Fiche Franchise : Pittsburgh Steelers

500-Steelers

 

Présentation

 

Généralités

 

Création 1933
Division AFC North
Stade Acrisure Stadium
Propriétaire The Rooney Family
Président Art Rooney II
Manager Général Omar Khan
Head Coach Mike Tomlin
Titres 6 Super Bowls (1973, 1974, 1978, 1979, 2005, 2008)
Site Internet http://www.steelers.com/

 

Introduction

 

La franchise des Steelers est basée à Pittsburgh, dans l’état de Pennsylvanie. Elle a été fondée en 1933 sous le nom des Pittsburgh Pirates. C’est une des plus anciennes équipe de la NFL après les Cardinals d’Arizona, les Packers de Green Bay, les Bears de Chicago, les Giants de New-York, les Lions de Detroit et les Redskins de Washington. Elle a fait un long voyage dans la ligue, commençant dans l’Eastern Division (avec un passage d’un an dans la Western Division) avant d’aller dans la Century Division. Lors de la fusion AFL-NFL elle a fait partie des quelques franchises reversées parmi les anciennes équipes AFL dans l’AFC pour faire le compte ; elle a d’abord été dans l’AFC Central avant que l’arrivée de Houston en 2002 ne la bascule dans l’AFC North.

Malgré sa longue existence la franchise n’est jamais parvenue à gagner un titre NFL avant la fusion, mais par la suite elle a été la dynastie des années 1970 avec quatre Super Bowls, puis en a rajouté deux dans les années 2000. Cela fait d’elle la détentrice du record de trophées Lombardi avec 6.

 

Uniforme et Mascottes

 

Les Steelers utilisent les couleurs noir, or et blanc.

  • Tenue couleur : maillot noir – numéro blanc – pantalon jaune – socks noir.
  • Tenue blanche : maillot blanc – numéro noir – pantalon jaune – socks noir.
  • Tenue alternative : maillot jaune/noir – numéro noir – pantalon crème – socks jaune/noir

La mascotte des Steelers s’appelle Steely McBeam et a été créé en 2007 après des suggestions faites par près de 70.000 fans pour le 75e anniversaire de l’équipe. Le « Mc » représente la famille Rooney qui détient l’équipe des Steelers (d’origine irlandaise), et le « Beam » veut dire « poutre » dont la ville de Pittsburgh est la productrice #1 aux Etats-Unis.

https://vignette.wikia.nocookie.net/sportsmascots/images/1/1f/Steely.jpg/revision/latest/scale-to-width-down/340?cb=20160214191023

 

Membres du Hall Of Fame

 

1964 – Art Rooney (Fondateur/Propriétaire)
1966 – Bill Dudley, Walt Kiesling
1967 – Bobby Layne
1969 – Ernie Stautner
1987 – « Mean » Joe Greene, John Henry Johnson
1988 – Jack Ham
1989 – Mel Blount, Terry Bradshaw
1990 – Franco Harris, Jack Lambert
1993 – Chuck Noll (Coach)
1997 – Mike Webster
2000 – Dan Rooney (Propriétaire)
2001 – Lynn Swann
2002 – John Stallworth
2009 – Rod Woodson
2012 – Jack Butler, Dermontti Dawson
2015 – Jerome Bettis
2020 – Bill Cowher (Coach), Troy Polamalu, Donnie Shell

 

Numéros retirés

 

32 – Franco Harris
70 – Ernie Stautner
75 – Mean Joe Greene

Officiellement les Steelers ont toujours été contre le fait de retirer des numéros (à part celui de Stautner), mais le fait de retirer celui de Joe Greene pourrait les pousser à en faire de même avec tous les numéros qu’ils ont retirés officieusement :

1 – Gary Anderson
12 – Terry Bradshaw
36 – Jerome Bettis
43 – Troy Polamalu
52 – Mike Webster
58 – Jack Lambert
59 – Jack Ham
63 – Dermontti Dawson
86 – Hines Ward

 

Stade

 

https://www.nbcsports.com/sites/rsnunited/files/styles/article_hero_image/public/article/hero/HeinzField_usatsi_13471684_jpg.jpg

Les Pittsburgh Steelers jouent à l’Acrisure Stadium.
Il a été inauguré le 18 Août 2001.
Il peut contenir 65.050 places.

 

L’histoire de la franchise

 

Sommaire

 

  1. La Pennsylvanie, berceau du football professionnel (1892-1932)
  2. Les Pirates deviennent Steelers mais luttent (1933-1947)
  3. Deux décennies de futilité (1948-1968)
  4. Chuck Noll et la métamorphose (1969-1975)
  5. La dynastie des Steelers s’affirme (1976-1979)
  6. Un après-dynastie difficile (1980-1991)
  7. « The Chin » prend la relève (1992-1996)
  8. De Slash à Big Ben (1997-2003)
  9. Retour des Steelers en haut de l’affiche (2004-2006)
  10. Débuts de Mike Tomlin et deux finales (2007-2010)
  11. Une époque de transition défensive (2011-2017)
  12. Une époque de transition offensive (2018-2023)

 

La Pennsylvanie, berceau du football professionnel (1892-1932)

 

A la fin du XIXe siècle, alors que le football universitaire est roi et qu’il est considéré même comme déshonorant de recevoir de l’argent pour pratiquer ce sport, la Pennsylvanie est le théâtre d’une toute première : en 1892 William « Pudge » Heffelfinger reçoit 500$ de la part de l’Allegheny Athletic Club pour jouer contre le Pittsburgh Athletic Club. Puis en 1895, la Latrobe Athletic Association est la première équipe professionnelle à jouer une saison entière (i.e. tous les joueurs sont payés).

Cela prouve bien que la Pennsylvanie est en quelque sorte le berceau du professionnalisme dans le sport, mais curieusement l’état n’a aucune équipe pour participer à la naissance de la NFL au début du XXe siècle, et il y a une bonne raison : la Pennsylvanie a mis en place une blue law, une loi qui interdit de jouer le jour du Sabbath Chrétien, le Dimanche ; or la NFL a décidé de jouer ce jour-là pour éviter la concurrence du football universitaire, qui joue le Samedi.

Steelers-ArtRooney
Art Rooney

Mais les choses changent en 1931, lorsque l’équipe de baseball des Philadelphie A’s reçoit une dérogation pour jouer le Dimanche (à cette époque le baseball est le sport professionnel roi). Deux ans plus tard, Bert Bell, qui veut monter une équipe NFL à Philadelphie, parvient à convaincre l’état d’abolir ces fameuses blue laws ; à Pittsburgh, l’ancien grand sportif et businessman Art Rooney décide de monter sa propre équipe : elle s’appelle les Pirates comme celle de baseball dont elle partage le stade de Forbes Field, une pratique très courante à cette époque.

 

Les Pirates deviennent Steelers mais luttent (1933-1947)

 

Les Pirates rejoignent ainsi la NFL en 1933 en même temps que leurs voisins d’état les Eagles de Philadelphie et les Reds de Cincinnati. Les débuts sont extrêmement compliqués, car l’équipe n’a pas la même aura dans la ligue que les « taulières » comme New York ou Chicago, et Rooney passe le plus clair de son temps à faire en sorte qu’elle puisse continuer d’exister financièrement. De ce fait, les premiers résultats sont assez pauvres : le Head Coach Forrest Douds doit faire avec une équipe sans grand talent qui perd son premier match 23-2 contre les Giants. La saison 1933 se termine sur un record de 3-6-2 qui coûte sa place à Douds.

C’est le début des grosses difficultés de Pittsburgh dans la NFL : Lubi DiMeolo remplace Douds, mais la saison 1934 est encore pire avec un record de 2-10. DiMeolo est remplacé par Joe Bach qui fait tout juste mieux en 1935 à 4-10. En 1936, la première draft est créée et les Pirates se font remarquer en choisissant au premier tour le coureur/Punter de Notre Dame au nom « célèbre » de William « Bill » Shakespeare (ça ne s’invente pas). L’équipe semble enfin sortir la tête de l’eau et il ne lui manque qu’une victoire pour accéder à la finale NFL à 6-3 lorsque tout s’écroule : elle prend râclée sur râclée et termine à 6-6. Bach démissionne et il est remplacé par un célèbre joueur qui a joué aux Pirates en 1934, le futur Hall Of Famer Johnny « Blood » McNally.

Steelers-WaltKiesling
Walt Kiesling

McNally ne peut rien faire pour redresser la barre et l’équipe coule à 4-7 en 1937. Néanmoins, 1938 apporte de l’optimisme avec la draft du Quarterback de Colorado Barry « Whizzer » White ; derrière lui se trouve le Quarterback Frank Filchock (à l’époque le Quarterback est également un coureur). Mais ça sera de courte durée : Filchock est rapidement envoyé à Washington, et si Whizzer fait une belle saison, l’équipe autour de lui n’est pas assez bonne ; Pittsburgh termine à 2-9. Pour couronner le tout White finit par suivre des études à Oxford et ne rejoue plus pour Pittsburgh, alors que Filchock va briller avec les Redskins. McNally donne sa démission au cours de la saison 1939, remplacé par l’ancien joueur et futur Hall Of Famer Walt Kiesling, et les Pirates touchent le fond à 1-9-1. Ironie du sort, leur seule victoire est contre Philadelphie, qui finit aussi à 1-9-1… leur seule victoire étant intervenue lors du match aller contre les Pirates. L’état de Pennsylvanie ferme donc la marche de la NFL à la fin des années 1930.

