Nous Trente-Deux : Atlanta

Ca y est, les champions de la NFC se sont enfin débarrassés de leur malédiction du premier tour des playoffs, même s’ils ont encore failli trouver le moyen de perdre le match. Ils ont même été à 4 yards et une pénalité non sifflée de tenter d’accéder à la grande finale, ce qui est encourageant pour la suite.

A lire en se disant que c’était à un holding près.

 

ATLANTA FALCONS
1e NFC South ~ 13-3 / 1-1

 

 

Les prévisions de Madame Soleil 2012

 

Qu’est-ce qu’il manquait donc aux Falcons pour enfin gravir la marche et gagner un match de playoffs ? Le problème contre les Giants avait semblé plus offensif que défensif notamment au niveau de la ligne. Thomas Dimitroff et Mike Smith avaient décidé de régler cet état de fait avec la draft de deux OL, Peter Konz et Lamar Holmes. L’autre info importante chez Atlanta était le départ du LB Curtis Lofton, remplacé par l’ancien Hawk Lofa Tatupu.

Mis à part ça ? Du Falcons dans le texte, rien d’extravagant, rien de flashy, juste boucher les trous et repartir pour un tour. Il était temps que Matt Ryan apporte une victoire en playoffs histoire de ne pas laisser les « choke artist » commencer à fleurir ici ou là.

Évidemment, être dans une division moins tarée (surtout offensivement) aurait pu aider aussi.

 

La saison

 

@Kansas City 40-24, Denver 27-21, @San Diego 27-3, Carolina 30-28, @Washington 24-17, Oakland 23-20, @Philadelphia 30-17, Dallas 19-13, @New Orleans 27-31, Arizona 23-19, @Tampa Bay 24-23, New Orleans 23-13, @Carolina 20-30, Giants 34-0, @Detroit 31-18, Tampa Bay 17-22.

 

Les playoffs

 

Seattle 30-28, San Francisco 24-28.

 

La réalité

 

Nos amis Falcons ont certes passé une étape, mais ils ont quand même eu des secondes mi-temps vraiment difficiles à la fin de la saison, en étant remontés par TB, Seattle et SF (et Detroit même s’ils ont su achever le match ensuite). A chaque fois ça a été une baisse de régime généralisée de la part de l’équipe avec la défense et l’attaque qui n’arrivent plus à rien en même temps. S’ils veulent franchir encore un palier ils doivent trouver les moyens d’empêcher cela, parce que sinon ils ont déjà tout en place pour pérenniser leur succès dans la conférence.

Et ça commence par le QB bien entendu. Cette année Matt Ryan a enfin reçu les clés du camion offensif avec l’OC Dirk Koetter qui a été moins enclin à courir, et le QB a répondu présent en établissant plusieurs records personnels : passes tentées et réussies (422/615), taux de complétion (68.6%), yards (4719) et TD (32). Sa moyenne de yards par passe de 7.7 est 2e en carrière derrière sa saison de rookie (7.9) mais c’est surtout la combinaison passes réussies/taux de complétion qui prouve qu’il progresse toujours, notamment dans les passes longues distances (43.3% réussies contre 30% l’année dernière). Il est certain qu’en provenant de la même promotion que Joe Flacco dit aussi « Flaccash », les comparaisons sont vite faites entre les deux surtout question réussite en playoffs. L’idéal serait de croiser les deux pour avoir Ryan en saison régulière et Flacco en playoffs, car Ryan est plus stable en saison régulière même s’il a connu deux ou trois sorties un peu plus difficiles (Oakland, Arizona). Donc pas de panique et pas besoin de monter en tête d’épingle le fumble contre les 49ers, surtout vu ce qu’il leur mettait sans un jeu de course potable avant. Ryan est un bon, et maintenant qu’il n’a plus cette étiquette de choker en playoffs, il peut mener l’équipe à la grande finale.

Wow, c’est fou ce qu’une année peut changer dans une OL. L’année dernière, la ligne était mise à mal par les DL adverse, mais en 2012 la protection de passe a été bonne en général (169 pressions dont 28 sacks). Et c’est en partie causé par le retour en grâce de Sam Baker : le LT avait été abyssal et benché en cours de saison l’année dernière, cette année il a inversé la tendance; certes il a lâché 45 pressions dont 6 sacks, mais c’est le même total que l’année dernière pour le TRIPLE de snaps joués. L’autre Tackle, Tyson Clabo, continue d’être un roc même s’il a eu un début de saison compliqué, alors que le Centre Todd McClure a connu une petite baisse de régime. Le principal problème est venu de la mise sur IR du Guard Garrett Reynolds qui a vu le saut dans la grand bain du rookie Peter Konz; il a eu beaucoup de mal à prendre ses marques (il a été un peu meilleur à la fin mais il manque encore d’expérience).

