NFL Team Honors : Baltimore

500-Ravens

Une saison totalement perdue pour Baltimore avec cette cascade de blessures importantes, notamment en attaque. Tout n’est pas à jeter bien sûr, et encore plus que Dallas, le fait de voir la franchise pouvoir choisir haut dans la draft n’est pas bon signe pour le reste de la ligue en 2016. On connaît Ozzie Newsome, John Harbaugh et leur équipe : on attend les Ravens de retour sur le sentier de la guerre l’année prochaine ; à part contre Seattle et Kansas City, tous leurs autres matchs se sont joués à 8 points ou moins.

A lire dans un tas de papier bulle (un gros, gros tas de papier bulle).

 

BALTIMORE RAVENS
3e AFC North ~ 5-11

 

Les prévisions de Madame Soleil 2015

 

Les Ravens avaient toujours le chic pour être présents sans pour autant faire trop de bruit, et ce malgré leurs failles. C’est pourquoi on n’était pas spécialement surpris de voir l’équipe signer très peu de joueurs : un seul en attaque avec le Quarterback Matt Schaub pour avoir un backup potable à Joe Flacco. De ce côté du ballon, l’équipe avait préféré utiliser la draft pour remplir les trous : la perte des receveurs Torrey Smith et Jacoby Jones comblée par Breshad Perriman, et la perte du Tight End Owen Daniels comblée par Maxx Williams ainsi que, même si ce n’était pas gagné, le retour de Dennis Pitta. Avec un Steve Smith toujours présent, un Justin Forsett révélation de 2014 et une ligne offensive très solide au complet, Flacco avait les clés en main pour reconduire une attaque compétente et équilibrée.

La défense, elle, avait deux points majeurs à régler : le départ de l’historique Defensive Tackle Haloti Ngata, et les blessures/manques de forme chez les arrières. L’équipe avait également perdu Terrence Cody au centre de la ligne, ce qui allait donner du temps de jeu au sophomore Brandon Williams ; Chris Canty avait été resigné pour apporter de l’aide en Defensive End. Du côté des arrières, si les Ravens espéraient retrouver leurs blessés, ils avaient quand même tiré quelques leçons de 2014 : la signature de Kyle Arrington dans le slot et celle du Safety Kendrick Lewis aux côtés de Will Smith ; Matt Elam avait du mouron à se faire. Sur les ailes, on attendait la même domination de Jimmy Smith même si Lardarius Webb avait baissé de pied ces dernières saisons. Dernier point, l’équipe avait perdu Pernell McPhee, et il est vrai qu’il avait fait une très bonne année, mais avec Elvis Dumervil, Terrell Suggs et Courtney Upshaw, il y avait de quoi faire. Au centre, le sophomore C.J. Mosley allait encore s’améliorer aux côtés de Daryl Smith.

Au final, est-ce qu’on doutait que les Ravs puissent retourner en playoffs ? Pas vraiment, surtout si l’équipe parvenait à rester en bonne santé. Et on savait qu’avec la bonne combinaison, ils avaient la possibilité d’aller loin.

 

La saison

 

@Denver 13-19, @Oakland 33-37, Cincinnati 24-28, @Pittsburgh 23-20 (OT), Cleveland 30-33 (OT), @San Francisco 20-25, @Arizona 18-26, San Diego 29-26, Jacksonville 20-22, Saint-Louis 16-13, @Cleveland 33-27, @Miami 13-15, Seattle 6-35, Kansas City 14-34, Pittsburgh 20-17, @Cincinnati 16-24.

Record cumulé projeté (avec les records de 2014) : 137-117-2 (0.539, 11e).
Record cumulé réel (avec les records de 2015) : 130-126 (0.508, 11e).
Écart entre les deux records : -0.031 (23e).

Contrairement à Dallas, la chute de Baltimore n’a pas rendu son calendrier plus difficile, mais cela s’explique par le fait que l’AFC North était la meilleure division l’année dernière ; la chute de Cleveland compense. L’effet de la saison des Ravens se voit ailleurs : sur le fait que malgré un écart de -0.031, le classement relatif est le même, 11e, car l’ensemble des records cumulés a chuté par rapport aux projections.