En 1940, Rooney sent qu’il doit faire quelque chose, n’importe quoi, pour donner un nouveau visage à son équipe. Il décide alors de la dissocier de la franchise de baseball en lançant un concours pour trouver un nouveau nom. C’est celui de « Steelers » qui est choisi, et c’est un surnom parfait : « steel » veut dire « acier » en français, le produit phare de la ville de Pittsburgh. Mais cela ne change rien à la qualité de l’équipe, qui termine à 2-7-2 dans une nouvelle saison désespérante. Cette fois Rooney en a vu assez : son équipe est d’un niveau affligeant, elle est un gouffre financier, la Seconde Guerre Mondiale a démarré et il est possible que les États-Unis finissent par y entrer, menaçant de vider les franchises de leurs jeunes talents. Il décide de vendre les Steelers à l’héritier d’un entrepreneur de New York, Alexis Thompson.

Démarre alors une des transactions les plus bizarres de l’histoire de la NFL : Rooney réinvestit les fruits de sa vente pour devenir copropriétaire de la franchise de son ami Bell, les Eagles. Puis il a des remords d’avoir vendu son équipe, et il se rend compte que Thompson n’est pas très motivé, lui le New-yorkais, pour avoir une franchise à Pittsburgh. Le duo Bell-Rooney lui propose alors de faire… un échange de franchise ! Thompson sera plus près de New York à Philadelphie, et Rooney pourra rester dans sa ville de Pittsburgh. C’est ainsi qu’on se retrouve avec non seulement les propriétaires mais également la grande majorité des joueurs qui changent d’équipe à tout va. Avec un tel remue-ménage il n’est pas surprenant que la saison 1941 soit totalement chaotique : Bell prend également le poste de Coach des Steelers mais démissionne à la demande de Rooney. Aldo « Buff » Donnelli est appelé en renfort, mais il coache déjà l’Université de Duquesne, et le commissioner de l’époque Elmer Layden le force à arrêter. Kiesling est de nouveau appelé à la rescousse, mais la saison se termine par un nouveau record de 1-9-1.

Steelers-BillDudleyLes Steelers vont cependant enfin trouver leur bonheur à la draft en 1942 : ils choisissent le coureur Bill Dudley en #1, un joueur qui va dynamiser leur attaque et leur permettre de poster enfin le premier record de la franchise à 7-4 ! L’avenir semble un peu plus rose pour Pittsburgh… mais l’Histoire va en décider autrement.

En effet, les Etats-Unis sont rentrés dans la Seconde Guerre Mondiale suite à l’attaque de Pearl Harbor, et les effectifs des franchises de Pennsylvanie sont dévastées (Dudley en fait partie). Les anciens partenaires Bell, Rooney et Thompson décident alors, pour concourir et survivre financièrement, de fusionner les deux franchises de Pennsylvanie pendant une saison ; ce mélange Pitt-Phil est officiellement nommé les Eagles, mais officieusement surnommé les Steagles. L’équipe parvient à finir en 1943 avec un record positif de 5-4-1, ce qui n’est pas mal vu les circonstances. Néanmoins les difficultés ne sont pas terminées pour Pittsburgh, car cette fusion ne suffit pas : une deuxième est créée avec les Cardinals de Chicago dans un Card-Pitt qui est rapidement surnommé Carpets (paillassons) car l’équipe se fait marcher dessus et termine sans victoire à 0-10.

Nous sommes alors en 1945, et la guerre étant terminée, les Steelers sont capables de fonctionner de nouveau de manière autonome. Malheureusement la saison se termine à 2-8, et Jock Sutherland est nommé Head Coach. Dudley est enfin revenu à 100% en 1946, et tout en devenant MVP de la ligue il permet à Pittsburgh de relever la tête à 5-5-1. C’est une progression qui continue en 1947 : de jeunes talents viennent renforcer l’équipe (comme le Quarterback Johnny Clement), et Pittsburgh se bat pour une place en finale. Le club termine à égalité avec nul autre que les Eagles en tête de leur division à 8-4 ! Un match de playoffs a donc lieu pour désigner le finaliste, mais les Steelers s’écroulent et Philadelphie gagne facilement 21-0.

 

Deux décennies de futilité (1948-1968)

 

Steelers-ErnieStautner
Ernie Stautner

La franchise semble enfin sur la bonne voie, mais elle va être frappée par la tragédie avant la saison 1948 : Sutherland décède soudainement d’une tumeur cérébrale. John Michelosen est choisir pour le remplacer, mais cela semble couper les jambes de l’équipe qui termine à 4-8. Les ajouts du Centre Bill Walsh, du coureur Joe Geri et du futur Hall Of Famer Quarterback Jim Finks à la draft apportent un peu de fraîcheur, mais l’équipe est trop juste en 1949 et poste un record de 6-5-1. L’année 1950 n’est pas très différente à 6-6 même si l’équipe drafte le futur Hall Of Famer Defensive Tackle Ernie Stautner, et 1951 est la dernière année de Michelosen à 4-7-1 malgré la signature d’un autre futur Hall Of Famer non-drafté, le Safety Jack Butler.

Joe Bach revient pour coacher l’équipe une seconde fois, mais il se heurte au même problème : malgré Finks, Stautner, Butler, Walsh, le Tackle Frank Wydo, le Linebacker Jerry Shipkey ou l’End Elbie Nickel, il n’y a pas assez de talent autour pour réussir quelque chose de consistant. Bach ne reste que deux ans à la tête de l’équipe, le temps de l’amener à des records de 5-7 en 1952 et 6-6 en 1953. La tournée des anciens Head Coaches continue puisque ce n’est autre que… Walt Kiesling qui revient pour une troisième fois. Ce nouveau passage ne va durer que trois ans, incapable de hisser les Steelers à l’équilibre : 5-7 en 1954, 4-8 en 1955 et 5-7 en 1956.

L’ancien joueur et coach Ray « Buddy » Parker arrive à Pittsburgh pour aider l’équipe, mais il ne peut que constater le problème ; l’équipe poste un nouveau record moyen de 6-6 en 1957. Et c’est d’autant plus incroyable que les Steelers ont pourtant drafté non pas un mais DEUX futurs Hall Of Famers Quarterback : nul autre que Johnny Unitas en 1955 et Len Dawson en 1957 ! Mais les deux joueurs n’auront jamais leur chance : Unitas est libéré dès les camps d’entraînement de 1955 et Dawson lance 17 passes en trois saisons avant de partir à Cleveland.

Ces erreurs de jugement forcent les Steelers à tenter un gros coup pour essayer de booster l’équipe : en 1958 ils signent le futur Hall Of Famer Bobby Layne qui vient d’être plus ou moins jeté des Lions après une blessure à l’épaule. Le vétéran Quarterback, qui a mené Detroit à deux titres, parvient à dynamiser l’attaque, alors que la défense se repose sur Stautner et Butler ; Pittsburgh enregistre son meilleur record depuis plus de dix ans à 7-4-1. Malheureusement le soufflé retombe vite et les Steelers retournent dans leur médiocrité habituelle, terminant à 6-5-1 en 1959 puis 5-6-1 en 1960, tout en commençant à investir son nouveau Pitt Stadium. Lorsque Pittsburgh voit un ancien drafté revenir, et pas des moindres en la personne du futur Hall Of Famer coureur John Henry Johnson, Layne ne joue que la moitié de la saison et l’équipe reste bloquée à 6-8 en 1961.

En 1962, les Steelers inventent leur logo distinctif, basé sur celui de l’Institut Américain du Fer et de l’Acier. Sur le terrain, la combinaison Layne – Johnson est en place, et d’un seul coup l’attaque retrouve de la pêche, menant l’équipe au meilleur total de victoires de son histoire avec un record de 9-5 ; même si ce n’est pas suffisant pour les playoffs, c’est un bond en avant. Néanmoins c’est la fin de la route pour Layne qui prend sa retraite, et Pittsburgh se retrouve à nouveau le bec dans l’eau ; même si Ed Brown fait une belle saison à sa place et que l’équipe drafte un très bon joueur avec le Linebacker Andy Russell, l’équipe poste un 7-4-3 inquiétant en 1963. Elle perd ensuite son meilleur receveur Buddy Dial et surtout Stautner en défense, et c’est la dégringolade à 5-9 en 1964. Au bout de huit saisons, Buddy Parker décide de prendre sa retraite, laissant la franchise encore un peu plus dans le doute.

Mike Nixon remplace Parker, mais il retrouve une équipe quasiment vidée de talent qui s’écroule complètement à 2-12 en 1965. Il ne fait qu’un an puis est remplacé par Mike Austin, qui ne durera lui que trois ans avec une lente chute : 5-8-1 en 1966, 4-9-1 en 1967 et enfin 2-11-1 en 1968. Il est renvoyé alors qu’Art Rooney se demande bien comment il va pouvoir faire pour enfin faire passer un pallier à son équipe qui patauge depuis sa création plus de 35 ans plus tôt.

Il est clair que rien ni personne n’aurait pu prédire la mutation hallucinante qui va s’opérer dans la décennie suivante, et transformer cette équipe souvent médiocre et parfois indigente en machine infernale à gagner.

 

Chuck Noll et la métamorphose (1969-1975)

 

Art Rooney cherche un nouveau Head Coach et demande au célèbre entraîneur de Penn State Joe Paterno, qui refuse. Il demande alors conseil à Don Shula (le Head Coach des Colts) qui le redirige vers un ancien assistant défensif qu’il a eu à Baltimore. Quelques jours après Super Bowl III (que Shula perd d’ailleurs contre les Jets), les Steelers décident d’interviewer leur Coordinateur Défensif, Charles « Chuck » Noll. Noll obtient le poste et va frapper un grand coup d’entrée : il drafte le futur Hall Of Famer Defensive Tackle « Mean » Joe Greene ; il ajoute également le Defensive End L.C. Greenwood et le Tackle John Kolb. Bien que cela ne suffise pas pour empêcher une nouvelle saison catastrophique à 1-12-1, Greene parvient quand même à gagner le titre de Defensive Rookie Of The Year.

