Fiche Franchise : Seattle Seahawks

500-Seahawks

 

Présentation

 

Généralités

 

Création 1974
Division NFC West
Stade Lumen Field
Propriétaire Succession de Paul Allen
Président Chuck Arnold
Manager Général John Schneider
Head Coach Mike Mcdonald
Titres 1 Super Bowl (2013)
Site Internet http://www.seahawks.com/

 

Introduction

 

Les Seahawks ou « Hawks » sont basés à Seattle, dans l’état de Washington. Ils sont arrivés dans la ligue comme franchise d’expansion en 1976, en même temps que les Tampa Bay Buccaneers. Le club est apparu en NFC West pendant un an avant de partir en AFC West ; l’arrivée de Houston lui a permis de retourner en NFC West en 2002.

Les Hawks ont connu plusieurs périodes de succès : celle dans les années 1980 n’a rien donné, mais celle dans les années 2000 a apporté trois participations au Super Bowl (2005, 2013, 2014) pour une victoire.

 

Uniforme et Mascottes

 

Les Seahawks utilisent les couleurs bleu marine, vert et gris.

  • – Tenue couleur : maillot bleu – numéro gris – pantalon bleu – socks bleu.
  • – Tenue blanche : maillot blanc – numéro bleu – pantalon gris – socks bleu.
  • – Tenue alternative : maillot gris – numéro bleu – pantalon gris – socks bleu.

Les Seahawks ont deux mascottes : Blitz, un faucon anthropomorphique qui porte le maillot #0, et Taima, un vrai faucon qui survole le stade avant les matchs.

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Membres du Hall Of Fame

 

1995 – Steve Largent
2012 – Cortez Kennedy
2014 – Walter Jones
2017 – Kenny Easley

 

Numéros retirés

 

12 – Fans (12th Man)
71 – Walter Jones
80 – Steve Largent
96 – Cortez Kennedy

 

Stade

 

Les Seattle Seahawks jouent au Lumen Field.
Il a été inauguré le 28 Juillet 2002.
Il contient 67.000 places.

 

L’histoire de la franchise

 

Sommaire

 

  1. La NFL arrive dans le Pacific Northwest (1974-1975)
  2. Zorn & Largent (1976-1982)
  3. Knox et les premiers playoffs (1983-1989)
  4. Une décennie décourageante (1990-1998)
  5. Holmgren & Hasselbeck redonnent des couleurs (1999-2005)
  6. La fin de l’ère Holmgren (2006-2010)
  7. Carroll et Schneider portent Seattle au sommet (2010-2013)
  8. L’occasion manquée (2014-2018)
  9. La fin d’une époque (2019-2023)

 

La NFL arrive dans le Pacific Northwest (1974-1975)

 

Pour mettre fin à la guerre d’enchères qui risque de détruire les deux ligues concurrentes, la NFL et l’AFL décident de fusionner à partir de la saison 1970. Une des conditions à cette fusion, c’est que la nouvelle ligue créée s’étende à d’autres marchés : il y a actuellement 24 équipes en cumulé ; il faut atteindre 26 en 1969 et 28 dans les années 1970. Lorsque la fusion à lieu, il faut donc trouver deux marchés pour implanter les nouvelles franchises.

Dès 1972, dans la ville de Seattle, Herman Sarkowsky (philanthrope travaillant dans l’immobilier et possédant des écuries) et David « Ned » Skinner (philanthrope héritier d’une compagnie de transport maritime) décident de monter un groupe avec des associés, le Seattle Professional Football Inc. Le groupe a des atouts de taille : il s’allie avec la grande famille Nordstrom spécialisée dans la mode, la NFL n’a pas encore exploré le nord-ouest des États-Unis, la ville construit le Kingdome pour accueillir les matchs, et Sarkowsky n’en est pas à son coup d’essai puisqu’il a déjà fondé la franchise de NBA des Portland Trail Blazers. C’est donc logiquement qu’en décembre 1974, le commissioner de la NFL Pete Rozelle et Lloyd W. Nordstrom signent l’accord de création d’une franchise NFL à Seattle.

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Nordstrom, Rozelle et Sarkowsky

Nordstrom en devient son premier propriétaire, et il lance immédiatement la recherche du reste de l’organisation. John Thompson est désigné General Manager, et il engage un assistant des Vikings du Minnesota, Joe Patera, comme Head Coach. Entre temps, un concours a été lancé pour le nom de l’équipe, et « Seahawks » l’a emporté : c’est un nom qui commence par la même syllabe que celui de la ville et qui colle parfaitement avec la proximité de l’océan Pacifique ; en français le balbuzard pêcheur serait l’oiseau le plus proche de la dénomination « Seahawk ». La franchise n’a plus qu’à trouver les joueurs pour démarrer sa première saison en 1976, qu’elle va passer dans la NFC West avec San Francisco, Los Angeles, Atlanta et New Orleans.

Malheureusement, avant même le premier match, une tragédie frappe la franchise quand Lloyd Nordstrom décède d’une crise cardiaque en janvier 1976 ; il ne verra jamais jouer l’équipe qu’il a aidée à bâtir et qui commence à recruter ses joueurs dans une draft d’expansion. C’est en général une draft faite de joueurs moyens, et il n’y a pas de stars en devenir dans le lot. En fait, c’est plutôt en attendant sagement les matchs de pré-saison que les Seahawks font leurs deux meilleures acquisitions : les Cowboys viennent de libérer un Quarterback, et les Oilers vont libérer un receveur. Les Hawks signent le premier et offre un huitième tour de l’année suivante à Houston pour le second.

C’est la naissance d’un duo inséparable qui va enchanter les fans de Seattle pendant quelques années.

 

Zorn & Largent (1976-1982)

 

Le Quarterback gaucher insaisissable Jim Zorn et le futur Hall Of Famer receveur Steve Largent commencent leur partenariat à Seattle ; ils sont assistés par le rookie coureur Sherman Smith. Néanmoins, comme souvent avec les franchises d’expansion, les débuts sont très difficiles : les Seahawks doivent attendre le match des nouvelles franchises contre Tampa Bay pour emporter la première victoire de leur histoire ; ils terminent 2-12 en 1976. Les Buccaneers partent ensuite en NFC Central et les Seahawks en AFC West ; cet échange est prévu et doit ainsi permettre à chacune des deux nouvelles franchises d’affronter toutes les équipes NFL au moins une fois en deux ans.

