Fiche Franchise : San Francisco 49ers

500-49ers

 

Présentation

 

Généralités

 

Création 1946
Division NFC West
Stade Levi’s Stadium
Propriétaire Denise DeBartolo York & John York
Président Al Guido
Manager Général John Lynch
Head Coach Kyle Shanahan
Titres 5 Super Bowls (1981, 1984, 1988, 1989, 1994)
Site Internet http://www.49ers.com/

 

Introduction

 

Les 49ers sont basés à San Francisco dans la Bay Area, en Californie. Le nom de l’équipe est souvent une énigme pour les personnes découvrant la NFL : ils vient des premiers colons chercheurs d’or qui se sont installés dans la zone de San Francisco en 1849 ; on leur a donné le nom de 49ers, ce que l’équipe a repris. Elle est née dans la ligue concurrente de l’AAFC avant de rejoindre la NFL en 1950, et elle a toujours été dans une division « ouest ».

La franchise a participé à sept Super Bowls (1981, 1984, 1988, 1989, 1994, 2012, 2019, 2023), pour cinq victoires et trois défaites.

 

Uniforme et Mascottes

 

Les 49ers utilisent les couleurs rouge, blanc et « 49ers or » (métallique).

  • Tenue couleur : maillot rouge – numéro blanc – pantalon or – socks rouge.
  • Tenue blanche : maillot blanc – numéro rouge – pantalon or – socks rouge.

Leur mascotte s’appelle « Surdough Sam » et il est censé être une caricature d’un 49er.

 

Membres du Hall Of Fame

 

1969 – Leo Nomellini, Joe Perry
1970 – Hugh McElhenny
1971 – Y. A. Tittle
1990 – Bob St. Clair
1993 – Bill Walsh (Coach)
1994 – Jimmy Johnson
2000 – Ronnie Lott, Joe Montana, Dave Wilcox
2005 – Steve Young
2008 – Fred Dean
2010 – Jerry Rice
2015 – Charles Haley
2016 – Eddie DeBartolo Jr (Président)
2018 – Terrell Owens
2022 – Bryant Young
2024 – Patrick Willis

 

Numéros retirés

 

8 – Steve Young
12 – John Brodie
16 – Joe Montana
34 – Joe Perry
37 – Jimmy Johnson
39 – Hugh McElhenny
42 – Ronnie Lott
70 – Charlie Krueger
73 – Leo Nomellini
79 – Bob St. Clair
80 – Jerry Rice
87 – Dwight Clark

 

Stade

 

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Les San Francisco 49ers jouent au Levi’s Stadium.
Il a été inauguré le 17 Juillet 2014.
Il peut contenir 68.500 places.

 

L’histoire de la franchise

 

Sommaire

 

  1. Les 49ers en AAFC (1946-1949)
  2. Les premières années NFL (1950-1969)
  3. Grandeur et décadence (1970-1978)
  4. Bill Walsh et le premier titre (1979-1983)
  5. La dynastie (1984-1989)
  6. Le passage de témoin Montana-Young (1990-1994)
  7. La fin de l’ère Steve Young (1995-1999)
  8. Des hauts et des bas (2000-2004)
  9. Alex Smith, franchise Quarterback ? (2005-2010)
  10. The Harbaugh Method And Consequences (2011-2016)
  11. Le retour de la menace californienne (2017-2023)

 

Les 49ers en AAFC (1946-1949)

 

Depuis des années, le sport professionnel américain se concentre surtout sur les équipes de la Côte Est et du Centre des États-Unis, ce qui est un affront pour la Côte Ouest. Pourtant, il y a du potentiel pour le football dans la Bay Area californienne avec des Universités comme California-Berkeley, Stanford, St. Mary’s, Santa Clara ou l’Université de San Francisco. Un jeune patron d’entreprise, Anthony « Tony » Morabito, se rend alors compte qu’il y a assez d’intérêt pour développer une franchise NFL dans sa ville de San Francisco.

49ers-TonyMorabitoEn 1944, il demande à Elmer Layden, le commissioner de la NFL, d’étendre la ligue en incluant San Francisco, mais il se heurte à un refus. Ce n’est pas une décision très surprenante : la NFL voit beaucoup de joueurs et exécutifs partir pour la Seconde Guerre Mondiale, avec certaines franchises obligées de fusionner pour survivre. Néanmoins, cela vexe Morabito qui se rend à Chicago pour rencontrer un journaliste de sports, Arch Ward, qui a reçu d’autres plaintes d’hommes d’affaires ayant subi le refus de Layden. Ensemble, ils vont créer une ligue concurrente, l’All-American Football Conference ou AAFC ; Morabito s’associe avec plusieurs partenaires de son entreprise de transport de bois, et les 49ers de San Francisco font partie de l’aventure. La franchise devient non seulement la première équipe de l’ouest à avoir un club professionnel de football, mais surtout un club professionnel des quatre sports majeurs (baseball, basket, hockey et football).

L’équipe commence sous la direction de Lawrence « Buck » Shaw, un ancien Head Coach des Universités de Santa Clara et Californie, et joue ses matchs au Kezar Stadium. Elle possède de bons joueurs comme le Quarterback Frankie Albert, mais elle a le malheur d’être dans la West Division avec les Cleveland Browns qui écrasent la jeune ligue de leur talent. Les 49ers progressent avec des saisons à 9-5 en 1946, 8-4-2 en 1947 et 12-2 en 1948, mais à chaque fois ils sont deuxième de la division derrière Cleveland qui leur barre la route de la finale.

Il faudra finalement que deux équipes de l’AAFC fusionnent en 1950, forçant à regrouper toutes les franchises dans une seule poule, pour que les 49ers aient une chance d’accéder à la finale avec leur record de 9-3. Ils battent les New York Yankees 17-7 en « demi-finale » pour retrouver les Browns en finale ; malheureusement, ils ne pourront rien faire contre le rouleau-compresseur et ils perdent 21-7.

Néanmoins tout n’est pas perdu, car au début de l’année 1950 la NFL finit par accepter la fusion avec l’AAFC. Cette dernière va disparaître, et trois équipes vont pouvoir aller rejoindre la grande ligue : les Browns, les 49ers et les Colts de Baltimore (une équipe différente des Colts d’aujourd’hui et qui disparaîtra rapidement).

 

Les premières années NFL (1950-1969)

 

L’année précédente, l’équipe a signé le futur Hall Of Famer coureur Joe « Jet » Perry et elle a rajouté deux talents à la draft de 1950 : le futur Hall Of Famer Guard Leo Nomellini et le receveur Billy Wilson. Néanmoins, la première saison en NFL dans la West Division se passe mal : les 49ers perdent 27-17 contre les New York Yankees à domicile pour leur premier match et finissent 3-9.

Cela va rapidement changer dès l’année suivante. En 1951, les Colts de Baltimore provenant de l’AAFC disparaissent, et les 49ers réussissent le gros coup en récupérant le futur Hall Of Famer Quarterback Yelberton Abraham « Y.A. » Tittle ; la franchise signe également le Linebacker Hardy Brown. Les 49ers sont bien plus équilibrés et terminent à 7-4-1, même si c’est insuffisant pour aller en finale. Ils continuent à engranger les grands talents à la draft 1952 avec l’ajout du futur Hall Of Famer coureur Hugh « The King » McElhenny ou du Defensive Tackle Bob Toneff, même s’ils plafonnent à 7-5. En 1953, c’est encore un Hall Of Famer qui arrive à la draft avec le Guard Bob St. Clair ; portés par Joe Perry qui court pour 1000+ yards, les 49ers arrivent à un record de 9-3, mais les playoffs continuent de leur échapper.

Pour passer définitivement cette marche, San Francisco rajoute en 1954 une quatrième pierre à ce qui devient une base arrière offensive unique dans l’histoire de la NFL : le futur Hall Of Famer coureur John Henry Johnson. La combinaison des passes précises de Tittle, de la rapidité de Perry, la force de Johnson et l’élégance de McElhenny donne un surnom immédiat au quatuor : le Million Dollar Backfield ; ce surnom est choisi car les joueurs valent un million de dollars symbolique par leur talent, ce qui est représenté par le fait qu’ils sont tous aujourd’hui au Hall Of Fame. Cependant, cette armada ne suffit pas car la poisse poursuit la franchise californienne : les blessures freinent les espérances des 49ers qui terminent à 7-4-1. Le coach Buck Shaw est alors remplacé par Red Strader.

