Boom Or Bust : Les choix du premier tour de la draft 2015 (4/4)

Nous terminons les tribulations des 32 choix du premier tour de draft pour savoir comment ils se sont comportés, et s’ils ont été les meilleurs rookies de leur équipe, avec les picks #25 à #32.

PS : La plupart des stats viennent de NFL.com, avec quelques stats de SportingCharts pour complémenter. Il est possible qu’il y ait quelques petites différences de chiffres.
PS2 : FF = fumbles forcés, FR = fumbles récupérés.

 

25. CAROLINA : Shaq Thompson, LB, Washington

Snaps : 33.1% (363/1097)
Défense : 32 plaquages, 18 assists, 1 sack
Vs. Pass : 2 passes défendues

On pensait que les Panthers allaient choisir un OL, mais ils décidaient de prendre un LB, Shaq Thompson.

Les Panthers aiment les Linebackers polyvalents, et ont donc voulu ainsi préparer l’après-Thomas Davis, ou dans le cas d’une blessure. Même si A.J. Klein a logiquement plus joué que le rookie, qui en plus a connu un petit pépin physique, ce dernier a confirmé qu’il était une arme à plusieurs tranchants : les Cats lui ont demandé de couvrir, sacker et plaquer, et il s’est acquitté des trois sans gros défaut majeur ; il a juste vraiment souffert à l’aller contre Tampa Bay avec plusieurs plaquages ratés, mais le reste a été sympathique voire très encourageant. Le nombre de snaps n’est pas encore suffisant pour se faire une vraie idée, et il a besoin de progresser dans tous les domaines.

La draft des Panthers a été vraiment réduite, mais le 2e tour receveur David Funchess s’est montré de plus en plus cette saison jusqu’à son premier match à 100+y au retour contre Tampa. Avec le retour de Kelvin Benjamin, ce sera très intéressant de voir les deux jeunes à l’oeuvre en 2016.

 

26. BALTIMORE : Breshad Perriman, WR, Central Florida

Snaps : 0%

Les Ravens se tournaient vers l’attaque avec la perte de Torrey Smith et l’âge de Steve Smith pour choisir Breshad Perriman.

Nul besoin de rappeler à quel point les Ravens ont souffert de ne pas avoir leur premier tour cette saison. Perriman n’aura pas joué un seul snap sous ses nouvelles couleurs suite à cette blessure au genou fin juillet qui paraissait pourtant si insignifiante à l’époque. Le receveur doit parvenir à dépasser la déception, la rechute et la frustration, car il n’en est qu’au début de sa carrière, et peut encore faire de grandes choses.

Une fois n’est pas coutume, si on peut noter le 4e tour DE Za’Darius Smith qui a fait une bonne fin de saison, la draft des Ravens a été costaude en attaque principalement, surtout chez les Tight Ends : le 2e tour Maxx Williams et le 5e tour Nick Boyle ont apporté de bonnes choses, surtout au sol, ce qui nous amène à notre rookie de l’année à Baltimore, le 4e tour coureur Javorius « Buck » Allen.

Allen a été choisi surtout parce que les deux TE ont eu Crockett Gillmore devant eux sur le depth chart, alors que le #37 s’est retrouvé titulaire lorsque Justin Forsett est allé sur IR. Certes, Buck Allen n’aura rien fait d’extraordinaire au sol (137 courses pour 514 yards et 1 TD), mais il a confirmé sa qualité d’arme double quand il était à USC : il a été une belle cible de passes pour Joe Flacco et ses suivants au poste de QB et a réussi à casser plus de plaquages sur 45 réceptions (pour 353 yards et 2 TDs) que sur 137 courses. Il n’a pas encore la carrure pour remplacer Forsett au sol à long terme, du moins pas tout de suite, mais il pourrait être un complément très intéressant dans le rôle du « coureur-receveur ».

