Fiche Légende : John Randle

#93 – Defensive Tackle

 

JohnRandle

 

Présentation

 

GENERALITÉS
Nom complet John Anthony Randle
Date de Naissance 12 Décembre 1967
Lieu de Naissance Mumford, Texas
Date de Décès
Lieu de Décès
CARRIÈRE
Lycée Hearne, Texas
Université Texas A&M-Kingsville
Draft Non-drafté en 1990
Equipes Minnesota Vikings (1990-2000)
Seattle Seahawks (2001-2003)
Statistiques 14 saisons
219 matchs – 185 comme titulaire
471 plaquages / 137.5 sacks
29 fumbles forcés
1 interception
HONNEURS
Pro-Bowls 7 (1993-1998, 2001)
All-Pro 6 (1993-1998)
Performances notables Meilleur sackeur en 1997 (15.5)
Meilleur Defensive Tackle sackeur de l’histoire
Membre du club des 100 sacks
Récompenses Membre de l’équipe NFL des années 1990
Membre du Vikings Ring Of Honor
Hall Of Fame Classe de 2010

 

Biographie

 

Le fait le plus incroyable à propos de John Randle n’est peut-être pas qu’il ait été non-drafté et qu’il ait réussi à accéder à Canton. Ou qu’il ait été le recordman de sacks en tant que Defensive Tackle, alors qu’on le croyait trop petit et trop léger pour jouer à ce poste. Le plus incroyable, c’est probablement que ce trash-talker inarrêtable avec la bouche branchée sur 220 volts ait fait un discours d’intronisation du Hall Of Fame de moins de cinq minutes. C’est sûrement le plus grand exploit de la carrière de celui que son présentateur pour la cérémonie a qualifié de « Lapin Duracell avant le Lapin Duracell ».

John Randle naît en décembre 1967 à Mumford dans l’état du Texas, un village minuscule de 150 habitants qui ne possède même pas de feu de signalisation. Il est le dernier-né d’une famille de trois fils qui est élevée dans une grande pauvreté par une mère célibataire, obligée de travailler dans les champs de coton et comme femme de ménage pour essayer de ramener un peu d’argent. Les Randle sont tellement pauvres qu’ils n’ont même pas l’eau courante et survivent comme ils le peuvent.

Heureusement pour les fils Randle, ils ont une échappatoire à cette vie compliquée : le football.  Que ce soit le grand frère Ervin ou John après lui, les deux montrent des dispositions sur le gridiron. Ils sont obligés de faire de l’auto-stop tous les jours pour aller et revenir des entraînements du lycée de la ville voisine, Hearne, ce qui finit d’ailleurs par agacer le jeune John qui décide de laisser tomber le sport. Heureusement, sa mère lui conseille de se concentrer sur quelque chose qu’il aime dans la vie, et Randle continue de jouer à son poste de Defensive Lineman. Il se fait remarquer en étant voté dans la seconde meilleure équipe de l’état au niveau lycéen, mais il va vite se heurter à un problème.

JohnRandleHearneA l’époque, Randle n’est déjà pas très grand et pas très lourd pour un joueur de ligne (103 kilos). Du coup, les Universités ne se bousculent pas pour recruter ce joueur apparemment mal calibré pour jouer à son poste favori. Il décide donc de rejoindre le Trinity Valley Community College (qui délivre l’équivalent de nos BTS/DUT), avant d’intégrer l’Université de Texas Arts & Industries (Texas A&I, devenue depuis Texas A&M-Kingsville). Il continue de jouer dans la ligne défensive et réussit quelques exploits qui intriguent les recruteurs de la NFL… mais pas suffisamment pour l’exonérer de ce problème de morphologie.

Alors que son grand frère Ervin a intégré la NFL en 1985 chez les Buccaneers comme un troisième tour de draft au poste de Linebacker, John va entrer dans la ligue professionnelle en 1990 par la petite porte. Encore une fois, son gabarit joue contre lui : à sa sortie de l’Université il mesure 1m85 pour environ 115 kilos, ce qui est vraiment juste pour un Defensive Lineman. Il a une énergie incroyable, une technique très intéressante et adore mettre des cartons à tour de bras, mais il est trop petit pour jouer sur la ligne et pas assez mobile pour jouer Linebacker; les équipes ne savent pas trop où le situer. Il n’est pas sélectionné à la draft 1990, même si elle compte 12 tours à l’époque, mais heureusement pour lui le scout des Vikings Don Deitsch l’a vu jouer; il pousse la franchise à le signer en tant que Free Agent.