Cependant, le run blocking a été beaucoup plus difficile de la part de l’OL, notamment en ce qui concerne les situations de petits gains (3e/4e&1/2 yards). On peut même se demander si ce n’est pas pour ça que les Falcons ont tenté plus de screens cette année. Ceci dit, il n’y a probablement pas que l’OL en cause : on s’en doutait déjà à la fin de l’année dernière, mais Michael Turner est arrivé en bout de course. Les chevaux de labour comme lui qui prennent 300+ portés par année ont tendance à commencer à décliner vers 30 ans, et il suit la logique. Il termine à 222 portés pour 800 yards et 10 TD, ce qui le met à une moyenne de 3.6 yards, la première fois qu’il descend sous les 4.0 (qui en général est la limite acquise comme celle d’un coureur rentable). Jacquizz Rodgers n’est probablement pas le remplaçant pour Turner car il est bien meilleur dans ce rôle de « change of pace back« , le coureur explosif qui peut être dangereux en combinaison avec un défonceur de défenseurs. Rodgers est précieux à la course (94 portés, 362 yards et 1 TD) et à la réception (53 catchs, 402 yards, 1 TD).

En parlant de précieux à la réception, on a le duo terrible de la NFC, Roddy White et Julio Jones. Surtout quand on y rajoute le TE Tony Gonzalez dans le lot. Vous doublez qui au marquage ? Parce que l’un des trois autres sera forcément libre. Les Falcons ont joué là-dessus toute la saison et le résultat parle de lui même : Roddy est à 92 catchs, 1351 yards et 7 TD, Julio est à 79 catchs, 1198 yards et 10 TD, et Tony G est à 93 réceptions, 930 yards et 8 TD. Ce qui fait… euh… un camion de yards et de TD. Les deux receveurs ont chacun leur qualité : Jones est plus le roi de la passe longue et du Yards After Catch avec 12 plaquages manqués forcés, alors que Roddy White est plus le receveur de possession avec un meilleur taux de catch (66.7%). De plus ils droppent ridiculement peu tous les trois (13 drops en 279 passes catchables !). Bref, que du bon à dire. Le seul bémol que je mettrais est sur Harry Douglas qui a tendance à disparaître un peu au milieu avec le triptyque pré-cité, mais j’ai du mal à lui en vouloir personnellement.

Aucune surprise de retrouver l’attaque des Falcons 7e en points (26.2), 8e en yards (369.1), 6e à la passe (281.8) et seulement 29e à la course (87.3). Malheureusement on ne peut pas dire que la défense ait été aussi performante, et d’ailleurs elle connait le même problème qu’en attaque : la défense contre la course laisse à désirer. Et c’est sans compter sur le pass rush qui est faiblard, ce qui devient un point de contentieux récurrent.

Le souci de la DL c’est qu’il y a ceux bons dans un compartiment, ceux bons dans l’autre, et ceux bon dans aucun. Le DE John Abraham est le seul à se tenir à peu près correctement dans les deux notamment en étant le seul joueur à 10+ sacks (10 sacks et 56 pressions) et 6 fumbles forcés; cependant il ne va pas en rajeunissant. Johnathan Babineaux a joué le rôle de mini-Abraham DT en étant moyen dans le pass rush et moyen contre la course. Mais après ça se gâte : on a Kroy Biermann qui est bon contre la course (9.8% run stop, top 4-3 DE) mais qui n’a rien apporté au pass rush, Peria Jerry qui continue de décevoir le premier pick utilisé sur lui en 2009 (surtout quand le 7e tour de la même draft Vance Walker montre de belles choses), et enfin les deux catastrophes de la saison : Corey Peters et Ray Edwards. L’un a démarré la saison sur la touche et n’a jamais réussi à se remettre dans le bain, et le second a été cuté mi-saison dans la lignée de son année 2011 médiocre. D’où une défense contre la course insuffisante et un pass rush faible.

