Nous Trente-Deux : Miami

On achève notre Compagnie des Seconds Couteaux de l’AFC East avec des Dolphins qui viennent de terminer sur leur 3e saison à 7-9 en 4 ans (la 4e a fait 6-10). Cependant… ils ont peut-être enfin réussi à démarrer une reconstruction qui peut aller quelque part.

A lire en mettant des lunettes à la Horatio Caine.

 

MIAMI DOLPHINS
2e AFC East ~ 7-9

 

 

Les prévisions de Madame Soleil 2012

 

On ne peut pas dire que les Dolphins respiraient l’assurance. Il faut dire qu’après avoir en vain tenté de faire venir Peyton Manning et Matt Flynn, Miami se retrouvait à démarrer son pick #8 de la draft Ryan Tannehill; de plus, il n’aurait pas Chad Ochoc… pardon Johnson pour une sombre histoire de Zidanerie. Heureusement il restait Brandon Marshall… ah non il avait été échangé aux Bears contre deux tours de draft… est-ce que le receveur #1 voulait bien se lever ? Personne ?

Autre perte, le Cornerback Vontae Davis envoyé aux Colts contre un tour de draft. En gros on était un peu dans le « visons l’avenir ! » avec Jeff Ireland… ce qui serait crédible s’il n’avait pas déjà démontré une certaine incompétence dans son job de GM. Bref, le coach Joe Philbin, ancien OC des Packers, se retrouvait avec une tâche plutôt ardue sur les bras : exister dans l’AFC East.

 

La saison

 

@Houston 10-30, Oakland 35-13, Jets 20-23 (OT), @Arizona 21-24 (OT), @Cincinnati 17-13, St.Louis 17-14, @Jets 30-9, @Colts 20-23, Tennessee 3-37, @Buffalo 14-19, Seattle 24-21, New England 16-23, @San Francisco 13-27, Jacksonville 24-3, Buffalo 24-10, @New England 0-28.

 

La réalité

 

Finalement, vu les Jets et les Bills cette année, exister dans la division n’était pas aussi dur que prévu. Sûr, les chiffres de l’attaque notamment ne sont pas très reluisants : 27e en points (18.1) et en yards (311.5). Certes, on a déjà vu un calendrier plus compliqué. Mais quand même, j’ai envie de dire que la franchise est sur une pente ascendante qu’elle pourrait poursuivre avec deux ou trois joueurs en plus.

Je ne vais pas vous dire que Ryan Tannehill est Andrew Luck, mais pour sa première saison le rookie donne de l’espoir à la franchise. Il y avait des questions sur sa capacité à devenir un QB NFL, et il a montré qu’il pouvait tenir le poste. Il est capable d’exécuter tous les lancers nécessaires, il peut rester dans la poche sous la pression pour délivrer la passe et il n’est pas manchot sur les passes longues. Il peut également se déplacer, lancer en mouvement et rester plutôt précis. Il y a une arme qu’il a démontré savoir utiliser parfaitement : la play-action. Il a accumulé 65.8%, 6 TD et 1 INT en play-action, et 56.9%, 6 TD et 12 INT sans play-action. Tout cela indique que s’il a un coureur compétent pour rendre crédible les PA, le temps que ça lui fait gagner et le bras qu’il a lui permettent de distribuer les passes. Alors certes, statistiquement il est dans le bas des QBs cette année, notamment avec ses 12 TD et 13 INT, ses 3294 yards et le taux de 58.6%. Mais ces chiffres peuvent augmenter si on lui offre des talents à la réception autour de lui, comme un vrai WR#1.