 

La réalité

 

Est-ce qu’il y a vraiment besoin d’épiloguer 107 ans sur cette saison des Ravens ? 20 joueurs sur IR dont des titulaires indiscutables, ça finit toujours par se payer, surtout quand il y en autant en attaque. Néanmoins… on espère juste pour Baltimore que l’effondrement offensif a provoqué celui en défense, car les deux côtés du ballon ont souffert cette saison, et on a vu certains signes du côté défensif qui ne sont pas forcément rassurants. Les Ravens ont encaissé 99 points et 15 TDs de plus que l’année dernière, et s’ils sont 31e de la ligue avec un turnover differential de -14, c’est aussi parce que la défense a volé 8 ballons de moins.

Voici les récompenses de la saison :

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Sam+Koch+Cleveland+Browns+v+Baltimore+Ravens+rgkx-Jf2VHol.jpgVoyons voir, le joueur qui a régulièrement réussi les meilleures performances de la saison à Baltimore… mais bien sûr, le punter Sam Koch ! Punters can be MVP people too ! Avec la razzia de blessures un peu partout et une défense qui a semblé parfois moins souveraine, Koch a été un vrai métronome sur équipes spéciales.

Il pourrait avoir révolutionner le travail du Punter, étant capable de frapper la balle de plusieurs manières différentes pour troubler le plus possible les retours adverses et limiter les touchbacks. Dans les matchs serrés, le travail du punter peut être crucial pour la position sur le terrain, et Koch a été excellent cette saison.

Quand les Ravens se sont débarrassés de Gino Gradkowski, ils l’ont remplacé par l’ancien Buccaneer Jeremy Zuttah, qu’ils ont immédiatement placé comme Centre l’année dernière. Cela a été une très bonne décision, que Zuttah a confirmé cette année de deux manières : quand il était sur le terrain par une prestation de nouveau excellente, puis quand il a fini sur IR car il a manqué à l’unité. On n’entend pas beaucoup parler de Zuttah car il est pris en sandwich au milieu d’une des meilleures paires de Guards de la ligue, Marshal Yanda et Kelechi Osemele, mais sa présence est aussi rassurante que la leur dans l’unité ; les trois forment un des intérieurs de ligne offensive les plus solides de la ligue.

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Cleveland+Browns+v+Baltimore+Ravens+KVyH3oZ7j65l.jpgEt puisqu’on parle de la ligne offensive… les Ravens pourraient bien avoir un problème derrière les trois indéboulonnables. Le Left Tackle Eugene Monroe a connu deux années pourries par les blessures après avoir signé son extension, et le Right Tackle Ricky Wagner reste le point faible de l’équipe. On ne peut pas dire que les remplaçants aient fait fort non plus avec John Urschel (un peu léger au Centre), James Hurst ou Ryan Jensen, même si ce dernier a montré quelques signes intéressants. Il ne serait pas étonnant de voir Baltimore investir de ce côté.

En toute logique, il faudrait choisir quelqu’un dans la ligne offensive, mais ils ont déjà été évoqués, donc tournons-nous vers les receveurs qui ont dû pallier à plusieurs défections. Il est facile de se demander comment auraient fini les Ravens sans Steve Smith, mais il est aussi possible de se le demander sans Kamar Aiken quand le #89 s’est blessé.

Avec la blessure du premier tour de la draft Breshad Perriman, « Smitty » a de nouveau dû jouer les pompiers de service avec 46 réceptions pour 670 yards et 3 TDs. Mais il s’est blessé à son tour, et on pensait que rien ne pouvait sauver le jeu aérien (encore plus avec la mise sur IR de Joe Flacco). C’est alors qu’Aiken est sorti de sa boîte : 75 réceptions pour 944 yards et 5 TDs en finissant l’année avec le trio improbable Matt SchaubJimmy Clausen – Ryan Mallett en Quarterback. Avec très peu de drops et une capacité à gagner des yards après la réception, Aiken a prouvé qu’avec le retour de Smith et l’intégration de Perriman, il fera un bon receveur complémentaire l’année prochaine (et pour le futur).

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Kamar+Aiken+Baltimore+Ravens+v+Cincinnati+IFU6ubwmQzhl.jpgSi on rajoute les Tight Ends Crockett Gillmore, Maxx Williams et Nick Boyle (mais en risquant fortement de faire une croix sur Dennis Pitta dont le futur est très incertain), le corps de receveurs a une tête intéressante.

