Fiche Franchise : Tennessee Titans

500-Titans

 

Présentation

 

Généralités

 

Création 1959
Division AFC South
Stade Nissan Stadium
Propriétaire KSA Industries
Président Steve Underwood
Manager Général Ran Carthon
Head Coach Brian Callahan
Titres 2 AFL (1960, 1961)
Site Internet http://www.titansonline.com/

 

Introduction

 

Les Titans sont basés à Nashville, dans l’état du Tennessee. Ils sont nés en tant que Houston Oilers dans l’AFL, avant de déménager à Nashville en 1997. Ils sont alors devenus les Tennessee Oilers pendant deux ans avant d’adopter leurs noms actuels de Tennessee Titans. Positionnés dans l’Eastern Division en AFL, ils ont rejoint l’AFC Central lors de la fusion entre la NFL et l’AFL, puis l’AFC South lors du réalignement de 2002… quand la nouvelle franchise de Houston est arrivée.

Les Titans ont connu quelques petites périodes de succès, avec notamment les deux premiers titres de l’AFL. Après la fusion, ils n’ont atteint qu’un seul Super Bowl (1999), qu’ils ont perdu.

 

Uniforme et Mascottes

 

Les Titans utilisent les couleurs bleu, marine et blanc.

  • Tenue couleur : maillot bleu – numéro blanc – pantalon marine – socks marine.
  • Tenue blanche : maillot blanc – numéro marine – pantalon bleu – socks marine.
  • Tenue alternative : maillot marine – numéro blanc – pantalon blanc – socks marine.

Les Titans ont une mascotte, T-Rac, qui est un raton-laveur anthropomorphique. Le raton-laveur a été choisi car c’est l’animal symbole de l’état du Tennessee.

 

Membres du Hall Of Fame

 

1981 – George Blanda
1986 – Ken Houston
1991 – Earl Campbell
2003 – Elvin Bethea
2001 – Mike Munchak
2006 – Warren Moon
2007 – Bruce Matthews
2013 – Curley Culp
2018 – Robert Brazile

 

Numéros retirés

 

1 – Warren Moon
9 – Steve McNair
27 – Eddie George
34 – Earl Campbell
43 – Jim Norton
63 – Mike Munchak
65 – Elvin Bethea
74 – Bruce Matthews

 

Stade

 

Les Tennessee Titans jouent au Nissan Stadium.
Il a été inauguré le 27 Août 1999.
Il contient 69.143 places.

 

L’histoire de la franchise

 

Sommaire

 

  1. Les Oilers démarrent fort en AFL (1959-1965)
  2. Grands en AFL, petits en NFL (1966-1974)
  3. Bum Phillips et la période « Luv Ya Blue » (1975-1980)
  4. « De Luv Ya Blue » aux « Bad Boys » (1981-1989)
  5. Houston continue de buter en playoffs (1990-1994)
  6. De Houston à Nashville… et au Super Bowl (1995-1999)
  7. Un potentiel non-exploité (2000-2004)
  8. Le raté Vince Young (2006-2010)
  9. Les Titans continuent dans le marasme (2011-2015)
  10. 9-7 devient la base (2016-2021)
  11. La fenêtre de tir se referme (2022-2023)

 

Les Oilers démarrent fort en AFL (1959-1965)

 

Titans-BudAdamsEn 1959, Kenneth Stanley « Bud » Adams, Jr., magnat du pétrole, décide d’acquérir une équipe de football américain. Il essaye de racheter les Chicago Cardinals de la NFL, puis d’avoir une franchise d’expansion, mais sans succès. Adams reçoit alors un coup de fil : Lamar Hunt, magnat du pétrole texan comme lui, a subi les mêmes revers auprès de la ligue nationale de football. Ils fomentent alors le rêve de créer une ligue parallèle.

Hunt a déjà pratiquement sa propre équipe à Dallas, et il convainc Adams de créer une autre franchise à Houston pour avoir un derby texan. Adams accepte et fonde son équipe, les Houston Oilers, dans une toute nouvelle ligue nommée l’American Football League (AFL). Bientôt, six autres propriétaires sont nommés et l’AFL démarre avec huit équipes : Dallas, Houston, Boston, Denver, New York, Buffalo, Los Angeles et Oakland. Adams sait cependant que l’AFL n’a pas énormément d’arguments à faire valoir si elle ne réussit pas un gros coup de suite pour faire parler d’elle. Il décide alors de poursuivre agressivement le vainqueur du Heisman Trophy de 1959, le surpuissant coureur Billy Cannon ; il va même jusqu’à négocier le contrat de celui-ci directement sur le terrain suite au Sugar Bowl. Le joueur accepte de signer à Houston, et l’AFL réussit un premier gros coup qui va entraîner des mois de procès avec la NFL (procès que la nouvelle ligue gagnera).

Mais ce n’est pas la seule star signée par les Oilers : l’ancien Bear Quarterback-Kicker et futur Hall Of Famer George Blanda, le coureur Charley Tolar, le receveur Charley Henningan, le Tackle Al Jamison, le Guard Bob Talamini ou les Defensive Backs Tony Banfield & Jim Norton donnent à Houston l’allure d’une équipe All-Star. Adams engage un ancien joueur et coach, Lou Rymkus, pour diriger ce contingent de talents, et il n’est pas surprenant que les Oilers dominent la jeune ligue tout de suite. En 1960, la franchise poste un record de 10-4 qui lui donne accès à un titre de l’Eastern Division et à la finale AFL. Les Oilers affrontent les Chargers de Los Angeles de Sid Gillman et le match tourne à l’avantage de Houston avec notamment une passe de touchdown de 88 yards de Blanda à Cannon. Les Oilers emportent le tout premier titre de la jeune ligue 24-16, et Rymkus gagne le titre d’AFL Coach Of The Year.

Houston Oilers
George Blanda

Cependant, cela ne le sauvera pas d’un début de saison 1961 très compliqué : après une seule victoire en cinq matchs, il est renvoyé et remplacé par Wally Lemm. Avec le nouveau coach, l’équipe ne perd plus un match, terminant la saison avec 513 points marqués (sur 14 matchs !) et un nouveau titre de division à 10-3-1. La finale AFL est une revanche de la précédente, même si les Chargers ont entre temps déménagé à San Diego. Blanda, déjà nommé MVP de la saison, score tous les points de son équipe avec un Field Goal et une passe de touchdown à Billy Cannon dans une victoire 10-3 ; Houston emporte ainsi son deuxième titre AFL consécutif. Auréolé de son succès et pour se rapprocher de ses racines, Lemm décide de partir en NFL aux Cardinals de Saint-Louis ; ironie du sort, il va y remplacer Pop Ivy… qui prend sa place à Houston !

Comme avec Cannon un peu plus tôt, les Oilers créent un nouveau précédent en 1962 en signant le premier joueur actif d’un effectif NFL en AFL, le receveur des Bears Willard Dewveall (Blanda était libre quand Houston l’a signé). Ivy se retrouve avec le même groupe talentueux, et sans surprise les Oilers caracolent une nouvelle fois jusqu’en finale avec un record de 11-3. Le match du titre est le fameux derby que Hunt voulait tant : les Oilers affrontent les Texans de Dallas. Blanda démarre très mal avec un Field Goal raté et une interception, mais il se reprend et Houston remonte de 17-0 à 17-17. Il ne peut cependant pas donner la victoire aux Oilers car son dernier Field Goal est contré.

Le match va en prolongations, avec une grosse gaffe du capitaine des Texans Abner Hayes : il gagne le toss mais dit qu’il veut « kicker vers l’horloge ». Il veut en effet avoir le vent dans le dos, mais le fait de dire « kicker » en premier donne la possession et le choix du terrain aux Oilers, qui choisissent de jouer avec le vent dans le dos. Au final, cela a peu d’importance car les deux équipes se neutralisent en première prolongation, avant qu’une nouvelle interception de Blanda n’aide les Texans à se mettre en position pour le Field Goal de la victoire. Après 77:54 de jeu effectif (le plus long match professionnel à cette époque), les Texans l’emportent en seconde prolongation 20-17 et annihilent les espoirs de triplé de Houston.

