Fiche Franchise : Denver Broncos

500-Broncos

 

Présentation

 

Généralités

 

Création 1959
Division AFC West
Stade Empower Field at Mile High
Propriétaire Rob Walton
Président Damani Leech
Manager Général George Paton
Head Coach Sean Payton
Titres 3 Super Bowls (1997, 1998, 2015)
Site Internet http://www.denverbroncos.com/

 

Introduction

 

Les Broncos sont basés à Denver, dans l’état du Colorado. Ils ont intégré l’AFL, la ligue concurrente à la NFL, dès ses débuts en 1960. Ils ont ensuite rejoint la NFL lors de la fusion des deux ligues comme équipe de l’AFC West, et ils y sont toujours aujourd’hui.

L’équipe a connu une grosse période de succès entre les années 1980 et 2000 puis dans les années 2010, lui permettant d’accéder à huit Super Bowls (1977, 1986, 1987, 1989, 1996, 1997, 2013, 2015), mais pour seulement trois victoires. Huit apparitions en finale est néanmoins le record à égalité avec Dallas, New England et Pittsburgh.

 

Uniforme et Mascottes

 

Les Broncos utilisent les couleurs orange, bleu marine et blanc.

  • Tenue couleur : maillot orange – numéro blanc – pantalon blanc – socks bleu et blanc.
  • Tenue blanche : maillot blanc – numéro bleu – pantalon blanc – socks bleu et blanc.
  • Tenue alternative : maillot bleu – numéro blanc – pantalon bleu – socks bleu et blanc.

Les Broncos ont deux mascottes : « Thunder II », un vrai cheval, et « Miles », un cheval anthropomorphique qui porte le maillot #00.

 

Membres du Hall Of Fame

 

2004 – John Elway
2008 – Gary Zimmerman
2010 – Floyd Little
2011 – Shannon Sharpe
2017 – Terrell Davis
2019 – Champ Bailey, Pat Bowlen (propriétaire)
2020 – Steve Atwater
2024 – Randy Gradishar

 

Numéros retirés

 

7 – John Elway
18 – Frank Tripucka / Peyton Manning*
44 – Floyd Little

* Frank Tripucka a accepté que Peyton Manning porte son #18 en 2012. Le nom du Quarterback a été ajouté comme mention honorable sur la bannière quand il a pris sa retraite en 2015.

 

Stade

 

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Les Denver Broncos jouent à l’Empower Field at Mile High.
Il a été inauguré le 10 Septembre 2001.
Il contient 76.125 places.

 

L’histoire de la franchise

 

Sommaire

 

  1. Débarquement des chevaux sauvages à Denver (1959-1962)
  2. La pire franchise de l’AFL (1963-1969)
  3. Petit à petit (1970-1976)
  4. « Orange Crush Defense » (1977-1982)
  5. Un cadeau tombé du ciel nommé Elway (1983-1987)
  6. Le clash Reeves-Elway (1988-1994)
  7. Ces titres sont pour John ! (1995-1998)
  8. La gueule de bois post-Elway (1999-2005)
  9. Jay Cutler, un petit tour et puis s’en va (2006-2010)
  10. « Tebowmania » et le dernier baroud de Peyton Manning (2011-2015)
  11. Qui pour succéder à Peyton ? (2016-2023)

 

Débarquement des chevaux sauvages à Denver (1959-1962)

 

Broncos-BobHowsamRobert Lee « Bob » Howsam est le directeur couronné de succès de l’équipe de baseball des Denver Bears, une franchise de la Triple-A American Association, ligue mineure directement inférieure à la ligue professionnelle de baseball. Il parvient à faire des Bears le club-école des célèbres New York Yankees, ce qui veut dire que les joueurs sont envoyés à Denver pour apprendre le métier avant de revenir à jouer à New York. Il réussit tellement bien dans son travail qu’il lui vient des idées de grandeur : avoir une franchise de ligue majeure de baseball à Denver. En 1959, il s’associe avec l’avocat William Shea pour avancer le projet d’une troisième ligue, la Continental League, qui s’ajouterait à la National League et l’American League. Il agrandit Bears Stadium, fait des emprunts et prépare le terrain… mais le projet capote quand les villes qui voulaient une franchise dans cette nouvelle ligue ont finalement obtenu gain de cause auprès des deux déjà existantes.

Howsam se retrouve alors avec un gros souci sur les bras : son stade est trop grand et coûteux pour une simple équipe de ligue mineure de baseball, et il a accumulé les dettes en vue de sa nouvelle franchise. Il doit rapidement trouver une solution : il se tourne vers la NFL qui n’a jamais mis les pieds dans l’état du Colorado. Lorsque sa proposition de franchise est rejetée par la NFL, il rejoint un cercle de businessmen refoulés comme lui pour créer une ligue de football concurrente, la quatrième itération de l’American Football League (AFL). Howsam reçoit sa franchise de Denver, et suite à un concours populaire le surnom de « Broncos » (chevaux sauvages) est choisi.

Denver est placé dans la Western Division avec les Texans de Dallas (qui deviendront les Chiefs de Kansas City), les Chargers de Los Angeles et les Raiders d’Oakland. Ce qui frappe immédiatement les spectateurs, ce sont les couleurs de l’uniforme : un mélange de marron et de jaune, avec notamment des chaussettes à rayures verticales d’un goût douteux.

http://farm3.static.flickr.com/2569/4003355364_4e65a68d7e_o.pngLe premier coach de la franchise est Frank Filchock, un transfuge de la CFL, qui amène avec lui un assistant du nom de Frank Tripucka. Suite à de gros problèmes au poste de Quarterback, Tripucka doit enfiler le maillot et jouer ; avec l’assistance du receveur Lionel Taylor, il devient le premier Quarterback professionnel américain à dépasser 3000 yards sur une saison. Cependant, malgré leur présence et celles d’autres talents comme le Defensive Tackle Bud McFadin venus des Rams, ou le Defensive Back Austin « Goose » Gonsoulin, l’équipe ne tient pas vraiment le choc et elle termine sa première saison à 4-9-1.

Le plus ironique dans cette histoire, c’est qu’après avoir fait des pieds et des mains pour avoir une franchise de ligue majeure dans un sport, Howsam finit par vendre ses parts dès la fin de la saison : c’est la famille de l’industriel Gerald Phipps qui acquiert les droits de l’équipe.

En 1961, Taylor emboîte le pas de Tripucka pour ce qui est des premières, car il est le premier receveur professionnel à réussir 100 réceptions dans une saison. Néanmoins, ces performances individuelles ne suffisent pas, car à l’époque la draft est commune à l’AFL et à la NFL, ce qui fait que les joueurs sont sélectionnés par deux équipes et doivent choisir où ils veulent évoluer… et ils choisissent souvent la NFL. De ce fait, la saison est encore pire que la précédente à 3-11. Filchock est remercié et remplacé par le Coordinateur Défensif des Chargers, Jack Faulkner, dont le premier geste prouve que c’est un homme sensé : il brûle les atroces chaussettes à rayures comme symbole du changement. C’est à ce moment que l’équipe adopte les couleurs proches de celles d’aujourd’hui (le bleu étant plus clair).

Broncos-FrankTripucka
Frank Tripucka

La guerre AFL-NFL à la draft n’est jamais aussi douloureuse pour les Broncos qu’en 1962 quand leur premier tour et futur Hall Of Famer Defensive Tackle Merlin Olsen préfère aller jouer avec les Rams de Los Angeles ; ils perdent également le Linebacker Dave Edwards qui va jouer pour les Cowboys de Dallas. Cependant, malgré ces défections, le duo Tripucka-Taylor et une défense un peu meilleure aident la franchise à démarrer sur les chapeaux de roue: ils sont tout de même rattrapés par leurs lacunes et finissent 7-7. Cela n’empêche pas Faulkner d’être élu AFL Coach Of The Year, mais la distinction ne va pas valoir grand-chose quand Tripucka décide de quitter l’équipe pour retourner jouer en CFL ; son numéro #18 est alors retiré.