SteveLargentZornAu niveau du classement général, Seattle termine devant Tampa Bay et reçoit ainsi le deuxième choix de la draft 1977 ; l’organisation tente un nouveau coup de poker en échangeant leur premier tour contre celui des Cowboys plus trois choix de deuxième tour. Cette décision se révèle être désastreuse car les Cowboys choisissent le futur Hall Of Famer coureur Tony Dorsett alors que les Hawks, même s’ils choisissent un bon Tackle avec Steve August, se contentent de trois joueurs moyens au second tour. Pour compliquer la situation Zorn se blesse pendant la saison, mais malgré une des pires défenses de la ligue l’année se termine sur un meilleur record de 5-9.

En 1978, l’équipe ajoute le Linebacker Keith Butler ainsi que le Defensive Back John Harris. Elle parvient enfin à poster un record positif à 9-7 derrière un Zorn qui lance 3000+ yards et un Steve Largent qui dépasse les 1000 yards en réception ; cela permet à Joe Patera d’être élu Coach Of The Year. Le club va confirmer sa bonne santé en 1979 avec un nouveau 9-7 grâce à un duo Zorn-Largent de plus en plus efficace.

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Kenny Easley

L’équipe continue de trouver de bons joueurs à la draft avec le Defensive End Jacob Green, mais la défense continue d’être une passoire qui encaisse trop de points, et l’attaque n’arrive pas à suivre avec la blessure de Sherman Smith ; malgré un bon départ à 4-3, les Hawks s’écroulent et finissent par neuf défaites de suite pour poster un terrible 4-12. En 1981, l’équipe choisit le futur Hall Of Famer Safety Kenny Easley à la draft, mais quelque chose semble cassé en attaque ; malgré une belle saison de Largent (la quatrième de suite à 1000+ yards), Zorn se blesse et doit être remplacé par le non-drafté Dave Krieg. Même si Krieg fait un bon intérim, la franchise termine à 6-10.

1982 amène un autre Defensive End à la draft, Jeff Bryant, un Defensive Tackle non-drafté Joe Nash, et surtout la grève des joueurs. Au moment où la grève commence, après deux défaites, Patera est finalement renvoyé par l’organisation, remplacé par le Coordinateur Défensif Mike McCormack ; l’équipe poste un record de 4-5 alors que Krieg commence à mieux jouer que Zorn.

Pour la saison suivante, le club décide d’aller chercher un spécialiste en retournement de situation : l’ancien coach des Rams et des Bills, Chuck Knox. Il va de nouveau faire marcher sa magie à Seattle.

 

Knox et les premiers playoffs (1983-1989)

 

Seahawks-ChuckKnoxConnu comme un adepte du jeu équilibré, sachant utiliser la passe ou de jeunes rookies au sol comme il l’a déjà fait avec Eric Dickerson ou Joe Cribbs, Knox voit qu’il a déjà ce qu’il faut à la passe ; il se met en tête de dénicher son rookie coureur, et il le trouve à la draft 1983 en la personne de Curt Warner. Zorn décline définitivement pendant la saison, et Krieg devient le titulaire alors que Warner court pour 1449 yards et 13 touchdowns. La franchise revient à son meilleur record historique de 9-7, mais cette fois c’est suffisant pour les playoffs !

Le premier match de playoffs des Seahawks est un Wild Card Round à domicile contre les Broncos de Denver, remporté aisément 31-7. Arrive alors une curiosité du règlement : étant quatrième de la conférence, Seattle doit normalement affronter le premier de la conférence en Divisional Round, mais ce sont les Los Angeles Raiders, qui sont dans la même division ; or une règle de l’époque stipule que les équipes d’une même division ne peuvent s’affronter pour ce tour. Seattle doit donc se déplacer chez le deuxième de conférence, les Dolphins ; la franchise s’en sort de nouveau 27-20 grâce à un gros dernier quart-temps, se qualifiant ainsi pour sa première finale de conférence AFC ! Les Seahawks vont enfin pouvoir affronter les Raiders à Los Angeles, mais ils commettent trop d’erreurs et sont battus 30-14.

En 1984 l’équipe continue d’essayer d’améliorer la défense avec la sélection du Linebacker Fredd Young, et l’unité semble enfin redresser la tête. Malheureusement, c’est l’attaque qui menace de s’effondrer quand Warner se blesse au genou lors du premier match et doit rater le reste de la saison. Néanmoins, c’est à ce moment que Dave Krieg va prouver à Knox qu’il a fait le bon choix : il lance pour 3671 yards et 32 touchdowns alors que Largent accumule 1164 yards et 12 touchdowns. Avec le renouveau de la défense, Seattle fait la meilleure saison de son histoire à 12-4 ; Knox est nommé Coach Of The Year et Easley Defensive Player Of The Year. Les Seahawks prennent leur revanche sur les Raiders avec un gros match défensif pour gagner 13-7 en Wild Card, mais les Dolphins vont à leur tour prendre leur revanche avec une victoire 31-10.

La saison 1985 est des plus étranges : non seulement le retour de Warner ne permet pas à Seattle de capitaliser sur les années précédentes, mais l’équipe alterne deux victoires de suite et deux défaites de suite pendant toute la saison. Cela les mène logiquement vers un record équilibré à 8-8 décevant malgré les efforts de Krieg, de Warner qui revient à 1000+ yards, et de Largent qui fait sa meilleure saison à 1287 yards. En 1986, l’équipe sélectionne le coureur John Williams pour aider Warner, mais ce n’est pas suffisant : une mauvaise série en milieu de saison laisse Seattle à 10-6 et hors des playoffs pour un tiebreaker défavorable.

Seahawks-KriegWarnerSeattle veut retourner en playoffs en 1987, et pour cela la franchise continue sa moisson de Defensive Ends à la draft avec Tony Woods. Avant même le début de la saison, la chance semble tourner en la faveur de la franchise de l’état de Washington : elle gagne une loterie qui lui donne le droit de choisir en premier dans la draft supplémentaire, qui regroupe des joueurs n’étant pas éligibles pour la draft normale. Les Seahawks se jettent alors sur le Linebacker Brian Bosworth, vainqueur de plusieurs récompenses défensives en NCAA mais complètement barré : il crée le personnage du Boz, a une coupe de cheveux improbable, est connu pour avoir ouvertement critiqué la NCAA, a été viré de son campus pour un test anti-drogue raté, a envoyé des lettres à certaines franchises pour leur dire de ne pas le drafter, arrive à son premier entraînement en hélicoptère, fait des publicités pour déodorants, etc.

