Fiche Légende : Willie Lanier

#63 – Linebacker

 

 

Présentation

 

GENERALITÉS
Nom complet	Willie Edward Lanier
Date de Naissance	21 Août 1945
Lieu de Naissance	Clover, Virginia
Date de Décès	–
Lieu de Décès	–
CARRIÈRE
Lycée	Maggie L. Walker, Richmond, Virginia
Université	Morgan State, Maryland
Draft	2e tour de 1967 (#50)
Equipes	Kansas City Chiefs (1967-1977)
Statistiques	11 saisons 149 matchs – 132 comme titulaire 27 interceptions 2 sacks 18 fumbles récupérés
HONNEURS
Pro-Bowls	6 (1970-1975) et 2 AFC All-Star game (1968, 1969)
All-Pro	8 (1968-1975)
Performances notables	–
Récompenses	1 bague de champion (1970) Membre de l’équipe des 75 ans de la NFL Numéro #63 retiré aux Chiefs
Hall Of Fame	Classe de 1986

 

Biographie

 

Pendant longtemps, les afro-américains n’ont pas pu accéder à certains postes du football américain à cause de la ségrégation. Bien évidemment, le premier poste auquel on pense quand on parle de cet état de fait, c’est celui de Quarterback, le leader de l’attaque. En effet, les joueurs « de couleur » n’étaient à l’époque pas vus comme ayant l’intelligence suffisante pour évoluer à ce poste. Mais on parle moins du fait que c’était aussi vrai de l’autre côté du ballon. Le Middle Linebacker, le leader de la défense, était également un rôle réservé aux blancs. On en parle moins car la tabou a été brisé plus tôt que celui sur le Quarterback, et le premier d’entre eux était Willie Lanier.

Né dans une famille de Virginie, Lanier est immédiatement attiré par les sports, notamment le football et le basketball. Il joue en attaque sur le gridiron, mais quand il intègre l’équipe du lycée Maggie L. Walker de Richmond, son entraîneur décide de le placer en défense, au poste de Linebacker. Lanier possède une grande capacité de mouvement latéral qui peut ainsi lui permettre de poursuivre les porteurs de balle et de venir boucher les trous dans la défense.

Lanier s’épanouit dans son rôle pendant toute la période du lycée. Une fois qu’il a terminé, il veut intégrer Virginia State, mais la discrimination raciale étant un peu trop vive dans le sud, il pense qu’il a plus intérêt à remonter au nord du pays. Un de ses camarades, Gilbert Carter, s’apprête à aller à l’université Morgan State de Baltimore, historiquement réservée aux afro-américains. Lanier se dit que c’est une bonne destination, s’informe pour l’inscription et discute avec le coach Earl Banks. Lanier passe le test d’entrée avec brio et il est pris à Morgan State, où il sera nommé deux fois dans la Small College All-America Team (l’équivalent de l’All-American pour les petites universités).

Lanier arrive à la draft de 1967, en plein début de rapprochement entre les deux ligues professionnelles concurrentes, la NFL et l’AFL. Il est choisi au second tour par les Chiefs de Kansas City de l’AFL qui ont un besoin défensif après la claque qu’ils ont reçu quelques mois plus tôt au Superbowl I contre les Packers 35-10. D’ailleurs au premier tour, KC a pris un autre Linebacker, Jim Lynch de Notre Dame. Alors que Lynch est sensé devenir le Middle Linebacker, le patron de la défense, il ne faudra que quelques démonstrations du talent de Lanier pour que le coach Hank Stram le place à ce poste et repousse Lynch en Outside Linebacker.

Lanier devient alors le premier Middle Linebacker noir des deux ligues confondues, et bien évidemment l’opposition est forte autour de l’équipe après ce choix. Mais comme Paul Brown ou Vince Lombardi, Stram ne voit que le talent et pas la couleur de peau. La première saison de Lanier est interrompue par une blessure, mais en 1968 il revient en pleine forme et ancre une défense qui monte en puissance. Lanier est un roc au milieu de l’escouade, disséquant les attaques avec son intelligence, parlant d’angles de poursuite et d’angles de plaquage. Il traque le porteur de balle sans relâche, intercepte 4 passes, et met des coups de boutoir à chaque plaquage. Il gagne un surnom pour cela, « Contact », et surtout un casque spécial avec du rembourrage extérieur pour le protéger de sa propre violence.

La défense atteint son apogée dans l’année 1969 où elle est une des plus féroces de l’histoire du football professionnel : elle devient la seule de l’ère du Superbowl à finir première en points, yards au sol et yards à la passe alloués à l’adversaire (elle compte 5 futurs Hall Of Famers avec Lanier, Buck Buchanan, Curley Culp, Bobby Bell et Emmitt Thomas). Mais Willie est le coeur et l’âme de la défense, et il le démontre lors d’un goal-line stand en finale AFL contre les champions en titre Jets : la défense, Lanier en tête, stoppe trois fois New York qui se trouve à 1 yard de la endzone, forçant un Field Goal qui égalise à 6-6. Derrière l’attaque de Kansas City marque un touchdown et le franchise du Missouri l’emporte, retournant au Superbowl.

Les Chiefs, avec leur défense de fer et leur attaque sous-estimée, arrivent au Superbowl IV contre des Minnesota Vikings archi-favoris. La défense va ridiculiser la meilleure attaque NFL en ne lâchant que 7 points et en créant 5 pertes de balle (dont une interception de Lanier). De ce fait, l’attaque reçoit les munitions nécessaires pour que Kansas City remporte le seul titre de son histoire.

Et ainsi, Lanier va continuer ses ravages dans l’attaque adverse avec une grande régularité, ne manquant qu’un seul match dans le reste de sa carrière. Les Chiefs retournent en playoffs avec cette défense redoutable en 1971 mais ils sont éliminés par les Dolphins au terme du match le plus long de l’histoire (un peu plus de 82 minutes). C’est la dernière fois que Lanier verra les playoffs, la franchise déclinant et n’arrivant pas à se renouveler.

Après 11 années et 146 matchs de bons et loyaux services, Lanier prend sa retraite en 1977. Il obtient son diplôme et revient en Virginie où il devient agent de change, ce qu’il a toujours voulu faire. Il monte ensuite son entreprise d’investissement Lanier Group LLC.

Avec Jim Lynch (à gauche) et Bobby Bell (à droite), il a formé un des trios de Linebackers les plus impressionnants de l’histoire, et ce n’est pas une surprise quand en 1986 Lanier rejoint Bell au Hall Of Fame (après que leurs numéros aient été retirés par les Chiefs). Certes, Bell est vu aujourd’hui comme le meilleur athlète général des deux, mais l’importance de Lanier dans le jeu et dans l’ouverture du poste aux afro-américains lui confère une dimension symbolique plus forte.