Fiche Franchise : Baltimore Ravens

500-Ravens

 

Présentation

 

Généralités

 

Création 1996
Division AFC North
Stade M&T Bank Stadium
Propriétaire Steve Bisciotti
Président Dick Cass
Manager Général Eric DeCosta
Head Coach John Harbaugh
Titres 2 Super Bowls (2000, 2012)
Site Internet http://www.baltimoreravens.com/

 

Introduction

 

Les Ravens sont basés à Baltimore, dans l’état du Maryland. Ils sont nés en 1996 lorsque le propriétaire des Cleveland Browns Art Modell a déménagé la franchise à Baltimore. L’équipe a alors rejoint l’AFC Central, puis l’AFC North lors du réalignement de 2002, avec notamment les « nouveaux » Browns.

Malgré leur courte histoire et un démarrage difficile, les Ravens ont réussi à pérenniser leur succès avec des apparitions régulières en playoffs ponctuées par deux participations au Super Bowl (2000, 2012) pour autant de victoires.

 

Uniforme et Mascottes

 

Les Ravens utilisent les couleurs pourpre, noir, or métallique et blanc.

  • Tenue couleur : maillot pourpre – numéro blanc – pantalon blanc – socks noir.
  • Tenue blanche : maillot blanc – numéro pourpre – pantalon noir – socks noir.
  • Tenue alternative : maillot noir – numéro blanc – pantalon noir – socks noir.

La mascotte des Ravens est « Poe », un corbeau anthropomorphique, nommé en l’honneur d’Edgar Allan Poe, le grand écrivain qui a vécu à Baltimore (et y est enterré). Il est accompagné de deux vrais corbeaux, Rise et Conquer.

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Membres du Hall Of Fame

 

2013 – Jonathan Ogden
2018 – Ray Lewis
2019 – Ed Reed

 

Numéros retirés

 

Les Ravens ne retirent aucun numéro officiellement, mais par respect pour la ville de Baltimore et les anciens Colts, aucun joueur ne porte le #19 de Johnny Unitas.

 

Stade

 

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Les Ravens jouent au M&T Bank Stadium.
Il a été inauguré le 6 Septembre 1998.
Il contient 71.008 places.

 

L’histoire de la franchise

 

Sommaire

 

  1. Une blessure de 12 ans (1984-1996)
  2. Des débuts difficiles (1996-1999)
  3. Une défense historique qui offre le titre (2000-2007)
  4. Harbaugh et Flacco amènent plus d’équilibre (2008-2012)
  5. Une défense toujours présente mais… (2013-2018)
  6. Baltimore frappe à la porte mais ne rentre pas (2019-2023)

 

Une blessure de 12 ans (1984-1996)

 

En 1984, Baltimore connaît un choc sportif énorme lorsque le propriétaire des Colts, Robert Irsay, déménage sa franchise à Indianapolis en pleine nuit du 29 mars. Après avoir traîné les pieds très longtemps sur le sujet d’un nouveau stade, la ville du Maryland se retrouve sans équipe de football professionnel. Malgré tous les recours judiciaires possibles, les Baltimore Colts disparaissent au profit des Indianapolis Colts.

La ville commence à explorer des pistes pour ramener la NFL en son sein, et il apparaît vite que la volonté d’expansion de la ligue en 1993 est la solution toute trouvée. Néanmoins, à l’époque le propriétaire des Redskins Jack Kent Cook réfléchit à déplacer sa propre franchise des Redskins à Baltimore, et pour ne pas froisser son ami, le commissioner Paul Tagliabue dirige le vote des propriétaires ailleurs que dans la cité (Charlotte et Jacksonville seront choisies). Malheureusement le déménagement des Reds n’a pas lieu, et la ville se retrouve le bec dans l’eau.

C’est ainsi que, malgré un accord trouvé avec les Colts pour remonter une franchise à Baltimore, le football professionnel ne revient pas de suite dans le Maryland. Il faudra attendre, ironie du sort, qu’une autre franchise soit en bisbille avec sa ville à propos de son stade pour que ce soit le cas.

