Football Kombat : Detroit

500-Lions

Il était clair que la meilleure recrue des Lions en 2014 était le nouveau Head Coach, Jim Caldwell : le genre de bonhomme calme qui allait pouvoir concentrer l’énergie dispersée de la franchise dans la bonne direction. La bonne nouvelle c’est que ça a été le cas : Detroit a réussi 11 victoires, un total qu’elle n’avait plus atteint depuis 1991. La mauvaise nouvelle, c’est que l’attaque a eu de sacrés ratés cette saison, et que l’équipe s’est encore écroulée sur la fin, incapable de remporter le titre de division, puis de se remettre d’un call très litigieux alors qu’elle avait encore les cartes en main. Un grand pas de fait, mais il reste du travail.

A lire en jetant un mouchoir puis en le reprenant cinq minutes après.

 

DETROIT LIONS
2e NFC North ~ 11-5 / 0-1

 

http://img15.hostingpics.net/pics/235985FKProfileLions.jpg

 

Les prévisions de Madame Soleil 2014

 

Tout dépendait d’une seule chose : l’impact de l’arrivée du nouveau Head Coach Jim Caldwell. Il devait absolument arriver à tirer la quintessence de Matthew Stafford et à éviter cet écroulement généralisé du Quarterback à la fin de l’année 2013 qui avait coûté les playoffs. Il devait également parvenir à canaliser l’énergie et la fougue (nécessaires) insufflées par Jim Schwartz vers un but commun. C’était (presque) aussi simple que cela, car il était évident que mise à part à deux postes particuliers, le roster des Lions était rempli de talent partout. Le premier était celui de Kicker avec la retraite du vénérable Jason Hanson après 21 ans.

Le second était celui des arrières. Cela faisait plusieurs années que l’équipe avait du mal à trouver la solution, et elle avait décidé de faire le ménage en libérant deux vétérans du club, le Cornerback Chris Houston et le Safety Louis Delmas. Elle avait récupéré le vétéran Cornerback Rashean Mathis, mais ça faisait plus de poids sur les épaules des jeunes comme Darius Slay; au poste de Safety Glover Quin et James Ihedigbo apportaient plus d’expérience. Pour le reste de la défense, le front-7 n’avait pas subi de modifications majeures, et attendait de voir une belle production de Ndamukong Suh, Nick Fairley, Ziggy Ansah, Stephen Tulloch, DeAndre Levy et compagnie.

L’attaque avait également reçu quelques renforts avec le receveur Golden Tate et le premier tour Tight End Eric Ebron. Tate avait une bonne place à prendre entre Megatron et Ryan Broyles (si celui-ci voulait bien arrêter de se blesser) à la place du très sympathique Nate Burleson; Ebron, lui, venait former un trio de TE intéressant avec Brandon Pettigrew et la sensation Joseph Fauria (Tony Scheffler étant parti en retraite). Aucun changement majeur sur la ligne, ce qui promettait encore de belles brèches pour le duo Reggie Bush – Joique Bell, et une bonne protection pour Stafford… qui restait donc le point d’interrogation numéro un en attaque. Detroit ne pouvait pas compter sur une NFC North aussi faible que l’année dernière à nouveau.

 

La saison

 

NY Giants 35-14, @Carolina 7-24, Green Bay 19-7, @NY Jets 24-17, Buffalo 14-17, @Minnesota 17-3, New Orleans 24-23, @Atlanta 22-21, Miami 20-16, @Arizona 6-14, @New England 9-34, Chicago 34-17, Tampa Bay 34-17, Minnesota 16-14, @Chicago 20-14, @Green Bay 20-30.

Record cumulé projeté (avec les records de 2013) : 124-128-4 (0.492, 16e).
Record cumulé réel (avec les records de 2014) : 120-135-1 (0.471, 29e).
Écart entre les deux records : -0.021 (22e).

Comme pour Pittsburgh juste avant, les Lions ne bénéficient pas de leur propre différence de record entre 2013 et 2014, ce qui fait que le record global mauvais de la NFC South n’est pas véritablement contrebalancé. De plus, les 4 matchs nuls dans la projection provenaient de Minnesota et Green Bay, et ils ont disparu (sauf pour celui de Carolina). Bref, tout ça a aidé à la baisse de la difficulté du calendrier.

 

Les playoffs

 

@Dallas 20-24.

 

La réalité

 

Oui, je vous confirme ce que vous avez lu en intro et qui vous a peut-être surpris(e) : les Lions ont enregistré 10 victoires en 2011 (avant de perdre en Wild Card contre les Saints), mais ils n’avaient pas enregistré 11+ victoires depuis la saison 1991. Coïncidence, c’était également l’année de leur dernière victoire en playoffs avec une tôle de Dallas 36-8 : à cette époque, Wayne Fontes était le Head Coach, Erik Kramer et Rodney Peete étaient les Quarterbacks pendant que Barry Sanders faisait déjà des miracles.