Et à partir de ce moment-là, même un record équilibré sera impossible à atteindre.

 

La pire franchise de l’AFL (1963-1969)

 

Encore une fois, les meilleurs joueurs choisis par Denver à la draft préfèrent la NFL en 1963. Pour obtenir un vrai talent, les Broncos sont obligés de le signer non-drafté pour être sûr qu’il ne partira pas en NFL ; et quel talent, puisque c’est ni plus ni moins que le futur Hall Of Famer Cornerback Willie Brown. Cependant, c’est loin d’être suffisant, surtout en attaque où le départ de Tripucka est une catastrophe qui enterre la franchise dans les bas-fonds de l’AFL. Dans une saison à 2-11-1, seul le rookie coureur Bill Joe s’en tire, gagnant le titre d’AFL Rookie Of The Year.

C’est ainsi le résumé des débuts de la franchise : des talents choisis qui désertent la nouvelle ligue et des performances personnelles mais un collectif en faillite. La « formule » ne change pas d’un pouce en 1964 : les futurs Hall Of Famers Safety Paul Krause et receveur Bob Hayes sont choisis par Denver mais partent en NFL, l’équipe n’a toujours aucun talent sauf pour Taylor et Brown qui intercepte la bagatelle de neuf passes, le record final est encore de 2-11-1, et pour couronner le tout Faulkner est supplanté pendant la saison par le coach des receveurs des Oilers de Houston, Mac Speedie.

Speedie va tenir encore moins longtemps que Faulkner : une seule année complète et deux bouts de saison. En 1965 c’est au tour du futur Hall Of Famer Dick Butkus de refuser le choix de Denver pour aller jouer à Chicago, et la franchise poste un 4-10 déprimant. Avec de telles performances, il n’est pas surprenant que la plupart des propriétaires de l’équipe songent fortement à vendre l’équipe à Atlanta. Cependant, ils sont minoritaires dans les parts, et les deux propriétaires majoritaires refusent le déménagement.

En 1966, l’équipe continue son chemin de croix, postant un nouveau 4-10 ; elle change encore de coach quand Speedie est remplacé par Ray Malavisi. L’ancien coach de Wake Forest ne fait que le bout de saison qu’il reste, et en désespoir de cause l’organisation essaie de récupérer un gagnant avéré : Lou Saban, qui a déjà une expérience avec plusieurs franchises AFL dont deux titres avec les Bills de Buffalo en 1964 et 1965.

Coïncidence ou non, l’arrivée de Saban est suivie par le choix, à draft de 1967, du premier futur Hall Of Famer qui accepte de rester à Denver, le coureur Floyd Little ! Little se prend d’ailleurs de passion pour la franchise, faisant du porte-à-porte pour convaincre les gens de venir au stade. Cela fonctionne, car la publicité permet à Denver d’agrandir encore Bears Stadium pour le mettre aux normes NFL. Il ne reste plus qu’à trouver les talents pour fournir l’équipe, car les Broncos alignent une nouvelle saison misérable à 3-9 ; et ce, malgré la signature du Defensive End Rich Jackson des Raiders et un Little tonitruant qui mène la ligue en retour de punt et en yards cumulés (course + réceptions + retours).

http://content.sportslogos.net/logos/7/161/full/jo4exfg01jgmyq3y4g9hfep00.gif1968 apporte une nouvelle modification d’identité du club, avec la création du fameux logo constitué du D orange avec le cheval sauvage à l’intérieur. Les Broncos ne baptisent pas ce changement de la meilleure des façons, puisqu’à la draft, ils sélectionnent le futur Hall Of Famer Defensive Tackle Curley Culp et le laissent partir à Kansas City pendant l’offseason. Dans une saison à 5-9 où Little continue sa domination de la ligue (le meilleur en yards cumulés), Denver trouve le moyen d’innover encore une fois : après le premier Quarterback à 3000+ yards et le premier receveur à 100+ réceptions, le rookie Quarterback Marlin Briscoe devient le premier Quarterback afro-américain titulaire du football professionnel moderne. Pour terminer avec les symboles, la ville de Denver rachète le Bears Stadium, le renomme le Mile High Stadium (de par le fait qu’il se trouve à un mile – 1609 mètres – d’altitude), et forge un bail avec les Broncos.

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Marlin Briscoe

Néanmoins, tout cela n’assure toujours pas un succès quelconque sur le terrain pour une équipe de Denver qui est en passe de finir ses dix années dans l’AFL sans un record positif (et avec un seul à l’équilibre). La draft du Defensive Back Bill Thompson en 1969 est une aide appréciable en défense, mais c’est l’attaque qui subit un coup dur : alors que Little fait son numéro habituel de meilleur coureur-retourneur des deux ligues confondues, il se blesse gravement au genou, ce qui lui fait rater le reste de la saison. Dans ces conditions, on n’attend peu des Broncos, et le résultat n’est pas surprenant : 5-8-1.

L’AFL fusionne alors avec la NFL, et Denver obtient la triste distinction d’être la seule équipe originelle de l’AFL à ne jamais avoir posté un seul record positif, et donc à fortiori gagné sa division. En dix ans, les Broncos auront accumulé cinq coachs différents et un record global de 39-97-4.

 

Petit à petit (1970-1976)

 

Broncos-FloydLittle
Floyd Little

Les Broncos n’ont déjà pas énormément d’arguments à faire valoir, et la fusion avec la NFL ne va rien arranger. Ils sont versés dans l’AFC West qui est exactement la Western Division de l’AFL. Little continue d’être le seul vrai talent de l’équipe, et ce malgré ses problèmes de dos. Denver utilise CINQ Quarterbacks différents cette saison (Pete Liske, Steve Tensi, Chuck Pastrana, Bobby Anderson et Billy Van Heusen) et termine à 5-8-1 ; cela est rapidement suivi par une saison encore pire à 4-9-1 en 1971. Cette dernière contre-performance a raison de Lou Saban, qui démissionne en cours d’année ; après un intérim de Jerry Smith, c’est le coach de Stanford Jerry Ralston qui prend les commandes.

La première saison de Ralston, 1972, n’est pas un cadeau car l’équipe poste un nouveau record négatif à 5-9, mais il est trompeur : l’attaque, menée par le vétéran Quarterback Charley Johnson venu des Rams, montre de belles capacités. Les fans, qui sont restés fidèles même parmi les heures les plus sombres, pensent voir le bout du tunnel, et ils ont raison : en 1973, les Broncos vont enfin inverser la tendance. Les drafts ont amené des talents à la pelle comme le Tight End Riley Odoms, le coureur Otis Armstrong, les Defensive Ends Barney Chavous & Lyle Alzado, le Linebacker Tom Jackson ou le Defensive Back Lyle Blackwood. Tout cela permet enfin à la franchise du Colorado de poster son premier record positif : 7-5-2. Ce n’est pas assez pour les playoffs, mais la vraie victoire est ailleurs.

1974 doit confirmer ce regain de forme pour que les fans puissent y croire vraiment. La draft est encore une bonne pioche avec le futur Hall Of Famer Linebacker Randy Gradishar, et si la franchise connait un petit coup de mou général, elle parvient quand même à maintenir un record positif à 7-6-1, ce qui est très encourageant. 1975 amène le Defensive Back Louis Wright, mais deux problèmes se posent alors : Floyd Little et Charley Johnson sont au bout du rouleau, et la transition vers leurs remplaçants Otis Armstrong et Steve Ramsey ne se fait pas sans heurts ; Denver retombe du mauvais côté de la barrière avec un record négatif de 6-8. Floyd Little décide de prendre sa retraite, usé par les sacrifices consentis dans une franchise longtemps en perdition. Sans surprise, son numéro est rapidement retiré et il est le premier nom du Broncos Ring Of Honor.

