Fiche Franchise : Tampa Bay Buccaneers

500-Buccaneers

 

Présentation

 

Généralités

 

Création 1974
Division NFC South
Stade Raymond James Stadium
Propriétaire La famille Glazer
Président La famille Glazer
Manager Général Jason Licht
Head Coach Todd Bowles
Titres 2 Super Bowls (2002, 2020)
Site Internet http://www.buccaneers.com/

 

Introduction

 

Les Buccaneers (ou « Bucs ») sont basés à « Tampa Bay », dans l’état de Floride ; le nom ne représente pas une seule ville, mais recouvre une région métropolitaine autour de la ville de Tampa. Les Bucs sont arrivés dans la ligue comme franchise d’expansion en 1976. Ils ont fait un an dans l’AFC West avant de rejoindre la NFC Central et d’y rester jusqu’en 2002 ; avec l’arrivée de Houston, ils ont intégré la NFC South avec Atlanta, Carolina et New Orleans.

La franchise a connu plusieurs périodes très compliquées, mais a traversé deux petits cycles de réussite : un à la jonction des années 1980 et l’autre à la jonction des années 2000 ; ils en ont profité pour remporter un Super Bowl.

 

Uniforme et Mascottes

 

Les Buccaneers utilisent les couleurs rouge, or, blanc et orange « Floride ».

  • Tenue couleur : maillot rouge – numéro blanc – pantalon or – socks blanc.
  • Tenue blanche : maillot blanc – numéro rouge – pantalon or – socks blanc.
  • Tenue alternative : maillot orange – numéro blanc – pantalon blanc – socks orange.

Les Buccaneers ont une mascotte : « Captain Fear », un boucanier des Caraïbes.

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Membres du Hall Of Fame

 

1995 – Lee Roy Selmon
2013 – Warren Sapp
2014 – Derrick Brooks
2016 – Tony Dungy
2020 – John Lynch
2023 – Ronde Barber

 

Numéros retirés

 

55 – Derrick Brooks
63 – Lee Roy Selmon
99 – Warren Sapp

 

Stade

 

Les Tampa Bay Buccaneers jouent au Raymond James Stadium.
Il a été inauguré le 20 Septembre 1998.
Il contient 65.890 places.

 

L’histoire de la franchise

 

Sommaire

 

  1. Arrivée du football à Tampa Bay (1974-1975)
  2. « From Worst To First » (1976-1982)
  3. D’erreurs en déconvenues (1983-1995)
  4. Tony Dungy et la « Tampa-2 » (1996-2001)
  5. La victoire à court terme (2002-2005)
  6. Tampa Bay paye l’addition (2006-2014)
  7. Si le rookie ne marche pas, faites venir la légende (2015-2022)
  8. Et maintenant ? (2023)

 

Arrivée du football à Tampa Bay (1974-1975)

 

Lorsque la NFL et l’AFL programment la fusion des deux ligues en 1966, il est établi que le nombre d’équipes, actuellement à 24, doit monter à 28 : deux franchises doivent être créées avant la fusion en 1970, et deux après. Les Saints et les Falcons sont ajoutés en 1966 et 1967, et une fois la fusion effectuée il faut trouver deux nouveaux candidats. Le processus met plus de temps que prévu, et c’est finalement en 1974 que la Floride obtient la 27ème équipe dans la région de « Tampa Bay » (une vaste zone métropolitaine autour de la ville de Tampa qui englobe d’autres communes comme St Petersburg, Clearwater, Bradenton et Sarasota).

La franchise est offerte au magnat de la construction Tom McCloskey, qui pourtant réside à… Philadelphie. En effet, McCloskey n’a pas réussi à racheter la franchise NFL des Eagles, et la ligue a décidé de lui donner les clés de celle de Tampa Bay pour 16 millions de dollars. Néanmoins le nouveau propriétaire n’est pas très content des termes financiers de l’affaire, et il se retire finalement de l’opération. C’est un autre « rejeté » de la NFL qui parvient à récupérer l’équipe : le promoteur immobilier Hugh Culverhouse Senior, qui était sur les rangs pour acquérir les Rams de Los Angeles mais qui a été doublé par Robert Irsay. C’est déjà un choix plus judicieux : Culverhouse est basé à Jacksonville, en Floride.

Buccaneers-HughCulverhouse

Pour l’identité du club, l’appellation « Tampa Bay » est choisie, et non juste Tampa, afin d’associer toute la région autour de la ville (logique reprise plus tard par les équipes de baseball et hockey). Ensuite, un concours est organisé pour le nom de l’équipe ; « Buccaneers » (boucaniers) est choisi en référence à la présence de pirates en Floride par le passé.

LeeRoySelmonLe stade est rapidement trouvé, ce sera le Tampa Stadium, alors que l’organisation choisit le coach de USC John McKay pour mener les troupes sélectionnées dans la draft et signées par ailleurs. On peut dire que les Bucs ne ratent pas leur premier choix, puisque c’est le futur Hall Of Famer Linebacker Lee Roy Selmon ; malheureusement, comme souvent à l’époque, le reste va s’avérer bien moins brillant, parce que la draft d’expansion est surtout remplie des plus mauvais joueurs des autres équipes NFL.

Mais surtout, ce qui marque le plus les fans de NFL, ce sont les couleurs et le logo de l’équipe : les maillots sont d’un orange flashy et les casques arborent une tête de pirate qui fait un clin d’oeil… on ne peut pas dire que tout cela inspire la crainte chez les adversaires, et la réalité du terrain va rapidement se révéler consternante.

 

« From Worst To First » (1976-1982)

 

Tampa Bay démarre sa première saison en 1976 dans l’AFC West, alors que l’autre franchise d’expansion, Seattle, démarre en NFC West. Pour preuve de la faiblesse de l’effectif, les Bucs vont de suite écrire l’histoire de la pire manière qui soit.

Malgré quelques matchs serrés (contre Miami ou Seattle justement), Tampa Bay finit l’exercice 0-14, établissant la seule saison à 14 matchs sans victoire ; un record peu envieux que Detroit battra en établissant la seule saison à 16 matchs sans victoire en 2008. Cette saison catastrophique, preuve que les équipes d’expansion n’étaient pas gâtées au niveau du talent à l’époque, est marquée par l’incapacité notoire des Bucs à marquer des points : ils établissent deux records de futilité de la NFL moderne (après la fusion) avec 125 points marqués en 14 rencontres et une différence de points de -287 ; pour donner une idée, cela veut dire que l’équipe a perdu en moyenne chaque match 29-9.