Comme annoncé en introduction, si l’attaque a logiquement vu sa production décliner et que la défense en a payé le prix, cela ne veut pas dire qu’elle n’a pas été sans reproche. Un joueur comme C.J. Mosley, par exemple, a par moment semblé plus fragile que d’ordinaire, et il continue d’avoir des soucis en couverture. A côté de lui, Daryl Smith n’a pas été au mieux, Elvis Dumervil a été bien moins efficace que la saison dernière (6 sacks seulement malgré 25 hurries) et Terrell Suggs a raté la quasi-totalité de la saison sur blessure. On reviendra sur une autre star qui s’est écrabouillée, mais cela nous permet de parler d’un joueur qui continue d’être d’une solidité exemplaire, même si lui aussi a connu quelques misères cette saison : le Safety Will Hill.

64 plaquages dont 8 à perte, 1 sack, 6 passes défendues et 1 INT, l’ancien Giant a été partout avec une efficacité redoutable. Il n’a pas toujours eu la tâche facilitée par les joueurs devant lui mais a toujours répondu présent. Et même quand il fait une erreur, comme sur la couverture ratée du TD qui permet à Cleveland de reprendre l’avantage en Week 12, il score le TD de la victoire suite au contre du Field Goal de Brent Urban.

Les deux rookies Tight Ends Williams et Boyle ont déjà été évoqués avec une contribution intéressante au poste, et le quatrième tour Outside Linebacker Za’Darius Smith a fait du bruit avec 5.5 sacks, mais le rookie de l’année est l’autre quatrième tour, le coureur Javorius « Buck » Allen. L’ancien d’USC a été propulsé titulaire lorsque Justin Forsett a fini sur IR, devenant de facto le « cheval de travail » au sol ; le terme est entre guillemets car il n’est pas surprenant de voir que Baltimore a appelé 64.6% de passes (5e) dans ces circonstances.

Allen a été plus dangereux à la réception qu’à la course, mais il a quand même été une menace double prometteuse avec 192 touches pour 867 yards et 3 TDs. Quand Forsett reviendra la saison prochaine, les deux formeront un duo solide pour Flacco et l’attaque.

Il est temps de parler de la fameuse star défensive qui s’est écrasée cette saison, et dans un schéma assez frappant chez les plus mauvaises équipes de la saison, c’est encore un Cornerback : Jimmy Smith. Tel un vieux disque rayé, il faut répéter que cela fait mal car le joueur a été un des piliers de l’arrière-garde les années précédentes, mais il a connu une saison cauchemardesque. Malgré ses 3 INTs dont un pick-6 et 10 passes défendues, il faut espérer que, tel Geno Atkins l’année dernière, le #21 n’est pas suffisamment revenu d’une blessure et d’une opération pendant l’offseason (c’était le genou pour Atkins et le pied pour Smith).

Ce n’est pas un hasard si la défense de Baltimore a encaissé 8 TDs de plus qu’en 2014 en couverture, a réussi 5 INTs de moins, a encaissé plus de TD par voyage adverse en redzone (53.2% vs. 45%) ou a commis plus de pénalités coûteuses.

Mention déshonorable à l’Outside Linebacker Courtney Upshaw qui continue de manquer cruellement d’impact dans le pass-rush avec seulement 2 sacks et 7 hurries alors qu’il a joué tous les matchs ; certes il a deux circonstances atténuantes : 1) il n’est pas mauvais contre la course, 2) il a payé sa plus grande charge de travail après la blessure de Terrell Suggs. Il a fait partie de la baisse de régime du pass-rush de Baltimore qui n’a rien arrangé cette saison.