Il n’arrivera jamais à égaler cette image de superhéros qu’il veut se donner (poussant certains à le mettre dans la catégorie des plus gros busts de l’histoire), même s’il est loin d’être mauvais. Il aide en tout cas l’équipe à finir à 9-6 lors d’une saison tronquée par la seconde grève des joueurs ; Seattle se qualifie en playoffs alors que Steve Largent établit le record de réceptions en carrière. Le Wild Card Round oppose les Hawks aux Oilers de Houston dans un match tendu : le match va en prolongations à 20-20. Une passe du Quarterback de Houston Warren Moon est alors déviée et Fredd Young plonge pour l’intercepter, semblant bien attraper la balle ; il subsiste néanmoins un doute et le juge vidéo préfère dire que la balle a touché le sol, ce qui donne une passe incomplète. Cette décision controversée permet aux Oilers de continuer le drive et de l’emporter 23-20.

L’organisation voit du changement en 1988 : à la tête de l’équipe, les promoteurs immobiliers Ken Behring & Ken Hoffman rachètent la franchise à la famille Nordstrom. Sur le terrain, l’arrivée du Defensive Back Dwayne Harper doit aider la défense et celle du receveur Brian Blades doit assister un Largent présent depuis 12 ans ; le grand receveur en profite pour battre le record de yards sur réception en carrière. L’équipe subit un coup dur avec la blessure à l’épaule de Krieg, mais il revient à temps pour permettre aux Hawks de terminer 9-7 et d’aller en playoffs. Malheureusement, l’équipe va être étouffée en attaque par la défense des Bengals de Cincinnati dans le Wild Card Round ; malgré un retour en fin de match, Seattle s’incline 21-13.

Le Tackle Andy Heck est drafté au premier tour de 1989 alors que l’ancien coach des Raiders Tom Flores est nommé président et General Manager de l’équipe. Les Seahawks doivent faire sans Largent une partie de la saison, mais il réussit néanmoins à être le premier receveur à atteindre la barre des 100 touchdowns. A la fin d’une médiocre saison de Seattle à 7-9, Steve Largent prend sa retraite en étant le meilleur receveur de l’histoire en réceptions, yards et touchdowns. L’année 1989 voit du changement à plus d’un titre, puisque Curt Warner est envoyé aux Rams pour une dernière saison en NFL, Bosworth voit sa courte carrière interrompue par une blessure à l’épaule, et Dave Krieg ne rajeunissant pas, il va falloir bientôt lui trouver un successeur.

Bref, les Seahawks se retrouvent à l’orée des années 1990 avec de sérieuses questions sur leur avenir. Les réponses ne vont pas forcément leur plaire, surtout lorsqu’ils vont enchaîner les ratés au poste de Quarterback pour finir par drafter un bust majeur.

 

Une décennie décourageante (1990-1998)

 

Seahawks-CortezKennedyPourtant, la décennie commence parfaitement bien pour Seattle, puisqu’à la draft de 1990 ils choisissent le futur Hall Of Famer Defensive Tackle Cortez Kennedy, le Linebacker Terry Wooden et le coureur Chris Warren. La défense s’améliore, mais l’attaque continue d’avoir du mal avec un Krieg qui se remet à lancer plus d’interceptions que de touchdowns. Néanmoins l’équipe parvient à se battre pour poster un record positif de 9-7, avec notamment une victoire de dernière seconde contre Kansas City ; malgré les sept sacks de Derrick Thomas sur Krieg (record NFL), le Quarterback évite le huitième de justesse et trouve son receveur pour le touchdown de la victoire 17-16. Malheureusement pour les Hawks, la division AFC West est forte, et ils ne peuvent aller en playoffs.

En 1991, il devient évident que Dave Krieg, malgré tous les bons services rendus à la franchise, est en fin de cycle. Les Seahawks sélectionnent Dan McGwire au premier tour pour le remplacer dans le futur, ainsi que le Defensive End Michael Sainclair et le Kicker John Kasay. La franchise continue de jouer un football moyen en attaque qui les place à 7-9 à la fin de la saison, et Chuck Knox retourne aux Rams de Los Angeles. Le club demande alors à son président-General Manager Tom Flores de reprendre sa carrière de coach.

En 1992, Flores décide d’envoyer Krieg aux Chiefs de Kansas City et d’installer McGwire en titulaire. C’est alors le début du carrousel, et les trois Quarterbacks de l’équipe vont avoir leur chance : malheureusement McGwire, Stan Gelbaugh et Kelly Stoufer vont s’avérer aussi ineptes les uns que les autres, l’attaque ne marque que 140 points en 14 matchs et Seattle fonce dans le mur avec le pire record de son histoire à 2-14. Le plus ironique est que l’équipe compte quand même le Defensive Player Of The Year dans ses rangs avec Cortez Kennedy, mais cela ne change pas qu’il faut absolument trouver une solution au poste de Quarterback pour stabiliser la franchise.

Cette solution, tout le monde pense qu’elle arrive à la draft de 1993. Il s’y présente deux Quarterbacks qui sont vus comme deux jeunes prospects solides autour desquels on peut bâtir une franchise : Drew Bledsoe et Rick Mirer. Mirer attire un peu plus l’attention des médias car, comme la légende Joe Montana, il est blond aux yeux bleus, talentueux et vient de Notre-Dame. Néanmoins, les Patriots de New England, qui choisissent avant Seattle, préfèrent prendre Bledsoe, ce qui permet aux Hawks de sélectionner Mirer. Dès son arrivée, Flores simplifie grandement le playbook offensif pour lui, et le rookie fait une saison remarquable où il lance plus de yards et avec un meilleur taux de complétion que Bledsoe. Cela permet à la franchise de revenir à 6-10 et de retrouver un peu d’espoir.

Mais le rêve va rapidement tourner court en 1994 : Mirer se montre incapable de sortir du playbook hyper-simpliste que Flores a mis en place pour lui, découvrant également un problème pour lancer précisément sur sa gauche ; les défenses vont rapidement profiter de ces deux faits pour le harasser. Cela menace de faire s’écrouler la franchise, au figuré tout du moins : au sens propre, une tuile acoustique tombe du Kingdome, forçant Seattle à jouer dans un autre stade. Heureusement pour l’attaque, Warren est toujours là pour courir 1000+ yards, mais ce n’est pas suffisant pour améliorer l’équipe malgré la draft du Defensive Tackle Sam Adams ou du Centre Kevin Mawae ; elle poste un autre 6-10. C’est la dernière saison de Flores en tant que coach, et il retourne à son poste de General Manager (le fils de Ken Behring, Dan étant le nouveau président) ; il est remplacé par le coach de l’Université de Miami, Dennis Erickson.

Il fait ce qu’il peut avec le problème Mirer qui empire en 1995, le Quarterback lançant 13 touchdowns et 20 interceptions ; pourtant la franchise a drafté de l’aide puisqu’elle a choisi le receveur Joey Galloway. Les efforts du rookie (1039 yards) et de Warren ainsi que ceux de la défense permettent au moins à l’équipe d’être à l’équilibre, 8-8, à la fin de la saison.

