Fiche Légende : Cris Carter

#80, 88 – Wide Receiver

 

CrisCarter

 

Présentation

 

GENERALITÉS
Nom complet Graduel Christopher Darin « Cris » Carter
Date de Naissance 25 Novembre 1965
Lieu de Naissance Troy, Ohio
Date de Décès
Lieu de Décès
CARRIÈRE
Lycée Middletown High School, Ohio
Université Ohio State
Draft 4e tour de la draft supplémentaire de 1987
Equipes Philadelphia Eagles (1987-1989)
Minnesota Vikings (1990-2001)
Miami Dolphins (2002)
Statistiques 16 saisons
234 matchs – 209 comme titulaire
1101 réceptions / 13899 yards
12.6 yards par réception
130 touchdowns
HONNEURS
Pro-Bowls 8 (1993-2000)
All-Pro 3 (1994, 1995, 1999)
Performances notables Premier receveur avec 2 saisons à 120+ réceptions
Meilleur receveur de l’histoire des Vikings
Récompenses Membre de l’équipe des années 1990
Membre du Vikings Ring Of Honor
Numéro #80 retiré chez les Vikings
Hall Of Fame Classe de 2013

 

Biographie

 

Derrière les superstars indiscutables promises au Hall Of Fame, vous avez la cohorte des très bons joueurs qui ouvrent la porte au débat. Et il y a notamment un poste en NFL qui pose toujours cette controverse : celui de receveur. Un receveur est-il le produit de son époque ? D’un QB prolifique ? Doit-il forcément avoir gagné un titre pour être éligible ? Où trace-t-on la limite concernant ses performances ? C’est le dilemme que les électeurs du prestigieux Hall ont connu avec Cris Carter pendant longtemps : quasiment chaque année à partir de 2007 (première année d’éligibilité pour lui), il a fait partie des finalistes à l’accession au HOF, mais sans y parvenir. En 2013, finalement, il a reçu la distinction suprême, et à juste titre : Carter était un véritable esthète, maître de la réception en bord de touche et/ou à une main.

Cris Carter naît d’une mère célibataire dans la ville de Troy dans l’Ohio. Il est le dernier de 4 fils, avec également 2 filles. Sa seule figure paternelle est son grand frère, Clarence (que tout le monde appelle Butch), qui a 9 ans de plus que lui. En grandissant, Butch et Cris développent des capacités athlétiques, et leur mère décide de déménager la famille à Middletown, une ville qui a la réputation d’un environnement propice pour les futurs athlètes. Le jeune Cris a déjà un caractère bien trempé à 8 ans : lors d’un match de football, il menace de frapper les coéquipiers qui ne joueraient pas à fond comme lui ; c’est son frère Butch qui doit le calmer et lui expliquer ce que veut dire jouer en équipe.

L’aîné de la fratrie devient un joueur de basket prisé (remarqué à l’Université d’Indiana, il intègrera la NBA en tant que joueur et coach plus tard), alors que Cris hésite longtemps entre le football et le basketball. Finalement, au lycée, la réussite de son grand frère lui donne envie de poursuivre sa carrière avec le ballon orange. Lors de sa 3e année, il est déjà All-State en basket et pense arrêter son autre passion, mais le nouveau coach de l’équipe de football, Bill Conley, le persuade de continuer dans les deux sports, car cela ne sera pas un problème pour un talent athlétique comme lui. Et il a raison : Carter devient All-State dans les deux sports.

CrisCarterOSUSes prouesses sur les terrains (ainsi que la stricte éducation de sa mère qui ne veut que des bonnes notes à l’école) lui permettent d’obtenir son entrée à l’Université d’Ohio State. Il pense toujours jouer aux deux sports, mais sa première année comme receveur chez les Buckeyes est une réussite complète, et il ne se dévoue qu’au football à partir de ce moment. Il démontre ses qualités hors du commun semaine après semaine, avec notamment une réception totalement improbable lors du Citrus Bowl de 1985, sur une passe que son Quarterback voulait pourtant envoyer en touche. Cette réception deviendra la marque de fabrique de Carter pendant toute sa carrière.

Mais le joueur n’a pas que des bons côtés, loin de là : il boit, il fume de la marijuana et prend même de la cocaïne, faisant toujours attention pour esquiver les contrôles. Et même s’il accumule des chiffres records son année de junior avec 69 réceptions, 1127 yards et 11 touchdowns, semblant lui promettre une carrière rêvée en NFL, il a déjà commis une autre bourde gigantesque : il s’est lié avec le très controversé agent Norby Walters. Ce dernier lui a fait signer un contrat post-daté à la fin de la saison universitaire, mais qui rémunère le joueur ; or, il est interdit de payer un joueur de NCAA. Le contrat est découvert un an plus tard, quand Walters est sous enquête fédérale suite à des agissements douteux : Carter est exclus de l’équipe pour sa dernière année NCAA… et surtout pour la draft NFL de 1987.