1970 voit la fusion de l’AFL et la NFL entérinée, et les deux ligues deviennent des conférences ; les Steelers font partie des quelques équipes NFL qui sont reversées dans la conférence AFC pour équilibrer le nombre de franchises. Ils se retrouvent alors en AFC Central avec les Browns de Cleveland, les Bengals de Cincinnati et les Oilers de Houston. L’équipe connaît également un deuxième changement : elle occupe son nouveau stade, Three Rivers Stadium. En coulisses, Noll reçoit un coup de pouce du Destin : les Steelers et les Bears étant à égalité avec le pire record de la ligue, un lancer de pièce détermine qui aura le premier choix de la draft, qui sera sûrement un Quarterback superstar de Lousiana Tech. Pittsburgh gagne ce toss, et Noll sélectionne immédiatement le franchise Quarterback que les Steelers attendent depuis des années : le futur Hall Of Famer Terry Bradshaw. Et ce n’est pas tout, puisqu’il rajoute un autre résident de Canton avec le punitif Cornerback Mel Blount juste derrière ! Néanmoins, on ne peut pas dire que le début de carrière de Bradshaw soit un succès (6 touchdowns pour 24 interceptions !) ; l’équipe parvient quand même à relever un peu la tête à 5-9.

Ce problème d’interceptions de Bradshaw continue en 1971, mais la défense reçoit un nouveau renfort de poids à la draft avec encore un futur Hall Of Famer : le Linebacker Jack Ham, sans oublier la sélection d’un autre Linebacker de qualité, Dwight White et celle du Safety Mike Wagner. La défense commence alors vraiment à devenir un monstre qui impose sa volonté sur les attaques adverses, cependant l’offensive de Pittsburgh n’est pas encore assez solide pour suivre ; la saison se termine à 6-8. Bien conscient de cette limitation du côté de l’attaque, Noll continue de rebâtir l’équipe par la draft et il réussit encore un tour de force en sélectionnant le futur Hall Of Famer coureur Franco Harris. L’arrivée de Harris est une bénédiction pour Bradshaw qui n’est plus forcé de tout faire, et derrière les 1057 yards de l’Offensive Rookie Of The Year, l’attaque est bien plus équilibrée. La défense continue de monter en puissance avec un total hallucinant de 175 points encaissés (en 14 matchs !), et les Steelers inversent la tendance, terminant 11-3 et retournant enfin en playoffs 25 ans après !

TheImmaculateReception-PhotoEt c’est peu dire que Pittsburgh va marquer son retour en playoffs de son empreinte : le Divisional Round les oppose aux Raiders d’Oakland, qui ont une défense aussi féroce que la leur, et ce match va rester célèbre comme celui de l’Immaculate Reception. Au bout d’un âpre combat défensif et Oakland menant 7-6, sur dernière tentative à quelques secondes de la fin Bradshaw lance une passe sur John « Frenchy » Fuqua qui est heurté en même temps par le Raider Jack Tatum ; Harris récupère la balle et marque le touchdown, mais les Raiders argumenteront longtemps que 1) la balle a touché le sol et 2) Fuqua a touché la balle avant Harris, et à cette époque deux joueurs offensifs ne peuvent pas toucher successivement le ballon. Quoi qu’il en soit les Steelers l’emportent 13-7, et malgré une défaite en finale AFC 21-17 contre les Dolphins en route pour la saison parfaite, Pittsburgh semble enfin armé pour connaître un succès pérenne.

Ce match démarre également la rivalité entre les Steelers et les Raiders, deux équipes qui ne reculent devant rien et surtout pas la brutalité pour faire plier l’adversaire. En 1973 le club confirme qu’il a enfin trouvé la voie du succès avec une saison à 10-4 et de nouveau les playoffs, mais les Raiders prennent leur revanche de l’Immaculate Reception de manière cinglante 33-14 en Divisional Round. La franchise sait qu’il ne lui manque pas grand-chose pour passer le dernier palier… et la draft suivante va définitivement la propulser au premier plan.

En 1974, les Steelers réussissent sans conteste la meilleure draft de l’histoire de la NFL : ils sélectionnent QUATRE futurs Hall Of Famer avec le Centre Mike Webster, le Linebacker Jack Lambert ainsi que les receveurs John Stallworth et Lynn Swann ; on peut également rajouter la signature du non-drafté et futur Hall Of Famer Safety Donnie Shell. Malgré quelques petits soucis pour Bradshaw qui est remplacé en cours de saison par Joe Gilliam, le travail est fait par le duo de coureurs Harris-Rocky Bleier et surtout une défense monstrueuse surnommée le Steel Curtain. Menée par un Mean Joe Greene Defensive Player Of The Year, l’escouade défensive n’encaisse que 189 points et Pittsburgh parvient à un record de 10-3-1 alors que Bradshaw remplace un Gilliam inefficace. Le premier tour promet avec la venue des Bills et du terrifiant coureur O.J. Simpson, mais la défense l’éteint complètement et Pittsburgh l’emporte aisément 32-14. Le Divisional Round offre une nouvelle étape dans la guerre contre les Raiders : cette fois les Steelers parviennent à prendre le dessus 24-13, s’ouvrant enfin les portes du Super Bowl, la première finale de l’histoire du club !

ChuckNollDraft1974
Swann, Lambert, Webster, Stallworth

Super Bowl IX oppose Pittsburgh aux Vikings de Minnesota à New Orleans dans un duel de défenses : le Steel Curtain contre les Purple People Eaters. Ce n’est donc pas une surprise, en plus avec des conditions météo peu favorables, si la première mi-temps se termine sur le score inhabituel de 2-0 suite à un safety des Steelers. Les champions d’AFC creusent l’écart grâce à un touchdown dès le début de la seconde mi-temps lorsque Minnesota fumble le kickoff (9-0) ; mais les Vikes répondent en contrant un punt pour un touchdown aussi (9-6). Finalement Bradshaw trouve Larry Brown pour un autre touchdown, la défense ferme la boutique et Pittsburgh remporte 16-6 son premier titre NFL après 42 ans d’attente ! Franco Harris est nommé MVP de la finale grâce à ses 158 yards et son touchdown.

Et rien n’indique que les Steelers ne peuvent pas refaire la même chose en 1975 car l’équipe est inchangée. Mieux : pendant que la défense continue d’être intraitable avec seulement 162 points encaissés (Blount remporte le titre de Defensive Player Of The Year), Bradshaw profite pleinement du duo Swann-Stallworth pour améliorer son jeu. Pittsburgh se ballade avec un record de 12-2 et retourne en playoffs sans contestation. Les Colts de Baltimore ont juste le temps de leur donner une petite frayeur en Divisional Round, mais les Steelers l’emportent facilement 28-10 ; c’est lors de ce match qu’une idée marketing lancée par le commentateur radio Myron Cope fait son apparition : la fameuse serviette jaune agitée par les spectateurs, la Terrible Towel, qui va devenir emblématique de la franchise. En finale AFC les Steelers retrouvent les Raiders pour la plus violente de leur confrontation sur un terrain balayé par le vent et la neige : Pittsburgh prend le large 16-0 au début du dernier quart-temps grâce à sa défense, mais celle d’Oakland forcent plusieurs pertes de balle pour revenir à 16-10. Le Steel Curtain tient bon, et les Steelers barrent une nouvelle fois la route de la finale à leurs ennemis jurés, mais parfois on se demande jusqu’où les deux équipes iront dans la violence.

Super Bowl X se déroule au mythique Orange Bowl de Miami et met aux prises les Steelers et les Cowboys de Dallas menés par le légendaire Coach Tom Landry et le Quarterback Roger Staubach. Dallas profite d’une erreur sur un punt pour mener 7-0, mais Swann réussit une magnifique réception aérienne le long de la touche pour permettre à Pittsburgh d’égaliser un peu plus tard. Dallas prend un avantage 10-7 qui tient jusqu’au dernier quart-temps, car le Kicker des Steelers Roy Gerela, blessé au début du match, manque plusieurs Field Goals. Il se reprend et permet à Pittsburgh de mener 15-10 avant que Swann ne score un touchdown longue distance. Les Cowboys reviendront par un touchdown du receveur inconnu Percy Howard, mais un dernier drive est stoppé par une interception de Glen Edwards, et Pittsburgh l’emporte 21-17, réussissant le doublé. Swann est nommé MVP pour ses 4 réceptions spectaculaires accumulant 161 yards et son touchdown.

 

La dynastie des Steelers s’affirme (1976-1979)

 

En 1976, alors que le triplé historique de Super Bowls est en vue, la franchise semble rater la marche en démarrant 1-4. Néanmoins, la défense reprend la main en cimentant définitivement sa place dans la légende : elle n’encaisse que 138 points sur toute la saison, soit moins de dix points par match ! Lambert est élu à son tour Defensive Player Of The Year, et la franchise finit sur neuf victoires successives à 10-4. Les Colts ne font pas le poids en Divisional Round 40-14, avant une nouvelle finale AFC entre Pittsburgh et Oakland. Malheureusement, les deux piliers au sol de l’attaque, Bleier et Harris, sont blessés ; les Raiders n’en demandent pas tant pour faire tomber le champion 24-7 et enfin accéder à la finale. Cette année marque d’ailleurs l’apogée de la guerre entre les deux équipes : lors du match d’ouverture, le Raider George Atkinson met une manchette dans la tête par derrière à Swann qui n’est pas du tout dans l’action, assommant le receveur pour le compte ; Noll traitera après le match les Raiders de criminels. Tout cela pousse le commissioner Pete Rozelle à envoyer une lettre aux deux équipes pour leur dire que cela suffit car ils donne une image déplorable du sport.