La saison 1963 promet d’être du même acabit, mais le premier match est un signe : Houston s’incline contre Oakland en perdant dix ballons (six interceptions et quatre fumbles). C’est le thème d’une année ratée qui se termine par quatre défaites de suite et un record de 6-8. Pop Ivy subit les conséquences de cette désillusion, et il est remplacé par le Hall Of Famer Sammy Baugh.

Si les pertes de balle sont moins nombreuses en 1964, elles restent élevées, et la défense décline dramatiquement pour une saison misérable à 4-10. Cet état de fait est en partie dû à la guerre AFL/NFL à la draft : les deux ligues se disputent les mêmes joueurs, et cette année par exemple, Houston sélectionne deux futurs Hall Of Famers, le receveur Charley Taylor et le Linebacker Dave Wilcox, qui préfèrent partir en NFL. Baugh est renvoyé après cette unique saison et remplacé par Hugh Taylor.

1965 démarre de nouveau mal pour la franchise au logo en forme de derrick : les Oilers tentent de négocier un bail avec le tout nouveau Harris County Domed Stadium, mais les termes ne plaisent pas à Bud Adams, qui décide de délocaliser son équipe au Rice Stadium de l’Université du même nom. Sur le terrain, les Oilers draftent le Centre Bobby Maples et le Tackle Norm Evans, mais Taylor n’a pas plus la solution que Baugh, et les baisses de niveau de Tolar et Hannigan n’arrangent rien en attaque. C’est une nouvelle saison moribonde à 4-10 qui pousse Taylor dehors au profit du retour de Wally Lemm.

La belle période du début de l’AFL est définitivement terminée, et les Oilers vont naviguer en eaux très troubles pendant les prochaines années, malgré quelques soubresauts.

 

Grands en AFL, petits en NFL (1966-1974)

 

Les Oilers voudraient bien retrouver leur splendeur du début de l’AFL, mais Blanda est la seule véritable star qui leur reste. Le Quarterback-Kicker végète dans une saison catastrophique à 3-11 en 1966, et finit par être libéré pour aller à Oakland. Pour son retour aux sources, Lemm doit reprendre en main une équipe qui n’est plus celle qu’il a menée au titre en 1961.

Titans-KenHoustonAfin d’améliorer la défense, l’équipe signe le Defensive Back Miller Farr des Chargers, drafte le Linebacker George Webster et surtout le futur Hall Of Famer Defensive Back Ken Houston. Malgré les pertes de Blanda, Toler et Hannigan qui plombent l’attaque, la défense devient une vraie terreur avec l’AFL Rookie Of The Year Webster. Houston revient à un niveau plus respectable en encaissant seulement 199 points et termine l’année à 9-4-1 ; c’est suffisant pour remporter le titre de la division et disputer la finale AFL, cinq ans après la dernière. Houston affronte Oakland et retrouve donc Blanda, qui ne va pas épargner son ancien club : il inscrit quatre Field Goals dans une déroute complète des Oilers, écrasés 40-7.

Néanmoins la fierté est revenue chez les fans, avec une défense féroce qui continue d’engranger les talents : la franchise drafte le futur Hall Of Famer Defensive End Elvin Bethea en 1968. Pour continuer les bonnes nouvelles, l’équipe arrive enfin à trouver un bail avec le Harris County, dont le stade couvert a été renommé l’Astrodome entre temps ; les Oilers deviennent la première équipe de football professionnel à jouer sous un dôme. Sur le terrain, l’attaque n’est pas encore au point et quand la défense flanche, il n’y a rien pour sauver la franchise qui fait une saison médiocre à 7-7.

Au moins, l’organisation continue de faire des choix excellents à la draft : elle parvient enfin à trouver une arme en attaque avec le futur Hall Of Famer receveur Charlie Joiner, ce qui fait le troisième Hall Of Famer choisi en autant de drafts (même si les Oilers essaient d’abord de l’utiliser en Defensive Back avant de se raviser). Néanmoins, pour la dernière année de l’AFL en 1969, l’équipe continue d’alterner le haut et le bas, et accède aux playoffs de justesse avec un record de 6-6-1. L’aventure n’ira pas plus loin car, encore une fois, les Raiders corrigent les Oilers en playoffs 56-7.

Titans-ElvinBethea
Elvin Bethea

La fusion AFL/NFL a alors lieu : les Oilers se retrouvent dans l’AFC Central en compagnie des Cincinnati Bengals (nés en AFL en 1968), et de deux franchises NFL : les Cleveland Browns et les Pittsburgh Steelers. Comme beaucoup de franchises AFL, les premières années en NFL ne vont pas être clémentes avec Houston, qui a en plus le malheur d’être dans la division des Steelers qui vont être la dynastie de la décennie.

L’équipe n’a clairement pas assez de talents complémentaires pour survivre en NFL et poste un terrible 3-10-1 en 1970. Pour ne rien arranger, Lemm annonce qu’il prend sa retraite, et l’équipe doit tenter de surnager en nommant l’ancien joueur et Coordinateur Offensif des 49ers Ed Hughes. En 1971, l’équipe essaie de redonner de l’énergie à son attaque, voire même un peu trop : ils draftent non pas un mais deux Quarterbacks, Dan Pastorini & Lynn Dickey. Pastorini est la vraie trouvaille, à tel point que Dickey sera envoyé aux Packers plus tard. Néanmoins le rookie a du mal pour sa première année, et malgré la signature du receveur des Saints Ken Burroughs, il ne peut sauver la franchise d’une nouvelle saison dans les bas-fonds à 4-9-1. Cela a raison de Hughes, qui doit céder sa place au Head Coach de l’Université de Florida State, Bill Peterson.

Les Oilers pensent avoir trouvé la perle rare avec ce coach qui a amené FSU au succès en NCAA ; c’est d’ailleurs pour cela qu’ils lui donnent le premier contrat à plus d’un million de dollars pour un entraîneur. Mais ce choix va s’avérer désastreux : Peterson n’est absolument pas préparé pour le monde de la NFL. Il n’est même pas fichu de se rappeler des prénoms de ses joueurs (appelant sans cesse Elvin Bethea « Alvin ») et il ne sait pas aligner deux mots sans en écorcher un en faisant des lapsus du genre « tenez-vous sur vos casques avec la ligne de touche sous le bras » ou « groupez-vous par paire de trois et alignez-vous en cercle ».

Son amateurisme complet rejaillit sur l’équipe qui poste une saison abyssale à 1-13 en 1972 avec une différence de points affligeante de -248 (deuxième pire de l’histoire à l’époque) ; en plus, l’équipe décide d’échanger Charlie Joiner aux Bengals, laissant partir un futur Hall Of Famer. Il ne faut que cinq matchs en 1973 pour que Bud Adams comprenne son erreur de casting et ne mette fin à la farce Peterson. Malgré la draft du bon Linebacker Gregg Bingham et l’intérim de l’ancien génie offensif des Chargers Sid Gillman, c’est une nouvelle saison atroce à 1-13.

En 1974, Gillman n’est pas forcément très chaud pour rester le coach des Oilers pendant longtemps ; il venait juste de prendre sa retraite quand Houston est venu le chercher. Il pense donc au futur proche en rappelant à ses côtés son Coordinateur Défensif à San Diego : Oail Andrew « Bum » Phillips. A la draft, la franchise choisit au quinzième tour le receveur-retourneur Billy Johnson qui va bientôt être surnommé White Shoes et inventer la première danse de touchdown de l’histoire ; l’organisation signe également le futur Hall Of Famer Defensive Tackle Curley Culp pour solidifier la défense. Sous l’impulsion de Gillman et Phillips, l’équipe joue mieux et poste un 7-7 encourageant ; le Head Coach décide alors de se retirer et de passer le bâton à son Coordinateur Défensif.