MODELLEn 1995, le propriétaire des Browns de Cleveland Art Modell en a assez que la ville ne veuille pas remettre à neuf le stade de football alors que les autres franchises sportives de la cité de l’Ohio ont droit à leur nouvelle enceinte. Il décide donc de déménager l’équipe, et cherche des villes intéressantes. Pendant ce temps, Baltimore a essayé d’étancher sa soif de football en créant une équipe de Canadian Football League ; elle a même essayé de l’appeler les Colts, mais Irsay a menacé de faire un procès, et elle a changé son nom en Stallions. L’équipe est parvenue en Grey Cup, la finale du championnat de CFL, et les affluences ont démontré que les fans de la ville n’avaient rien perdu de leur ferveur pour le sport (même si les règles canadiennes sont légèrement différentes).

Si on rajoute l’histoire riche des Colts dans la cité du Maryland, Modell entame les discussions avec Baltimore : la ville est plus qu’heureuse de se porter volontaire, avec promesse de nouveau stade flambant neuf, même si l’équipe devra jouer au Memorial Stadium deux ans en attendant. Cleveland réagit comme Baltimore à l’époque avec procès sur procès, mais un accord est finalement trouvé avec la NFL : les Browns actuels partent à Baltimore avec toute l’organisation (le staff et les joueurs), mais le nom « Browns », l’histoire et les records restent à Cleveland. La ville va construire un nouveau stade pour la franchise des Browns qui reviendra comme une équipe d’expansion en 1999.

C’est la fête à « B’more » : 12 ans après, la blessure du déménagement sauvage des Colts peut commencer à cicatriser… même si l’histoire des Colts est partie à Indianapolis ; le grand Johnny Unitas dira d’ailleurs qu’il refuse d’être associé avec les Indianapolis Colts et veut être reconnu comme Colt de Baltimore, ce qui poussera la franchise du Maryland à ne pas donner son numéro #19 en son honneur.

 

Des débuts difficiles (1996-1999)

 

Il ne reste plus qu’à trouver une identité à cette équipe, car si le staff et les joueurs sont transférés de Cleveland, seul le nom reste vierge. Un concours est lancé avec plusieurs noms, et finalement c’est « Ravens » qui l’emporte pour une très bonne raison : le célèbre auteur Edgar Allan Poe a souvent vécu dans la ville (c’est là qu’il est enterré), et son poème le plus célèbre est The Raven (le corbeau). L’équipe décide donc de se nommer les Ravens de Baltimore, et de donner le nom de Poe à leur mascotte.

JonathanOgden
Jonathan Ogden

Modell s’occupe ensuite de ceux qui vont avoir à charge de regarder l’effectif et de l’améliorer. Il nomme pour cela l’ancien excellent Tight End et futur Hall Of Famer Ozzie Newsome, au poste de Directeur des Opérations liées au Football. Comble de l’ironie, il engage comme Head Coach quelqu’un qui a bien connu par les « deux » Colts, Ted Marchibroda, qui a entraîné l’équipe à Baltimore et à Indianapolis. Les deux hommes savent qu’ils ont quelques éléments de talent avec le Quarterback Vinny Testaverde, le Defensive End Rob Burnett, le Safety Eric Turner ou le Kicker Matt Stover ; ils vont renforcer l’équipe en faisant très fort dès leur première draft : ils sélectionnent deux Hall Of Famers avec le Tackle Jonathan Ogden et le Linebacker Ray Lewis.

Néanmoins, malgré cela la franchise lutte lors de sa première saison : si l’attaque est au niveau avec notamment un Testaverde très solide qui lance pour 4177 yards et 33 touchdowns, la défense est bien moins reluisante ; les Ravens remportent le premier match de leur histoire contre Oakland mais ils terminent à 4-12.

La franchise a bien compris qu’elle doit absolument amener du sang neuf dans l’escouade défensive, et elle va le faire sans attendre : la draft 1997 amène les Linebackers Jamie Sharper et Peter Boulware, qui viennent prêter main forte à Ray Lewis dans le coeur de la défense, alors que la Free Agency apporte les Defensive Linemen Tony Siragusa des Colts et Michael McCrary des Seahawks. L’unité commence à relever la tête, notamment grâce à Boulware qui est nommé Defensive Rookie Of The Year avec 11.5 sacks, mais c’est autour de l’attaque (Testaverde en tête) de patiner et Baltimore ne peut poster qu’un record de 6-9-1.

