Fiche Légende : Floyd Little

#44 – Running Back

 

Broncos-FloydLittle

 

Présentation

 

GENERALITÉS
Nom complet Floyd Douglas Little
Date de Naissance 4 Juillet 1942
Lieu de Naissance New Haven, Connecticut
Date de Décès
Lieu de Décès
CARRIÈRE
Lycée Hillhouse High School, New Haven
Université Syracuse
Draft 1er tour de 1967 (#6)
Equipes Denver Broncos (1967-1975)
Statistiques 9 saisons
117 matchs – 93 comme titulaire
1641 courses / 6323 yards (3.9)
215 réceptions / 2418 yards (11.2)
104 kick returns / 2523 yards (24.3)
81 punt returns / 893 yards (11.0)
54 touchdowns
HONNEURS
Pro-Bowls 3 (1970, 1971, 1973)
All-Pro 2 All-AFL (1968, 1969)
Performances notables
Récompenses Numéro #44 retiré chez les Broncos
Membre du Broncos Ring Of Fame
Hall Of Fame Classe de 2010

 

Biographie

 

En décembre 1962, Floyd Little est un lycéen déjà très réputé pour ses qualités sur le gridiron, et beaucoup d’Universités essaient de l’attirer avec des bourses sportives. L’une d’entre elles, Syracuse, fait l’effort d’envoyer une de ses stars, le coureur Ernie Davis, pour recruter Little. Bien que le jeune Floyd donne son accord pour venir, il continue d’hésiter avec d’autres prestigieux établissements comme Notre Dame ou Army. Quelques mois plus tard, alors qu’il est toujours dans le doute, il apprend la tragique mort de Davis d’une leucémie. N’ayant qu’une parole, il décide de rejoindre Syracuse; il y réussira quelque chose que même le grand Jim Brown n’a pas réussi, avant de devenir presque à lui tout seul le sauveur des Broncos de Denver.

Floyd Little naît en juillet 1942 à New Haven dans l’état du Connecticut. Il est l’avant-dernier d’une fratrie de six enfants, trois filles et trois fils, qui sont tous de redoutables coureurs; sans surprise, le petit Floyd est fait dans le même moule. Malheureusement, la fatalité va rapidement frapper : le père de Little décède d’un cancer alors que ce dernier n’a que six ans. La mère doit alors prendre plusieurs emplois pour survivre, et tout le monde doit mettre la main à la pâte, Floyd y compris : très tôt il fait des petits boulots pour ramener un peu d’argent. Les Little vivent dans le ghetto, entourés par la violence tous les jours.

FloydLittleBordentownDe ce fait, si le jeune garçon grandit comme quelqu’un qui connaît la valeur du travail, il est également quelqu’un d’agressif qui doit extérioriser une certaine colère en lui. C’est pour cela qu’il décide de commencer à pratiquer le football, aimant cette notion de contact et de violence; ses soeurs l’aident d’ailleurs à cacher sa passion à sa mère, reprisant et lavant ses vêtements. Lorsque Little intègre le lycée de Hillhouse, ses qualités et ses défauts sont exacerbés : il s’impose à force de longues courses dans l’équipe de football, mais il a un niveau scolaire catastrophique et des problèmes de comportement. Cela atteint un tel point qu’on lui dit clairement qu’aucune Université ne lui offrira de bourses sportives avec ces deux gros problèmes.

Son coach de lycée écrit à Notre Dame pour savoir s’ils seraient intéressés, et ces derniers répondent que ce n’est pas possible en l’état; cependant, si Little intégrait une classe préparatoire comme celle de l’institut militaire de Bordentown pour remonter ses notes et corriger son comportement, il aurait plus de chances. Il accepte, avec néanmoins une énorme appréhension légitime : Bordentown est un institut uniquement blanc, et il y est le premier afro-américain. Cela va lui occasionner quelques problèmes, ne faisant rien pour arranger son agressivité, mais il va finir par s’imposer à la fois en classe et sur le terrain. Sa deuxième année, il joue même au basket et fait de l’athlétisme; pendant ce temps, ses notes remontent de manière spectaculaire.

Cette fois, les Universités ne voient plus aucun souci à essayer de le faire venir par une bourse sportive, et elles se bousculent au portillon (Little en a dénombré pas moins de 47 !). Marqué par son passage dans l’institut militaire, le jeune prospect est plutôt tenté par Notre Dame ou Army, mais la rencontre avec la star de Syracuse Ernie Davis va tout changer. Bien que Little lui donne son accord pour venir alors qu’il doute encore sur sa destination, la tragique disparition de Davis le pousse à tenir sa promesse. Il débarque à Syracuse en 1963 où il intègre l’équipe de football des Orange, mais il doit attendre son heure : à l’époque les premières années jouent dans une équipe séparée des titulaires.