CurleyCulpOilers
Curley Culp

 

Bum Phillips et la période « Luv Ya Blue » (1975-1980)

 

Bum Phillips continue de fournir la défense en talent à la draft avec le futur Hall Of Famer Linebacker Robert Brazile en 1975, et les pièces du puzzle s’emboîtent enfin correctement pour la franchise texane. L’attaque n’est pas extraordinaire mais elle fait le travail alors que la défense redevient une escouade crainte. Houston compile une belle année à 10-4, malheureusement leurs défaites contre Pittsburgh et Cincinnati leur barrent les playoffs. C’est une opportunité ratée car l’année suivante, les blessures et les manques offensifs reviennent hanter Houston qui termine à 5-9. Histoire d’enfoncer le clou, les Oilers vont rapidement découvrir qu’ils ont commis une autre grosse erreur du côté des receveurs : ils ont libéré un quatrième tour de draft avant la saison régulière qui va devenir un Hall Of Famer chez les Seahawks, Steve Largent.

Titans-BumPhillips
Bum Phillips

L’histoire se répète en 1977, et même si les Oilers jouent mieux, ils ne peuvent que poster un record de 8-6 insuffisant. C’est une grande frustration pour les fans : l’équipe n’est pas loin de retrouver le succès, mais les joueurs se blessent, l’organisation laisse partir les bons receveurs, ne trouve pas de bons coureurs… sans oublier le fait de se trouver avec les invincibles Steelers ou les excellents Bengals dans la division.

Comme réponse à cette frustration, en 1978 la NFL décide d’élargir le champ des playoffs en créant une seconde Wild Card, le seed #5 ; les trois champions de division plus les deux meilleures non-champions de chaque conférence peuvent se qualifier pour la phase éliminatoire… ce qui veut dire potentiellement trois équipes d’une même division en playoffs. Les Oilers comptent bien en profiter derrière Pittsburgh et Cincinnati grâce au rookie phénomène qu’ils viennent de drafter, le futur Hall Of Famer coureur de Texas Earl Campbell. Avec son style de course destructeur, Campbell offre enfin l’alternative au sol dont avait besoin l’attaque. Il domine tellement les défenses adverses avec ses 1450 yards et 13 touchdowns qu’il est nommé Offensive Rookie Of The Year ET Offensive Player Of The Year en même temps !

Titans-DanPastoriniFlakDe son côté, Pastorini est soulagé de voir qu’il a enfin de l’aide au sol, car il connaît un problème majeur pendant la saison : il se fracture trois côtes lors d’un match. Alors qu’il est à l’hôpital, deux personnes qu’il ne connaît pas rentrent dans sa chambre avec un sac et une batte de baseball. Ils se présentent comme des inventeurs qui ont une solution pour ses problèmes de côtes : une veste sans manche rembourrée sur le ventre et les côtés. Ils font une démonstration en frappant la batte sur la veste et Pastorini est convaincu : il porte cette veste et peut ainsi jouer le reste de la saison. Cette invention, c’est le flak jacket, une protection que tout Quarterback porte aujourd’hui sous l’uniforme.

Toutes ces péripéties mises à part, c’est le début de l’ère Luv Ya Blue à Houston : les pom-poms et les peintures faciales aux couleurs de l’équipe fleurissent derrière le charismatique Bum Phillips qui porte toujours son chapeau de cowboy (sauf dans l’Astrodome, car sa mère lui a toujours dit de ne jamais porter de chapeau à l’intérieur). Ce ralliement porte les Oilers à une saison 1978 à 10-6 et une qualification en playoffs. Houston se déplace à Miami au premier tour, et les deux escouades sont à l’unisson pour faire tomber les Dolphins 17-9. Le Divisional Round envoie les Oilers rencontrer les Patriots de New England dans une température glaciale. Houston n’en a cure : Pastorini et Campbell dominent la défense des locaux, et les visiteurs l’emportent 31-14. Sans surprise, pour leur première finale AFC, Houston doit se déplacer chez la dynastie des Steelers : la marche est trop haute et les Oilers sont éteints 34-5.

Mais Houston a enfin trouvé la formule en attaque, et même si c’est la défense qui donne quelques signes de faiblesse en 1979, Campbell améliore encore ses chiffres avec 1697 yards et 19 touchdowns ; il est nommé Offensive Player Of The Year et MVP. Pastorini complète le travail et Houston finit la saison 11-5 pour une nouvelle place en playoffs. Le premier tour contre les Broncos de Denver est très défensif, et les Oilers connaissent une cascade de blessures offensives qui forcent Pastorini, Campbell et Burroughs hors du match. Néanmoins l’équipe tient bon et l’emporte 13-7 pour accéder au Divisional Round contre les Chargers. Les fans sont inquiets car l’attaque n’a pas ses armes, au contraire de celle de San Diego qui est explosive. Mais l’escouade défensive répond présente en interceptant Dan Fouts cinq fois (dont quatre par Vernon Perry) et Houston gagne le match 17-14.

Cela permet aux Oilers de retrouver les Steelers de Pittsburgh pour la deuxième année consécutive en finale AFC. Les deux défenses dominent les débats, et Pastorini semble parvenir à égaliser 17-17 à la fin du troisième quart-temps avec une passe de touchdown au fond de l’en-but pour le receveur Mel Renfro ; néanmoins les arbitres refusent la réception parfaitement valable pour sortie du terrain, et rien n’y fait puisque l’arbitrage vidéo n’existe pas encore. Houston doit se contenter d’un Field Goal, et Pittsburgh finit par prendre le large pour l’emporter 27-13 dans une victoire que les Oilers contesteront toujours.

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Earl Campbell

En 1980, les rumeurs du départ de Pastorini commencent à enfler : le Quarterback ne s’est jamais caché de vouloir jouer sur la côte ouest, et Bud Adams pense qu’il peut trouver un Quarterback plus explosif ailleurs. Il finit par trouver ce qu’il cherche avec le Quarterback des Raiders Ken Stabler qui n’est plus en accord avec le propriétaire Al Davis. L’échange a alors lieu et Stabler devient le Quarterback des Oilers. Earl Campbell continue de pilonner les défenses avec 1934 yards et 13 touchdowns (gagnant son troisième titre d’Offensive Player Of The Year), et les Oilers enchaînent une troisième année consécutive en playoffs à 11-5. Coïncidence, le premier tour envoie Houston à Oakland, même si Pastorini ne peut pas affronter son ancienne équipe suite à une fracture de la jambe. Malheureusement pour les Oilers, Stabler lance deux interceptions dont une retournée pour un touchdown, et les Raiders l’emportent 27-7.

Ce nouvel échec en playoffs agace prodigieusement Bud Adams qui prend une nouvelle décision controversée : il renvoie l’icône texane Bum Phillips. Il va rapidement regretter son geste alors que Houston retourne dans les égoûts de la NFL.

 

De « Luv Ya Blue » aux « Bad Boys » (1981-1989)

 

Le nouveau Head Coach des Oilers est un homme de la maison, le Coordinateur Défensif Ed Biles. Ironiquement, c’est justement la défense qui plonge en 1981, alors que l’attaque peine à avancer comme avant avec un Campbell gêné par les blessures ; Houston poste un médiocre 7-9. L’équipe touche deux fois le jackpot dans les deux années suivantes avec les drafts des futurs Hall Of Famers Guard Mike Munchak et « Offensive Lineman à tout faire » Bruce Matthews, mais cela importe peu sur l’instant : Earl Campbell paye sa charge de travail au début de sa carrière, la défense continue sa plongée dans l’inepte, et Houston poste deux records indigents de 1-8 en 1982 et 2-14 en 1983. Biles ne voit même pas la fin de la saison 1983, l’intérim étant assuré par Chuck Studley.

