Fiche Légende : Rickey Jackson

#57 – Linebacker

 

RickeyJackson

 

Présentation

 

GENERALITÉS
Nom complet Rickey Anderson Jackson
Date de Naissance 20 Mars 1958
Lieu de Naissance Pahokee, Floride
Date de Décès
Lieu de Décès
CARRIÈRE
Lycée Pahokee
Université Pittsburgh
Draft 2e tour de 1981 (#51)
Equipes New Orleans Saints (1981-1993)
San Francisco 49ers (1994-1995)
Statistiques 15 saisons
227 matchs – 225 comme titulaire
1173 plaquages
128 sacks
8 interceptions
HONNEURS
Pro-Bowls 6 (1983-1986, 1992, 1993)
All-Pro 6 (1984-1987, 1992, 1993)
Performances notables Meilleur sackeur de l’histoire des Saints
Récompenses 1 bague de champion (1994)
Numéro #57 retiré par les Saints
Hall Of Fame Classe de 2010

 

Biographie

 

Alors qu’il n’est qu’en deuxième année de lycée, Rickey Jackson attire déjà quelques recruteurs et coachs Universitaires, et le garçon a déjà une énorme confiance en lui. Il parle avec le coach de Michigan, Bo Schembechler, et lui demande si un première année peut devenir titulaire dans l’équipe des Wolverines; ce dernier lui répond que c’est impossible, et Jackson lui rétorque qu’il refuse de venir jouer chez lui ! On pourrait prendre cela pour de l’arrogance, mais c’est surtout une volonté implacable de devenir le meilleur dans le sport qui le passionne depuis tout petit : le football.

Ricky Jackson (sous cette orthographe) naît en mars 1958 dans la petite ville de Pahokee en Floride, au bord du lac Okeechobee. Le nom indien de la ville signifie « eau herbeuse », et elle est connue pour la culture du sucre de canne, de plusieurs variétés de citron ou du maïs. Jackson est le benjamin d’une fratrie de cinq enfants qui est élevée par leur mère; leur père est présent mais vit séparément, une situation que le jeune Ricky ne comprend pas toujours. Il découvre le football très tôt et il décide d’en faire sa vocation; marqué par le panneau à l’entrée de sa ville qui indique que Pahokee est le lieu de naissance de la star de country Mel Tillis, il veut qu’un jour on puisse lire que c’est le lieu de naissance de la star du football Ricky Jackson.

Poussé par sa mère dans le sport, il lui permet d’éviter les affres de la drogue dans sa jeunesse, un gouffre qui malheureusement englouti bon nombre de jeunes de Pahokee, y compris son seul grand frère Ernest (les trois autres enfants étant des filles). Les erreurs de ce dernier forcent le jeune Ricky à rester sur le droit chemin et à continuer dans son désir de faire du football sa carrière. Il est déjà remarqué à l’école élémentaire par le professeur d’EPS Eddie Rhodes : Jackson est grand pour son âge, a un talent athlétique naturel et une confiance infinie en lui; Rhodes lui fait faire quelques essais dans des matchs entre collégiens et il tient aisément le choc. Ironie du sort, lorsque le garçon intègre le lycée de la ville et rejoint l’équipe de football des Blue Devils, il retrouve Rhodes qui en est le Coordinateur Défensif. Et là aussi, Jackson est un diable inarrêtable des deux côtés du ballon (Defensive End et Tight End) qu’on doit parfois forcer à ne pas s’entraîner car il est trop fort pour les autres. C’est également à cette époque qu’il change son prénom en « Rickey » et qu’il décide de se surnommer City Champ.

RickeyJacksonPittC’est donc logiquement qu’il attire l’oeil des recruteurs très tôt; même ceux qui sont venus voir un autre phénomène défensif de l’équipe, le Defensive End Remoise Johnson, sont attirés par le talent fantastique de Jackson. Il pense un moment aller à l’Université de Miami, espérant que Johnson le rejoigne, mais finalement ce dernier décide d’arrêter le football; la légende de l’Université de Pittsburgh (et futur Hall Of Famer) Tony Dorsett convainc Jackson de venir chez les Panthers. En 1977 le défenseur rejoint une équipe déjà chargée en futures stars NFL comme Russ Grimm, Mark May ou Hugh Green; deux ans plus tard le Quarterback Dan Marino intègre lui aussi l’Université et démarre une longue amitié avec Jackson. Pendant ce temps, le jeune homme a quelques problèmes de reconnaissance : Green, Defensive End comme lui, est un monstre qui « tire la couverture médiatique » à lui, cachant la vraie valeur de Jackson; malgré une participation pleine à l’efficacité d’une défense intraitable, il ne sera élu qu’une fois All-American, et seulement dans la seconde équipe, son année senior en 1980.