TheImmaculateReception-RivaliteL’année 1977 est différente des précédentes : l’âge commence à faire son effet notamment sur la défense qui lâche plus de 240 points. L’attaque est loin d’être aussi efficace, et même si Pittsburgh remporte l’AFC Central à 9-5 on se demande si les Steelers ne sont pas en fin de cycle. Ils atteignent les playoffs mais l’impression se confirme avec une défaite sans gloire 34-21 contre les Broncos de Denver.

1978 marque un tournant dans la ligue à plusieurs égards : le calendrier à 16 matchs est instauré, mais surtout deux règles sont modifiées pour faire gonfler les scores. Lassée des matchs finissant sur des 13-10, la NFL décide que les Offensive Linemen ont maintenant le droit de poser les mains sur les Defensive Linemen, et les Defensive Backs n’ont plus droit d’entrer en contact avec les receveurs après les cinq premiers yards de leur parcours. Même si ce n’est pas dit ouvertement, les Steelers et les Raiders sont les premiers visés par ces règles avec leur jeu ultra-physique.

Alors qu’il se dit que cela va définitivement achever la belle équipe de Pittsburgh, Noll a de suite compris les implications de ces modifications, et il va opérer lui aussi deux changements : la défense passe en 3-4 pour augmenter le nombre de joueurs en couverture, et il donne les clés de l’attaque à une star dont on parle moins à cause du jeu au sol et du Steel Curtain – Terry Bradshaw. Le Quarterback établit ses records de carrière en yards et touchdowns, la défense se met au diapason, et les Steelers marchent sur la NFL avec un record de 14-2 ! Les playoffs seront du même acabit : si la ligue veut voir des points, elle va en avoir – le club se venge de son élimination l’année dernière en écrasant les Broncos 33-10, avant d’écrabouiller les Oilers en finale de conférence 34-5.

ChuckNollBradshaw
Terry Bradshaw et Chuck Noll

Super Bowl XIII est une véritable répétition de Super Bowl X, puisque les Steelers affrontent les Cowboys à l’Orange Bowl de Miami. Les défenses prennent le pas immédiatement : un fumble des Cowboys permet aux Steelers d’ouvrir la marque mais deux sacks/fumbles de Bradshaw permettent aux Cowboys de mener 14-7 ; Bradshaw se reprend et allume des mèches pour permettre à Pittsburgh de mener 21-14 à la mi-temps. Après un Field Goal de Dallas, les champions AFC enfoncent le clou : un touchdown au sol de Bleier est suivi d’un fumble sur le kickoff des Cowboys, et Bradshaw trouve Swann pour une avance de 35-14. Il ne reste que sept minutes mais Captain Comeback Roger Staubach fait encore des siennes, scorant deux touchdowns coup sur coup. Néanmoins le dernier onside kick est récupéré par Pittsburgh, et les Steelers fêtent son troisième titre dans la décennie, 35-31. Comme un pied de nez aux règles de la NFL, c’est Bradshaw qui est nommé MVP avec ses 318 yards et ses quatre touchdowns, car, oui, les Steelers savent aussi attaquer par les airs.

1979 est de la même cuvée que 1978 : Bradshaw prend encore plus le contrôle du jeu, devenant le premier Quarterback des Steelers à 3000+ yards ; Stallworth devient le deuxième receveur de la franchise à 1100+ yards après Buddy Dial. Cela tombe bien car la défense commence à entamer un lent déclin à cause de l’âge même si elle continue de tenir la route ; les Steelers terminent à 12-4 avec un nouveau titre de division. Les playoffs sont une redite de l’année passée : les Dolphins sont défaits 34-14, et les Oilers sont à nouveau battus en finale AFC 27-13, même si le match aurait pu être différent si un touchdown valable n’avait pas été refusé au receveur de Houston Mike Renfro. Pittsburgh atteint donc son quatrième Super Bowl de la décennie (même si techniquement il se joue en 1980).

Super Bowl XIV promet d’être un match quasiment à l’extérieur pour les Steelers, car ils affrontent les Rams de Los Angeles à Pasadena. Pittsburgh est néanmoins favori de 10.5 points, mais on ne peut pas dire que cela soit visible au début du match : les deux équipes se rendent coup pour coup offensivement, et une interception de Bradshaw permet à LA de mener 13-10 à la mi-temps. Un échange de touchdowns au début de la seconde mi-temps porte la marque à 19-17 (les Rams ratant la transformation), puis Bradshaw est intercepté deux fois. Mais le Steel Curtain fait le travail, et dans le dernier quart-temps le Quarterback des Steelers sort deux bombes à Stallworth ; l’une pour un touchdown, l’autre permettant à Bleier de scorer de près. LA n’a aucune réponse, le match se termine sur le score de 31-19 et Pittsburgh devient pour de bon la dynastie des années 1970 avec quatre titres en autant de finales. Bradshaw est de nouveau nommé MVP (malgré ses trois interceptions).

C’est alors le crépuscule des héros, déjà rattrapé par l’âge mais qui ont su s’arracher pour deux titres supplémentaires. Cela fait un bon moment qu’on ne parle plus des drafts de Pittsburgh, et Noll va lentement payer le prix de ce manque de renouvellement.

 

Un après-dynastie difficile (1980-1991)

 

JoeGreene
Joe Greene

Les Steelers essaient de prévenir la fin de carrière de Bradshaw en draftant Mark Malone. Mais les premiers signes de fatigue aperçus en défense se confirment en 1980 ; l’équipe rate les playoffs pour la première fois depuis 1972 à 9-7. Rocky Bleier prend sa retraite, et le déclin est confirmé en 1981 avec un record de 8-8 ; à la fin de la saison ce sont Mean Joe Greene et L.C. Greenwood qui se retirent. En 1982, les Steelers relèvent la tête pendant la saison tronquée avec un record de 6-3, mais ils sont défaits 31-28 par les Chargers en playoffs, et c’est au tour de Lynn Swann et Jack Ham de raccrocher les crampons. Certes, l’équipe parvient à dénicher quelques bons joueurs à la draft avec les Linebackers David Little ou Mike Merriweather, mais on doute que ce soit suffisant pour contrebalancer tous les départs.

Bradshaw voit sa saison 1983 ternie par une vilaine blessure au coude. Cliff Stoudt prend le relais et se débrouille suffisamment pour permettre aux Steelers d’avoir un sursaut d’orgueil, remportant un nouveau titre d’AFC Central à 10-6. Lors du premier tour des playoffs, Bradshaw revient, lance une passe de touchdown et sort du terrain, ayant senti quelque chose claquer dans son bras ; ce sera la dernière passe de sa carrière, car les Steelers sont étrillés 38-10 par les Raiders de Los Angeles. Le Quarterback prend sa retraite comme Mel Blount alors que Franco Harris part aux Seahawks.

Malone prend le poste de titulaire en 1984 et trouve de l’aide en la personne du jeune receveur Louis Lipps qui remporte le titre d’Offensive Rookie Of The Year. Cela permet à Pittsburgh de gagner une nouvelle fois l’AFC Central à 9-7, et l’équipe parvient même à surprendre les Broncos en Divisional Round avec une victoire 24-17. Les fans rêvent de retourner au Super Bowl, mais la marche suivante est trop haute ; Dan Marino et l’attaque explosive des Dolphins exposent tous les départs en défense et l’emportent facilement 45-28. Jack Lambert dit à son tour adieu à son équipe de toujours.

1985 marque définitivement la fin d’une époque avec la première saison négative depuis 14 ans à 7-9, et malgré l’arrivée d’Earnest Jackson au sol et la présence de Stallworth, l’équipe enchaîne une deuxième saison en-dessous de l’équilibre à 6-10 ; Malone est alors mis sous pression par la draft de Bubby Brister. Ce dernier finit par prendre sa place à la fin d’une saison 1987 où l’équipe fait un peu mieux avec un record de 8-7, mais c’est insuffisant ; Stallworth prend sa retraite. La saison 1988 est marquée par la disparition du fondateur et propriétaire Art Rooney, son fils Dan prenant la succession, et l’équipe retombe dans les profondeurs du classement à 5-11 ; comme un symbole, le Centre Mike Webster est libéré, marquant définitivement la fin de la dynastie.

Steelers-RodWoodson
Rod Woodson

Mais les Steelers ont renoué avec une tradition qu’ils avaient perdu depuis la moitié des années 1970 : drafter des futurs jeunes talents. De 1987 à 1989, ils choisissent deux futurs Hall Of Famer avec le Centre Dermontti Dawson et le Defensive Back Rod Woodson, mais également de bons joueurs comme le Defensive Back Carnell Lake, le Tackle John Jackson ou les Linebackers Hardy Nickerson et Greg Lloyd. Bien que l’attaque ait du mal à suivre, la défense relève la tête progressivement et l’équipe lutte jusqu’à la fin de saison pour décrocher une place de playoffs à 9-7. Cette résilience est une fois de plus prouvée en Wild Card contre les Oilers : Pittsburgh égalise à 23-23 à moins d’une minute de la fin, puis Woodson récupère un fumble en prolongations et les Steelers l’emportent 26-23. En Divisional Round contre Denver, Pittsburgh mène dans le dernier quart-temps, mais John Elway orchestre un de ces drives dont il a le secret et les Steelers sont défaits 24-23.

Les performances de Bubby Brister en Quarterback sont en général insuffisantes, ce que confirme la saison 1990 : malgré une défense qui est redevenue une terreur pour les adversaires (surtout celle contre la passe menée par Woodson et Lake), la franchise ne peut terminer mieux que 9-7, et cette fois elle rate les playoffs. Voyant le coup venir, Noll avait drafté le Quarterback Neil O’Donnell l’année précédente, et il est titularisé à la place de Brister en 1991. Malheureusement c’est le reste de l’équipe qui craque d’un seul coup (défense y compris), et la saison s’achève sur un décevant 7-9.