 

27. DALLAS : Byron Jones, CB, Connecticut

Snaps : 82.4% (870/1056)
Vs. Pass : 8 passes défendues
Défense : 47 plaquages, 19 assists

Avec des besoins surtout en défense, les Cowboys décidaient de renforcer les ailes avec le choix du CB Byron Jones.

Randy Gregory, La’el Collins, Greg Hardy, la blessure de Tony Romo, la blessure de Dez Bryant, Jerry Jones… autant de raisons qui font qu’on a un peu oublié que le « vrai » premier tour des Cowboys cette saison était Byron Jones, et qu’il a été très bon. Son point fort cette année a été sa versatilité : Dallas a commencé par l’aligner un peu partout, sur les ailes, dans le slot et même en Safety, avant de finir par le nommer titulaire au poste de Free Safety. Physique et athlétique, il n’a pas peur d’affronter les TE d’en face, comme le prouve son travail contre le Gronk’. Il rate peu de plaquages (imaginez le bonheur pour les fans quand on a Barry Church et J.J. Wilcox), et s’il continue ainsi les Boys ont trouvé une pièce indispensable de leur arrière-garde pour le futur. Ce n’était pas gagné quand on se rappelle le dernier DB pris au premier tour (Morris Claiborne en 2012).

Jones est le meilleur rookie des Boys sans hésitation ; le reste doit encore travailler, même si Gregory et Collins ont également prouvé qu’ils seraient importants dans le futur de la franchise à l’étoile.

 

28. DETROIT : Laken Tomlinson, OG, Duke

Snaps : 91.4% (986/1079)

Les Lions avaient décidé de prendre Larry Warford 2.0 avec le choix du Guard Laken Tomlinson de Duke.

Les Lions semblaient avoir drafté Tomlinson pour le futur, avec Larry Warford et l’acquisition de Manny Ramirez des Broncos aux postes de Guards, mais les blessures de Warford ont changé la donne… et Tomlinson a fini par piquer le poste à Ramirez. Pourtant les débuts ont été très difficiles, mais on a noté une amélioration avec le temps : il a laissé bien moins d’ouvertures en fin de saison qu’en début. Sa protection de passe a été plutôt solide toute l’année, mis à part quelques erreurs ici ou là, mais son jeu au sol doit encore s’améliorer ; parfois il ne sait pas qui aller bloquer quand il est libre, et il ne le fait pas suffisamment bien. Néanmoins, il est loin d’avoir été le pire OL des Lions cette saison, et sa progression doit donner de l’espoir pour la suite.

Pour le titre de meilleur rookie, il y a bagarre principalement entre le 2e tour coureur Ameer Abdullah et le 6e tour CB Quandre Diggs. Etant donné la plus grande difficulté d’adaptation chez les Corners, c’est Diggs qui remporte la palme.

Certes il n’a joué que dans le slot, mais il n’était pas titulaire au début de saison ; il était le backup derrière Josh Wilson. Quand ce dernier a fini sur IR, il a dû prendre la position pour de bon et c’est peu dire qu’il l’a fait avec brio. Très intelligent et n’ayant pas peur du contact, il diagnostique les actions rapidement et intervient avec autorité. Il a tellement gagné le respect de ses camarades qu’il lui arrive de faire quelques appels de tactique lui-même en fonction de ce qui se passe en attaque. Si on rajoute Darius Slay et Nevin Lawson (même si ce dernier a encore des progrès à faire), cela donne une sacrée triplette de jeunes Corners pour Detroit.

 

29. INDIANAPOLIS : Phillip Dorsett, WR, Miami

Snaps : 19.2% (211/1099)
Réception : 18 réceptions, 225 yards, 1 TD
Catch Rate : 46.2%
Course : 3 courses, 17 yards
Retours : 1 kick return, 12 yards, 2 punt returns, 1 yard

On pensait que les Colts allaient renforcer l’OL ou la défense, mais ils choisissaient un receveur avec Phillip Dorsett.

