Fiche Franchise : Buffalo Bills

500-Bills

 

Présentation

 

Généralités

 

Création 1959
Division AFC East
Stade Highmark Stadium
Propriétaire Terrence & Kim Pegula
Président Kim Pegula
Manager Général Brandon Beane
Head Coach Sean McDermott
Titres 2 AFL (1964, 1965)
Site Internet http://www.buffalobills.com/

 

Introduction

 

Les Bills sont basés à Buffalo, dans l’état de New York. Ils ont intégré l’AFL, la concurrente de la NFL, et ont été placés dans l’Eastern Division. Lors de la fusion entre les deux ligues, ils se sont retrouvés logiquement en AFC East.

La franchise a connu un certain succès dans l’ancienne ligue, gagnant le titre AFL deux fois, mais elle a dû attendre la fin des années 1980 pour connaître la même réussite en NFL, avec en point d’orgue quatre Super Bowls successifs entre les saisons 1990 et 1993, malheureusement tous perdus.

 

Uniforme et Mascottes

 

Les Bills utilisent les couleurs bleu royal, rouge et blanc.

  • Tenue couleur : maillot bleu – numéro blanc – pantalon blanc – socks blanc et bleu.
  • Tenue blanche : maillot blanc – numéro bleu – pantalon bleu – socks blanc et bleu.
  • Tenue alternative : maillot blanc – numéro bleu – pantalon blanc – socks blanc et bleu.

Les Bills ont une mascotte nommée « Billy Buffalo », un buffle anthropomorphique qui porte le maillot « BB ». Il est la mascotte de l’équipe depuis 2000, car les Bills n’en avaient pas avant.

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Membres du Hall Of Fame

 

1985 – O.J. Simpson
1999 – Billy Shaw
2001 – Marv Levy
2002 – Jim Kelly
2003 – Joe DeLamielleure
2007 – Thurman Thomas
2009 – Bruce Smith
2009 – Ralph Wilson
2014 – Andre Reed
2015 – Bill Polian

 

Numéros retirés

 

12 – Jim Kelly
34 – Thurman Thomas
78 – Bruce Smith

Officieusement, les Bills en ont retiré un de plus :

32 – O.J. Simpson

 

Stade

 

Les Buffalo Bills jouent au Highmark Stadium.
Il a été inauguré le 17 Août 1973.
Il contient 73.079 places.

 

L’histoire de la franchise

 

Sommaire

 

  1. Les débuts du football professionnel à Buffalo (1900-1950)
  2. Une franchise pour de bon et deux titres AFL (1959-1968)
  3. O.J. comme seul espoir (1969-1977)
  4. Knox redonne des couleurs… un temps (1978-1985)
  5. Marv Levy construit son bulldozer (1986-1989)
  6. Les quatre Super Bowls consécutifs (1990-1993)
  7. La porte se referme doucement (1994-1999)
  8. Les Bills replongent en enfer (2000-2005)
  9. Le purgatoire continue (2006-2013)
  10. L’arrivée de Pegula et la fin de la disette (2014-2018)
  11. Josh Allen et la poursuite du Super Bowl (2019-2023)

 

Les débuts du football professionnel à Buffalo (1900-1950)

 

Au début des années 1900, le football semi-professionnel est en vogue dans l’état de New York. Évidemment, la deuxième ville la plus peuplée de l’état, Buffalo, se doit de se lancer dans l’aventure. Plusieurs franchises naissent dans la ville et les environs, mais une seule survit réellement à cette période quelque peu tumultueuse : les Buffalo Niagaras, renommés plus tard All-Americans et menés par le Quarterback et propriétaire Tommy Hughitt. C’est cette franchise qui intègre la nouvelle American Professional Football Association (APFA), la première ligue professionnelle. Buffalo réalise alors une innovation : un joueur des Akron Pros leur est vendu pour 300 dollars, ce qui représente la première transaction de joueurs dans l’histoire du football professionel.

Les All-Americans connaissent des débuts très intéressants, mais malheureusement, en 1920 et 1921, deux finesses du « règlement » de l’époque les privent du titre de champion. En 1920, les Akron Pros reçoivent le titre mais Buffalo et Chicago se plaignent qu’Akron ne les a pas battus (deux matchs nuls) ; pour départager les trois équipes un vote est effectué qui accorde le titre à Akron. En 1921, les All-Americans terminent à égalité avec Chicago à 8-1-1, mais la ligue décide que le match retour entre les deux équipes, remporté par Chicago, a plus de poids que le match aller, remporté par Buffalo. Le titre est alors décerné à Chicago sous les protestations des All-Americans.

Après deux nouvelles années positives à 5-4-1 et 5-4-3, l’équipe change de propriétaire et de nom pour s’appeler les Buffalo Bisons ; deux ans plus tard, elle change en Buffalo Rangers, puis revient aux Bisons. Pendant ce temps, le jeu se détériore, les finances également et la franchise subit la Grande Dépression de plein fouet, disparaissant de la NFL en 1929. Buffalo revient sur la scène du football professionnel dans la troisième itération de l’American Football League (AFL), une ligue concurrente de la NFL ; mais comme elle, les Buffalo Indians ne durent que deux petites années, en 1940 et 1941.

Enfin, une troisième franchise apparaît dans l’All-American Football Conference (AAFC), créée en 1946. Elle se nomme les Buffalo Bisons lors de sa première année, avant de changer pour les Buffalo Bills. Mais elle n’a rien à voir avec l’équipe actuelle car ces Bills-là disparaissent en même temps que l’AAFC en 1950, et les joueurs sont reversés dans une draft NFL.

Toutes ces tentatives vont cependant finir par porter leurs fruits en 1959, et encore une fois, Buffalo va choisir de prendre la route « alternative ».

 

Une franchise pour de bon et deux titres AFL (1959-1968)

 

RalphWilsonYoungUne quatrième itération de l’AFL est créée par Lamar Hunt pour concurrencer la NFL, et la nouvelle arrive aux oreilles d’un businessman vendeur d’assurances qui possède plusieurs industries à Detroit, Ralph Cookerly Wilson Jr. Il est propriétaire minoritaire de la franchise NFL des Lions, mais il voudrait bien posséder son équipe personnelle. Quand il présente sa candidature à Hunt, celui-ci lui donne le choix entre Miami, Buffalo et Cincinnati ; Wilson pense d’abord à Miami, mais après un refus de la ville floridienne il jette son dévolu sur Buffalo. Après un vote du public et en l’honneur de la franchise de l’AAFC, l’équipe est nommée les Buffalo Bills.

Hunt est ravi d’avoir Wilson avec lui, car c’est un homme riche qui peut asseoir la stabilité de sa franchise, ce qui n’est pas le cas de tous ; Wilson va devoir prêter de l’argent à certains propriétaires pour que la ligue tienne le coup. L’équipe démarre avec quelques bons joueurs comme le coureur Wray Carlton, le Tackle Harold Olson, les Defensive Tackles Chuck McMurtry & LaVerne Torczon, le Linebacker Archie Matsos ou le Cornerback Richie McCabe. Elle est confiée au coach Buster Ramsey, mais la saison 1960 est insuffisante et se termine sur un record de 5-8-1. La première draft arrive et Buffalo fait une bonne pioche avec notamment le Tackle Stew Barber et le futur Hall Of Famer Guard Billy Shaw, mais après une saison 1961 encore décevante à 6-8, Ramsay est débarqué ; il est remplacé par Lou Saban.

