Fiche Légende : O.J. Simpson

#32 – Running Back

 

 

Présentation

 

GENERALITÉS
Nom complet	Orenthal James « O.J. » Simpson
Date de Naissance	9 Juillet 1947
Lieu de Naissance	San Francisco, Californie
Date de Décès	–
Lieu de Décès	–
CARRIÈRE
Lycée	San Francisco Galileo
Université	University of Southern California
Draft	1er tour de 1969 (#1)
Equipes	Buffalo Bills (1969-1977) San Francisco (1978-1979)
Statistiques	11 saisons 135 matchs – 116 comme titulaire 2404 courses / 11236 yards 4.1 yards par course 61 touchdowns
HONNEURS
Pro-Bowls	6 (1969, 1972-1976)
All-Pro	5 (1972-1976)
Performances notables	4 fois meilleur coureur NFL (yards) 2 fois meilleur coureur NFL (touchdowns) Record de yards à la course par match, saison (143.1) Record de matchs à 200+ yards à la course (6) 2000+ yards au sol en une saison
Récompenses	1968 Heisman Trophy 1973 MVP 1973 Offensive Player Of The Year Membre de l’équipe des années 1970 Membre de l’équipe des 75 ans de la NFL
Hall Of Fame	Classe de 1985

 

Biographie

 

S’il est un joueur exceptionnel qui aura pourtant fait plus parler de lui après sa carrière que pendant, alors le voici. La rocambolesque histoire de ce joueur a connu de sombres chapitres, et de ce fait il est parfois difficile pour les gens de parler ou se rappeler de quoi il était capable sur un terrain. Et pourtant, si l’on écarte un instant la sphère extra-sportive de la discussion, on reste avec un fait indéniable : Orenthal James Simpson a été un des plus grands Running Backs de l’histoire de la ligue.

Après une enfance agitée pendant laquelle il fait partie d’un gang, il rentre au lycée et se met au football américain. En 1965 il intègre le Community College de San Francisco pour deux ans où il se fait remarquer comme un jeune avec un talent exceptionnel, jouant Running Back et Defensive Back. Suite à ses exploits sur le terrain, il reçoit une bourse sportive pour intégrer la prestigieuse Université de Californie du Sud, USC.

C’est là qu’en tant que junior en 1967, O.J. va véritablement se faire un nom. Sa vitesse de pointe et sa puissance lui permettent de courir pour 1451 yards et 11 touchdowns dans la saison ; il est alors un candidat idéal pour le Heisman Trophy, la récompense du meilleur joueur universitaire. Il affronte indirectement son plus grand rival pour le trophée, le Quarterback de UCLA Gary Beban, le 18 Novembre 1967 pour la finale de conférence AAWU (qui deviendra plus tard la PAC-12). Ce match reste comme un des plus célèbres de l’histoire de la NCAA, et les Trojans d’USC l’emportent 21-20 grâce à un touchdown de 64 yards à la course de Simpson. Malgré cette victoire il doit laisser le trophée de meilleur joueur à Beban (certains diront que c’est parce qu’il n’est pas un senior).

Ce n’est que partie remise car en 1968 Simpson prend sa revanche, postant une année encore meilleure avec 1709 yards et 22 touchdowns, et remportant le Heisman. Il arrive donc à la draft NFL avec la quasi-certitude d’être pris en #1. Pendant la saison NFL précédente les Eagles de Philadelphie ont longtemps été les « mieux placés » pour être les premiers à choisir, mais deux victoires sans aucun intérêt en fin de saison ont permis aux Bills de finir avec le pire record (1-12-1). C’est ainsi que Simpson se retrouve à Buffalo dans une équipe sans aucun talent. Malheureusement pour lui elle n’en aura pas beaucoup durant toute sa carrière, avec seulement 3 saisons positives en 8 ans et une apparition en playoffs en 1974 pour une défaite au premier tour contre Pittsburgh.

Les deux premiers coachs de Simpson aux Bills, John Rauch et Harvey Johnson, n’ont pas confiance en lui et il voit un temps de jeu limité, postant trois premières saisons inférieures à 750 yards. En 1972 Lou Saban est engagé comme Head Coach et il décide de se baser sur « Juice » (surnom donné à Simpson parce que O.J. est connu comme raccourci pour « Orange Juice« , le jus d’orange). Il dépasse enfin les 1000 yards à la course (1251), et comme Saban comprend rapidement qu’il n’a que lui comme talent offensif, il le gave de ballons en attaque et O.J. explose définitivement sur la scène en 1973. Cette saison sera celle de tous les records : Simpson est le premier coureur à casser la barrière des 2000 yards à la course avec 2003, un exploit retentissant étant donné qu’il a lieu sur 14 matchs seulement (et il sera le seul coureur à le faire sur une saison aussi courte). Il est alors élu MVP et Offensive Player Of The Year pour sa domination de la ligue avec un record sur une saison de 143.1 yards au sol par match, toujours d’actualité.