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Randy Gradishar

La transition vers Armstrong au sol et Ramsey à la passe finit par porter ses fruits en 1976, alors que la défense passe dans un schéma 3-4 qui maximise son potentiel. Denver redresse la tête, réalisant une bonne saison avec le meilleur record jamais enregistré par la franchise, 9-5. Cependant, une cassure est présente depuis un moment entre le coach et ses joueurs, ces derniers montrant de moins en moins de confiance envers lui. Ralston finit par démissionner à la fin de la saison, ce qui est ironique quand on sait qu’à ce moment-là c’est le seul coach avec un record positif pendant son passage à Denver : 34-33-1. C’est Red Miller, un ancien de la maison qui a entraîné la ligne offensive de 1963 à 1965, qui revient pour occuper le poste de Head Coach.

Et le passage en 3-4 de la défense va lui donner un surnom qui va faire trembler la NFL.

 

« Orange Crush Defense » (1977-1982)

 

Sceptique envers le Quarterback Ramsey, l’organisation réalise un échange pour récupérer le vétéran des Cowboys Craig Morton qui a été plus ou moins poussé vers la sortie par le légendaire Roger Staubach. Mais la vraie attraction de cette année 1977, c’est le monstre défensif surnommé The Orange Crush (Defense), mené par Alzado, Gradishar, Jackson et Wright. Bien que la défense soit friable par les airs, elle est inattaquable par le sol et n’encaisse que 148 points lors de la saison. De ce fait, même avec une attaque plutôt moyenne, les chevaux sauvages piétinent la NFL avec un record impensable il y a encore deux ans : 12-2 ! Les fans ont du mal à croire que c’est enfin arrivé : les Broncos remportent leur premier titre d’AFC West et surtout ils accèdent pour la première fois aux playoffs !

Broncos-OrangeCrushDenver reçoit la dynastie des Steelers de Pittsburgh qui est amoindrie par les blessures, et les locaux en profitent pour l’emporter aisément 34-21 en Divisional Round. La finale de conférence continue la rivalité avec l’AFC Central puisque ce sont les Raiders qui se présentent. Une erreur d’arbitrage va profiter à Denver en troisième quart-temps : le fumble du coureur Rob Lytle récupéré par Oakland est annulé par les arbitres qui stipulent que la progression du joueur a été arrêtée avant le fumble ; or c’est justement le plaquage forçant le fumble qui stoppe cette progression, ce qui rend le fumble « valide » (et sa récupération par Oakland aussi). Denver l’emporte finalement 20-17 et gagne le droit de participer à son premier Super Bowl !

Super Bowl XII a lieu à New Orleans, et ce sont des retrouvailles pour Craig Morton : le champion NFC n’est autre que Dallas. Les Cowboys semblent les plus tendus en manquant de perdre deux fumbles et en lançant une interception, mais ce sont les Broncos qui font une première mi-temps de cauchemar : punt, interception, interception, punt, interception, fumble, fumble, interception. Morton est remplacé par Norris Weese qui fait un fumble un peu plus tard, et le match se termine sur le score de 27-10 pour les Cowboys. Les Broncos sont complètement passés à côté de leur finale.

Néanmoins, l’équipe est bâtie pour durer, et en 1978 on attend d’elle qu’elle réussisse la même chose. Encore une fois l’Orange Crush fait souffrir les adversaires, Gradishar gagnant même le titre de Defensive Player Of The Year ; même si l’attaque faiblit elle fait ce qu’il faut pour permettre une nouvelle saison de succès à 10-6. C’est un nouveau titre de division et une accession aux playoffs… sauf que cette fois, les Steelers de Pittsburgh ne sont plus embêtés par les blessures comme l’année d’avant : les Broncos sont défaits 33-10 en Divisional Round.

En 1979, les manquements de l’attaque commencent à inquiéter sérieusement, même si l’Orange Crush est toujours bien présent. La saison donne encore un record de 10-6, et les Broncos vont de nouveau en playoffs, mais le doute est dans les esprits. Dans un duel très défensif contre les Oilers de Houston, les Broncos finissent par s’incliner 13-7, payant leur inefficacité offensive.

Broncos-DanReevesC’est pour cela qu’il est étrange de voir Denver choisir surtout des défenseurs dans les premiers tours dans la draft de 1980, comme le Defensive End Rulon Jones ou le Defensive Back Mike Harden. Intuition ou non, c’est la défense qui donne en effet des signes de faiblesse, et avec le niveau moyen de l’attaque, les Broncos stoppent leur série de records positifs avec un 8-8. Suite à cette saison, Miller est débarqué, et pour le remplacer on fait appel à un ancien joueur et coach des Cowboys, Dan Reeves, qui devient le plus jeune Head Coach de la NFL (37 ans).

En 1981, l’équipe connaît du chamboulement en tête de l’organisation lorsque Phipps vend l’équipe à Edgar Kaiser. La draft apporte des talents des deux côtés du ballon, avec le Defensive Back Dennis Smith ou le Tackle Ken Lanier. La défense reprend un niveau plus acceptable, mais l’attaque continue de naviguer entre deux eaux ; le record s’améliore à 10-6, mais cette fois il n’est pas suffisant pour aller en playoffs. L’année 1982 est écourtée par la grève et c’est la grande catastrophe avec une équipe de Denver qui poste un record rappelant ses mauvais débuts, 2-7.

L’organisation comprend qu’il lui faut immédiatement trouver un Quarterback pour le futur de l’équipe. Et cela tombe bien, car la légendaire draft de 1983 arrive. Mais, comble de l’ironie, Denver ne va même pas drafter un Quarterback au premier tour… l’opportunité d’en acquérir un va se présenter grâce à une situation rare.

 

Un cadeau tombé du ciel nommé Elway (1983-1987)

 

JohnElwayCe sont les Colts de Baltimore qui ont le premier choix en 1983, et ils désirent prendre le Quarterback de Stanford John Elway. Néanmoins, suite à une discussion avec son père qui le met en garde contre le niveau abyssal de l’équipe et les entraînements tyranniques de leur coach, Elway décide de lancer un ultimatum : si les Colts le draftent, il ira jouer au baseball ou en USFL (une nouvelle ligue) ! L’organisation de Baltimore comprend qu’elle n’a pas le choix, mais elle va profiter de la situation pour demander une petite rançon. Les Colts draftent Elway, et ce sont les Broncos qui remportent les enchères en cédant leur premier tour, le Tackle Chris Hinton, le Quarterback remplaçant Mark Herrmann et le premier tour de la draft 1984.

Elway s’installe aux commandes de l’attaque, alors que la défense reçoit le renfort du Linebacker Karl Mecklenburg à la draft. Athlète hors pair, Elway prouve dès sa saison de rookie qu’il peut devenir le Quarterback que la franchise attend depuis si longtemps (voire depuis le début de son existence). Malgré une tendance à perdre la balle, avec l’aide d’une défense améliorée, il permet à Denver de retourner en playoffs avec un record de 9-7 ; il en profite pour crucifier une seconde fois les Colts sur le terrain avec trois passes de touchdown en quatrième quart-temps pour emporter la victoire 21-19. Néanmoins cette magie ne va pas opérer du tout en Wild Card Round contre Seattle, et Denver est défait 31-7.

1984 voit Kaiser vendre une majorité de ses parts de la franchise au futur Hall Of Famer Pat Bowlen. Sur le terrain, l’attaque est à l’unisson : Elway est de plus en plus efficace avec l’aide du receveur Steve Watson alors que le coureur Sammy Winder réussit la seule saison à 1000+ yards de sa carrière (sans compter qu’Elway sait également courir avec la balle). Denver domine l’AFC West avec un record de 13-3, et ils retrouvent les Steelers de Pittsburgh en Divisional Round. Mais l’attaque s’écroule d’un coup : le jeu de course n’avance pas et Elway lance deux interceptions dans une défaite 24-17.

Le Linebacker Simon Fletcher et le receveur Vance Johnson arrivent via la draft de 1985, et Elway explose en lançant pour 3891 yards (même s’il lance aussi 23 interceptions). Cependant, si l’attaque s’améliore, le technique du « roseau qui plie mais ne rompt pas » de la défense n’est pas tenable très longtemps : les Broncos terminent avec un record à 11-5 qui, fait rare, n’est pas suffisant pour aller en playoffs.