McKay a quelques répliques savoureuses concernant le talent de son équipe : on l’entend dire que ses joueurs ne peuvent stopper ni la course ni la passe mais sinon que tout va bien ; à un journaliste qui lui demande ce qu’il pense de l’exécution de son attaque, il répond qu’il est pour ; il dit que l’équipe n’étant bonne ni à la maison ni à l’extérieur, il veut envoyer une demande à la ligue pour jouer sur terrain neutre toutes les semaines.

1977 ne va pas arranger les choses : McKay décide de choisir en #1 le coureur de son ancienne équipe d’USC, Ricky Bell, passant outre le futur Hall Of Famer coureur Tony Dorsett que les Cowboys s’empressent de prendre juste derrière ; le Guard Charley Hannah arrive également pour essayer de renforcer une ligne offensive à la rue. Les Bucs changent de conférence avec Seattle, une clause prévue qui doit permettre aux deux nouvelles franchises de rencontrer toutes les équipes NFL une fois ; Tampa Bay investit la NFC Central avec Chicago, Detroit, Green Bay et Minnesota, ce qui est totalement aberrant du point de vue géographique puisque les Bucs sont environ à 2000 kms de moyenne des autres villes.

Sur le terrain, l’équipe va continuer d’alimenter sa série de défaites, finissant par battre l’ancien record de 19 revers consécutifs des Cardinals et des Raiders. Elle stoppe finalement le décompte à 26 en terminant la saison 2-12 grâce à deux victoires contre New Orleans 33-14 et les Cardinals de Saint-Louis 17-7. L’équipe établit alors deux nouveaux records qui sont toujours d’actualité : cette série de 26 défaites consécutives, et surtout elle bat son propre record avec 103 points marqués en 14 matchs, ce qui fait une moyenne de 7,4 points inscrits par match. En effet, l’attaque est encore plus pathétique que l’année précédente : sur les 103 points, 83 sont marqués en quatre matchs seulement, ce qui laisse 20 points en dix matchs avec six matchs à zéro.

Néanmoins, cela ne veut pas dire que l’équipe bat également son record aberrant au niveau de la différence de points. Au contraire : l’équipe est passée de 412 points encaissés en 1976 à 223 seulement en 1977 ; la défense est en effet loin d’être horrible avec Selmon en chef de file. Il faudrait donc que McKay trouve un bon Quarterback pour assister Ricky Bell et espérer inverser le futur de la franchise. C’est ce qu’il va faire à la draft 1978 : il choisit au premier tour le Quarterback de Grambling State Doug Williams. C’est un choix osé qui fait parler, car Williams est afro-américain, et les joueurs noirs n’ont pas souvent accès à ce poste à cette époque. Williams fait une première saison compliquée, et malgré un Bell qui progresse, l’attaque continue d’avoir du mal. La défense devient par contre une des plus féroces du pays, mais cela ne suffit pas pour sauver une équipe qui termine 5-11.

Doug Williams GramblingOn n’attend pas grand-chose de Tampa Bay en 1979, et c’est pour cela que le démarrage fulgurant des Bucs prend tout le monde par surprise. Bell dépasse enfin les 1000 yards (1263), Doug Williams joue mieux, et la défense continue sa progression pour devenir la meilleure du pays, menée par un Selmon Defensive Player Of The Year. L’équipe démarre par cinq victoires d’affilée, mais cale à 9-3, à une petite victoire des playoffs. Il faudra attendre le dernier match, joué sous un véritable déluge rarement vu, pour une courte victoire 3-0 sur Kansas City qui donne le titre de la NFC Central et l’accession en playoffs à 10-6 !

Les Bucs viennent de réussir le fameux Worst To First : passer de cancre de la classe à tête d’affiche, et plus personne ne se moque des Orange Creamsicles (un surnom de « glace à l’orange » donné à l’équipe à cause de son uniforme). Les boucaniers ne s’arrêtent pas là : ils s’imposent 24-17 sur les Eagles de Philadelphie en Divisional Round grâce à un Bell énorme avec 142 yards et deux touchdowns. Malheureusement, la belle histoire s’arrêtera face à la défense des Rams en finale NFC et une défaite 9-0.

L’espoir est vivace en 1980 que le club puisse rééditer cette saison magique, mais les blessures en défense vont venir gâcher la saison ; le Linebacker Randy Crowder manque même d’être amputé suite à une grave dislocation au genou. C’est une saison pourrie pour Tampa Bay qui termine à 5-10-1, même si Doug Williams continue de faire de belles performances avec 3396 yards et 20 touchdowns. En 1981 la franchise drafte le Linebacker Hugh Green ainsi que le coureur James Wilder, et la défense retrouve ses titulaires. L’attaque ne tourne pas aussi bien, mais les Bucs ont la chance de jouer dans une NFC Central plutôt faible : grâce à une victoire lors de la dernière semaine contre Detroit 20-17, ils remportent le titre de la division à 9-7. Néanmoins, c’est un succès en trompe-l’oeil, et le Divisional Round va confirmer cela : l’équipe prend une gifle contre les Cowboys, 38-0.

En 1982, l’équipe fait une bourde énorme à la draft : elle hésite entre l’Offensive Lineman Sean Farrell et le Defensive End Booker Reese au premier tour ; une mauvaise communication entre les Bucs et leur représentant à New York transforme le choix de Reese en Farrell. Quand Reese est toujours disponible au second tour, Tampa Bay remonte dans la draft en échangeant leur premier tour de 1983 à Chicago pour le sélectionner ; or il est complètement aberrant d’échanger un futur premier tour pour remonter au deuxième tour. Cela ne paraît pas important de suite, car malgré un très mauvais départ, les Buccaneers réussissent cinq victoires de justesse (avec un écart total de quinze points seulement !) pour finir 5-4 dans une saison tronquée par la grève. Ils se qualifient en playoffs mais se retrouvent une nouvelle fois contre les Cowboys en Wild Card, et le résultat sera le même ; malgré un meilleur match de Tampa Bay, Dallas l’emporte 30-17.

La bourde de la draft va alors revenir hanter Tampa Bay à cause du cataclysme qui se prépare dans la franchise. Culverhouse la mène comme une entreprise, et cela va la conduire à une des pires périodes jamais vues en NFL.