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Billy Shaw

C’est à ce moment que Buffalo va construire son futur succès : avec la draft du Tight End Ernie Warlick, l’équipe en profite pour récupérer le Quarterback des Chargers Jack Kemp et un coureur de la Canadian Football League (CFL), Cookie Gilchrist. Gilchrist est choisi pour remplacer Ernie Davis qui, bien que choisi par Buffalo, décide d’aller jouer en NFL ; en effet, à l’époque la NFL et l’AFL se battent pour les mêmes Universitaires avec deux drafts concurrentes. La défense voit l’arrivée du Linebacker Michael Stratton, et même si l’équipe démarre mal en 1962, elle poste son premier record positif à 7-6-1 derrière un Gilchrist voté AFL Player Of The Year.

En 1963, les Bills font plusieurs bonnes acquisitions en défense : la draft du Defensive Tackle Jim Dunaway et du Safety George Saimes ainsi que la signature du Defensive End Ron McDole. En attaque, le Quarterback Daryle Lamonica sert de remplaçant à Kemp, et malgré un nouveau départ difficile, l’équipe atteint le même record que l’année précédente ; cela lui permet de terminer à égalité avec les Boston Patriots en tête de l’Eastern Division, ce qui pousse les deux équipes dans une « finale de division ». Buffalo ne peut cependant rien contre Boston qui l’emporte facilement 26-8.

La draft du Defensive Back Butch Byrd complète une défense hallucinante qui, en 1964, réussit 50 sacks en 14 matchs. Mais il y a une autre arrivée qui fait du bruit, celle du Kicker Pete Gogolak qui débarque en AFL avec son style bien à lui : d’origine hongroise, il botte comme les joueurs de soccer, de côté, et non de face comme tous les kickers le font. Son efficacité va pousser un peu plus tard tous les Kickers à faire de même, et Wilson a bien compris qu’il avait un phénomène : il le paie des sommes astronomiques à l’époque pour le garder (plus de 10.000 dollars). C’est une année de domination absolue avec un record de 12-2 et une finale AFL contre les Chargers de San Diego ; Buffalo remporte le match aisément 20-7 pour enregistrer son premier titre AFL.

1965 ressemble beaucoup à 1964, et même s’ils ne gagnent pas autant de matchs, les Bills terminent à 10-3-1. C’est une seconde finale AFL de suite, toujours contre San Diego, et c’est une victoire de Buffalo encore plus totale avec un score sans appel de 23-0. Après ce double titre, Lou Saban, qui a été élu deux fois AFL Coach Of The Year, décide de démissionner pour aller entrainer l’Université du Maryland ; c’est son assistant Joe Collier qui le remplace.

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Saban, Gogolak, Kemp et Carlton

Nous sommes en 1966, et la franchise connaît un coup dur : Gogolak est allé au plus offrant chez les Giants de la NFL, une violation de « l’accord tacite » entre les deux ligues de ne pas voler les joueurs de l’autre ; cela va démarrer une guerre sans merci qui débouchera, quelques mois plus tard, sur l’accord de fusion entre l’AFL et la NFL. Sur le terrain, Buffalo termine de nouveau en tête de sa division à 9-4-1 et affronte les Chiefs de Kansas City en finale. Malheureusement, Buffalo passe complètement à côté de son match et s’incline 31-7.

Cette défaite marque le début d’une période de disette pour les fans des Bills. En 1967 et 1968, la franchise tombe dans une décrépitude complète, notamment à cause de l’attaque. Cela s’explique en partie par la concurrence de la NFL lors des drafts : en 1964 par exemple, ils ont choisi les futurs Hall Of Famers Defensive End Carl Eller et receveur Paul Warfield, mais les deux ont préféré aller jouer en NFL.

Après une année 1967 misérable à 4-10, Kemp se blesse ; Lamonica étant parti aux Raiders, l’équipe est obligée de convertir un receveur au poste de Quarterback. C’est une catastrophe prévisible et malgré l’éviction de Collier en milieu de saison, Buffalo termine 1-12-1 en 1968. John Rauch est nommé le nouvel entraîneur, et il va de suite profiter du seul avantage de faire une saison aussi terrible : drafter un extra-terrestre.

 

O.J. comme seul espoir (1969-1977)

 

oj-simpson-buffalo-bills_display_imageA la draft de 1969 se présente un bulldozer monté sur fusées, le vainqueur du Heisman Trophy de l’Université de Syracuse, le coureur Orenthal James Simpson. Les Bills ont le premier choix, et cette fois ils sont sûrs de garder leur sélection : en prévision de la fusion des deux ligues en 1970, il n’y a plus qu’une draft commune AFL-NFL depuis 1967. Buffalo n’hésite donc pas à sélectionner Simpson, et le jeune joueur frappe d’entrée en dépassant 1000 yards cumulés (courses + réceptions). Néanmoins il ne peut pas tout faire tout seul, et c’est trop peu pour une franchise à la dérive qui finit 4-10 la dernière année de l’AFL.

L’AFL et la NFL fusionnent en 1970, ce qui place les Bills dans l’AFC East avec les Patriots de Boston (qui changeront en New England l’année suivante), les Dolphins de Miami, les Colts de Baltimore et les Jets de New York. La franchise apprend alors la terrible nouvelle de la mort de son Tackle Bob Kalsu, un rookie drafté en 1968 qui s’est engagé dans l’armée après sa première saison, et qui est mort pendant la Guerre du Vietnam. L’équipe essaie de s’en sortir sur le terrain, mais O.J. Simpson est la seule star de l’équipe désormais, et les Bills terminent à 3-10-1. Le fond est définitivement touché en 1971 quand Rauch quitte son poste, ce qui amène un terrible 1-13-1.

Les drafts sont un bide absolu mis à part le receveur Bob Chandler, Simpson ne porte jamais la balle plus de 200 fois parce que les Bills sont toujours à la traîne au score, et le War Memorial Stadium de Buffalo tombe en ruine ; Wilson doit forcer la construction d’un nouveau stade en menaçant de déménager l’équipe. Le propriétaire, désespéré, rappelle alors une ancienne gloire pour essayer de redresser la barre : Lou Saban.

Saban comprend que Juice est sa seule star (c’est le surnom de Simpson car O.J. veut aussi dire Orange Juice – jus d’orange – en anglais). Il nourrit le coureur avec presque 300 portés et le #32 réussit 1251 yards (sa première saison à 1000+) ; cependant cela ne sauve toujours pas l’année des Bills qui terminent 4-9-1. Mais comme la franchise tient absolument à ce que Simpson fasse de bonnes performances, elle connait enfin de la réussite à la draft, notamment dans la ligne offensive : en 1972 ils choisissent le Guard Reggie McKenzie et en 1973 c’est le futur Hall Of Famer Guard Joe DeLamielleure. Avec la signature du Tackle Dave Foley, cela offre une très bonne ligne offensive qui, avec l’ajout du Tight End Paul Seymour, va être surnommée The Electric Company (la compagnie d’électricité, en rapport au surnom de Simpson, Juice, car en français aussi « le jus » peut être synonyme d’électricité).

