Fiche Franchise : Atlanta Falcons

500-Falcons

 

Présentation

 

Généralités

 

Création 1966
Division NFC South
Stade Mercedes-Benz Stadium
Propriétaire Arthur Blank
Président Greg Beadles
Manager Général Terry Fontenot
Head Coach Raheem Morris
Titres Aucun
Site Internet http://www.atlantafalcons.com/

 

Introduction

 

Les Falcons sont basés à Atlanta, dans l’état de Georgie. Ils sont nés en 1966 comme franchise d’expansion NFL, où ils ont intégré l’Eastern Division pour un an avant d’aller dans la Western Division l’année suivante. Lors de la fusion NFL-AFL ils ont rejoint la NFC West, avant de partir en NFC South suite au réalignement de 2002.

Les Falcons ont eu beaucoup de mal à connaître un succès pérenne avant les années 2010 ; ils ont participé à deux Super Bowls en 1998 et 2017, tous les deux perdus.

 

Uniforme et Mascottes

 

Les Falcons utilisent les couleurs rouge, noir, argent et blanc.

  • Tenue couleur : maillot rouge – numéro blanc – pantalon blanc – socks rouge.
  • Tenue blanche : maillot blanc – numéro rouge – pantalon blanc – socks noir.
  • Tenue alternative : maillot noir – numéro blanc – pantalon blanc – socks noir et rouge.

Les Falcons ont une mascotte nommée « Freddie Falcon », un faucon anthropomorphique qui porte le maillot #00.

 

Membres du Hall Of Fame

 

2011 – Deion Sanders
2014 – Claude Humphrey
2019 – Tony Gonzalez

 

Numéros retirés

 

10 – Steve Bartkowski
31 – William Andrews
57 – Jeff Van Note
60 – Tommy Nobis

 

Stade

 

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Les Atlanta Falcons jouent au Mercedes-Benz Stadium.
Il a été inauguré le 30 Juillet 2017.
Il contient 71.000 places.

 

L’histoire de la franchise

 

Sommaire

 

  1. La NFL s’implante dans l’état de Géorgie (1965)
  2. Un lent apprentissage (1966-1974)
  3. Premiers playoffs (1975-1980)
  4. Atlanta retombe dans la médiocrité (1981-1989)
  5. Jerry Glanville impose sa griffe (1990-1996)
  6. Dan Reeves et les « Dirty Birds » (1997-2001)
  7. Vick affole la NFL (2002-2006)
  8. L’année noire des Falcons (2007)
  9. Dimitroff et Smith doivent reconstruire (2008-2014)
  10. Matty Ice fond mais se bat (2015-2021)
  11. Dans l’inconnu (2022-2023)

 

La NFL s’implante dans l’état de Géorgie (1965)

 

Falcons-RankinSmithDepuis 1960, l’American Football League (AFL), a réussi son pari de lancer une ligue concurrente de la NFL. En 1965, elle cherche à atteindre de nouveaux marchés, et elle s’intéresse à l’état de Géorgie qui n’a jamais compté d’équipes de football professionnel. Lamar Hunt fait part de son intérêt pour installer une franchise AFL dans la ville d’Atlanta, et il trouve comme interlocuteur privilégié le vice-président de la Compagnie d’Assurance sur la Vie de Géorgie, Rankin M. Smith Senior. Les deux tombent rapidement d’accord sur l’établissement d’une équipe AFL à Atlanta, et Smith obtient les droits de l’Atlanta-Fulton County Stadium pour que l’équipe y joue.

Entre-temps, la NFL apprend le deal entre l’AFL et Atlanta, et elle ne veut pas voir sa concurrente s’étendre plus avant. Pete Rozelle, le commissioner de la NFL, propose alors à Smith de faire venir sa franchise dans la grande ligue à la place, à l’instar de ce qu’il a fait avec les Minnesota Vikings quelques années auparavant. Entre les deux, le choix est rapidement fait : Smith accepte la proposition de Rozelle ; le 30 juin 1965, Atlanta obtient la 15e équipe NFL. Néanmoins, cela s’est fait tellement précipitamment que la ligue n’a même pas pu créer une autre franchise en même temps pour avoir un nombre pair d’équipes et des divisions équilibrées.

Smith lance alors un concours pour trouver le nom de l’équipe, et c’est « Falcons » qui l’emporte car, d’après une institutrice, « le faucon est fier est digne, courageux et ne se laisse jamais abattre ». Les Atlanta Falcons sont nés, pendant que l’AFL se rattrape en attribuant la franchise perdue à Miami, qui deviendra les Dolphins.

Comme toute nouvelle franchise, l’équipe doit former son effectif à partir de la draft et des « rebus » des autres équipes, ce qui ne les rend pas toujours compétitives tout de suite. Néanmoins, on ne peut pas dire que les Falcons aient mal choisi en sélectionnant le Linebacker Thomas Nobis en premier choix, ou le Defensive Back Ken Reaves. Leur Quarterback est le rookie Randy Johnson choisi au second tour, et leur premier coach n’est pas n’importe qui : Norbert Hecker est un assistant de Vince Lombardi aux Packers.

 

Un lent apprentissage (1966-1974)

 

1966 est donc la première saison des Falcons dans la ligue, et elle est un peu spéciale : bien que situés dans l’Eastern Division, à cause du nombre impair d’équipes, ils se retrouvent à jouer contre toutes les franchises de la ligue une fois, contrairement aux autres clubs qui ont plus de matchs à l’intérieur de leur division. Sans surprise, la nouvelle franchise lutte dans une première saison terrible à 3-11 malgré les belles performances de Nobis.

Falcons-TommyNobis
Tommy Nobis

En 1967, les Saints de New Orleans sont créés pour équilibrer l’arrivée des Falcons, et Atlanta peut enfin prendre ses marques dans la Western Division avec un calendrier « normal ». Cependant, cela n’aide pas la franchise à atteindre de meilleurs résultats : Randy Johnson continue de lancer deux fois plus d’interceptions que de touchdowns, et la défense est la pire de la ligue. Les Falcons terminent à 1-12-1 en postant une différence de points de -247, un record NFL sur 14 matchs à l’époque.

Le seul moyen pour Atlanta de s’améliorer est de trouver des talents où ils peuvent : c’est ce qu’ils font à la draft 1968 avec le futur Hall Of Famer Defensive End Claude Humphrey et le Linebacker Greg Brezina. L’équipe acquiert aussi le Quarterback des Vikings Bob Berry et le coureur des Steelers au surnom évocateur James « Cannonball » Butler. Néanmoins, tout ces ajouts ne font pas sortir les Falcons de l’ornière : après trois défaites pour démarrer 1968, un autre Viking est débauché, le Head Coach Norm Van Brocklin qui remplace Hecker. C’est une nouvelle saison catastrophique à 2-12, malgré un Humphrey nommé Defensive Rookie Of The Year.