 

D’erreurs en déconvenues (1983-1995)

 

Depuis quelques temps, il y a une injustice notoire : Doug Williams est payé 120.000 dollars, soit le salaire d’un troisième couteau au poste de Quarterback. Il finit par demander à être payé 600.000 dollars, ce qui est un prix plutôt normal vu son talent ; mais Culverhouse refuse, proposant 400.000. De plus, le propriétaire organise l’échange du premier tour de la draft 1984 avec les Bengals pour récupérer le vétéran Quarterback Jack Thompson au cas où les négociations n’arriveraient pas à leur terme. Le côté « chef d’entreprise » de Culverhouse, plus intéressé par les bénéfices que le sport ainsi que le fait que Doug Williams soit un des premiers Quarterbacks afro-américains à ce niveau créent un mélange nauséabond autour de la franchise. Sans compter qu’il vient donc de céder les deux prochains choix de premier tour de draft, en 1983 et 1984.

Finalement, Williams décide de quitter l’équipe et d’aller signer dans la toute nouvelle USFL, au grand dam des fans qui se demandent comment on peut laisser partir un joueur qui a aidé à redresser le club. C’est d’autant plus terrible que la célèbre draft 1983 arrive, remplie de futurs Hall Of Famers surtout au poste de Quarterback, et les Bucs n’ont aucun premier tour ; s’ils l’avaient conservé, ils auraient eu le #18 qui leur aurait permis de drafter Dan Marino. Tampa Bay attaque la saison 1983 avec le désamour d’une partie des fans (notamment les afro-américains), et la sanction ne tarde pas à tomber : sans la capacité de Williams à faire avancer l’attaque, les Bucs sont revenus à leurs débuts avec une saison catastrophique à 2-14. Pour ne rien arranger, les Tampa Bay Bandits en USFL font un carton avec leur explosion offensive, ce qui draine encore plus de spectateurs loin du Tampa Stadium.

Buccaneers-SteveYoungEt le pire dans tout cela, c’est que les deux joueurs échangés pour des premiers tours, Reese et Thompson, sont des fours complets ; Reese est un bust qui ne jouera que trois ans en NFL, et la franchise doit signer le Quarterback vétéran de Denver Steve DeBerg comme remplaçant. La draft de 1984 voit l’arrivée du Tackle Ron Heller, alors que les Buccaneers profitent de la draft supplémentaire pour choisir leur franchise Quarterback, le futur Hall Of Famer Steve Young. Malheureusement pour eux, Young est parti en USFL (comme Williams), ce qui force les Bucs à faire jouer Thompson ; DeBerg le remplace rapidement comme titulaire. Wilder fait une saison tonitruante avec 2229 yards et 13 touchdowns en cumulé (courses + réceptions), et avec l’assistance du receveur Kevin House l’attaque surnage. Cependant, c’est au tour de la défense de couler l’équipe qui termine à 6-10. Le coach des débuts, John McKay, décide de prendre sa retraite, et il est remplacé par Leeman Bennett, l’ancien coach des Falcons.

La saison 1985 voit le retour de Steve Young dans l’équipe après la débâcle de l’USFL ; Doug Williams, lui, part aux Redskins. DeBerg démarre la saison mais c’est une nouvelle année misérable pour l’organisation qui finit par titulariser un jeune Young chien fou qui commet fumble sur interception et se fait sacker 21 fois en cinq matchs ; les Bucs retournent au fond de la NFC avec un nouveau 2-14. Le futur semble néanmoins s’éclaircir avec la draft 1986 : Tampa Bay sélectionne en premier et son choix se porte logiquement sur le vainqueur du Heisman Trophy, le coureur Bo Jackson. Mais un nouvel imbroglio improbable intervient : une histoire de jet privé des Bucs pour emmener Jackson à une séance privée a provoqué l’impossibilité pour lui de jouer au baseball à son Université d’Auburn, ce qui l’a rendu furieux ; il y a également le contrat offert par Culverhouse, qui n’est pas aussi énorme que promis mais qui contient des biens en nature.

Jackson refuse le contrat et décide de jouer la carte de l’attente, sachant qu’il peut être drafté de nouveau l’année suivante s’il n’est pas signé après une certaine date. Le 29 avril, Jackson n’a pas de contrat et part jouer en MLB, la ligue professionnelle de baseball ; c’est un nouveau raté à la draft pour Tampa Bay, et Culverhouse s’attire de nouveau les foudres des fans. En attaque, Steve Young continue de faire tout et n’importe quoi en attaque, et l’équipe poste un nouveau 2-14 en établissant un record de franchise de 473 points encaissés. Bennett est renvoyé et l’organisation se tourne vers le coach d’Alabama et ancien coach des Giants, Ray Perkins.

Un nouveau vainqueur du Heisman Trophy se présente à la draft de 1987, et cette fois il n’y a pas de problème : le Quarterback Vincent « Vinny » Testaverde accepte de jouer pour les Bucs, ce qui pousse l’équipe à échanger Steve Young avec les 49ers. La draft apporte d’ailleurs d’autres talents avec le receveur Mark Carrier, le Linebacker Winston Moss ou le Tackle Harry Swayne. Testaverde reste derrière DeBerg qui fait un début de saison intéressant ; les Bucs démarrent 4-3 mais finissent par s’écrouler complètement en perdant tous les autres matchs pour finir à 4-12. Histoire de remuer le couteau dans la plaie, non seulement on sait déjà que Steve Young va devenir plus tard un Hall Of Famer à San Francisco, mais cette année-là Doug Williams devient le premier Quarterback afro-américain à participer et remporter le Super Bowl avec Washington. Les fans de Tampa Bay sont livides, ce qui ne fait qu’augmenter leur désamour envers Culverhouse et la franchise.

1988 doit être l’année de Testaverde, à qui l’équipe donne un protecteur avec la draft du Tackle Paul Gruber, mais le pauvre a peu de talent autour de lui et n’est pas du tout au point : il lance la bagatelle de 35 interceptions dans l’année. La draft de 1989 apporte le Linebacker Broderick Thomas et voit Testaverde progresser : il lance presque autant de touchdowns que d’interceptions, et il permet au receveur Mark Carrier d’accumuler 1422 yards et neuf touchdowns. Malheureusement c’est trop peu, surtout avec un Wilder qui atteint la trentaine et une défense trop faible : les deux années se terminent sur le même record de 5-11.

1990 amène le Centre Tony Mayberry dans l’équipe. Les entraînements de Perkins, qui sont stricts et difficiles, commencent à être également pointés du doigt pour expliquer les performances de l’équipe : en effet, après un bon départ à 4-2 les Bucs s’écroulent dans les deux derniers tiers de la saison pour terminer à 6-10 avec une production moins bonne en attaque. Perkins finit par payer les pots cassés et doit partir en cours de saison ; c’est le Coordinateur Offensif Richard Williamson qui termine l’année. Il ne restera pas longtemps en poste car la saison 1991 est une nouvelle horreur à 3-13 où Tampa Bay continue d’être la risée de la ligue, Vinny Testaverde faisant ce qu’il peut avec ce qu’il a. Afin d’apporter un coup de fouet à une équipe exsangue, les Bucs décident de nommer l’ancien coach des Bengals Steve Wyche.

