Boom Or Bust : Les choix du premier tour de la draft 2015 (2/4)

Nous continuons avec les tribulations des 32 choix du premier tour de draft pour savoir comment ils se sont comportés, et s’ils ont été les meilleurs rookies de leur équipe. Aujourd’hui nous regardons les picks #9 à #16.

PS : La plupart des stats viennent de NFL.com, avec quelques stats de SportingCharts pour complémenter. Il est possible qu’il y ait quelques petites différences de chiffres.
PS2 : FF = fumbles forcés, FR = fumbles récupérés.

 

9. NY GIANTS : Ereck Flowers, OG, Miami

Snaps : 86.4% (963/1115)

Les Giants prenaient un protecteur pour Eli Manning dans une unité critiquée l’année dernière avec l’OL de Miami Ereck Flowers.

Ce n’est jamais évident d’être propulsé titulaire, surtout à un poste important et exposé comme celui de Left Tackle. Sans surprise, Flowers a du mal à s’adapter à la NFL avec un problème de technique ; s’il a su montrer qu’il est capable d’apprendre, il revient trop souvent à ce qu’il faisait en NCAA, ce qui ne suffit pas à ce niveau. En tout cas les coachs semblent apprécier son caractère bagarreur et le fait qu’il démontre son apprentissage à l’entraînement ; il ne reste plus qu’à prendre de l’expérience et le prouver sur le terrain de manière plus constante. Dieu sait que les Giants en ont besoin dans l’unité. Wait & see.

C’est d’ailleurs le leitmotiv de la classe de rookies de la Grosse Pomme Bleue : l’autre titulaire, le 2e tour Safety Landon Collins, apprend sur le tas, même si pour lui la barrière semble plus mentale que physique.

 

10. SAINT-LOUIS : Todd Gurley, RB, Georgia

Snaps : 47.8% (466/955)
Course : 229 courses, 1106 yards, 10 TDs
Réception : 21 réceptions, 188 yards
Catch Rate : 80.8%
Fumbles : 3 dont 1 perdu

La première vraie surprise, car malgré le talent de Todd Gurley sa blessure aurait pu faire peur, mais les Rams n’avaient pas hésiter à le prendre top-10.

Les Rams ont bien fait de prendre le risque, car même s’il a raté le début de la saison suite à sa rééducation, Gurley n’a pas attendu une seule seconde avant de faire de gros dégâts dans les défenses NFL. Ce qui est redoutable chez lui ce n’est pas tant sa capacité à casser les plaquages (même s’il le fait très bien) que ses gains constants après contact, et surtout son explosivité avec 26 courses de 10+ yards. C’est d’autant plus remarquable quand on se rappelle qu’il a devant lui une OL des Rams friable qui n’est pas très bonne pour ouvrir des brèches. Après des années de recherche, il semble que Saint-Louis ait enfin trouvé le successeur de Steven Jackson.

Le reste de la classe est en pleine construction, car justement, dans l’OL friable, on retrouve les deux rookies 2e tour Rob Havenstein et 3e tour Jamon Brown. Cependant, placé en Right Tackle, Havenstein a plutôt fait une saison encourageante.

 

11. MINNESOTA : Trae Waynes, CB, Michigan State

Snaps : 18.1% (195/1075)
Vs. Pass : 4 passes défendues
Défense : 26 plaquages, 4 assists

Comme beaucoup de mocks l’avaient prévu, les Vikings choisissaient Trae Waynes pour renforcer l’arrière-garde.

Bien calé derrière Xavier Rhodes, Terence Newman et Captain Munnerlyn, le rookie n’a pas eu énormément de temps de jeu comme vous pouvez le voir, mais ce n’est pas embêtant pour un CB. Ses premiers pas en NFL ont été compliqués comme prévu (il faut dire qu’avoir sa première titularisation à Arizona n’est vraiment pas un cadeau), mais il a montré quelques bonnes choses et il faudra attendre un peu plus pour se faire un avis.

Si les joueurs progressent sur leur rythme actuel, les Vikings ont fait une draft vraiment très solide : le 2e tour LB Eric Kendricks apporte de l’impact contre la course et dans le pass-rush, comme le 3e tour DE Danielle Hunter qui est une belle surprise. Néanmoins le meilleur rookie est sans conteste le 5e tour receveur Stefon Diggs.