Les Falcons améliorent leur ligne offensive à la draft de 1969 avec les arrivées du Centre Jeff Van Note et du Tackle George Kunz ; doucement mais sûrement tous ces jeunes prometteurs intègrent la franchise. La défense et l’attaque réalisent une meilleure année et Atlanta manque de peu un record équilibré à 6-8. Suite à cette saison, la NFL et l’AFL fusionnent ; les Falcons se retrouvent dans la NFC West avec les Rams de Los Angeles, les 49ers de San Francisco et les Saints de New Orleans. L’équipe ne peut bâtir sur la saison précédente et retombe dans ses travers à 4-8-2.

Claude Humphrey
Claude Humphrey

1971 amène le Defensive Back Ray Brown et l’équipe s’améliore, trouvant enfin une certaine alchimie. Grâce à un drive victorieux à la fin du dernier match de la saison, les Falcons postent leur premier record positif à 7-6-1. En 1972, les Falcons veulent donner du peps à leur attaque, et ils acquièrent le coureur des Packers Dave Hampton. Immédiatement le joueur va avoir un impact sur les résultats de son équipe ; la franchise joue mieux et parvient à un record de 7-5 à deux matchs de la fin. Malheureusement, ils perdent les deux derniers matchs, avec un Hampton qui devient quelques instants le premier coureur de la franchise à dépasser 1000 yards, avant que le snap suivant soit une course à perte qui le remet en-dessous de cette barre symbolique pour la saison. Cela n’empêche pas le coureur d’avoir quand même porté l’attaque avec 1239 yards et sept touchdowns en cumulé (courses + réceptions).

Hampton repart en campagne en 1973 pour obtenir ces fameux 1000 yards au sol, alors que l’équipe effectue un échange de Quarterbacks prénommés Bob : Bob Berry contre Bob Lee. L’attaque et la défense continuent leur progression dans le jeu, alors que Hampton semble sur le point de toucher au but avant le dernier match contre New Orleans. Il doit amasser 87 yards, mais encore une fois il échoue au pied de la marque mythique avec 84 yards, et donc 997 sur la saison. Les Falcons améliorent leur record à 9-5, mais il est insuffisant pour les playoffs.

Les espoirs sont grands au début de la saison 1974, mais l’équipe va connaître catastrophe sur catastrophe. Tout d’abord, elle en crée une elle-même en décidant d’échanger un de ses meilleurs défenseurs, Ken Reaves, contre le Guard des Cardinals Royce Smith ; un choix assez incompréhensible. Hampton se blesse, Bob Lee fait une saison atroce et l’attaque atteint des sommets d’inefficacité : elle ne score que 111 points et 12 touchdowns, ne dépassant jamais 17 points dans un match. Van Brocklin paye cette misère offensive en étant remplacé par Marion Campbell en cours de saison, et la franchise termine à 3-11.

 

Premiers playoffs (1975-1980)

 

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Bartkowski et Van Note

Pour essayer de redynamiser l’attaque, la franchise drafte au premier tour de 1975 le Quarterback de California Steve Bartkowski et signe deux receveurs : le non-drafté Alfred Jenkins et le joueur des Bills Wallace Francis. Le rookie Quarterback fait l’année qu’il peut avec le talent autour de lui, et Dave Hampton parvient enfin à obtenir le Graal qu’il a tant convoité : il court pour 1002 yards. La franchise retrouve un peu d’allant en attaque, mais elle ne peut éviter un record de 4-10. En 1976 c’est peu ou prou la même saison, et Bartkowski continue d’avoir beaucoup du mal ; il est remplacé par Kim McQuilken qui fait pire que lui, ce qui place l’attaque d’Atlanta parmi une des pires de la ligue. La saison se termine à 4-10 : Hampton met un terme à sa carrière et Marion Campbell démissionne.

A l’orée de 1977, le nouveau Head Coach des Falcons est Leemann Bennett. Il emmène dans ses bagages un drôle de zèbre, le coach des Defensive Backs Jerry Glanville. Les deux se rendent compte que si l’attaque est anémique, la défense n’est pas spécialement mauvaise. Ils décident d’utiliser la rapidité des joueurs pour envoyer des blitz massifs et récurrents ; c’est la naissance du Gritz Blitz : les attaques se retrouvent à devoir gérer sept, huit voire neuf défenseurs qui foncent sur le Quarterback dès le snap de manière récurrente. Les adversaires tardent à trouver une riposte, et la défense d’Atlanta réussit un véritable exploit : elle n’encaisse que 129 points en 14 matchs, soit une moyenne de 9,2 ; un record NFL toujours d’actualité. Mais malgré cette défense historique, le niveau offensif plombe les Falcons qui terminent à 7-7.

Sans surprise, les équipes adverses s’adaptent au Gritz Blitz qui n’aura vraiment fonctionné qu’une année. Cependant, la qualité de la défense n’a pas disparu pour autant, et l’escouade fait une nouvelle bonne saison. Les Falcons ont rajouté du talent dans la ligne offensive avec le Guard R.C. Thielmann et le Tackle Mike Kenn, et même si l’attaque a toujours du mal, la franchise remporte quelques victoires décisives qui lui permet de décrocher enfin sa première qualifications en playoffs à 9-7 ! Mais l’équipe ne peut aller que là où l’attaque veut bien l’emmener : si le Wild Card Round contre Philadelphie est remporté de justesse 14-13 grâce à deux touchdowns en quatrième quart-temps et un raté du Kicker des Eagles, les Cowboys utilisent leur Doomsday Defense pour éteindre l’attaque en deuxième mi-temps et l’emporter 27-20 en Divisional Round.

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Mike Kenn

A la draft de 1979, Atlanta pense avoir trouvé une bonne arme offensive avec le coureur William Andrews ; d’un seul coup l’attaque semble enfin carburer : Andrews dépasse les 1000 yards à la course pour sa première année, alors que Bartkowski et Francis forment un duo aérien efficace. Malheureusement, c’est la défense qui choisit ce moment pour baisser de pied, et l’année se termine sur un 6-10 décevant.

1980 confirme que l’attaque est bel et bien lancée sur son rythme : Bartkowski envoie pour 3544 yards et 31 touchdowns, alors que le trio Francis-Jenkins-Andrew amasse les yards et les touchdowns. C’est surtout la défense qui prouve que l’année précédente n’était qu’un accident de parcours, avec notamment la draft des Linebackers Buddy Curry et Al Richardson qui sont élus co-Defensive Rookie Of The Year ; Atlanta devient un bulldozer qui remporte son premier titre de division avec une très belle saison à 12-4. Les Falcons espèrent prendre leur revanche sur les Cowboys qui viennent à Atlanta lors du Divisional Round, et les locaux mènent 24-10 au début du dernier quart-temps. Mais la défense va complètement lâcher le match, encaissant trois touchdowns ; Atlanta a un dernier drive pour la gagne mais il ne donne rien, et les Falcons s’inclinent 30-27.