C’est alors la fin d’une époque : Chuck Noll décide de prendre sa retraite après 23 ans à la tête des Steelers. Celui qui a réussi à apprendre la victoire et la fierté à la franchise s’en va, auréolé de ses quatre Super Bowls (record toujours d’actualité pour un Head Coach). Pour le remplacer, l’équipe reproduit le même schéma que pour Noll en sélectionnant un jeune Coordinateur Défensif (aux Chiefs), qui en plus est un natif de la ville : le futur Hall Of Famer Bill Cowher (34 ans), rapidement surnommé « The Chin » pour son menton proéminent.

 

« The Chin » prend la relève (1992-1996)

 

Le moins que l’on puisse dire est que l’arrivée de Cowher ne passe pas inaperçue : O’Donnell fait une saison peu spectaculaire mais solide, bien aidé par le coureur Barry Foster qui accumule un total de 1690 yards, et par une défense menée par le duo Lloyd et Woodson qui revient au premier plan. Les Steelers reprennent les commandes de l’AFC Central avec une belle saison à 11-5, ce qui leur permet de retourner en playoffs alors que le départ de Noll n’augurait pas du meilleur. Malheureusement Pittsburgh est stoppé brutalement (24-3) par des Bills de Buffalo qui dominent de la tête et des épaules l’AFC à cette période, mais cela promet pour la suite.

Steelers-BillCowherD’autant plus que l’équipe continue de recruter malin, que ce soit à la draft avec le Tackle Leon Searcy et les Linebackers Levon Kirkland et Chad Brown, ou par la signature du Linebacker Kevin Greene. Néanmoins, cela ne la protège pas d’un petit écroulement à la fin de la saison 1994 qu’elle termine à 9-7 en se qualifiant de justesse pour les playoffs, notamment à cause d’une défense un peu moins efficace. Le premier tour voit Pittsburgh se déplacer à Kansas City, et la franchise mène 17-7 à la mi-temps puis 24-17 à quelques minutes de la fin. Mais Joe Montana fait marcher sa magie une nouvelle fois pour égaliser à 24-24 et envoyer le match en prolongations ; un nouveau drive décisif met en place le Kicker pour une victoire 27-24 qui élimine les Steelers.

En 1994, Cowher monte « son » duo à la Harris-Bleier avec la draft de Bam Morris, alors que la défense continue de voir arriver du sang frais avec le Defensive End Jason Gildon ou le Linebacker Brentson Buckner. D’un seul coup on a l’impression de voir la dynastie des années 1970 revenir, avec l’attaque équilibrée et la défense étouffante qui gagne un nouveau surnom à cause de sa tendance à blitzer : Blitzburgh. Pittsburgh atteint un très bon record de 12-4, et cette fois ils ne se font pas éliminer pour leur premier match de playoffs : les Browns ne résistent pas, défaits 29-9. Les hommes de Pennsylvanie sont clairement favoris en finale AFC en recevant une surprenante équipe des Chargers, mais malgré une nette domination au niveau des yards ils ne mènent que 10-3 à la pause. La défense commence alors à plier sous les passes longues de Stan Humphries, encaissant deux touchdowns longue distance en seconde mi-temps. O’Donnell récupère la balle à la fin du match avec un score de 17-13 pour San Diego, mène un beau drive jusqu’aux 9 yards des Chargers, mais une dernière tentative sur les 3 yards est déviée, et Pittsburgh est défait à la surprise générale.

Barry Foster étant ravagé par les blessures, les Steelers signent le coureur des Falcons Erric Pegram pour le remplacer en 1995 ; Foster mettra un terme à sa carrière peu après. O’Donnell reçoit de l’aide avec l’émergence du receveur Yancey Thigpen qui dépasse les 1000 yards, néanmoins sa situation est mise en danger par la draft d’un phénomène, le très athlétique Quarterback de Colorado Kordell Stewart ; il est surnommé Slash car il est capable de jouer Quarterback « / » coureur « / » receveur, ce que Cowher utilise pour dynamiser son attaque. Et cela fonctionne puisque l’équipe, dont la défense est désormais menée par le génial Coordinateur Dick LeBeau, poste un record de 11-5 et se qualifie à nouveau pour les playoffs. Pittsburgh prend sa revanche en Divisional Round sur les Bills 40-21 avant de connaître une finale AFC très compliquée contre les surprenants Colts d’Indianapolis du Quarterback Jim Harbaugh. Il faut attendre une Hail Mary d’Harbaugh à la dernière seconde qui retombe au sol dans l’en-but pour que les « hommes d’acier » l’emportent 20-16 et retournent en finale 26 ans après… y retrouver de vieilles connaissances.

Dick LeBeau
Dick LeBeau

Super Bowl XXX propose en effet pour la troisième fois l’affiche Dallas contre Pittsburgh après les Super Bowls X et XIII (à ce jour c’est l’opposition qui a eu lieu le plus souvent pour le trophée Lombardi). Néanmoins il y a deux différences majeures entre les confrontations des années 1970 et celle-ci : en 1995 le match a lieu à Tempe en Arizona (pas à Miami – même si on reste en Floride), et surtout cette fois les Cowboys sont largement donnés vainqueurs car ils ont déjà remporté deux titres en 1992 et 1993. La défense des Steelers parvient à contrôler le coureur Emmitt Smith, mais beaucoup moins le Quarterback Troy Aikman, ce qui permet à Dallas de prendre une confortable avance de 13-0 ; néanmoins les Steelers parviennent à répondre à la toute fin de la première mi-temps pour revenir à 13-7. Mais O’Donnell va complètement craquer en deuxième mi-temps, lançant deux interceptions directement sur un Larry Brown quasiment tout seul, ce qui permet à Dallas de prendre le large 27-17. Une dernière interception coupe tout espoir de retour, et Pittsburgh apprend le goût de la défaite au Super Bowl.

Sans surprise, Neil O’Donnell ne se relèvera pas de ce match catastrophique et sera libéré, signant ensuite aux Jets. Pour la saison 1996, qui voit la nouvelle équipe des Ravens de Baltimore investir la division après les Jaguars de Jacksonville l’année précédente, Cowher a encore des doutes sur la viabilité de Slash Stewart comme titulaire au poste ; il donne les commandes au remplaçant Mike Tomczak. Pour le poste de coureur, la franchise décide d’aller chercher le futur Hall Of Famer des Rams Jerome Bettis, une très bonne initiative puisque « le Bus » gagne 1400+ yards dans la saison. L’équipe réussit une saison à 10-6 malgré une fin un peu compliquée, et ils battent facilement les Colts en Wild Card 42-12. Le Divisional Round les envoie à New England contre les Patriots de Bill Parcells, mais l’attaque est complètement étouffée par la bonne défense des locaux qui l’emportent sans contestation 28-3.

Et on commence à se demander si The Chin peut ramener les Steelers sur le toit de la NFL.

 

De Slash à Big Ben (1997-2003)

 

Kordell Stewart prend les rênes de l’attaque officiellement en 1997, et il ramène des souvenirs de l’ancien Quarterback des Eagles Randall Cunningham : non seulement il score 21 touchdowns à la passe, mais il en inscrit également 11 à la course ! Même si la défense perd un petit peu d’efficacité, le trio Slash – Bettis (1665 yards) – Thigpen (1398 yards) porte l’attaque et les Steelers font une nouvelle belle saison, remportant la division à 11-5. Néanmoins, la donne est différente pour le trio en Divisional Round : Pittsburgh retrouve New England, et l’attaque est totalement mise sous l’éteignoir, sauf pour un touchdown de 44 yards au sol de Stewart. La défense retrouve sa meilleure forme au bon moment et permet aux Steelers de l’emporter de justesse 7-6 pour aller en finale AFC. Le match contre les Broncos de Denver semble bien parti quand Pittsburgh mène 14-7, mais l’équipe s’écroule (avec quelques décisions arbitrales controversées) et Denver mène 24-14 à la mi-temps. Stewart tente de mener le comeback, mais ses quatre pertes de balle (trois interceptions et un fumble) sont trop lourdes à récupérer ; la défense des Broncos résiste et Pittsburgh est éliminé 24-21.

Cette finale AFC est une prémonition de la saison 1998 : alors que la franchise continue de rajouter des éléments de qualité avec la draft du Guard Alan Faneca et du receveur Hines Ward, les pertes de balle de Slash freinent les chances de Pittsburgh de retourner en playoffs. Heureusement la défense et Bettis font un très bon travail, et les Steelers sont à 7-4 avant leur match de Thanksgiving. C’est à ce moment que se passe un événement totalement improbable : les Steelers affrontent les Lions dans le match traditionnel de Thanksgiving devant la nation entière, et le score est de 16-16 à la fin du temps règlementaire. L’arbitre, Phil Luckett, appelle les capitaines pour le toss et décider qui a la balle en premier ; il lance la pièce et demande à Bettis le côté qu’il choisit. Bettis semble dire « pile », mais Luckett soutient qu’il a dit « face », et la pièce tombe sur « pile ». Bettis est furieux, mais en réécoutant bien il semble bien que le coureur dise « fa-pile ». Les Steelers perdent le toss, Detroit récupère la balle et gagne 19-16. Non seulement la ligue va changer la procédure du toss pour éviter ce problème à l’avenir, mais surtout les Steelers ne s’en remettront pas, perdant tous les matchs restants pour finir à 7-9 hors des playoffs.

1999 voit les arrivées du Linebacker Joey Porter et du Defensive End Aaron Smith, mais l’équipe perd son Centre Dermontti Dawson pour une grande partie de la saison. Cela n’améliore pas les performances de Stewart qui est remplacé par Tomczak ; à part Bettis l’attaque est dans un trou et les Steelers terminent à 6-10. L’année 2000 est importante pour Pittsburgh car c’est la dernière saison à Three Rivers Stadium : Kent Graham remplace Stewart au poste de Quarterback, mais il joue mal et Slash revient sur le terrain ; apparemment il est requinqué et joue bien mieux, aidé par Ward et le rookie receveur Plaxico Burress. L’attaque semble renaître et Pittsburgh poste un record de 9-7 néanmoins trop court pour les playoffs. Dermontti Dawson, usé par les blessures, prend alors sa retraite, laissant les clés du poste de Centre à Jeff Hartings.