C’est pour cela que le receveur trouble doit entrer dans la draft supplémentaire de 1987, où il est finalement choisi par les Eagles de Philadelphie au 4e tour. Carter met un peu de temps à s’acclimater à la NFL, mais il s’améliore d’année en année en association avec le phénoménal Quarterback Randall Cunningham : il score 11 touchdowns en 1989, soit le 3e meilleur total de la ligue. Cependant, il continue de consommer des substances stupéfiantes à côté, et le problème devient beaucoup trop important – à la fin de sa 3e saison professionnelle, le coach des Eagles Buddy Ryan décide de le libérer avec cette phrase devenue mythique :

Tout ce qu’il fait, c’est d’attraper des passes de touchdowns.

CrisCarterEaglesMais ce sont bien les addictions de Carter qui ont vraiment poussé Ryan à bout, avec le risque de que le receveur se brûle bien trop tôt. La gifle énorme qu’il vient de prendre, lui qui n’a jamais eu l’habitude d’être jeté comme un malpropre, est un électrochoc. Il sait qu’il doit changer, mais il ne sait pas comment.

C’est alors que les Vikings du Minnesota, qui ont conscience (en partie) des problèmes de Carter, décident de le signer pour une bouchée de pain et de l’intégrer à un plan de désintoxication. Le plan est une réussite : Carter ne touche plus à une goutte d’alcool depuis son arrivée en 1990, et il se libère petit à petit de ses addictions. Il change également son comportement pendant l’offseason : apprenant le régime d’entraînement du légendaire Jerry Rice, Carter comprend qu’il doit lui aussi se mettre à travailler comme un forcené ; il se focalise notamment sur les réceptions à une main.

Avec l’arrivée de Dennis Green en 1992, l’équipe prend un coup de jeune et les résultats arrivent pour le #80, avec 72 réceptions en 1992. C’est le début de la meilleure partie de la carrière de Carter : l’arrivée du Quarterback Jim McMahon en 1993 permet à Carter de prendre son envol avec 86 réceptions, 1071 yards et 9 touchdowns, ses meilleures marques. Mais ce n’est encore rien comparé à ce qu’il se passe l’année suivante.

cris carterLes Vikings prennent un risque en échangeant deux tours de draft (3e + 4e tour) contre le vétéran Quarterback des Oilers, Warren Moon ; il a déjà 37 ans, et Houston pense qu’il n’a plus grand-chose dans le moteur. C’est une erreur, car Moon et Carter développe une relation immédiate et prolifique : en 1994, le receveur établit un record NFL avec 122 réceptions, et en 1995, il égale cette marque en scorant 17 touchdowns ; cela permet à Carter d’être nommé deux fois Pro-Bowler & All-Pro.

Même s’il n’atteindra plus jamais ces chiffres, Carter continue d’être un des meilleurs receveurs de la NFL, surtout lorsque son vieux complice des Eagles, Randall Cunningham, arrive à Minnesota. Cela lance la période faste des Vikings, qui draftent en 1998 le sensationnel rookie receveur Randy Moss, formant avec Carter un duo qui domine la NFL : Minnesota s’installe sur le toit de la NFL en 1998 avec un record de 15-1, mais perd dramatiquement la finale NFC contre Atlanta.

Dans la période 1996-1999, Carter amasse toujours plus de 78 réceptions, 1000 yards et 10 touchdowns, menant la ligue 3 fois en touchdowns et décrochant 4 nominations au Pro-Bowl (plus une All-Pro en 1999). Malheureusement, au niveau collectif il connaît une nouvelle désillusion lors de la finale NFC 2000 contre les Giants.

A 36 ans, il fait une dernière saison avec les Vikings avant de décider de prendre sa retraite en 2001. Une série de blessures à Miami et une discussion avec son ami Dan Marino poussent Carter à rechausser les crampons pour la saison 2002 en Floride, mais il n’aura pas le temps de réussir grand-chose : son premier match est une déception, et il est mis sur la touche quelque temps suite à un problème aux reins. Cette dernière saison est indigne de lui, et il arrête pour de bon.

CrisCarterOneHandA la fin de sa carrière, Cris Carter est le deuxième meilleur receveur de tous les temps derrière Jerry Rice avec 1101 réceptions et 130 touchdowns (il a été dépassé par Marvin Harrison en réceptions, et Randy Moss/Terrell Owens en touchdowns depuis). Il est également le seul receveur à réussir deux saisons de suite à 120+ réceptions (il a été rejoint par Wes Welker depuis). Et pourtant, le Hall Of Fame de Canton, à moins de 400 kilomètres de Middletown où il a grandi, le snobe pendant plusieurs années à cause de l’embouteillage au poste de receveur (Jerry Rice, Andre Reed, Art Monk…). Il sera finalement récompensé de son attente en 2013, alors qu’il est devenu analyste NFL pour la télévision et Internet.

Quand il était à Ohio State et qu’il hésitait entre le football et le basket, son entraîneur Bill Conley lui avait dit qu’il aurait plus de chances de devenir Lynn Swann plutôt qu’Isiah Thomas. Il ne croyait pas si bien dire : Swann était un vrai esthète de la réception avec un grand contrôle de son corps, et Carter a même réussi à dépasser cela. Sa réception impossible lors du Citrus Bowl est le résumé parfait des qualités qu’il a démontrées pendant toute sa carrière : une connaissance parfaite de son placement dans l’espace par rapport à la ligne de touche, et une capacité incroyable à attraper la balle d’une main.