial mais aussi pour son talent, Joel Bitonio est un jeune qui promet déjà… mais dans tout cela, on oublie un peu le pendant de Thomas, Mitchell Schwartz, le Right Tackle.

La solidité de la ligne offensive passe aussi par lui, ne serait-ce que par sa performance contre Von Miller cette année par exemple. Il n’a pas raté un match à son poste depuis sa sélection en 2012, et il s’améliore d’année en année.

Puisque Barnidge est parti comme un voleur avec le titre de MVP, Joe Thomas se rabat sur celui de meilleur joueur offensif, mais ils auraient pu finir codétenteurs des deux titres. Qu’est-ce qui peut être dit qui ne l’a pas déjà été sur Thomas ? Il continue d’être un des modèles au poste auprès duquel les autres sont mesurés.

Vous vous doutez bien qu’avec les statistiques énoncées en introduction, le titre a une portée un peu moindre qu’il ne le devrait. De plus, ce n’est pas comme si les Browns avaient une star entourée de joueurs médiocres, et c’est peut-être bien le problème à Cleveland : qui se détache réellement de l’escouade ? Qui prend les rênes pour tirer le reste vers le haut, ne serait-ce que par l’exemple ?

Cela ne veut pas dire qu’il n’y ait pas de talent en défense, juste qu’il ne saute pas aux yeux autant qu’on peut en trouver ailleurs. Le Linebacker Karlos Dansby a eu un gros abattage (108 plaquages, 2 fumbles forcés, 6 passes défendues, 3 INTs dont 2 picks-6), le Defensive Lineman Randy Starks a été une signature intéressante comme le Cornerback Tramon Williams (10 passes défendues, 1 INT) et le Safety Donte Whitner a encore fait une saison plutôt solide (81 plaquages, 1.5 sack, 1 fumble forcé, 4 passes défendues), mais aucun n’a su passer au niveau supérieur pour faire en sorte que la défense soit meilleure dans l’ensemble.

Le troisième tour coureur Duke Johnson aura été un bon bol d’air dans une attaque des Browns qui a manqué de playmakers. Il a surtout été important dans un rôle de double menace : si ses stats au sol ne sont pas rutilantes (104 courses pour 379 yards), il a été important à la passe avec 61 réceptions pour 534 yards et 2 TDs. Le premier tour Nose Tackle Danny Shelton doit encore se faire au rythme NFL et le deuxième tour Outside Linebacker Nate Orchard a été plutôt sympathique.

La nomination de Johnson permet de revenir sur LE gros point noir offensif cette année à Cleveland : le jeu au sol. L’année dernière, les Browns avaient scoré 17 TDs, le 4e total de la ligue avec un trio Isaiah Crowell – Terrance West – Ben Tate redoutable. C’est un rotoplaf pur et simple qu’ils ont réalisé cette saison avec seulement 5 TDs à la course, dont 4 pour un Crowell qui s’est bien battu avec ses 185 courses pour 706 yards, mais qui n’a pu pallier l’absence des deux autres. C’est d’autant plus terrible quand on se dit que le 5e a été marqué par… Josh McCown.

Le Cornerback Joe Haden. Un peu comme pour Jason McCourty à Tennessee, cela fait mal vu son niveau les années passées, mais Haden a été en grande difficulté toute la saison, semblant perdre son efficacité face aux receveurs #1 adverses ; il a été trop souvent dépassé par les événements, et n’a réussi que 2 passes défendues. Le Safety Tashaun Gipson n’a jamais semblé se remettre vraiment de sa blessure à la cheville en début d’année car lui aussi a connu une saison très éloignée de son niveau habituel, malgré 2 INTs.

Dans l’arrière-garde des Browns, c’était surtout l’année des W. La signature de Tramon Williams a été intéressante en CB#2 (même s’il est fautif comme les autres sur les problèmes de couverture), le jeune K’Waun Williams continue de faire de bonnes choses, et Donte Whitner a de nouveau été solide cette saison. Mais au final, ça a été insuffisant en tant que groupe.