TheDrive-SIC’est d’ailleurs tellement rare que l’année suivante, ils se qualifient avec le même record ! Les Broncos ont fait une belle acquisition à la draft avec le receveur Mark Jackson, qui avec Johnson va devenir une des armes favorites d’Elway. Le premier tour des playoffs voit les Broncos s’en tirer de justesse 22-17 contre les Patriots afin de retourner en finale AFC, neuf ans après la précédente. Cette finale chez les Browns de Cleveland est un match d’anthologie : menés 20-13 à 5:46 de la fin et sur ses 1,5 yard, les Broncos s’en remettent à Elway qui monte The Drive : la défense de Cleveland recule, essayant de limiter les gros gains, mais elle ne presse plus le Quarterback qui se connecte avec ses receveurs ou court lui-même. Au final, Elway trouve Jackson dans l’en-but pour le touchdown de l’égalisation à 20-20 au terme d’un chef d’oeuvre de 15 actions pour 98,5 yards en 4:55. En prolongations, Denver récupère la balle, et Elway refait la même en menant le drive de la victoire sur un Field Goal de Rich Karlis. Denver retourne au Super Bowl !

Super Bowl XXI se déroule à Pasadena en Californie, et les Broncos font face aux Giants de New York qui ont dominé la ligue avec un record de 14-2. Si l’avantage est logiquement donné aux champions NFC, c’est pourtant Denver qui commence bien sa finale avec dix points sur les deux premiers drives pour mener 10-7 à la fin du premier quart-temps. Néanmoins tout se délite par la suite : Karlis rate deux Field Goals, une réception limite n’est pas accordée et les Broncos encaissent un safety avant la mi-temps, ne menant plus que 10-9 à la pause. Les Giants reviennent remontés à bloc derrière un Phil Simms qui réussit 22 passes sur 25 : les Broncos encaissent un implacable 24-0 avant de réagir trop peu trop tard, et les Giants l’emportent 39-20. Denver devra encore patienter pour soulever le trophée Lombardi.

1987 est une année marquée par la seconde grève des joueurs, ce qui n’empêche pas Denver de continuer à drafter intelligemment : le Linebacker Michael Brooks et le receveur Ricky Nattiel sont choisis ; Nattiel rejoint Jackson et Johnson pour former The Three Amigos, un redoutable trio de receveurs. La saison s’achève sur un 10-4-1 suffisant pour retourner en playoffs, et les Oilers ne font pas le poids lors du Divisional Round, 34-10. Cette victoire qualifie les Broncos pour une finale AFC qui sent le déjà-vu : ce sont encore les Browns de Cleveland qui se dressent sur leur route, à la différence près que le match a cette fois lieu à Denver. Mais ce qui ne va pas changer, c’est qu’encore une fois la rencontre va rester dans les annales : les Broncos mènent 38-31 à quatre minutes de la fin et les Browns font leur version de The Drive, mais le Defensive Back Jeremiah Castille offre la victoire à son équipe en forçant un fumble du coureur Earnest Byner à quelques yards de l’en-but. Denver gagne 38-33 et accède à son deuxième Super Bowl consécutif.

Super Bowl XXII a lieu à San Diego, et les Broncos se retrouvent confrontés aux Redskins de Washington dont l’attaque est menée par Doug Williams, qui se trouve être le premier Quarterback afro-américain à accéder à la grande finale (en quelque sorte le successeur spirituel de Marlin Briscoe). Cette fois ce sont les Broncos qui sont favoris, et ils assurent leur standing, menant 10-0 à la fin du premier quart-temps. Malheureusement, encore une fois l’équipe va totalement s’effondrer, et de manière spectaculaire : Denver encaisse la bagatelle de 35 points et 356 yards en deuxième quart-temps, deux records du Super Bowl. Denver prend des touchdowns de 80, 56 et 50 yards, alors que Karlis rate un nouveau Field Goal et Elway se fait intercepter. Le match est déjà fini à la mi-temps, et les Broncos se font marcher dessus 42-10.

En général, quand tout va bien, les petits problèmes sont passés sous silence. Mais dès que les choses tournent mal, comme une suite de défaites cuisantes lors de la grande finale, tous les problèmes resurgissent. Les années suivantes vont voir la montée en puissance d’une guerre interne à Denver qui va pousser la franchise à se séparer d’une des figures sans lesquelles elle ne serait jamais arrivée là.

 

Le clash Reeves-Elway (1988-1994)

 

En 1988 tout va encore plus ou moins bien, malgré cette frustration d’arriver en finale mais de rater son match à chaque fois. Denver repart au travail et décide de signer un gros nom pour renforcer le jeu au sol : le futur Hall Of Famer des Cowboys Tony Dorsett. Mais Dorsett a déjà onze ans de carrière, et même s’il atteint le rang de deuxième meilleur coureur de l’histoire en yards, les Broncos pêchent en défense et en attaque (Elway fait sa moins bonne année depuis 1983) pour terminer sur un 8-8 équilibré mais insuffisant.

1989 démarre avec des doutes sur la capacité de l’équipe à rebondir, et ça ne s’améliore pas quand Dorsett subit une blessure au genou qui le force à mettre fin à sa carrière. La draft amène le punitif futur Hall Of Famer Safety Steve Atwater qui va avoir un impact immédiat sur la défense, pendant que l’attaque reçoit le renfort inattendu du rookie coureur Bobby Humphrey qui dépasse les 1100 yards. Elway se reprend et les Broncos redeviennent les chevaux sauvages qui galopent sur leur division : un record de 11-5 les expédie en playoffs. Ils retrouvent les Steelers de Pittsburgh en Divisional Round, et si les résidents du Colorado font pratiquement la course derrière pendant toute la rencontre, le maître des comebacks Elway permet aux Broncos de l’emporter 24-23. Cela met en place le troisième volet de la confrontation Denver/Cleveland en finale AFC, mais cette fois aucune action décisive ne mérite de surnom : les Broncos prennent rapidement l’avantage et ne le lâchent pas pour l’emporter 37-21.

Super Bowl XXIV prend place à New Orleans, et malheureusement pour Denver leur troisième Super Bowl en quatre ans va prendre la même tournure que les autres. Pire : en face se trouve la dynastie 49ers qui inflige une raclée de 45 points (record du Super Bowl), 55-10. Elway termine à 10/26 pour 108 yards, deux interceptions et six sacks, confirmant qu’il est incapable d’élever son niveau lors de la dernière marche. Il n’y a pas de honte à tomber contre cette équipe des 49ers, mais c’est surtout la manière qui choque.

Broncos-ShannonSharpeC’est alors que la guerre éclate véritablement entre Reeves et Elway. Les deux ont du mal à travailler ensemble, et cette inimitié va réellement monter en tension avec le retour d’un homme en 1990 : Mike Shanahan, l’ancien Coordinateur Offensif qui était allé prendre un poste de Head Coach chez les Raiders. Malgré la draft du futur Hall Of Famer Tight End Shannon Sharpe, l’équipe s’écroule totalement, avec notamment la perte du Safety Tyrone Braxton. Tout ce qui peut aller de travers va de travers et Denver fait une saison indigne de leur niveau à 5-11.

La défense se ressaisit en 1991, et malgré la perte d’Humphrey sur blessure, Denver repasse en mode rouleau-compresseur pour finir 12-4. Le Divisional Round amène les Oilers à Mile High Stadium, et il faut un nouveau retour mené par Elway pour arracher la victoire à la dernière seconde 26-24. La finale de conférence oppose Denver aux Bills de Buffalo, et le match est extrêmement défensif. Elway doit sortir sur blessure alors que son équipe est menée 7-0, et malgré un touchdown de son remplaçant Gary Kubiak, Denver s’incline 10-7.