Cependant Wyche doit faire avec bien moins de talents qu’à Cincinnati, à commencer par Testaverde qui fait une nouvelle saison moyenne en 1992. L’équipe continue à fréquenter le fin fond de la NFL à 5-11 et une deuxième gifle est infligée à l’organisation quand Steve Young est nommé MVP de la ligue. L’organisation décide de changer la donne en nommant comme General Manager un nom qui rappelle quelques souvenirs : Rich McKay, le fils de John, le premier coach de la franchise.

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John Lynch

Wyche et lui décident de faire bouger les choses par la draft et la toute nouvelle Free Agency : la défense notamment est remodelée avec les sélections du Defensive Tackle Santana Dotson, du Defensive End Chidi Ahanotu et surtout du punitif futur Hall Of Famer Defensive Back John Lynch, ainsi que la signature du Linebacker des Steelers Hardy Nickerson. En attaque, Wyche envoie Testaverde à Cleveland et titularise Craig Erickson. Le Quarterback lance pour 3000+ yards mais les résultats se font attendre, car le record est le même que l’année précédente, 5-11.

L’année 1994 est marquée par le décès du propriétaire historique Hugh Culverhouse, et on découvre alors que malgré sa gestion de « banquier » de l’équipe, elle est au bord de la faillite. Cela force son fils Hugh Junior à vendre au plus offrant, alors que la saison de football se déroule. L’équipe a drafté le Quarterback Trent Dilfer au premier tour, mais ce dernier a beaucoup de mal dans un démarrage catastrophique à 2-9. Néanmoins l’équipe enchaîne quelques victoires pour finir à 6-10 grâce à une défense qui progresse à vue d’oeil.

Début 1995, alors que plusieurs personnes se disputent la possession de la franchise et que les rumeurs de déménagement vont bon train, le restaurateur Malcolm Glazer arrive de nulle part et souffle les Bucs pour un montant astronomique de 192 millions de dollars. Avec l’arrivée de Glazer, c’est un demi-tour complet par rapport à Culverhouse : il n’a pas peur d’injecter de l’argent pour construire une équipe de vainqueurs, et en plus il ne souhaite pas déménager la franchise. Comme un bonheur ne vient jamais seul, les Bucs touchent le gros lot à la draft en sélectionnant deux futurs Hall Of Famers : le Defensive Tackle Warren Sapp et le Linebacker Derrick Brooks. La saison démarre en trombe à 5-2, mais l’ensemble est encore un peu fragile (surtout en attaque avec un Dilfer inconstant), et les Bucs terminent à 7-9. Malgré cette amélioration, Wyche finit par être renvoyé.

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Derrick Brooks et Warren Sapp

Il manque encore quelque chose à cette équipe. Elle a une défense qui est enfin respectable et qui peut devenir encore meilleure, mais il lui faut un leader. Cet homme va être embauché suite au départ de Wyche.

 

Tony Dungy et la « Tampa-2 » (1996-2001)

 

Buccaneers-TonyDungyLes Glazer voient qu’ils ont une défense sur la pente ascendante, et ils cherchent leur nouveau Head Coach parmi les Coordinateurs Défensifs. Ils finissent par choisir celui des Vikings du Minnesota, Tony Dungy. Dungy arrive à Tampa Bay avec son ancien assistant Monte Kiffin qui devient son Coordinateur Défensif ; les deux hommes mettent de suite en place un système défensif bien particulier. Ils s’inspirent de ce que faisaient les Steelers des années 1970s : voyant qu’ils ont un Middle Linebacker talentueux en Brooks, ils le font redescendre parfois en couverture comme Pittsburgh le faisait avec Jack Lambert. Le résultat est une défense 4-3 Cover-2 qui peut aussi bien contrer la course et la passe ; son efficacité dans les années à venir lui donnera le nom de Tampa-2 en l’honneur du nom de la franchise.

Entre Nickerson, Brooks, Sapp et Lynch, la défense des Bucs commence à faire peur à tout le monde en 1996 ; malheureusement l’attaque ne suit pas totalement, même si la franchise a drafté le coureur Mike « A-Train » Alstott. L’équipe démarre très mal à 1-8, mais la fin de la saison à 6-10 donne l’espoir aux fans.

En 1997, les touches finales sont ajoutées à une équipe qui ne veut plus rien à voir avec l’horreur qui a écumé le bas du tableau. Tout d’abord, Dungy revoit l’image de l’équipe : adieu l’orange flashy, bonjour le rouge et le gris ; adieu le pirate qui cligne de l’oeil, bonjour le drapeau avec la tête de mort. Sur le terrain, la draft apporte le coureur Warrick Dunn en attaque ainsi que le futur Hall Of Famer Defensive Back Ronde Barber et le Linebacker Shelton Quarles en défense. Dilfer fait une de ses meilleures saisons avec 21 touchdowns pour 11 interceptions, Dunn & Alstott combinent pour 2283 yards et 17 touchdowns, et toute la ligue subit la foudre de la défense. Dunn remporte le titre d’Offensive Rookie Of The Year alors que la franchise opère un renversement de situation total : ils postent enfin leur première saison positive depuis 15 ans à 10-6, et c’est même suffisant pour une place en playoffs !

Ronde Barber
Ronde Barber

Le Wild Card Round amène les Lions de Detroit à l’Houlihan Stadium (le nouveau nom du Tampa Stadium). La défense fait rapidement le travail et Tampa Bay mène 20-0 pour l’emporter finalement 20-10. Ils doivent ensuite se déplacer à Green Bay pour le Divisional Round dans le traditionnel Battle Of The Bays. C’est un duel de défenses talentueuses, ce qui veut dire que cela se résume à une comparaison d’attaques, et les Bucs ne peuvent rivaliser, défaits 21-7.

Pour compléter leur transformation commencée l’année précédente, l’équipe emménage en 1998 dans son flambant neuf Raymond James Stadium, un stade unique surplombé par une reproduction de bateau pirate qui est même capable de tirer des coups de canon ! Cependant, le calendrier est plus compliqué que l’année précédente et l’attaque de la franchise est trop dépendante de Dunn et Alstott qui cumulent 2370 yards à eux deux. Il n’y a aucun receveur de renom pour aider Dilfer, et les Bucs terminent la saison à 8-8 avec quelques regrets.