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Mike Munchak et Bruce Matthews

L’année 1984 arrive et doit apporter des changements si la franchise veut revenir au devant de la scène. Il se trouve qu’après six ans chez les Edmonton Eskimos de la CFL, le futur Hall Of Famer Quarterback Warren Moon veut revenir en NFL ; comme par hasard, son succès énorme au Canada le rend tout de suite attractif, ce qui était beaucoup moins le cas à sa sortie d’Université en 1978 vu qu’il est afro-américain. Les Oilers voudraient bien l’attirer chez eux, et pour se donner un coup d’avance ils vont débaucher l’ancien Head Coach des Eskimos, Hugh Campbell ; cela aide grandement à faire venir Moon à Houston. La franchise décide également de se séparer d’Earl Campbell qui n’est plus que le fantôme de lui-même ; il est remplacé par un joueur de USFL, l’ancien vainqueur du Heisman Trophy Mike Rozier. La saison 1984 est une transition difficile car la défense reste misérable, l’attaque a de grosses difficultés et Houston termine à 3-13.

En 1985 l’équipe signe le receveur des Rams Drew Hill pour aider Moon, alors que la défense voit l’arrivée à la draft du Defensive Tackle Ray Childress. Ces deux pièces permettent à l’équipe d’aller un peu mieux mais sans plus, avec un record de 5-11. Cela coûte sa place à Hugh Campbell, qui est remplacé pour la fin de la saison par son Coordinateur Défensif, Jerry Glanville. Glanville est maintenu au poste au début de la saison 1986, et cette personnalité aux antipodes du good ol’ Bum Phillips va détoner.

Titans-JerryGlanvilleEn effet, Glanville est un showman hargneux, vindicatif et extraverti. Il s’habille tout en noir pour qu’on le reconnaisse parmi les uniformes des Oilers, il laisse des tickets de match pour Elvis Presley et conduit des répliques des voitures de James Dean. Il commence à bâtir une équipe à son image, surnommée The House Of Pain (la maison de la douleur) car les joueurs sont réputés comme violents et peu avares de coups bas. Néanmoins il est également un bon coach qui drafte le prometteur Defensive End William Fuller ou le receveur Ernest Givins. L’ensemble ne prend pas de suite avec un record de 5-11, mais en 1987 c’est différent.

La draft apporte le receveur Haywood Jeffires et le Linebacker Al Smith, et toute l’attaque semble enfin monter d’un cran en intensité : la seconde année tronquée par la grève des joueurs voit Houston finir avec un record de 9-6 bon pour les playoffs ! Pendant ce temps, Glanville continue son numéro et empile les guerres d’influence contre les coachs de l’AFC Central, notamment Sam Wyche des Bengals et Chuck Noll des Steelers. Un autre aspect qui ne rend pas la franchise plus sympathique est l’ultimatum lancé par Bud Adams à la ville : il menace de déménager la franchise à Jacksonville pour forcer la rénovation de l’Astrodome. Sur le terrain, Houston reçoit Seattle où Largent se rappelle au bon souvenir des Oilers avec deux touchdowns ; néanmoins les texans l’emportent en prolongation 23-20. En Divisional Round, Houston affronte les Broncos du prodige John Elway et démarrent très mal par deux pertes de balle converties en touchdown ; Denver fait la course en tête et l’emporte 34-10.

Titans-CrisDishmanLa draft du Defensive Back Cris Dishman en 1988 doit renforcer une défense parfois insuffisante. Cela ne fait pas beaucoup de différence de suite, mais l’attaque continue de progresser à vue d’oeil : malgré une blessure qui lui fait rater quelques matchs, Moon diminue ses pertes de balle pendant que Rozier dépasse enfin les 1000 yards. Les Oilers scorent 424 points (record de la franchise à l’époque) et voguent vers un 10-6 suffisant pour les playoffs. Le premier tour les oppose aux Browns de Cleveland dans un match acharné sous la neige ; Houston mène 24-16 dans le dernier quart-temps et un dernier touchdown des Browns n’y change rien car à cette époque la transformation à deux points n’existe pas encore (elle sera introduite en 1994). Cette victoire 24-23 permet à Houston de disputer le Divisional Round contre les Bills de Buffalo, mais les Oilers sont derrière tout le match à cause de nombreuses pertes de balle ; ils doivent s’incliner 17-10.

L’année 1989 n’est pas vraiment différente de la précédente : l’attaque avance, la défense reste faiblarde, et l’équipe arrive à accrocher une place de playoffs avec un gros finish à 9-7. Le Wild Card Round leur permet d’accueillir les Steelers à l’Astrodome dans un match qui tourne au duel de Kickers pendant les trois premières périodes. Moon monte un retour au dernier quart-temps avec deux touchdowns pour mener 23-20, mais les Steelers égalisent à 23-23 pour forcer la prolongation ; une perte de balle de Houston permet à Pittsburgh de s’imposer 26-23.

Cette défaite est celle de trop pour Adams qui décide de congédier Glanville malgré le fait qu’il ait redonné une valeur à l’équipe (même si ses méthodes sont plus contestables). Pour le remplacer, le propriétaire ne va pas très loin puisqu’il démarche le Coach de l’Université de Houston, le légendaire Jack Pardee.

 

Houston continue de buter en playoffs (1990-1994)

 

Pardee arrive avec la ferme intention de faire de Moon un cannonier hors pair. Cela se répercute de suite sur le Quarterback qui fait une saison 1990 hallucinante à 4689 yards et 33 touchdowns ; cela lui vaut le titre d’Offensive Player Of The Year. Hill et Jeffires dépassent 1000 yards, Givins n’en est pas loin, le coureur Lorenzo White complète au sol et la défense relève également un peu la tête ; cela permet à la franchise de réussir un record dans son histoire avec une quatrième qualification consécutive en playoffs à 9-7. Les Oilers se déplacent à Cincinnati pour le Wild Card Round dans ce qui promet d’être un duel d’attaques explosives. Cependant, seule l’offensive des locaux va réussir à s’exprimer avec un score final de 41-14.

Warren Moon
Warren Moon

En 1991, l’équipe drafte plusieurs talents comme le Guard Kevin Donnally ou le Defensive Back Marcus Robertson. La défense est d’ailleurs la belle histoire de Houston : longtemps inepte, les arrivées successives de Childress, Fuller, Smith ou Dishman lui permettent de devenir une unité crainte. L’attaque continue de dérouler avec une nouvelle année à 4690 yards de Moon, et l’équipe décroche enfin son premier titre d’AFC Central à 11-5. Le Wild Card Round amène les Jets à l’Astrodome dans un match piège : le score est serré et c’est la défense qui donne la victoire en stoppant New York à la fin du match pour l’emporter 17-10. Houston se déplace ensuite à Denver pour le Divisional Round : l’équipe démarre bien le match mais cale complètement en deuxième mi-temps ; un drive final de 70 yards de John Elway avec deux conversions de quatrième tentative permet aux Broncos de l’emporter sur un Field Goal 26-24.

1992 voit l’arrivée d’un nouveau renfort de choix en défense avec la draft du Linebacker Eddie Robinson, et en attaque avec la signature du receveur des Chargers Webster Slaughter. La saison semble compromise quand Moon se blesse, mais Cody Carlson limite les dégâts et les Oilers terminent en playoffs à 10-6. Le Wild Card Round les force à se déplacer chez les Bills de Buffalo, le champion AFC des deux dernières années, dans un match qui va devenir mythique : The Comeback. Houston semble se qualifier aisément, menant 35-3 au début du troisième quart-temps contre une équipe de Buffalo qui joue sans les futurs Hall Of Famers Jim Kelly et Thurman Thomas en attaque. Le Quarterback remplaçant Franck Reich enclenche alors une remontée insensée qui se termine par un Field Goal victorieux en prolongations ; Buffalo l’emporte 41-38, réalisant le plus grand comeback de l’histoire de la NFL.