Broncos-ElwayReevesSILe triangle Reeves-Shanahan-Elway décide enfin d’exploser en vol avec deux décisions du Head Coach qui sonnent comme des camouflets : il renvoie Shanahan, le soupçonnant d’avoir comploté avec Elway pour appeler leurs propres jeux par-dessus son autorité, et au premier tour de la draft 1992 il choisit le Quarterback Tommy Maddox pour signifier à Elway qu’il est aussi dans son collimateur. Cela crée une ambiance délétère au sein de la franchise, accentuée par une blessure d’Elway qui rate une partie de la saison ; Maddox a du mal à prendre le relais, et c’est une saison blanche à 8-8. Reeves et Elway ne peuvent plus cohabiter, et la querelle se termine par le renvoi du moins populaire des deux : le Head Coach. C’est le coordinateur défensif Wade Phillips qui remplace Reeves.

Dès son arrivée, Phillips sait qu’Elway est un atout majeur de l’équipe, et qu’il faut lui laisser un peu de liberté pour en tirer le maximum. Avec la signature du futur Hall Of Famer Tackle Gary Zimmerman comme protection et la draft du Kicker Jason Elam, le Quarterback poste 4030 yards, 25 touchdowns et dix interceptions, des tops de sa carrière à cet instant (il ne fera mieux qu’en touchdowns plus tard). Néanmoins, l’équipe perd quelques rencontres charnières qui ne les laissent qu’avec un record un peu décevant de 9-7, même si ça leur permet d’aller en playoffs. Cette fragilité se paye cash lors du Wild Card contre les Raiders de Los Angeles : même si l’attaque carbure en première mi-temps, sauvant une défense à la ramasse, elle s’écroule en deuxième période et les californiens l’emportent 42-24.

C’est le signe annonciateur de la saison 1994 : la défense perd le nord trop souvent pour qu’Elway arrive à rattraper la situation. Alors que la draft apporte un futur pilier de la ligne offensive avec le Centre Tom Nalen, Denver termine 7-9 dans la dernière année de la courte carrière de Phillips comme Head Coach des Broncos. Pour redresser la barre, l’équipe fait appel à celui qui avait été banni par Reeves mais toujours supporté par Elway, Mike Shanahan.

 

Ces titres sont pour John ! (1995-1998)

 

L’année 1995 est une razzia des Broncos dans le secteur offensif. D’abord, ils draftent le futur Hall Of Famer coureur Terrell « T.D. » Davis qui va s’avérer une vraie menace au sol avec 1117 yards sa première année, et qui va inventer une des célébrations les plus emblématiques, le Mile High Salute. Ils signent également un receveur peu connu de la petite université de Southern Missouri, Rod Smith, et ils acquièrent les services du receveur Ed McCaffrey des Giants dont la particularité est d’avoir des épaulières très petites. L’attaque est ainsi renforcée, mais la défense n’est toujours pas guérie et l’équipe termine 8-8.

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Davis, Smith et le Mile High Salute

Les Broncos décident de prendre des mesures drastiques pour améliorer ce fait avec les signatures du Defensive End Alfred Williams des 49ers et du Linebacker Bill Romanowski des Eagles, ainsi que la draft du Linebacker John Mobley ; ces ajouts vont grandement aider à rétablir une défense potable en 1996. De l’autre côté du ballon, Elway se sert à outrance de ses armes préférées : Davis au sol, Smith et Sharpe à la réception, et Denver revient sur le devant de la scène avec un record dominateur de 13-3. Il ne devrait pas y avoir de problème en Divisional Round contre les jeunes Jacksonville Jaguars qui n’existent que depuis deux ans… sauf qu’ils tiennent tête aux Broncos jusqu’au bout, utilisant une défense solide, un jeu au sol puissant mené par Natrone Means et l’imprédictibilité du passeur Mark Brunell. Jacksonville fait la course en tête la plupart du match, et Denver se retrouve trop juste à la fin, battu 30-27 sans trop comprendre ce qu’il s’est passé.

En 1997 la franchise décide de changer de peau pour (avec un peu de chance) changer de fortune : les uniformes sont majoritairement bleu nuit au lieu d’orange, et le D disparaît au profit de la tête de cheval stylisée que l’on connaît aujourd’hui. Le temps commence à presser pour Elway, qui a 37 ans et qui risque de rester dans les mémoires comme l’équivalent de Dan Marino, un Quarterback excellent qui n’a jamais gagné le titre. L’équipe, malgré une draft très réduite de trois joueurs, parvient quand même à sélectionner le Defensive Tackle Trevor Pryce pour renforcer la défense. Terrell Davis continue de voir sa charge de travail augmenter, et ses stats suivent le même chemin grâce à une ligne offensive redoutable et le très bon système mis en place par Shanahan et le coach de l’unité Alex Gibbs. Elway et l’attaque aérienne font le nécessaire pour permettre aux Broncos de mener une saison confortable à 12-4.

Denver doit passer par le Wild Card Round où ils retrouvent leurs bourreaux de l’année passée, les Jaguars. Mais cette fois les Broncos sont prévenus, et ils ne font pas de quartier dans une victoire écrasante 42-17. Le Divisional Round est bien plus ardu contre les Chiefs de Kansas City qui ont gagné le titre de l’AFC West : le match est très défensif, mais Denver peut compter sur T.D. qui court pour 101 yards et deux touchdowns ; c’est une courte victoire 14-10 qui renvoie la franchise du Colorado en finale AFC. Elle les oppose aux Steelers qui vont subir la loi d’Elway et Davis en deuxième quart-temps, encaissant 17 points ; même si Pittsburgh revient vers la fin, Denver l’emporte 24-21. Huit ans après, les Broncos retournent au Super Bowl… est-ce que cette fois sera la bonne ?

Super Bowl XXXII n’est pas fait pour donner de grands espoirs aux fans : situé à San Diego, il met aux prises les Broncos avec les champions en titre, les Green Bay Packers. Denver est donné perdant de onze points, et pour ne rien arranger, l’AFC est sur une série hallucinante de treize défaites consécutives au Super Bowl. Seulement, il y a une différence : Elway n’est plus le même, il limite ses erreurs et joue avec une fougue qui démontre son envie de briser enfin le signe indien. Malgré une migraine de Terrell Davis qui le rend aveugle pendant le deuxième quart-temps, Denver mène 17-7. Les champions en titre reviennent à égalité au début du troisième quart-temps, mais Elway prouve toute sa volonté sur une course de huit yards qu’il termine par un plongeon en hélicoptère.

JohnElwayHeliLes deux équipes se répondent du tac au tac et les Broncos finissent par casser le status quo avec le troisième touchdown au sol de Davis. Il reste alors 1:39 et la défense tient le coup : Denver l’emporte 31-24, Elway arrive enfin au bout du tunnel, alors que Davis est nommé MVP du match. Tout est résumé par Pat Bowlen quand il tient le trophée Lombardi en main : « This one’s for John ! » (« Ce titre est pour John [Elway] ! »).

Après cette saison de délivrance, la question de la retraite d’Elway se pose naturellement, mais le Quarterback décide de rempiler pour une année car il se sent bien. Cela n’empêche pas la franchise de préparer l’avenir avec la draft du Quarterback Brian Griese, fils du fameux Hall Of Famer Bob Griese. Deux joueurs vont se faire remarquer pendant la saison 1998 : le premier est Terrell Davis qui, après le titre de MVP du Super Bowl, va conquérir celui de MVP tout court dans une saison monstrueuse à 392 courses, 2008 yards et 21 touchdowns. L’autre joueur, c’est Jason Elam qui égale le record du plus long Field Goal jamais réussi à l’époque, 63 yards, contre Oakland. Derrière eux, tout le monde fait son travail et l’équipe fait une année quasi-parfaite à 14-2 qui ressemble à une tournée d’adieux grandiose d’Elway. Les Dolphins sont écartés aisément 38-3 en Divisional Round, et malgré un début de match compliqués les Jets sont finalement maîtrisés 23-10 en finale AFC. Denver retourne à la grande finale, et autant dire que ce n’est pas uniquement du bonus pour Elway, car il y retrouve une vieille connaissance avec qui il a des comptes à régler.