Les fans ont alors une autre mauvaise surprise après Mirer : début 1996, Behring annonce qu’il veut déménager la franchise de Seattle à Los Angeles (la ville vient de perdre l’année précédente les Rams ET les Raiders). Il utilise l’incident de la tuile tombée dans le Kingdome pour démontrer que le stade n’est pas sûr, notamment en cas d’un tremblement de terre. La proposition du propriétaire n’a pas de sens : non seulement elle est déboutée par des sismologues, mais en plus Los Angeles est encore plus exposée aux tremblements de terre que Seattle ; de plus, le bail qui lie les Hawks au Kingdome court jusqu’en 2005. Behring finit par déclarer forfait, déménage uniquement les bureaux à Los Angeles (l’équipe reste à Seattle) et songe fortement à vendre l’équipe.

Pendant ce temps la draft de 1996 apporte le Guard Pete Kendall et le Defensive Tackle Phillip Daniels, et Mirer est enfin mis sur le banc après 5 touchdowns et 12 interceptions, étant remplacé par John Friesz ; l’équipe termine la saison à 7-9. Rick Mirer est alors libéré à la fin de l’année, mais le plus incroyable est que Seattle réussit quand même à l’échanger contre un premier tour de draft aux Bears ; l’organisation de Chicago mettra une moitié de saison avant de comprendre son erreur. Mirer « jouera » pour deux équipes en deux ans ensuite avant d’arrêter sa carrière, de revenir en 2003 puis d’arrêter définitivement. Il va sans dire qu’il reste un des plus gros busts de l’histoire.

Walter JonesEn 1997, alors que le Safety Shawn Springs et le futur Hall Of Famer Tackle Walter Jones sont draftés, Behring concrétise la vente de l’équipe au co-fondateur de Microsoft, Paul Allen ; le nouveau propriétaire accepte à la condition qu’un nouveau stade soit construit. Dès l’arrivée d’Allen, Flores démissionne de son poste de General Manager, et Erickson se voit clairement indiquer qu’il faut que les résultats arrivent. C’est pour cela que l’équipe décide de « régler » le problème du poste de Quarterback en signant le vétéran de 41 ans Warren Moon. Ce dernier prouve qu’il a encore de beaux restes avec une saison à 3678 yards et 25 touchdowns, dont 15 pour un Joey Galloway toujours présent. L’attaque retrouve son lustre mais la défense a du mal à suivre, et l’équipe ne peut faire mieux que 8-8.

Pressés par le temps, les Hawks continuent de signer des gros noms avec les acquisitions du coureur des Eagles Ricky Watters et du Linebacker des Steelers Chad Brown. Moon ne peut rééditer sa saison à cause d’une blessure, et c’est le non-drafté sophomore Jon Kitna qui doit le suppléer. La franchise tente de survivre malgré cette perte, et elle se retrouve à 6-6 avant un match crucial contre les Jets à New York. Malheureusement Seattle va alors être victime du fameux Phantom Touchdown : les arbitres accordent le touchdown de la victoire 32-31 au Quarterback des Jets Vinny Testaverde alors qu’il a clairement été arrêté un yard avant l’en-but. Malgré les protestations des Hawks, le touchdown est entériné et cette défaite condamne leurs chances de playoffs, ce qui coûte sa place à Erickson ; l’équipe termine 8-8. Maigre consolation, cet événement sera une des principales raisons pour le rétablissement de la révision vidéo en 1999.

L’équipe cherche alors un homme capable d’assumer les rôles de General Manager et Head Coach, et elle trouve celui qui va ramener les Hawks sur le devant de la scène NFL : le Head Coach des Green Bay Packers, Mike Holmgren.

 

Holmgren & Hasselbeck redonnent des couleurs (1999-2005)

 

Une des premières décisions de Holmgren est de se séparer de Moon pour mettre Jon Kitna en titulaire. Le joueur répond plutôt bien dans la dernière saison au Kingdome, et la défense s’améliore également, ce qui mène les Hawks à un départ tonitruant à 8-2. Cependant cela ne dure pas et l’équipe glisse jusqu’à 9-7 ; même si elle parvient enfin à revenir en playoffs après 11 ans d’absence, cette dégringolade continue au Wild Card Round contre les Miami Dolphins avec une défaite 20-17 sur un touchdown au dernier quart-temps.

Néanmoins, l’arrivée de Holmgren ramène une certaine confiance chez les fans. Il fait parler sa science de la découverte de talent en choisissant le coureur Shaun Alexander et le receveur Darrell Jackson à la draft ; les deux doivent remplacer un Watters en fin de carrière et un Galloway parti aux Cowboys. Les Hawks déménagent au Husky Stadium de l’Université de l’état de Washington en attendant la construction de leur nouveau stade, et la saison 2000 prouve au coach-General Manager que Kitna ne sera pas suffisant pour passer au palier suivant : il fait une mauvaise saison et Seattle termine à 6-10.

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Mike Holmgren et Matt Hasselbeck

Holmgren décide donc de trouver son franchise Quarterback là où il sait qu’il y en a un : chez son ancienne équipe des Packers. Il récupère le remplaçant Matthew « Matt » Hasselbeck, l’installe titulaire, et signe le champion des Ravens Trent Dilfer comme assurance. C’est une bonne idée car la première année d’Hasselbeck n’est pas une réussite ; Dilfer sauve les meubles et Alexander commence à démontrer ses talents en courant pour 1318 yards et 14 touchdowns, grâce notamment au rookie futur Hall Of Famer Guard Steve Hutchinson qui démarre tous les matchs. Grâce à eux, l’attaque avance enfin et l’équipe revient du côté des records positifs à 9-7, même si c’est encore trop juste pour les playoffs.

En 2002, la franchise voit son paysage se modifier du tout au tout : elle peut enfin étrenner sa nouvelle enceinte, le Seahawks Stadium, un stade spécialement étudié pour renvoyer le bruit des tribunes vers le terrain et créer ainsi une ambiance infernale pour les adversaires. De plus, l’arrivée des Texans de Houston modifie l’organisation de la ligue : Seattle retourne en NFC West avec les 49ers de San Francisco, les Cardinals d’Arizona et les Rams de Saint-Louis. Holmgren titularise Dilfer au début de la saison, mais le Quarterback se blesse et Hasselbeck rentre pour un intérim qui montre sa progression ; pendant ce temps, Alexander terrorise les défenses adverses avec 1635 yards et 18 touchdowns en cumulé (course + réception). Néanmoins, tout cela reste encore trop juste et les Hawks n’arrivent pas à rester constants : cette saison est ponctuée par un 7-9.

