Ze Latest Awards : Detroit

Les mondes de la NFC North et des playoffs leur tendaient les bras à 6-3, mais les Lions ont fait un gros bras d’honneur comme eux seuls savent le faire et ont terminé la saison par 5 défaites en 6 matchs. Ils finissent troisième de la division derrière une équipe de Green Bay avec une valise de joueurs sur IR et Aaron Rodgers out pour presque 8 matchs, et une équipe de Chicago avec une autre valise de joueurs sur IR et une défense à la rue. Good ol’ Lions.

A lire en se cassant la tronche dans un escalier (sensation bien connue à Detroit).

 

DETROIT LIONS
3e NFC North ~ 7-9

 

 

Les prévisions de Madame Soleil 2013

 

Balance, balance, balance. C’était le maître mot dans pas mal de franchises de la NFC North, et les Lions ne dérogeaient pas à la règle : les bombes à Megatron c’était bien gentil, mais avec un jeu de course qui marche c’était encore mieux. C’est pourquoi les Lions avaient fait une acquisition majeure en offseason : Reggie Bush en provenance des Dolphins, qui comptait poursuivre la résurrection de sa carrière à Detroit. Mais ce n’était pas le seul changement apporté à la franchise, et le plus notable était chez celle qui devait ouvrir les brèches à Bush, la ligne offensive. Gosder Cherilus, Jeff Backus et Stephen Peterman ont été remplacés par Riley Reiff, Jason Fox et le rookie Larry Warford. Sinon pour le reste, Matthew Stafford espérait récupérer un Nate Burleson en forme pour avoir un corps de receveurs qui ne paye pas de mine mais qui fait le boulot.

En défense, la DL déjà monstrueuse à l’intérieur avec Suh/Fairley avait ajouté deux nouvelles armes : le rookie draté #5 Ziggy Ansah et le vétéran des Bears Israel Idonije; l’assurance de continuer à faire trembler les OL adverses. Derrière, l’acquisition de Glover Quin allait donner un peu de stabilité alors que le rookie CB Darius Slay allait être mis à rude épreuve dans une division avec des bons receveurs. Néanmoins, si le jeu de course arrivait à se mettre en place, les Lions étaient prêts à faire leur retour dans la course aux playoffs dans une division qui envoyait souvent plusieurs équipes jouer en Janvier.

 

La saison

 

Minnesota 34-24, @Arizona 21-25, @Washington 27-20, Chicago 40-32, @Green Bay 9-22, @Cleveland 31-17, Cincinnati 24-27, Dallas 31-30, @Chicago 21-19, @Pittsburgh 27-37, Tampa Bay 21-24, Green Bay 40-10, @Philadelphia 20-34, Baltimore 16-18, Giants 20-23 (OT), @Minnesota 13-14

 

La réalité

 

Si vous cherchez la cause à cette dégringolade de Detroit, il suffit de regarder les stats : l’équipe a gagné plus de First Down que leurs adversaires, plus de yards que leurs adversaires, plus de sacks qu’elle n’en a lâché à ses adversaires, plus de TD que leurs adversaires, plus de temps de possession que leurs adversaires, un meilleur taux de conversion de 3e tentative que leurs adversaires… mais elle a un turnover ratio de MOINS 12, ce qui les place 28e dans la ligue (à égalité avec Minnesota). Detroit a terminé la saison 1-6 : lors de ces 7 derniers matchs, à part le dernier contre les Vikings, les Lions ont commis à chaque fois au moins 3 pertes de balle. Autre stat : Detroit menait ou était à égalité sur 4 des 6 défaites à la fin du 3e QT, et dans les autres l’équipe n’était menée que de 1 et 2 points. Ca indique tout ce que je vous devez savoir sur la franchise cette année : une équipe de qualité qui s’est écroulée mentalement quand ça a compté.

D’ailleurs si on veut jouer au « Conte de deux saisons« , personne ne le symbolise mieux que Matthew Stafford. Au début de la saison on a eu l’impression que « Staffie » pouvait enfin bénéficier d’un équilibre offensif salutaire : les ajouts au jeu au sol lui ouvraient les voies aériennes. Sur les 9 premiers matchs il est à 61.4%, 2836 yards, 19 TD et 7 INT… soit déjà presque autant de TD que TOUTE l’année précédente. Et puis… ZE mini-rotoplaf. Les 7 derniers matchs ont été un supplice pour Stafford qui a méchamment régressé : 54.4%, 1814 yards, 10 TD et 12 INT; parmi ces 12 interceptions, 5 ont eu lieu en 4e QT. Je veux bien considérer que les Lions ont affronté des défenses à la passe en général plutôt bonnes à la fin (sauf Minnesota et Philly), et que Stafford a été le QB le plus victimisé par les drops cette saison (58), mais ça n’explique pas le fait que sa mécanique de lancer parte encore en sucette dans les pires moments. Stafford est un bon QB, mais il doit passer un palier; l’arrivée d’un nouveau staff pourrait l’aider.