Bills-TheElectricCompanySimpson va profiter de suite de ces cadeaux en 1973 dans le tout nouveau Rich Stadium. Il marche littéralement sur ses adversaires : il établit deux records NFL avec 250 yards au sol en un match contre les Patriots, puis 2003 yards à la course sur la saison. Il devient ainsi le tout premier coureur à dépasser 2000 yards sur une année ; ce qui rajoute à l’exploit, il le fait seulement sur 14 matchs (soit une moyenne hallucinante de 143 yards), alors que ceux qui dépasseront également la barre des 2000 yards plus tard le feront tous sur 16 rencontres. Logiquement élu MVP de la NFL, Simpson et une défense retrouvée renversent la tendance et permettent à Buffalo de poster une bonne saison à 9-5, même si malheureusement ils sont trop courts pour les playoffs.

Ce renouveau se confirme en 1974 : malgré une année moins efficace de Simpson qui est gêné par les blessures, les Bills atteignent les playoffs à 9-5. Ils tombent sur la dynastie naissante des Steelers qui les élimine 32-14, mais cela augure du meilleur s’ils peuvent garder le rythme. Néanmoins cela n’est pas le cas : la défense s’écroule de nouveau en 1975 ; malgré les efforts du Quarterback Joe Ferguson drafté en 1972 et de Simpson qui établit encore un record NFL avec 23 touchdowns en cumulé, Buffalo rate les playoffs à 8-6.

C’est alors la fin du court état de grâce des Bills : en 1976, malgré la draft des deux Tackles Ken Jones & Joe Devlin et du Defensive End Ben Williams, Ferguson et Simpson sont rattrapés par les blessures et la défense est atroce. C’est un crash total avec un record de 2-12 qui peut être résumé par le match de Thanksgiving contre Detroit : O.J. Simpson bat son propre record avec 273 yards au sol, pendant que le remplaçant de Ferguson complète 4 passes sur 21 tentées pour 29 yards et une interception.

Cette saison catastrophique pousse Saban vers la sortie, et il est remplacé par l’ancienne star des Packers Jim Ringo qui doit composer avec un Ferguson qui lance 24 interceptions, un Simpson cuit et une défense sur les genoux ; 1977 est une nouvelle année purgatoire à 3-11. Ringo ne demande pas son reste, et il laisse sa place au coach des Los Angeles Rams, Chuck Knox.

Knox va alors donner un avant-goût de ce qui se passera une décade plus tard.

 

Knox redonne des couleurs… un temps (1978-1985)

 

La saison 1978 commence avec un événement : les Bills se séparent de O.J. Simpson, l’échangeant aux 49ers. Ce n’est pas une décision aberrante, car Juice est sur la fin de carrière, usé par les années où il a porté la franchise à lui tout seul ; ce qui est complètement aberrant par contre, c’est le prix qu’accepte de payer San Francisco : le deuxième et troisième tour de la draft 1978, le premier et quatrième tour de 1979 ainsi que le deuxième tour de 1980. Simpson prendra sa retraite deux ans plus tard, ce qui veut dire que les 49ers perdront en 1980 un deuxième tour de draft pour un joueur qu’ils n’ont déjà plus.

Buffalo Bills
Knox et Ferguson

En 1978, la défense de Buffalo commence à redresser la tête grâce aux ajouts à la draft du Defensive Back Charles Romes et du Linebacker Lucius Sanford ; en attaque, le remplaçant de Simpson, Tim Miller, dépasse les 1000 yards. L’équipe améliore un peu son record à 5-11, et en 1979, avec l’ajout du Defensive Tackle Fred Smerlas et des Linebackers Tom Cousineau & Jim Haslett, la progression défensive continue ; Haslett est même nommé Defensive Rookie Of The Year et Buffalo poste un 7-9 encourageant.

1980 marque le début d’une nouvelle décennie, et les Bills la commencent de la meilleure des façons possibles : lors de la Week 1, ils battent enfin les Dolphins 17-7, une équipe contre qui ils avaient perdu 20 matchs de suite. C’est de bonne augure, car la défense arrive enfin à maturité pendant que l’attaque limite les bourdes et profite de la draft du coureur-retourneur Joe Cribbs. Buffalo poste enfin une saison positive à 11-5, gagne son premier titre d’AFC East depuis 15 ans et accède aux playoffs. Malheureusement l’aventure va être de courte durée, car Buffalo tombe au premier tour contre les Chargers, 20-14.

Knox a trouvé la bonne formule, remportant le titre de Coach Of The Year en 1980, et cela va se confirmer en 1981 : Ferguson réussit 3652 yards et 24 touchdowns alors que la défense est toujours présente. Même si Buffalo perd le titre de division la dernière semaine contre Miami, l’équipe se qualifie pour les playoffs à 10-6. En Wild Card Round, elle se déplace chez les Jets de New York ; malgré un match bourré d’interceptions (quatre de chaque côté), Buffalo l’emporte 31-27. Les Bills n’auront pas la même chance en Divisional Round contre les futurs champions AFC Bengals, qui l’emportent à domicile 28-21.

C’est une nouvelle petite fenêtre d’opportunité qui vient de se fermer. La saison 1982, écourtée par la grève, marque le début d’une nouvelle époque sombre pour la franchise. Elle ne termine que 4-5, et l’architecte Knox décide de partir entraîner les Seahawks ; il est remplacé par Kay Stephenson. Ensuite, à la draft de 1983, les Bills choisissent le futur Hall Of Famer Quarterback Jim Kelly, qui préfère aller jouer dans la nouvelle United States Football League (USFL). Même si l’équipe fait un autre bon choix avec le Linebacker Darryl Talley, elle retombe dans ses anciens travers en défense, Ferguson est au bout du rouleau et Buffalo ne poste qu’un record équilibré de 8-8 en 1983. En 1984 et 1985, l’équipe s’écroule complètement, vidée de talent mis à part peut-être le coureur Greg Bell, et deux records de 2-14 ont raison de Stephenson.

C’est alors que la conjonction de plusieurs événements va réveiller la franchise pour la porter à un niveau encore jamais atteint.

 

Marv Levy construit son bulldozer (1986-1989)

 

Tout simplement, les Bills vont faire le plein avec six futurs Hall Of Famers entre 1985 et 1988.

Les deux premiers sont déjà là, car ils ont été draftés en 1985 : le Defensive End Bruce Smith au premier tour et le receveur Andre Reed au quatrième tour. Le troisième était « là sans être là » mais va pouvoir revenir : l’USFL disparaît en 1986 et la franchise peut récupérer son premier tour de 1983, Jim Kelly. Enfin, le quatrième est monté en grade et va engager le cinquième : après un début de saison catastrophique, le remplaçant de Stephenson au poste de Head Coach est débarqué ; le nouveau General Manager Bill Polian appelle alors un de ses grands amis, le coach des Kansas City Chiefs Marvin « Marv » Levy. Il ne peut pas faire grand-chose pour redresser la saison 1986 partie à vau-l’eau et qui se termine à 4-12.

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Marv Levy et Bill Polian

Mais une fois aux commandes de l’équipe, et avec l’aide de Polian, Levy comprend qu’il a quelques stars à sa disposition, notamment une bonne ligne offensive avec la draft du Tackle Will Wolford en 1985 et celle du Tackle Howard Ballard en 1986. Les Linebackers Shane Conlan & Cornelius Bennett ainsi que le Defensive Back Nate Odomes renforcent la défense, et dans une saison écourtée par la grève, les Bills postent un 7-8 prometteur ; Conlan est même nommé Defensive Rookie Of The Year.