Les Steelers investissent leur tout nouveau stade de Heinz Field en 2001. Malgré une blessure de Bettis vers la fin de saison, Chris Fuamatu-Ma’afala et Amos Zereoué font le travail, pendant que Stewart semble redevenir le playmaker qu’il était en 1997, bien aidé par le duo Burress-Ward. De l’autre côté, la défense continue d’impressionner avec notamment les ajouts à la draft du Nose Tackle Casey Hampton et du Defensive Rookie Of The Year Linebacker Kendrell Bell ; la franchise revient au premier plan de la NFL avec un excellent record de 13-3. Le Divisional Round apporte les Ravens de Baltimore dans ce qui va devenir la tradition de cette grosse rivalité : un gros match défensif. Celle de Pittsburgh prend un bien meilleur départ, permettant rapidement aux Steelers de mener 20-0 ; ils l’emportent finalement 27-10. La finale AFC amène une vieille connaissance, les Patriots, même si entre temps le duo Parcells-Bledsoe a été remplacé par Belichick-Brady. Les équipes spéciales de Pittsburgh font un match catastrophique, encaissant un retour de punt et un touchdown sur un Field Goal contré. Les quatre pertes de balle (dont trois interceptions de Stewart) finissent de plomber les chances de retourner au Super Bowl, et New England l’emporte 24-17.

2002 voit l’arrivée des Texans de Houston et la réorganisation de la NFL : pour Pittsburgh cela représente peu de différences, puisque l’AFC Central se renomme en AFC North et perd seulement les Jaguars qui partent en AFC South. L’équipe continue de se renforcer en défense avec le Linebacker Larry Foote et le Defensive End Brett Keisel à la draft, mais le plus grand changement intervient tôt dans la saison : Stewart retombe dans ses travers et Cowher décide qu’il en a vu assez, donnant le poste à l’ancien Quarterback de XFL Tommy Maddox. C’est une décision surprenante car Maddox, arrivé en NFL en 1992, n’a jamais rien fait de probant que ce soit à Denver, à Los Angeles (Rams) ou aux Giants ; de plus il vient de la XFL, la défunte ligue imaginée par le patron de la World Wrestling Federation Vince McMahon. Autant dire que même s’il a fini MVP de la seule saison d’XFL, on doute de ses capacités… mais il va rapidement montrer qu’il peut aussi évoluer en NFL : il parvient à mener l’équipe à un record de 10-5-1, bon pour les playoffs ; Stewart est libéré.

Et Maddox n’en a pas fini cette saison : en Wild Card contre Cleveland, ses deux interceptions et une défense plus friable semblent mettre les Steelers dans un trou, menés 33-21 avec 5:30 à jouer ; le Quarterback prend alors feu, réussit passe sur passe et Pittsburgh l’emporte 36-33. Le Divisional Round sera aussi serré contre les Titans du Tennessee : les Steelers mènent 31-28 avant un Field Goal égalisateur de Tennessee qui manque par la suite le Field Goal de la victoire. Ce n’est que partie remise, car le match va en prolongations et Tennessee a la balle en premier ; les Titans tentent un Field Goal réussi, mais Cowher appelle un temps mort à la dernière seconde. La seconde tentative est ratée et Pittsburgh exulte, mais Dewayne Washington est pénalisé pour une faute sur le Kicker. Le troisième Field Goal passe pour de bon, et les Titans se qualifient 34-31 devant des Steelers désabusés.

La franchise frappe fort à la draft de 2003 : elle n’a que cinq choix, mais dans le lot elle sélectionne le futur Hall Of Famer Safety chevelu Troy Polamalu et le Cornerback Ike Taylor. Elle a bien fait, car l’arrière-garde est devenue une des faiblesses de l’équipe, et ce n’est pas la seule : les blessures s’accumulent sur la ligne offensive, Maddox et Bettis ne sont plus aussi efficaces, et l’attaque tout entière patauge. Comme la défense n’est pas à son meilleur niveau Pittsburgh rame toute la saison et ne peut poster qu’un record de 6-10, bien loin des playoffs.

Troy-Polamalu-53776_485x340
Troy Polamalu

Cowher sait que s’il veut retourner en finale, il va devoir trouver « son » Terry Bradshaw pour stabiliser le poste de Quarterback car Maddox commence déjà à décliner. Or ça tombe bien, la draft 2004 est remplie de jeunes prospects talentueux.

 

Retour des Steelers en haut de l’affiche (2004-2006)

 

Eli Manning, Philip Rivers et Ben Roethlisberger font partis des Quarterbacks convoités à la draft 2004. Alors que Manning-Rivers devient un imbroglio improbable à la tête de la draft, les Steelers attendent patiemment derrière et sélectionnent Roethlisberger, qui gagne rapidement le surnom de Big Ben à cause de sa carrure impressionnante (1m96 et 110 kgs). Il va être rapidement jeté au feu, dès le deuxième match contre Baltimore lors d’une blessure grave au coude de Maddox ; on craint que le rookie ait du mal à prendre la suite, et logiquement les Steelers perdent ce match contre Baltimore… mais ce sera le seul de la saison régulière. Big Ben est époustouflant, semblant n’avoir aucun problème à diriger l’attaque des Steelers : difficile à plaquer, il a un bras canon et une habileté innée à sortir de la poche pour prolonger les actions. Il est bien assisté par le duo de coureurs Bettis-Duce Staley (signé à l’intersaison), néanmoins la vraie métamorphose est en défense où les arrivées dans l’arrière-garde plus le retour de Dick LeBeau en Coordinateur ont transformé de nouveau l’escouade en monstre (meilleure en points et yards encaissés). Pittsburgh marche sur la NFL et termine à 15-1, s’assurant de recevoir pendant tous les playoffs ; Roethlisberger gagne le titre d’Offensive Rookie Of The Year.

Le Divisional Round amène les Jets de New York à Heinz Field. Bettis et Ward font un gros match, mais la défense de la Grosse Pomme est présente, et Roethlisberger commence à montrer son inexpérience en étant intercepté deux fois ; la dernière est une erreur presque fatale en fin de match à 17-17. Mais le Kicker des Jets Doug Brien rate deux Field Goals coup sur coup pour la victoire et le match va en prolongations ; les Jets ne font rien avec la balle, et Pittsburgh monte le drive de la victoire 20-17 grâce à un Field Goal de Jeff Reed. Pour la deuxième fois en trois ans, les Steelers affronte les Patriots en finale de conférence AFC, et il n’y a pas vraiment de match : Big Ben lance trois interceptions dont une retournée par un touchdown qui donnent une avance de 24-3 à la mi-temps pour New England, et les champions en titre l’emportent 41-27. Malgré le succès de l’équipe pendant la saison régulière, les voix commencent à s’élever fortement contre Cowher qui n’arrive pas à lui faire passer la dernière marche (1-4 en finale AFC).

Ben Roethlisberger
Ben Roethlisberger

La franchise voit Plaxico Burress partir à New York pendant l’intersaison, mais elle ajoute une arme offensive avec la draft du Tight End Heath Miller. Cette saison 2005 est chaotique à cause des blessures : Bettis et Staley doivent laisser leur place à Willie Parker, alors que c’est le carrousel au poste de Quarterback entre Big Ben, Maddox et Charlie Batch. Néanmoins Pittsburgh parvient quand même à s’arracher grâce au retour de Roethlisberger et à sa défense toujours solide ; un record de 11-5 est suffisant pour la dernière place en playoffs. Le Wild Card Round envoie les Steelers chez Cincinnati, et le tournant du match arrive très tôt : le Quarterback des Bengals Carson Palmer est gravement blessé au genou dès la deuxième action offensive. Les locaux parviennent à mener 17-7 malgré cela, mais la défense tire le rideau et les visiteurs l’emportent facilement 30-17.

Le Divisional Round va être bien plus rocambolesque quand les Steelers se déplacent chez la meilleure équipe de la conférence, les Colts d’Indianapolis. Pittsburgh mène 21-18 et semble remporter le match avec une interception de Polamalu, mais les arbitres décrètent une passe incomplète. Un sack de Peyton Manning sur dernière tentative rend la possession aux Steelers… mais Bettis fumble sur l’action suivante à un yard de l’en-but ! Le Cornerback Nick Harper récupère la balle et part au touchdown, mais le dernier « défenseur » est Big Ben lui-même qui réussit à le faire tomber de justesse. Cela force les Colts à remonter le reste du terrain, et leur Kicker Mike Vanderjagt rate totalement son Field Goal de 46 yards, qualifiant Pittsburgh. La finale de conférence AFC contre les Broncos sera bien moins haletante, car les Steelers vont dominer le match de bout en bout avec un Roethlisberger impressionnant qui mène son équipe à la victoire 34-17. Dix après, les Steelers retournent au Super Bowl, devenant au passage le premier seed #6 à accéder à la finale !