Holmgren décide en 2003 de laisser le poste de General Manager à Bob Ferguson pour se consacrer uniquement au coaching. L’équipe drafte le Defensive Back Marcus Trufant, mais c’est en attaque que quelque chose se débloque enfin : Matt Hasselbeck semble avoir pris la mesure de son rôle. Alexander continue sa domination au sol et la défense relève la tête : les Hawks ont trouvé la bonne formule et terminent à 10-6, se qualifiant pour les playoffs. Le Wild Card Round promet d’être savoureux, puisque Seattle se déplace chez les Packers de Green Bay. Le match va en prolongations à 27-27 ; Seattle gagne le toss et un Hasselbeck confiant prononce dans le micro de l’arbitre : « nous voulons la balle et nous allons marquer ». Malheureusement pour lui, après un drive blanc de chaque côté, il se fait intercepter Al Harris qui court 52 yards tout droit pour un victoire 33-27 des Packers.

En 2004, Hasselbeck confirme qu’il s’installe au poste de Quarterback alors que Shaun Alexander continue d’augmenter ses stats (1866 yards et 20 touchdowns en cumulé). La défense lâche cependant beaucoup de points, ce qui provoque plusieurs avances dilapidées et plusieurs défaites. Les Hawks ne terminent que 9-7, mais ils sont les seuls avec un record positif de la NFC West, remportant donc la division. Seattle reçoit Saint-Louis en Wild Card Round, un match qui va être un microcosme de la saison : les Hawks mènent 20-17 au début du quatrième quart-temps, mais les visiteurs marquent dix points sans aucune réponse de l’attaque et les Rams l’emportent finalement 27-20.

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Shaun Alexander

La frustration est grande en 2005, et Mike Holmgren la cristallise sur sa personne. Pour essayer de dynamiser une faible défense, il drafte le Linebacker Lofa Tatupu, un choix qui va s’avérer payant. L’escouade défensive se met enfin au niveau de l’offensive, et le joueur de l’année est Shaun Alexander : avec l’aide du fullback Mack Strong, il établit le record de touchdowns au sol en une saison avec 27 (pour aller avec ses 1880 yards) ; il est nommé MVP et Offensive Player Of The Year. Hasselbeck ne lance que neuf interceptions, et la défense serre la vis pour compléter une saison excellente à 13-3. Il semble qu’enfin l’équipe peut aller loin en playoffs avec de la qualité des deux côtés du ballon.

Mais pour cela, il faut faire ce que Seattle n’a plus fait depuis 21 ans : gagner un match de playoffs. Le Divisional Round les oppose aux Redskins à domicile, et cela démarre mal avec une blessure rapide d’Alexander qui le force à rater le reste du match. Hasselbeck et la défense prennent le relais et les Hawks gagnent le match 20-10 ; cela les propulse en finale NFC, ce qui par ailleurs fait de Seattle la seule équipe à avoir atteint les finales des deux conférences. La franchise de l’état de Washington affronte les Panthers de Carolina : la défense intercepte deux fois le Quarterback adverse, Jake Delhomme, et les Hawks mènent 20-7 à la pause. Ils creusent l’écart par la suite pour l’emporter 34-14, et enfin accéder à leur premier Super Bowl !

Super Bowl XL se déroule à Detroit, et les Seahawks doivent affronter les Steelers de Pittsburgh qui cherchent leur premier titre depuis la dynastie des années 1970. Cette finale va être émaillée de diverses décisions controversées de la part des arbitres ; bien que les décisions vont aller dans les deux sens, les fans des Seahawks vont se sentir particulièrement lésés sur plusieurs points : le touchdown à la course du Quarterback de Pittsburgh Ben Roethlisberger accordé alors qu’il est très difficile de voir si le ballon a franchi la ligue, une interférence de passe offensive qui efface un touchdown de Seattle, un holding sifflé de Sean Locklear alors que le défenseur qu’il bloque est hors-jeu au départ de l’action, ou une pénalité pour « block trop bas » incompréhensible contre Hasselbeck. Pittsburgh l’emporte 21-10 et les Seahawks terminent leur saison avec énormément de frustration.

 

La fin de l’ère Holmgren (2006-2010)

 

L’équipe veut repartir du bon pied en signant le Linebacker des Steelers Julian Peterson et le receveur des Patriots Deion Branch, mais l’attaque est freinée par des blessures de Hasselbeck et Alexander ; l’équipe doit donc lutter pour gagner un second titre de division avec une victoire en dernière semaine. 9-7 est de nouveau suffisant dans la faible NFC West, et la franchise doit se déplacer à Dallas en Wild Card Round.

Seattle mène 21-20 à la fin de la rencontre, mais Tony Romo monte un drive qui met en place un Field Goal de 19 yards à une minute de la fin. Le Quarterback de Dallas, qui tient la balle pour son Kicker, n’arrive pas à positionner le cuir ; il tente de courir pour marquer un touchdown mais se fait plaquer avant et Seattle l’emporte sur cette fin improbable. En Divisional Round, la franchise doit aller à Chicago, et c’est un nouveau match tendu dans lequel Seattle est rejoint au score 24-24 dans le dernier quart-temps. Le match va en prolongations, mais la défense des Bears a le dessus et redonne la balle à son attaque qui score le Field Goal de la victoire 27-24.

En 2007, Seattle ajoute des défenseurs avec les drafts du Defensive Back Josh Wilson et du Defensive Tackle Brandon Mebane, ainsi que la signature du Defensive End des Falcons Patrick Kerney. Le vétéran Defensive End est celui qui a l’impact le plus immédiat dans l’escouade, alors qu’en attaque Shaun Alexander commence à marquer le pas avec sa charge de travail herculéenne depuis plusieurs années ; il est supplanté par Maurice Morris. Hasselbeck fait encore une belle saison et malgré un départ un peu lent, l’équipe termine avec un record de 10-6 et un nouveau titre de division.

Brandon Mebane
Brandon Mebane

Le Wild Card sera tranquille contre les Redskins au Qwest Field (le nouveau nom du Seahawks Stadium depuis 2004) avec une victoire 35-14. Seattle se déplace ensuite à Green Bay et profite de deux fumbles du coureur Ryan Grant pour mener très tôt 14-0, mais ils vont ensuite prendre la foudre du joueur qui score trois touchdowns sous une tempête de neige ; Seattle s’incline finalement 42-20.