Il est d’abord testé comme Defensive End, et sa saison rookie est très compliquée avec peu d’impact et un seul sack; il fait partie d’une escouade défensive des Vikes qui plombe une équipe sortant de trois années consécutives en playoffs. C’est alors que le coach de ligne défensive John Teerlinck a l’idée de le faire jouer à l’intérieur, comme Defensive Tackle. C’est un pari risqué mais l’énergie, l’agilité et la force de Randle lui donnent raison : il faut des blessures pour freiner un tant soit peu le #93 qui accumule 9.5 sacks en 1991. En 1992 le Head Coach Dennis Green et le Coordinateur Défensif Tony Dungy arrivent, et ils comprennent de suite la pépite qu’ils ont dans leur ligne défensive : Randle réussit 11.5 sacks. Il commence à se faire un nom, ne serait-ce que par ses affrontements retentissants à l’entraînement contre le futur Hall Of Famer Guard Randall McDaniel.

Vikings-JohnRandleC’est le début d’une série hallucinante pour un Defensive Tackle : 10+ sacks dans HUIT saisons consécutives. Randle se fait également rapidement connaître pour sa personnalité exubérante : il se peint le visage avant les matchs et devient le roi du trash-talk. Mais en ce qui le concerne, ce n’est pas du vent : il devient un des Defensive Tackles les plus dominateurs de son époque, enquillant les votes Pro-Bowls et All-Pro de 1993 à 1998. Pendant cette période, il ne rate pas un seul match et devient la terreur des Offensive Linemen et des Quarterbacks avec une moyenne de 14+ sacks par saison; il finit même meilleur sackeur de la ligue en 1997 avec 15.5 (pour un Defensive TACKLE !). On peut également ajouter ses 16 fumbles forcés ainsi que ses cinq fumbles récupérés, et les chiffres ne font pas complètement honneur à l’impact qu’il a autour de lui pour ses partenaires, comme le futur Hall Of Famer Defensive End Chris Doleman.

En 1999, Randle fait une nouvelle saison pleine à 10 sacks, quatre fumbles forcés et une interception, mais il ne connaîtra jamais la réussite collective avec son équipe de toujours : malgré sept visites en playoffs, Minnesota ne parvient pas au Superbowl; la défaite la plus cruelle étant en 1998 quand les Vikes (15-1, #1 NFC) sont sortis en finale NFC par les Falcons en prolongations. En 2000 et à 33 ans, Randle arrive au bout de son bail avec Minnesota, et il décide de poursuivre sa carrière chez les Seahawks de Seattle pour aller se friter à l’entraînement avec un autre Guard d’exception, Steve Hutchinson. Le #93 va faire trois saisons supplémentaires avec logiquement une production décroissante : 10, 7 puis 5.5 sacks sa dernière année en 2003.

Après 14 saisons d’une carrière qui aura été improbable de bout en bout depuis ses débuts jusqu’à son achèvement, John Randle termine avec 137.5 sacks, le record pour un Defensive Tackle; certains argumentent qu’il est en fait la propriété d’un autre mythique Defensive Tackle des Vikings et Hall Of Famer, Alan Page, avec 148.5, mais il jouait à une époque où les sacks n’étaient pas officiellement comptabilisés. Quoi qu’il en soit, Randle est 5e meilleur sackeur de l’histoire tous postes confondus à sa retraite et a été un des meilleurs Defensive Tackles de tous les temps. Nommé dans l’équipe NFL des années 1990, il reçoit les honneurs de la franchise de Minnesota et, bien entendu, il intègre Canton pour sa deuxième année d’éligibilité en 2010.

JohnRandleChickenRandle aura laissé une image marquante chez tous ceux qui l’ont vu jouer : un espèce de zébulon survitaminé avec une peinture faciale impressionnante surplombant une mâchoire qui doit faire plus de kilomètres que ses jambes en match. Toute cette personnalité hors du commun est résumée dans les quelques publicités qu’il a faites, dont la mythique de Nike où il court derrière un poulet portant le maillot (fait main !) de sa cible favorite, Brett Favre. Et bien qu’aujourd’hui il soit un avide golfeur pour canaliser son énergie, il est sûr que le vrai John Randle bout toujours un peu sous le couvercle.