Bills-ThurmanThomasC’est à la draft de 1988 que Levy trouve sa dernière arme fatale : le sixième futur Hall Of Famer de la liste, le coureur Thurman Thomas. Il vient compléter le trio offensif avec Kelly et Reed, et cette fois, l’équipe est solide sur tous les fronts ; rien ne l’arrête dans l’AFC avec un record de 12-4 qui permet de décrocher un titre de division et deux titres personnels : Coach Of The Year pour Levy et Executive Of The Year pour Polian. La franchise doit quand même se déplacer en Divisional Round à Houston, mais elle prend largement l’avantage en dernière période et la défense tient bon pour l’emporter 17-10 ; c’est la première victoire en playoffs depuis 1965. La finale AFC remet les Bengals sur la route de Buffalo dans un match ultra-défensif : les Bills ne dépassent pas 200 yards et Kelly lance trois interceptions dans une défaite 21-10.

Malgré ce revers, les fans espèrent que les Bills tiennent enfin la bonne formule pour pérenniser cette réussite. Ce sentiment semble encore une fois déçu quand l’équipe joue moyennement en 1989 malgré l’ajout à la draft du receveur Don Beebe. Une victoire lors de la dernière semaine propulse le club en playoffs à 9-7, mais il commet trop de pertes de balle contre les Browns et se fait éliminer en Divisional Round 34-30. Néanmoins, Levy tire les enseignements des deux dernières saisons : apparemment, l’équipe a plus de succès en opérant en no-huddle, c’est-à-dire en accélérant le tempo offensif pour ne pas laisser le temps à la défense de faire des changements.

Il décide alors de s’approprier la philosophie de l’équipe qui a éliminé par deux fois les Bills des playoffs dans les années 1980, les Bengals.

 

Les quatre Super Bowls consécutifs (1990-1993)

 

En effet, à Cincinnati, le coach Steve Wyche et le Quarterback Boomer Esiason ont mis en place une stratégie qui consiste à jouer en no-huddle pratiquement tout le temps, et non uniquement en fin de mi-temps ou de match quand il faut rapidement remonter le terrain. Levy se dit qu’il a les armes offensives pour faire la même chose, et il met alors en place une attaque qui va définitivement faire passer les Bills à un niveau supérieur : la K-Gun Offense. Kelly est un Quarterback intelligent qui peut sans problème appeler les tactiques lui-même, et son attaque réagit au doigt et à l’oeil.

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Andre Reed

C’est alors un raz-de-marée offensif qui marque des points à la pelle, comme en démontre plusieurs matchs en 1990 : les Bills marquent trois touchdowns en 77 secondes pour l’emporter 29-28 sur Denver ou 24 points en dernier quart-temps pour l’emporter 38-24 sur les Raiders. Mais il ne faut pas oublier la défense qui fait également le travail, menée par un Bruce Smith nommé Defensive Player Of The Year avec 19 sacks. Tout cela donne une équipe qui survole la ligue et termine avec un record de 13-3. Les playoffs vont être une explosion de points, avec un Divisional Round remporté sur Miami 44-34 et une râclée 51-3 infligée aux Raiders en finale AFC. Le bulldozer Bills est enfin arrivé à bon port : le Super Bowl.

Super Bowl XXV a lieu à Tampa Bay, et met aux prises les Bills avec les New York Giants du légendaire Bill Parcells. Pour Buffalo, donné favori de sept points, l’équation est simple : marquer, marquer, marquer pour épuiser la terrible défense des Giants. Pour New York, qui doit jouer avec son Quarterback remplaçant Jeff Hostetler, l’équation est également simple : courir, courir, courir pour manger l’horloge et laisser le moins de temps possible à l’attaque de Buffalo. Les Bills semblent réussir leur coup en menant rapidement 12-3, mais les Giants mettent leur tactique en place : ils possèdent la balle pendant plus de 40 minutes (!) et ont l’avantage 20-19 à 2:16 de la fin. Kelly mène l’attaque jusqu’aux 29 yards des Giants alors qu’il reste huit secondes, mais le Kicker Scott Norwood rate le Field Goal à droite des poteaux, donnant naissance à un des moments les plus célèbres de l’histoire de la NFL : Wide Right.

La déception est énorme pour les fans de Buffalo, mais rien ne dit que l’équipe ne puisse pas retourner en finale en 1991. La draft amène le Defensive End Phil Hansen et le Defensive Back Henry Jones qui renouvellent les forces en défense, alors que Thomas, voté Offensive Player Of The Year, réussit une année exceptionnelle avec 2038 yards cumulés et 12 touchdowns. Buffalo marque 30 points de plus que l’année dernière (458), et malgré la blessure tôt dans la saison de Bruce Smith, personne ne leur résiste en AFC avec un nouveau record de 13-3. Les Chiefs sont balayés 37-14 en Divisional Round, mais la finale AFC contre les Broncos s’avère plus compliquée. C’est le moment que choisit la défense pour rappeler qu’elle existe : elle limite Denver à sept points, et Buffalo l’emporte 10-7 pour un second titre de champion AFC consécutif.

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Jim Kelly

Super Bowl XXVI se joue à Minnesota, et c’est une autre équipe de la NFC East qui affronte Buffalo : les Redskins de Washington. A la surprise de tous les observateurs, les Bills démarrent le match sans Thomas sur le terrain ; en fait, le joueur pose toujours son casque sur les 35 yards avant le match, mais il a été déplacé par l’équipe de Harry Connick Jr qui a chanté l’hymne américain, et il ne le retrouve plus. Même si le coureur revient deux snaps plus tard, ce contre-temps incroyable n’est qu’un avant-goût du non-match de Buffalo : Jim Kelly lance deux interceptions en première mi-temps et Washington mène 17-0 à la pause. Le Quarterback se fait intercepter sur la première action du troisième quart-temps et les Redskins marquent sur l’action suivante, menant 24-0 ; le retard est trop grand et Buffalo s’incline finalement 37-24.

La franchise au bison repart à l’assaut de la NFL en 1992, mais une blessure de Kelly lors du dernier match de la saison, perdu 27-3 contre les Oilers de Houston, semble dérailler les espoirs de retourner au Super Bowl. A 11-5, Buffalo perd la tête de la division et doit jouer le Wild Card contre Houston justement, avec leur Quarterback remplaçant Frank Reich. Le match tourne rapidement au cauchemar quand Thomas lui aussi se blesse, et Houston mène 35-3 tôt dans le troisième quart-temps. Mais Reich, déjà auteur du plus grand retour de l’histoire de la NCAA à ce moment (de 0-31 à 42-40 en une mi-temps), remet ça dans le légendaire The Comeback : cinq touchdowns et un Field Goal en prolongations plus tard, les Bills l’emportent miraculeusement 41-38. Dans la foulée de ce match magique, les Bills écartent les Steelers en Divisional Round 24-3, puis les Dolphins de Dan Marino 29-10 en finale AFC avec le retour de Kelly. Les Bills deviennent ainsi la seconde équipe à atteindre trois Super Bowls d’affilée après Miami (1971, 1972, 1973).