Le grand changement de 2008 est double pour les Seahawks : Holmgren annonce que ce sera sa dernière saison à la tête de l’équipe, et il décide de libérer un Shaun Alexander usé ; il le remplace par le duo Julius Jones-T.J. Duckett. L’équipe ne va pas connaître de répit avec les blessures, surtout au poste de receveur : Deion Branch, Bobby Engram et Nate Burleson se blessent tour à tour, laissant Hasselbeck sans ressources. Le Quarterback lui-même finit blessé au dos et laisse sa place à Seneca Wallace. Dans ces conditions, la dernière année de Holmgren est un chemin de croix qui se termine à 4-12. C’est le coach des Defensive Backs de l’équipe, Jim L. Mora, qui reprend les rênes.

L’intérim de Mora ne va pas durer très longtemps, puisqu’il ne va durer que pendant une saison 2009 catastrophique sur tous les points. La seule bonne chose est la draft du Centre Max Unger pour le futur, mais pour le reste c’est une série de problèmes : Engram et Peterson partent à Detroit, Hasselbeck se blesse dès le début de la saison, Wallace a du mal, le Kicker Olindo Mare rate deux Field Goals contre Chicago qui déclenchent une déclaration incendiaire de Mora, lequel va également questionner la véracité de la blessure de son Centre Chris Spencer. C’est donc dans une ambiance délétère que la franchise poste un 5-11 indigent, et l’organisation n’a pas d’autres moyens que de renvoyer le coach impopulaire.

L’équipe a absolument besoin de retrouver un General Manager et un coach car les deux postes sont vacants en 2010. Elle va alors chercher du côté du football universitaire pour trouver celui qui va relancer la franchise et l’amener là où elle n’a jamais été.

 

Carroll et Schneider portent Seattle au sommet (2010-2013)

 

Seattle décide d’aller chercher un entraîneur de NCAA avec une expérience en NFL : le coach de USC Pete Carroll. Il a déjà coaché les Jets et les Patriots à la fin des années 1990, mais il était probablement trop jeune à l’époque et les deux expériences se sont mal finies. Il endosse également le rôle de General Manager, mais il engage un assistant pour le conseiller : le Directeur des Opérations liées au Football des Packers, John Schneider.

La première tâche du duo est la draft, et ils vont réussir leur coup : ils échangent avec Denver pour remonter dans le premier tour et choisir le Tackle Russell Okung, alors qu’ils ajoutent les Defensive Backs Earl Thomas & Kam Chancellor en défense. Ils font également une excellente acquisition avec le coureur punitif des Bills Marshawn Lynch, et ils se prémunissent d’une nouvelle blessure de Hasselbeck avec le Quarterback Charlie Whitehurst. C’est une bonne idée car le titulaire se blesse encore et Whitehurst doit tenir la baraque. L’équipe a du mal à marcher correctement avec toutes ces additions, mais elle profite encore une fois d’une NFC West historiquement faible ; à tel point que l’impensable arrive : Seattle affronte Saint-Louis pour le titre de la division alors que les deux équipes sont à 6-9. Les Hawks l’emportent 16-6 pour devenir le premier vainqueur de division avec un record négatif de l’histoire (7-9), un record peu enviable.

Autant dire qu’en Wild Card Round, on ne donne pas cher de la peau de Seattle quand le club reçoit les Saints de New Orleans qui ont fini 11-5. Mais la défense de New Orleans est suspecte, et l’attaque des Hawks prend feu : Hasselbeck lance quatre passes de touchdowns et Lynch court pour 131 yards, dont le fameux Beast Quake, une course de touchdown de 67 yards où il casse un nombre impressionnant de plaquages. Seattle l’emporte 41-36 et se déplace ensuite à Chicago. La revanche du Divisional Round de 2006 n’aura pas lieu, car Jay Cutler domine avec un touchdown à la passe et deux à la course pour une avance de 28-0 en troisième quart-temps. Seattle revient trop tard et doit s’incliner 35-24.

L’équipe décide d’aller de l’avant en 2011 : elle libère Hasselbeck et signe le Quarterback des Vikings Tarvaris Jackson au poste de titulaire. La défense continue de voir affluer les talents à la draft avec le Defensive Back Richard Sherman et le Linebacker K.J. Wright, ainsi que le non-drafté Defensive Back Brandon Browner. Le jeu de course de Lynch et la défense continuent de porter l’équipe, mais le jeu aérien n’est pas suffisant avec Jackson, et l’équipe ne peut que poster un 7-9 qui cette fois n’est pas suffisant pour les playoffs.

Pour combler le problème au poste de Quarterback en 2012, les Seahawks signent le remplaçant des Packers Matt Flynn. Il doit devenir le titulaire, mais il se fait littéralement voler la vedette pendant les camps par le troisième tour de la draft, Russell Wilson, qui démontre des capacités à courir et lancer remarquables ; à part lui, l’équipe a encore renforcé la défense à la draft avec le Linebacker Bobby Wagner. Au départ, la décision de Carroll de titulariser Wilson semble risquée, et le début de saison des Seahawks est moyen : l’équipe est à 6-5 avec notamment une victoire très controversée sur les Packers lors du Monday Night Football, le fameux Fail Mary qui a accéléré la fin du lockout des arbitres et le retour des titulaires.

Mais c’est à ce moment que Wilson confirme les bribes vues pendant la moitié de la saison : il mène plusieurs drives pour des victoires, et il prouve être le chaînon manquant pour la réussite de Seattle. La franchise enchaîne les victoires et termine à 11-5, se qualifiant pour les playoffs. Le Wild Card Round les oppose aux Redskins à Washington sur un terrain détrempé en piteux état. Les locaux prennent rapidement l’avantage 14-0, mais le Quarterback Robert Griffin III se blesse de nouveau à son genou et la défense des Hawks ferme la boutique ; Lynch court pour 132 yards et Seattle l’emporte 24-14. Le Divisional Round sera un match fou contre Atlanta où les Hawks font un retour monstre en dernier quart-temps : menés 27-7, ils passent devant 28-27. Les Falcons remontent rapidement le terrain et scorent un Field Goal ; malgré une dernière Hail Mary de Wilson, Seattle doit s’incliner 30-28.

Néanmoins, tout cela prouve que les Seahawks progressent d’année en année avec des jeunes joueurs talentueux un peu partout et un coach qui n’hésite pas à faire les choses à sa manière. L’équipe repart en 2013 avec la ferme intention de retourner au Super Bowl, et si l’attaque n’est pas toujours au rendez-vous malgré un Lynch surpuissant, c’est la défense qui fait régner la terreur dans les offensives adverses : elle termine en tête de la ligue avec 231 points encaissés, 4378 yards encaissés et 39 ballons volés ; c’est la première défense à réaliser cela depuis les Bears de 1985. L’arrière-garde est particulièrement remarquable, couvrant bien et frappant fort, gagnant le surnom de Legion Of Boom. L’équipe termine la saison en tête de la NFC avec un record de 13-3.

