Fiche Légende : Barry Sanders

#20 – Running Back

 

BarrySanders

 

Présentation

 

GENERALITÉS
Nom complet Barry David Sanders
Date de Naissance 16 Juillet 1968
Lieu de Naissance Wichita, Kansas
Date de Décès
Lieu de Décès
CARRIÈRE
Lycée Wichita North, Kansas
Université Oklahoma State
Draft 1er tour de 1989 (#3)
Equipes
Detroit Lions (1989-1998)
Statistiques 10 saisons
153 matchs – 151 comme titulaire
3062 courses / 15269 yards
5.0 yards par course
109 touchdowns
HONNEURS
Pro-Bowls 10 (1989-1998)
All-Pro 10 (1989-1998)
Performances notables 4 fois meilleur coureur NFL
Record de matchs consécutifs à 100+ yards (14)
Record de saisons à 1500+ yards (5)
2000+ yards au sol en une saison
Récompenses 1988 Heisman Trophy
1989 Rookie Of The Year
1997 MVP
2 fois Offensive Player Of The Year (1991, 1997)
Membre de l’équipe des années 1990
Numéro #20 retiré chez les Lions
Hall Of Fame Classe de 2004

 

Biographie

 

J’ai juste senti que j’étais au bout, que c’était l’heure d’arrêter. J’en avais assez, j’avais joué assez longtemps. La détermination, l’envie et le bonheur d’être sur le terrain n’étaient plus là.

Malgré toutes les envies de fans de le voir courir plus longtemps, c’est par ces mots que Barry Sanders explique la fin abrupte de sa carrière à 31 ans. Une carrière exceptionnelle qui aurait pu l’être encore plus dans les livres des records si le poids de toute une franchise ne l’avait pas usé avant terme. Néanmoins, même s’il n’est pas au sommet des tableaux historiques, il n’en reste pas très éloigné, et avant tout c’est son style de course électrique et imprévisible qui reste dans la mémoire collective. Regarder Sanders courir était déjà un vrai spectacle en soi.

Le jeune Barry naît dans une famille de 11 enfants, et son passe-temps est de jouer avec son frère aîné Byron à un jeu où il prend le ballon et doit échapper à une meute de « plaqueurs » ; c’est à ce moment qu’il forge le style de course instinctif qui le rendra célèbre. Au lycée de Wichita Falls il doit patienter derrière Byron dans l’équipe, et quand le coach finit par le titulariser dans sa dernière année, il explose avec 1000+ yards en 7 matchs. Cela devrait être suffisant pour attirer les regards vers lui, mais sa petite taille (1m73) rebute les recruteurs.

Il reçoit peu d’offres et décide de prendre la plus intéressante, celle d’Oklahoma State. Malheureusement pour lui il se retrouve alors derrière un autre futur Hall Of Famer, le Running Back Thurman Thomas. Néanmoins Sanders grappille le temps de jeu qu’il peut en servant de remplaçant mais aussi de kick returner. C’est sur ces retours qu’il décroche les mâchoires avec une association agilité/vitesse rarement vue. Comme le dit le coach des Oklahoma Sooners, Barry Switzer :

En 1987 avant un match contre OSU je regarde des vidéos de leur attaque avec mon escouade défensive. Je me lève et je vais voir l’escouade offensive qui regarde des vidéos de la défense d’OSU et je leur dis : « Les gars on a un problème, on n’a pas intérêt à blesser Thurman Thomas ». Les gars m’ont regardé comme si j’étais fou, et j’ai rajouté : « Je suis sérieux, vous ne voulez pas jouer contre le première année derrière lui, Barry Sanders. On peut gérer Thurman, mais on n’arrivera pas à plaquer ce gamin ».

Barry-Sanders-Oklahoma-StateQuand Thomas (de deux ans son aîné) est drafté par la NFL en 1988, Sanders gagne le poste de titulaire et il va écraser la NCAA de son talent. Il réussit une saison historique avec 2628 yards et 37 touchdowns au sol, 3250 yards et 39 touchdowns cumulés et la moyenne hallucinante de 238.9 yards au sol par match (jamais aucun joueur n’a dépassé les 200 depuis). La cerise sur le gâteau est sa performance au Holiday Bowl contre Wyoming (qui ne compte pas dans les stats précédentes) : 222 yards et 5 touchdowns. Sans surprise il gagne le Heisman Trophy, et il décide de ne pas rester à OSU pour son année de senior. Il entre à la draft NFL de 1989 avec, cette fois, toute l’attention qu’il mérite.