Super Bowl XXVII se déroule à Pasadena, en Californie, et c’est encore un club de la NFC East qui se présente devant les Bills : les Cowboys de Dallas. Buffalo démarre bien la rencontre avec un touchdown de Thomas au sol… mais c’est le début d’une nouvelle première mi-temps de cauchemar pour Kelly : une interception et deux fumbles plus tard, Dallas mène déjà 28-10 à la pause. La débandade continue en deuxième période pour un score final terrible de 52-17 ; et encore, la marque aurait été plus lourde si Beebe n’avait pas arraché le ballon des mains du Defensive End Leon Lett juste avant l’en-but sur un retour de fumble. Buffalo est certes la seconde équipe à atteindre trois Super Bowls consécutifs, mais elle devient surtout la seule équipe à les perdre tous.

La franchise commence à se demander si elle n’est pas maudite, mais elle repart au combat. Avec la même ossature, l’équipe réussit encore une fois une brillante saison régulière, terminant 12-4 et reprenant le titre de division. Les playoffs ne sont toujours pas un problème pour les Bills qui écartent les Raiders de Los Angeles 29-23 puis les Chiefs de Kansas City 30-13. Le club réalise alors un record de quatre titres de conférence consécutifs, mais ils n’en ont cure, il leur faut le trophée Lombardi !

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Bruce Smith

Super Bowl XXVIII prend place à Atlanta, et c’est une revanche de l’année précédente entre les Cowboys et les Bills qui auront été abonnés à la NFC East en finale. Il faut que l’équipe de Marv Levy joue à son vrai niveau, et pour une fois Buffalo fait une première mi-temps plutôt solide dans l’ensemble : malgré un fumble de Thomas, les Bills mènent 13-6 après deux quarts-temps. Néanmoins, c’est en seconde mi-temps que Buffalo va complètement craquer : un fumble de Thomas et une interception de Kelly sont toutes les deux transformées en touchdowns ensuite par Dallas ; la défense finit par céder et les Cowboys l’emportent 30-13. Encore une fois les faillites de l’attaque dont Buffalo est si fière auront causé la perte de la franchise.

Il est écrit que cette période fantastique ne sera pas couronnée d’un titre : la franchise rejoint alors les Minnesota Vikings dans le club peu prisé des équipes ayant perdu quatre Super Bowls, avec la sombre distinction de les avoir perdus consécutivement.

 

La porte se referme doucement (1994-1999)

 

Comme si ces défaites consécutives ne suffisaient pas pour attirer une certaine lumière négative sur la franchise, elle fait la une des journaux bien malgré elle pour une raison plus grave : le 12 juin 1994, l’ancienne femme d’O.J. Simpson, Nicole Brown, et un de ses amis, Ronald Goldman, sont retrouvés assassinés. Simpson est poursuivi pour double homicide après la fameuse poursuite en voiture rocambolesque, et le procès qui s’ensuit va durer jusqu’en octobre 1995 pour s’achever sur un verdict d’acquittement très controversé (Simpson sera cependant condamné au tribunal civil).

Bills-SteveTaskerSur le terrain, l’équipe quatre fois championne de sa conférence, un exploit inédit depuis la fusion entre la NFL et l’AFL, paye le prix de sa domination : la fatigue mentale et physique commence à rattraper les stars du club en 1994. L’équipe démarre bien mais elle finit par s’écrouler en route, postant un record de 7-9 ; le seul point positif est le jeu de Steve Tasker qui va devenir, pour certains, le meilleur joueur sur équipes spéciales que la ligue ait connu.

La franchise se reprend en 1995 avec notamment la draft du Guard Ruben Brown et la signature du Linebacker Bryce Paup des Packers qui gagne le titre de Defensive Player Of The Year. Un bon départ permet à Buffalo d’accrocher encore les playoffs à 10-6, cependant l’essoufflement se fait sentir car les Bills doivent passer par le Wild Card Round. Après une victoire 37-22 sur les Dolphins, la malchance frappe Bruce Smith qui rate le Divisional Round à cause de la grippe ; c’est toute la machine qui attrape le virus avec une défaite 40-21 contre Pittsburgh.

A la draft de 1996, les Bills choisissent le receveur Eric Moulds et Bruce Smith gagne son deuxième titre de Defensive Player Of The Year avec une année complète, mais le club est délogé par les Patriots au sommet de l’AFC East. Buffalo parvient à arracher une place en playoffs à la dernière semaine et doit affronter les tous nouveaux Jaguars de Jacksonville en Wild Card Round. Le match est tendu et Buffalo parvient à prendre l’avantage 27-20 au début du dernier quart-temps sur une interception de Jeff Burris remontée jusqu’au touchdown. Mais les Jaguars répondent rapidement par un touchdown, et sur le drive suivant Kelly subit un sack violent qui le sort du match et provoque un fumble récupéré par Jacksonville. Les Jaguars marquent un Field Goal, et l’attaque sans Kelly ne peut pas répondre ; les Bills s’inclinent 30-27.

Ce sack-fumble est la dernière action de la légende Jim Kelly qui décide de prendre sa retraite ; de plus, Thurman Thomas perd son rôle de coureur principal, signalant la fin de l’ère la plus faste de l’histoire de la franchise.

Marv Levy va rapidement comprendre que la gloire est passée quand le remplaçant de Kelly drafté en 1995, Todd Collins, n’arrive pas à reprendre les rênes de l’attaque. Le coureur pris au premier tour de 1997, Antowain Smith, est bon mais il n’a pas la même envergure que Thomas, et l’équipe tombe dans un certain marasme, devant se contenter d’un record de 6-10. Levy décide de tirer sa révérence au terme de la saison, mettant fin à 12,5 années de bons et loyaux services pour la franchise de Ralph Wilson… même s’il n’aura jamais gagné le Super Bowl. Il est remplacé par son Coordinateur Défensif, Wade Phillips.

Une des premières décisions de Phillips et de l’organisation est d’améliorer la situation au poste de Quarterback. Pour cela, elle récupère ce qu’elle pense être un titulaire et un remplaçant : elle échange un premier et un quatrième tour de la draft 1998 pour le remplaçant des Jaguars Rob Johnson, et elle signe l’ancien vainqueur du Heisman Trophy Doug Flutie. Johnson reçoit un contrat juteux de 25 millions de dollars, ce qui explique pourquoi, malgré les meilleures performances de Flutie pendant les camps, Johnson est déclaré titulaire. Cependant il se blesse, lançant Flutie au poste, et le petit Quarterback de 1m78 au jeu extravagant redynamise l’attaque : grâce à son envie de gagner et ses comebacks répétés, l’équipe termine 10-6 et en playoffs.

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Doug Flutie et Rob Johnson

L’équipe affronte les Dolphins en Wild Card Round, et Flutie tente un nouveau retour vers la fin du match alors que les Bills sont menés 24-14. Un touchdown semblant valable est refusé à Reed qui s’énerve et bouscule un arbitre ; c’est une pénalité qui repousse Buffalo et le receveur est expulsé du terrain. Cela plombe l’attaque qui doit se contenter d’un Field Goal, et sur le dernier drive un sack-fumble sur Flutie scelle le score du match à 24-17. Malgré la performance record de Moulds en playoffs avec 9 réceptions pour 240 yards, les Bills sont éliminés.