Seahawks-LegionOfBoom
Thomas, Chancellor, Sherman et Browner

En Divisional Round, Seattle reçoit New Orleans et semble maîtriser la situation en menant 16-0 au début du dernier quart-temps, mais les Saints reviennent dans la partie à 23-15 ; ils récupèrent même un onside kick pour un dernier drive. Mais la défense tient le coup et les Seahawks peuvent recevoir au CenturyLink leurs meilleurs ennemis depuis quelques années : les 49ers de San Francisco ; chaque match est un choc un peu d’un autre temps avec jeu au sol performant et défenses féroces. San Francisco fait la majorité du match en tête, menant 17-13 au début du dernier quart-temps, mais la défense des locaux ne laisse plus rien passer et l’attaque score dix points pour prendre l’avantage 23-17. Une dernière passe vers l’en-but des 49ers est déviée par Sherman et interceptée par Malcolm Smith, envoyant les Hawks à leur deuxième Super Bowl.

Super Bowl XLVIII se déroule à New York ; c’est le premier Super Bowl situé dans le nord du pays qui se joue dans un stade à ciel ouvert. Seattle y affronte les Broncos de Denver menés par Peyton Manning, promettant le duel classique de la défense féroce contre l’attaque explosive. Mais le match va tourner court : le premier snap du match des Broncos part au-dessus de la tête du Quarterback et termine en safety, ce qui est le prélude d’un match à sens unique. La défense de Seattle étouffe littéralement le MVP de la saison et les Hawks écrabouillent les Broncos 43-8 ; Malcolm Smith est nommé MVP de la finale avec une interception remontée pour un touchdown et un fumble récupéré.

Etant donné la jeunesse de l’effectif et le fait que le poste le plus coûteux en général, Quarterback, est occupé par un rookie toujours sur son premier contrat, rien n’empêche l’équipe d’espérer faire le doublé avec peu ou prou le même effectif… voire même établir une dynastie. Un playcall va changer tout cela.

 

L’occasion manquée (2014-2018)

 

Les Hawks repartent en campagne en 2014, et même s’ils doivent faire avec différentes blessures sur la ligne offensive et en défense qui les freinent un peu, ce n’est pas suffisant pour les empêcher de finir à 12-4 et de nouveau en tête de la conférence.

Le Divisional Round n’offre pas beaucoup de difficultés avec les Panthers de Carolina qui, ironie du sort, sont les deuxièmes champions de division avec un record négatif de l’histoire à 7-8-1 ; les Hawks s’imposent 31-17. Les Packers se déplacent ensuite au CenturyLink Field dans un match improbable : Wilson fait 56 minutes catastrophiques avec quatre interceptions, mais la défense permet à Seattle de rester dans le match en étant seulement mené 19-3. C’est alors que la réussite change totalement de camp : les Hawks scorent un touchdown, récupèrent l’onside kick et scorent un second touchdown avec une transformation à deux points rocambolesque pour passer devant 22-19. Green Bay égalise à 22-22 pour forcer la prolongation, mais le momentum est chez les locaux : les Hawks gagnent le toss et scorent le touchdown de la victoire 28-22 sur une passe de 35 yards de Wilson à Jermaine Kearse. Les rêves de doublé sont toujours en vie pour Seattle !

Super Bowl XLIX a lieu à Indianapolis, et les Seahawks s’apprêtent à affronter un autre futur Hall Of Famer Quarterback de l’AFC : Tom Brady et les Patriots de New England. Le premier quart-temps est sans points, mais les Hawks perdent le Cornerback Jeremy Lane sur une fracture du bras ; il jouait déjà parce que l’arrière-garde a connu d’autres blessures auparavant. Le score est de 14-14 à la pause, et Seattle pense faire le nécessaire en scorant dix points en troisième quart-temps pour mener 24-14, mais les blessures chez les Defensive Backs donnent l’opportunité à Brady de trouver ses receveurs pour scorer deux touchdowns, le dernier à deux minutes de la fin. Wilson lance alors un dernier drive avec notamment une bombe miraculeuse de 33 yards pour Kearse. Sur l’action suivante, Lynch est tout proche de l’en-but mais se fait plaquer à un petit yard, ce qui donne une 2e&1. Au lieu de renvoyer Lynch au feu si près de l’en-but, les Hawks appellent alors une passe : Wilson vise le receveur Ricardo Lockette qui semble ouvert, mais quand la balle arrive le Defensive Back Malcolm Butler arrache le ballon pour une interception cruciale. Une dernière péripétie voit Bruce Irvin être éjecté du terrain (une première dans un Super Bowl), et Seattle s’incline 28-24.

2015 est une saison qui démarre difficilement pour les Hawks : Chancellor fait un holdout et l’équipe n’est pas aussi efficace. En attaque, la ligne offensive continue d’être un vrai point noir, peu aidée par le départ de Unger échangé pour le Tight End Jimmy Graham, alors que la défense met un peu de temps à revenir à son vrai niveau. Mais Russell Wilson fait de nouveaux miracles, Lynch et le rookie non-drafté Thomas Rawls sont redoutables au sol, le receveur Doug Baldwin fait une énorme saison et l’escouade défensive redevient une machine infernale ; Seattle poste un bon 10-6 mais paye son début de saison moribond et perd le titre de division au profit d’Arizona. Ce sera également trop court en playoffs : après un Wild Card miraculeux où Seattle l’emporte 10-9 contre Minnesota suite à un Field Goal de la victoire manqué par les Vikes, les Hawks sont balayés en une mi-temps par Carolina 31-0 ; malgré un retour furieux, ils s’inclinent 31-24.

En 2016, l’équipe repart avec la même ossature, mais cette fois les blessures vont la rattraper : le remuant sophomore receveur et retourneur Tyler Lockett ainsi qu’Earl Thomas se fracturent la jambe ; le Defensive End Michael Bennett rate également une partie de la saison et Wilson lui-même est ennuyé par des blessures aux jambes. La ligne offensive continue d’être un énorme problème et la perte de Lynch freine le jeu au sol ; malgré tout cela, l’équipe se qualifie quand même en playoffs à 10-5-1. Si elle n’est pas assez affaiblie pour disposer des Lions 26-6 en Wild Card, elle ne peut survivre à un voyage chez les explosifs Falcons en Divisional Round. Un retour de punt jusqu’au touchdown du Free Agent et futur Hall Of Famer Devin Hester est annulé pour une faute, et Wilson prend un safety juste après ; cela lance définitivement Atlanta qui l’emporte 36-20.