49ers-MillionDollarBackfield
McElhenny, Perry, Tittle et Johnson

Strader ne dure qu’un an, en 1955 : la franchise drafte le Linebacker Matt Hazeltine, et une blessure limite McElhenny ; les 49ers finissent à 4-8. Strader est renvoyé et remplacé par l’ancien Quarterback Frankie Albert, mais malgré tous les joueurs de qualité présents dans l’effectif dont l’addition du rookie Centre Bruce Bosley, 1956 est également une déception à 5-6-1. Autre coup dur, c’est déjà la fin du Million Dollar Backfield avec le départ de John Henry Johnson à Detroit.

Néanmoins, San Francisco a toujours les trois autres membres, et 1957 va enfin être une bonne saison : l’équipe continue de choisir malin à la draft avec le Quarterback John Brodie, le Defensive Back Abe Woodson ou le Guard Joe Thomas. Tittle et le coureur/receveur R.C. Owens marquent cette année de leur empreinte par le Alley-Oop, une passe lobée de Tittle pour l’ancien basketteur Owens qui utilise sa taille pour surpasser les arrières défensifs. C’est une saison à 8-4 qui voit la franchise terminer en tête à égalité avec les Lions de Detroit en tête de la division ; malheureusement, le fondateur Tony Morabito n’en est pas témoin car il décède en cours de saison. San Francisco doit jouer une « finale de division » contre Detroit et mène largement 27-7 en troisième quart-temps, mais les Lions font un terrible retour et l’emportent 31-27 pour se qualifier en finale.

Malgré la draft d’un autre très bon joueur avec le Defensive Tackle Charlie Krueger, 1958 est une année moyenne où les 49ers finissent à 6-6 ; Frankie Albert est remplacé par Red Hickey. Dès son arrivée le coach devise une formation révolutionnaire pour son temps : le Shotgun, avec le Quarterback placé non pas juste derrière le centre mais à 5-6 yards, lui permettant d’avoir une meilleure vision de la défense (et une protection supplémentaire contre la pression). Le témoin est passé entre un Tittle vieillissant et Brodie, qui fait quelques belles performances, et l’équipe continue la draft de talents avec le Tackle Len Rohde ou le futur Hall Of Famer Defensive Back Jimmy Johnson ; elle réussit à faire trois saisons solides à 7-5 en 1959, 7-5 en 1960 et 7-6-1 en 1961, mais il manque un élément pour passer la marche suivante.

Peut-être que cet élément est le très bon Defensive End Mel Branch, drafté en 1960, ou le futur Hall Of Famer receveur Lance Alworth, drafté en 1962 ; néanmoins les 49ers ne verront jamais ces joueurs officier dans le club, car la naissance de l’AFL provoque deux drafts « parallèles » pour les mêmes joueurs universitaires, et les deux talents préfèrent aller évoluer dans la ligue concurrente. 1962 marque justement le début du déclin des 49ers : le Million Dollar Backfield a complètement disparu et l’équipe rame avec un record de 6-8. Malgré les sélections du Defensive Back Kermit Alexander ou du Tackle Walt Rock, tout s’écroule en 1963 avec une série de blessures qui plongent les 49ers à un record de 2-12 ; Hickey est remplacé pendant la saison par Jack Christiansen.

49ers-DaveWilcoxPour repartir du bon pied, les 49ers essaient de passer par la draft 1964 avec les sélections du receveur Dave Parks et surtout du futur Hall Of Famer Linebacker Dave Wilcox. Les résultats se font attendre alors que les 49ers terminent 4-10 en 1964, mais la draft du coureur Ken Willard permet à l’attaque de relever la tête en 1965 ; l’équipe poste un 7-6-1 encourageant. Néanmoins, il y a toujours un plafond que les 49ers n’arrivent pas à passer : malgré un Brodie qui fait ce qu’il peut, l’attaque décline et la défense est à la traîne ; l’équipe stagne à 6-6-2 en 1966 et 7-7 en 1967. Pour essayer de passer à la vitesse supérieure, l’organisation remplace Christiansen par Dick Nolan.

1968 est du même tonneau malgré les drafts du Centre Forrest Blue ou du Defensive End Tommy Hart : Wilcox est un peu esseulé et la défense lâche des points, les 49ers finissant à 7-6-1. En 1969, ce sont les blessures qui touchent l’équipe et l’amènent à un record de 4-8-2 ; cependant, à la draft, les 49ers prennent un joueur intéressant, le receveur Gene Washington.

La question est de savoir ce qu’il doit arriver pour que San Francisco revienne à un niveau acceptable.

 

Grandeur et décadence (1970-1978)

 

1970 marque plusieurs événements pour la franchise californienne : tout d’abord, c’est la fusion entre la NFL et l’AFL, même si cela fait peu de différence pour les 49ers – leur division se renomme en NFC West, et les Colts de Baltimore sont remplacés par les Saints de New Orleans. Ensuite, c’est la dernière année au Kezar Stadium. Mais surtout, c’est enfin le retour en playoffs pour San Francisco à 10-3-1, avec deux joueurs qui brillent : le fidèle Quarterback Brodie, qui a été une des forces offensives toutes ces années, remporte le titre de MVP, alors que le Defensive Back Bruce Taylor est nommé Defensive Rookie Of The Year (Nolan en profite pour être élu Coach Of The Year). San Francisco rencontre les Vikings du Minnesota en Divisional Round dans un match serré, et Brodie lui-même score le touchdown de la victoire au sol 17-14 ; malheureusement la franchise sera défaite en finale NFC 17-10 par les Cowboys de Dallas pour le dernier match au Kezar.

La première année des 49ers dans leur nouveau stade, Candlestick Park, est dans la veine de la précédente : la franchise termine à 9-5, ce qui lui permet de retourner en playoffs. Néanmoins, les playoffs seront aussi dans la même veine : victoire en Divisional Round 24-20 sur les Redskins, et défaite en finale NFC 14-3 contre les Cowboys de Dallas. En 1972, San Francisco remporte une nouvelle fois sa division à 8-5-1, et les Cowboys arrivent un tour plus tôt, en DIvisional Round ; les 49ers prennent le large 21-3 puis 28-13 au dernier quart-temps. Ils pensent avoir leur revanche, mais c’est alors que Dallas fait rentrer Captain Comeback Roger Staubach, qui va mériter son surnom : deux touchdowns et un Field Goal plus tard, les Cowboys l’emportent 30-28.

Cette défaite cruelle signe la fin de la fenêtre que les californiens avaient d’aller au Super Bowl pour le reste de la décennie. Brodie est sur la fin de sa carrière en 1973, et la défense baisse également de pied ; l’équipe termine à 5-9. Le vétéran Quarterback se retire à 38 ans après 17 saisons passées dans sa franchise de toujours – il est alors le troisième passeur le plus prolifique en yards de l’histoire.

En 1974 l’équipe cherche un nouveau coureur et en drafte deux : Wilbur Jackson et Delvin Williams, ainsi que le Tackle Keith Fahnhorst. Mais c’est bien la succession de Brodie qui pose problème avec pas moins de CINQ titulaires pendant la saison (Steve Spurrier, Tom Owen, Joe Reed, Dennis Morrison et Norm Snead) et l’équipe poste un médiocre 6-8. La défense essaie de tenir l’équipe hors de l’eau avec le Defensive End Cedrick Hardman, mais 1975 est une nouvelle saison noire à 5-9 qui a raison du Coach Nolan ; il est remplacé par Monte Clark. De manière assez curieuse, Clark ne va faire qu’une seule année, pourtant positive : les 49ers ont récupéré le Quarterback Jim Plunkett des Patriots, et ont drafté une excellente paire de Guards avec Randy Cross et John Ayers. L’attaque joue mieux, la défense est impériale, mais une série de défaites en fin de saison 1976 les prive des playoffs à 8-6.

C’est une courte embellie, car si la franchise a toujours réussi à limiter la casse même dans ses pires saisons (à part en 1963), elle va vraiment toucher le fond à la fin des années 1970 : la franchise est revendue à un businessman de l’Ohio, le futur Hall Of Famer Eddie DeBartolo Junior, qui nomme comme General Manager Joe Thomas (un homonyme de l’ancien Guard). Thomas fait un intérim de deux ans catastrophique pendant lequel il signe des vétérans dont la carrière est sur la pente descendante comme O.J. Simpson ; malgré la draft du Centre Fred Quillan en 1978 ou la signature du Quarterback Steve DeBerg, l’équipe s’écroule rapidement à 5-9 en 1977 puis un terrible 2-14 en 1978. DeBartolo comprend son erreur et renvoie Thomas sur-le-champ.