L’équipe drafte le Defensive Back Antoine Winfield pour aider l’arrière-garde, et le débat entre Johnson et Flutie continue pendant l’été. Phillips donne la main au héros local qui a sa propre marque de céréales (Flutie Flakes), mais alors que l’équipe est à 10-5, inexplicablement, il fait débuter Rob Johnson. Le match est remporté par Buffalo et Phillips décide de laisser Johnson titulaire contre les Titans de Tennessee en Wild Card Round dans le match devenu mythique du Music City Miracle. Malgré les six sacks sur Johnson, Buffalo prend l’avantage 16-15 à 16 secondes de la fin du match. C’est alors que l’impensable se produit : sur le kickoff, Lorenzo Neal remet la balle à Frank Wycheck, qui se retourne et lance une passe de l’autre côté pour Kevin Dyson, lequel remonte le terrain pour le touchdown miraculeux de la victoire 22-16. Les Bills continuent encore aujourd’hui de dire que la passe était en avant (interdite), mais sur le terrain elle est validée comme latérale (légale).

Mais plus que l’action elle-même, ce qui est dommageable pour Buffalo c’est que ce sera le dernier match de playoffs avant une longue période : elle va très souvent naviguer en-dessous de l’équilibre dans les années suivantes.

 

Les Bills replongent en enfer (2000-2005)

 

Tel un symbole, trois libérations ont lieu en 2000 : Thurman Thomas, Andre Reed et Bruce Smith ne font plus partie de l’équipe, même s’ils n’étaient plus titulaires depuis longtemps. Thomas part à Miami, alors que Reed et Smith partent à Washington ; seul Smith jouera plus d’un an, jusqu’en 2004. La controverse entre Flutie et Johnson perdure, et l’équipe en souffre, postant un record de 8-8.

Suite à cette saison, c’est le grand ménage : le General Manager John Butler quitte Buffalo pour San Diego, et il emporte plusieurs bons joueurs, dont Flutie, dans ses bagages. Antowain Smith quitte également l’équipe pour aller à New England, alors que Wade Phillips paye ses choix douteux dans la controverse de Quarterbacks ; il est remplacé par le Coordinateur Défensif des Titans, Gregg Williams. Enfin, Ralph Wilson, qui entre temps a renommé Rich Stadium à son nom, nomme Tom Donahoe en General Manager.

Tous ces départs et les choix litigieux de Donahoe (comme maintenir Johnson titulaire) vont précipiter la franchise dans une spirale négative. Malgré la draft du Defensive Back Nate Clements et du Defensive End Aaron Schobel, l’absence de Flutie provoque un manque de qualité au poste de Quarterback remplaçant quand Rob Johnson fait sa blessure annuelle. La saison se termine à 3-13, et lorsque l’organisation comprend son erreur, Johnson est libéré ; il est supplanté par le Quarterback des New England Patriots Drew Bledsoe.

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Drew Bledsoe

Bledsoe est un vrai lanceur de ballon, et la défense connaît un regain de forme notamment avec la signature du Linebacker London Fletcher des Rams. Néanmoins tout cela reste trop fragile : malgré un bon départ en 2002, Buffalo s’écroule et termine à 8-8, manquant les playoffs. En 2003, l’équipe a beau se renforcer avec les arrivées du safety Lawyer Milloy des Patriots, du Linebacker Takeo Spikes des Bengals et la draft du coureur Willis McGahee, c’est insuffisant : Bledsoe connaît un déclin dans son jeu et l’équipe poste un médiocre 6-10. Gregg Williams est alors renvoyé et remplacé par le Coordinateur Offensif des Steelers Mike Mularkey.

En 2004, les Bills pensent se prémunir d’une nouvelle défaillance de Bledsoe en draftant le receveur Lee Evans pour l’aider et le Quarterback J.P. Losman pour le seconder. L’année commence mal avec plusieurs défaites de justesse et une fracture du péroné pour Losman, mais malgré un départ à 1-5 l’équipe finit par reprendre le dessus, grâce notamment à un McGahee qui semble ressuscité après sa terrible blessure au genou subie en Université. La franchise se retrouve à 8-7 avec la possibilité d’aller en playoffs s’ils l’emportent contre Pittsburgh à domicile, mais ils commettent trop d’erreurs et doivent s’incliner 29-24 pour finir à l’équilibre, comme en 2002.

Ce sera leur meilleur record dans la décennie, car suite à la performance moyenne de Bledsoe, l’équipe l’écarte pour donner les rênes de l’attaque à Losman ; Bledsoe obtient sa libération pour rejoindre les Cowboys. Pendant ce temps, les Bills comprennent rapidement que Losman n’est pas l’homme de la situation ; après un départ à 1-3, Kelly Holcomb le remplace. La défense cède trop souvent et la saison est indigeste, se finissant sur un 5-11 qui coûte sa place non seulement à Mularkey, mais également à Donahoe.

Alors que Ralph Wilson se demande de plus en plus s’il ne devrait pas déménager la franchise ailleurs à cause de la petite taille du petit marché économique que représente Buffalo, il essaye de raviver la flamme avec des anciennes gloires : Marv Levy prend le poste de General Manager, alors que Dick Jauron, qui a commencé comme coach des Defensive Backs en 1985, est nommé Head Coach.

 

Le purgatoire continue (2006-2012)

 

2006 débute avec la draft du Defensive Tackle Kyle Williams et du Defensive Back Donte Whitner pour solidifier une défense à la dérive. Néanmoins, le poste de Quarterback reste un problème : Losman n’est toujours pas au niveau dans une attaque insuffisante, et l’équipe a beau se battre, elle ne peut faire mieux que 7-9. Les Bills espèrent que 2007 apporte les réponses à leurs problèmes : la draft du Quarterback Trent Edwards, du coureur Marshawn Lynch et la signature du coureur Fred Taylor des Jaguars doivent renforcer l’attaque, alors que la draft du Linebacker Paul Posluszny doit renforcer la défense.

http://www4.pictures.gi.zimbio.com/Kevin+Everett+Seattle+Seahawks+v+Buffalo+Bills+-1aC20PPBmAl.jpgNéanmoins, l’histoire principale d’une nouvelle saison décevante à 7-9 est celle de Kevin Everett. Le Tight End, qui joue sur équipes spéciales, subit un choc terrible lors du premier match de la saison contre Denver : sur le kickoff de la seconde mi-temps, son casque vient heurter violemment le retourneur Domenik Hixon, lui causant une très grave blessure à la moëlle épinière. Sans des techniques révolutionnaires de refroidissement de la moëlle pour limiter les dommages et le savoir-faire des médecins de l’équipe et de la ville de Buffalo, sa vie aurait pu s’arrêter. Après son opération, on ne lui donne que peu de chances de remarcher, mais à force d’efforts il parvient à récupérer : avant le dernier match de la saison, il revient au stade en marchant de lui-même, soit seulement 3,5 mois après son accident presque fatal. Depuis, bien que sa carrière soit terminée, il a recouvré la majorité de ses facultés.

L’année 2008 présente une nouvelle source d’inquiétude pour la franchise (bien que tout soit relatif) : c’est la réduction de son nombre de fans ; du moins aux Etats-Unis, car la proximité avec le Canada permet une bonne affluence de fans canadiens. C’est cet état de fait qui a poussé Ralph Wilson en 2007 à présenter une proposition pour explorer le marché canadien ; en 2008 la ligue accepte, et il est convenu que Buffalo joue un match de saison régulière à Toronto tous les ans (les deux villes sont distantes de 150 kms par la route). Sur le terrain, l’équipe récupère le Defensive Tackle Marcus Stroud des Jaguars et le Linebacker Kawika Mitchell des Giants, mais malgré un départ à 5-1 elle termine avec un nouveau record de 7-9.