De nouveau, en 2017, la franchise du nord-ouest voit son infirmerie se remplir en défense : Sherman et Chancellor terminent sur IR alors que Wagner se blesse un temps. L’attaque n’a toujours pas remplacé Lynch ou réglé les problèmes de lignes offensives malgré l’échange pour le Tackle Duane Brown, laissant Wilson à l’abandon. Le Quarterback continue de faire des miracles (il mène la ligue avec 34 touchdowns), mais il a désormais un contrat onéreux qui reflète cela ; la défense tient plus ou moins avec notamment l’ajout du rookie Cornerback Shaquill Griffin et le retour d’Earl Thomas, mais ce n’est plus la même équipe. Elle rate les playoffs à 9-7 pour la première fois depuis 2011 ; les départs de Sherman et Bennett semblent notifier la fin de la Legion Of Boom.

Le sentiment est renforcé quand Chancellor confirme que sa carrière est terminée suite à sa blessure, alors que Thomas engage un holdout, finit par venir jouer et part rapidement sur IR, très mécontent. On prédit donc une saison de transition pour Seattle, sans compter que la franchise apprend le décès de son propriétaire Paul Allen ; cela semble se vérifier avec un bilan de 4-5 après la Week 10. Cependant, elle finit en trombe sur un 6-1 et se qualifie en playoffs à 10-6 : cela est dû à un jeu au sol totalement retrouvé derrière une ligne compétente et le coureur Chris Carson (1151 yards et 9 touchdowns), ainsi qu’à une défense qui se remet rapidement des absences en couverture. Malheureusement, en Wild Card contre Dallas, le jeu au sol reste muet et malgré les exploits tardifs de Wilson, Seattle doit s’incliner 24-22.

Et les années suivantes ne vont qu’accentuer le fait que la génération dorée est sur le départ.

 

La fin d’une époque (2019-2023)

 

Sans surprise, Earl Thomas est libéré pendant l’intersaison 2019, mais les Seahawks réussissent un coup en échangeant pour l’ex-Texan Defensive End Jadeveon Clowney contre deux joueurs et un troisième tour de draft. En attaque, c’est au tour de Baldwin d’annoncer sa retraite, précipitant Lockett receveur #1 ; la draft du deuxième tour DK Metcalf est une aubaine pour Wilson qui peut aussi compter sur Carson pour l’assister au sol (1496 yards et 9 touchdowns). Malgré les blessures et une défense parfois en difficulté, Seattle se bat jusqu’au bout avec San Francisco pour la tête de la NFC West : les 49ers finissent par emporter le titre sur un plaquage à un centimètre de l’en-but à la dernière seconde de la dernière semaine ; les Hawks doivent se contenter d’un bilan de 11-5 et du seed #5. Ils ont la chance de rencontrer des Eagles encore plus décimés qu’eux en Wild Card et l’emportent 17-9, mais le Divisional Round contre les Packers s’avère trop compliqué et ils s’inclinent 28-23.

Seattle ne reste pas trop longtemps sans Safety All-Pro : l’échange pour l’ex-Jet Jamal Adams remet un gros coup de boost dans l’arrière-garde ; l’ex-Bengal Defensive End Carlos Dunlap arrive pendant la saison pour faire la même chose dans le pass-rush. En effet, la défense démarre trop doucement alors que l’attaque porte tout le poids via un Wilson en feu. Si la première escouade se reprend, la deuxième baisse de pied avec un playcall trop prévisible : le bon démarrage et la défense permettent de poster un bilan de 12-4, mais on se pose des questions. Elles sont malheureusement répondues par la négative lors du Wild Card contre les Rams : la pression des visiteurs est énorme, Wilson ne peut pas tout faire et une défense sur la pente descendante permet à Los Angeles de contrôler l’horloge et de l’emporter 30-20.

La saison 2021 marque définitivement la fin d’une époque : l’équipe termine au fond d’une NFC West très forte avec une équipe capable de gros coups mais qui a perdu toute constance dans ses performances ; la blessure de Wilson n’aide pas l’attaque malgré les efforts de Lockett ou du coureur Rashaad Penny. Le bilan de 7-10 n’est pas catastrophique mais il finit de faire comprendre qu’il faut tourner la page : le même jour, Seattle échange Russell Wilson à Denver et libère Bobby Wagner, les deux derniers représentants de l’âge d’or des Seahawks.

Les Hawks ne font aucun gros coup pour sécuriser un Quarterback : ils semblent se contenter de donner les clés, au moins pour 2022, à Geno Smith ; l’ancien bust des Jets a un peu navigué après sa libération et il est arrivé en 2019. Personne n’attend grand-chose de la franchise, surtout dans une NFC West où trois grosses équipes se trouvent aussi, ce qui rend la surprise d’autant plus forte : les chutes d’Arizona et des Rams sont en partie causées par une équipe de Seattle où Smith étonne, devenant un vrai leader offensif. Le rookie coureur Kenneth Walker est une force au sol alors qu’une défense inconstante profite de certaines arrivées comme un autre rookie, le cinquième tour Tariq Woolen. Le club est en course pour les playoffs et reçoit de l’aide des Lions qui éliminent les Packers dans le dernier match de la saison : ils retrouvent les 49ers en Wild Card Round et leur tiennent la dragée haute pendant une mi-temps avant de craquer ; ils s’inclinent 41-23.

2023 est l’année des retours : voilà que Bobby Wagner revient dans le Northwest, tout comme les défenseurs Jarran Reed ou Frank Clark, alors que la draft voit débarquer au premier tour le successeur de la Legion Of Boom, le Cornerback Devon Witherspoon, ainsi que le receveur Jaxon Smith-Njigba. Smith fait une saison un peu moins explosive mais il continue d’être sérieux ; même quand il est touché, Drew Lock (arrivé dans l’échange pour WIlson) mène l’équipe à la victoire. La défense est néanmoins une passoire au sol, ce qui précipite deux mauvaises séries en deuxième partie de saison : jadis 6-3, les Hawks tombent à 9-8 et cette fois les Packers ne leur font pas le même cadeau, leur volant la dernière place en playoffs.

C’est au terme de cette saison que le dernier bastion de l’âge d’or se met en retrait : Pete Caroll, 72 ans, reste dans l’organisation mais quitte ses fonctions de Head Coach, postant un bilan de 137-89-1 avec 11 saisons positives, 5 titres de division, 2 apparitions au Super Bowl et le titre en 2013. Il est remplacé par le Coordinateur Défensif des Ravens, Mike Macdonald ; l’ironie veut que l’entraîneur le plus âgé de NFL laisse la place à l’entraîneur le plus jeune (36 ans).