Une des raisons du développement de Tannehill est le sophomore Centre Mike Pouncey qui a été un des meilleurs centres dans l’AFC (et qui aurait largement mérité d’aller au ProBowl). Pouncey n’a lâché que 7 pressions dans la SAISON, et il a été un mur vivant pour le jeu de course. Ce qui a été plus inquiétant, c’est l’état des Tackle : Jake Long semble continuer son déclin entamé l’année dernière et il a encore terminé l’année sur IR; vous savez que vous commencez vraiment à gadouiller quand vous faites plus de pénalités que la Flag Machine Richie Incognito : 7 pour Long, 6 pour Richie. Long a ensuite été remplacé par le Right Tackle Jonathan Martin, qui n’a déjà pas été brillant en RT et qui ne l’a pas plus été en LT (57 pressions).

Je vous parlais d’un coureur compétent capable de faire croire à la play-action… comme Reggie Bush par exemple. Le coureur a manqué la marque des 1000 yards de rien cette saison (227 portés pour 984 yards et 6 TD et il en rajoute 2 en réception), et il peut encore commettre des erreurs stupides comme son fumble contre New England, mais quelque part j’ai envie de dire qu’avec l’utilisation que les Saints en ont fait, on ne voit le vrai Reggie Bush que depuis qu’il est à Miami. Donc même si ses chiffres ont un peu diminué, il reste une arme importante pour l’équipe, pour peu qu’il travaille deux choses : ses mains et son pass block.

Bon, je vous martèle depuis tout à l’heure qu’il faut des armes à la réception pour Tannehill, il est temps d’en parler. Déjà commençons par dire que l’Ochocircus qui a fini par un renvoi n’est peut-être pas si mal pour Miami, parce que je n’ai plus confiance en Ocho pour être un WR#1 comme il l’était à Cincy (et même là… pas sûr que filer un WR qui fait ses propres parcours est une bonne chose pour un rookie QB).

Bref toujours est-il que les Wide Receivers des Dolphins ont marqué, tenez-vous bien… 3 TD. Un pour Brian Hartline, un pour Davone Bess, et un pour Marlon Moore. Le Tight End Anthony Fasano en a marqué 5 (malgré une production faible de 41 catchs pour 332 yards), Bush et l’autre coureur Charles Clay 2. Fin du spectacle, tirez le rideau. Pour autant, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : Brian Hartline et Davone Bess feraient de très bon receveurs #2 et #3 si on pouvait leur adjoindre un WR#1 qui le vaut bien. Hartline a claqué une saison vraiment surprenante à 74 catchs pour 1083 yards, alors que Bess a accumulé 61 catchs pour 778 yards. En plus Hartline ne droppe pas beaucoup (5 sur 79 catchables), il est une menace longue crédible, et quand on le vise il fait compter la réception. Si jamais les Dolphins trouvent un WR#1 et qu’ils peuvent resigner Hartline… watch out.

C’est vraiment dommage car on sent qu’il ne manque pas grandchose pour que l’attaque tourne à plein régime. Pour l’instant elle ne parvient pas à tenir assez longtemps le ballon : 28:59 de temps de possession et 25 fumbles dont 13 perdus.

Dans d’autres news, Cameron Wake vous salue bien, et il vient vous pourrir la face pour vous faire manger le gazon. Il a été tout simplement le 4-3 DE le plus tonitruant de la ligue avec 84 pressions au total dont 15 sacks, auxquels il a ajouté 53 plaquages et 3 fumbles forcés. QB, coureur, facteur, vendeur de beignets, il a tout poursuivi et il a tout stoppé… sans commettre AUCUNE pénalité. C’est clairement lui le fer de lance d’une bonne défense.

Si on devait trouver un souci dans la DL de Miami, c’est que ça manque d’impact à côté de Wake au niveau du pass rush, les prochains étant Jared Odrick à 5 sacks et Randy Starks avec 4.5 sacks. Et encore, Odrick a eu bien plus de snaps pour les faire que Starks qui a été plus efficace. Au niveau de la course c’est l’inverse, Odrick est plus performant que Starks, et la DL ne s’est pas laissée marcher dessus.