Pour mettre un peu d’explosivité dans son attaque (ou du moins essayer), Buffalo tente un gros coup en signant le receveur Terrell Owens qui vient d’être libéré par les Cowboys. La draft apporte le Guard Andy Levitre et le Defensive Back Jairus Byrd, en espérant que cela suffise à faire revenir la franchise à un record positif. Mais Owens est loin de procurer le rendement attendu, Edwards subit des pépins physiques qui forcent son remplaçant Ryan Fitzpatrick à jouer, et la ligne offensive connaît plusieurs blessures qui condamnent Buffalo à un nouveau record négatif de 6-10. Pendant la saison, Jauron est évincé et son Coordinateur Défensif Perry Fewell fait l’intérim.

Un nouveau General Manager, Buddy Nix, arrive aux commandes de la franchise en 2010 ; ses premières décisions sont de libérer Terrell Owens et de nommer Chan Gailey Head Coach. La draft amène le remuant coureur C.J. Spiller, mais l’équipe démarre par quatre défaites qui poussent l’organisation à libérer Trent Edwards et le remplacer par Fitzpatrick. Buffalo continue néanmoins de patauger dans les tréfonds de la ligue, terminant à 4-12. 2011 est censée apporter une pierre essentielle à la défense avec le Defensive Tackle Marcell Dareus, mais si l’attaque connaît un regain de forme grâce à notamment au duo Jackson-Spiller à la course, la défense n’est pas meilleure et c’est une nouvelle saison décevante à 6-10.

En désespoir de cause, les Bills sortent le chéquier pour se procurer les services du Defensive End Mario Williams des Texans. C’est un investissement qui ne porte pas encore totalement ses fruits la première année, alors que Ryan Fitzpatrick prouve ne pas être la solution long terme au problème de Quarterback que Buffalo traîne depuis des années. Les Bills enchaînent une seconde saison de suite à 6-10, ce qui provoque un triste « record » : avec les qualifications des Lions de Detroit et des Texans de Houston pour la phase éliminatoire, Buffalo devient la seule équipe NFL à ne pas avoir accédé aux playoffs dans le XXIe siècle.

Ralph Wilson décide de quitter son poste de président et de passer le flambeau à Russ Brandon qui devient le Président des Bills ; Wilson reste néanmoins propriétaire. Brandon décide de faire un nouveau ménage : le General Manager Buddy Nix est remplacé par Doug Whaley, et le Head Coach Chan Gailey par Doug Marrone, le coach de Syracuse.

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Kyle Williams, Marcell Dareus et Mario Williams

Pour espérer trouver enfin la réponse au poste de Quarterback, les Bills draftent E.J. Manuel au premier tour en 2013 ; le receveur Marquise Goodwin et le Linebacker Kiko Alonso font également partie des sélections. Malheureusement, Manuel connaît rapidement plusieurs blessures, ce qui force les titularisations de Jeff Tuel et Thad Lewis. L’attaque patine, alors que la défense commence à redresser la tête : la ligne défensive produit bien plus que l’année précédente avec l’aide de l’ancien Colt Jerry Hughes, alors qu’Alonso est excellent et Byrd patrouille à l’arrière. Malgré cela, les Bills continuent dans les saisons à 6-10 et doivent surtout s’améliorer en attaque.

Début 2014, les rumeurs de déménagement des Bills continuent de circuler, pour Toronto ou Los Angeles. Mais un triste événement va définitivement y mettre un terme.

 

L’arrivée de Pegula et la fin de la disette (2014-2018)

 

Le 25 mars, Ralph Wilson décède, et le club est alors à vendre. C’est le propriétaire de plusieurs franchises sportives de Buffalo, Terrence « Terry » Pegula, qui rachète l’équipe à hauteur de plus d’un milliard de dollars ; c’est un sentiment mixte pour les fans : la disparition de Wilson, fondateur et propriétaire respecté, est une source de tristesse, mais le rachat par un homme enraciné à Buffalo est l’assurance que les Bills resteront bien dans la ville. Et pour fêter cela, quoi de mieux qu’une saison positive ? En effet, même si Manuel continue de se blesser trop souvent, son remplaçant vétéran Kyle Orton fait un travail acceptable, aidé par la draft du receveur dragster Sammy Watkins ; mais c’est surtout la défense qui devient un vrai mur, menée par une ligne défensive qui accumule 40 des 54 sacks de l’équipe. Les Bills postent un très encourageant 9-7.

Terry Pegula
Terry Pegula

Ce record fait penser que si la franchise parvenait à trouver un Quarterback potable, elle serait très dangereuse. Mais pour l’instant, les Pegula ont d’autres idées en tête, comme changer de Head Coach : Doug Marrone n’est pas maintenu, et ils décident de rester dans la division en engageant le bouillonnant coach des Jets qui vient d’être libéré, Rex Ryan.

L’arrivée de Ryan semble prédire une saison avec une attaque encore incertaine et une défense toujours de fer… mais contre toute attente c’est l’inverse qui se produit ! En attaque, le Quarterback Tyrod Taylor, signé pendant l’offseason, prend la place de titulaire et démontre de belles qualités (3600+ yards et 24 touchdowns au total pour seulement 6 interceptions), l’attaque au sol devient une hydre à plusieurs têtes avec Taylor, l’ex-Eagle LeSean McCoy et le rookie Karlos Williams alors que Watkins est toujours dangereux à la réception. Du côté de la défense, le pass-rush des Bills disparaît complètement sous le nouveau schéma de Ryan (21 sacks seulement), les Linebackers luttent et seuls les arrières avec Stephon Gilmore ou le rookie Ronald Darby surnagent. L’équipe termine à l’équilibre avec un record de 8-8.

Une bonne nouvelle en 2016, c’est que le jeu au sol monte encore le volume et devient inarrêtable. Autre bonne nouvelle, le pass-rush se débarrasse de Mario Williams et retrouve de sa verve grâce à l’acquisition de Lorenzo Alexander ; ce malgré la saison très discrète du premier tour Shaq Lawson, blessé. La mauvaise nouvelle, c’est que Taylor n’a aucun appui dans le jeu aérien avec les pépins physiques de Watkins, et que la défense (notamment contre la course) craque complètement à la fin de l’année. De fait, la franchise refait quasiment la même saison, étant présente dans la lutte pour les playoffs avant de lâcher prise et de terminer 7-9.

Cela finit par agacer les dirigeants : les errements de choix et de performances des joueurs coûtent la place du duo Doug Whaley – Rex Ryan. Ils sont tous les deux remplacés par des anciens Carolina Panthers : le General Manager Brandon Beane et l’ex-Coordinateur Défensif Sean McDermott. Cela provoque un ménage dans l’effectif, avec notamment pas moins de quatre receveurs partis (dont Watkins) et cinq arrières (dont Gilmore et Darby). McCoy reste la force de frappe principale en attaque, alors que les apports du rookie de premier tour Cornerback Tre’Davious White ou des Safeties Jordan Poyer et Micah Hyde en défense font un tabac. Cette fois, l’équipe ne craque pas : avec une assistance des Bengals qui battent les Ravens en Week 17, elle met enfin un terme à la plus grande disette de playoffs en cours dans les quatre grands sports américains (17 ans) en se qualifiant à 9-7 ; malheureusement, les grosses limites offensives aériennes les condamnent contre la DCA des Jaguars en Wild Card, 10-3.