L’année suivante, en 1964, il intègre l’équipe principale et on lui octroie le plus grand honneur : il reçoit le fameux numéro #44, porté avant lui par Jim Brown et Davis, le premier afro-américain à remporter le Heisman Trophy. Autant dire que Little va rendre hommage à ce numéro et à ses illustres prédécesseurs : il est élu All-American ses trois dernières années universitaires, de 1964 à 1966; un exploit que même le grand Jim Brown n’a pas réussi. Il court pour 2407 yards et 46 touchdowns, sans compter ses talents sur retours de punt avec six touchdowns. Petite anecdote : à l’époque il fait partie d’un groupe de coureurs redoutables où se trouvent deux personnes dont le nom sera très connu en NFL par la suite – le futur Hall Of Famer des Dolphins Larry Csonka et l’entraîneur des Jaguars et Giants Tom Coughlin.

FloydLittleSyracuse
Cassata (QB), Little, Coughlin et Csonka

Après une telle carrière universitaire, Little ne va pas attendre très longtemps pour être choisi à la draft NFL-AFL de 1967 : les Broncos de Denver de l’AFL le sélectionnent en sixième position. Dès son arrivée, il se rend compte que la franchise va très mal : elle n’a pas posté un seul record positif depuis sa naissance en 1960, notamment parce que les choix de premier tour des drafts précédentes préféraient jouer ailleurs qu’à Denver; cela a d’ailleurs poussé les propriétaires à prospecter pour déménager l’équipe. Fort heureusement pour les fans, Floyd Little se prend vraiment d’affection pour la franchise et va jusqu’à inciter lui-même les spectateurs à venir assister aux matchs. Nommé capitaine dès sa saison rookie, il commence surtout par briller comme retourneur : il score deux touchdowns sur retours de punt et fait des étincelles sur retours de kickoff, menant la ligue en yards sur retour en 1967 et 1968. Logiquement, il est voté dans l’équipe All-AFL.

Mais c’est bien en tant que coureur qu’il va définitivement se démarquer à partir de la saison 1969 : bien qu’il ne joue pas toute la saison, il score sept touchdowns avec presque 1000 yards en cumulé. Il dépasse cette barre en 1970 après la fusion NFL/AFL, mais c’est en 1971 qu’il va réellement exploser avec 1133 yards au sol, 1388 yards en cumulé et six touchdowns; il devient le premier coureur de l’histoire de Denver à 1000+ yards.

Little va de nouveau gagner 1000+ yards en cumulé en 1972 et 1973, en scorant 13 touchdowns; il marque notamment 12 touchdowns au sol en 1973, le top NFL. Ses deux dernières années vont être moins reluisantes à cause des blessures et de l’accumulation des chocs, mais au moins il connaît enfin la joie d’une saison positive en 1973 et 1974. Sans surprise, il décide de partir en retraite après la saison 1975; une carrière de neuf ans peut paraître courte, mais à cette époque où le jeu de passe n’était pas aussi développé qu’aujourd’hui, c’est un chiffre tout à fait respectable.

FloydLittleBroncosD’autant plus que quand on évalue la carrière de Little, il faut la prendre dans son ensemble : course, réception et retours. En effet, le #44 se retire de la NFL avec un total de 12,173 yards et 54 touchdowns : 6323y/43TD au sol, 2418y/9TD en réception, 2523y/0TD en retour de kickoff, 893y/2TD en retour de punt; on peut même rajouter un touchdown à la passe ! La marque de 6323 yards au sol lui permet de finir septième de l’histoire à l’époque.

Mais encore plus important que son bilan comptable, ce qui reste dans les mémoires c’est tout le positif qu’il a apporté à une franchise des Broncos chancelante : il a quasiment permis à l’équipe de rester à Denver à lui tout seul, étant sa première grande star à tel point qu’on lui a donné le surnom de The Franchise. Aucune surprise donc que son numéro soit retiré et qu’il fasse partie de la création du Broncos Ring Of Honor. Seule ombre au tableau pour ses ardents défenseurs, son accession au Hall Of Fame en 2010 aurait dû arriver bien plus tôt; mais au moins elle est arrivée.

Après sa carrière, Little retourne terminer ses études de droit à l’Université de Denver, obtenant son diplôme. Il dirige par la suite des concessions automobiles dans diverses villes, avant de prendre une seconde retraite; bien méritée pour celui dont même le grand John Elway (16 ans à Denver) estime qu’il a été LE Bronco par excellence, celui sans qui rien n’aurait pu arriver par la suite, les deux Super Bowls en 1997 et 1998 y compris.