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Boulware, Lewis et Sharper

En 1998, les Ravens investissent leur tout nouveau stade, le M&T Bank Stadium, et ils signent le vétéran Safety et futur Hall Of Famer Rod Woodson pour continuer d’améliorer la défense. Testaverde part, remplacé par Eric Zeier puis Jim Harbaugh, mais malgré la draft du receveur-retourneur Jermaine Lewis et la présence du coureur Priest Holmes, l’attaque continue de plomber l’équipe. Baltimore termine à 6-10, et bien consciente que cet aspect doit être amélioré, la franchise remercie Marchibroda pour le remplacer par le Coordinateur Offensif des Vikings, Brian Billick.

Et pourtant, c’est bien la défense qui va voir une nouvelle arrivée de qualité avec le premier tour Defensive Back Chris McAlister à la draft. Tony Banks reprend le rôle de Quarterback et il semble que la mayonnaise ne prenne pas du tout en début de saison avec deux fois plus de défaites que de victoires. Néanmoins, la machine défensive commence véritablement à devenir monstrueuse, et quand l’attaque parvient enfin à trouver le rythme les Ravens finissent en trombe pour poster un record équilibré de 8-8 en 1999.

 

Une défense historique qui offre le titre (2000-2007)

 

A peine entrée dans l’année 2000, la franchise est secouée par un fait divers : Ray Lewis est arrêté avec deux amis pour meurtre et coups et blessures lors d’une bagarre suite à une fête pour le Super Bowl XXXIV. Il finit par accepter un arrangement d’un an de probation et une condamnation pour obstruction de la justice en échange d’un témoignage contre ses deux amis ; il reçoit également une amende de 250.000 dollars de la part de la NFL.

Ravens-JamalLewisSur le terrain, la quête de talent en attaque continue, et elle amène deux très bons joueurs : le rookie coureur Jamal Lewis, et le futur Hall Of Famer Tight End Shannon Sharpe en provenance de Denver. Ces deux pièces permettent enfin à l’offensive de faire le nécessaire pour être compétente malgré l’alternance entre Banks et Trent Dilfer au poste de Quarterback. C’est tout ce dont a besoin Baltimore, car l’escouade défensive, qui voit la signature du Defensive Tackle Mike Adams de Seattle, atteint des sommets encore jamais vus : elle n’encaisse que 165 points en 16 matchs, ce qui atomise le précédent record des Bears de 1986 avec 187 (et ce record est toujours d’actualité). Ray Lewis est nommé Defensive Player Of The Year, la franchise poste son premier record positif à 12-4, et surtout sa première accession en playoffs !

La domination défensive exceptionnelle va continuer en phase éliminatoire : en Wild Card, les Broncos sont étouffés 21-3. En Divisional Round, malgré 317 yards offensifs des Titans et une attaque des Ravens indigente qui ne gagne que 134 yards, Baltimore l’emporte 24-10 avec un touchdown sur retour de Field Goal contré et un sur retour d’interception. La finale AFC oppose Baltimore à Oakland, et encore une fois la défense fait le travail : 191 yards concédés et cinq ballons volés aux Raiders permettent aux Ravens d’accéder déjà à leur première finale !

Super Bowl XXXV se déroule à Tampa et met aux prises les Ravens avec les Giants de New York. L’attaque des Ravens montre ses limites mais la défense tient suffisamment pour lui permettre de créer l’écart, avant qu’elle ne domine définitivement les débats : les Giants ne scorent que sur un retour de kickoff (auquel Jermaine Lewis répond immédiatement derrière en plus), le Quarterback Kerry Collins est sacké quatre fois, et l’attaque perd cinq ballons. Dans un match sans suspense après la mi-temps, les Ravens l’emportent largement 34-7 et gagne leur premier titre. Pour marquer la domination de cette défense historique, Ray Lewis est nommé MVP du Super Bowl. Si c’est la liesse dans le Maryland, les fans des Browns sont atterrés : il n’a fallu que cinq ans hors de Cleveland à la franchise pour faire ce que les Browns n’ont jamais fait – aller au Super Bowl d’abord, et le remporter ensuite.

Malgré ce succès, Newsome sait que sa défense ne pourra pas toujours faire de miracles et qu’il a besoin d’un vrai Quarterback. Il essaie la piste de l’ancien Chief Elvis Grbac en 2001, mais l’attaque voit son pilier au sol Jamal Lewis blessé pour la saison, et encore une fois la défense va devoir faire le gros du travail. L’équipe parvient à s’en tirer avec un record à 10-6, mais cette fois la mécanique offensive va être trop lourde à porter : après une victoire en Wild Card 20-3 sur Miami, la défense rugueuse des rivaux Steelers est trop forte et Baltimore est éliminé 27-10.