Super Bowl XXXIII se déroule à Miami, et les Broncos de Shanahan sont opposés aux surprenants Falcons d’Atlanta menés par nul autre que… Dan Reeves ! La semaine médiatique précédant le Super Bowl est dominée par la retraite d’Elway et l’idée des retrouvailles entre Shanahan, Reeves et lui. D’ailleurs, si on rajoute l’arrestation croustillante du joueur des Falcons Eugene Robinson pour avoir sollicité les services d’une prostituée alors qu’il avait reçu un prix spécial pour être un homme droit et intègre, ce sont les seules choses un peu intéressantes, car le match va être à sens unique… et enfin dans celui des Broncos. Ils mènent rapidement 17-3 puis 31-6 quand la défense capitalise sur trois interceptions de Chris Chandler, et Denver l’emporte 34-19, offrant son second titre et l’honneur de MVP du match à Elway. Le lendemain, sans surprise, le #7 annonce sa retraite et le début d’une nouvelle ère pour les Broncos.

Une nouvelle ère plutôt difficile.

 

La gueule de bois post-Elway (1999-2005)

 

En effet, l’équipe souffre de la « gueule de bois » de son double titre en 1999. Cela semble ne pas s’arranger quand Davis subit une blessure au genou qui lui fait rater la saison, mais cela permet la découverte d’un coureur compétent en la personne d’Orlandis Gary ; Griese poste des chiffres acceptables et même si la franchise redescend de son nuage pour terminer à 6-10, on espère mieux dans l’avenir. 2000 semble ne pas laisser de répit à la franchise quand Davis ET Gary sont gênés par des blessures, mais cette fois c’est le rookie Mike Anderson qui se découvre avec 1500+ yards et 15 touchdowns, gagnant le titre d’Offensive Rookie Of The Year, prouvant le succès de la ligne offensive. L’équipe en profite pour terminer à 11-5, mais elle perd Brian Griese suite à une blessure à l’épaule. C’est gênant pour affronter une des plus féroces défenses de l’histoire en Wild Card, les Ravens de Baltimore : les Broncos doivent s’incliner 21-3.

En 2001 Denver inaugure son tout nouveau stade, l’Invesco Field. Mais la saison est difficile avec la perte de McCaffrey dès le deuxième match suite à une fracture de la jambe, et un trio de coureurs qui subit plusieurs blessures ; celle de Davis le pousse d’ailleurs à mettre fin à sa carrière au terme d’une saison équilibrée à 8-8 décevante au vu du talent présent. Pour pallier au problème de jeu au sol, la draft 2002 apporte le rookie Clinton Portis qui va être la nouvelle surprise avec le titre d’Offensive Rookie Of The Year (1500+ yards et 17 touchdowns). L’équipe s’améliore un peu mais l’inconstance de Griese la limite à 9-7, ce qui pousse l’organisation à envoyer Griese à Miami et à signer le Quarterback des Cardinals Jake « The Snake » Plummer.

L’arrivée de Plummer stabilise l’attaque, mais c’est au tour du poste de Quarterback de connaître une série de blessures en 2003. Touché à l’épaule, Plummer doit laisser sa place à Steve Beuerlein qui lui-même cède son poste à Danny Kannell. Portis se retrouve à supporter une grosse charge de travail, et cahin-caha l’équipe traverse tous ces problèmes vers une saison à 10-6 remarquable étant donné les circonstances. Les Broncos retournent en playoffs mais sont écrasés 41-10 par les Colts en Wild Card Round, car un vieux spectre resurgit : la défense est complètement perdue.

La saison 2004 commence par un coup de tonnerre : les Broncos sont sanctionnés pour avoir contourné la limite du Salary Cap entre 1996 et 1998 suite à des paiements différés vers leurs deux meilleurs joueurs offensifs, Elway et Davis. La franchise doit payer quasiment un million de dollars d’amende et perd un troisième tour de draft, mais elle garde pourtant les deux Super Bowls que cette manipulation a aidé à gagner en conservant les deux joueurs. Sur le terrain, les Broncos envoient Clinton Portis aux Redskins en échange du futur Hall Of Famer Cornerback Champ Bailey et signe le futur Hall Of Famer Safety John Lynch pour améliorer la défense. Plummer fait une belle saison, Bailey et Lynch ont un impact immédiat sur l’escouade et ce record de 10-6 à l’air plus solide que le précédent. Néanmoins, c’est un record qui force une nouvelle fois Denver à passer par le Wild Card, et à affronter les Colts : Peyton Manning continue de s’amuser dans la défense avec une victoire aisée 49-24.

En 2005 cela fait déjà sept ans que Denver n’a plus gagné un match en playoffs, et Shanahan commence à être pointé du doigt. Le coach répond en menant ses troupes à un record de 13-3, derrière la botte d’un Jason Elam décisif et le jeu au sol de Mike Anderson et Tatum Bell. L’équipe gagne le titre de la division et affronte les double champions en titre Patriots lors du Divisional Round. La défense provoque des pertes de balle et les équipes spéciales de New England font plusieurs bévues, permettant à Denver de l’emporter 27-13. Le chemin vers le Super Bowl semble s’ouvrir quand les Colts sont éliminés par les surprenants Steelers, mais ces derniers vont s’appuyer sur leur grosse défense pour remporter la finale AFC 34-17.

Les Broncos en sont donc toujours au même point après Elway : quel Quarterback pour le futur ?

 

Jay Cutler, un petit tour et puis s’en va (2006-2010)

 

Malgré les bonnes performances de Plummer pendant la saison, c’est probablement cette capacité à exploser en vol sans prévenir qui pousse l’organisation à choisir Jay Cutler au premier tour de la draft 2006. Il n’arrive d’ailleurs pas tout seul en attaque, puisque les Broncos prennent également le Tight End Tony Scheffler et le receveur Brandon Marshall ; le Defensive End Elvis Dumervil est le principal nouveau visage en défense. Plummer fait une saison 2006 inconstante, et il finit par être mis sur le banc au profit de Cutler qui démontre de bonnes choses même si l’équipe ne finit qu’à 9-7 et rate les playoffs.

Malheureusement, l’équipe va connaître plusieurs tragédies pendant l’offseason avec les disparitions du Defensive Back Darrent Williams suite à une fusillade et du coureur Damien Nash suite à une crise cardiaque. Sur le terrain les blessures s’enchaînent, notamment pour Rod Smith ou Tom Nalen, ce qui freine le développement d’un Cutler qui arrive quand même à créer un partenariat prometteur avec Marshall. Au final, c’est une saison blanche à 7-9 mais l’espoir subsiste que Cutler-Marshall puisse devenir le combo du futur. C’est d’autant plus important que Rod Smith met fin à sa carrière, et Jason Elam est envoyé à Atlanta.

2008 semble confirmer ce potentiel : la franchise, qui s’est renforcée avec la draft du Tackle Ryan Clady, possède une force offensive non négligeable… mais la défense reste suspecte. C’est elle qui manque de faire perdre ce match rocambolesque de Week 2 contre les Chargers où Denver est sauvé par un coup de sifflet intempestif de l’arbitre Ed Hochuli annulant un fumble de Cutler récupéré par San Diego ; les Broncos l’emportent finalement 39-38. C’est également cette défense qui est la principale cause des trois défaites consécutives en fin de saison, dont la dernière qui donne le titre de la division… aux Chargers qui prennent leur revanche 52-21 !

L’équipe rate donc les playoffs pour la troisième année consécutive et cette débâcle est de trop pour l’organisation, qui décide de clore les 14 années de Mike Shanahan à la tête de l’équipe. Il est remplacé par le coordinateur offensif des Patriots, Josh McDaniels. En partant, Shanahan dit clairement que le nouveau coach serait complètement fou de toucher à l’attaque.