Et de toute façon, derrière se trouve une ligne de Linebackers qui a été intraitable contre la course. Karlos Dansby, Kevin Burnett et Koa Misi forme une triplette qui bouche rapidement les trous qui pourraient se former devant eux. Dansby a 113 plaquages/59 stops et Burnett 100 plaquages/53 stops. Misi a été plus précieux dans le pass rush avec 3.5 sacks. En plus, ils ont parfaitement été aidé par un safety qui a explosé cette année : Reshad Jones, 95 plaquages et 2 fumbles forcés.

Bref, vous vous rappelez quand je vous avais dit que les 133.6 yards par match encaissés à la course des Jets étaient trompeurs vu les bulldozers qu’ils ont affronté ? Les Dolphins ont terminé à 108.1, 16e de la ligue, avec peu ou prou le même calendrier.

S’il faut trouver une faiblesse dans la défense, il faut plutôt se tourner vers les Cornerbacks. Le CB#1 Sean Smith a plus ou moins tenu la baraque : bien qu’il ait été le CB le plus visé cette année (113 ciblages) et qu’il ait lâché le 2e plus grand nombre de first downs (40), il n’a autorisé que 54.9% de passes avec 6 TD, 2 INT et 8 passes déviées. Son taux de catchs autorisés et sa moyenne de yards lâchés par réception restent en dessous de ceux de Nolan Carroll et Jimmy Wilson qui ont pourtant été visés bien moins que lui.

Heureusement pour eux, Reshad Jones est un très bon Safety qui a fermé la boutique à plusieurs reprises : il n’a pas autorisé 1 passe sur 2 dans sa couverture, et il a réussit 4 INT et 4 passes défendues. C’est un playmaker complet autant à la course qu’à la passe, et il risque de se faire un nom s’il continue comme ça. Et pour ne rien gâcher, le Free Safety Chris Clemons est un bon safety lui aussi, limitant les gains (99 plaquages) et interceptant les passes (2).

Pour couronner le tout, la défense des Dolphins a été la meilleure en zone rouge avec seulement 42.6% de drives qui marquent un TD. C’est tout cela qui fait que je vous le dis : surveillez ces Dolphins du coin de l’oeil. Ils ont au moins un playmaker à chaque étage de la défense, et ils ont quelques pions en attaque qui n’attendent que la bonne pièce pour devenir une vraie force et aller enfin embêter les Patriots.

MM Philbin & Ireland, à vous de jouer.

 

Les besoins

 

Je ressors le marteau et le burin pour vous le graver dans le crâne encore un peu 🙂 ?

Les Dolphins ont besoin d’un vrai WR#1, mais j’ai peur que les talents disponibles et leur position haute (12e) soient incompatibles avec cela. Heureusement pour eux, ils vont avoir de quoi choisir en Free Agency. Il faut par contre qu’ils resignent Hartline qui est UFA, ce serait dommage de ne pas capitaliser sur sa saison.

La situation avec Jake Long qui arrive à la fin de son contrat de rookie est également un point d’interrogation : je pense qu’il devrait avoir l’esprit de ne pas trop demander vu ces récentes performances, mais si jamais il pose problème, Jonathan Martin ne semble pas être la solution. En tout cas il y a assez d’OT à la draft pour remplir un manque si besoin.

Enfin, un petit Cornerback ne fera pas de mal, et un bon DE pourrait booster le pass rush et ne pas le faire tourner uniquement que sur Wake.

 

Le futur

 

Domicile : Buffalo, New England, N.Y. Jets, Baltimore, Cincinnati, Atlanta, Carolina, San Diego.

Extérieur : Buffalo, New England, N.Y. Jets, Cleveland, Pittsburgh, New Orleans, Tampa Bay, Indianapolis.

Record cumulé en 2012 : 133-123 (7e).

Les Dolphins ont d’autant plus intérêt à drafter malin qu’ils se prennent l’AFC North et la NFC South. Leurs deux escouades seront donc testées ad nauseam l’année prochaine.