Cette différence va encore être visible pendant la draft 1981, à laquelle les deux joueurs participent : Green part à Tampa Bay au premier tour, alors que Jackson est choisi par les Saints au deuxième tour. Cela motive encore plus le #57… comme s’il en avait besoin, lui qui vient d’atteindre son plus grand rêve, mais qui n’en a pas fini : il veut maintenant être le meilleur joueur de football de la NFL. Et autant dire qu’il va avoir énormément de travail, car les Saints pataugent dans la mélasse depuis leur naissance : ils n’ont posté qu’un seul record à l’équilibre depuis leur création en 1967, et seul le Quarterback Archie Manning semble surnager. Le nouveau coach Bum Phillips veut justement se servir de Manning et Jackson pour monter une équipe compétitive, mais ça démarre mal : les Saints postent un terrible 1-15, et ce malgré une année rookie excellente d’un Rickey titulaire et repositionné en Outside Linebacker dans un schéma 3-4; il accumule huit sacks (non officiels car la statistique n’est comptée qu’à partir de 1982).

RickeyJacksonDomePatrolJackson monte en puissance les années suivantes, avec 12 sacks en 1983 et 1984, ainsi que 11 sacks en 1985, sans compter trois interceptions, cinq fumbles forcés et huit récupérés; cela lui permet enfin d’être reconnu à sa juste valeur, étant voté dans le Pro-Bowl et dans l’équipe All-Pro à chaque fois. Néanmoins, l’équipe continue de végéter, toujours incapable de poster un record positif. Cela va changer lorsque Jim Mora est nommé au poste de Head Coach en 1986, car avec lui, Jackson va voir arriver trois partenaires dans son unité : l’Outside Linebacker Pat Swilling et les Inside Linebackers Sam Mills et Vaughan Johnson. C’est la naissance du Dome Patrol, une des lignes de Linebackers les plus destructrices de l’histoire de la ligue, qui permet aux Saints de renverser enfin la tendance : l’équipe poste un record de 12-3 en 1987 et accède enfin aux playoffs.

Le Dome Patrol (nommé ainsi car les Saints jouent dans un dôme) va patrouiller jusqu’en 1992, date à laquelle Swilling quitte l’équipe; il permet à la franchise d’apparaître quatre fois en playoffs, même si l’attaque n’est pas assez solide pour aider la défense et New Orleans est éliminé au premier tour à chaque fois. Rickey Jackson fait montre de son intensité et de sa robustesse en 1989 lorsqu’il ne manque que deux matchs suite à un accident de voiture où il se fracture la mâchoire; il termine avec un casque spécial et un blocage de la mâchoire avec des fils. Il réussit trois saisons à 10+ sacks entre 1991 et 1993 pour un total de 36.5, avec 13 fumbles forcés et 10 récupérés. Une autre de ses caractéristiques est de jouer avec le moins de protections possibles; aucune aux cuisses ou aux genoux par exemple.

RickeyJackson49ersA la fin de la saison 1993, Jackson a 35 ans et il veut continuer sa carrière; il décide de faire une dernière pige aux 49ers de San Francisco, où il joue deux ans et remporte un Super Bowl en 1994 contre les Chargers. N’ayant jamais oublié d’où il vient, il agite une serviette avec le nom de la ville de Pahokee pendant les célébrations du titre.

Il prend sa retraite après la saison 1995 avec 9.5 sacks en 16 matchs à l’âge de 37 ans, prouvant qu’il n’a rien perdu de son énergie. En 227 matchs, son total de sacks s’arrête à 128 (troisième NFL à sa retraite), sans compter les huit non-officiels en 1981, dont 115 pour les Saints (record de franchise). Il s’est également fait une spécialité de la récupération de fumbles avec 28, deuxième plus grand total en carrière NFL à sa retraite.

Jackson passe sa retraite sportive entre New Orleans et sa ville natale. Il fonde le Rickey Jackson’s Friends Forever, une oeuvre caritative pour permettre aux jeunes de quartiers difficiles de ne pas tomber dans les problèmes qu’il a côtoyés. En 2010, alors qu’il n’a jamais passé l’étape de demi-finaliste pour le vote du Hall Of Fame, il est l’invité surprise parmi les finalistes à Canton et il est intronisé du premier coup. C’est certes inattendu, mais non moins mérité pour celui qui a symbolisé la sortie de la période noire des « Aints », permettant enfin aux fans de retirer les sacs à papier qu’ils mettaient sur leur tête.