La ligne défensive des Ravens a été solide cette année, avec surtout des jeunes prometteurs pour la suite. Le chef de file a été incontestablement le Nose Tackle Brandon Williams : le troisième tour de 2013 est devenu la nouvelle ancre de l’unité avec 53 plaquages dont 9 à perte, 2 sacks, 9 hurries et 2 passes défendues ; il a également forcé un fumble. Le Defensive Tackle Timmy Jernigan a également été un très bon élément dans l’unité que ce soit au sol ou dans le pass-rush avec 4 sacks. Chris Canty a fait sa part, et il aurait pu recevoir le titre de FA Signing Of The Year mais il a été battu par un autre Defensive Lineman.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/San+Francisco+49ers+v+Baltimore+Ravens+Rtv71kOM8CNl.jpgMention spéciale aux équipes… spéciales de Baltimore, qui ont probablement été les meilleures de la ligue cette année (et pas seulement à cause d’une action dont on va reparler) : que ce soit sur kickoff, punt ou sur les retours, l’équipe a été très solide. Si elles ne remportent pas la récompense, c’est parce que Justin Tucker a connu une année moins performante à 82.2% sur Field Goal avec notamment un 4/10 à 50+ yards (même si c’est toujours mieux que de faire 4/10 à 40+ yards).

On peut argumenter pour et contre deux unités en particulier : les Quarterbacks et les Defensive Backs.

Argument pour la nomination des Quarterbacks : même Flacco n’avait pas fait un début de saison tonitruant avec 14 TDs pour 12 INTs malgré 64.4% et 2791 yards ; en ajoutant le trio infernal derrière lui, on arrive à 6.6 yards par passe tentée, 21 TDs et 21 INTs, ce qui n’est pas fameux. Argument contre : il n’est jamais facile de jouer avec une attaque décimée comme l’a été celle de Baltimore, et les Ravens n’ont pas eu de chance de perdre un remplaçant talentueux qui est parti faire de bonnes choses (Tyrod Taylor) justement l’année où ils en auraient eu besoin.

Argument pour la nomination des Defensive Backs : déjà discuté avec Jimmy Smith. Argument contre : il est difficile de vilipender une unité où se trouve Will Hill, Shareece Wright s’est bien rétabli après un démarrage catastrophique en #2, et même le replacement de Lardarius Webb en Free Safety a été une expérimentation plus sympathique que prévue (mieux que Matt Elam en tout cas).

Vote : Defensive Backs, parce que cela a vraiment été une déception cette saison.

Le Defensive End Lawrence Guy a déjà connu quatre équipes dans sa courte carrière de septième tour pris en 2011, c’est pourquoi les Ravens n’en attendaient peut-être pas tant en le signant pour 2 ans et 2.3M$. On peut dire que Guy a dépassé les espérances : il a fait partie intégrante de la bonne ligne défensive de Baltimore en étant solide contre la course et dans le pass-rush : 46 plaquages dont 8 à perte, 4.5 sacks et 1 passe défendue.

Quelqu’un a-t-il vu Kyle Arrington cette saison ? A 2.8M$ l’année, l’ancien Cornerback des Patriots a été tout bonnement invisible, et il n’a pas fini sur IR ; il a fait toute la saison.

Le sweep des Steelers. C’est toujours pareil avec les grosses rivalités : peu importe la saison, du moment qu’on met deux tôles aux ennemis jurés. Et bien sûr, en vrais matchs Ravens/Steelers, les deux rencontres se sont jouées à 3 points d’écart.

La défaite 22-20 contre Jacksonville en Week 10. A domicile, contre les Jaguars, vous vous devez de l’emporter même si votre saison part déjà en quenouilles (2-6). Baltimore avait la victoire en main mais Dumervil a commis un facemask donnant la possibilité à Jacksonville de taper le Field Goal de la victoire. Un résumé de la saison des Ravens en quelque sorte.

Joe Flacco termine le match contre Saint-Louis en Week 11 avec un ACL en vrac. Et en plus son dernier drive permet à Baltimore de l’emporter 16-13. Mad respect, Joe.

 

Les besoins

 

Le replacement de Webb en Safety pourrait continuer, ce qui veut dire que Cornerback serait un poste important. Outside Linebacker pourrait également l’être car Dumervil, Suggs et Upshaw vont poser des questions différentes (âge et/ou efficacité). Offensive Tackle risque d’être aussi à surveiller.

 

Le futur

 

Domicile : Cincinnati, Cleveland, Pittsburgh, Buffalo, Miami, Philadelphie, Washington, Oakland.
Extérieur : Cincinnati, Cleveland, Pittsburgh, New England, NY Jets, Dallas, NY Giants, Jacksonville.
Record cumulé en 2015 : 124-132 (0.484, 19e).

Les deux divisions East au programme, ce qui ne va pas être de tout repos surtout avec les grosses défenses en AFCE.