Cette terrible désillusion pousse Bud Adams à lancer un autre ultimatum, mais à ses joueurs cette fois : 1993 sera l’année du Super Bowl, ou du grand ménage ; le propriétaire perpétue ainsi, surtout auprès des fans, son image d’homme omnipotent et imbuvable qui veut tout régenter dans l’équipe. La draft est à nouveau réussie avec l’addition du Tackle Brad Hopkins, du Linebacker Micheal Barrow ou du Defensive Back Blaine Bishop. L’équipe démarre la saison cahin-caha mais la qualité de l’effectif finit par prévaloir et Houston poste le meilleur record de son histoire à 12-4, ce qui permet aux Oilers de passer directement au Divisional Round contre les Chiefs de Kansas City. La rencontre est serrée mais Houston tient bon en menant 13-7 au début du dernier quart-temps ; malheureusement le scénario des deux dernières années va se répéter : la franchise encaisse trois touchdowns et s’incline 28-20.

Bud Adams met alors sa menace à exécution, et la principale victime est Warren Moon qui est échangé aux Redskins ; c’est Billy Joe Tolliver qui le remplace au poste de Quarterback titulaire. Pardee reste en place assez longtemps pour voir son équipe sombrer à 1-9 en 1994, et il est renvoyé au profit de son Coordinateur Défensif, Jeff Fisher. Cela ne change rien au fait que l’attaque ne ressemble plus à rien, la défense ne peut pas suivre, et Houston poste un atroce 2-14.

Pendant que Fisher se demande comment redresser l’équipe, le spécialiste du bouleversement d’organigramme Bud Adams se prépare à orchestrer le plus grand bouleversement possible pour une franchise, car les graines de la discorde entre lui et la ville sont sur le point de germer.

 

De Houston à Nashville… et au Super Bowl (1995-1999)

 

L’organisation sait qu’elle doit rapidement trouver un nouveau Quarterback pour créer une période de succès. C’est la draft 1995 qui lui apporte la réponse avec la sélection de Steve McNair d’Alcorn State ; le Defensive Tackle Gary Walker fait également partie de la classe de rookies, alors que l’équipe signe le Tight End des Redskins Frank Wycheck. Fisher place McNair en apprentissage derrière le vétéran Chris Chandler qui stabilise l’attaque et permet à la défense de souffler ; les Oilers postent un record intéressant de 7-9.

Malgré cette amélioration rapide, les fans n’ont pas le temps d’espérer pour le futur : après son ultimatum en 1987 pour rénover l’Astrodome, Bud Adams veut cette fois un nouveau stade pour remplacer l’ancien. La ville refuse catégoriquement, d’une part parce qu’elle a déjà accepté la rénovation précédente, et d’autre part parce que les crises pétrolières ont affaibli les revenus de la ville. Sentant qu’il ne va pas avoir ce qu’il désire, Adams annonce après la saison 1995 que la franchise va déménager à Nashville en 1998, à la fin du bail avec l’Astrodome.

Cela crée un désamour complet des fans texans pour la franchise, qui joue sa saison 1996 dans une ambiance de cathédrale. C’est dommageable, car après avoir trouvé son Quarterback, Fisher a trouvé son Earl Campbell, le punitif Eddie George : le joueur accumule 1368 yards et 8 touchdowns qui lui donnent le titre d’Offensive Rookie Of The Year ; le Tackle Paul Runyan fait également partie des rookies notables. Pour bien prouver le malaise à l’Astrodome, Houston poste un record de 2-6 à domicile et de 6-2 à l’extérieur pour finir à 8-8.

En voyant cette désertion des fans, la ville et Bud Adams se mettent d’accord pour casser le bail un an plus tôt. Les Oilers partent pour Nashville, dans le Tennessee, alors que la ville de Houston va attendre un peu avant de construire un nouveau complexe sportif et acquérir la dernière équipe NFL en date, les Texans, en 2002.

Titans-McNairGeorgeWycheck
Steve McNair, Eddie George et Frank Wycheck

Assez ironiquement, les Tennessee Oilers ne vont pas connaître une meilleure situation dans le Tennessee en ce qui concerne les fans : le stade NFL de Nashville ne sera prêt qu’en 1999, Adams juge le stade de l’Université de Vanderbilt (à Nashville) trop petit et celui de l’Université de Tennessee (à Knoxville) trop grand. Il finit donc par choisir le Liberty Bowl Memorial Stadium situé à Memphis… à 300+ kilomètres de Nashville. C’est un choix qui force donc les Oilers à faire 600+ kilomètres pour jouer des matchs à domicile dans une ville qui a une rivalité farouche avec celle où ils sont basés. Naturellement, les habitants de Memphis ne veulent pas supporter les Oilers, et les habitants de Nashville ne vont pas faire autant de route pour aller voir jouer leur équipe. Cela explique qu’en 1997, la franchise continue d’évoluer dans un stade à moitié vide.

Sur le terrain, Steve McNair a du mal dans sa première saison comme titulaire, malgré la présence d’un bon Wycheck et la draft du receveur Derrick Mason. Eddie George continue de piétiner les défenses pour presque 1400 yards, et Tennessee poste un record équilibré à 8-8. Adams comprend enfin son erreur de stade quand le dernier match de la saison, contre les Steelers, est joué dans un Liberty Bowl principalement rempli de fans de Pittsburgh : il accepte de jouer la saison 1998 au stade de l’Université de Vanderbilt, situé à Nashville.

En 1998, le Defensive Back Samari Rolle et le Guard Benji Olson viennent renforcer l’équipe qui continue de lutter pour poster un record positif. McNair est plus sûr de lui et commence même à devenir une vraie menace à la course (huit touchdowns) ; pendant ce temps Eddie George continue de courir 1000+ yards. La défense est juste au-dessus de la moyenne, mais tout cela n’est pas suffisant : deux défaites en fin de la saison condamnent le club à un nouveau record de 8-8.

C’est ainsi que s’achève l’existence des Oilers : l’Adelphia Coliseum ouvre ses portes pour la saison 1999, et Bud Adams décide qu’il est temps pour la franchise de prendre une nouvelle identité plus proche de Nashville et du Tennessee ; il veut un surnom qui reflète force, puissance et leadership. Le comité qu’il met en place pour trouver le nouveau nom pense alors aux Titans de la mythologie grecque : non seulement cela évoque toutes ces qualités, mais en plus c’est une référence directe à Nashville qu’on surnomme « l’Athènes du Sud » à cause de ses grandes institutions éducatrices, de son architecture classique et de la reproduction grandeur nature du Parthenon. Adams entérine la décision, et les Tennessee Titans naissent en 1999 ; néanmoins, ils gardent l’histoire, les records et continuent de célébrer les joueurs prestigieux des Oilers, car c’est fondamentalement la même franchise.

Enfin presque, car les Titans vont rapidement faire connaître leur nouveau nom en réussissant ce que les Oilers n’ont jamais fait.

La saison 1999 démarre avec la draft d’un Defensive End hors du commun, le super-athlétique Jevon « The Freak » Kearse qui accumule 14 sacks et gagne le titre de Defensive Rookie Of The Year. Malgré une blessure de McNair qui force le vétéran Neil O’Donnell sur le terrain, il fait un bon intérim ; quand McNair revient, George et lui portent l’attaque, alors que la défense fait le nécessaire. Pour la première année sous son nouveau nom, la franchise poste le meilleur record de son histoire, 13-3 ! De plus, les Titans ont une chance de tourner la page de The Comeback au premier tour des playoffs, car ils affrontent de nouveau les Bills. C’est une nouvelle confrontation qui va devenir légendaire, connue comme The Music City Miracle : menés 16-15 avec 16 secondes à jouer, les Titans doivent recevoir un kickoff et n’ont plus beaucoup d’options. Fisher appelle alors une action osée : Lorenzo Neal récupère la balle, la transmet à Wycheck qui fait une passe latérale vers Kevin Dyson ; le receveur sprinte 75 yards pour inscrire le touchdown de la victoire 22-16. L’arbitre valide l’action et la passe qu’il juge être latérale et non en avant (illégal), même si les Bills disputent encore ce fait aujourd’hui.