JeromeBettisSuperBowlLa belle histoire du Super Bowl XL est bien évidemment celle de Jerome Bettis : le match a lieu à Detroit, la ville d’origine du Bus ; ce dernier va prendre sa retraite à la fin de la saison et va donc terminer sa carrière là où il est né. Face aux Steelers se dresse la meilleure équipe de NFC, les Seahawks de Seattle, dont c’est la première apparition en finale. Malgré la différence de classement dans leurs conférences respectives (#6 AFC contre #1 NFC), c’est bien Pittsburgh qui est donné favori de 4 points. Le match va être émaillé de plusieurs décisions arbitrales controversées, et ce dans les deux sens même si Seattle se sentira plus lésé ; un des plus gros points de contention est le touchdown à la course de Big Ben où il est impossible de savoir si le ballon a vraiment franchi la ligne ou non. Les Steelers vont prendre le large en deuxième mi-temps grâce à un superbe trick-play dans lequel le receveur Antwaan Randle El, un ancien Quarterback, lance une passe de touchdown de 43 yards à Hines Ward. Finalement Pittsburgh l’emporte 21-10, égalant le record des 49ers et des Cowboys avec cinq trophées Lombardi ; Ward est nommé MVP avec 5 réceptions pour 123 yards et un touchdown, et Bettis peut partir avec sa bague.

Willie Parker s’apprête à prendre les rênes du jeu de course alors que la franchise drafte le receveur Santonio Holmes et signe le Safety Ryan Clark pour faire un beau duo avec Polamalu, mais les rêves de doublé sont brutalement stoppés en juin 2006 : Ben Roethlisberger est impliqué dans un grave accident de moto. Par la suite il subit une appencidectomie en début de saison et il n’est pas ménagé, subissant une commotion qui le met sur le banc ; tout cela explique que la franchise n’arrive pas à décoller et doit faire une croix sur les playoffs à 8-8.

Cette saison est la dernière de Bill Cowher, celui à qui on aura longtemps reproché de rater la dernière marche mais qui a fini par obtenir cette bague après laquelle il courait tant. The Chin part après 15 années, un record de 161-99-1 et ce titre. A sa place, et pour ne pas changer une formule qui gagne, les Rooney décident d’aller chercher une nouvelle fois un jeune Coordinateur Défensif, celui des Vikings, Mike Tomlin (35 ans).

 

Débuts de Mike Tomlin et deux finales (2007-2010)

 

En 2007, la franchise continue sa tradition de draft défensive avec le duo de Linebackers Lawrence Timmons et LaMarr Woodley, mais c’est un non-drafté signé en 2002 qui va exploser, James Harrison. Pour le 75e anniversaire de l’équipe, Pittsburgh continue de dominer en défense, mais quelques déficiences en attaque limitent à un record de 10-6, néanmoins suffisant pour remporter l’AFC North. En Wild Card les Steelers reçoivent les Jaguars de Jacksonville et accumulent les erreurs pendant trois périodes, étant menés 28-10. Big Ben se rachète de ses trois interceptions en donnant l’avantage 29-28 à l’équipe, mais la défense craque sur une course de 32 yards du Quarterback des Jags David Garrard sur dernière tentative ; Jacksonville l’emporte 31-29.

http://www1.pictures.gi.zimbio.com/Mike+Tomlin+Indianapolis+Colts+v+Pittsburgh+yuTTRnfes_Zl.jpgL’équipe repart en 2008 avec peu ou prou la même équipe mis à part le départ de Faneca. James Harrison achève sa mutation de remplaçant inconnu au fin fond de l’effectif à star défensive avec une saison phénoménale à 16 sacks qui lui vaut le titre de Defensive Player Of The Year. Malgré une attaque un peu moins efficace qu’à l’accoutumée, les Steelers compilent un record de 12-4 qui les place en tête de l’AFC. Les Chargers de San Diego de Philip Rivers, camarade de la draft 2004 de Roethlisberger, se présentent en Divisional Round ; le jeu de course mené par Parker se réveille et Pittsburgh l’emporte 35-24. La finale de conférence offre une nouvelle page de la rivalité entre les Steelers et les Ravens ; les locaux font la course en tête pendant tout le match mais Baltimore revient à 16-14 tard dans la rencontre, avant que Polamalu réalise une interception remontée pour un touchdown qui clôt la marque à 23-14. Les Steelers retournent donc au Super Bowl pour la seconde fois en quatre ans.

Super Bowl XLIII, comme l’édition XL, voit Pittsburgh affronter une équipe qui accède à sa première finale pour le trophée Lombardi : les Cardinals d’Arizona menés par le vétéran Quarterback Kurt Warner. Le match est un duel de défenses qui tourne à l’avantage des champions AFC sur la dernière action de la première mi-temps : alors qu’Arizona est tout proche de l’en-but, Warner ne voit pas Harrison qui recule au dernier moment pour intercepter sa passe… et remonter 100 yards en évitant plusieurs plaquages le long de la touche pour aller scorer de justesse dans l’en-but opposé ! Cette action incroyable, point d’orgue de la saison magistrale de Harrison, permet à Pittsburgh de mener 17-7 à la mi-temps. Mais les Cardinals réagissent et finissent par repasser devant 23-20 alors qu’il ne reste que 2:30 à jouer ! Roethlisberger et Santonio Holmes sont alors les héros du drive suivant : après quatre passes et 63 yards du duo, le Quarterback s’écarte sur sa droite et envoie une passe au cordeau dans le coin de l’en-but que Holmes attrape sur la pointe des pieds. Le touchdown est logiquement validé et les Steelers entrent dans l’histoire en remportant leur sixième titre 27-23, un record NFL devant Dallas et San Francisco. Avec 9 réceptions pour 131 yards et le touchdown de la victoire, Holmes est nommé MVP du Super Bowl.

2009 voit la franchise offrir une nouvelle cible à Big Ben avec Mike Wallace, alors que le sophomore Rashard Mendenhall remplace Parker au sol. Néanmoins cette saison va être complètement pourrie par les blessures, notamment celle de Polamalu, et l’équipe ne s’en relève pas, finissant à 9-7 et ratant les playoffs. Pour continuer à aider son Quarterback, l’équipe drafte le Centre Maurkice Pouncey et les receveurs Emmanuel Sanders et Antonio Brown en 2010 ; néanmoins Big Ben n’aura pas le temps d’en profiter : il est accusé d’agression sexuelle par une femme dans un bar en Géorgie. Malgré le fait qu’elle ne porte jamais plainte officiellement, ce n’est pas la première fois qu’il connaît ce genre de problèmes, et le commissioner Roger Goodell décide de le suspendre six matchs ; l’équipe doit commencer avec un duo composé de Charlie Batch et Dennis Dixon. Heureusement Mendenhall et Wallace fournissent de très bons appuis en attaque (sans parler du Defensive Player Of The Year, Troy Polamalu), et le retour de Big Ben permet à Pittsburgh de faire une nouvelle saison à 12-4.

Les Ravens se présentent en Divisional Round pour un nouveau chapitre de la rivalité. Baltimore prend l’avantage 21-7 grâce à deux fumbles, mais la défense des Steelers répond à son tour et c’est Big Ben qui clôt la marque sur le drive de la victoire 31-24. En finale de conférence, Pittsburgh reçoit les Jets de New York et fait une première mi-temps parfaite pour mener 24-3 ; malgré un retour des joueurs de la Grosse Pomme la défense tient bon et les Steelers se qualifient pour leur troisième Super Bowl en six ans, 24-19.

Super Bowl XLV a lieu à Arlington dans le tout nouveau stade des Cowboys, et c’est une affiche historique : Title Town, Green Bay et ses 12 titres (record NFL), contre Super Bowl Town, Pittsburgh et ses 6 trophées Lombardi (record NFL). Le match démarre très mal pour les champions AFC : un touchdown des Packers est suivi juste après par une interception de Roethlisberger remontée pour un autre touchdown. Les Steelers scorent un Field Goal mais une seconde interception mène à un nouveau touchdown du Quarterback Aaron Rodgers ; Pittsburgh parvient à scorer pour revenir à 21-10 à la mi-temps. La défense sort enfin les dents et l’équipe revient à 21-17, mais un fumble de Mendenhall en début de dernier quart-temps, permet à Green Bay de creuser l’écart 28-17. Ce sera un coup fatal pour les homme de Tomlin qui échouent à conquérir leur septième titre, 31-25.

 

Une époque de transition défensive (2011-2017)

 

La franchise repart au combat en 2011, et malgré les blessures c’est une belle saison ponctuée par un record de 12-4, même si cette fois ce n’est pas suffisant pour gagner le titre de division. Ils se retrouvent donc en position de Wild Card quand ils se déplacent à Denver pour le premier tour des playoffs ; néanmoins, l’AFC West a été faible cette année et les Broncos ont été champions de leur division à 8-8, menés par le Quarterback Tim Tebow mais surtout par une défense et un Kicker très efficaces. Ce sont ces deux éléments plus deux passes longues de Tebow qui permettent à Denver de mener 20-6 à la mi-temps. Roethlisberger et l’escouade défensive des Steelers se réveillent en deuxième mi-temps et reviennent à 23-23, forçant la prolongation. Celle-ci va durer seulement une action : Tebow trouve Demaryius Thomas qui prend le meilleur sur Ike Taylor puis distance Ryan Mundy pour scorer un touchdown de 80 yards qui crucifie Pittsburgh 29-23.

Si la défense, malgré cette saute de concentration, reste le point fort des Steelers, la franchise continue de connaître une litanie de blessures, notamment sur la ligne offensive, et le jeu de course est anémique ; ces deux faits forcent Ben Roethlisberger à lancer beaucoup, et souvent avec trois joueurs sur le dos. On commence également à se poser la question de l’âge de certains défenseurs, et tout cela se combine en 2012 pour donner une saison sans playoffs à 8-8. Malgré la draft de l’excellent coureur Le’Veon Bell en 2013, la défense pâtit d’un mélange de départs (Hampton, Harrison ou Keenan Lewis), blessures, rookies pas forcément productifs et âge de certains. C’est du bis repetita : toute l’équipe semble démarrer au ralenti à 2-6, avant de se réveiller bien trop tard et de finir encore une fois à 8-8.