Cela le force à trouver un General Manager et un Head Coach en même temps : il cherche quelqu’un pour occuper les deux postes. Et après avoir pris la pire décision de l’histoire de la franchise, il va prendre la meilleure.

 

Bill Walsh et le premier titre (1979-1983)

 

William « Bill » Walsh commence sa carrière de coach professionnel en 1966 comme assistant chez les Raiders. Sous la tutelle de Sid Gillman, il apprend le jeu vertical de passes avec lequel Gillman fera plus tard des malheurs avec les Chargers de San Diego. Quand les Bengals de Cincinnati sont créés par Paul Brown en 1968, Gillman, un vieil ami de Brown, lui recommande Walsh comme assistant offensif.

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Walsh et Brown

Il se rend de suite compte que comme toute nouvelle équipe de l’époque, le talent est extrêmement mince, notamment au poste de coureur. Sans jeu de course potable, il propose alors un système très synchronisé où la passe courte remplace la course ; c’est la base de ce qui deviendra plus tard la fameuse West Coast Offense, mais qui mériterait probablement plus un nom en rapport avec l’Ohio et Cincinnati. Quoiqu’il en soit, cette philosophie innovante ne plait pas particulièrement à Paul Brown ; quand le vieux lion doit désigner son successeur à la tête des Bengals, il préfère désigner Bill « Tiger » Johnson, un ancien joueur de l’équipe. Walsh prend cela comme un camouflet et décide d’aller voir ailleurs pour obtenir la place de Head Coach qu’il mérite mais Brown, rancunier, essaie par tous les moyens de l’empêcher d’obtenir un tel poste dans une autre franchise.

Walsh est obligé d’accepter le poste d’assistant à San Diego, avant de devenir le coach offensif de Stanford. Sa réussite dans l’Université californienne va décider les 49ers à l’embaucher en 1979 pour redonner un coup de fouet à l’équipe.

Connu pour son génie de la draft et son oeil pour les talents, Walsh désire un Quarterback capable d’implémenter son attaque : intelligent et agile avant tout. Il fait sa liste : son premier choix est Phil Simms, et son deuxième choix est un Quarterback issu de Notre-Dame spécialiste des retournements de situation que la plupart des autres équipes ignorent à cause de son physique frêle et de son bras peu puissant. Le jour de la draft, les Giants s’emparent de Simms, et Walsh se rabat alors sur son second choix, un certain Joseph « Joe » Montana. Il en profite également pour drafter un illustre inconnu au dixième tour, le receveur Dwight Clark.

Pour la saison 1979, Steve DeBerg reste le titulaire avec Montana comme remplaçant. O.J Simpson confirme qu’il est sur les rotules pour sa dernière saison et il n’y a pas de miracle, les 49ers finissent 2-14 encore une fois, mais avec de l’espoir : DeBerg et Montana développent leur jeu alors que la signature du receveur Freddie Solomon se révèle comme la seule bonne chose que Joe Thomas ait faite.

A la draft de 1980, Walsh récupère encore de bons joueurs, notamment le coureur/Tight End Earl Cooper et le Linebacker Keena Turner ; il ajoute la signature du joueur de CFL, le Safety Dwight Hicks. Les 49ers terminent à 6-10, et pendant la saison, Walsh alterne entre DeBerg et Montana pour continuer à développer les deux en parallèle. Son idée est que DeBerg est meilleur actuellement, mais sur le long-terme Montana est le Quarterback des 49ers ; ce dernier a déjà prouvé sa « magie » lors du match contre les Saints en remontant un déficit de 35-7 à la mi-temps pour finalement l’emporter 38-35 en prolongations. Tout ceci, couplé à la progression de Dwight Clark (meilleur receveur de l’équipe) et les courses d’Earl Cooper, tend à prouver que les 49ers sont parés en attaque. Il faut maintenant se renforcer en défense, Turner et Hicks n’étant que le début.

L’intersaison de 1981 va répondre à cela. A la draft, Walsh fait une razzia sur les Defensive Backs avec Eric Wright, Carlton Williamson et surtout le futur Hall Of Famer Ronnie Lott. L’équipe signe un autre futur Hall Of Famer, le Defensive End Fred Dean, ainsi que le Linebacker Jack Reynolds. Les 49ers ont enfin une équipe équilibrée, ce qui les mène à un renversement total de performances et à une saison à 13-3 : l’attaque carbure même si le jeu au sol est un peu limité, et la défense devient intransigeante avec la machine à sack Dean ou le punitif Lott qui est voté au Pro Bowl en tant que rookie.

Les 49ers effacent les Giants 38-24 au premier tour des playoffs pour retrouver leurs meilleurs ennemis en finale NFC : les Cowboys de Dallas. C’est enfin le moment pour les 49ers de prendre leur revanche et de clamer leur supériorité sur la conférence. Le match est intense et Dallas est devant 27-21 à cinq minutes de la fin quand Montana démarre un dernier drive ; il se retrouve à six yards de l’en-but en 3e & 3 avec 58 secondes à jouer. Le #16 prend le snap, court sur sa droite, cherche pendant plusieurs secondes un receveur en tentant d’éviter le pass-rush des Cowboys, puis à la limite de la touche il envoie une balle lobée vers le fond de l’en-but. Dwight Clark réussit un bond spectaculaire et attrape la balle du bout des doigts ; immortalisée sous le surnom de The Catch, cette action permet à San Francisco de passer devant 28-27. Un dernier plaquage crucial de la défense stoppe net l’attaque des Cowboys et permet aux 49ers de se qualifier enfin pour leur premier Super Bowl !

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Bill Walsh et Joe Montana

Super Bowl XVI a lieu au Silverdome de Detroit, et c’est une histoire de retrouvailles pour Walsh : les champions AFC sont les Bengals de Cincinnati menés par Sam Wyche et Boomer Esiason. Les 49ers écrasent la finale de leur talent, menant 20-0 à la mi-temps puis 20-7 dans le troisième quart-temps. La défense stoppe les Bengals quatre fois de suite à trois yards de l’en-but, ce qui est le tournant du match : San Francisco contrôle le reste du match et l’emporte 26-21 pour donner à l’organisation son premier titre. Joe Montana est nommé MVP du Super Bowl et devient immédiatement une star du sport par sa capacité à produire des retours spectaculaires, ce qui crée l’expression Montana Magic ; de plus, sa gentillesse naturelle et sa décontraction lui valent le surnom de Joe Cool. Enfin, il prouve également qu’on peut réussir en NFL même sans rentrer forcément dans les canons du physique.

L’année 1982 s’annonce sous de mauvaises augures avec la grève des joueurs. Dans cette saison raccourcie, les 49ers n’arrivent pas à surnager et finissent à 3-6 (mais Montana continue d’aligner les performances). En 1983, l’équipe essaie de parer à l’un de ses besoins principaux : le manque d’un vrai coureur (même si l’équipe aime toujours les passes courtes). La draft de Roger Craig comble ce manque, et l’équipe poste un bon record de 10-6 qui lui permet d’aller en playoffs. En Divisional Round contre les Lions, Montana fait parler sa magie pour mettre les 49ers devant 24-23 avant que Detroit ne rate le Field Goal de la victoire. La finale NFC a lieu contre Washington dans un match haletant : Joe Cool effectue un nouveau retour pour ramener les 49ers de 21-0 à 21-21, mais cette fois les Redskins marquent le Field Goal victorieux et l’emportent 24-21.

Les 49ers gardent un goût amer de cette défaite controversée à cause de deux pénalités douteuses en faveur des Reds sur le dernier drive, et vont en faire part à la NFL… sur le terrain.

 

La dynastie (1984-1989)

 

Remontés à bloc, les 49ers draftent le Nose Tackle Michael Carter ainsi que le Guard Guy McIntyre, puis se mettent en tête d’écraser la NFL en 1984 : ils finissent 15-1, leur seule défaite étant due à un Field Goal égalisateur manqué contre les Steelers. En playoffs, que ce soit les Giants (21-10) ou les Bears (23-0), personne ne semble en mesure de freiner San Francisco. En fait, même Super Bowl XIX, qui se déroule à Stanford dans un stade que Walsh connaît bien, est une formalité : l’attaque explosive des Dolphins de Miami, menée par le Quarterback MVP Dan Marino et les receveurs Marks Brothers (Mark Clayton & Mark Duper) est mise sous l’éteignoir par le quatuor d’arrières Lott, Wright, Williamson et Hicks (qui ont tous été élus au Pro Bowl !). L’attaque empile les points pour l’emporter facilement 38-16, alors que Montana remporte son deuxième titre de MVP de la finale.

