Fiche Légende : Anthony Muñoz

#78 – Offensive Tackle

Présentation

GENERALITÉS
Nom complet	Michael Anthony Muñoz
Date de Naissance	19 Août 1958
Lieu de Naissance	San Francisco, Californie
Date de Décès	–
Lieu de Décès	–
CARRIÈRE
Lycée	Ontario Chaffey, California
Université	USC
Draft	1er tour de 1980 (#3)
Equipes	Cincinnati Bengals (1980-1992)
Statistiques	13 saisons 185 matchs – 184 comme titulaire 6 fumbles recouvrés
HONNEURS
Pro-Bowls	11 (1981-1991)
All-Pro	11 (1981-1991)
Performances notables	–
Récompenses	3 fois Offensive Lineman Of The Year (1981, 1987, 1988) Membre de l’équipe NFL des années 1980 Membre de l’équipe des 75 ans de la NFL
Hall Of Fame	Classe de 1998

Biographie

Si vous cherchez l’Offensive Lineman ultime, celui considéré comme le meilleur de toute l’histoire de la NFL, le consensus tend à prouver que vous venez de le trouver. Premier Bengal et premier Latino à entrer au Hall Of Fame, Anthony Muñoz a été un des Offensive Tackles les plus accomplis de la ligue, ayant accumulé toutes les récompenses qu’un joueur de sa position « moins glamour » que d’autres peut glaner. Et pourtant tout ceci était loin d’être écrit lors de sa draft en 1980.

Michael Anthony Muñoz naît en août 1958 à San Francisco, dans l’état de Californie. D’origine mexicaine par ses grands-parents, il est rapidement vu comme un athlète hors pair. Dans son lycée de Chaffey, il joue au baseball et au basketball mais sa corpulence impressionnante pour son âge l’empêche de jouer au football (il atteindra 1m98 et 125 kgs une fois adulte). Il finit par être intégré comme Offensive Tackle et montre qu’il sait également attraper des passes et qu’il est inarrêtable une fois lancé.

Il intègre la fameuse Université de Southern California (USC) où il continue à mener de front le football sur la ligne offensive et le baseball en tant que lanceur (il aidera USC à gagner le titre en 1978). Mais il connaît plusieurs blessures aux genoux qui nécessitent trois opérations en tout ; il rate quasiment la totalité de ses deux dernières années universitaires. Cela remet en cause non seulement sa draft mais surtout sa carrière de footballeur. Néanmoins, Muñoz ne perd pas espoir et, son année de senior, il jure de revenir à temps pour disputer le Rose Bowl. Le joueur qui le remplace se blesse juste avant le match et Muñoz tient sa promesse, prouvant qu’il peut continuer à jouer.

C’est pour cela qu’en 1980, les Cincinnati Bengals tentent le pari de drafter le joueur au premier tour en quatrième choix. Son talent est trop important pour le laisser passer à cause de ses blessures, et il va rapidement prouver à la franchise qu’elle a fait le bon choix. Muñoz est réellement une exception athlétique : il a l’habitude de courir des dizaines de kilomètres par semaine, une chose totalement aberrante pour un Lineman qu’on imagine surtout soulever de la fonte.

Mais cette rigueur et cet entraînement spécial vont s’avérer très importants, car au début des années 1980 l’équipe est menée par le coach Sam Wyche qui est le précurseur de l’utilisation de la No-Huddle Offense hors de son cadre habituel de fin de match. La No-Huddle Offense est une méthode d’attaque dans laquelle les joueurs ne se regroupent pas au début de l’action, mais se mettent directement en place à la fin de l’action précédente ; le Quarterback transmet la tactique par geste et mots particuliers. Généralement c’est utilisé en fin de rencontre quand une équipe menée au score doit rapidement remonter le terrain, mais Wyche veut l’appliquer à n’importe quel moment. Du coup, l’attaque allant plus vite, elle peut réaliser plus de drives et plus d’actions, ce qui demande une meilleure condition physique que la normale.

Muñoz possède cette condition physique qui lui permet de jouer plus d’actions : il possède l’agilité et la force pour contenir encore et encore les assauts des pass-rushers adverses. En plus de son jeu parfait comme bloqueur, il est également utilisé comme receveur avec 7 réceptions pour 18 yards et 4 touchdowns. Il n’aura plus jamais de problèmes avec ses genoux : durant ses 13 années chez les Bengals, il ne ratera que quatre matchs sur 168.

Avec un tel protecteur du Quarterback Boomer Esiason, la franchise atteint le Super Bowl en 1981 et 1988 mais les deux sont perdus contre la dynastie des années 1980, les San Francisco 49ers. Cela n’empêche pas Muñoz de recevoir tous les autres honneurs possibles pour un Offensive Lineman : voté 3 fois meilleur Lineman de la ligue, voté dans l’équipe de la décennie 1980 et surtout dans celle des 75 ans de la NFL. Ses 11 Pro-Bowl constituent un record pour un Lineman, à égalité avec le Baltimore Colt Tom Matte.

C’est sans trop de surprises qu’après sa retraite en 1992, il est intronisé au Hall Of Fame dans sa première année d’éligibilité en 1998. Depuis, en 2002 il a ouvert l’Anthony Muñoz Foundation pour continuer son aide dans la communauté, notamment envers les jeunes (un travail pour laquelle il a reçu le Walter Payton Man Of The Year en 1991).

C’est la combinaison de l’excellence de Muñoz sur chaque action, de cette capacité physique à encaisser le rythme de l’attaque de Wyche et Esiason et des années 1980 où le jeu de passe se développe de plus en plus qui fait qu’aujourd’hui, il est considéré comme le meilleur Lineman qui ait foulé les pelouses de NFL. Même si son auriculaire de la main gauche en a payé le prix.