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Ed Reed

2002 amène son lot de libérations de vétérans avec notamment les départs de Woodson et Sharpe, mais les Ravens retombent vite sur leurs (deux) pattes avec la draft du futur Hall Of Famer Safety Ed Reed au premier tour. Néanmoins, l’attaque n’est toujours pas réglée avec la titularisation du Quarterback Chris Redman (drafté au troisième tour en 2000), et c’est une saison décevante à 7-9.

En 2003, la défense continue d’être renforcée à la draft par les arrivées du Linebacker Terrell Suggs et du Defensive End Jarret Johnson, et l’attaque est confiée au rookie Quarterback Kyle Boller. Boller se blesse et il est remplacé par Anthony Wright, ce qui laisse l’équipe dans le flou au poste. Mais fort heureusement, elle a trois joueurs qui se distinguent par un titre individuel : l’Offensive Player Of The Year Jamal Lewis établit un record avec 295 yards au sol contre les Browns, et devient le cinquième coureur à passer la barre des 2000 yards sur la saison (2066, deuxième à l’époque derrière les 2105 d’Eric Dickerson) ; en défense, Ray Lewis gagne son second Defensive Player Of The Year et Terrell Suggs est nommé Defensive Rookie Of The Year. Tout cela permet à la franchise de poster une bonne saison à 10-6 qui lui ouvre la porte des playoffs ; néanmoins, les Titans musèlent Jamal Lewis et l’emportent 20-17 en Wild Card. Pendant ce temps, Modell vent la totalité de ses parts à Steve Bisciotti, qui a fait fortune dans les agences d’intérim.

Jamal Lewis se retrouve emmêlé dans des problèmes extra-sportifs et des blessures qui freinent sa saison 2004, ce qui, comme contre les Titans, fait ressortir tous les problèmes offensifs de l’équipe ; les Ravens ratent les playoffs à 9-7 et ont encore une fois survécu sur le dos d’une défense menée par un Ed Reed Defensive Player Of The Year avec neuf interceptions. En 2005 Boller n’arrive pas à s’améliorer, le rookie receveur Mark Clayton est trop juste et l’attaque patine encore plus ; quand la défense connaît elle aussi des blessures rédhibitoires, l’équipe replonge avec une fiche négative de 6-10.

Le poste de Quarterback continue de poser des soucis, et Boller est définitivement relégué sur le banc en 2006 avec la signature de l’ancien Titan Steve McNair. Comme toujours, Ozzie Newsome utilise la draft pour continuer à alimenter sa défense avec le choix du Nose Tackle Haloti Ngata. McNair apporte enfin un peu de qualité, Jamal Lewis reprend du poil de la bête, la défense continue de malaxer tout ce qui passe à sa portée, et l’équipe relève la tête avec le meilleur record de leur histoire à 13-3. Le duel avec les Colts en Divisional Round sera un âpre combat défensif, et malheureusement Baltimore reste trop court dans ce domaine, perdant dans un match sans touchdown 15-6.

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Terrell Suggs

En 2007, Jamal Lewis est envoyé à Saint-Louis et Willis McGahee est signé ; bien loin de son affreuse blessure universitaire, l’ancien de Buffalo va faire une très bonne saison à 1207 yards. Malheureusement, malgré la draft des excellents Guard Ben Grubbs et Tackle Marshal Yanda, le reste de l’attaque patauge toujours autant, McNair se blesse et Baltimore touche le fond : non seulement elle termine 5-11, mais elle offre également la seule victoire de la saison des Dolphins 22-16 en prolongations.

Billick est d’ailleurs coupable sur ce match avec la décision d’aller en prolongations à 1/2 yard de l’en-but des Dolphins ; ce sera sa dernière car il est renvoyé, n’ayant jamais trouvé une solution pérenne au poste de meneur offensif. En effet, les Ravens en ont assez et veulent enfin trouver leur franchise Quarterback. C’est l’arrivée d’un nouveau duo qui va aider la défense à ramener Baltimore au sommet de la NFL.

 

Harbaugh et Flacco amènent plus d’équilibre (2008-2012)

 

Pour remplacer Billick, l’organisation va chercher le coach des Defensive Backs de Philadelphie John Harbaugh ; c’est le grand frère de Jim Harbaugh que la franchise a employé en 1998. A la draft 2008, elle décide de remplir la seconde case de son duo avec le Quarterback de Delaware Joe Flacco ; elle en profite également pour renforcer le jeu au sol avec le coureur Ray Rice de Rutgers. La première année de Flacco est assez sympathique, et il forme une belle connexion avec le receveur Derrick Mason ; l’attaque n’est plus un poids pour la défense, et Baltimore relève la tête : les Ravens inversent totalement leur record de l’an passé, terminant 11-5 et allant en playoffs.