Il est sélectionné en 3e position par les Lions de Detroit qui pataugent dans la médiocrité depuis plusieurs années et pensent ainsi relancer leur franchise. Le problème c’est que justement, Barry va devenir la seule arme des Lions, portant l’équipe sur ses épaules. Il ne déçoit pas pour son année de rookie en 1989 : son instinct et sa capacité à changer d’appuis, couplés à une base très solide sur des jambes puissantes, lui permettent non seulement de rendre fous les défenseurs mais aussi d’encaisser les chocs et de ne quasiment jamais tomber sur le premier impact. Et c’est tant mieux, car tous ces aspects sont mis à rude épreuve par la passoire qui lui sert d’Offensive Line et qui permet à un ou deux joueurs d’être déjà sur lui alors qu’il n’a fait que deux pas. Après une première course en carrière de 18 yards et un touchdown sur la quatrième, Sanders fait une année de rookie sensationnelle à 1470 yards et 14 touchdowns, gagnant le titre de Rookie Of The Year.

Cela va être le pain quotidien du Running Back : une Offensive Line médiocre, des courses de 1 yard pour lesquelles il en parcourt 14 à esquiver les plaqueurs à droite et à gauche, des gros gains quand il s’ouvre lui-même des brèches, et des saisons régulièrement au-dessus des 1100 yards au sol. Grâce à lui, les Lions redressent la tête et accèdent au playoffs en 1991, et Barry joue encore un rôle décisif dans une victoire contre les Cowboys. La finale NFC se passe beaucoup moins bien car les Redskins musèlent le coureur et Detroit perd 41-10.

BarrySandersRunSanders continue d’affoler les foules avec ses courses spectaculaires. Alors que l’action est prévue d’une certaine façon, elle finit invariablement par une improvisation qui tourne au torero entre lui et les défenseurs adverses. 1993 est une bonne année mais les Packers éliminent les Lions au premier tour des playoffs. En 1994 il poste sa meilleure saison à cette date avec 1883 yards et 7 touchdowns, mais son style si caractéristique montre son pire visage en playoffs toujours contre Green Bay : la puissante défense au sol des Packers fait terminer Sanders à 13 courses pour -1 yard. En 1995 nouvel échec : dans une bataille de futures légendes avec Emmitt Smith des Cowboys, Detroit s’incline contre Dallas 58-37.

En 1997 Wayne Fontes, qui a drafté Sanders, est remercié et remplacé par Bobby Ross. Une des premières choses que le coach va faire c’est enfin donner une aide à Barry : un Fullback personnel. C’est la meilleure décision qu’il pouvait prendre : Sanders devient le troisième Running Back à dépasser les 2000 yards au sol en une saison, et il établit le record à 2053 (grâce notamment à 14 matchs consécutifs à 100+ yards dont 2 à 200+). Cette performance époustouflante lui permet d’obtenir les titres de MVP (conjointement avec Brett Favre) et Offensive Player Of The Year. Mais encore une fois, le succès ne sera pas là en playoffs avec une nouvelle défaite au premier tour contre Tampa Bay 20-10.

Cet enchaînement d’échecs, que ce soit en saison régulière ou en playoffs, et le poids de la franchise sur ses épaules commencent à user Sanders dont la passion pour le jeu disparait. C’est pour cela qu’en 1998, après une saison à 1491 yards et 4 touchdowns, le Running Back de 31 ans choque la NFL entière en annonçant sa retraite. Il expliquera maintes et maintes fois que la passion du jeu l’a quittée et que pour lui, il ne peut pas continuer sans, même s’il était probablement à une saison de battre le record de yards à la course en carrière de Walter Payton.

La fin de carrière de Sanders aura été comme ses courses : imprévisible et humble. Lui qui était connu pour simplement donner la balle à l’arbitre après avoir marqué un touchdown, connu comme le parfait coéquipier prêt à toutes les petites tâches pour aider l’équipe, il voudrait presque s’en aller sans bruit, sans longues explications de texte sur sa décision. Plusieurs fois des rumeurs sur son retour seront lancées, mais Sanders restera en dehors du sport pour de bon.

Sa nomination dans l’équipe de la décennie n’étonne personne, pas plus que son intronisation au Hall Of Fame en 2004. Comme dernier hommage, les internautes le voteront sur la couverture des 25 ans du jeu vidéo Madden NFL. Quoi de plus normal pour celui dont le style de course ressemblait le plus à celui d’un jeu vidéo.

BarrySandersMaddenMais même si Barry Sanders n’est « que » troisième de l’histoire actuellement avec 15269 yards au sol et que c’est Emmitt Smith qui battra finalement la marque de Walter Payton, Sanders possède quand même quelques records : des glorieux comme ses 14 matchs consécutifs à 100+ yards et ses 5 saisons à 1500+ yards, et des moins glorieux comme ses 1114 yards perdus. Sa moyenne de 99.6 yards au sol par match est la seconde dans l’histoire derrière les 104.3 de Jim Brown.

Et finalement, les chiffres importent peu. Barry Sanders restera avant tout le coureur le plus spectaculaire de l’histoire, capable de mouvements dont lui seul à le secret, et avec qui le moindre porter de balle se transforme en un mini-film à suspens.