Mailbag QPUL : QB NCAA vs QB NFL

Nouvelle édition de notre mailbag Questions Pour Un LatestHuddle avec son super nouveau logo qui déchire.

Cette semaine on parle des systèmes offensifs en NCAAs et leur impact sur les QBs, puis on va directement en prison sans passer par la case départ.

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Zafara : J’avais une petite question en voyant le QB Bryce Petty qui a une throwing motion assez splendide mais qui a évolué dans un système universitaire à 100 km de celui de la NFL (shotgun, 1 hot run qu’on cible 95% du temps même si d’autres WRs sont libres). Pourquoi les universités emploient un système qui n’est pas utile pour le QB à son passage professionnel ?

Très intéressant que tu poses cette question, car justement la draft 2015 a vu seulement 7 QBs choisis, le plus petit nombre depuis 1955 (Winston, Mariota, Grayson, Mannion, Petty, Hundley et Siemian). Je pense qu’une partie du problème vient du fait qu’il y a de moins en moins de QBs capables de lancer de la poche et ayant connu un système pro en université. On a de plus en plus de QBs habitués à un système très simple et/ou des QBs genre spread offense qui courent autant qu’ils lancent. Le souci, c’est qu’en NFL, où le contrat du QB peut peser lourd, hors de question de le laisser gambader comme en NCAA en se disant qu’au pire s’il se blesse on en met un autre.

Une attaque style NFL est bien plus lente à mettre en place et plus difficile à comprendre car plus complexe, surtout au poste le plus important, celui de QB… et c’est un fait qui est apparu avant l’université puisque le phénomène a commencé au lycée. Si tu ajoutes à cela le fait que ton QB est présent entre 3 (s’il décide de tenter sa chance à la draft un peu plus tôt) et 5 ans (s’il redshirte), tu as un turnover bien plus rapide qu’en NFL avec des joueurs plus jeunes donc moins matures. Du coup, tu simplifies les jeux parfois à l’extrême, ou alors tu apprends à ton QB à courir quand son premier choix est pris. N’oublions jamais qu’un Andrew Luck reste l’exception et non la règle.

Enfin, si tu pars du principe que seuls les joueurs NCAA à 3+ ans ont une chance d’entrer en NFL (c’est-à-dire junior + RS sophomore + senior + RS junior + RS senior), que tu prends le nombre total de ces joueurs dans la NCAA (et pas seulement le FBS) et que tu regardes combien entrent finalement en NFL, tu auras la réponse : le but de la grande majorité des équipes NCAA n’est pas forcément de former les joueurs à entrer en NFL, c’est déjà de faire du mieux possible pour justifier leur existence. L’un n’empêche pas l’autre bien sûr, mais tout le monde sait qu’à terme il n’y a qu’une extrême minorité de joueurs universitaires qui parviennent au niveau professionnel (je ne pense pas qu’on atteigne les 5%, même en comptant les non-draftés).

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Max : Je sais que ce n’est pas un sujet très gai, mais je repense à l’histoire d’Aaron Hernandez, et je me demandais quelles avaient été les peines les plus lourdes pour des joueurs NFL ?

Sur Latest on n’évite aucun sujet, même si ça ne fait pas plaisir. La Vérité Vraie(tm).

Comme dit dans l’article sur Aaron Hernandez, c’est le premier joueur à voir sa carrière interrompue par une condamnation à perpétuité, et c’est le deuxième à recevoir une telle sentence suite à un meurtre au premier degré après Eric Naposki. Il est bien possible que l’ancien mégabust Lawrence Phillips les rejoignent s’il a bel et bien tué son voisin de cellule.

La pire sentence hors de ces trois-là est celle de Keith Wright, un DT drafté en 2003 qui est passé par Houston, Indy, Tampa, Arizona et Detroit. Il faut savoir qu’aux Etats-Unis, en général les sentences de multiples infractions s’additionnent; il n’y a pas de système de « peine concurrente » (sauf si on plaide coupable pour négocier ce genre de choses, j’y reviens juste après). Wright a été condamné en 2012 sur 19 chefs d’inculpations comme vol à main armée, kidnapping et autres « joyeusetés » qui lui ont valu la modique durée de 234 ans de prison.