Cette année, les Lions ont réussi à atteindre 11 victoires avec une attaque qui a été inefficace pendant une bonne partie de la saison, et qui est tout juste parvenue à se réveiller à plusieurs moments pour remporter certains matchs (New Orleans, Miami, et n’oublions pas le « cadeau » à Londres contre Atlanta). Lisez ces stats et dites-moi si vous vous attendez à ça étant donné le talent dans l’attaque : 20.1 points (22e), 340.8 yards (19e) dont 251.9 à la passe (12e) et 88.9 au sol (28e) ainsi que 38.5% de conversion de 3e tentative (23e).

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/Matthew+Stafford+Detroit+Lions+v+Arizona+Cardinals+f-0S6KrcBbHl.jpgCertes le jeu au sol est le principal artisan de ce manque d’efficacité en attaque, et on va pouvoir remonter cela à l’état de la ligne offensive, mais même avec ce fait on ne peut pas dire que Matthew Stafford ait fait une super saison, même s’il est loin d’en avoir fait une mauvaise. C’est un peu le problème en essayant de juger sa performance : il a amélioré son taux de complétion, ses pertes de balle et il a mené plusieurs comebacks de fin de match, mais on a l’impression que l’influence prudente de Caldwell a également transpiré chez le nouveau Coordinateur Offensif Joe Lombardi; par rebond, cela a déteint sur un QB qui a été un peu « retenu » dans une attaque qui a semblé plus plate que d’ordinaire. Certes, ça a limité ses pertes de balle, mais également sa capacité de réussir de gros gains; il faudra attendre l’année prochaine pour voir s’il y a une amélioration. Staffie termine à 60.3%, 4257 yards, 7.1 yards par passe tentée, 22 TDs, 12 INTs, 45 sacks et 85.7 de QB Rating.

Si vous combinez les 88.9 yards au sol et les 45 sacks (même si le QB en a mérité quelques-uns pour avoir trop tenu la balle), vous en déduisez que la ligne offensive n’a pas fait son travail cette saison comme elle est parvenue à le faire par le passé. La principale raison est qu’elle a été embêtée par les blessures : 8 linemen ont joué 200+ snaps cette saison, et ceux qui ont joué le plus longtemps n’ont pas forcément été les meilleurs. Je vise à moitié le Guard Rob Sims, qui a très mal démarré la saison (peut-être à cause des ses opérations d’offseason) avant de se reprendre, mais je vise principalement le Centre Dominic Raiola qui a été assez inepte mis à part pour écraser les chevilles (quant un Centre lâche plus de sacks qu’un Tackle, il y a un problème). Riley Reiff a été bon en Left Tackle (34 pressions dont 2 sacks), Larry Warford a encore été bon quand il a joué et LaAdrian Waddle a été sympathique… quand il a joué aussi. Le rookie Travis Swanson a fait quelques apparitions intéressantes même s’il doit encore s’adapter, Cornelius Lucas a essayé de boucher les trous au poste de Tackle (avec du mal) et on savait déjà que Garrett Reynolds n’était pas une solution. Bref c’était compliqué d’avoir une production potable de la part d’une unité touchée par les blessures et qui manque de profondeur.

Ce qui explique également cette moyenne de yards au sol totalement indigente. Comme par hasard, quand la ligne a semblé s’améliorer dans le run block en cours de saison, le jeu de course aussi est allé mieux. C’est pour cela que je ne placerais qu’une petite partie du blâme sur Joique Bell ou Reggie Bush… tout du moins pour cet aspect-là, car les deux ont eu d’autres problèmes. Bush, avec 76 courses pour 297 yards et 2 TDs + 40 réceptions pour 253 yards, n’a pas réussi à rester en bonne santé très longtemps cette saison. Il a fini par se faire piquer la place de coureur #1 par Bell qui a plutôt fait une bonne saison avec 223 courses pour 860 yards et 7 TDs + 34 réceptions pour 322 yards et 1 TD, mais il a fumblé 5 fois (si on ne compte pas celui en playoffs sur le handoff raté avec Stafford). Le jeune Theo Riddick a été plus utilisé à la passe où il a été excellent avec 34 réceptions pour 316 yards et 4 TDs. Une meilleure ligne offensive aidera grandement le trio, mais elle ne peut rien pour la disponibilité de Bush ou les fumbles de Bell. Il y a donc du travail des deux côtés pour améliorer le jeu au sol.