Et San Francisco compte bien ne pas s’arrêter là. A la draft de 1985, Walsh sait que Solomon n’est plus tout jeune et qu’il doit lui trouver un successeur. Il se tourne vers un receveur de Mississippi Valley State qui, certes, ne va pas très vite (4,70 secondes aux 40 yards) mais qui a un talent énorme. Walsh doit juste remonter d’au moins deux places pour passer devant les Cowboys qui ciblent également un receveur ; il y parvient dans un échange avec les Patriots. Le maître de la draft réussit son coup et fait sa sélection : nul autre que le futur Hall Of Famer Jerry Rice. Ce dernier fait pourtant une première année très discrète ; c’est Craig qui est la pièce centrale de l’attaque, devenant le premier joueur NFL à accumuler 1000+ yards au sol et 1000+ yards à la réception. Manquant quelque peu d’armes offensives, les 49ers parviennent quand même à finir à 10-6 mais se font éliminer au premier tour des playoffs par les Giants, 17-3.

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Jerry Rice et Joe Montana

Walsh enfonce définitivement le clou pendant la draft de 1986 avec des éléments solides : le receveur John Taylor, le Fullback Tom Rathman, le Tackle Steve Wallace, les Defensive Backs Tim McKyer & Don Griffin et enfin le plus important de tous, le futur Hall Of Famer Defensive End Charles Haley. Il n’y a qu’une blessure de Montana qui puisse freiner l’équipe… et malheureusement c’est exactement ce qu’il va arriver par deux fois : si celle au dos pendant la saison régulière est bien compensée par l’intérim de Jack Kemp, ce qui permet à la franchise de finir à 10-5-1, celle pendant le premier tour des playoffs contre les Giants va être fatale – au cours de la première mi-temps, le Defensive Lineman Jim Burt arrive lancé à pleine vitesse sur Montana et le percute violemment. Le Quarterback sort avec une commotion et les Giants l’emportent 49-3.

Les blessures commencent à s’empiler chez le Quarterback titulaire, et Walsh voudrait le pousser à se sublimer ; pour ces deux raisons il aimerait un remplaçant autre que Kemp qui est certes sympathique mais sans plus. Il voit que les Buccaneers de Tampa Bay projettent de se débarrasser de leur titulaire, un chien fou gaucher qui passe son temps à courir pour sauver sa vie. Walsh saute sur l’occasion pour faire un échange et récupérer ce joueur, Steve Young. Montana prend la décision comme une attaque personnelle, et la relation entre Montana et Young est tendue ; néanmoins Walsh a réussi son coup, car Montana brille pendant la saison 1987 : grâce à la draft du jeune Tackle Harris Barton et à un Rice qui est élu Offensive Player Of The Year, les 49ers naviguent vers un record de 13-2. Le premier tour des playoffs a lieu contre les Vikings… et Joe Cool s’écroule complètement ; Minnesota mène 27-10 au troisième quart-temps quand Walsh le sort et met Young à la place. Ce dernier fait une bonne fin de match malgré une défaite 36-24 choquante pour la meilleure équipe de la ligue.

1988 démarre péniblement : les 49ers ont drafté un jeune pitbull enragé, le Linebacker Bill Romanowski, ainsi que le Defensive End Pierce Holt, mais les tensions sont palpables entre Walsh et Montana. Young fait un grand coup d’éclat en scorant lui-même le touchdown de la victoire contre les Vikings dans une course mythique de 49 yards où il évite sept plaqueurs. Montana s’emploie à redresser la barre ensuite et avec l’aide d’un Roger Craig Offensive Player Of The Year, les 49ers finissent à 10-6. Cette fois il n’est plus question d’élimination : les 49ers écrabouillent tout ce qui se présente devant eux avec une revanche sur les Vikings 34-9 en Divisional Round, puis une victoire 28-3 à Soldier Field contre les Bears en finale NFC malgré la température polaire.

Super Bowl XXIII se déroule à Miami et c’est à nouveau une histoire de vieilles connaissances, puisque San Francisco retrouve les Bengals de Cincinnati sept ans après Super Bowl XVI. Le match est bien plus défensif et l’ancienne franchise de Walsh lui donne du fil à retordre ; le score est de 3-3 à la mi-temps puis 13-13 au début du dernier quart-temps. Cincinnati réussit un Field Goal à 3:42 de la fin, mais ils ont laissé trop de temps sur l’horloge. Joe Montana fait de nouveau une démonstration de sa magie pour remonter le terrain 92 yards et trouver John Taylor dans l’en-but adverse avec 34 secondes restantes. Les 49ers l’emportent 20-16, gagnent leur troisième trophée Lombardi et constituent la dynastie des années 1980. Jerry Rice est élu MVP de la finale avec un match hallucinant à 11 réceptions pour 215 yards (record du Super Bowl) et un touchdown.

https://s-media-cache-ak0.pinimg.com/236x/a8/ca/10/a8ca10f88fd99c39d066e73e4835b41e.jpgC’est alors que la nouvelle tombe : Bill Walsh décide de tirer sa révérence, comblé par sa réussite – un record cumulé de 92-59-1 en saison et 10-4 en playoffs, trois Super Bowls et un titre de Coach Of The Year (1981). Il désigne son remplaçant, le coordinateur défensif George Seifert.

L’année 1989 est une consécration absolue de la meilleure équipe de football des années 1980. Les 49ers accumulent les statistiques : 14-2 avec deux défaites par une marge totale de cinq points, la première attaque et la troisième défense. Montana, qui établit un record avec un QB rating de 112.4 sur la saison, domine la ligue de la tête et des épaules, remportant les titres de MVP et Offensive Player Of The Year. Personne ne pourra arrêter le rouleau compresseur des 49ers en playoffs : les Vikings reçoivent une correction 41-13 puis les Rams prennent un bouillon 30-3. Et le plus spectaculaire est encore à venir.

Super Bowl XXIV ne connaît aucun suspens à New Orleans : les 49ers écrasent les Broncos de Denver 55-10, établissant plusieurs records toujours d’actualité dont celui du plus grand nombre de points marqués (55) et du plus grand écart de points du Super Bowl (45). Montana, étincelant, accumule lui aussi les records avec notamment cinq passes de touchdowns, dont trois à Jerry Rice, et il remporte son troisième titre de MVP de la finale.

Montana est alors sur le toit de la NFL à 33 ans, et il ne se doute pas qu’il va être temps pour lui de passer le relais… qu’il le veuille ou non.

 

Le passage de témoin Montana-Young (1990-1994)

 

L’année 1990, qui démarre par la draft du Defensive Back Eric Davis, semble être une répétition de 1989. Les 49ers écrasent de nouveau toute résistance derrière un Montana élu MVP et finissent avec un nouveau record de 14-2 ; on pense fortement qu’ils vont être les premiers à remporter trois Super Bowls de suite. Le Divisional Round contre les Redskins est une formalité, remporté 28-10. Encore une fois, les Giants se dressent sur la route des 49ers, cette fois en finale NFC : le match est âpre et au quatrième quart-temps, le Defensive End Leonard Marshall vient percuter violemment Montana, lui causant une énième commotion. Young le remplace, mais un fumble tardif de Roger Craig permet aux Giants de remporter le match 15-13.

Montana ne peut jouer pendant la saison suivante à cause d’une blessure récurrente au coude. Steve Young le remplace à l’orée de la saison 1991, sous le regard sceptique d’une grande partie des fans. L’équipe commence l’année en draftant plusieurs excellents joueurs : le Nose Tackle Ted Washington, le coureur Ricky Watters et le Defensive Back Merton Hanks. La draft de Watters pousse les 49ers à se séparer de Craig, mais la transition n’est pas encore totalement effectuée ; Young est prometteur mais a toujours ce côté chien fou qui le fait courir sans se préoccuper de sa santé physique, créant fumbles et risques de blessure. L’équipe accumule des courtes défaites (toutes par sept points ou moins) qui finissent par lui coûter une place en playoffs à 10-6.

49ers-SteveYoung1992 s’annonce déjà plus intéressante : Montana est en train de se remettre de sa blessure, Young devient enfin un Quarterback d’abord et un athlète ensuite, Watters s’installe dans l’attaque, et la défense reste une des meilleures de la NFL. Néanmoins, Seifert a clairement fait son choix : malgré une apparition remarquée de Montana contre les Lions de Detroit, le titulaire est Steve Young, qui montre qu’il peut lui aussi dominer la ligue en remportant les titres de MVP et Offensive Player Of The Year. La franchise marche de nouveau sur la NFL avec un record de 14-2, et les playoffs amènent à Candlestick une vieille connaissance qui était au fond du trou dans les années 1980, mais qui revient en force : les Cowboys de Dallas. Ironiquement, alors que la finale de 1981 avait marqué la transmission de bâton en NFC entre des Cowboys dominateurs dans les années 1970 (cinq participations au Super Bowl) et des 49ers commençant leur dynastie, la finale 1992 marque l’inverse : les Cowboys l’emportent 30-20 et s’en vont démarrer leur domination de la ligue dans les années 1990.