 

Atlanta retombe dans la médiocrité (1981-1989)

 

Si la franchise espère continuer sur cette voie en 1981, plusieurs blessures en défense freinent les espoirs. Malgré une attaque qui continue d’empiler les stats, la malchance poursuit les Falcons qui perdent sept matchs par cinq points ou moins, ce qui fait la différence entre les playoffs et une saison à 7-9. En 1982, une saison écourtée par la grève des joueurs, les Falcons récupèrent les blessés et rajoutent le coureur Gerald Riggs ; ils se qualifient à 5-4 en playoffs, mais en ayant terminé sur deux claques 38-7 face à Green Bay et 35-6 face à New Orleans. L’attaque balbutie son football lors du Wild Card Round contre les Vikings, mais les autres escouades permettent de mener 21-16 à l’orée du dernier quart-temps. Néanmoins, la défense craque encore une fois au moment décisif et encaisse deux touchdowns dans une défaite 30-24. Après la rencontre, Leeman Bennett donne sa démission, et il est remplacé par Dan Henning.

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Gerald Riggs

Les performances défensives de fin de saison sont annonciatrices de l’année 1983 : l’escouade s’écroule, concédant 389 points, ce qu’elle n’avait plus fait depuis la fin des années 1960. Dans ces conditions, malgré une grosse année de Bartkowski et Andrews, c’est impossible pour l’attaque de redresser la barre et la franchise poste un nouveau 7-9. La saison 1984 démarre avec une très mauvaise nouvelle : Andrews se blesse gravement au genou lors d’un entraînement avant la saison, et il va rater les deux prochaines exercices. Heureusement que l’équipe a drafté Riggs l’année précédente car le coureur fait une saison remarquable. Néanmoins Bartkowski a perdu Jenkins et Francis, l’attaque n’a plus le même dynamisme, et la défense est toujours mauvaise ; c’est une terrible saison à 4-12 pour Atlanta.

En 1985 l’équipe drafte le Guard Ed Fralic, mais elle perd surtout Bartkowski tôt dans la saison. Malgré la nouvelle belle performance de Riggs, l’attaque n’avance plus ; de l’autre côté, la défense touche le fond avec la bagatelle de 452 points encaissés, son pire total jusque là. C’est une nouvelle année à 4-12 qui montre que l’équipe est arrivée en fin de cycle et qu’il va falloir renouveler les talents aux postes clés.

Atlanta décide alors de libérer Steve Bartkowski, le meilleur Quarterback de son histoire à ce moment, à cause de ses nombreuses blessures ; il ira faire une dernière saison aux Rams de Los Angeles avant de prendre sa retraite. Il ne va pas être le seul à se retirer, car William Andrews, après un court retour sur les terrains, décide de mettre un terme à sa carrière suite à sa terrible blessure de 1984. Alors que Riggs prend définitivement la place d’Andrews, c’est David Archer qui prend celle de Bartkowski. Les deux font de leur mieux, mais c’est surtout la défense retrouvée qui booste les Falcons en début de saison 1986. Malheureusement ça ne dure pas longtemps et l’équipe termine sur un 7-8-1 néanmoins encourageant. Ce n’est visiblement pas suffisant pour l’organisation, qui renvoie Hennings pour rappeler Marion Campbell une seconde fois à la tête de l’équipe.

Cette résurgence de la défense n’est qu’un leurre, et elle retombe vite dans ses travers lors de la saison 1987 raccourcie par la seconde grève des joueurs. L’attaque ne fait pas beaucoup mieux, et le fait d’utiliser CINQ Quarterbacks différents à cause de la grève n’aide en rien, entre Archer, Jeff Van Raaphorst, Scott Campbell, Erik Kramer et le rookie Chris Miller. Rien de surprenant à ce que l’équipe termine 3-12 dans ces conditions.

En 1988, l’équipe doit renforcer la défense, mais elle n’a pas de chance : les observateurs sont tous d’accord pour dire que ce n’est pas une année faste au niveau de la qualité, avec notamment aucun talent qui mérite d’être choisi en premier. La franchise essaie même d’échanger sa place de #1 au plus offrant, mais elle ne trouve aucun partenaire, c’est dire si cette draft ne motive personne. Atlanta finit par se laisser absorber par le buzz autour du Linebacker d’Auburn Aundray Bruce, qu’on présente comme le nouveau Lawrence Taylor ; le problème, c’est que Bruce n’aurait jamais valu un premier choix dans une draft plus talentueuse. La saison est une nouvelle déception à 5-12, alors que Bruce montre des signes de talent, mais il est loin de donner le maximum sur chaque action. De plus, il se retrouve au tribunal pour deux procès en paternité.

Le vrai talent de cette draft pour les Falcons est plutôt le receveur pris au septième tour Michael Haynes ; on peut également faire observer que dans cette fameuse draft « peu inspirante » on retrouve tout de même des futurs Hall Of Famers comme Michael Irvin, Thurman Thomas, Dermontti Dawson, Randall McDaniel ou Tim Brown plus Sterling Sharpe qui y serait peut-être sans sa blessure au cou.

deion_sandersLes Falcons sont déjà plus inspirés à la draft de 1989, car ils sélectionnent le futur Hall Of Famer Defensive Back-Retourneur Deion Sanders. Même si le joueur a fait part de ses aspirations de jouer en même temps dans la ligue professionnelle de baseball, l’équipe ne pouvait passer à côté de ce talent pur. Sanders va rapidement se faire remarquer en remontant son premier punt pour un touchdown ! A travers sa personnalité alternative, Prime Time, il devient un showman et le meilleur talent d’une équipe qui continue d’écumer les bas-fonds de la NFL à 3-13. Marion Campbell donne sa démission à la fin de la saison, et il est remplacé par un ancien de la maison : Jerry Glanville.

 

Jerry Glanville impose sa griffe (1990-1996)

 

Avec Glanville, la franchise va changer d’identité. Après son passage à Atlanta dans les années 1970, l’homme a occupé plusieurs postes dont notamment celui de Head Coach à Houston ; il y a instillé une mentalité de bad boys qui a fait des vagues à l’époque. Lui aussi est un vrai showman, laissant régulièrement des tickets pour Elvis Presley et s’habillant souvent tout en noir, ce qui lui donne une idée : il enlève le rouge des uniformes et des casques, le remplaçant par du noir pour coller à son image. Il signe le receveur des Colts Andre Rison et fait confiance à Chris Miller pour porter l’attaque.

Falcons-JerryGlanvilleCependant, une personne n’a pas attendu Glanville pour se la jouer bad boy : Aundray Bruce se fait arrêter en mars 1990 pour avoir pointé une arme à air comprimé sur un livreur de pizza. Autant dire de suite que ce geste stupide et répréhensible va résumer la carrière du bust qui ne démarrera que 42 des 156 matchs de sa carrière. Deion Sanders est donc le seul vrai talent de l’escouade défensive, devenant un Cornerback impossible à battre en un-contre-un ; il provoque même l’invention du terme Shutdown Corner, un Cornerback capable de faire disparaître un receveur du match. Deion ne peut cependant pas tout faire, et malgré une belle connexion entre Miller et Rison en attaque, l’équipe termine à 5-11.