Pas besoin de chercher bien loin dans le temps pour la peine la plus gerbante : Darren Sharper (Safety des Packers, Vikings et Saints – 90s et 00s), reconnu coupable de 9 viols différents cette année, et qui est parvenu à négocier pour ne faire que 9 ans, même s’il y a également une probation à vie derrière.

Du côté des récidivistes :

J’ai déjà parlé de Phillips : s’il est accusé d’avoir tué son voisin de cellule c’est parce qu’il était déjà en prison, condamné à 31 ans pour violence et agression caractérisée.
Art Schlichter (QB des Colts – 80s) s’est battu toute sa carrière contre une addiction au jeu qui n’est que l’iceberg de tout un tas d’autres vices (fraude, falsification etc). Il a fait un nombre incalculable de séjours en prison, et le dernier en date est en cours (10 ans pris en 2012).
O.J. Simpson a été rattrapé par le karma : innocenté dans le double meurtre de sa femme et de son ami, il a pris 33 ans pour vol et kidnapping en 2008 (même s’il pourra tenter une conditionnelle au bout de 9 ans).

Pas mal de joueurs ont pris des condamnations pour trafic de drogue :

Darryl Henley (ancien CB des Rams de LA – 90s) est le pire de tous : il a essayé en plus d’assassiner le juge et un des témoins de son procès en engageant un tueur à gages; il a pris 41 ans.
Mercury Morris (célèbre RB des Fins – 70s) a pris 20 ans, mais il n’a fait que 3 ans après un arrangement.
Sam Hurd (WR de Dallas et Chicago récemment) a pris 15 ans.
Travis Henry (WR de Buffalo, Tennessee et Denver – 00s) a pris 3 ans.

Du côté des joueurs plus connus (par ordre de gravité) :

Dave Meggett (RB Giants, Jets et Patriots – 90s) est le pire de la liste : il a pris 30 ans pour agression sexuelle avec récidive et vol.
Vous vous rappelez du bust #1 de l’histoire, Ryan Leaf ? Il a pris 5 ans pour pour vol et possession de drogue avec récidive.
Comment oublier Plaxico Burress qui s’est tiré dans la jambe ? 2 ans.
Michael Vick. Ai-je besoin d’en dire plus ? 23 mois.
Donte Stallworth a tué quelqu’un alors qu’il était ivre au volant et a négocié 30 jours de prison + des travaux d’intérêt généraux + 8 ans de probation.

La peine la plus stupide est à égalité pour Stanley Wilson (coureur des Bengals – 80s) et Robert Rozier (Cardinals – 70s). Si vous avez lu le premier Super Bowl Gameday Series sur l’histoire du Super Bowl, vous savez que Wilson était accroc à la cocaïne au point de se shooter la veille de la grande finale et qu’il a été suspendu de la NFL à vie. Il a été pris à nouveau par la justice en 1999 pour un vol afin de payer sa dose, et il a pris 22 ans.

L’histoire de Rozier (photo) est plus glaçante mais encore plus stupide : il a été libéré par les Cardinals de Saint-Louis quelques mois après le début de sa carrière à cause de problèmes avec la drogue. Il a joué en CFL avant de rejoindre une secte qui prônait la suprématie des Noirs. Il a tué 7 personnes en tant que membre, mais il a réussi à éviter la prison à vie en balançant la secte. Il n’a fait que 10 ans sur les 22 ans de prison et a été libéré en 1996 pour être mis dans le programme de protection des témoins. Il s’en tire plutôt bien n’est-ce pas ? Sauf qu’il s’est fait arrêté trois ans plus tard pour un chèque sans provision; la police a alors découvert 29 autres infractions de ce style. Aux States, quand on commet deux crimes sévères, le troisième, aussi infime soit-il, peut provoquer une condamnation très dure. Rozier a pris 25 ans à perpétuité pour cela, et il ne sortira probablement plus de prison.

C’est maintenant que je rajoute que la grande majorité du reste des joueurs NFL est très sympa et que beaucoup font énormément de bien autour de eux dans leurs communautés ou via leurs associations.

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C’est la fin de ce mailbag.

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