Non seulement il a été le meilleur rookie, mais le meilleur receveur de l’équipe avec 52 réceptions pour 720 yards et 4 TDs. Alors que Mike Wallace a été décevant, Jairus Wright inconstant, Charles Johnson a disparu et Cordarrelle Patterson juste bon à faire des retours, Diggs s’est dévoilé comme le WR favori de Teddy Bridgewater. Il est vif, agile, avec de bonnes mains (seulement 2 drops), et son style proche d’un Randall Cobb pourrait vraiment faire le maximum de dégât dans le slot derrière deux bons receveurs sur les côtés. Malheureusement pour l’instant Minny ne les a pas, mais ce qu’il a montré pour sa première saison doit pousser les Vikes à trouver les compléments.

 

12. CLEVELAND : Danny Shelton, DT, Washington

Snaps : 48.4% (506/1045)
Défense : 19 plaquages, 17 assists

Du renfort pour l’intérieur de la DL 3-4 de Mike Pettine avec le Defensive Tackle Danny Shelton.

La difficulté d’adaptation d’un rookie à la NFL peut prendre de multiples facettes : la technique, la vitesse, la force, les schémas adverses plus complexes ou le fait de jouer une saison plus longue qu’en NCAA. Bizarrement pour Danny Shelton, bien que la technique reste un énorme point à améliorer pour lui (il doit jouer plus bas sur ses appuis), la chose la plus compliquée a été… le fait de ne pas jouer tous les snaps en défense ; il est vrai qu’il faut savoir donner 120% sur chaque snap, même si ceux-ci sont espacés dans le temps avec les rotations défensives. Il n’a pas forcément eu l’impact attendu, surtout quand on voit l’état de la défense au sol des Browns, mais il n’est pas le seul fautif. Il doit continuer d’apprendre, car le talent est là.

L’autre premier tour Cameron Erving sera évoqué plus tard, alors que le 2e tour LB Nate Orchard a montré des aptitudes intéressantes, mais le meilleur rookie est celui qui a pris le rôle de coureur #1 : le 3e tour Duke Johnson.

OK, le rôle n’était pas insurmontable à conquérir (ce n’est pas comme s’il y avait un titulaire indiscutable devant), mais je vous rappelle qu’on parle de Cleveland, une équipe qui a désespérément besoin de playmakers ; et ils en ont trouvé un. Certes, l’ancien Hurricane n’a pas encore de véritable impact au sol avec 104 courses pour 379 yards, et il doit absolument bosser la protection, mais il a déjà démontré une redoutable efficacité sur réception avec sa rapidité et ses mains très sûres (61 réceptions, 534 yards, 2 TDs et 2 drops). De plus, il semble comprendre ce que veut dire être un pro, et travailler sans relâche ; rien que cela, c’est déjà une victoire pour les Browns entre ceux qui pioncent au lieu d’être aux meetings et ceux qui font la fête.

 

13. NEW ORLEANS : Andrus Peat, OT, Stanford

Snaps : 36.8% (426/1158)

Une petite surprise car on s’attendait à ce que les Saints aillent en défense ou en receveur, mais la franchise voulait solidifier l’OL avec Andrus Peat.

Toute tentative d’évaluation du travail de Peat vient avec l’avertissement suivant : il est difficile d’attendre des miracles d’un rookie quand vous le faites jouer un peu partout sur la ligne offensive, surtout en tant que titulaire. Le #75 a vu des snaps en Left Tackle, Right Tackle et Left Guard ; sans surprise c’est à ce dernier poste qu’il a souffert le plus (surtout quand on se retrouve en face de J.J. Watt, merci bien). Pourtant, malgré tout cela, il a la capacité de s’améliorer immédiatement ; il apprend rapidement de ses erreurs, ce qui n’est pas si surprenant venant d’un joueur de Stanford. Peat a montré des signes encourageants cette saison dans un temps de jeu limité, et l’équipe a cruellement besoin d’un alter-ego à Terron Armstead.

Les deux rookies ayant le plus joué évoluant dans la même unité, et l’un d’entre eux étant l’autre premier tour des Saints, j’en parlerais le moment venu. Citons quand même le 5e tour CB Damian Swann qui a fait quelques bonnes apparitions mais qui n’a pas eu de chance avec les commotions (deux).