NFL: Preseason-Pittsburgh Steelers at Washington Redskins
Le’Veon Bell

Et ce qui est paradoxal, c’est que pour une des rares fois dans son histoire, c’est bien l’attaque qui porte l’équipe en 2014 malgré la draft du rookie Linebacker Ryan Shazier : Big Ben a une protection potable, Le’Veon Bell devient une machine impressionnante à gagner des yards que ce soit au sol ou en l’air, et Antonio Brown explose dans son rôle de remplaçant de Mike Wallace parti en 2013. Les Steelers marquent le record de points dans leur histoire (436) et terminent en tête de l’AFC North à 11-5. Ils n’ont pas à aller bien loin pour trouver leur adversaire du Wild Card Round, puisque ce que sont les habituels Ravens. Baltimore mène 10-9 à la fin de la première mi-temps, mais ils vont irrémédiablement creuser l’écart (grâce notamment à une interception de Big Ben) pour l’emporter 30-17. C’est la fin d’une époque avec l’annonce du départ de Dick LeBeau à Tennessee et la retraite de Troy Polamalu, l’un sinon LE défenseur emblématique des Steelers.

Sans surprise, la défense voit de nouveau une arrivée importante avec le premier tour de la draft Outside Linebacker Bud Dupree, mais c’est en attaque que les soucis arrivent avec les absences de Le’Veon Bell (suspension puis mise sur IR) et de Big Ben. Heureusement le Quarterback n’est pas absent trop longtemps, et l’équipe trouve un remplaçant crucial au sol en la personne de l’ancien Panther DeAngelo Williams. Un Antonio Brown stratosphérique fait le reste, la défense des Steelers tient bien le coup et Pittsburgh termine deuxième d’AFC North à 10-6 ; une nouvelle fois ils n’ont pas à aller bien loin pour le Wild Card puisqu’ils restent dans la division en allant à Cincinnati. C’est un match old school dont l’improbable finish voit les Bengals offrir un Field Goal facile avec deux pénalités stupides ; les Steelers ne se font pas prier pour l’emporter 18-16, mais ils perdent Antonio Brown sur commotion pour le Divisional Round. Les absences de Brown et Bell vont être trop fortes à surpasser contre l’énorme défense de Denver dans une défaite 23-16.

Pittsburgh démarre 2016 comme toujours avec des aspirations de Super Bowl… et la suspension de Le’Veon Bell. Les absences en attaque (Markus Wheaton blessé, Martavis Bryant suspendu un an) et une défense qui a du mal malgré les sélections du Cornerback Artie Burns et du Safety Sean Davis aux deux premiers tours de la draft provoquent un démarrage à 4-5. Néanmoins, l’équipe trouve la bonne formule par la suite : les 3B (Ben, Bell et Brown) prennent feu et l’escouade défensive se réveille derrière Shazier ; les Steelers arrachent le titre de division contre Baltimore en Week 16 à la dernière seconde 31-27 grâce à un touchdown d’Antonio Brown. Les playoffs démarrent contre Miami avec une victoire aisée 30-12 puis se déplacent chez les Chiefs dans un match très serré remporté 18-16 grâce à la botte de Chris Boswell (six Field Goals !) et une pénalité de l’Offensive Tackle de Kansas City Eric Fisher sur la dernière transformation à deux points (finalement ratée). Malheureusement, le spectre des Patriots se dresse en finale AFC : Bell sort sur blessure, la défense est perdue et Pittsburgh est défait 36-17.

2017 apporte son lot de nouveautés : Bell n’est pas suspendu (mais il livre bataille sur sa rémunération vu le travail qu’il abat), alors que la défense accueille le petit frère de J.J. Watt, le rookie Linebacker T.J. Watt. Le front-7 est féroce avec les excellents Defensive Linemen Cameron Heyward et Stephon Tuitt, mais malheureusement il perd son leader : lors d’un match contre Cincinnati, Shazier plaque casque en avant et reste immobile sur le sol. Atteint d’une lésion à la colonne vertébrale, il est opéré pour espérer remarcher normalement. Sans son meneur, l’escouade commence à s’écrouler ; grâce à l’attaque des 3B aidée par l’arrivée du rookie receveur JuJu Smith-Schuster, l’équipe termine une saison très bien engagée à 13-3 et va en playoffs. Mais elle chute d’entrée en Divisional Round : des Jaguars ressuscités viennent à Heinz Field, mènent rapidement 21-0 et l’emportent 45-42 dans un feu d’artifice offensif.

 

Une époque de transition offensive (2018-2023)

 

L’intersaison 2018 est calme du côté des mouvements, comme souvent : tout juste Martavis Bryant est-il échangé et Ryan Switzer arrive-t-il d’Oakland alors que la signature du Safety des Packers Morgan Burnett doit aider à stabiliser l’arrière-garde. Mais c’est encore une fois Bell qui monopolise toute l’attention, car il va au clash : ayant reçu le Franchise Tag, il refuse tout simplement de jouer, faisant une croix sur 14.5M$ pour se préserver et toucher le pactole en Free Agency 2019 ! La franchise le remplace le sophomore James Conner qui fait une saison totalement inattendue avec 1470 yards et 13 touchdowns ; il assiste Big Ben qui mène la ligue avec 5129 yards (pour 34 touchdowns, principalement vers Brown et Smith-Schuster). La défense reçoit l’aide du premier tour Safety Terrell Edmunds mais elle reste un peu en retrait. La franchise a son destin en main en étant 6-2-1, mais ses sept derniers matchs se jouent tous à une possession et elle en perd quatre (dont trois consécutifs), ce qui l’éjecte des playoffs à 9-6-1.

Contrairement à la précédente, l’intersaison 2019 est tout sauf calme avec l’explosion du trio offensif : Bell est libéré (il signe aux Jets), Brown est échangé à Oakland, et Big Ben est mis sur IR après seulement le premier match de la saison. Le départ à 0-3 semble condamner l’équipe, mais elle fait preuve d’une grande résilience derrière une défense qui retrouve sa superbe avec notamment deux arrivées : l’échange pour l’ex-Dolphin Cornerback Minkah Fitzpatrick et la draft du premier tour Linebacker Devin Bush pour succéder à Shazier. Pittsburgh est dans la course à 8-5, mais le carrousel au poste de Quarterback entre Mason Rudolph et Devlin Hodges, les blessures de Conner et le manque de vrai playmaker chez les cibles finissent par être trop pesants : l’équipe termine comme elle a commencé, avec un 0-3 pour un bilan final de 8-8.

Retour à la relative tranquillité en 2020 avec des petits changements, et surtout le retour de Big Ben. Bonne nouvelle, cela rebooste l’attaque (sans oublier la draft du deuxième tour receveur Chase Claypool) et la défense reste de haut niveau, permettant à Pittsburgh d’être la dernière équipe invaincue à 11-0… mais cela cache des failles : le jeu au sol peine toujours et l’offensive aérienne est de plus en plus boom or bust. La défense subit plusieurs blessures au milieu (notamment Bush), et de fait la franchise entre en playoffs « à reculons » avec un bilan de 12-4. Le Wild Card fait venir la surprise Cleveland à Heinz Field, et le début de match est un cauchemar collectif des locaux : premier snap de Pouncey qui finit dans l’en-but pour un TD des Browns – interception – TD Browns – 3&out – TD Browns – interception – TD Browns ; 28-0 pour Cleveland à la fin de la première période. Pittsburgh s’incline finalement 48-37 contre un adversaire que l’équipe avait l’habitude de balayer.

2021 sonne comme la dernière tentative de Big Ben de retourner au Super Bowl, mais c’est une saison bien compliquée pour les hommes de l’acier : malgré les efforts du premier tour coureur Najee Harris, du receveur Diontae Johnson et du Defensive Player Of The Year T.J. Watt qui égale le record de sacks sur une saison (22.5), attaque et défense rendent des copies passables à cause de la ligne offensive et des blessures ; elles se réveillent souvent dans le dernier quart-temps pour des finishs improbables. Avec le tumulte à Cleveland et les blessés à Baltimore, cela permet aux Steelers d’arracher une place en playoffs à la dernière semaine derrière Cincinnati (!) : remarquable, mais la fête tourne court avec une claque 42-21 reçue à Kansas City en Wild Card.

C’est ainsi que s’achève la carrière de Ben Roethlisberger : le #7 annonce sa retraite après 18 saisons avec le même club. Il a accumulé 2 bagues de champion, 64088 yards (5e de tous les temps), 418 TDs (8e de tous les temps) et 211 INTs avec sa franchise de toujours qui doit désormais lui chercher un successeur. Dans la foulée, le General Manager Kevin Colbert cède également sa place à Omar Khan.

Le successeur désigné au poste de lanceur est Kenny Pickett, drafté #20 en 2022 ; il est placé derrière l’ex-Bear et Bill Mitch Trubisky. Sans surprise, il finit par prendre la place du vétéran en cours de saison, démontrant un rapport déjà intéressant avec un autre rookie, le deuxième tour receveur George Pickens ; il est d’autant plus important que Smith-Schuster est parti à Kansas City et Claypool a été échangé à Chicago. La reconstruction de la ligne offensive connaît des hauts et des bas comme l’attaque et la défense entières ; mais la patte Mike Tomlin permet aux Steelers de frôler les playoffs à 9-8 dans une saison somme toute encourageante.

2023 voit l’attaque continuer de stagner, ce qui pousse au renvoi du Coordinateur Offensif Matt Canada en cours de saison : malheureusement PIckett n’a qu’un match pour en profiter avant de se blesser, laissant la place à Trubisky puis à Rudolph. Pickens arrive à poster 1000+ yards en réception, tout comme Harris au sol, et Watt continue de terroriser les lanceurs adverses avec 19 sacks. Bien que les blessures soient encore nombreuses dans l’effectif, Pittsburgh poursuit sa série de saisons positives à 10-7 ; l’équipe se bat vaillamment mais chute 31-17 à Buffalo au Wild Card Round.