En tout cas, une unité qui ne lui a jamais donné de mal, c’est sa ligne offensive. Je crois encore, vaguement, me rappeler d’une époque révolue où les gros de devant étaient un problème récurrent dans le Michigan; ce n’est plus le cas DU TOUT. Les changements drastiques apportés pendant l’offseason ont payé tout de suite : le jeu de course leur doit beaucoup, et en protection de passe ils ont lâché seulement 23 sacks (2e meilleur total derrière Denver). En plus, ils ont été très peu pénalisés : 17 mouchoirs jaunes, plus bas total pour les OL. Le côté gauche a été un peu en-dessous avec le Tackle Riley Reiff moins bon en protection de passe et le Guard Rob Sims en run block, mais rien de bien catastrophique. Le Centre Dominic Raiola est le vétéran solide de la ligne, et il a eu à sa droite un combo de rookies qui ont mérité leur galon : le non-drafté LaAdrian Waddle a été la jolie surprise, s’intégrant de suite en Right Tackle, alors que le Right Guard Larry Warford a simplement tout détruit sur son passage; il aurait mérité l’Offensive Rookie Of The Year. Les Lions ont du lourd pour les années à venir.

Les coureurs en ont également bien profité : l’addition de Reggie Bush (photo) a été une réussite, et il a formé un tandem terrible avec Joique Bell. Les deux ont semé la zizanie dans les défenses, que ce soit à la course ou à la passe, mais ils ont aussi contribué à l’écroulement des Lions en seconde partie de la saison avec trop de fumbles perdus. Ils ont néanmoins apporté une belle alternative au jeu de passe avec 1656 yards/12 TD au sol et 1043 yards/3 TD à la passe à eux deux. Bush a redoré le blason du jeu de course de Detroit en étant le premier coureur à 1000+ yards de la franchise depuis 2004 (Kevin Jones), alors que Bell a été un des meilleurs pour casser les plaquages.

Megatron a encore fait des siennes cette saison. Comme pour Adrian Peterson, Calvin Johnson n’a pas fait une saison à la hauteur de ses chiffres mirobolants de l’année dernière, même s’il a essayé très fort de repousser les limites du réel contre les Cowboys avec ses 329 yards (à 7 yards du record NFL de Flipper Anderson). Mais bon, ça ira pour cette fois, on lui autorise une performance à 1492 yards et 13 TD, surtout qu’il a joué au début de la saison avec une blessure; c’est d’ailleurs quand il n’a pas été là qu’on s’est rendu compte de néant derrière lui. Certes, le corps de receveur n’a pas eu de chance avec la seconde IR de suite pour Nate Burleson et Ryan Broyles, mais, même après son retour, le très sympathique mais malchanceux receveur a marqué le coup. J’ai dit un peu plus haut que Stafford a souffert des drops de ces receveurs : Megatron a été coupable (10.6%, inhabituel chez lui), mais la palme revient à Kris Durham et ses 10 drops sur 48 passes rattrapables (!). Chez les Tight Ends, Brandon Pettigrew a fait le yoyo toute la saison, alors que le rookie Joseph Fauria s’est révélé dans la zone rouge (18 réceptions et 7 TD, sympa comme ratio).

Donc mettons-nous d’accord, il y a du talent dans cette attaque, il ne manque que des receveurs qui arrivent à faire une saison complète. Peut-on en dire autant de la défense ? Pas exactement, car on trouve un peu à redire à tous les étages. Prenez la DL par exemple : oui, Ndamukong Suh (photo) continue à prouver qu’il est un des meilleurs DT de la ligue, Willie Young est un bon DE et Ziggy Ansah n’a fait que gratter la surface de son potentiel. Mais Nick Fairley a été plus inconstant que l’année dernière et Israel Idonije n’a pas apporté autant qu’attendu; ça explique que parfois la DL ait disparu dans les matchs, et que le pass-rush n’ait pas été dominateur avec seulement 33 sacks (même si Suh a fait un carnage avec 72 pressions, deuxième DT derrière Gerald McCoy). Néanmoins il y a un domaine où la DL a fait un travail fantastique, c’est contre la course : que ce soit Suh, Young ou surtout Ansah, ils ont très bien su fermer la porte au coureurs adverses, ce qui explique que l’équipe ait encaissé en moyenne environ 100 yards par match au sol (99.8, 6e NFL).