Mais McDaniels n’en a cure, créant immédiatement la controverse : il cherche à amener avec lui le Quarterback des Patriots Matt Cassel qui a fait une bonne saison en remplacement d’un Tom Brady blessé. La guerre est ouverte avec Cutler et fait penser à celle entre Reeves et Elway, mais elle va se terminer bien plus rapidement : McDaniels consent à un échange avec Chicago, envoyant Cutler et un cinquième tour de draft 2009 aux Bears contre le Quarterback Kyle Orton, les premiers tours de 2009-2010 et le troisième tour de 2009. Lorsque la saison démarre, il semble que McDaniels a fait le bon choix : derrière le rookie coureur Knowshon Moreno et un Orton qui se connecte avec Marshall, Denver réussit une belle saison, se trouvant à 6-0 après notamment une victoire en prolongations sur les Patriots. Mais à partir de là, le scénario de 2008 se répète : les Broncos terminent 2-8 avec notamment quatre défaites consécutives pour finir la saison (dont une contre les Raiders du bust JaMarcus Russell). Record final de 8-8, titre de division et playoffs envolés pour les Broncos.

2010 est une offseason qui connaît son lot de remous dans l’effectif : Marshall, mécontent du départ de son ami Cutler, est envoyé à Miami alors que Scheffler part à Detroit ; ces deux échanges rapportent des choix de drafts qui sont utilisés pour remonter dans la draft et choisir au premier tour le très médiatique Quarterback Tim Tebow. Pour donner des armes aux passeurs, les receveurs Demaryius Thomas & Eric Decker font également partie de la sélection. La saison n’est cependant qu’une avalanche de déceptions : les méthodes douteuses et l’inexpérience de McDaniels plombent la franchise, et quand il ne se prend pas le bec avec un coach adverse, il prend une amende de la ligue pour avoir filmé l’entraînement d’une équipe adverse. Dumervil est perdu pour la saison suite à une blessure et les Broncos terminent à 4-12, ce qui coûte sa place à McDaniels.

La légende John Elway revient pour prendre le poste de Vice Président des Opérations Liées au Football, et une des première décisions est d’engager l’ancien Head Coach des Carolina Panthers, John Fox.

 

« Tebowmania » et le dernier baroud de Peyton Manning (2011-2016)

 

Alors que la draft amène le Linebacker Von Miller ou le Tight End Julius Thomas, et que l’équipe signe le coureur Willis McGahee, Elway et Fox se heurtent à un mal de crâne : le cas Tebow. Lors du dernier match de la saison 2010, il a mené l’équipe à la victoire dans les dernières minutes, et les fans veulent le voir titulaire. Elway pense différemment, persuadé qu’il n’est pas un Quarterback NFL et qu’il était totalement aberrant de le prendre au premier tour. C’est donc Orton qui démarre la saison, mais après cinq matchs l’équipe est dans le trou à 1-4, et Tebow est titularisé. Il confirme ce qu’Elway pensait de lui au niveau technique, mais sa bravoure et ses courses en font le chouchou du public.

Il réussit plusieurs retours improbables pendant la saison qui mènent l’équipe à un record de 8-5 ; néanmoins, si les médias se focalisent sur lui, ce succès est autant (voire plus) dû à une défense implacable menée par le Defensive Rookie Of The Year Von Miller (11.5 sacks) et le Kicker Matt Prater qui réussit nombre de Field Goals égalisateurs ou victorieux. Tebow connaît d’ailleurs quelques rappels à l’ordre en fin de saison, et finalement Denver termine à 8-8 mais parvient à se qualifier pour les playoffs en gagnant le titre de l’AFC West.

Le Wild Card Round a lieu contre les Pittsburgh Steelers, et grâce à deux longues passes de touchdowns et une défense de fer, Denver mène 20-6 à la pause. La seconde période est plus compliquée, et les Steelers reviennent finalement à égalité 23-23, poussant les Broncos en prolongations. Denver récupère la balle sur ses 20 yards, et c’est à ce moment que la magie opère : Tebow lance sur Demaryius Thomas qui raffûte Ike Taylor et fonce jusqu’au touchdown dans un délire absolu. 29-23, qualification au tour suivant, et Tebow a encore réussi un « miracle ». Seul problème : en Divisional Round, Denver tombe contre les Patriots qui leur avaient déjà infligé un 41-23 en saison régulière, et l’histoire se répète avec un cinglant 45-10.

L’organisation, toujours gênée par la présence de Tebow, trouve alors comment se débarrasser de lui : Peyton Manning vient d’être libéré des Colts après son opération au cou. La franchise signe le quadruple MVP et futur Hall Of Famer, envoyant Tebow aux Jets. Manning demande la permission à Tripucka de porter son #18 fétiche qui a été retiré, et ce dernier accepte de bonne grâce. Mais la plus grande question qui entoure le Quarterback, c’est de savoir comment il va s’adapter à son opération. En effet, Manning met un peu de temps avant de s’habituer à son « nouveau corps », mais la machine se met en marche et Denver redevient une équipe redoutable qui emporte facilement la conférence avec un record de 13-3.

Le Divisional Round les oppose aux Ravens de Baltimore dans un duel de défenses rugueuses… qui va pourtant tourner au feu d’artifice : les Broncos mènent 35-28 à une minute de la fin. Malheureusement, le Safety Rahim Moore est trop court sur une bombe de Joe Flacco qui permet aux Ravens d’égaliser à 35-35 à la fin du temps réglementaire. Une interception de Manning à la fin de la première prolongation sera fatale : peu après le début de la deuxième prolongation, les Ravens passent le Field Goal de la victoire éliminant Denver 38-35.

L’équipe repart en campagne en 2013, en ajoutant Wes Welker au corps de receveurs mais en perdant Elvis Dumervil suite à une histoire improbable de fax envoyé trop tard pour son nouveau contrat. Peyton Manning fait une nouvelle saison stratosphérique où il bat le record NFL de yards (5477) et touchdowns (55) sur une saison ; les Broncos établissent également un record de 606 points marqués. C’est une nouvelle saison à 13-3 en tête de la conférence, et le Divisional Round amène les Chargers ; Denver garde le contrôle tout le match malgré un furieux retour de San Diego en dernier quart-temps, et c’est une victoire 24-17. En finale AFC, la vieille rivalité entre Manning et Brady écrit un nouveau chapitre avec la venue des Patriots, et c’est un match similaire à celui du tour précédent : Denver prend l’avantage et malgré un retour de New England, la défense fait le travail et les Broncos retournent au Super Bowl 26-16.

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Peyton Manning

Super Bowl XLVIII est un petit événement puisque c’est le premier Super Bowl à se jouer dans le nord du pays et à l’air libre au MetLife Stadium, le stade des Giants/Jets de New York. C’est une opposition classique entre une attaque inarrêtable, celle des Broncos, et une défense impénétrable, celle des Seahawks de Seattle. La première action du match est annonciatrice du reste de la rencontre : le Centre Manny Ramirez envoie la balle trop tôt, Manning est surpris et cela finit en safety. Rien qu’en première mi-temps, les drives de Denver se terminent par un safety, un punt, deux interceptions et une perte sur dernière tentative manquée. L’attaque fait un non-match, la défense des Seahawks est souveraine et Denver renoue avec sa mauvaise tradition de prendre des volées en finale en encaissant un terrible 43-8. Par la même occasion, l’équipe devient la première à perdre cinq Super Bowls.

2014 commence par un changement à la tête de l’organisation : Pat Bowlen, frappé par un début d’Alzheimer, se retire de ses fonctions de propriétaire. Sur le terrain, vexé par cette claque en finale, Elway décide de sortir le chéquier et d’attirer les gros noms dans l’équipe : le futur Hall Of Famer Defensive End DeMarcus Ware, le Cornerback Aqib Talib ou le Safety T.J. Ward. En attaque, Moreno est remplacé par Montee Ball, et Decker par Emmanuel Sanders. Les changements semblent diriger Denver vers une nouvelle saison dominante, avec même la découverte du coureur C.J. Anderson ; Peyton Manning en profite pour passer Brett Favre et devenir le Quarterback le plus prolifique en touchdowns de l’histoire avec 530. Néanmoins, sa fin de saison est compliquée par une blessure à la cuisse ; si l’équipe parvient à terminer 12-4, elle n’est plus aussi souveraine à l’orée des playoffs. Ironie du sort, ce sont les Colts qui se déplacent pour le DIvisional Round, et la défense met une pression d’enfer sur le Quarterback ; Denver s’incline 24-13 dans ce qui semble un passage de témoin entre Manning et Andrew Luck.