Avec T.Y. Hilton, Donte Moncrief, Dwayne Allen, Coby Fleener et la signature d’Andre Johnson, on ne s’attendait déjà pas à voir beaucoup Phillip Dorsett (ce qui rendait son choix curieux). Et malheureusement, quand le receveur a commencé à être plus utilisé en attaque, il a subi cette fracture de la jambe qui a terminé sa première saison. On a juste eu le temps de voir les Colts l’utiliser parfois comme coureur pour dynamiser l’attaque, mais il faudra vraiment attendre 2016 pour savoir si c’était un choix judicieux.

Sans surprise avec une draft surtout orientée en défense, ce sont les rookies de ce côté du ballon qui ont le plus joué, et ce sont les DLs qui ont donné le plus de satisfactions : le 5e tour NT David Parry, mais surtout le 3e tour DE Henry Anderson.

En perdant deux éléments importants comme Cory Redding et Ricky Jean-François, la DL des Colts était en sous-effectif. Fort heureusement, Anderson est venu renforcer l’unité de suite en tant que titulaire. S’il est adéquat dans le pass-rush, pouvant de temps en temps mettre la pression, c’est surtout au sol qu’il a été redoutable cette saison ; il a souvent réussi un plaquage à perte ou pour empêcher un First Down. Il sait également ne pas foncer aveuglément et réagir quand il voit la passe partir (2 passes déviées). Si Parry devient plus constant et qu’Anderson continue sur la même voie, alors les Colts ont trouvé le coeur de leur 3-4 DL pour les années à venir.

 

30. GREEN BAY : Damarious Randall, S, Arizona State

Snaps : 72% (756/1050)
Vs. Pass : 3 INTs (1 pick-6), 14 passes défendues
Défense : 53 plaquages, 5 assists

Nouvelle surprise en cette fin de draft avec les Packers qui prenaient un Safety, Damarious Randall, pour le faire probablement jouer en CB.

Bel et bien aligné en tant que Cornerback, le #23 a démontré qu’il n’était pas là pour apprendre dans l’ombre ; avec les départs de Tramon Williams et Davon House, il a joué un maximum de snaps. Il a été exposé à plusieurs reprises comme le rookie qu’il est, mais il a su oublier les mauvais moments pour réussir d’autres performances remarquables ; à tel point qu’il est devenu titulaire à l’aile, remettant Casey Hayward dans le slot. Rapide et vif, il a contesté beaucoup de ballons et n’a jamais été loin du receveur quand il était battu. S’il poursuit sa progression avec son camarade du 2e tour Quinten Rollins qui a été également sympathique dans un rôle réduit, les Packers auront une sacrée arrière-garde dans le futur.

Randall a été le meilleur rookie sans conteste, et sans une sale blessure à la cheville, le 3e tour WR Ty Montgomery aurait pu parfaire le top trio de la draft.

 

31. NEW ORLEANS : Stephone Anthony, LB, Clemson

Snaps : 93.1% (990/1063)
Défense : 70 plaquages, 42 assists, 1 sack, 2 FF, 1 FR
Vs. Pass : 1 INT, 5 passes défendues

Avec leur deuxième pick du premier tour, les Saints décidaient de se tourner vers la défense en prenant Stephone Anthony.

Imaginez être un rookie, et être propulsé directement comme Middle Linebacker (i.e. patron) d’une défense parmi les pires l’année précédente, avec un grande tape dans le dos du style « vas-y mon gars et fais de ton mieux ! ». Voilà la situation dans laquelle Stephone Anthony est arrivé à New Orleans, et il s’en est tiré du mieux qu’il a pu étant donné les circonstances. Bien sûr c’est un rookie, et il l’a montré à plusieurs reprises avec des erreurs de diagnostic sur les actions, des plaquages ratés et surtout un problème de couverture. Mais il se comporte bien étant donné tout ce qu’on lui demande de faire, et c’est une machine à plaquer toujours active. Il devrait s’améliorer en prenant de la bouteille, et au moins il restera comme le premier joueur ayant scoré sur une transformation contrée.