L’année 1991 est une année un peu spéciale à Atlanta : plusieurs des joueurs de l’équipe ont tourné dans le clip Too Legit To Quit de M.C. Hammer, et la franchise reprend le tube à leur compte pour devenir les 2 Legit 2 Quit Falcons. Hammer fait lui-même des apparitions aux matchs d’Atlanta, et Deion Sanders tournera dans d’autres clips du chanteur. Cela colle assez bien à cette image un peu particulière de la franchise avec les arrivées de Glanville puis de Sanders, qui devient un phénomène hors et sur le terrain. A la draft, l’équipe a choisi le receveur Mike Pritchard et un jeune Quarterback de Southern Mississippi, le futur Hall Of Famer Brett Favre. Avec Miller et Haynes, Atlanta s’améliore en attaque mais pas vraiment en défense ; ceci dit, cette fois la chance tourne en leur faveur avec plusieurs retours en fin de match, dont une Hail Mary contre les 49ers. Cette victoire est vitale car elle leur permet de passer devant San Francisco qui a le même record de 10-6 à la fin de la saison, et d’aller en playoffs.

Le Wild Card Round oppose les Falcons aux Saints à New Orleans. Aucune équipe n’arrive vraiment à se détacher, et le score est de 20-20 au dernier quart-temps. Miller trouve alors Haynes sur une bombe de 61 yards qui donne une victoire surprise 27-20 à Atlanta ; la première en playoffs depuis 1978. Le Divisional Round est plus ardu contre les Redskins de Washington : la défense éteint complètement Miller qui lance quatre interceptions, et les futurs champions l’emportent 24-7 sous une pluie battante.

Entre-temps, l’Atlanta-Fulton County Stadium se fait vieux, et la ville a renâclé pour construire une nouvelle enceinte. Suite à la menace de déménagement de la franchise par Rankin Smith, un accord a finalement été trouvé : en 1992 les Falcons peuvent investir leur nouveau stade, le Georgia Dome. Ils inaugurent cette saison avec un échange qui va rester comme l’une des pires décisions de l’histoire : contre un premier tour de draft, ils se débarrassent de Favre à Green Bay ; le Quarterback ira écrire sa légende comme multiple recordman, triple MVP et vainqueur d’un Super Bowl chez les Packers. La draft amène le Tackle Bob Whitfield, mais ce n’est pas suffisant pour une attaque qui s’essouffle et une défense qui continue d’encaisser beaucoup de points. Sanders continue de faire le travail avec 1067 yards et deux touchdowns sur retours de kickoff, et l’équipe termine à 6-10.

1993 continue de renforcer la ligne offensive avec le Tackle Lincoln Kennedy, mais quand on n’a aucune arme offensive cela ne change pas grand-chose. « Neon Deion » Sanders continue de faire son travail avec sept interceptions et la saison s’achève sur un autre 6-10 qui finit par coûter sa place à Jerry Glanville ; il est remplacé par le Coordinateur Offensif June Jones. Lassé par le niveau de l’équipe et profitant de la toute nouvelle Free Agency, Deion Sanders part aux 49ers ; mais Atlanta sait également en tirer parti avec les venues du Quarterback Jeff George des Colts et du receveur Terance Mathis des Jets, alors qu’elle drafte le coureur Jamal Anderson. Le duo George-Mathis va ressusciter l’attaque avec la participation de Rison (les deux receveurs sont à 1000+ yards), mais comme la défense reste médiocre, les Falcons ne peuvent que poster un 7-9.

En 1995, Jones a son attaque Run and Shoot bien en main : même si Rison part aux Browns, George reçoit l’aide du sophomore Bert Emanuel et de la récente acquisition Eric Metcalf ; avec Mathis ils forment un trio de receveurs détonnant qui aide le Quarterback à faire la meilleure saison de sa carrière avec 4134 yards et 24 touchdowns. Néanmoins, la défense continue de traîner la patte et le dernier match contre San Francisco est crucial pour les playoffs. Jeff George sort sur blessure au cou, mais le remplaçant Bobby Hebert fait un match remarquable, lançant deux passes de touchdowns en deuxième mi-temps pour l’emporter 28-27, et le record de 9-7 est bon pour les playoffs. Le Wild Card Round place les Falcons face à une figure familière : le MVP Brett Favre et les Packers. Malgré un bon départ avec le premier touchdown du match, Atlanta va courir après le score le reste de la partie pour perdre finalement 37-20.

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June Jones et Jeff George

La saison 1996 sera loin d’être couronnée du même succès : les Falcons démarrent par huit défaites d’affilée, avec une prise de bec mémorable entre Jeff George et June Jones lors d’un match diffusé à travers tout le pays. George est mis sur le banc, Hebert lutte pour maintenir l’équipe à un niveau respectable et la franchise s’écrase à 3-13. L’organisation ne cherche pas longtemps à savoir qui a tort entre le Quarterback et le Head Coach car les deux sont libérés à la fin de la saison, et Atlanta doit repartir de presque zéro.

Pour essayer de se relancer sur de bonnes bases, l’équipe appelle un local qui a amené la franchise des Broncos à plusieurs Super Bowls.

 

Dan Reeves et les « Dirty Birds » (1997-2001)

 

Le nouveau duo à la tête de l’équipe en 1997 est composé du Head Coach Daniel « Dan » Reeves et du vétéran Quarterback Chris Chandler. Reeves est un natif de Géorgie et son succès avec Denver sont deux raisons pour lesquelles il est de suite apprécié. Sa première année est compliquée car il part de loin, mais sa méthode finit par marcher : Chandler apporte une sécurité dans le jeu aérien et Jamal Anderson court pour 1000+ yards. La défense s’améliore un peu, et la franchise finit sur un 7-9 encourageant. Malheureusement, elle perd son propriétaire, Rankin Smith, à l’âge de 72 ans ; c’est son fils Taylor Smith qui la possède désormais.

La draft de 1998 amène le Linebacker Keith Brooking et la Free Agency le receveur des Chargers Tony Martin. Reeves a un contrôle complet sur la franchise qui adhère complètement à ses principes : une attaque équilibrée avec un Chandler sûr, un trio de receveurs efficace et un Anderson qui cavale pour 1849 yards et 16 touchdowns ; de l’autre côté la défense joue comme elle n’a jamais joué depuis des années. Le Tight End O.J. Santiago invente même une danse de touchdown un peu particulière, surnomée The Dirty Bird, qui va devenir le symbole de l’équipe. Atlanta fait une saison quasi-parfaite, mais va connaître un coup dur quand, suite à une victoire sur New Orleans, Dan Reeves doit subir un quadruple pontage coronarien. L’équipe joue en l’honneur de son coach et poste le meilleur record de son histoire, 14-2.