Naturellement, l’offseason 1993 est occupée par une seule question : Young ou Montana ? La réponse a déjà été donnée par Seifert la saison précédente ; Montana demande alors un échange et l’impensable se produit : l’icône des 49ers quitte « sa » franchise pour rejoindre les Chiefs de Kansas City. Le club continue d’ajouter de jeunes talents avec le Defensive Tackle Dana Stubblefield, et la saison se termine sur un record de 10-6 bon pour les playoffs. Les Giants sont facilement maîtrisés à domicile 41-3 pour offrir une nouvelle finale de conférence contre les Cowboys, mais à Dallas cette fois. Les locaux mettent un terrible coup d’accélérateur en deuxième quart-temps pour mener 28-7, et les 49ers doivent s’incliner de nouveau, 38-21.

Autant dire qu’avant la saison 1994, George Siefert et Steve Young sont la cible des critiques. Ce dernier en a assez des comparaisons avec son prédécesseur et veut accéder à « son » Super Bowl. A la draft, les 49ers choisissent le futur Hall Of Famer Defensive Tackle Bryant Young ou le Linebacker Lee Woodall ; ils signent également les Defensive Ends Richard Dent (futur Hall Of Famer sur la fin de carrière) & Charles Mann, les Linebackers Ken Norton Jr, Rickey Jackson & Gary Plummer, ainsi qu’un extraterrestre qui redéfinit ce qu’un Cornerback peut faire en couverture, le futur Hall Of Famer Deion Sanders. L’équipe est prometteuse, mais la saison démarre difficilement : la première défaite intervient à Candlestick contre… les Chiefs de Montana, 24-17 ! L’équipe parvient néanmoins à garder le cap : les 49ers finissent la saison 13-3, avec un duo Seifert-Young qui est élu respectivement Coach Of The Year et MVP. Les Bears sont vaincus 44-15 en Divisional Round pour donner l’affiche habituelle en finale NFC : 49ers contre Cowboys. Néanmoins, l’histoire va être différente : c’est au tour de Troy Aikman de lancer des interceptions, Young fait un match parfait et la finale est terminée dès la mi-temps à 31-14 ; San Francisco l’emporte 38-28 et retourne au Super Bowl.

Super Bowl XXIX a lieu à Tampa, et autant dire que si on s’attendait à ce qu’un jour San Francisco puisse y retourner, leurs adversaires du jour sont une surprise : les Chargers de San Diego menés par Bobby Ross et Stan Humphries. La surprise va tourner court : Steve Young a enfin atteint sa finale et veut laisser son empreinte ; il va s’employer à disséquer la défense des Chargers et lancer un record de six passes de touchdowns (effaçant Montana des tablettes pour le coup). Il n’a pas de match, et San Francisco remporte son cinquième trophée Lombardi 49-26. Young, MVP du Super Bowl, est immortalisé sur le bord de touche, demandant qu’on lui retire le « singe qu’il a sur le dos » ; une expression américaine pour signifier qu’on a quelque chose que l’on vous reproche constamment sans que vous arriviez à vous en débarrasser.

Cette fois, le #8 écrit sa propre légende, loin de l’ombre du #16.

 

La fin de l’ère Steve Young (1995-1999)

 

En 1995, Candlestick Park cède à la mode du naming et se renomme en 3Com Park. Alors que Deion Sanders part aux Cowboys, San Francisco récupère J.J Stokes à la draft pour étoffer leur corps de receveurs. Pendant la saison, plusieurs blessures touchent les titulaires, mais celle de Young est bien compensée par le Quarterback Elvis Grbac ; les 49ers finissent 11-5 et vont en playoffs. Mais une nouvelle équipe NFC émerge pour devenir la bête noire des 49ers comme les Cowboys et les Giants avant elle : les Packers de Green Bay de Mike Holmgren et Brett Favre ; l’équipe du Wisconsin élimine les 49ers 27-17 en Divisional Round. Pendant ce temps, la légende Joe Montana met fin à sa carrière chez les Chiefs comme probablement le meilleur Quarterback de l’histoire de la ligue, surtout en playoffs où il possède beaucoup de records. Si la relation avec l’organisation et les fans de San Francisco va s’améliorer avec le temps, celle avec Young restera toujours un peu compliquée.

49ers-SteveMariucciPour revenir à San Francisco, la saison 1996 est dans la continuité de 1995 : une nouvelle arme offensive est draftée avec le prometteur (mais trublion) Terrell Owens. Les 49ers accèdent aux playoffs une nouvelle fois avec un record de 12-4, et après avoir effacé les Eagles 14-0 en Wild Card, ils retrouvent les Packers au Divisional Round. Encore une fois, les 49ers n’ont pas la réponse pour déboulonner Green Bay qui l’emporte 35-14, et c’est la fin d’une autre période : George Seifert quitte la franchise avec un record de 114-62 en saison, 10-5 en playoffs et deux Super Bowls, faisant de lui un des plus grands coachs de l’histoire. Il est remplacé par un ancien coach des Quarterbacks de Green Bay et actuel Head Coach de l’Université de California, le jeune Steve Mariucci.

Les 49ers enregistrent en 1997 l’arrivée du coureur Garrison Hearst de Cincinnati pour rebooster un jeu au sol apathique depuis le départ de Ricky Watters en 1995. La saison va cependant démarrer de la pire des façons : Jerry Rice se blesse gravement au genou, et Steve Young sort sur commotion lors du premier match. Si le receveur tente un retour raté, le Quarterback parvient lui à revenir, et la défense fait un travail conséquent avec à sa tête le Defensive Player Of The Year Dana Stubblefield ; l’équipe termine à un record de 13-3. En playoffs, les 49ers évitent enfin les Packers en Divisional Round et affrontent les Vikings qu’ils battent 38-22, mais c’est un répit de courte durée : Green Bay se profile en finale NFC. Mariucci ne trouve pas la solution contre son ancien club, et pour la troisième année de suite, les 49ers sont sortis par les Packers, 23-10.

En 1998, il est temps que cette nouvelle rivalité tourne en faveur des californiens. L’équipe drafte le Centre Jeremy Newberry pour le futur ; Terrell Owens émerge comme un très bon receveur, alors que Steve Young et Jerry Rice, malgré leur âge, continuent sur leur lancée. Bien supportés par un Garrison Hearst qui court pour plus de 1500 yards, les 49ers terminent à 12-4 et savent qu’ils vont devoir vaincre le signe indien de suite : les Packers viennent à 3Com pour le Wild Card Round. Le match est un combat serré qui se termine sur un drive de la victoire à la fois controversé – un fumble évident de Jerry Rice n’est pas sifflé – et dramatique – un laser de 25 yards de Steve Young vers Terrell Owens qui marque le touchdown malgré un choc terrible. The Catch II permet aux 49ers de l’emporter 30-27 et de terrasser enfin leur bête noire (et accessoirement de réinstaurer l’arbitrage vidéo l’année suivante à cause du fumble de Rice non sifflé). Malheureusement la joie ne durera pas longtemps : Hearst se fracture la jambe pendant le Divisional Round contre les Falcons d’Atlanta, et San Francisco est éliminé 20-18.

TheCatchII-TDPour ne rien arranger, 1999 est une saison de tourmente à tous les étages : Eddie DeBartolo, empêtré dans des sombres histoires de corruption, a été obligé de céder le contrôle de l’équipe pendant l’année précédente à sa soeur Denise et son beau-frère Jed York ; son retour crée une bagarre à la tête de l’organisation. Sur le terrain, Steve Young considère partir en retraite, mais pense qu’il a encore une ou deux années devant lui. Le Destin et Aeneas Williams vont décider pour lui lors d’un Monday Night Football contre les Cardinals : le Cornerback blitze le Quarterback et le frappe violemment, terminant sa saison… et sa carrière. Jeff Garcia remplace Steve Young, mais cette perte, additionnée à celle de Hearst pour la saison, finit par dévoiler les failles de l’équipe, et les 49ers finissent à 4-12 ; c’est la première saison négative depuis 1982.