C’est la dernière saison de Fox à Denver : il décide d’un commun accord avec Elway de partir ; dans un raccourci amusant du Destin, le nouveau Head Coach des Broncos est un ancien Quarterback du club qui était… le remplaçant d’Elway, Gary Kubiak lui-même.

Manning remet le couvert en 2015, mais il est clairement au bout de ce qu’il peut accomplir. La franchise ne lui facilite pas la tâche en laissant partir son Tight End fétiche Julius Thomas ou une partie de la ligne offensive qui devient assez inexpérimentée, sans compter la blessure de Ryan Clady pour la saison. L’attaque n’avance plus aussi bien qu’auparavant malgré les efforts d’Anderson au sol ou de Sanders en réception, mais fort heureusement la franchise récupère les dividendes de sa draft et de ses dépenses en défense : l’escouade devient une formidable machine à broyer des attaques avec notamment la signature du Safety Darian Stewart. C’est elle qui est la force #1 derrière une excellente saison à 12-4 qui permet aux Broncos d’aller en playoffs.

En Divisional Round, les Steelers se présentent à Mile High et le match est serré, mais un fumble de Pittsburgh dans le dernier quart-temps permet par la suite à Denver de scorer un touchdown crucial et de l’emporter plus tard 23-16. En finale AFC, le monde de la NFL témoigne du duel Brady-Manning pour la dernière fois avec la venue des Patriots dans un match étouffant. Une transformation de touchdown ratée plus tôt par New England force les Patriots à tenter une conversion à deux points à la fin du match, mais elle est défendue et Denver retourne au Super Bowl avec une victoire 20-18.

Super Bowl 50 au tout nouveau Levi’s Stadium de San Francisco offre une affiche qui promet entre deux grosses défenses : celle des Broncos et celle des Panthers ; seul différence : l’attaque de Carolina semble bien plus capable que celle de Denver. Mais à ce petit jeu, c’est bien la défense des Broncos qui harasse Cam Newton ; Von Miller est inarrêtable, étant élu MVP avec 2.5 sacks et 2 fumbles forcés sur Newton dont un qui est directement converti en touchdown. L’escouade défensive des joueurs du Colorado fait un match magistral et offre un dernier titre à Manning, 24-10. Le Shérif peut s’en aller avec sa deuxième bague et prend sa retraite un mois plus tard, mettant fin à une illustre carrière de 18 ans.

 

Qui pour succéder à Peyton ? (2016-2023)

 

Les Broncos se retrouvent donc avec une situation au poste de Quarterback. Ils y répondent en ne resignant pas le remplaçant de Manning, Brock Osweiler, qui part à Houston, et en donnant les clés de l’attaque au sophomore Trevor Siemian tout en draftant le premier tour Paxton Lynch. L’équipe espère refaire la même saison, malgré la perte du Defensive End Malik Jackson ou du Linebacker Danny Trevathan… mais on ne peut pas négliger l’attaque très longtemps en NFL. L’offensive continue la chute enclenchée depuis 2014 et la défense, bien que toujours dominatrice dans les airs, paye les départs contre la course. Denver est le dindon de la farce dans une AFC West bien plus relevée et rate les playoffs à 9-7. Kubiak décide de se retirer à cause de ses divers soucis de santé, et il est remplacé par le Coordinateur Défensif des Dolphins Vance Joseph.

Si l’équipe fait un gros ménage offensif en 2017 (notamment sur la ligne avec la draft de Garett Bolles), elle ne règle pas pour autant ses problèmes de Quarterback : Osweiler revient (!) pour être le remplaçant de Siemian. Le résultat est un crash total en attaque avec une défense qui ne peut plus supporter l’incompétence des autres escouades ; c’est une saison perdue à 5-11. La tentative Case Keenum est faite en 2018 après la bonne saison de l’ex-Viking, ce qui donne une année mitigée : l’attaque se base avant tout sur le jeu de course des rookies Royce Freeman et la sensation Phillip Lindsay (1000+ yards pour un non-drafté), alors que le jeu aérien fait de petits progrès mais voit finalement Sanders se blesser et Thomas être échangé. Le renfort du premier tour pass-rusher Bradley Chubb aide la défense, peu ou prou, à maintenir son niveau de jeu (même si la couverture paie la perte d’Aqib Talib échangé aux Rams), et les Broncos terminent 6-10.

Ces deux saisons ratées ont raison de Joseph qui est remplacé par le Coordinateur Défensif de Chicago, Vic Fangio. Au poste de Quarterback, l’équipe signe l’ex-Raven vétéran Joe Flacco et drafte au deuxième tour Drew Lock, Elway espérant cette fois avoir trouvé un titulaire pour les prochaines années. La saison 2019 est l’inverse de la précédente : Denver démarre mal mais finit en trombe, alors que Flacco laisse sa place à Lock sur blessure. La défense est toujours redoutable et l’attaque prend lentement vie malgré l’échange de Sanders qui pousse le sophomore receveur Courtland Sutton à briller ; les Broncos postent une année prometteuse à 7-9.

Mais le « soufflé » retombe en 2020 : Lock est une machine à redonner la balle à l’adversaire, Sutton se blesse rapidement, les rookies receveurs Jerry Jeudy et KJ Hamler font ce qu’ils peuvent, le coureur Melvin Gordon vient pour aider au sol, la défense tient tant que possible malgré le départ de Chris Harris avant de plier sous les blessures, le calendrier est très compliqué et pour couronner le tout, le COVID balaye tout le groupe des Quarterbacks contre New Orleans, forçant le rookie receveur Kendall Hinton à jouer au poste. Denver termine 5-11 et Elway décide de laisser la place, conscient qu’il faut changer quelque chose : l’ex-Viking George Paton le remplace au poste de General Manager.

L’année 2021 sert un peu plus de la même sauce : l’attaque – qui a vu l’arrivée de Teddy Bridgewater – continue de stagner malgré tout le talent qu’elle contient, et la défense hausse encore le ton avec la draft du premier tour Cornerback Patrick Surtain II, fils de l’ancien arrière des Dolphins et des Chiefs. Les blessures n’arrangent rien et les Broncos postent une saison à 7-10 où ils peuvent avoir des regrets ; de plus, ils apprennent avec tristesse la mort prématurée de Demaryius Thomas à l’âge de 33 ans.

Les soucis sur le terrain poussent la franchise à faire plusieurs changements radicaux : Fangio est débarqué au profit du Coordinateur Offensif des Packers Nathaniel Hackett ; cela lance les rumeurs les plus folles étant donné qu’Aaron Rodgers est en bisbille avec Green Bay. Mais ce dernier reste en place, et c’est finalement l’ex-Seahawk Russell Wilson qui arrive via échange pour tenter de répondre à la fameuse question en titre de chapitre.

Et cette réponse est pour le moins décevante : la plus grosse nouvelle de la saison 2022 est la revente de la franchise au groupe Walter-Penner pour 4.65 milliards de dollars, mettant fin à des années de déchirements entre les héritiers Bowlen. Sur le terrain, malgré l’échange de Chubb à Miami, la défense continue de tenir la baraque, mais le duo Hackett – Wilson est un four complet : les Broncos terminent avec la pire attaque de la ligue à 16.9 points par match, ce qui donne un bilan de 5-12 bien loin des aspirations. Hackett ne survit pas à ce naufrage, et Denver opère un échange avec les Saints pour faire sortir Sean Payton de sa retraite et sauver la situation.

Après avoir allumé son prédécesseur, Payton se met au travail et la franchise tente de solidifier sa ligne offensive en faisant venir notamment l’ex-49er Mike McGlinchey. Cette greffe ne prend pas tout de suite, mais le vrai souci se situe au sol : que ce soit en attaque ou en défense Denver est largement inefficace. L’attaque s’améliore un peu mais la défense est moins souveraine ; néanmoins, une bonne passe en milieu de saison avec notamment des victoires sur Kansas City et Buffalo permettent de poster un bilan de 8-9.