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John Harbaugh et Joe Flacco

En Wild Card, Flacco laisse le jeu de course et la défense faire le nécessaire dans une victoire nette contre les Dolphins 27-9, puis en Divisional Round ce sont les Titans, la meilleure équipe d’AFC, qui se présentent. Le match est serré jusqu’au bout, mais Stover finit par inscrire le Field Goal de la victoire 13-10. Les Ravens retournent en finale AFC où ils retrouvent leurs meilleurs ennemis, les Steelers, dans un duel de défenses intense. Cette fois, Flacco montre son inexpérience avec notamment une interception remontée jusqu’au touchdown par Pittsburgh, ce qui permet aux Steelers de l’emporter 23-14.

Les Ravens se font remarquer en 2009 en draftant Michael Oher, sujet du livre (et du film) The Blind Side sur sa jeunesse compliquée. Rice prend le contrôle du jeu de course (1339 yards) et la défense continue de dominer, mais l’équipe est bien plus inconstante dans ses résultats ; elle doit arracher sa place en playoffs à 9-7. Le Wild Card Round l’oppose aux Patriots, et la défense harasse Tom Brady, forçant un fumble et l’interceptant deux fois rien qu’au premier quart-temps ; cela permet à l’attaque de creuser un énorme trou de 24-0 pour un score finale de 33-10. Cependant, la franchise commet à son tour trop de pertes de balle en Divisional Round contre les Colts, et se fait éliminer 20-3.

Les Ravens démarrent l’année 2010 sur une mauvaise nouvelle : leur premier choix de la draft, le deuxième tour Sergio Kindle, est tombé dans les escaliers et s’est fracturé le crâne ; il ne jouera que trois matchs pour Baltimore. L’ex-receveur des Cardinals Anquan Boldin arrive dans le Maryland pour aider Flacco, et avec l’efficacité de Rice au sol l’attaque continue de faire le travail ; l’équipe parvient à régler les quelques problèmes de l’année précédente et elle termine à 12-4. Au premier tour des playoffs, les Chiefs opposent une faible résistance avec une défaite 30-7, alors que le Divisional Round promet de nouvelles retrouvailles entre les enfants terribles de l’AFC (North), Baltimore et Pittsburgh. Les Ravens font le plus gros du travail en menant 21-7 à la mi-temps, mais encore une fois les pertes de balle vont être leur talon d’Achille ; les Steelers parviennent à l’emporter 31-24.

La draft de 2011 apporte le duo des Smith : Jimmy le Cornerback et Torrey le receveur. Baltimore repart pour une campagne supplémentaire en playoffs derrière un trio offensif Flacco-Rice-Boldin efficace et une défense dans laquelle Suggs gagne un second titre de Defensive Player Of The Year. Les Ravens terminent en tête de la division à 12-4 et rencontrent les Texans en Divisional Round, qu’ils battent 20-13. Ils retrouvent les Patriots en finale de conférence AFC, une finale tendue où les deux équipes se rendent coup pour coup. Alors que le score est de 23-20 pour New England à quelques secondes de la fin, Flacco mène un beau drive mais sa passe de touchdown pour Lee Evans est détournée dans les mains du receveur par Sterling Moore. Deux actions plus tard, les Ravens sont forcés de tenter un Field Goal de 32 yards pour égaliser mais le Kicker Billy Cundiff le rate et Baltimore est éliminé.

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Jimmy Smith

Cette bévue pousse la franchise à libérer Cundiff (qui n’en était pas à son premier raté) pour signer le rookie non-drafté Justin Tucker. La saison 2012 commence très mal avec les blessures de plusieurs titulaires dont Suggs, Lewis ou le Cornerback Lardarius Webb, et on se demande comment Baltimore va pouvoir survivre. Mais l’équipe continue de faire face à l’adversité, quitte à transformer une 4e&29 totalement improbable contre San Diego grâce à Ray Rice (ce qui permettra à l’équipe de gagner le match). Les Ravens parviennent cahin-caha à un record de 10-6 qui leur permet d’aller en playoffs, tout en récupérant plusieurs blessés essentiels.