Steve Young tire donc sa révérence en terminant avec des stats impressionnantes, pour n’en citer que quelques-unes : le meilleur QB rating de l’histoire en carrière : 96.8 (quatrième aujourd’hui) – le plus de touchdowns à la course pour un Quarterback de l’ère moderne : 43 – six titres de meilleur passeur en yards (à égalité avec Sammy Baugh).

 

Des hauts et des bas (2000-2004)

 

En 2000, DeBartolo est définitivement forcé de laisser le contrôle de l’équipe aux York. Les 49ers draftent le Linebacker Julian Peterson et démarrent l’après-Young avec un Jeff Garcia au style unique mais inconstant ; quand on rajoute la jeunesse et l’inexpérience de la défense, San Francisco termine logiquement à 6-10. La saison 2001, elle, commence par un événement : pour cause de Salary Cap, le mythique Jerry Rice doit s’en aller ; comme Joe Montana il ne veut pas prendre sa retraite, et décide de continuer aux Raiders. Garrison Hearst revient de ses blessures et les 49ers forment une équipe beaucoup plus équilibrée, terminant dans les dix meilleurs en attaque et en défense. San Francisco poste un très bon 12-4 et accède au playoffs de nouveau… pour y retrouver les Packers de Green Bay. Cette fois il n’y a aucun miracle et San Francisco s’incline 25-15.

Julian-Peterson
Julian Peterson

La saison 2002 continue sur la lancée de 2001, avec une équipe qui a retrouvé son allant même sans ses deux futurs Hall Of Famers en attaque. Les 49ers finissent à 10-6 avec un Terrell Owens qui continue de faire le show, et les playoffs démarrent contre les Giants en Wild Card Round. Le match est une catastrophe pendant les 42 premières minutes, New York menant largement 38-14. C’est alors que Jeff Garcia prend feu et ramène les californiens à pleine vitesse, leur permettant même de mener 39-38 à une minute de la fin ! Les Giants répondent de suite par un drive qui place leur Kicker Matt Bryant à 41 yards des poteaux. La suite est rocambolesque : le snap est mauvais, forçant le holder Matt Allen à se relever et tenter une passe sur un Offensive Lineman sur qui on fait faute ; une faute non sifflée par les arbitres qui aurait dû l’être puisque le joueur était en bout de ligne et donc éligible à recevoir une passe. Les Giants contesteront longtemps cette erreur d’arbitrage, mais la victoire des 49ers est entérinée ; ils perdront cependant lourdement 31-6 contre la grosse défense des Buccaneers au tour suivant.

En 2003, une nouvelle décision crée une onde de choc : malgré de belles saisons régulières, le Head Coach Steve Mariucci est débarqué à cause de sa relation tendue avec l’organisation. Il est remplacé par Dennis Erickson dont la première saison va être compliquée par un Terrell Owens dans la dernière année de son contrat et qui devient inbuvable. Suite à une blessure de Jeff Garcia, Tim Rattay fait l’intérim mais les 49ers sont sur la pente descendante et finissent 7-9. Owens subit une blessure à la clavicule pendant la saison, et plutôt que de le garder, San Francisco décide de l’échanger à Philadelphie. L’équipe laisse aussi partir Jeff Garcia et Garrison Hearst pour reconstruire sur du neuf.

Et comme toutes les reconstructions, le démarrage est difficile, surtout quand on rate plusieurs fois ses choix de premier tour de la draft (Kwame Harris, Rashaun Woods…). En 2004, les 49ers touchent le fond avec une conjugaison de blessures et de manque d’expérience (c’est l’effectif le plus jeune de la NFL) ; ils postent un terrible 2-14, ce qui pousse les York à faire le ménage : le General Manager Terry Donahue et Dennis Erickson sont renvoyés. L’équipe se tourne vers le passé pour trouver son prochain Head Coach : Mike Nolan, le coordinateur défensif des Ravens de Baltimore, qui se trouve être le fils de Dick Nolan qui a coaché l’équipe entre 1968 et 1975.

Et comme souvent quand un nouveau Coach arrive dans une franchise en perdition, il doit trouver un nouveau Quarterback pour repartir du bon pied.

 

Alex Smith, franchise Quarterback ? (2005-2010)

 

Sans surprise, les 49ers ont le premier choix de la draft 2005 et doivent choisir entre deux prospects intéressants : Alex Smith de Utah ou Aaron Rodgers de California. Alex Smith est considéré comme étant un peu mieux préparé pour le niveau NFL et il a un bon caractère, alors que Rodgers a évolué sous Jeff Tedford qui a produit de nombreux Quarterbacks busts en NFL, et il est vu comme un fort caractère limite arrogant. La franchise décide de choisir Alex Smith, et elle ajoute également le coureur Frank Gore. Tim Rattay n’est pas au niveau et finit par être échangé, laissant la place à Alex Smith qui a du mal à s’acclimater à la NFL derrière une ligne offensive douteuse. Si on ajoute les blessures chez les arrières défensifs, il n’est pas surprenant que l’équipe finisse avec un record de 4-12.

Alex+Smith+St+Louis+Rams+v+San+Francisco+49ers+V9EU3PgyB88lLa draft 2006 apporte le Tight End Vernon Davis tour ainsi que le Defensive End/Linebacker Manny Lawson, alors qu’un échange permet de récupérer le Quarterback vétéran Trent Dilfer pour tutorer Alex Smith. Malheureusement les 49ers perdent Julian Peterson et un Brandon Lloyd drafté en 2003 qui était devenu leur meilleur receveur. San Francisco se lance dans une saison pleine d’incertitudes, mais l’équipe a pris la bonne décision en titularisation Frank Gore qui explose avec plus de 1600 yards au sol. En défense, les Linebackers (menés par Lawson) et les Cornerbacks menés par Walt Harris forment un ensemble solide. La blessure de Vernon Davis vient tempérer les ardeurs, mais les 49ers finissent avec un record de 7-9 encourageant.

Avant le début de la saison 2007, la franchise est touchée par la mort de Bill Walsh d’une leucémie et elle rend hommage à celui qui l’a menée sur le toit de la NFL dans les années 1980. Sur le terrain, elle se renforce surtout en défense avec la signature du Defensive Back Nate Clemens et la draft du futur Hall Of Famer Linebacker Patrick Willis ; l’attaque voit également l’arrivée du Tackle Joe Staley. Les 49ers semblent repartir sur l’élan de leur saison précédente avec un Willis élu Defensive Rookie Of The Year, mais Alex Smith subit une blessure à l’épaule qui le force à laisser la place à Trent Dilfer une bonne partie de la saison. L’équipe ne parvient pas à progresser et termine à 5-11.

Début 2008, les 49ers signent les Quarterbacks Shaun Hill & J.T O’Sullivan, le Defensive End Justin Smith des Bengals et le futur Hall Of Famer receveur Isaac Bruce. Autant dire que les signatures de Hill et O’Sullivan montrent clairement que les 49ers se posent des questions sur la qualité d’Alex Smith, même si celui-ci n’est pas aidé par une ligne offensive poreuse et le carrousel des Coordinateurs Offensifs. O’Sullivan, illustre inconnu, est nommé titulaire et sans surprise les 49ers galèrent, ce qui provoque le renvoi de Nolan alors que San Francisco est à 2-5. Il est remplacé par le légendaire Linebacker des Bears Mike Singletary, qui met un sérieux coup de pied aux fesses de tout le monde, à commencer par un Vernon Davis peu motivé qu’il renvoie aux vestiaires en plein milieu d’un match. Cela semble avoir son effet, puisque l’équipe redresse la barre et finit à 7-9.

A la draft 2009, les 49ers choisissent le receveur Michael Crabtree et pensent avoir le receveur qui va enfin ouvrir leur jeu. Mais le rêve tourne au cauchemar quand le joueur refuse de s’entraîner à cause de son contrat rookie ; c’est le début d’un long combat qui ne se termine qu’après la Week 4, privant l’équipe de son arme offensive, et mettant en lumière un peu plus le problème d’escalade dans les salaires des contrats rookies. Sur le terrain, Alex Smith progresse mais reste inconstant, Frank Gore court toujours aussi bien, et la défense s’améliore. Tous ces points font que les 49ers, pour la première fois depuis 2002, poste un record non-négatif à 8-8.