Et, non pas que l’un ait forcément été meilleur que l’autre vu les assignations, mais si on doit parler d’Anthony, on ne peut pas le dissocier de son partenaire rookie, le 2e tour LB Hau’oli Kikaha.

Kikaha a été plus utilisé dans un rôle de pass-rusher 3-4 OLB que de défenseur au sol, et s’il a réussi quelques actions d’éclats avec notamment 4 sacks et 4 FF, son efficacité pourrait être fortement améliorée dans cet exercice. De ce fait, Il a été plus efficace au sol que dans le pass-rush ; sans mettre tout le poids du problème sur un rookie drafté au 3e tour, cela a été un problème à New Orleans toute la saison. Néanmoins, s’il peut grandir avec Anthony, les Saints ont deux jeunes LBs de talent pour le futur.

 

32. NEW ENGLAND : Malcom Brown, DT, Texas

Snaps : 46.5% (508/1092)
Défense : 31 plaquages, 17 assists, 3 sacks, 2 FR

Les Patriots clôturaient le premier tour avec le Defensive Tackle Malcom Brown.

Dans leur reconstruction de l’intérieur de la DL suite à la draft de Dominique Easley, les Patriots ont intégré Malcom Brown au fur et à mesure, et le rookie a plutôt mal démarré en faisant plusieurs erreurs. Mais il a su apprendre de ses bévues, et il s’est largement amélioré au fur et à mesure de la saison, gagnant un rôle de titulaire. Il a eu bien plus d’impact, que ce soit face à un ou deux adversaires, jouant mieux son rôle de plot inamovible, et influant même sur les actions avec sa puissance. Brown n’est pas encore Vince Wilfork, mais s’il continue sur cette progression, il deviendra un élément essentiel du front-7.

Le seul rookie qui a vraiment joué est le 5e tour OL Shaq Mason qui s’est retrouvé Left Guard pour parer aux blessures, mais il a eu plusieurs matchs très compliqués.

 

Le meilleur des autres équipes

 

Et pour finir, les meilleurs rookies choisis par les équipes qui n’ont pas sélectionné dans le premier tour, parce que quand on voit les drafts des Bills et des Seahawks il serait vraiment très bête de passer à côté.

A BUFFALO, le 2e tour CB Ronald Darby et le 5e tour coureur Karlos Williams ont tous les deux fait une saison excellente. Les Bills n’ont pas hésité à faire jouer Darby de suite et le rookie a répondu de manière excellente avec 2 INTs et 21 passes défendues ; certes c’est parce qu’il a été beaucoup ciblé en tant que rookie, mais c’est aussi la preuve qu’il a répondu présent.

Williams, lui, a été le complément idéal à LeSean McCoy au sol avec 97 courses pour 517 yards (5.6y de moyenne !!!) et 7 TDs.

A SEATTLE, le 3e tour receveur Tyler Lockett et le coureur non-drafté Thomas Rawls ont été exceptionnels. Lockett a apporté son explosivité à la réception (51 réceptions pour 664 yards et 6 TDs) mais surtout sur les retours : 33 kick returns pour 852 yards et 1 TD + 40 punt returns pour 379 yards et 1 TD. Une machine à cavaler, comme si les Hawks en avaient encore besoin.

Rawls, lui, a été tout simplement Mini-Beast Mode : le coureur a été crucial quand Marshawn Lynch s’est blessé, reprenant le flambeau du jeu au sol avec 147 courses pour 830 yards (5.6y !!!) et 4 TDs. Il est dommage qu’il se soit blessé lui aussi, mais sa présence va rassurer l’organisation de Seattle sur la gestion du cas Lynch pendant l’offseason.