Les Linebackers ont également eu un rôle à jouer dans cette bonne défense à la course : le duo DeAndre Levy et Stephen Tulloch (photo) a fait un travail solide au centre de l’unité; et pourtant, ce n’est même pas contre la course mais en couverture qu’ils ont réussi leurs meilleures performances. Levy a fait un bond en avant par rapport à l’année dernière au sol (8.8% run stop, top 5 4-3 OLB), mais il a été ébouriffant en couverture avec SIX interceptions, le meilleur total chez les Linebackers. Tulloch a été moins souverain en couverture, mais il a été plus efficace à la course avec 11.3% de stops (top 5 ILB) et il a raté peu de plaquages (9). On peut trouver dommage de ne pas avoir un troisième larron au même niveau, même si le combo Ashlee Palmer/Rocky McIntosh n’a pas été particulièrement mauvais.

Un peu plus haut, je me rappelais d’un temps où la ligne offensive était un problème. Chez les arrières c’est un problème récurrent qui n’a pas été réglé cette année. Comme la DL, les DBs ont été trop irréguliers pour permettre de maintenir un niveau de qualité suffisant, et les blessures n’ont pas aidé. Quand votre meilleur Corner est un Free Agent signé à la va-vite pendant la présaison, on peut louer la rapidité avec laquelle vous avez trouvé la rustine, mais il n’empêche que votre pneu a un trou. Rashean Mathis a été cette rustine-meilleur-CB de l’équipe sans souci : 48.7% de passes autorisés et 10 passes défendues jouent en sa faveur, même s’il a pris 3 TD sans une interception. C’est toujours mieux que les autres, car si Darius Slay reçoit un passe parce qu’il est rookie, que dire de Chris Houston qui s’est complètement écroulé cette année : 60.8%, 834 yards, 5 TD, 2 INT, 7 passes défendues et un nombre de réceptions sur sa tête. Heureusement le jeu des CBs a été récupéré un peu par celui des Safeties, même si ceux-ci aiment parier et ne gagnent pas toujours : Louis Delmas aime foncer dans le tas (y compris dans ses partenaires) et Glover Quin est parfois hors de position, mais ils restent des éléments importants pour l’arrière-garde (3 interceptions chacun).

Enfin, notons la très bonne acquisition de l’ancien Packer Jeremy Ross qui est devenu un vrai retourneur fou pour Detroit (1 TD sur retour de kick et 1 sur retour de punt). Et prions les Lions de jeter définitivement l’idée de faire un fake punt sur un terrain boueux (comme à Pittsburgh).

En résumé, les Lions n’ont pas encore réglé tous leurs problèmes cette année, mais ils ont un potentiel en attaque et en défense contre la course qui fait peur si un coach arrive à le canaliser. C’est pour ça que le changement de coach est normal : quelques fois, il faut savoir reconnaître qu’un cycle est passé, remercier un coach pour ce qu’il a fait et reconnaître qu’il ne correspond plus à ce qu’il faut. Après la saison à 0-16, les Lions avaient besoin d’un botteur de derches patenté, et Jim Schwartz a très bien tenu ce rôle. Mais maintenant les Lions ont besoin d’ordre et de discipline, et il n’est tout simplement pas câblé pour ça, contrairement à Jim Caldwell. L’embauche de l’ancien QB coach des Saints Joe Lombardi (oui, petit-fils de Vince) comme OC devrait être bénéfique à Stafford.

 

Les besoins

 

Receveur et Cornerback sont des besoins pressants, surtout avec Burleson parti. Il va falloir également surveiller ce qu’il se passe avec Raiola (Free Agent) dans l’OL, alors qu’un peu d’aide en LB et en TE ne ferait pas de mal.

 

Le futur

 

Domicile : Chicago, Green Bay, Minnesota, New Orleans, Tampa Bay, Buffalo, Miami, NY Giants.

Extérieur : Chicago, Green Bay, Minnesota, Atlanta, Carolina, New England, NY Jets, Arizona.

Record cumulé en 2013 : 124-128-4 (16e).

Calendrier assez intrigant, et dont le record cumulé risque de remonter avec les records de 2014. Arizona à l’extérieur, ce n’est pas un cadeau.