Les Bucs draftent encore principalement pour la défense en 1999 avec le Defensive Tackle Anthony McFarland et le Defensive Back Dexter Jackson. Ils sélectionnent aussi le Quarterback Shaun King, qui se retrouve titulaire après quelques matchs suite à l’inefficacité de Dilfer. King joue très bien pour un rookie, et alors que la défense continue de terroriser les attaques adverses, Dunn et Alstott poursuivent leur festival offensif en postant 1000+ yards chacun. La franchise efface alors un mauvais départ à 3-4 en terminant 11-5, le meilleur record de son histoire. Auteur d’une saison à 12.5 sacks, Warren Sapp est élu Defensive Player Of The Year, et les fans se demandent si c’est la bonne année avec King.

Le Divisional Round met aux prises Tampa Bay et les Redskins de Washington, deux grosses défenses ; il n’est pas surprenant qu’aucune des équipes ne dépasse 200 yards. Les Bucs sont dans la nasse, menés 13-0, mais la défense prend les rênes du match : une interception et un sack-fumble de Sapp donnent deux munitions que l’attaque transforme en touchdown pour une victoire 14-13. Tampa accède à la deuxième finale NFC de son histoire dans une pure opposition de style : la défense féroce contre l’attaque explosive des Rams de Saint-Louis, le Greatest Show On Turf. Ce match restera dans la légende comme le fameux Bert Emanuel Catch : sur une troisième tentative lors du drive de la dernière chance, le receveur Bert Emanuel fait une réception cruciale pour un First Down en plongeant, mais la balle touche le sol ; bien que le receveur n’ait jamais perdu le contrôle du cuir, le règlement trop rigide force les arbitres à annuler la réception. King ne parvient pas à poursuivre le drive et Tampa Bay est éliminé 11-6.

BertEmanuelCatch-CatchPeu après, la ligue fera des excuses implicites en changeant la règle pour autoriser le ballon à toucher le sol, du moment que le receveur en a le contrôle total tout au long de la réception : la fameuse Bert Emanuel Rule. Néanmoins, cette action n’est que le début d’une longue série de questionnement à travers le temps sur la définition d’une réception, notamment quand le joueur va au sol.

Après cette cruelle désillusion, la franchise veut booster l’attaque et échange deux premiers tours de draft pour le receveur des Jets Keyshawn Johnson, qui s’est fait connaître par son niveau de jeu élevé et son autobiographie rookie intitulée Just give me the damn ball (« Donnez-moi juste ce fichu ballon »). Shaun King est titularisé pour de bon, et l’équipe met un moment à trouver son rythme ; elle finit par enchaîner les victoires pour terminer à 10-6. Une défaite contre Green Bay à Lambeau la dernière semaine les prive du titre de division, ce qui signifie qu’ils doivent passer par le Wild Card contre Philadelphie ; l’attaque est limitée par la bonne défense des Eagles qui s’imposent 21-3.

La rumeur commence à enfler sur le fait que Dungy ne fait pas ce qu’il faut pour améliorer l’attaque, notamment aux postes de Coordinateur Offensif et Quarterback. Pour le premier, plusieurs candidats sont disponibles en 2001 mais Dungy préfère choisir son coach des receveurs Clyde Christensen. Pour le second, il signe l’ancien Viking et Redskin Brad Johnson, mais cela ne change pas grand-chose au problème : certes la défense continue de dominer la ligue avec la signature du monstrueux Defensive Tackle des Cardinals Simeon Rice, et l’attaque fait ce qu’il faut pour aller en playoffs à 9-7, mais cela s’arrête là – les Bucs retournent à Philadelphie en Wild Card, et perdent une nouvelle fois 31-9 dans les mêmes conditions que l’année précédente.

Cette fois c’en est trop pour Malcolm Glazer qui décide de renvoyer Dungy pour son inefficacité à améliorer l’attaque. McKay se met en quête d’un nouveau Head Coach, et après plusieurs refus il jette son dévolu sur le Coordinateur Défensif des Ravens, Marvin Lewis. Cependant, les Glazer ont l’impression que l’histoire de Dungy va se répéter si Tampa Bay engage encore un spécialiste de la défense, donc ils décident de prendre les choses en main. Ils ont deux candidats en vue : le coach des Raiders Jon Gruden et celui des 49ers Steve Mariucci, tous les deux anciens Coordinateurs Offensifs. Au final, le propriétaire des Raiders Al Davis consent à céder Gruden aux Bucs en échange d’une rançon : les premiers tours de draft de 2002 et 2003, les deuxièmes tours de 2002 et 2004 plus huit millions de dollars.

Ce mouvement extrêmement onéreux va cependant payer des dividendes immédiatement.

 

La victoire à court terme (2002-2005)

 

Buccaneers-JonGruden2002 n’est pas seulement un changement de coaching à Tampa Bay, mais également un changement de division, car l’arrivée des Texans réorganise la NFL ; les Bucs se retrouvent en NFC South avec Carolina, New Orleans et Atlanta, ce qui signifie enfin des adversaires cohérents géographiquement. L’équipe signe le receveur des Jaguars Keenan McCardell et le coureur des Cardinals Michael Pittman, alors que la défense continue de tout écrabouiller sur son passage : menée par les 23 sacks du duo Rice-Sapp, les huit interceptions du Defensive Back Brian Kelly et le Defensive Player Of The Year Brooks, elle encaisse moins de 200 points pour la première fois de son histoire. De l’autre côté, les modifications de Gruden portent leurs fruits en attaque : Tampa Bay survole la saison à 12-4 et termine en deuxième place dans la NFC.

Mais tout cela ne sert à rien si c’est pour sortir encore dès le premier match de playoffs. Les 49ers viennent au Raymond James pour le Divisional Round et le match est plié en une mi-temps : deux ballons forcés par la défense et quatre drives de Johnson pour des touchdowns placent Tampa Bay en tête 28-6 à la pause ; la franchise l’emporte 31-6. Pour la finale NFC, les Buccaneers doivent se déplacer chez leur bête noire récente, les Eagles de Philadelphie. La température est en-dessous de zéro, comme les deux fois précédentes, ce qui n’est pas bon signe pour les floridiens. Mais cette fois l’attaque est plus performante, ce qui permet à Tampa Bay de mener 17-10 à la pause. La défense met les Eagles sous l’éteignoir en deuxième mi-temps, et les Bucs l’emportent 27-10 ; la franchise a enfin vaincu le signe indien de Philly et va pouvoir participer à son premier Super Bowl !