49ers-WillisBowman
Patrick Willis et NaVorro Bowman

L’année 2010 démarre bien avec une belle draft qui comprend le Tackle Anthony Davis, le Guard Mark Iupati et le Linebacker NaVorro Bowman. Malheureusement l’attaque aérienne continue de patauger avec un Alex Smith peu sûr de lui, et même la défense finit par piquer du nez. Mike Singletary est renvoyé le soir du match de la Week 15 après la dixième défaite de son équipe ; les 49ers terminent 6-10 avec le coordinateur défensif Jim Tomsula comme coach intérimaire. Peu après la fin de la saison, les 49ers signent le coach de l’Université de Stanford, Jim Harbaugh, un ancien Quarterback NFL (notamment des Colts) et petit frère du coach des Ravens, John Harbaugh.

 

The Harbaugh Method And Consequences (2011-2016)

 

Jim HarbaughLe moins que l’on puisse dire, c’est que l’arrivée d’Harbaugh remet les pendules à l’heure : dans une ligue où le jeu de passe et l’attaque en générale prend le pas, chez les 49ers on revient au jeu de course et à une défense de fer. Menée par le rookie Aldon Smith et les Linebackers Bowman et Willis, l’escouade défensive est une des meilleures de la NFL ; en attaque, Frank Gore est largement mis à contribution, permettant ainsi à Alex Smith de ne pas porter l’attaque à lui tout seul. Vernon Davis a été réveillé par le passage de Singletary et devient une cible très précieuse dans une excellente saison à 13-3, ce qui n’est jamais autant visible que lors du Divisional Round contre les Saints : Smith et lui se connectent sept fois pour deux touchdowns dont celui de la victoire 36-32 (que certains surnomment The Catch III). San Francisco aura moins de réussite en finale NFC contre les Giants, perdant 20-17 en prolongations à cause d’une inefficacité offensive et de deux grosses erreurs sur équipes spéciales.

C’est la première saison remarquable d’Alex Smith à San Francisco, mais il n’aura pas le temps d’en faire profiter plus longtemps l’équipe. L’année précédente, les 49ers ont drafté au deuxième tour un Quarterback « new school », Colin Kaepernick, et il a sa chance en 2012 lorsque Smith est mis sur le banc suite à une commotion. La première titularisation du jeune joueur est un succès contre Chicago, et Harbaugh décide de le maintenir en place jusqu’à la fin de la saison. Cela semble le bon choix : les 49ers terminent 11-4-1 et Kaepernick fait une démonstration de sa capacité à courir avec un record de 181 yards au sol pour un Quarterback contre les Packers en Divisional Round ; San Francisco l’emporte 45-31. La finale NFC a lieu à Atlanta et démarre très mal : les 49ers sont ménes 17-0 puis 24-14 à la mi-temps. Mais la défense sort les griffes et les Falcons ne marqueront plus aucun point ; deux touchdowns de Frank Gore permettent à San Francisco de retourner enfin au Super Bowl, 18 ans après le dernier !

Gore & Kaepernick
Frank Gore et Colin Kaepernick

Super Bowl XLVII est une finale vraiment particulière, car à New Orleans, Jim Harbaugh affronte son propre frère John : en effet, San Francisco affronte Baltimore dans le « Harbowl » ! Les Ravens prennent rapidement le contrôle des opérations, menant 21-3 puis 28-6 au début du troisième quart-temps, quand une finale déjà particulière bascule dans l’inattendu : une coupure de courant plonge la moitié du Superdome dans l’obscurité, forçant un arrêt de jeu de trente minutes. Cela semble permettre aux 49ers de se remettre dans le match, car ils scorent 17 points pour revenir à 28-23. Après un Field Goal de Baltimore, Kaepernick marque lui-même à la course mais la transformation à deux points est ratée, laissant les californiens derrière à 31-29. Suite à un nouveau Field Goal des champions AFC, le Quarterback a une dernière chance de marquer un touchdown, mais son inexpérience finit par coûter la victoire, et les Ravens encaissent un safety pour l’emporter 34-31. San Francisco apprend le goût de la défaite au Super Bowl pour la première fois en six participations.

L’histoire étant un éternel recommencement, la réussite d’un jeune Quarterback des 49ers pousse son prédecesseur à être échangé aux Chiefs ; en effet, la franchise envoie Alex Smith à Kansas City comme Montana à l’époque. Elle drafte le Safety Eric Reid au premier tour de 2013 et veut retourner en finale avec l’intention de la remporter, dans ce qui est la dernière saison à Candlestick Park. La saison se passe sans véritable accroc, et l’équipe dit adieu à son stade avec une belle victoire qui leur permet de finir 12-4 et d’aller en playoffs. Le Wild Card les emmène dans un Lambeau Field frigide mais l’équipe survit pour l’emporter 23-20, avant de se défaire des Panthers de Carolina 23-10. La finale NFC les oppose à leurs nouveaux rivaux intra-division, les Seahawks de Seattle. Comme souvent entre les deux équipes, le duel est extrêmement défensif, et Kaepernick finit par craquer, lançant deux interceptions sur les deux derniers drives ; les 49ers sont battus 23-17.

En 2014, les 49ers investissent leur nouvel écrin, le Levi’s Stadium de Santa Clara. Et immédiatement, on va se demander s’il n’a pas été construit sur un ancien cimetière indien : la défense connaît une montagne de blessures, la ligne offensive baisse de qualité, Kaepernick semble régresser, et seul Frank Gore semble continuer à avancer quoi qu’il arrive. Les dissenssions commencent à exploser à l’intérieur de l’organisation avec l’abrasif Harbaugh en leur centre, et c’est une saison à oublier même si elle se termine à l’équilibre (8-8). La méthode Harbaugh semble avoir fait son temps dans la Bay Area, et le coach est remercié ; il est remplacé par Tomsula, qui avait jadis fait l’intérim de Singletary en 2010.

Et ce n’est que le début d’une offseason cauchemar pour San Francisco. La franchise connaît une hémorragie de talent sans précédent entre les saisons 2014 et 2015 : Patrick Willis et surtout le phénomène rookie Chris Borland prennent leur retraite anticipée, laissant un gros trou au poste de Linebacker. Justin Smith se retire également (ce qui est déjà plus attendu puisqu’il a 36 ans), alors qu’Anthony Davis prend une année sabbatique. Aldon Smith fait de nouveau parler de lui hors du terrain, poussant l’équipe à le libérer. Des pièces importantes de l’attaque comme Frank Gore, Mike Iupati ou Michael Crabtree partent en Free Agency, ce qui affaiblit les deux côtés du ballon. Dans ces conditions, si on rajoute un Colin Kaepernick perdu qui finit par être remplacé par Blaine Gabbert, il n’est pas surprenant de voir les 49ers terminer la saison à 5-11. Tomsula ne fait qu’une année à la tête de l’équipe : il est débarqué et remplacé par Chip Kelly qui vient d’être congédié de Philadelphie.

Et pourtant, les fans n’ont encore rien vu : la saison 2016 démarre par une rouste infligée 28-0 aux Los Angeles Rams, mais c’est un trompe-l’oeil ; malgré la draft du premier tour Defensive End DeForest Buckner, l’équipe est vidée de la majorité de ses talents, et quand Bowman se blesse gravement cela n’arrange rien. L’attaque patauge malgré les efforts de Carlos Hyde et la défense a du mal à suivre dans une terrible saison à 2-14 qui pousse l’organisation à renvoyer Kelly et le General Manager Trent Baalke. Elle va chercher l’ancien joueur John Lynch pour remplacer ce dernier, et engage le Coordinateur Offensif des Falcons Kyle Shanahan comme Head Coach pour mener la reconstruction.

 

Le retour de la menace californienne (2017-2023)

 

Les premiers retours sont plus que compliqués en 2017 quand l’équipe démarre 0-9 ; pourtant elle possède des talents intrinsèques, et elle en a fait venir quelques-uns comme les receveurs Pierre Garçon et Marquise Goodwin ou les rookies Defensive Lineman Solomon Thomas et Linebacker Reuben Foster. Mais rien ne semble marcher… jusqu’à l’échange avec New England pour le Quarterback remplaçant Jimmy Garoppolo en cours de saison. Ce dernier enflamme les foules avec un jeu de qualité et la franchise finit en boulet de canon à 6-1 ; c’est la première équipe de l’histoire à commencer 0-9 pour terminer à 6-10.

Kyle ShanahanMalheureusement, il ne pourra pas enchaîner en 2018 : il se blesse rapidement alors que Foster est rattrapé par son comportement en dehors du terrain (et libéré). C.J. Beathard et Nick Mullens tentent de remplacer « Garo » alors que le sophomore coureur Matt Breida et le rookie Linebacker Fred Warner font une saison remarquable ; la défense accueille l’ex-Seahawk Richard Sherman, comme quoi tout arrive. Néanmoins, sans surprise, les 49ers luttent et finissent à 4-12.