Après cette victoire rocambolesque, le Divisional Round envoie les Titans à Indianapolis pour affronter les Colts. Encore une fois c’est un match serré avec pas moins de sept Field Goals, et les Titans en sortent victorieux 19-16. Cela emmène la franchise de Nashville à sa première finale AFC depuis 20 ans, contre les Jaguars ; or Jacksonville a terminé en tête de l’AFC Central à 14-2, avec deux défaites justement infligées par Tennessee. McNair est inarrêtable avec un touchdown à la passe et deux touchdowns à la course ; comme en saison régulière, les Titans l’emportent 33-14. Il était temps que la franchise change de nom, puisque sa première année l’amène directement au Super Bowl !

Super Bowl XXXIV oppose les Titans aux Rams de Saint-Louis et leur attaque explosive surnommée The Greatest Show On Turf. Comme souvent pendant ces playoffs, le match va rester dans les annales : le score est de 16-16 à un peu plus de deux minutes de la fin. Les Rams marquent rapidement un touchdown longue distance, mais McNair répond par un drive dont une avant-dernière action improbable où il évite deux sackeurs et manque de tomber par terre avant de trouver Dyson à dix yards de l’en-but. La dernière action voit McNair trouver Dyson de nouveau à quelques yards de la terre promise, mais le Linebacker Mike Jones plaque le receveur de Tennessee à un yard de la ligne alors que l’horloge atteint zéro. Saint-Louis remporte le Super Bowl 23-16, alors que la finale est résumée par l’expression One Yard Short (un yard trop court).

 

Un potentiel non-exploité (2000-2004)

 

L’équipe repart en campagne en 2000 avec l’addition du Linebacker Keith Bulluck à la draft. McNair mène la charge une fois de plus avec Eddie George, alors que la défense est redoutable avec Kearse et Rolle en leaders ; Tennessee navigue tranquillement vers un nouveau record de 13-3 et leur premier titre d’AFC Central en tant que Titans. Le Wild Card Round amène les Ravens de Baltimore à Nashville : Tennessee contre deux punts mais rate deux Field Goals et le score est de 10-10 dans le dernier quart-temps. Les Ravens prennent alors les commandes : ils scorent un touchdown sur Field Goal contré et un sur interception pour l’emporter 24-10.

2001 n’est pas un bon cru pour les Titans : McNair et George se blessent, alors que le coureur doit faire avec la perte de son bloqueur favori Lorenzo Neal. L’attaque ne fonctionne plus aussi bien, la défense perd pied malgré la signature du Defensive End Kevin Carter des Rams, et Tennessee poste une année décevante à 7-9. Pour ne rien arranger, la légende Bruce Matthews met fin à sa carrière après 19 saisons, accumulant plus de 300 matchs en ayant évolué à toutes les positions de la ligne offensive et Long Snapper.

En 2002, la nouvelle équipe de Houston, les Texans, arrive en NFL, et les divisions sont réalignées : l’ironie veut que les Titans tombent avec les Texans dans l’AFC South, ainsi que les Colts et les Jaguars. La franchise décide de renforcer l’escouade défensive avec la draft du mammouth Defensive Tackle Albert Haynesworth, mais elle doit faire sans Kearse, blessé la majorité de la saison. La défense tient bon et les Titans terminent à 11-5, retournant en playoffs. Le Wild Card Round contre les Steelers est un match tendu pendant lequel George sort sur commotion au troisième quart-temps. Le Kicker des Titans Joe Nedney rate le Field Goal de la victoire dans le temps réglementaire, mais pas en prolongations ; Tennessee l’emporte 34-31. Malheureusement, le Divisional Round amène la bête noire des Oilers-Titans en playoffs, les Raiders ; c’est une des choses qui ne changent pas avec le nom de l’équipe : comme les trois fois précédentes contre les Oilers, Oakland élimine les Titans 41-24.

En 2003, McNair réussit une de ses meilleures saisons à 3215 yards, 24 touchdowns et 7 interceptions, ce qui lui permet d’être nommé MVP à égalité avec Peyton Manning. Eddie George commence à montrer des signes de fatigue et d’accumulation de blessures, mais il fait une septième saison à 1000+ yards et les Titans compilent une excellente année à 12-4. Tennessee retrouve Baltimore en Wild Card et McNair lance trois interceptions, mais la défense tient bon ; George et lui mènent le drive de la victoire qui se termine avec un Field Goal de Nedney 20-17. Le froid de New England attend les Titans dans un Divisional Round aussi disputé : les Patriots scorent un Field Goal pour passer devant 17-14 avec quatre minutes restantes, et la dernière chance des Titans est éteinte par deux pénalités offensives coup sur coup.

L’offseason 2004 est celle du ménage : les Titans sont largement au-dessus du Salary Cap, et doivent dégraisser leur effectif en se séparant de très bons éléments, comme Kearse ou George. L’arrivée du Defensive Tackle Randy Starks à la draft n’est pas suffisante : sans George et avec un McNair qui continue de jouer blessé, la franchise n’arrive pas à surnager pendant la saison et termine à 5-11. Le dégraissage continue en 2005 avec Rolle, Carter ou Mason ; dans ces conditions, malgré la signature du Defensive End Kyle Vanden Bosch ou la draft des Tackles Michael Roos & David Stewart, ce n’est plus suffisant : l’équipe s’écrase à 4-12 et doit trouver de quoi se renouveler.

Michael Roos
Michael Roos

Cela tombe bien, car pile au même moment, un certain Quarterback de l’Université de Texas a mené son équipe dans une des victoires les plus excitantes de l’histoire du Rose Bowl.

 

Le raté Vince Young (2006-2010)

 

Avec le troisième choix de la draft 2006, les Titans sélectionnent celui qu’ils espèrent être leur Quarterback pour l’avenir, Vince Young ; ils ajoutent également le Defensive Back Cortland Finnegan. Survient alors un imbroglio incroyable avec McNair : le Quarterback a tellement subi de blessures dans sa carrière que l’organisation lui interdit l’accès aux infrastructures pour sa rééducation ; en effet, si jamais il se blesse à nouveau sur place, elle a peur de devoir lui payer son salaire pour l’année, qui est devenu astronomique à cause des multiples restructurations de son contrat (plus de 23 millions !). La NFLPA fait un procès aux Titans pour violation de contrat et le gagne, forçant la franchise à autoriser un échange ; le Quarterback part à Baltimore.

NFL: DEC 14 Titans at TexansCette offseason folle, qui voit le Coliseum renommé en LP Field, propulse Vince Young au poste de titulaire : il lutte logiquement dans ses premiers matchs, alors que Tennessee se retrouve à 2-7… mais c’est là que la mayonnaise prend, et d’un seul coup plus personne n’arrête Tennessee. Le coureur Travis Henry, signé en 2005, explose pour 1200+ yards alors que Young se fait surtout connaître par ses escapades au sol plus que par sa qualité de passeur (sept touchdowns à la course). Les Titans terminent à 8-8 et Young gagne le titre d’Offensive Rookie Of The Year. Néanmoins l’équipe continue d’avoir mauvaise réputation : Haynesworth piétine volontairement la tête du centre des Cowboys Andre Gurode qui est au sol sans son casque (il prend cinq matchs de suspension), et le rookie Cornerback Adam « Pacman » Jones subit une énième interpellation lors de coups de feu dans une boîte de nuit à Las Vegas ; le commissioner Roger Goodell décide d’en faire un exemple et le suspend pour toute la saison 2007.