Super Bowl XXXVII se déroule à San Diego, et on peut dire que ce sont de sacrées retrouvailles : les Buccaneers de Jon Gruden vont affronter… les Raiders d’Oakland, menés par Bill Callahan ! C’est une tornade médiatique autour de la revanche de Gruden suite à son éviction d’Oakland, et le coach ne va pas s’en priver : véritable gourou offensif et ancien Quarterback universitaire, il connaît par coeur l’attaque des Raiders qu’il a installée et son meneur Rich Gannon. Il joue le rôle de Gannon pendant tous les entraînements menant à la finale, et le résultat va être limpide : la défense réussit cinq interceptions dont trois retournées pour des touchdowns dans une victoire sans contestation 48-21. Pendant le match, des micros portés par les défenseurs des Bucs captent les joueurs en train de dire que les tactiques offensives utilisées par Oakland sont exactement celles montrées par Gruden à l’entraînement. Le Safety Dexter Jackson est nommé MVP du Super Bowl pour représenter toute la défense.

Le choix des Glazer de gagner tout de suite en faisant venir Gruden paye donc rapidement… mais il va coûter bien plus cher sur le long terme.

Car les deux drafts de 2003 et 2004 sont privées de premier tour, ce qui force les Bucs à jouer avec les talents qu’ils ont dans l’effectif. Or, 2003 va être un microcosme de tout ce qui peut aller mal : Mike Alstott, le receveur Joe Jurevicius et Brian Kelly ratent une bonne partie de la saison sur blessure, alors que Keyshawn Johnson fait sa diva en demandant toujours plus le ballon. C’est une année pourrie pour les Bucs qui ne décollent jamais et terminent à 7-9.

2004 est une saison de tumulte : les Bucs envoient Keyshawn Johnson à Dallas en échange de Joey Galloway, une décision intelligente mais qui ne porte pas ses fruits quand Galloway se blesse lui aussi pour une bonne partie de la saison. McCardell refuse de s’entraîner pour un meilleur contrat et il est finalement envoyé à San Diego pour un tour de draft. De gros soucis de Salary Cap forcent la franchise à ne pas resigner Warren Sapp et John Lynch qui partent à Oakland et Denver respectivement. C’est donc une équipe de Tampa Bay plutôt déséquilibrée par ces changements qui attaque la saison : le receveur du premier tour Mark Clayton est une bonne acquisition, mais c’est loin de suffire ; Brad Johnson a des difficultés et finit par être remplacé par Brian Griese, et l’équipe termine 5-11, écrivant une nouvelle ligne dans le « mauvais » livre des records : elle est la première à enchaîner deux saisons négatives après une victoire au Super Bowl.

http://www4.pictures.gi.zimbio.com/Tampa+Bay+Buccaneers+Training+Camp+8UeIQNN9eLVl.jpgL’équipe décide de booster le jeu de course qui a perdu Dunn alors que Pittman a du mal à percer. Elle drafte pour cela le coureur Carnell « Cadillac » Williams au premier tour de 2005 ; elle sélectionne aussi le Linebacker Barrett Ruud pour renforcer la défense. Les Bucs commencent bien la saison avec leur nouveau coureur et Griese en Quarterback, malheureusement les deux se blessent. Si Williams revient, Griese est perdu pour la saison et c’est le remplaçant Chris Simms qui doit jouer le reste de l’année. Il finit par s’habituer, la défense fait le travail et l’équipe termine à 11-5 ; avec 1178 yards et sept touchdowns, Cadillac est nommé Offensive Rookie Of The Year. Malheureusement, tout cela ne suffira pas en Wild Card Round contre Washington : si les deux attaques patinent, la défense des Redskins score deux touchdowns et le receveur des Bucs Edell Shepherd laisse tomber une passe de touchdown cruciale dans une défaite 17-10.

Comme souvent, quand la draft est sacrifiée, le prix est payé à un moment ou à un autre.

 

Tampa Bay paye l’addition (2006-2014)

 

2006 semble être cette année-là : l’équipe connaît une série de blessures (Simms, Cadillac, Rice, Kelly, etc) et il n’y a pas vraiment de sang frais pour compenser ; le rookie Quarterback Bruce Gradkowski se retrouve à devoir jouer avant l’heure pour remplacer Simms, et c’est une saison à oublier à 4-12. Pour régler les nouveaux problèmes de Quarterback, les Bucs font venir le vétéran des Eagles Jeff Garcia ; néanmoins ils perdent Quarles et Rice en Free Agency du côté de la défense. La saison 2007 semble maudite quand Cadillac se blesse de nouveau au genou, mais Earnest Graham fait un très bon intérim. Tampa Bay profite d’une NFC South faible pour emporter le titre à 9-7 et accéder aux playoffs, mais sans surprise le club ne passe pas le Wild Card Round : les Giants l’emportent 24-14 sur la route du titre.

2008 démarre avec une controverse de Quarterbacks entre Griese et Garcia. Le premier remplace le second pendant la saison, mais une blessure remet Garcia à la tête de l’attaque ; malgré ce va-et-vient, l’équipe poste un bon 9-3 après 12 matchs. Malheureusement, la défense commence à donner des signes de vieillissement et les Bucs enchaînent quatre défaites de suite : les circonstances les éjectent des playoffs à 9-7. Cette déconvenue pousse les Glazer à faire le ménage : le General Manager Bruce Allen et Jon Gruden sont renvoyés, alors que Brooks, Dunn, Garcia et Griese font partie des joueurs qui sont libérés afin de recommencer à zéro. C’est au coach des Defensive Backs, Raheem Morris de reprendre l’équipe en main.

La première question à régler pour lui est de trouver un franchise Quarterback compétent, quelque chose que les Buccs n’ont jamais vraiment eu puisqu’ils ont eu des déceptions (Dilfer, Testaverde), des talents échappés (Williams, Young) ou des vétérans (Garcia, Griese) ; Morris sélectionne le Quarterback Josh Freeman au premier tour pour remplir ce rôle. Freeman est placé derrière le vétéran Byron Leftwich et le seconde année Josh Johnson le temps d’apprendre les ficelles, mais les Bucs sont catastrophiques en 2009 suite à leur volonté de reconstruire. Freeman finit par jouer dix matchs et accroche le rôle de titulaire pour la saison suivante alors que Tampa Bay termine à 3-13.

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Josh Freeman

La draft 2010 apporte une arme défensive de poids avec le Defensive Tackle Gerald McCoy, et une arme offensive avec le receveur Mike Williams ; l’équipe signe également le coureur non-drafté LeGarrett Blount. Les Bucs bâtissent sur la fin de saison précédente : Freeman fait une année remarquable à 25 touchdowns et six interceptions alors que Blount dépasse 1000 yards au sol. La défense suit le rythme et Tampa reprend des couleurs avec une belle fiche de 10-6, même si c’est insuffisant pour aller en playoffs.

