Fiche Légende : Charlie Sanders

#88 – Tight End

 

CharlieSanders

 

Présentation

 

GENERALITÉS
Nom complet Charles Alvin Sanders
Date de Naissance 25 Août 1946
Lieu de Naissance Richlands, Caroline du Nord
Date de Décès 2 Juillet 2015
Lieu de Décès
CARRIÈRE
Lycée James Dudley, Greensboro, Caroline du Nord
Université Minnesota
Draft 3e tour de 1968 (#74)
Equipes Detroit Lions (1968-1977)
Statistiques 10 saisons
128 matchs – 108 comme titulaire
336 réceptions / 4817 yards
14.3 yards par réception
31 touchdowns
HONNEURS
Pro-Bowls 7 (1968-1971, 1974-1976)
All-Pro 3 (1969-1971)
Performances notables Meilleur receveur des Lions à sa retraite (réceptions)
Récompenses Membre de l’équipe NFL des années 1970
Hall Of Fame Classe de 2007

 

Biographie

 

Finir en tête de l’histoire de sa franchise avec 336 réceptions peut ne pas sembler extraordinaire, mais il faut replacer les choses dans leur contexte : Charles « Charlie » Sanders était un Tight End, et non un receveur, qui a évolué principalement dans les années 1970, à l’époque où le rôle du poste était encore majoritairement de bloquer. Les Tight Ends receveurs de son temps étaient extrêmement rares, mis à part John Mackey, Jackie Smith ou Mike Ditka. C’est là l’héritage de Sanders : paver la route pour les Ozzie Newsome, Dave Casper ou Kellen Winslow Senior qui sont venus après lui.

Charles Sanders naît en 1946 à Richlands, une petite bourgade de Caroline du Nord. Il vient au monde dans une ferme de cochons que gère son père Nathaniel, et il a deux frères, Nate et Adrian. Malheureusement sa mère décède alors qu’il n’a que deux ans, et quand son père doit partir servir son pays, il est élevé par les gens du village. Il apprend tôt la rudesse de la vie au champ et la valeur du travail. Lorsque son père revient du service, il veut passer son diplôme d’ingénieur, et pour cela il déménage toute la famille à Greensboro, à 300 kilomètres de là. Nathaniel obtient son diplôme et devient un professeur à l’Université de North Carolina A&T.

Les trois frères sont rapidement attirés par les disciplines sportives, même si leur père veut d’abord qu’ils aient de bonnes notes, puis qu’ils fassent leurs tâches quotidiennes. Quand Charles intègre le lycée Dudley de Greensboro, il se passionne d’abord pour le basket qu’il intègre en première année ; il ne découvre le football que l’année suivante, et il se met également au baseball. Ses performances sur le terrain lui valent de recevoir plusieurs propositions de bourse universitaire, et le choix du jeune garçon est dicté par la localisation géographique : bien qu’il y ait des Universités intéressées proches de chez lui, il veut partir plus au nord, là où sa couleur de peau posera moins de problèmes.

CharlieSanders-MinnesotaC’est ainsi qu’en 1964, Sanders intègre l’Université du Minnesota où il sait qu’il ne sera jugé que par son travail et ses résultats. Il rejoint les Golden Gophers en basket et en football, et il s’essaie à plusieurs postes sur le gridiron : tout d’abord placé en receveur, il est ensuite essayé en Defensive End, mais c’est en Tight End qu’il va trouver sa vraie place, en se révélant aussi bon bloqueur que receveur. Il fait ses deux dernières années universitaires au poste, et réussit sa meilleure saison comme senior en 1967 : il attrape 21 passes pour 276 yards et deux touchdowns, participant à la belle saison des Gophers qui gagnent le titre de la conférence Big Ten.

Il intègre la draft commune AFL-NFL de 1968, où son talent athlétique attire l’oeil des Lions de Detroit qui le sélectionnent au troisième tour. Dès les camps d’entraînement, ses capacités étonnent et il est surnommé Little Mackey en référence au légendaire Tight End des Colts de Baltimore John Mackey ; ce n’est pas un hasard : non seulement il porte le même numéro que le futur Hall Of Famer, mais avec son passé de basketteur, il sait courir, sauter et utiliser ses mains. Il ne va pas tarder à confirmer ces espoirs : les défenses sont prises de court quand elles doivent couvrir un tel gabarit avec une telle agilité et de bonnes mains. Sanders termine la saison avec 40 passes pour 533 yards et un touchdown, étant le seul rookie élu au Pro-Bowl cette année-là.

CharlieSanders-CatchC’est le début d’une carrière prolifique pour le #88 des Lions : il réussit une année 1969 encore meilleure avec 42 réceptions pour 565 yards et trois touchdowns, ce qui lui vaut d’être élu dans l’équipe All-Pro ; la première de trois citations consécutives. Il enchaîne les saisons avec 30+ réceptions, mis à part pour 1972 où il se fracture l’épaule et rate une partie de l’exercice. Il lui faut la saison 1973 pour se remettre, mais ensuite il continue d’être élu au Pro-Bowl de 1974 à 1976. Pendant cette période, il est souvent le meilleur receveur en réceptions de l’équipe, une statistique incroyable pour un joueur à son poste et à cette époque.

Néanmoins, une blessure au genou en 1976 finit par avoir raison de sa carrière après une saison 1977 où Sanders ne réussit que 14 réceptions. Il part en retraite après dix années en établissant un record de franchise avec 336 réceptions, accompagnées de 4817 yards et 31 touchdowns. Il est nommé dans l’équipe des années 1970, et constitue le premier Tight End-basketteur, un modèle qui sera repris ensuite par Antonio Gates ou Tony Gonzalez.

Quelques années après la fin de sa carrière, Sanders ne peut rester très loin de son équipe fétiche, et il devient commentateur radio des matchs de Detroit de 1983 à 1988. La franchise lui propose alors un poste d’entraîneur des receveurs, et il accepte : de 1989 à 1996 il s’occupe des receveurs et des Tight Ends ; ironiquement, il se retrouve à entraîner Herman Moore qui va battre son record de franchise en réceptions. Sanders revient à la radio en 1997 avant de prendre un poste de scout en 1998, puis de devenir en 2000 le directeur assistant du personnel professionnel, ce qui veut dire tout ce qui concerne l’effectif des Lions.

CharlieSanders-LivreEn parallèle, il écrit un livre d’anecdotes sur sa carrière à Detroit en 2005, et crée la Charlie Sanders Foundation en 2007 qui a deux buts : offrir des bourses aux lycéens du Michigan et de Caroline du Nord, et travailler à la détection des problèmes cardiaques. Il doit également attendre tout ce temps avant d’être finalement reconnu comme une des légendes du sport par le Hall Of Fame : c’est en tant que Senior (joueur ayant pris sa retraite depuis plus de 25 ans) qu’il est intronisé en 2007.

En 2014, il est rattrapé par la blessure qui a mis fin à sa carrière : il sait depuis cette époque qu’il doit se faire opérer pour remplacer le genou, et lorsqu’il consent enfin à l’opération en novembre, les docteurs trouvent une tumeur maligne derrière. Après une opération et plusieurs chimiothérapies, le cancer finit par l’emporter en juillet 2015, à 68 ans.

Sanders laissera l’image d’un précurseur dans le sport, et d’un homme généreux dans la vie. Un homme qui a connu tous les bonheurs que la vie d’un sportif de haut niveau peut offrir, à part un : comme il le dit lui-même, il aurait aimé pouvoir faire la même chose que la majorité de ses camarades footballeurs – se tourner vers la caméra et dire : « Salut Maman ! ».