http://www3.pictures.zimbio.com/gi/Golden+Tate+Detroit+Lions+v+Atlanta+Falcons+C-hH8grm6pol.jpgJ’avoue sans honte que je n’ai pas vraiment réfléchi pour sélectionner les Kuro Free Agent Award Of The Year (mais qu’est-ce que je fiche toute l’année, je vous le demande !), néanmoins je sais que le receveur Golden Tate ne serait probablement pas loin de gagner celui de l’attaque (il serait probablement en bataille avec Justin Forsett des Ravens). Tate (photo) est tout simplement devenu la cible privilégiée de Stafford cette saison, et il y en avait besoin vu que Calvin Johnson a été ralenti par diverses blessures; avec 99 réceptions pour 1331 yards et 4 TDs, l’ancien Hawk a souvent tiré l’équipe d’un mauvais pas. Sa capacité à gagner des yards après la réception et à forcer des plaquages ratés est extraordinaire; il mène d’ailleurs la ligue avec 702 YAC et 20 plaquages ratés forcés, le tout avec un taux de catch très honorable de 72.8%. Megatron a donc connu une saison un peu compliquée à cause des pépins physiques, mais il a quand même suffisamment joué pour accumuler 71 réceptions, 1077 yards et 8 TDs. Et ensuite… prenez les jumelles, le reste est loiiiiiin. TRES LOIIIIIIIIN. Entre Jeremy Ross, Corey Fuller et le fiasco généralisé des Tight Ends, Eric « Auto-Hype » Ebron en tête, il y a eu un certain manque de production; on s’attendait à plus que 41 réceptions, 392 yards et 2 TDs entre Ebron, Brandon Pettigrew et Joseph Fauria le danseur de la endzone. Je ne veux pas donner l’impression de taper sur Ebron inconsidérément en oubliant qu’il est rookie, c’est juste que vu ses déclarations avant la saison il l’avait oublié aussi. Less talk, more chalk, comme dirait l’autre. Au moins les receveurs se sont améliorés sur les drops, réduisant presque d’un tiers leur « production » de l’année dernière.

Bref, malgré les efforts des deux receveurs ou de Stafford, l’addition d’un manque de talent chez les autres cibles, d’une ligne décimée, d’un jeu de course inefficace et d’un jeune Coordinateur Offensif a empêché l’escouade d’atteindre un niveau supérieur cette saison; la bonne nouvelle est que tout cela peut se régler avec le temps. Et il serait bien de le faire, car il ne faudrait pas que les Lions gâchent la superbe défense qu’ils ont réussi à mettre en place… surtout si l’un des plus gros morceaux décide d’aller voir ailleurs.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Ndamukong+Suh+Ezekiel+Ansah+Wild+Card+Playoffs+VvkscKQrZXgl.jpgPour l’instant restons en 2014 et admirons le travail : 17.6 points encaissés (3e), 300.9 yards (2e) dont 69.3 au sol (top NFL), 9.7 yards par complétion (3e), 20 INTs (3e). J’attire votre attention sur la stat au sol : cela fait 1109 yards sur la saison, ce qui n’est pas seulement bon, mais au niveau des meilleures défenses de l’histoire en NFL; ils ont longtemps empêché un coureur adverse de dépasser les 100 yards, mais malheureusement pour eux ça a calé au pire moment, dans la finale de division contre Green Bay. Teryl Austin a réussi à tirer le maximum de sa défense malgré deux principales absences qui auraient dû être très préjudiciables (et surtout une évitable). La première est celle du Defensive Tackle Nick Fairley après 8 matchs, mais la ligne défensive n’a pas semblé trop en souffrir. Bien évidemment, elle a encore une fois été menée par l’imposant Ndamukong Suh (photo) qui a tout ratiboisé autour de lui : 9.7% de run stops, 57 pressions dont 8.5 sacks, et un mollet au fromage en dessert. C.J. Mosley a pris la relève de Fairley quand il a été blessé, et l’homonyme du rookie des Ravens a été présent dans l’ombre de Suh. Sur les extérieurs, Ziggy Ansah a été le démolisseur de service avec 64 pressions dont 7.5 sacks mais il a aussi participé à l’effort collectif sur le jeu au sol quand on le lui a demandé (12% de stops). George Johnson et Jason Jones ont également été présents au poste de Defensive End avec 11 sacks à eux deux. Dans l’ensemble, si la DL a su générer 33.5 des 42 sacks, elle a également constitué une très bonne première muraille contre la course.