L’équipe continue de renforcer sa défense en 2011 avec la draft du Linebacker Mason Foster. Elle repart à l’attaque et arrive à un record de 4-3… avant de s’auto-détruire complètement. Freeman devient une machine à interceptions, Blount n’avance plus, la défense encaisse 494 points (record de franchise), et les Bucs enchaînent une série de neuf défaites pour terminer à 4-12. Morris est pointé du doigt pour ne pas avoir su contrôler et canaliser ses jeunes joueurs, et il est démis de ses fonctions. Pour le remplacer, la franchise engage le remuant coach de Rutgers, Greg Schiano.

En 2012, l’équipe ajoute le coureur Doug Martin et le Linebacker Lavonte David ; elle réussit également le gros coup de la Free Agency en signant le receveur des Chargers Vincent Jackson. Les trois joueurs vont être les fers de lance, des deux côtés du ballon, du redressement des Bucs. Schiano n’a pas peur de créer la polémique lorsqu’il demande à ses joueurs de foncer sur un Quarterback qui est en victory formation, mais sa méthode a du bon, surtout en attaque : Freeman fait moins d’erreurs (même s’il est toujours inconstant), bien assisté par le duo Jackson-Williams, alors que Doug Martin explose pour presque 2000 yards et 12 touchdowns en cumulé. C’est la défense qui pose plus de problèmes et qui limite les Bucs à un record de 7-9.

L’année 2013 attend la confirmation d’une progression à Tampa Bay, et pour cela l’équipe réalise un nouveau gros coup en Free Agency en signant le futur Hall Of Famer Cornerback des Jets Darrelle Revis, ce qui aide à contrebalancer la perte du fidèle Ronde Barber qui prend sa retraite après 16 années chez les Bucs. Mais cette saison pleine d’espoir est une catastrophe absolue : l’équipe est frappée par un type particulièrement résistant de staphylococque doré, des rumeurs sur la santé et l’éthique de travail douteuse de Josh Freeman fuitent alors qu’il est destitué de son titre de capitaine, les éléments partis réussissent mieux qu’à Tampa Bay, ceux qui viennent se plantent comme Revis à qui on demande de jouer dans un schéma qui n’est pas son fort, plusieurs blessures affaiblissent l’effectif (Martin, Williams) et enfin la méthode Schiano semble avoir fait son temps auprès des vétérans. C’est une terrible saison à 4-12 qui coûte sa place à Freeman, qui a été libéré au milieu de la saison, au Head Coach Greg Schiano et au General Manager Mark Dominik.

Malcolm Glazer
Malcolm Glazer

2014 démarre avec la triste nouvelle de la mort de Malcolm Glazer, celui grâce à qui le trophée Lombardi est venu à Tampa Bay ; la franchise passe sous le contrôle de sa famille. Cette année marque également le début des nouveaux uniformes dessinés par Nike, et du duo formé par Jason Licht et Lovie Smith, l’ancien Head Coach des Bears. Les deux ne vont pas tarder à marquer la Free Agency par un ménage drastique dans l’effectif, avec notamment les départs de Revis ou de Williams et les arrivées du Defensive End des Bengals Michael Johnson ou du Cornerback des Titans Alterraun Verner ; la draft, elle, apporte le sensationnel receveur Mike Evans. C’est le Quarterback Josh McCown qui prend les rênes de l’attaque, mais l’escouade subit un coup dur quand son nouveau Coordinateur, Jeff Tedford, doit se faire opérer du coeur et renoncer à son poste. Si on ajoute toutes les pièces mouvantes et le temps d’adaptation, la franchise connaît une année misérable à 2-14, avec une attaque tout juste réveillée par le duo Jackson-Evans, le premier de la franchise à 1000+ yards chacun.

Mais il faut trouver un Quarterback du futur pour profiter de ce duo. Les Buccaneers vont le choisir avec le #1 à la draft suivante.

 

Si le rookie ne marche pas, faites venir la légende (2015-2022)

 

Malgré le suspens préservé jusqu’au bout avant le début du premier tour de la draft, le consensus est que Tampa Bay a jeté son dévolu sur le Quarterback de Florida State, Jameis Winston, plutôt que son compère d’Oregon, Marcus Mariota. Cela se vérifie rapidement et le joueur signe même son contrat dès le soir du premier tour. L’arrivée de Winston coïncide avec une résurgence du jeu au sol grâce à la ligne et Doug Martin, et le rookie fait une saison prometteuse. Malheureusement, la défense reste toujours un point de contention malgré Gerald McCoy ou Lavonte David, mais au moins l’équipe poste un 6-10 encourageant. Néanmoins, cela ne semble pas suffisant pour l’organisation qui licencie Lovie Smith après seulement deux ans, promouvant le Coordinateur Offensif Dirk Koetter à sa place.

La saison 2016 ne démarre pas de bonne manière à 3-5, avec une défense qui plie et une attaque, touchée par les blessures, qui devient le Winston&Evans Show. Mais l’escouade menée par le Linebacker Kwon Alexander et le Free Agent Cornerback Brent Grimes prend son essor en deuxième partie de saison et les Bucs remportent quelques victoires de rang ; le début de saison et les manques finissent par les plomber à 9-7 et ils ratent les playoffs, mais on sent que l’équipe va dans la bonne direction avec cette première saison positive depuis 2010.

Malheureusement, 2017 ne confirme pas ce fait : malgré la venue du receveur DeSean Jackson, les Bucs restent trop limités par ailleurs (manque de pass-rush/couverture – jeu au sol déficient) et prennent de plein fouet le renforcement de la NFC South qui envoie trois équipes en playoffs. Ils payent également la décision délirante d’avoir drafté un Kicker au deuxième tour en 2016, Roberto Aguayo, qu’ils libèrent ; ils terminent à 5-11. 2018 est un vrai tourniquet au poste de lanceur entre Winston et Ryan Fitzpatrick, chacun alternant le bon et le catastrophique : finalement Winston reprend la main et finit une saison où l’attaque surnage mais la défense coule suite aux blessures, et ce malgré la venue de Jason Pierre-Paul pour aider le pass-rush. C’est un nouveau résultat de 5-11 qui coûte sa place à Koetter ; il est remplacé par l’ancien Head Coach des Cardinals, Bruce Arians.