En Wild Card Round, Baltimore fait le travail pour écarter Indianapolis 24-9. Le Divisional Round à Denver sera bien plus épique, connu comme le Mile High Miracle : à 44 secondes de la fin alors qu’il semble bien que Denver va l’emporter 35-28, Joe Flacco envoie une bombe vers Jacoby Jones ; le Safety Rahim Moore juge mal la trajectoire de la passe et le receveur score un touchdown inespéré de 70 yards qui force la prolongation. A la toute fin de la première période, Corey Graham réussit sa deuxième interception de Peyton Manning, ce qui permet à Tucker de donner la victoire 38-35 au début de la deuxième prolongation. Flacco prend ensuite feu en finale de conférence contre les Patriots, et la défense fait sa part du travail pour permettre à Baltimore de venger sa défaite de l’année passée 28-13 et d’accéder à sa deuxième finale !

Super Bowl XLVII a lieu à New Orleans et c’est un match bien particulier : il oppose les Ravens de John Harbaugh aux 49ers de San Francisco de… Jim Harbaugh, devenu Head Coach après sa carrière de joueur ! Ce « Harbowl » va être un match rocambolesque : Flacco continue de jouer à un très haut niveau et les Ravens mènent 21-6 à la mi-temps, puis 28-6 quand Jacoby Jones score un retour de kickoff de 108 yards. C’est à ce moment qu’une grosse panne électrique plonge la moitié du Superdome dans le noir ! La pause de 34 minutes semble couper les jambes des Ravens et relancer les 49ers qui font un retour du diable Vauvert : ils ne sont plus menés que 34-29 avec la balle en main à quelques secondes de la fin. La défense de Baltimore parvient néanmoins à stopper Colin Kaepernick, et Baltimore l’emporte 34-31 en prenant un safety pour faire tourner l’horloge. Joe Flacco est récompensé d’une superbe phase éliminatoire avec 11 touchdowns et aucune interception en étant nommé MVP du Super Bowl.

Ray Lewis dit alors adieu à sa franchise de toujours avec une deuxième bague, étant le seul joueur encore présent de l’équipe originelle de 1996.

 

Une défense toujours présente mais… (2013-2019)

 

Cette performance de Flacco, Free Agent, lui permet de toucher un contrat lucratif, mais malheureusement 2013 sera une saison bien moins réjouissante : le départ du vétéran Centre Matt Birk, les blessures et le changement de technique affaiblissent une ligne offensive qui fait un travail très pauvre cette saison. L’attaque entière en pâtit terriblement, ce qui ne peut donner qu’une saison à 8-8 pour les champions en titre qui ratent les playoffs.

2014 démarre encore plus mal avec l’affaire Ray Rice et la vidéo de son agression sur sa petite amie à Atlantic City qui devient le feuilleton de l’été ; l’équipe préfère le libérer et signer le coureur Justin Forsett. La signature de Jeremy Zuttah au Centre et la draft du Linebacker C.J. Mosley pour remplacer Ray Lewis, couplées à une superbe saison au sol de Forsett derrière une ligne offensive retrouvée, permettent aux Ravens de redevenir conquérants. Cependant ils payent les blessures chez les Defensive Backs et finissent seulement à 10-6.

CJ Mosley
CJ Mosley

C’est néanmoins suffisant pour des playoffs qui sentent fortement le réchauffé : les Steelers se présentent en Wild Card, et Baltimore mène la grande majorité du match pour finir par l’emporter 30-17. Encore plus réchauffé, un nouveau duel Baltimore-New England à Foxboro : les Ravens prennent là aussi la main de manière autoritaire, menant 14-0 puis 28-14 au début de la seconde mi-temps, mais les Patriots vont revenir en trombe avec notamment une action controversée où New England aligne seulement quatre offensive linemen et un joueur inéligible écarté. Finalement New England parvient à s’imposer 35-31 et stoppe encore la route des Ravens.

Malheureusement pour la franchise du Maryland, la saison 2015 sera bien moins réussie, car l’équipe refait connaissance avec un de ses pires ennemis : les blessures. Certes, elle avait réussi à les surpasser pour être championne en 2012, mais cette fois c’en est trop : pas moins de 18 joueurs terminent sur Injured Reserve dont Flacco, Forsett, Steve Smith, le premier tour de la draft Breshad Perriman qui ne joue pas un snap, les trois-quarts des Tight Ends, Zuttah, le Left Tackle Eugene Monroe ou Suggs. Pour ne rien arranger, l’arrière-garde donne de gros signes de faiblesse inattendus et les Ravens s’écrasent dans un 5-11 indigne de leur niveau.