Cela leur permet d’avoir le #2 de la draft 2019 et de rajouter le premier tour Defensive End Nick Bosa, le frère cadet de Joey aux Chargers ; avec l’arrivée de l’ex-Chief Dee Ford, les 49ers ont pas moins de CINQ anciens choix de premier tour sur la ligne avec Buckner, Armstead et Thomas. Cela va rapidement s’avérer payant : en attaque, Garoppolo revient aux affaires et l’équipe ajoute l’ex-Falcon coureur Tevin Coleman pour former une hydre redoutable avec Breida et le non-drafté de 2015, Raheem Mostert. San Francisco remonte le temps avec un style punitif au sol et une défense étouffante ; bien que le jeu aérien manque parfois un peu de variété, les californiens redressent spectaculairement la barre, terminant en tête de la NFC avec un bilan de 13-3. Les playoffs sont une relative promenade de santé contre les Vikings (27-10) et les Packers (37-20), ouvrant de nouveau, sept ans plus tard, la route de la grande finale.

Super Bowl LIV a lieu à Miami : les 49ers rencontrent des Chiefs qui retrouvent ce stade de la compétition pour la première fois depuis un demi-siècle. Les champions NFC ouvrent la marque mais l’agressivité de Kansas City les surprend et ils sont menés 10-3 au début du deuxième quart-temps. Cependant, comme souvent cette saison, les deux lignes de San Francisco – offensive et défensive – prennent le contrôle du match, et la franchise score 17 points consécutifs pour mener 20-10 à sept minutes de la fin. Malheureusement, c’est à ce moment que les champions AFC passent la surmultipliée sur un big play de Patrick Mahomes à Tyreek Hill ; le momentum permet à Kansas City de revenir à 20-17. Kyle Shanahan retombe dans ses travers du Super Bowl LI et oublie le jeu au sol, Garoppolo manque deux passes qui stoppent l’horloge et San Francisco redonne la balle aux Chiefs ; ils scorent au sol pour mener 24-20. Après une bombe manquée de Garo pour Emmanuel Sanders qui aurait pu rapprocher du touchdown de la victoire, un dernier touchdown au sol de 38 yards de Kansas City scelle le score du match et la défaite des 49ers, 31-20.

La franchise espère faire mieux en 2020, mais il faut le faire sans Breida échangé à Miami, Buckner échangé à Indianapolis, ou l’emblématique Staley qui prend sa retraite ; un échange amène Trent Williams de Washington pour remplacer le Left Tackle. Néanmoins, le vrai problème est l’hécatombe assez hallucinante qui touche à la fois l’attaque et la défense : Garoppolo, Kittle, Bosa, Thomas, Sherman et d’autres ratent tout ou partie de la saison. San Francisco tient bon et poste un bilan de 6-10 méritoire malgré les circonstances.

Sans surprise, la saison 2021 va être un peu meilleure car le talent de la franchise n’est allé nulle part… et ce même si un mauvais démarrage manque de la condamner dans une NFC West bien chargée. Alors que le Quarterback du futur Trey Lance, pris en #3 suite à un trade up lors de la draft, attend son heure derrière Garoppolo, la défense récupère ses blessés et l’attaque peut compter sur l’explosion de l’homme-à-tout-faire Deebo Samuel (1770 yards cumulés) ainsi que la draft du sixième tour coureur Elijah Mitchell (1100 yards cumulés) ; cela permet de contrebalancer un passage sur IR de Kittle et des piges de Lance quand Garo se blesse. Les 49ers font une grosse fin de saison pour poster 10-7 et se qualifier en playoffs.

Le Wild Card amène les californiens à Dallas pour le renouvellement de la rivalité des années 1980s-1990s. Les visiteurs profitent de l’indiscipline notoire des locaux pour prendre l’avantage 23-17 en fin de match ; le dernier drive des Cowboys manque de temps quand Dak Prescott scramble et doit attendre que l’arbitre place la balle, ce qui l’empêche de faire un spike avant que l’horloge n’affiche 0:00. Après ce coup de chaud, c’est un coup de froid avec une visite à Lambeau Field pour affronter Green Bay. Dans un temps frigorifique, ce sont la défense (limitant l’offensive des locaux) et les équipes spéciales (scorant sur un punt contré) qui permettent de l’emporter 13-10. Deux ans après, San Francisco atteint de nouveau la finale NFC avec, cette fois, un déplacement chez les Rams. L’équipe crée la surprise en menant 17-7 à l’orée du dernier quart-temps : malheureusement, l’attaque cale complètement et redonne trop souvent le cuir aux locaux (mauvais souvenirs du Super Bowl LIV) qui ne se font pas prier pour l’emporter 20-17.

2022 doit être la saison de Lance à la tête de l’attaque, mais rien ne va se passer comme prévu : Garo et lui se blessent tour à tour pour la saison ; de fait, c’est Mr Irrelevant, le dernier choix de la draft 2022, Brock Purdy, qui se retrouve titulaire. Loin d’être impressionné, le rookie prend le commandement avec aplomb ; il faut dire qu’il est bien aidé par la présence de Samuel et l’échange dans la saison pour l’ex-Panther Christian McCaffrey. De l’autre côté du ballon, la défense magistrale n’autorise que 16.3 points par match (top NFL), menée par le Defensive Player Of The Year Nick Bosa et ses 18.5 sacks. Les 49ers remportent la NFC West à 13-4 puis écartent aisément les Seahawks en Wild Card, 41-23. Les Cowboys viennent au Levi’s dans un duel défensif qui voit San Francisco l’emporter 19-12, mais l’aventure magique de Mr Purdy s’arrête en finale NFC à Philadelphie : le lanceur se blesse à son tour et l’équipe doit terminer avec Josh Johnson… qui se blesse lui aussi ; c’est une défaite 31-7.

L’erreur Lance est actée lors de l’intersaison 2023 où il est échangé à Dallas – Garoppolo se dirige quant à lui vers Las Vegas – alors que Purdy repart sur les mêmes bases, prouvant qu’il est tout sauf un feu de paille. L’ex-Eagle Defensive Tackle Javon Hargrave vient renforcer une ligne défensive déjà féroce qui voit en plus arriver pendant la saison l’ex-Commander Chase Young et l’ex-Bronco Randy Gregory. Mis à part ces nouvelles têtes, on prend les mêmes et on recommence : l’Offensive Player Of The Year McCaffrey dépasse 2000 yards en cumulé, l’attaque tourne encore mieux et la défense reste féroce. San Francisco connaît un petit trou d’air au milieu de la saison (coïncidant avec des absences de Trent Williams et Deebo), mais les 49ers finissent 12-5 en tête de la NFC West et de la NFC tout court. Cependant, les playoffs vont être sous le signe des sueurs froides : par deux fois des franchises de NFC North vont mener au Levi’s, par deux fois les locaux vont devoir puiser dans leurs réserves (et dans un peu de réussite) pour s’en tirer. Les Packers tombent 24-21 en Divisional Round suite à un Field Goal manqué et un dernier drive victorieux, alors que les Lions mènent 24-7 à la pause de la finale NFC avant de voir San Francisco revenir de nulle part pour l’emporter 34-31.

Super Bowl LVIII remet les californiens face à leurs démons récents puisque c’est une redite du Super Bowl LIV : les 49ers affrontent les Chiefs. Contrairement à il y a quatre ans, ce sont les champions NFC qui prennent l’avantage 10-0 via un contrôle des deux lignes de scrimmage. Mais ils n’arrivent pas à faire le trou davantage et la pause arrive sur le score de 10-3 ; malheureusement, ils perdent le Linebacker Dre Greenlaw sur une rupture du tendon d’Achille, ce qui expose le milieu du terrain. Le momentum semble être de leur côté avec une interception de Mahomes à la reprise, mais la défense des champions AFC tient encore, et une boulette sur équipes spéciales de San Francisco permet aux hommes de Reid de passer devant 13-10. Démarre alors un vrai chassé-croisé : il faut un dernier drive de Mahomes pour égaliser à 19-19 et forcer la deuxième prolongation de l’histoire du Super Bowl. Les 49ers gagnent le toss mais la défense des champions AFC fait encore le travail, limitant Purdy & Cie à un Field Goal : c’est plus qu’il n’en fallait à Mahomes pour faire un nouveau drive d’anthologie de 13 actions, 75 yards et 7:19 ; l’horloge indique 0:00 quand Mecole Hardman score le touchdown de la victoire 25-22. Après cinq titres, c’est une troisième défaite de suite en finale pour San Francisco, et la deuxième en quatre ans contre la dynastie Chiefs.