http://www4.pictures.zimbio.com/gi/DeAndre+Levy+Detroit+Lions+v+Arizona+Cardinals+ZLlmAxumT_cl.jpgJe vous ai parlé d’absences critiques, la première étant Fairley; la seconde a été celle de Stephen Tulloch qui a réussi à s’exploser un ACL en célébrant un sack. On pensait que les Linebackers allaient souffrir de cette perte, mais Tahir Whitehead est venu glisser pour remplir le trou avec un certain talent : celui qui n’avait joué que des bribes de match depuis sa draft en 2012 a pris le contrôle du poste après un petit temps de flottement, et il a été excellent; on ne peut que regretter une petite faiblesse en couverture exposée par les meilleures équipes, mais il aussi réussi 2 INTs, et de plus c’est un peu le cas de tous les Linebackers de l’équipe. Ah oui, et c’est aussi mieux quand on a un monstre sous-côté comme DeAndre Levy dans l’unité. Le Linebacker du côté faible a été implacable au sol avec 14.1% de run stops, et il a également montré son nez dans le rush avec 2.5 sacks; si l’unité a tenu bon, c’est avant tout grâce à sa présence déterminante. Josh Bynes et Ashlee Palmer ont été des lieutenants importants eux aussi, se fondant dans le moule pour ne pas jouer le rôle de maillons faibles.

http://www2.pictures.zimbio.com/gi/Glover+Quin+New+York+Giants+v+Detroit+Lions+e01hk2zFOa3l.jpgQue ce soit pour la ligne défensive ou les Linebackers, ce sont les pertes pendant la saison qui ont fait craindre pour leur qualité. Chez les arrières, on s’attendait dès le début à ce qu’ils souffrent, mais eux ont vraiment dépassé les attentes, avec comme symbole le Safety Glover Quin (photo) : il a toujours été bon mais inconstant, cependant cette saison il a dominé avec 7 INTs (top NFL – Cornerbacks et Safeties confondus). La seule nouvelle pièce de l’arrière-garde titulaire était James Ihedigbo, et ce dernier a fait une saison très complète : il a été bon en couverture, réussissant 4 INTs contre seulement 2 TDs, il a été très présent dans la défense au sol notamment dans la boîte (c’est-à-dire plus proche de ses Linebackers), et il a même fait quelques piges efficaces dans le pass-rush (2 sacks). Rendez-vous compte : le duo de Safeties a réussi 11 INTs, ce qui est autant ou plus que 8 équipes ENTIÈRES cette année. Les Cornerbacks ont également tenu leur rôle, avec Darius Slay et Rashean Mathis : les deux ont combiné pour 6 TDs, 3 INTs et 14 passes défendues, en limitant le taux de réception et la moyenne de yards encaissés. Le seul point faible de l’arrière-garde a été finalement le poste de slot Cornerback sans véritable solution stable : malgré ses 2 INTs, Cassius Vaughn a autorisé trop de passes, et en général c’est par là que les attaques adverses ont trouvé la faille. Mais c’est bien le seul point faible qu’on puisse trouver à une défense qui a rivalisé avec les meilleures cette saison.

On ne peut vraiment pas du tout en dire autant de la tare de l’année à Detroit : le poste de Kicker. Car si les absences de Fairley et Tulloch ont été très bien remplacées, celle de Jason Hanson a laissé un trou énorme. Après la libération de David Akers, on a eu deux performances catastrophiques de la part de Nate Freese et Alex Henery : Freese a fait un 3/7 avant d’être remplacé par Henery qui a fait pire avec un 1/5. Finalement Matt Prater a apporté un peu de stabilité à 21/26, mais lui aussi a connu des périodes compliquées. Le punter Sam Martin a fait une bonne saison mais a raté le punt qu’il ne fallait pas rater contre Dallas. Les retours et la couverture ont été insuffisants.

Et malheureusement, si les Lions ont des questions en attaque et sur équipes spéciales pour l’année prochaine, la seule escouade qui marche bien va en avoir également une grosse avec la situation de Suh. Partira ? Partira pas ? Avec quels sousous dans la popoche ? Ca serait une énorme pièce de la défense qui part et qui ne sera pas remplacée quoi qu’il arrive. Donc si les Lions semblent sur la bonne voie avec du talent un peu partout et cette impression qu’ils ne sont pas loin de passer un palier, il ne tient qu’à eux de ne pas refaire les erreurs du passé et de retomber dans l’anonymat.

 

Les besoins

 

Des gros des deux côtés, surtout si Suh part : OL et DL. Rashean Mathis n’est plus tout jeune et les autres Corners ne sont pas des foudres, donc prendre un CB du futur aux côtés de Slay serait une bonne idée. Un 3e receveur potable ne serait pas mal non plus.

 

Le futur

 

Domicile : Chicago, Green Bay, Minnesota, Arizona, San Francisco, Philadelphie, Denver, Oakland.
Extérieur : Chicago, Green Bay, Minnesota, Saint-Louis, Seattle, New Orleans, Kansas City, San Diego.
Record cumulé en 2014 : 135-121 (0.527, 15e).

Quelque fois il faut oublier le classement du calendrier (15e) et se focaliser sur le record en lui-même : 135-121 dans la NFC North, avec les deux West au programme plus Philly et peut-être le réveil des Saints, c’est loin d’être une partie de plaisir.