La saison 2016 démarre avec une signature importante de chaque côté du ballon : celle du Safety Eric Weddle en défense et celle du receveur Mike Wallace en attaque. Si Weddle fait une saison attendue à son haut niveau habituel (et l’arrière-garde en a besoin), Wallace est une belle surprise et amasse plus de 1000 yards. C’est une bonne chose, car malgré la draft du premier tour Offensive Tackle Ronnie Stanley, l’attaque tombe dans un trou énorme : la ligne a perdu l’excellent Guard Kelechi Osemele parti à Oakland et le jeu au sol est anémique alors que Flacco est trop souvent sous pression, enchaînant les mauvaises performances. Fort heureusement, la défense et un Justin Tucker stratosphérique (38/39 sur Field Goals + 27/27 sur transformations) rattrapent le coup et permettent à Baltimore d’y croire en Week 16 pour une finale AFC North contre Pittsburgh. Cependant, un drive assassin des Steelers à la dernière seconde les élimine des playoffs dans une défaite 31-27 (affront ultime) ; les Ravens terminent 8-8.

2017 va malheureusement apporter un peu de la même soupe dans le Maryland : la draft du premier tour Cornerback Marlon Humphrey est une réussite, mais la perte du Defensive End Timmy Jernigan et la nouvelle blessure de Jimmy Smith ne facilitent pas la tâche de la défense. En attaque, la ligne perd Marshal Yanda sur blessure et le Right Tackle Rick Wagner en Free Agency, alors que Steve Smith prend sa retraite. La conjugaison des retraités, des blessés, des départs et des méformes font surtout mal du côté offensif où le corps de receveurs n’est pas du tout au niveau, ce qui n’aide pas un Flacco touché et en manque de confiance. L’équipe craque à nouveau dans la dernière ligne droite et se fait sortir des playoffs à 44 secondes de la fin de la saison sur un TD de 49 yards contre les Bengals ; elle finit à 9-7.

Il est hors de question que cela recommence en 2018, alors qu’Ozzie Newsome fait sa dernière draft comme General Manager : il apporte au premier tour le Tight End Hayden Hurst et surtout le Quarterback Lamar Jackson pour préparer le futur. Ce futur est précipité quand Joe Flacco se blesse à la hanche, ce qui force les Ravens à changer leur stratégie offensive : l’équipe devient majoritairement une force au sol grâce à lui et au coureur non-drafté Gus Edwards, alors que la défense continue d’imposer sa volonté. Le mauvais départ à 4-5 est effacé par un énorme finish à 6-1 qui permet de décrocher le titre l’AFC North et les playoffs. Néanmoins, l’attaque touche les limites de son système contre les Los Angeles Chargers qui l’emportent 23-17 en Wild Card ; une équipe que Baltimore avait pourtant battue chez elle 22-10 deux semaines plus tôt. Ozzie se retire et laisse les rênes à Eric DeCosta.

Le système offensif va alors prendre ses limites et les mettre en orbite.

 

Baltimore frappe à la porte mais ne rentre pas (2019-2023)

 

Le Coordinateur Offensif Greg Roman devise une attaque diabolique qui fait tourner en bourrique les défenses adverses ; elles ne savent jamais qui de Jackson, Edwards ou l’ex-Saint Mark Ingram va porter le cuir. Le résultat, c’est une saison historique où l’offensive établit un record NFL avec 3296 yards au sol. Mais ce n’est pas tout, car cette proficience à la course ouvre les lignes de passe dont profitent le Tight End Mark Andrews ou le premier tour Marquise « Hollywood » Brown, et c’est dans cette dualité que Lamar Jackson brille de mille feux : nommé Most Valuable Player, il devient le premier Quarterback NFL à 3000+ yards à la passe (3127)  et 1000+ yards à la course (1206) sur une saison, ainsi que le recordman de yards au sol sur une saison pour un Quarterback ; de plus, il mène la NFL avec 36 TDs à la passe.