O.J. va continuer à ce niveau en 1974 (et Buffalo redresse la tête en même temps), mais sa saison la plus aboutie a lieu en 1975 avec 1817 yards et 16 touchdowns à la course, accompagnés de 426 yards et 7 touchdowns à la passe ; un total de 23 touchdowns qui est le record de l’époque. Mais l’équipe des Bills ne sera jamais assez forte autour de lui pour l’amener à la grande finale.

D’ailleurs si on doit résumer sa carrière, il suffit de se reporter au 25 Novembre 1976 pour le traditionnel match de Thanksgiving. Les Bills se déplacent à Detroit, face à une des meilleures défenses de la ligue. Les Bills n’ont aucun Quarterback viable, et Detroit le sait, concentrant sa défense sur le Running Back. Simpson répond en établissant le record de yards à la course en un seul match avec 273 yards sur 29 portés, approchant donc les 10 yards de moyenne. Et malgré cela, les Bills perdent le match 27-14 parce que la Quarterback de l’époque, Gary Marangi, ne réussit que 4 passes sur 21 pour 29 yards et 1 interception.

En 1977 Simpson se blesse, et il est ensuite échangé avec les 49ers pour plusieurs picks à la draft 1978. O.J. joue deux saisons de plus avec San Francisco, sa ville d’origine, mais il est rattrapé par l’âge et les blessures. Les années de courses contre une défense presque uniquement destinée à l’arrêter finissent par avoir raison de ses capacités et il raccroche les crampons en 1979.

Il est alors le deuxième coureur de l’histoire avec 11236 yards derrière Walter Payton. Il détient le record de yards sur un match, le record de yards par match sur une saison et le record du nombre de matchs à 200+ yards en carrière. Mais il n’aura pas réussi à avoir de bague car il est l’archétype du Running Back exceptionnel qui aura eu la malchance de tomber sur une mauvaise équipe, comme Barry Sanders le sera avec les Lions un peu plus tard.

Bien évidemment, l’histoire ne s’arrête malheureusement pas là pour O.J. Simpson. S’il fait quelques apparitions dans des publicités et au cinéma avec notamment un rôle récurrent dans la trilogie des comédies Naked Gun (Y’a-t-il un flic… en français) c’est dans la colonne des faits divers que Simpson revient sur le devant de la scène.

Le 12 Juin 1994, l’ancienne femme d’O.J., Nicole Brown Simpson, et son ami Ronald Goldman sont retrouvés assassinés à l’extérieur de chez elle. Les premières preuves tendent à accuser Simpson, mais celui-ci refuse de se rendre, donnant le spectacle (in)fameusement célèbre de la poursuite en voiture relayée par les télévisions du monde entier : Simpson avec son van blanc et les voitures de police le suivant. Finalement il est arrêté, et le procès démarre. Il va durer huit mois entièrement télévisés et va diviser le pays principalement sur l’aspect racial.

Au final, O.J. est acquitté des deux meurtres même si beaucoup de gens sont persuadés de sa culpabilité. Il perd cependant le procès au civil qui le condamne à verser 33M$ de dommages.

Mais la justice va avoir vite fait de le rattraper. Après quelques démêlés sans vraiment de conséquence, il refait parler de lui en 2007 : à la tête d’une équipe armée, il dévalise une chambre de l’hôtel-casino Palace Station à Las Vegas ; c’est la chambre de Bruce Fromong, un revendeur d’objets culte liés au sport. Interrogé, Simpson avoue rapidement le vol, mais il dit que les objets lui avait été volés, et de plus il nie que ses hommes étaient armés. En 2008 Simpson est reconnu coupable pour tous les chefs d’accusation : conspiration en vue de commettre un crime, kidnapping, vol ainsi qu’utilisation d’armes à feu. La peine est fixée à 33 ans avec la possibilité de parole à 9 ans.

O.J. Simpson est actuellement emprisonné au Centre Correctionnel de Lovelock, Nevada. Sa première demande de libération pourra être faite en 2017, bien que Simpson ait témoigné en 2012 pour avoir un nouveau procès, soutenant avoir été « mal représenté » en 2008. Le juge n’a pas encore tranché sur la question.

Quoi qu’il en soit, l’héritage sportif d’O.J. Simpson est déjà totalement détruit car aujourd’hui quand on entend son nom, plus personne ne pense au joueur exceptionnel qu’il a été sur le gridiron. Et il n’y a personne d’autres à blâmer que Simpson lui-même pour cela.