Avec la mentalité de « bombardier aérien » d’Arians et une telle pléthore de receveurs (même si Jackson repart à Philadelphie), ce n’est pas une surprise de voir Winston devenir le premier Quarterback des Buccaneers à dépasser 5000 yards (5109) et 30 touchdowns (33) sur une saison en 2019 ; mais connaissant le joueur, ce n’est pas non plus une surprise de le voir être le premier Quarterback de NFL à atteindre au moins 30 touchdowns (33) et 30 interceptions (30), établissant au passage un record avec 7 interceptions remontées pour un touchdown. C’est dommage car la défense semble avoir trouvé son rythme avec la draft du premier tour Linebacker Devin White qui remplace Alexander parti en Free Agency, et ce même si l’emblématique Gerald McCoy est parti. Tampa Bay poste un bilan de 7-9 qui pourrait bien annoncer des choses meilleures.

Mais cela devra venir avec un autre leader offensif, car Winston est finalement libéré : si on peut arguer qu’il n’a pas toujours été aidé par le jeu au sol et la défense, il n’a jamais réussi à limiter les ballons perdus. Alors qui pour le remplacer ? Rien de bien extraordinaire : juste celui que beaucoup présentent comme le meilleur Quarterback de l’histoire, et ce même s’il a 43 ans ; et il parvient même à attirer son ancien futur Hall Of Famer Tight End hors de sa retraite.

Le début de l’exercice 2020 n’est pas évident, car Tom Brady a besoin de temps pour se familiariser avec ses coéquipiers après l’intersaison tronquée par le COVID-19 ; le #12 arrive même à en oublier de compter jusqu’à 4 tentatives dans le dernier drive contre Chicago. Mais la défense devient un monstre renforcé par le deuxième tour Safety Antoine Winfield Jr, alors que le premier tour Offensive Tackle Tristan Wirfs s’ancre de suite à droite sur la ligne. Cela permet à Tampa Bay de finir en trombe, de poster 11-5, de se qualifier en tant que Wild Card, puis de disposer successivement de trois champions de division : Washington 31-23 dans un match tendu, New Orleans 30-20 grâce à l’énorme effort défensif en 4e quart-temps, et surtout Green Bay 31-26 malgré les erreurs de Brady qui lance 3 INTs. 18 ans après, c’est un retour au Super Bowl, à une marche de réussir ce pari fou.

https://ca-times.brightspotcdn.com/dims4/default/77c8208/2147483647/strip/true/crop/3398x2265+0+0/resize/1200x800!/quality/75/?url=https%3A%2F%2Fcalifornia-times-brightspot.s3.amazonaws.com%2F54%2Fc5%2F0d4884f64c6e9ba7f816294956e0%2Fchiefs-buccaneers-super-bowl-football-97644.jpgSuper Bowl LV met aux prises les Bucs avec les champions sortant, les Chiefs. Si ces derniers sont logiquement favoris, à l’instar de Green Bay ils ont eu le malheur de perdre leur Left Tackle sur blessure peu de temps avant, et face au pass-rush de Tampa c’est un grand danger. Cela va rapidement se confirmer : après un début de match équilibré, Patrick Mahomes passe son temps à courir pour sa vie alors que Brady est mieux protégé. L’écart grandit inexorablement et les Bucs finissent par l’emporter 31-9 ; le #12 remporte son 5e titre de MVP du Super Bowl, mais c’est surtout la défense qui a fait une saison époustouflante ; elle a permis à Tampa Bay de rejoindre la courte liste des équipes championnes sans remporter leur division (les derniers en date étant Green Bay en 2010).

Tampa Bay réussit l’exploit de reconduire ses 22 titulaires pour la saison suivante, et les rêves de doublé n’ont jamais été aussi élevés pour un champion en titre. La saison va se dérouler sans accroc majeur sur le terrain, même si les blessures ont fait quelques dégâts sur la ligne offensive ou en couverture : l’attaque (derrière un Brady à 5316 yards et 43 touchdowns) ainsi que la défense continuent de dominer. Cependant, ces maudits Saints trouvent encore la clé (deux défaites), ce qui empêche les Bucs de finir en tête de la conférence, et il y a ces épisodes totalement délirants avec le receveur Antonio Brown, signé l’année précédente : non content d’avoir falsifié son passe sanitaire, il est réintégré dans l’équipe pour au final piquer sa crise en plein match contre les Jets, enlever son uniforme et sortir via la zone d’en-but en faisant le spectacle.

Tampa Bay poste un bilan de 13-4 et fait un match sérieux en Wild Card contre Philadelphie, l’emportant 31-15. La franchise reçoit les Rams en Divisional Round, et cela commence très mal : Los Angeles enchaîne les drives et les points pendant 38 minutes, menant 27-3. Brady construit un de ces retours dont il a le secret, ramenant son équipe à égalité à 42 secondes de la fin, mais un blitz très dangereux sur le dernier drive permet à Cooper Kupp de passer derrière la défense pour un gros gain de 44 yards. Cela met en place le Field Goal de la victoire des Rams, 30-27.

Quelques mois après cette défaite rageante, Arians décide de passer la main à son Coordinateur Défensif, Todd Bowles ; il ne prend pas sa retraite mais devient consultant pour le club. De son côté, Brady annonce un temps sa retraite, mais il se ravise et rempile pour une saison de plus. Malheureusement, comme cela arrive parfois, c’est la saison de trop : le jeu au sol reste trop peu utilisé, forçant Brady à établir un record NFL avec 490 passes complétées sur 733 passes tentées, la défense redescend un peu sur terre et les blessures n’arrangent rien. Une NFC South très serrée permet à Tampa de remporter le titre mais c’est avec un bilan négatif de 8-9 ; sans surprise, les Bucs perdent 31-14 en Wild Card contre Dallas, et cette fois Brady tire définitivement sa révérence.

 

Et maintenant ? (2023)

 

La franchise de Floride se tourne vers un ancien premier tour de draft pour remplir le vide laissé par le nouveau retraité : Baker Mayfield pose ses valises pour un contrat d’un an ; il espère relancer sa carrière après son éviction de Cleveland. La défense donne de vrais signes de souffrance, encaissant yards et autorisant des conversions de troisième tentative, mais elle tient contre la course et dans la zone rouge, limitant les points ; en attaque, Mayfield est logé à la même enseigne que Brady avec un jeu au sol trop limité malgré les efforts de Rachaad White, mais il relève magnifiquement le défi avec 4000+ yards et 28 TDs, bien aidé par Evans et sa dixième saison à 1000+ yards (!).

La NFC South frappe encore et les Bucs parviennent à remporter le titre de division en terminant à 9-8, ce qui leur offre la réception des champions NFC en titre en Wild Card : cependant, les Eagles sont plus que malades en cette fin de saison et ils se font pulvériser 32-9 dans un match plein des locaux, des deux côtés du ballon. La marche est un peu trop haute en Divisional Round avec une défaite 31-23 à Detroit, mais c’est positif dans l’ensemble.