Baltimore poste le meilleur bilan de son histoire à 14-2 et termine en tête de l’AFC/NFL, mais on note ci et là quelques ratés défensifs qui vont finir par causer la perte de l’équipe quand son attaque ne trouve plus la solution. Les Ravens reçoivent les Tennessee Titans en Divisional Round, et c’est un traquenard duquel les locaux ne se tirent pas ; battus à leur propre jeu offensif et contre une meilleure défense, ils doivent s’incliner dans un non-match, 28-12.

Il y a du changement à l’intersaison avec la retraite de l’emblématique Yanda, le départ de Jefferson ou le renvoi de Thomas suite à une altercation avec son collègue Chuck Clark (la transgression de trop du volcanique Safety). DaCosta parvient à échanger avec Jacksonville pour faire venir le Defensive Lineman Calais Campbell à moindre frais, et avec Minnesota pour faire venir le pass-rusher Yannick Ngakoue. L’attaque est identique à l’exception de l’arrivée du deuxième tour coureur J.K. Dobbins alors que le premier tour est dépensé sur le Linebacker Patrick Queen. L’escouade offensive ne peut refaire la même performance mais elle performe et la défense reste excellente ; cependant, une épidémie de COVID avant le match retour contre PIttsburgh fausse le duel et Baltimore termine à 11-5, derrière les Steelers, dans la division.

Les playoffs renvoient la franchise à ses récents démons : un Wild Card Round à Tennessee. Cependant, cette fois la défense éteint Derrick Henry et Lamar Jackson parvient à créer un éclair (un TD au sol) qui permet aux Ravens de l’emporter 20-13. Le Divisional Round est un autre traquenard défensif à Buffalo dans un match à celui qui fera le moins d’erreur : ce sont les Bills qui s’en tirent finalement vainqueurs 17-3.

L’intersaison 2021 va malheureusement donner immédiatement le ton : le groupe des coureurs est ravagé par les blessures, puis c’est l’ensemble de l’effectif qui voit les stars tomber les unes après les autres. Si Baltimore démarre bien à 8-3 avec notamment des actions d’éclat du premier tour pass-rusher Odafe Oweh, les absences finissent par être trop lourdes à porter : dans une division serrée et malgré de grands efforts, la qualification en playoffs passe à une ou deux décisions près (tenter une conversion à deux points pour gagner le match au lieu d’aller en prolongations car l’arrière-garde est décimée par exemple) ; la franchise poste un 8-9 remarquable vu les circonstances mais insuffisant. Cette saison est néanmoins marquante sur un point : la victoire contre Detroit est arrachée par un Field Goal de 66 yards de Justin Tucker qui établit un nouveau record NFL.

La bonne nouvelle, c’est que malgré un petit malaxage d’effectif qui voit Brown partir à Arizona et le Linebacker Roquan Smith arriver de Chicago, les Ravens font une meilleure année 2022 avec un bilan de 10-7 qui leur permet d’aller en playoffs. La mauvaise nouvelle, c’est que le déroulement a été quasi-identique : une montagne de blessures a touché l’effectif et un bon départ s’est essoufflé pour voir Cincinnati remporter le titre de division. Lamar lui-même n’a pas été épargné : c’est avec Tyler Huntley que les Ravens retournent chez les Bengals en Wild Card. La défense fait tout ce qu’elle peut, mais c’est l’attaque qui commet l’erreur de trop avec ce fumble de Huntley sur un QB sneak lunaire remonté par Sam Hubbard jusqu’au TD de la victoire.

Greg Roman est débarqué à la fin de la saison, remplacé par Todd Monken dans l’espoir d’avoir une attaque un peu plus équilibrée ; la draft du premier tour receveur Zay Flowers aide à cela, sans oublier l’émergence du jeune Tight End Isaiah Likely qui pallie l’absence d’Andrews sur blessure une grande partie de la saison. Les pépins physiques sont donc encore présentes, mais l’équipe est plus qu’armée pour les contrebalancer : le premier tour de 2022 Safety Kyle Hamilton prend sa place en défense et la franchise vogue vers le seed #1 AFC avec un bilan de 13-4 ; Lamar remporte son deuxième titre de Most Valuable Player même si ses stats sont un peu moins rutilantes qu’en 2019. Les surprenants Texans sont aisément écartés en Divisional Round 34-10, mais la belle machine s’enraye contre les tenants du titre, les Kansas City Chiefs, en finale AFC : Monken oublie inexplicablement le jeu au sol et une attaque déséquilibrée cale totalement contre la redoutable défense des visiteurs ; Baltimore rend les armes 17-10.

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