La saison 2018 ne connaîtra pas la même réussite : l’équipe se sépare de Tyrod Taylor et drafte au premier tour le Quarterback Josh Allen qui est précipité quasiment de suite dans le bain après une première performance cataclysmique de Nathan Peterman ; il se fait remarquer par son bras canon et ses jambes de feu (631 yards pour 8 touchdowns !), mais à part cela le rookie est très inconstant et n’est pas aidé par le manque de talent autour de lui. La défense fait une excellente saison (avec notamment le premier tour Linebacker Tremaine Edmunds), ce qui permet aux Bills de ne pas s’effondrer complètement et de terminer 6-10.

 

Josh Allen et la poursuite du Super Bowl (2019-2023)

 

2019 est une année à la fois douce et amère : Allen montre une certaine progression et le troisième tour coureur Devin Singletary vient apporter son aide, mais l’attaque aérienne reste un chantier en construction ; la défense, elle, continue d’être intransigeante. Buffalo parvient enfin à poster 10 victoires au XXIe siècle et se qualifie en playoffs, mais beaucoup pointent la grande facilité de son calendrier. Les Bills n’en ont cure quand ils se déplacent à Houston en Wild Card et mènent 16-0 en suivant un gameplan solide et inventif, mais la tendance s’inverse totalement en deuxième mi-temps : Houston passe devant 19-16 au dernier quart-temps. Buffalo parvient à forcer la prolongation, mais le manque d’expérience et la différence de playmakers offensifs entre les deux équipes finissent par coûter la victoire à Buffalo, 22-19.

La saison suivante marque l’explosion d’Allen qui s’invite dans les discussions pour le titre de MVP ; cela est dû notamment à un sacré coup : l’échange avec Minnesota pour faire venir le remuant receveur Stefon Diggs. Derrière ce duo QB-WR de feu, malgré un jeu au sol qui traîne la patte et une défense sur courant alternatif, la chute de New England permet à Buffalo de prendre le pouvoir en AFC East avec un bilan de 13-3 ; cela est suffisant pour un seed #2… mais pas pour une bye week en Wild Card car la NFL a étendu les qualifiés à 7 équipes par conférence.

Les Bills reçoivent donc les Colts en Wild Card et font le dos rond avant de lâcher les chevaux pour l’emporter finalement 27-24 ; le premier succès en playoffs depuis 1995. Ils se débarrassent ensuite des Ravens en Divisional Round dans un match hautement défensif, Allen faisant moins d’erreurs que son alter-ego. Buffalo accède à la finale de conférence pour la première fois depuis 1993 et se déplace chez le champion sortant Kansas City : une trop grande inefficacité dans la zone rouge et une défense qui finit par exploser condamnent les Bills, défaits 38-24.

Buffalo repart en campagne en 2021, et c’est la défense qui se fait remarquer malgré la blessure de White (rupture d’ACL) : elle devient la meilleure de NFL avec notamment une couverture terrifiante et malgré un pass-rush toujours insuffisant ; le premier tour Defensive End Greg Rousseau apporte un peu mais rien de monstrueux. Allen continue de mener l’attaque avec Diggs – l’arrivée d’Emmanuel Sanders fait du bien – mais quelques erreurs (15 INTs) freinent la franchise qui était pourtant bien partie ; elle finit en tête de l’AFC East avec un bilan de 11-6.

Le WIld Card contre New England est une formalité avec une victoire éclatante 47-17 qui ramène les Bills à Arrowhead en Divisional Round. Les deux équipes se rendent coup pour coup, et au temps-mort des deux minutes du dernier quart-temps, les Chiefs mènent 26-21. C’est le début de quelques minutes de folie : Buffalo mène un drive jusqu’au touchdown, reprenant l’avantage 29-26 avec 1:54 à jouer. Kansas City répond immédiatement avec un big play de Tyreek Hill de 64 yards jusqu’au touchdown, et il ne reste plus que 62 secondes à Allen pour remonter le terrain. Le Quarterback ne se démonte pas et utilise chaque tentative pour finir par trouver Gabriel Davis pour son 4e touchdown du match en 4e&13 ; une conversion à deux points permet de mener 36-33 avec 13 secondes restantes. Tout semble indiquer que la franchise a pris sa revanche, mais deux passes transpercent une couverture pourtant si excellente en saison et permettent aux Chiefs d’arracher la prolongation sur un Field Goal. La défense aérienne plie définitivement sur le premier drive, et Kansas City élimine Buffalo sur un touchdown, 42-36.

Les Bills ont réussi leur reconstruction et sont désormais vu comme les épouvantails de l’AFC, mais il faut confirmer avec un retour au Super Bowl. L’équipe drafte le coureur deuxième tour James Cook pour aider Allen alors que la défense voit arriver l’ex-Ram pass-rusher Von Miller. C’est un renfort de choix qui, malheureusement, se blesse pendant la saison ; cela n’empêche pas Buffalo de faire une saison pleine à 13-3. Si vous avez noté que cela fait un total de 16 matchs et non 17, c’est parce que le choc de Week 17 contre Cincinnati est annulé suite à l’arrêt cardiaque du Bill Damar Hamlin ; heureusement le joueur est très bien pris en charge et se remet de cet épisode.

Ce match en moins empêche les Bills de disputer la tête de la conférence aux Chiefs et les force à jouer un Wild Card Round. C’est un match piège contre Miami qui pousse Buffalo dans ses retranchements : la défense plie un peu trop mais l’attaque score suffisamment pour l’emporter 34-31. Le Divisional Round remet aux prises Cincinnati et Buffalo ; cette fois il faut un vainqueur, et il n’y a pas beaucoup de suspense : la défense des Bengals joue bien mieux que celle des Bills, et Buffalo est éliminé 27-10.

La saison 2023 voit le premier tour Tight End Dalton Kincaid arriver aux côtés de Dawson Knox, mais l’attaque a des ratés en début de saison ; la défense, qui a vu partir Tremaine Edmunds, perd entre autres Milano et White sur blessure. Elle tient néanmoins le choc même si elle a des trous contre la course, et elle est renforcée par l’échange de l’ex-Packer Cornerback Rasul Douglas. Vacillant à 6-6, Buffalo revient de bye week et enchaîne les succès pour fondre sur Miami et ravir le titre de division en Week 18 avec un bilan de 11-6 ; assez incroyablement, cela permet d’obtenir le seed #2.

La réception de Pittsburgh au Wild Card Round n’est pas de tout repos mais Buffalo prend l’avantage tôt pour ne plus le lâcher et l’emporter 31-17. Le Divisional Round est une nouvelle édition du classique des playoffs entre les Bills et les Chiefs, sauf que cette fois c’est Kansas City qui se déplace. Comme souvent entre les deux, le match est à coûteaux tirés : les deux équipes s’échangent l’avantage au score, et Kansas City entame le dernier quart-temps avec un touchdown pour passer devant 27-24. Allen monte un gros drive de plus de six minutes pour mettre le Kicker Tyler Bass en position d’égaliser à 1:47 de la fin, mais son Field Goal de 44 yards est pris par le vent et passe à droite, rappelant de très mauvais souvenirs aux fans de Buffalo.