Très honnêtement, la ligne offensive des Browns n’a pas été aussi bonne qu’on veut bien le faire croire, notamment sur la mauvaise production du jeu au sol qui lui est également imputable. L’intérieur de l’unité n’a pas été aussi souverain que par le passé. Néanmoins, il est très compliqué de trouver une unité qui a été meilleure, donc c’est plus une récompense par défaut qu’autre chose.

Il est tentant de nominer toute la défense, mais s’il faut choisir, et bien qu’il serait facile de dire les arrières, ils n’ont pas été aidé par un pass-rush anémique : le taux de sack réussi par action de passe est de 5.4% (28e). Paul Kruger n’a pas suffisamment terminé ses actions ; il est à 33 hurries mais seulement 2.5 sacks. Nate Orchard est un rookie, et le meilleur sackeur a été Armonti Bryant avec 5.5. Il manque clairement du punch dans ce secteur de jeu.

Cela va peut-être vous paraître surprenant, mais le Quarterback Josh McCown mérite la récompense, car sans lui (et Barnidge) c’est à se demander où les Browns se seraient retrouvés. Certes, certains vous diront que les Browns auraient pu savoir définitivement ce qu’ils avaient avec Johnny Manziel en le titularisant… mais finalement, vu les nouvelles extra-sportives le concernant, c’est déjà le cas.

McCown aura essayé de tenir la baraque avec 63.7%, 2109 yards (7.2), 12 TDs, 4 INTs, 23 sacks, 6 fumbles et 93.3 de QB Rating. Ce n’est pas si mal avec les armes qu’il avait à la réception, même si elles comprenaient Barnidge et un Travis Benjamin qui a été une belle surprise avec 68 réceptions pour 966 yards et 5 TDs. On imagine déjà ce que va donner ce trio si Josh Gordon revient l’année prochaine (et surtout s’il est motivé).

Le receveur Dwayne Bowe. 6.25M$ cette année. 5 réceptions pour 53 yards. Aucune blessure.

*mic drop*

Les prolongations contre Baltimore en Week 5 (victoire 33-30) et Denver en Week 6 (défaite 26-23). Les Browns étaient littéralement au bord de quelque chose de vraiment intéressant à ce moment : une victoire importante à l’extérieur dans la division puis un match sérieux chez un des prétendants à la victoire finale. Cleveland a pensé avoir fait le plus dur en réussissant une INT cruciale en prolongations contre Peyton Manning… mais l’équipe n’a pas su conclure, a perdu contre les Broncos et a démarré une spirale infernale.

La défaite 33-27 contre Baltimore en Week 12. Mention déshonorable à celle contre San Diego en Week 4 avec ce offside de Tramon Williams qui redonne une chance pour le Field Goal de la victoire, mais ce Field Goal contré et remonté pour un TD à la dernière seconde par les Ravens est le genre de choses qui ne fait que rajouter à la souffrance des fans.

La réception de TD de Barnidge contre Baltimore en Week 5. Si ce n’est pas la définition d’un moment WTF… les fans des Browns méritent bien de voir un moment positif dans cette catégorie. C’est d’autant plus mérité que ce TD a été important dans une victoire surprise de Cleveland chez les Ravens 33-30 en prolongations.

 

Les besoins

 

Le premier besoin des Browns est de répondre à deux questions : 1) ont-ils assez de plomb à mettre dans la tête de Manziel et 2) ont-ils assez de motivation pour le faire. La réponse risque d’être apportée assez vite avec le #2 de la draft 2016.

Pour le reste, il faut absolument de l’aide en défense, et à tous les étages. Si un retour de Gipson à son meilleur niveau est envisageable, alors tout le front-7 doit être encore amélioré (rien de tel que de viser large, en même temps les Browns en sont là pour une bonne raison). En attaque, il faut toujours des renforts chez les receveurs, mais c’est moins urgent.

 

Le futur

 

Domicile : Baltimore, Cincinnati, Pittsburgh, New England, NY Jets, Dallas, NY Giants, San Diego.
Extérieur : Baltimore, Cincinnati, Pittsburgh, Buffalo, Miami, Philadelphie, Washington, Tennessee.
Record cumulé en 2015 : 123-133 (0.480, 21e).

La NFC East sera-t-elle le même marshmallow l’année prochaine ? Ce n’est pas sûr, ce qui veut dire que ce calendrier pourrait bien être plus compliqué que prévu.