Falcons-DanReevesSeulement trois semaines après son opération, Reeves, élu Coach Of The Year, retourne sur le banc de touche pour le Divisional Round contre les 49ers que les Falcons l’emportent 20-18 en ayant mené tout le match. La finale NFC les oppose à la seule équipe ayant réussi à faire mieux qu’eux, les Vikings à 15-1 avec leur attaque explosive. Atlanta reste dans la partie en scorant juste avant la pause, mais Minnesota mène 27-20 à deux minutes de la fin et a l’occasion de sceller le match sur un Field Goal de 38 yards de Monsieur 100%, Gary Anderson. Anderson rate inexplicablement son premier Field Goal en 123 tentatives, et les Falcons en profitent : ils scorent pour forcer la prolongation à 27-27 puis ils l’emportent 30-27 avec un Field Goal de leur futur Hall Of Famer Kicker Morten Andersen ; ironie du sort, il a lieu exactement à l’endroit sur le terrain où Anderson avait raté le sien. Miraculé, Atlanta accède enfin à son premier Super Bowl après 23 ans d’existance !

Super Bowl XXXIII se déroule à Miami, et c’est l’heure des retrouvailles : Reeves va affronter Denver, son ancien club, avec le duo Mike Shanahan & John Elway ; il est peu dire qu’il a eu une relation extrêmement tendue avec son ancien assistant et le Quarterback quand il était Head Coach dans le Colorado. Pour rajouter un peu de croustillant, la veille du match le Safety des Falcons Eugene Robinson reçoit le Bart Starr Award pour récompenser son bon comportement et sa moralité, avant d’être arrêté quelques heures plus tard pour avoir sollicité les services d’une prostituée. Atlanta est mal parti avant même le début du match, et la rencontre n’ira pas mieux : Denver est plus réaliste, menant 17-6 à la pause ; deux interceptions de Chandler en deuxième mi-temps scellent le match malgré un beau touchdown sur retour de kickoff de 94 yards de Tim Dwight, et les Broncos l’emportent 34-19.

L’équipe drafte le Defensive End Patrick Kerney et le Centre Todd McClure en 1999 pour renouveler les deux escouades, mais il va rapidement transpirer que la saison dernière était plus un coup de chance qu’autre chose : certes, l’attaque subit un coup dur quand Jamal Anderson se blesse très rapidement, mais ça n’explique pas la défense qui s’écroule elle aussi. Les Falcons terminent à 5-11, et d’autres blessures les forcent à suivre exactement la même voie en 2000 avec un record de 4-12.

Reeves est maintenu à son poste, mais il sait bien que le problème des Falcons, du moins en attaque, est d’avoir toujours cherché un Quarterback ailleurs au lieu d’en drafter un jeune qui progresse avec l’équipe. L’organisation sait que les Chargers, qui ont le premier choix de la draft 2001, ont d’immenses problèmes à trouver un terrain d’entente avec leur cible, un Quarterback de Virginia Tech ; elle décide donc de faire un échange : le premier choix de San Diego contre le cinquième d’Atlanta, un troisième tour de 2001, un deuxième tour de 2002 et Tim Dwight. Les Chargers acceptent, et les Falcons se retrouvent ainsi en haut de la draft : ils sélectionnent le spectaculaire Michael Vick ; la franchise choisit également le Tight End Alge Crumpler. Vick est mis derrière Chandler une année, et fait quelques apparitions remarquées. Jamal Anderson connaît encore une année de blessures, et la saison se termine sur un 7-9.

 

Vick affole la NFL (2002-2006)

 

Il y a beaucoup de changements en 2002 : d’abord, l’arrivée des Texans réaligne les divisions en NFL, et les Falcons sont enfin regroupés avec des équipes de leur zone géographique ; ils ne sont plus dans la NFC West mais dans la NFC South avec New Orleans, Carolina et Tampa Bay. Ensuite, Taylor Smith vend la franchise à Arthur Blank, businessman et cofondateur du célèbre Home Depot, une entreprise de distribution d’équipement de la maison. Enfin, Chandler et Anderson sont libérés, alors que Vick et le coureur Warrick Dunn les remplacent poste pour poste.

Vick affole les compteurs avec ses capacités de lanceur et surtout de coureur : il établit un record aberrant de 173 yards au sol pour un Quarterback contre Minnesota ; sur la saison il accumule 777 yards à la course ainsi que 2936 à la passe. Propulsée par Vick, Dunn et une défense qui de nouveau est efficace, l’équipe termine sur un record de 9-6-1 bon pour les playoffs. Atlanta se déplace à Green Bay et tout semble jouer contre les Falcons : il neige, personne n’a jamais gagné en playoffs à Lambeau et les Packers ont fait une saison à 11-5. Mais Atlanta fait une première mi-temps parfaite, menant 24-0 ; les Falcons l’emportent finalement 27-7. Le Divisional Round a lieu à Philadelphie et cette fois l’attaque va rester muette, les Eagles s’imposant 20-6.

https://static01.nyt.com/images/2006/10/15/sports/15falcons.1.600.jpg?quality=75&auto=webp&disable=upscaleL’espoir renaît chez les fans de voir Vick mener l’équipe vers les sommets de la NFL… tant que la défense tient de son côté. Ces espoirs sont cependant anéantis lors du match de présaison contre Baltimore quand Vick se fracture la jambe et doit rater la majorité de la saison. Le remplaçant Brad Johnson reprend le flambeau de l’attaque, mais on se rend vite compte que l’attaque sans Vick manque de talent, et la défense ne peut pas compenser. Atlanta poste un 5-11 en 2003 qui a raison de Dan Reeves, renvoyé en cours d’année. Pour le remplacer, les Falcons engagent le Coordinateur Défensif des 49ers, Jim L. Mora.

Mora retrouve un Vick en pleine santé pour 2004, et l’équipe en profite pour drafter le Cornerback DeAngelo Hall et un remplaçant potentiel de Vick en Matt Schaub. Dunn et Vick vont encore faire le spectacle au sol, et les experts commencent à dire que Vick est un coureur avant d’être un Quarterback ; on ne peut pas nier qu’il affole les défenses, courant pour 902 yards. La défense fait le travail correctement derrière et les Falcons retournent en playoffs avec un record de 11-5 bon pour le titre de division. Le duo Vick-Dunn fait encore un carnage au sol contre les Rams de Saint-Louis en Divisional Round ; ils courent pour 261 yards à eux deux et Vick lance deux touchdowns dans une victoire facile 47-17. La finale NFC a de nouveau lieu face à Philadelphie, et la défense des Eagles va encore faire un match parfait pour mettre Vick sous l’éteignoir ; Atlanta s’incline 27-10.

L’organisation sent qu’elle n’est pas loin de retourner en finale et, confiante en son jeune prodige, elle sort le carnet de chèques pour offrir un contrat jamais vu en NFL : dix ans et 130 millions de dollars ! Est-ce le contrat ou les blessures en défense, toujours est-il que Vick ne joue pas aussi bien, et la défense baisse de pied durant la saison : un beau départ à 6-2 est ruiné pour se finir à 8-8. Pourtant, l’équipe a de l’espoir en attaque avec le rookie receveur Roddy White qui fait de bonnes apparitions.