Le premier point a mis la pression sur les LBs qui ont eu quelques peines à récupérer les erreurs devant eux, surtout avec l’absence de Curtis Lofton qui a pesé bien plus lourd que l’estimation de l’organisation des Falcons quand ils l’ont laissé partir aux Saints. Lofton était important pour la défense contre la course et du coup avec le manque de poids devant, le corps entier a pris un peu le bouillon. Akeem Dent a été jeté dans le grand bain à la place de Lofton et il n’a (sans surprise) pas eu le même rayonnement, alors que Sean Weatherspoon (photo) et Stephen Nicholas ont été plus exposés : aucun LB n’a 100+ plaquages, et Nicholas a vu son nombre de plaquages tripler et son nombre de plaquages ratés multiplié par 6, même s’il est toujours derrière Weatherspoon qui reste le grand spécialiste en la matière. En plus avec le pass rush faible devant eux, ils ont été exposés en couverture, ce qui n’est pas une bonne idée quand vous avez Jimmy Graham ou Greg Olsen dans la division et qu’en finale NFC vous prenez Vernon Davis.

Et bien évidemment, les DBs souffrent le plus de l’inactivité devant, avec en plus quelques points d’interrogation comme la performance de Dunta Robinson, l’extension signée à la Machine à Rater des Plaquages Thomas DeCoud et surtout la mise sur IR de Brent Grimes après le premier match de la saison. C’est un peu bonne nouvelle/mauvaise nouvelle, parce que si Robinson a encore fait une saison décevante, DeCoud, même s’il continue à rater une valise de plaquages, a fait une meilleure saison. D’ailleurs pour pallier au problème des plaquages ratés, rien de tel que de récupérer Asante Samuel !

(C’est de l’ironie au cas où vous ne seriez pas familier avec Samuel).

Quoiqu’il en soit, si Samuel nous a fait une année à 22 plaquages manqués (le pire plaqueur parmi les CBs, quelle surprise), il est un upgrade sérieux à ce qu’il y avait avant. Il a autorisé 53.2% de catchs pour 596 yards, 2 TD, 5 INT et 7 passes défendues, et c’est surtout de ça dont les Falcons avaient besoin : d’un joueur qui vole la balle (et accessoirement qui retourne un match en transformant une INT en TD comme contre Oakland). Les alternatifs Chris Owens et Robert McClain ont apporté leur pierre à l’édifice également en restant à un QB rating adverse de 70 ou moins dans leur direction. C’est grâce à eux aussi que la blessure de Grimes est passée un peu plus inaperçue.

Non, véritablement le point noir c’est Dunta Robinson : les équipes adverses ont vite compris qu’il était le maillon faible, souvent hors de position ou pris de vitesse, et il a été le plus visé dans l’équipe avec 97 ciblages. Il a lâché 66% de catchs pour 835 yards, 4 TD, 1 INT et 7 passes défendues soit un QB rating de 102, ce qui n’est pas conseillé pour un CB titulaire. C’est dommage parce qu’il a été une vraie aide dans le jeu contre la course (12 stops, top 3 CB) et dans le pass rush (2 sacks). Mon dieu… Dunta Robinson devient un autre DeAngelo Hall.

Du côté des Safety, à côté d’un DeCoud meilleur mais qui a été trop tendre en playoffs, William Moore a fait une bonne saison lui aussi avec 75 plaquages, 2 fumbles forcés, 60.5% de catchs autorisés, 2 TD, 4 INT, 2 passes défendues. Peut mieux faire mais il reste une des raisons pour laquelle la défense contre la passe s’est améliorée cette saison comparée à 2011.

Enfin, la perte d’Eric Weems sur équipe spéciale a fait du mal au return game, alors que les Matt Brothers, Bosher et Bryant, ont fait un bon job cette saison.

Bref, on ne peut s’empêcher de penser que les Falcons manquent encore un ou deux éléments déterminants pour non seulement rester au sommet de la NFC, mais surtout arriver enfin au Superbowl.

 

Les besoins

 

La presque retraite de Gonzo va poser le problème de récupérer un Tight End, alors que la DL a besoin d’aide et vite (que ce soit DT ou DE)… surtout avec le cut de John Abraham. En parlant de cut, celui de Turner va demander à trouver une alternative à Rodgers.

Ensuite, l’intérieur de l’OL en fonction du positionnement de Konz et un Linebacker peuvent être également utiles.

 

Le futur

 

Domicile : Carolina, New Orleans, Tampa Bay, St. Louis, Seattle, New England, N.Y. Jets, Washington.

Extérieur : Carolina, New Orleans, Tampa Bay, Arizona, San Francisco, Buffalo, Miami, Green Bay.

Record cumulé en 2012 : 128-126-2 (15e).

Que dire sinon que les Falcons vont encore rencontrer pas mal d’obstacles, notamment avec la NFC WTFest, NE, GB, et sa propre division. Mais dans la logique des choses, rien qui ne l’empêche de gagner encore au moins 10 matchs cette saison. On parle des métronomes Falcons hein.