La défense progresse en 2007, permettant à l’équipe de surnager pendant que Vince Young continue un apprentissage douloureux. Le coureur LenDale White réussit une saison à 1110 yards au sol pour aider, et malgré une attaque aérienne anémique les Titans arrachent une place en playoffs avec un record de 10-6. Tennessee affronte San Diego en Wild Card dans un match à couteaux tirés entre les deux défenses. Les Titans mènent 6-0 à la pause mais n’arrivent à rien en deuxième période, et les Chargers l’emportent 17-6.

Afin d’améliorer le jeu au sol, la franchise de Nashville drafte en 2008 le coureur d’East Carolina Chris Johnson. Le rookie va avoir un impact immédiat : avec White ils scorent 24 touchdowns au sol, et c’est une bonne chose car le poste de Quarterback continue de poser problème ; Vince Young est toujours inconstant, et une blessure au genou donne une excuse à Jeff Fisher pour titulariser le vétéran Kerry Collins. Avec Collins, Johnson et White l’attaque progresse, pendant que la défense continue d’être une des meilleures de la ligue avec Haynesworth, Vanden Bosch, Bulluck, Finnegan et même le retour de Jevon Kearse. Cela permet aux Titans de poster un excellent record de 13-3, le meilleur de la NFL, mais il ne sert à rien en Divisional Round contre Baltimore car l’attaque accumule les bourdes : une interception, deux fumbles, un Field Goal manqué et une quatrième tentative ratée ; les Ravens l’emportent 13-10.

chris_johnsonChris Johnson est le point focal de l’année 2009 : avec 2006 yards, l’Offensive Player Of The Year est le sixième coureur à entrer dans le club très fermé des 2000+ yards au sol sur une saison ; il établit même un record NFL avec 2509 yards cumulés. Autour de lui, Fisher décide de nommer Kerry Collins comme Quarterback titulaire, alors que la défense voit arriver le rookie Defensive Back Jason McCourty. Mais le plus incroyable, c’est que malgré les énormes efforts du #28, l’équipe démarre par une terrible série de six défaites dont la dernière est une déroute 59-0 à New England sous la neige. Young est remis en titulaire à la place d’un Collins fantomatique, et l’équipe ré-émerge, terminant à 8-8 (ce qui est encourageant quand on part de 0-6).

Bien qu’il ne puisse refaire une telle performance, Chris Johnson est encore très efficace en 2010, alors que la défense s’améliore ; elle voit les arrivées des rookies Defensive End Derrick Morgan et Defensive Back Alterraun Verner. Néanmoins, le poste de Quarterback continue de poser un énorme problème, entre les mauvaises performances de Vince Young et les blessures de Kerry Collins qui forcent l’équipe à titulariser Rusty Smith ; la relation entre Fisher et Young se détériore à vue d’oeil. Dans un tel climat délétère, l’équipe poste un record de 6-10, et le Head Coach ne survit pas à cette nouvelle désillusion : Fisher est renvoyé après 17 ans à la tête de l’équipe. Il est remplacé par un fidèle du club : l’ancien Guard et coach de la ligne offensive Mike Munchak.

Fisher n’est pas le seul à partir en 2011, puisque Vince Young est libéré, n’étant jamais parvenu à sauter le pas entre la NCAA et la NFL. Pour le remplacer, les Titans choisissent à la draft le Quarterback de Washington Jake Locker, un choix qui surprend beaucoup d’observateurs ; le vétéran Matt Hasselbeck est titularisé pour lui laisser le temps d’apprendre.

 

Les Titans continuent dans le marasme (2011-2015)

 

Histoire de fragiliser encore un peu plus une attaque chancelante, Chris Johnson refuse de s’entraîner pour négocier un nouveau contrat à la hausse. La draft apporte le Linebacker Akeem Ayers et le Defensive Tackle Jurrell Casey en défense, ce qui est une bonne chose car elle doit faire un gros travail pendant la saison ; Tennessee oscille constamment autour d’un record équilibré, se retrouve en course pour les playoffs mais rate le coche et termine à 9-7.

New Orleans Saints v Tennessee TitansLocker est nommé titulaire au début de la saison 2012, et pour l’aider les Titans draftent le receveur Kendall Wright. Le Quarterback ne convainc pas du tout dans sa première saison comme meneur de jeu, et la défense ne peut soutenir tout le poids de l’équipe ; la saison donne un record de 6-10. En 2013 Locker semble montrer une amélioration, mais les gros problèmes de blessures sur la ligne offensive l’envoient à l’infirmerie par deux fois ; c’est l’ancien Bill Ryan Fitzpatrick qui le remplace, mais c’est trop peu des deux côtés du ballon et Tennessee termine à 7-9.

Bud Adams ne voit pas la fin de la saison, car le fondateur et propriétaire de la franchise disparaît en octobre 2013 ; s’il fait partie des visionnaires qui ont aidé à bâtir l’AFL (et la NFL d’aujourd’hui par ricochet), beaucoup gardent plutôt l’image du propriétaire maniaque du contrôle et ingérable aux décisions aberrantes, capable en plus de faire des doigts d’honneur répétés vers le banc de Buffalo pendant une victoire.

Le club doit donc continuer sans lui, et visiblement Mike Munchak n’est pas la solution ; il est débarqué pour être remplacé par le Coordinateur Offensif des Cardinals, Ken Whisenhunt. « Whiz » arrive avec de l’espoir en disant que l’équipe est assez bonne pour gagner dès la saison 2014 ; il va rapidement réviser son jugement : la ligne continue de connaître des soucis de blessures et/ou performances qui impactent non seulement Locker mais également le rookie Zach Mettenberger, et qui condamne le jeu au sol à ne pas avancer. En défense, l’unité peine à s’acclimater au changement de 4-3 en 3-4 sous l’impulsion du nouveau Coordinateur Défensif Ray Horton. Le résultat est terrible : les Titans font la pire année depuis leur arrivée à Tennessee à 2-14. Suite à cette saison, deux retraites sont annoncées : celle de Michael Roos, qui était attendue, et surtout celle de Jake Locker, qui prend tout le monde par surprise. Traumatisé par les blessures durant sa courte carrière, le jeune Quarterback a perdu la motivation et préfère raccrocher les crampons.

L’organisation arrive à la draft 2015 en deuxième position avec beaucoup de manques, mais la présence des deux Quarterbacks Jameis Winston et Marcus Mariota est trop tentante : les Titans sélectionnent le joueur d’Oregon, Mariota, en espérant cette fois trouver leur franchise Quarterback. Autre changement, le LP Field se renomme en Nissan Stadium suite à un changement de partenaire. Malheureusement, les résultats de l’équipe, eux, ne changent pas : malgré un Mariota prometteur et un Tight End Delanie Walker étincelant, l’attaque continue de ne pas être au niveau avec une ligne très friable, et la défense n’a pas assez de bons joueurs autour de Jurrell Casey ou Brian Orakpo. C’est une saison à 3-13 qui place cette fois les Titans en #1 de la draft, et qui coûte leur place à Ruston Webster et Ken Whisenhunt ; Jon Robinson arrive au poste de General Manager et Mike Mularkey à celui de Head Coach.

 

9-7 devient la base (2016-2021)

 

En 2016, l’équipe se retrouve au sommet de la draft et monnaye sa position ; elle trouve un partenaire d’échange, les Rams, qui veulent choisir un Quarterback : elle récupère ainsi des tours de draft supplémentaires pour 2016 et 2017. Pour l’année en cours, cela lui permet de faire le plein avec notamment l’Offensive Lineman Jack Conklin au premier tour et le coureur Derrick Henry au deuxième. Elle récupère également le coureur DeMarco Murray et veut clairement imposer sa volonté au sol avec un jeu de course puissant derrière la ligne offensive. C’est un choix payant, en conjonction avec le développement de Marcus Mariota bien aidé par l’acquisition du receveur Rishard Matthews ; en face, la défense reste friable par les airs mais le front-7 fait le travail. Les espoirs sont permis, mais la fracture de la jambe de Mariota en Week 16 enlève tout espoir de playoffs ; quoi qu’il en soit, la saison est prometteuse à 9-7.