En 2006, l’histoire se répète : un démarrage à 5-2 est complètement vicié par une seconde partie de saison catastrophique. Même si Vick court pour un record de 1039 yards dans la saison, il reste très erratique comme passeur, capable du meilleur comme du pire. Malgré la signature du Jet John Abraham, la défense ne peut rattraper le coup, et Atlanta enchaîne les défaites pour finalement terminer 7-9. C’est la dernière saison de Jim Mora qui est remplacé par le coach de Louisville, Bobby Petrino.

L’équipe décide également d’envoyer Matt Schaub aux Texans pour éviter que les fans ne demandent sa rentrée à la place de Vick. Ironiquement, c’est un cas qui va de toute façon disparaître des possibilités un mois plus tard, car 2007 est une année que tout fan des Falcons n’oubliera probablement jamais.

 

L’année noire des Falcons (2007)

 

Début 2007, malgré ses soucis de constance sur le terrain, Michael Vick est une formidable machine médiatique et publicitaire. On le voit partout, on parle de lui comme le nouveau type de Quarterback, digne successeur des Randall Cunningham ou Steve McNair. Tout va pourtant s’écrouler en avril, quand une enquête sur des réseaux de combats clandestins de chiens pousse la police à perquisitionner chez lui. Au début, le joueur se défend en disant que cela concerne des gens à qui ils prêtent la maison quand il n’y est pas. Mais rapidement il va apparaître clair qu’il est directement lié à tout cela : il est inculpé de paris illégaux, combats de chiens illégaux et exécutions brutales d’animaux. C’est surtout cette dernière accusation qui révolte les gens quand la liste des tortures infligées aux chiens est divulguée. La NFL décide de réagir rapidement en interdisant à Vick de venir au camp d’entraînement des Falcons tant que l’enquête n’a pas abouti.

Le 26 juillet, Vick est officiellement arrêté, et le 20 août, quand il plaide coupable pour les chefs d’accusation, la NFL le suspend indéfiniment ; il est condamné à 21 mois de prison puis 2 mois d’assignation à résidence. Le triple Pro-Bowler est devenu le paria de la NFL : les Falcons annulent son contrat et demandent le remboursement des 20 millions de dollars garantis restants (ils auront gain de cause). Evidemment, les publicitaires se dépêchent de casser tous les contrats de sponsoring avec Vick qui est obligé de se déclarer en banqueroute un peu plus tard.

Après ces terribles péripéties, la franchise essaie comme elle peut de se tourner vers la saison NFL qui s’annonce difficile sans leur playmaker ; le duo improbable du bust des Lions Joey Harrington et du remplaçant des Jaguars Byron Leftwich se retrouve à devoir mener l’attaque. Sans trop de surprises, la saison va partir à vau-l’eau avec un record de 4-12… mais l’année cauchemar des Falcons ne s’arrête pas là.

Falcons-BobbyPetrinoLes Falcons auraient peut-être dû se méfier en regardant le curriculum vitae de Bobby Petrino : l’homme a fait pas moins de 14 postes en 23 ans de carrière de coach ; il n’est jamais resté plus de cinq ans au même endroit, et son plus grand passage était justement quatre ans à Louisville avant de venir à Atlanta. Lors de sa première année, il se met les joueurs à dos, notamment le vétéran Alge Crumpler qui est un joueur respecté dans le vestiaire. Les rumeurs de son retour en NCAA commencent à enfler, mais il les réfute vigoureusement en répétant sans cesse qu’il ne partira pas.

Le lendemain d’une défaite 34-14 lors d’un Monday Night Football de Week 14 contre New Orleans, les joueurs et le monde de la NFL apprennent avec stupéfaction que Petrino a démissionné, et qu’il a adressé son départ à son effectif… par une simple lettre collée sur leur casier. Comble de tout, quelques heures plus tard il tient une conférence de presse en tant que nouveau Head Coach des Razorbacks d’Arkansas de la NCAA. Petrino a menti à tout le monde sur ses intentions, a pris son propriétaire et les joueurs pour des pigeons, est parti avant la fin de la saison sur une lettre d’adieu pour aller faire exactement le contraire de ce qu’il avait dit, et a raflé au passage la totalité des 24 millions de son contrat de cinq ans (puisque les contrats des Head Coachs sont 100% garantis).

Pour l’anecdote, l’Université d’Arkansas aurait dû elle aussi se méfier de telles pratiques avant de l’engager, car elle va être rattrapée par la nature de Petrino : il ne va rester que quatre ans aux Razorbacks, étant forcé de démissionner en 2012 lorsqu’il a un accident de moto en compagnie de sa maîtresse, une ancienne joueuse de volley qu’il a engagée dans le staff du programme de football.

Pour en revenir aux Falcons, la franchise se retrouve vidée de toute énergie en ce début d’année 2008. Arthur Blank a été humilié par Petrino, et se retrouve obligé de s’expliquer sur ce qu’il s’est passé. Il tire quand même quelques enseignements, et prépare un ménage qui va relancer les Falcons sur la voie du succès.

 

Dimitroff et Smith doivent reconstruire (2008-2014)

 

Pour commencer, Blank choisit un nouveau General Manager, Thomas Dimitroff, le directeur du scouting universitaire des Patriots. Ce dernier choisit un nouveau Head Coach, le Coordinateur Défensif des Jaguars Mike Smith. Et enfin, Atlanta voit arriver son franchise Quarterback à la draft en la personne du joueur de Boston College Matt Ryan. Pour aider Ryan, l’équipe signe le coureur des Chargers Michael Turner à la place d’un Dunn en fin de carrière.

NFL: AUG 22 Pre-Season Titans v Falcons
Mike Smith

Ryan va de suite montrer des capacités et une belle complémentarité avec Roddy White (sa première passe est une bombe de 62 yards pour le receveur !) ; Turner devient un vrai cheval de labour qui accumule 1699 yards et 17 touchdowns. La défense limite les points, et ce qui devait être une saison de remise en marche est un succès renversant : 11-5 et les playoffs ! Très logiquement, Ryan gagne le titre d’Offensive Rookie Of The Year et Smith celui de Coach Of The Year. La phase éliminatoire est cependant encore un peu tôt pour ces Falcons-là : un Ryan inexpérimenté lance deux interceptions et encaisse un safety contre les Cardinals dans une défaite 30-24, mais c’est presque comme si le fantôme de l’année 2007 n’était déjà plus là.

En 2009, l’organisation décide d’aider encore plus Ryan en recrutant le futur Hall Of Famer Tight End Tony Gonzalez des Chiefs ; pendant ce temps, on parle indirectement des Falcons lorsque Vick termine de purger sa peine de prison et signe chez les Eagles. Atlanta compte bien continuer sa progression, mais la franchise va connaître beaucoup de blessures, notamment pour Ryan et Turner. L’équipe ne peut pas atteindre les playoffs avec un record final de 9-7, mais elle met fin à une série hallucinante : elle n’avait encore jamais aligné deux saisons postives consécutives (en 43 ans d’existence) !