 

14. MIAMI : DeVante Parker, WR, Louisville

Snaps : 45.3% (467/1031)
Réception : 26 réceptions, 494 yards, 3 TD
Catch Rate : 52%, 2 drops

Dans la logique de la plupart des picks, les Fins offraient une pléthore de receveurs pour Ryan Tannehill avec l’arrivée supplémentaire de DeVante Parker.

La saison rookie de DeVante Parker a été pourrie par cette double opération du pied pendant l’offseason, ce qui a considérablement freiné la progression de celui qui a impressionné pendant les camps. Il a néanmoins fait de bonnes apparitions (19y par réception), mais il faudra attendre 2016 pour le voir plus amplement.

Une draft où il y a eu pas mal de snaps, et celui qui s’en est le mieux tiré est peut-être le 5e tour CB Bobby McCain, mais cela va demander confirmation. Il faudra attendre les prochaines saisons.

 

15. SAN DIEGO : Melvin Gordon, RB, Wisconsin

Snaps : 33.8% (395/1169)
Course : 184 courses, 641 yards
Réception : 33 réceptions, 192 yards
Catch Rate : 89.2%
Fumbles : 6 dont 4 perdus

Les Chargers décidaient de nous offrir le premier échange de la soirée avec San Francisco pour récupérer Melvin Gordon et offrir un jeu au sol compétent à Philip Rivers.

Jeu au sol compétent… encore faut-il que l’OL soit également compétente. Néanmoins, cela ne dédouane pas Gordon de la vérité : il a fait une très mauvaise première année, a commis beaucoup trop de fumbles et n’a pas réussi un seul match à 100 yards ou un TD au sol ; cela a bien logiquement mené à plusieurs mises sur le banc. Il n’a pas réussi à démontrer la même explosivité qu’il avait à Wisconsin, et même en réception ses stats ne sont pas excellentes. L’excuse de l’OL ne peut pas tout expliquer quand Gurley fait des étincelles avec à peine mieux devant lui (et même sans véritable jeu de passe pour l’aider). Gordon doit clairement passer un palier l’année prochaine s’il veut justifier son premier tour.

Les Bolts ont eu une toute petite draft (5 joueurs), Gordon étant celui qui a le plus joué. Cependant il est une telle déception que même si le 2e tour LB Denzel Perryman n’a pas vu énormément de snaps, on peut le nommer meilleur rookie de l’équipe.

Bien entendu, avec 387 snaps (38.7%), il ne faut pas non plus tirer trop de plans sur la comète, mais pendant son temps de jeu Perryman a confirmé ce qu’on savait de lui : c’est une grosse machine à plaquer qui a un instinct pour contrer le jeu au sol. S’il continue comme ça, il risque de trouver sa place rapidement dans l’effectif de manière permanente, surtout parmi une défense des Chargers qui n’est pas assez efficace au sol. Il restera à voir s’il peut gérer un temps de jeu bien supérieur, mais San Diego doit être impatient de le savoir avec ce que le joueur a montré.

 

16. HOUSTON : Kevin Johnson, CB, Wake Forest

Snaps : 78.8% (820/1041)
Vs. Pass : 1 INTs, 9 passes défendues
Défense : 48 plaquages, 6 assists

On peut dire que les Texans avaient décidé de faire du Best Player Available : ils avaient besoin de cibles, mais ils avaient choisi de prendre le CB Kevin Johnson.

Le rookie a été propulsé titulaire sur l’aile un peu plus tôt que prévu suite à la blessure de Kareem Jackson, et il a eu ses difficultés. Mais si le #30 a eu des moments compliqués, il a également eu des moments importants et des actions de qualité ; la saison de Kevin Johnson a démarré doucement avant de devenir les montagnes russes avec les titularisations. Malgré sa morphologie plutôt svelte, il n’a pas hésité pas à aller au plaquage et il est un travailleur infatigable avec un bon instinct. Tout n’a pas été rose en 2015 et sa sélection a été une (petite) surprise vu les besoins de l’équipe, mais étant donné les circonstances, les Texans ont fait un sacré bon choix qui donne de beaux espoirs pour la suite.

Petite mention au 2e tour LB Bernardrick McKinney qui a montré de bonnes dispositions, mais il est difficile de le mettre au-dessus de Johnson alors qu’il n’a joué que 410 snaps. Un haut de draft vraiment intéressant pour Houston en tout cas, surtout quand on se rappelle que la défense a été un des principaux artisans de la qualification en playoffs.