Ces promesses sont un peu plus grandes en 2017, même si la saison est loin d’être réussie : si l’équipe retourne en playoffs pour la première fois depuis 2008 et possède des talents (révélation du Safety Kevin Byard – arrivée du rookie Cornerback Adoree Jackson), elle connaît également des limitations dans le jeu aérien des deux côtés et c’est une nouvelle saison à 9-7, signifiant que c’est surtout en AFC que le niveau a baissé. Mais la franchise est accrocheuse, on ne peut pas lui enlever cela : elle le prouve en Wild Card à Kansas City ; menée 21-3 à la pause, elle s’appuie sur Henry, une défense retrouvée et une passe de touchdown de Mariota à… lui-même sur une déviation (!) en deuxième mi-temps pour l’emporter 22-21. Elle est cependant rapidement rappelée à la réalité en Divisional Round à New England dans une défaite 35-14.

L’organisation sent qu’elle doit opérer un changement pour solidifier et pérenniser cette réussite fragile ; elle renvoie Mularkey et le remplace par le Coordinateur Défensif des Texans, Mike Vrabel. Il modèle l’équipe à son image : toujours très embêtante à jouer et adorant les combats défensifs, même si cela se fait au détriment du jeu aérien qui pêche ; Henry, lui, accumule 1158 yards et 12 touchdowns. Les nouveaux transfuges de New England ont des fortunes diverses entre le bon apport du coureur Dion Lewis et celui moins probant du Cornerback Malcolm Butler ; les failles aériennes des deux côtés du ballon finissent par trahir Tennessee qui est le perdant de la lutte à trois dans l’AFC South, étant éjecté des playoffs à 9-7 lors du dernier match de la saison contre Indianapolis.

L’intersaison 2019 est marquée par le départ à la retraite de l’emblématique duo Orakpo – Morgan (l’ex-Dolphin Cameron Wake arrive mais se blesse rapidement), et par du changement en attaque : l’ex-Dolphin Quarterback Ryan Tannehill fait chauffer le siège de Mariota, l’ex-Ram Guard Rodger Saffold signe et la draft au deuxième tour d’A.J. Brown est bien vue pour aider le jeu aérien. Cependant, l’équipe piétine à 2-4 jusqu’à ce qu’une mi-temps misérable de Mariota ne le place sur le banc au profit de Tannehill… et l’équipe semble trouver sa formule : le leadership de l’ancien de Miami, la saison stratosphérique de Henry (1540 yards et 16 touchdowns) ainsi qu’une défense toujours aussi tenace renversent la vapeur ; pour la quatrième saison consécutive, les Titans terminent 9-7, mais cette fois ils accrochent les playoffs… et ils vont y faire du bruit.

En Wild Card, Tennessee se déplace de nouveau à New England. Juste avant la mi-temps, la défense stoppe par trois fois les Patriots aux portes de l’en-but (forçant un Field Goal), puis l’attaque score pour mener 14-13. Un tournant crucial : la deuxième mi-temps est un combat sans points marqués jusqu’à ce que, ironie du sort, l’ex-Patriot Logan Ryan clôt la marque avec un pick-6 de Tom Brady pour une victoire surprise 20-13. En Divisional Round, c’est la meilleure équipe de la ligue en 2019, Baltimore, qui se présente ; si elle ressemble par certains points à Tennessee, elle va prendre une leçon dans son propre style : les visiteurs étouffent totalement l’attaque au sol record des Ravens, lâchent Henry dans la nature qui gambade pour 202 yards, et ils l’emportent 28-12. Et histoire de continuer les surprises, c’est contre la défense censée être la moins relevée que Henry va finalement buter : en finale AFC, les Chiefs le limitent à 61 yards, et même si Tennessee mène 17-7, la défense finit par plier devant l’explosivité de Kansas City qui arrête la folle avancée des Titans, 35-24.

Les Titans repartent en campagne en espérant enfin briser la barrière des 10 victoires pour confirmer leurs progrès ; la nouvelle ère est actée avec la libération de Mariota. Elle démarre sur une fausse note cependant : la sélection au premier tour de draft de l’Offensive Tackle Isaiah Wilson tourne à la catastrophe quand le joueur multiplie les problèmes sur et en dehors de l’organisation, menant à son échange à Miami. L’arrivée de l’ex-Texan Defensive End Jadeveon Clowney prouve que le joueur est en perte de vitesse : symbole d’une défense qui lâche trop souvent. Fort heureusement, l’attaque passe un palier de plus derrière Henry qui devient le huitième joueur de l’histoire à dépasser 2000 yards au sol sur une saison (2027) pour 17 TDs en cumulé. Avec Tannehill et les receveurs en soutien, Tennessee finit en tête de l’AFC South à 11-5, mais les failles défensives inquiètent. Cela se confirme en Wild Card contre Baltimore : contrairement à l’année précédente et malgré un mauvais départ, les Ravens contrôlent bien mieux Henry et passent devant au score ; la défense des visiteurs fait le reste et les Titans s’inclinent 20-13.

La meilleure manière de résumer la saison 2021 pour Tennessee est de parler du premier tour Cornerback Caleb Farley, portant de grands espoirs mais subissant plusieurs blessures rendant son année nulle et non avenue. C’est en effet le gros point noir : l’effectif subit beaucoup de pertes ; par exemple, Henry rate la moitié de saison, et la venue de Julio Jones ne donne rien de probant. Cependant, avec le Coach Of The Year Vrabel aux commandes, l’équipe continue d’exhiber sa capacité à ne jamais rien lâcher : la défense monte d’un cran et l’attaque essaie de limiter la casse avec A.J. Brown ou la signature du coureur D’Onta Foreman. Tennessee parvient à finir en tête de la conférence à 12-5, ce qui lui épargne le Wild Card ; le Divisional Round semble accessible à domicile contre de jeunes Bengals. C’est même la curée car le pass-rush sacke Joe Burrow NEUF fois… mais l’attaque tombe définitivement dans un trou ; dans un match très défensif, la couverture des visiteurs intercepte Tannehill 3 fois : la dernière leur permet de monter le drive de la victoire sur un Field Goal à la dernière seconde, 19-16.

Au moins, l’équipe a percé son plafond de neuf victoires et semble partie sur le bon chemin, n’est-ce pas ?

 

La fenêtre de tir se referme (2022-2023)

 

La draft 2022 amène un choc avec l’échange d’A.J. Brown à Philadelphia alors que le premier tour receveur Treylon Burks vient pour le remplacer, mais les Titans semblent tenir le coup en étant 7-3 après la Week 11 et largement en tête de l’AFC South. Malheureusement, c’est aussi la date de la dernière victoire de l’équipe : les blessures rattrapent l’effectif qui termine sur un cinglant 0-7, la dernière défaite contre Jacksonville donnant la division… aux Jaguars. Tennessee rate les playoffs à 7-10 : cela coûte sa place à Jon Robinson qui est remplacé comme General Manager par l’ex-49er Ran Carthon.

Et Mike Vrabel ne va pas tarder à le suivre, car 2023 est une saison encore plus décevante : certes l’équipe donne les clés de l’attaque au deuxième tour Quarterback Will Levis après une blessure de Tannehill, et le jeune lanceur montre des promesses ; certes Henry fait encore une bonne saison à 1000+ yards et 10+ touchdowns ; certes le retour du receveur DeAndre Hopkins dans la division fait du bien ; certes le duo Harold Landry – Denico Autry fait du grabuge dans le pass-rush. Mais la refonte de la ligne offensive est totalement ratée et l’attaque patine trop souvent ; du côté de la défense, Byard est échangé à Philadelphia en cours de saison. Bien loin du lustre d’il y a peu, Tennessee termine 6-11 et renvoie son Head Coach qui est remplacé par le Coordinateur Offensif des Bengals, Brian Callahan.