Atlanta repart au combat en 2010, fort de ce succès qui semble s’installer avec une équipe jeune et talentueuse. Ryan et Turner sont là pour toute la durée de la saison, et Roddy White fait une année fantastique avec 115 réceptions pour 1389 yards. De l’autre côté, la défense fait également le travail, menée par Abraham et le Cornerback non-drafté signé en 2007 Brent Grimes. Les Falcons postent un excellent 13-3 en tête de al NFC et espèrent retourner au Super Bowl. Le Divisional Round amène les Packers de Green Bay qui ont déjà donné du fil à retordre en saison régulière au Georgia Dome. Atlanta démarre bien le match en menant 14-7, mais Ryan lance deux interceptions dont une remontée pour un touchdown juste avant la mi-temps qui crucifie les Falcons ; le score est de 28-14 pour Green Bay à la pause. L’élan a définitivement changé de camp et Atlanta doit s’incliner 48-21.

La franchise repart au travail en 2011, et apprend de sa défaite en playoffs : elle fait un échange le jour de la draft pour remonter au premier tour et prendre le receveur Julio Jones, espérant offrir le plus de cibles potentielles à Ryan. Avec White, Jones et Gonzalez, cela commence en effet à ressembler à une attaque à faire peur, surtout avec l’appui de Michael Turner au sol. L’équipe repart en conquête mais l’attaque connaît quelques ratés, et la défense n’est plus aussi impériale. Le talent fait que les Falcons se qualifient en playoffs à 10-6 mais ils doivent passer par le Wild Card Round. Le match a lieu à New York contre les Giants, et la défense des locaux étouffe Ryan (199 yards à la passe) et Turner (41 yards au sol) ; pour la deuxième année de suite, Atlanta se fait sortir par les futurs champions 24-2.

606035-quart-falcons-matt-ryan-vientMatt Ryan commence à être la cible de vives critiques sur le fait qu’il serait le prochain Peyton Manning, le (très) bon Quarterback de saison régulière qui se rate toujours en playoffs. L’équipe espère donc faire taire tout cela en 2012, mais un autre problème commence à apparaître : Turner a 30 ans, et la charge de travail qu’il a subie commence réellement à lui peser. L’équipe fait la saison avec lui mais prépare son remplaçant, Jacquizz Rodgers. Les Falcons retournent à un niveau plus en adéquation avec leur talent, et ils terminent de nouveau 13-3 et en tête de la NFC.

Le Divisional Round contre Seattle est un match mené par Atlanta 20-0 à la mi-temps, mais les Seahawks reviennent du diable Vauvert et passent devant 28-27 à 34 secondes de la fin du match ! Ryan parvient à mener un dernier drive éclair pour mettre en place son Kicker Matt Bryant qui réussit le Field Goal de 49 yards ; malgré une dernière frayeur les Falcons s’imposent et passent ENFIN le premier tour des playoffs, alors que le duo Smith-Ryan remporte son premier match éliminatoire ! La finale NFC a lieu contre les 49ers de San Francisco, dans un nouveau match tendu : Atlanta mène 17-0 puis 24-14 à la mi-temps, mais la défense des 49ers ferme à double tour pendant que l’attaque score deux touchdowns. Le dernier drive des Falcons s’achève sur les dix yards des 49ers et Atlanta échoue au pied du Super Bowl, 28-24.

C’est alors que les Falcons vont être rattrapés par deux éléments : l’échange pour récupérer Jones à la draft de 2011 leur ont enlevé des choix de draft importants, alors que les sélections à la draft et les choix en Free Agency n’ont pas forcément été réussis ; on peut citer l’idée de remplacer un coureur trentenaire quasiment cuit (Michael Turner) par un autre (Steven Jackson des Rams). Atlanta se retrouve avec une équipe vieillissante qui manque de profondeur, voire de talent à plusieurs endroits, notamment sur la ligne offensive et en défense. Une série de blessures expose tous ces faits, et malgré une bonne saison du rookie Cornerback Desmond Trufant, les Falcons dégringolent en 2013 jusqu’à un terrible record de 4-12. Blank appelle Scott Pioli comme assistant General Manager pour essayer de redresser l’équipe.

Les problèmes de blessure persistent en 2014, en particulier sur la ligne offensive qui connaît une véritable hécatombe, ce qui force le rookie Tackle Jake Matthews titulaire. Du côté défensif, il y a tellement de problèmes que les Falcons ne peuvent pas tous les régler, et leur pass-rush continue d’être anémique ; c’est surtout le retour de White et Jones des blessures de l’année dernière qui permet à l’équipe d’améliorer son record à 6-9 le soir du dernier match. La NFC South est historiquement faible et les Falcons ont la possibilité de gagner le titre de la division en battant Carolina à domicile, mais l’équipe s’écroule complètement et prend une claque 34-3, terminant à 6-10. Rare rayon de soleil dans cette saison, le futur Hall Of Famer Devin Hester établit en Week 3 un record avec 20 TDs non-offensifs en carrière (kickoffs, punts, FG manqués, INTs et fumbles confondus).

Blank décide qu’il est temps d’être plus radical : il se sépare de Mike Smith, même si ce dernier est le coach qui a le connu le plus grand succès dans l’histoire de la franchise avec un record de 66-46 en saison (58.9% de victoires) ; il est remplacé par le Coordinateur Défensif des Seahawks, Dan Quinn.

 

Matty Ice fond mais se bat (2015-2021)

 

Quinn doit notamment apporter sa science dans une défense bien trop friable. Son impact se voit de suite quand la franchise drafte le Linebacker Vic Beasley au premier tour, et l’escouade semble bien démarrer la saison avec notamment un Desmond Trufant impérial, mais la nouveauté de la chose s’essouffle vite ; en parallèle l’attaque perd un peu de sa superbe malgré un Julio Jones stratosphérique (1871 yards) avec un Roddy White devenu invisible et libéré à la fin de la saison. L’équipe arrache tout de même un record à l’équilibre à 8-8, en étant notamment la seule à faire tomber les Panthers en saison régulière, mais il y a encore du travail.

Dan QuinnLe renouveau défensif continue en 2016 avec les drafts du Safety Keanu Neal au premier tour et du Linebacker Deion Jones au deuxième tour ; ils deviennent immédiatement de larges contributeurs dans une escouade qui monte en puissance au fur et à mesure de la saison et qui survit plutôt bien à l’absence de Desmond Trufant sur blessure. Mais personne n’en parle vraiment car toute l’attention est portée sur une attaque explosive menée par un Matt Ryan voté MVP et Offensive Player Of The Year ; l’ajout de l’ex-Brown Centre Alex Mack sur la ligne renforce l’unité qui le protège bien et ouvre les brèches au fantastique duo de coureurs Devonta Freeman – Tevin Coleman. L’ajout du receveur Taylor Gabriel transforme l’offensive en jeu vidéo : Ryan termine avec un record NFL de 9.26 yards par passe tentée et totalise 4944 yards (record de franchise) ainsi que 38 touchdowns pour seulement sept interceptions. Atlanta paye quelques erreurs ici ou là mais fait une saison remarquable à 11-5.

Les playoffs démarrent au Divisional Round en recevant Seattle : le match bascule sur un retour de kickoff des Seahawks pour un touchdown annulé sur une faute, les plaquant contre leur en-but et amenant un safety qui ouvre les vannes offensives des Falcons ; Atlanta l’emporte 36-20. En finale NFC, pour le dernier match au Georgia Dome, les Packers sont trop diminués par les blessures pour résister à la furia des joueurs de Géorgie qui l’emportent facilement 44-21 et retournent au Super Bowl, 18 ans après le premier.

Super Bowl LI se déroule au NRG Stadium de Houston et met aux prises les Falcons et les New England Patriots. La défense, désormais à plein régime, étouffe l’attaque des champions AFC et l’attaque finit par trouver la solution pour mener 14-3 ; Robert Alford s’offre même le luxe de retourner une interception de Tom Brady pour un touchdown, portant la marque à 21-3 à la mi-temps. Mais la défense a passé un temps énorme sur le terrain, ce qu’elle finit par payer en deuxième mi-temps malgré un nouveau touchdown de l’attaque ; les Patriots amorcent un retour improbable de 3-28, et l’attaque d’Atlanta se met à patiner. Le Coordinateur Offensif Kyle Shanahan, qui a pourtant été excellent pendant la saison, ne se repose pas assez sur le jeu au sol, ce qui amène un sack-fumble de Ryan quand Freeman rate un blitz de Dont’a Hightower, puis un sack de Ryan plus tard qui empêche Atlanta de scorer un Field Goal. Bloqués à 28 et avec une défense éreintée, les Falcons voient les Patriots revenir à 28-28 à la fin du match ; à ce moment, l’élan est clairement dans l’autre camp. Le toss en prolongation favorise New England et l’histoire est presque déjà écrite : la défense craque une dernière fois et encaisse le touchdown de la défaite 34-28, cédant le plus gros retour de l’histoire du Super Bowl (25 points).

L’équipe essaie de repartir de l’avant après cette grosse déconvenue, ajoutant le Linebacker Takkarist McKinley au premier tour de la draft 2017… et une nouvelle enceinte avec le Mercedes-Benz Stadium. Le retour de Trufant fait du bien à la défense, mais l’attaque subit quelques pertes à commencer par celle de Kyle Shanahan qui devient le Head Coach de San Francisco. La transition n’est pas si évidente, et une forte division repousse la franchise en 3e place ; néanmoins, à 10-6, elle se qualifie en playoffs. En Wild Card, Atlanta se déplace chez la surprise de la saison, les Los Angeles Rams ; la défense féroce et l’inexpérience de leurs adversaires permettent aux Falcons de l’emporter 26-13. En Divisional Round, c’est un nouveau déplacement chez les Philadelphia Eagles, mais cette fois les carences offensives vont être rédhibitoires : Atlanta bute à quelques yards de la terre promise dans les dernières secondes et s’incline 15-10.

Comme un symbole, l’équipe démarre la saison 2018 là où elle l’a terminée, et de la même façon : une dernière passe ratée qui précipite la défaite contre Philadelphie. Elle a rajouté le receveur Calvin Ridley au premier tour pour aider l’attaque, mais c’est la défense qui craque sous les blessures, notamment celles de Keanu Neal ou Deion Jones ; malgré l’émergence de l’excellent Defensive Tackle Grady Jarrett, l’escouade offensive doit régulièrement marquer beaucoup de points pour l’emporter, ce qui n’est logiquement pas suffisant : les Falcons terminent 7-9. La saison 2019 donne le même bilan : un départ catastrophique est récupéré par un réveil spectaculaire de la défense ; Ryan et Jones continuent d’être les constantes offensives, mais la reconstruction de la ligne via la draft n’est pas encore au point.

2020 va confirmer tout cela, car cette fois la franchise ne va pas pouvoir se redresser comme elle l’a fait en cours de saison précédente. La défense (qui accueille le premier tour Cornerback A.J. Terrell) démarre mal avant de se réveiller et Ryan continue de se battre, mais Julio Jones est freiné par les blessures, le jeu au sol est toujours aussi pauvre, et les Falcons perdent nombre de matchs dans le dernier quart-temps ; Atlanta s’écrase à 4-12. Cela pousse l’organisation à renvoyer à la fois Dimitroff et Quinn pour tenter de repartir sur d’autres bases : l’ex-Saint Terry Fontenot devient General Manager et le Coordinateur Offensif des Titans Arthur Smith devient le Head Coach.

Bonnes nouvelles en 2021 : les Falcons sont bien plus efficaces dans le dernier quart-temps, la draft du premier tour Tight End Kyle Pitts est un succès et Cordarrelle Patterson est un homme à tout faire indispensable. Mauvaises nouvelles : Julio Jones est échangé à Tennessee, Calvin Ridley s’arrête mi-saison pour prendre soin de sa santé mentale, il n’y a toujours pas de jeu au sol hormis Patterson, une moitié de ligne offensive fait le travail, et la défense continue d’avoir des difficultés malgré le réveil de Terrell ; si Atlanta termine miraculeusement 7-10, toutes les victoires se sont jouées à une possession.

Une franchise déjà fragile reçoit deux coups de grisou supplémentaires pendant l’intersaison : la suspension de Ridley pour avoir parié sur des matchs pendant sa coupure, et la poursuite ratée de Deshaun Watson qui oblige à échanger Matt Ryan à Indianapolis ; c’est la fin en queue de poisson (faucon ?) d’un partenariat qui a raté le Graal de si peu. Matty Ice s’en va comme le meilleur Quarterback que l’équipe ait jamais connu.

 

Dans l’inconnu (2022-2023)

 

Atlanta fait venir l’ex-Titan Marcus Mariota devant le rookie troisième tour Desmond Ridder pour la saison 2022, alors que le premier tour receveur Drake London doit devenir la cible #1 du futur. C’est néanmoins le cinquième tour coureur Tyler Allgeier qui va faire sensation avec une saison à 1000+ yards au sol, aidant à porter l’attaque. La défense paye un peu l’échange de Deion Jones à Cleveland, mais dans une NFC South extrêmement serrée et sans favori, Atlanta se bat pour les playoffs quasiment jusqu’à la fin et termine 7-10, ce qui est assez inattendu.

Ridder prend définitivement la main pour la saison 2023, et reçoit de l’aide : à la draft, le sémillant coureur Bijan Robinson est ajouté, alors que la défense voit débarquer l’ex-Bengal Safety Jessie Bates, l’ex-Saint Defensive Tackle David Onyemata ou l’ex-Raven Defensive Lineman Calais Campbell. Ces arrivées boostent une défense qui surprend plus d’un adversaire malgré la blessure de Jarrett, alors que Bijan se révèle de suite être une sacrée arme offensive (1400+ yards cumulés) ; les soucis viennent plus de Ridder et d’un turnover differential bien trop négatif (-12). C’est une nouvelle saison à 7-10 qui pousse la franchise à se séparer d’Arthur Smith : il est remplacé par Raheem Morris.