Mailbag QPUL : La NFL avant la free agency

Nouvelle édition de notre mailbag Questions Pour Un LatestHuddle.

Je vous rassure, pas de Leon Sandcastle dans ce mailbag. A la place on regarde à quoi ressemblait la NFL avant la free agency.

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Hugo : étant donné que la Free agency a démarré à la fin des années 80/début des années 90 (je ne me souviens plus de la date exacte), comment s’organisait la NFL auparavant ? Est-ce que les joueurs signaient à vie dans la franchise qui les avait draftés ? Pouvaient-ils changer d’équipe autrement qu’avec un trade ? Et de quelles armes disposaient-ils lors des négociations sur les salaires ? (je vois mal un Joe Montana se contenter d’un salaire de 3rd round toute sa carrière…)

La première free agency a commencé en 1993 après une accumulation de procès entre la ligue et les joueurs pour des questions de contrats les années précédentes. Avec elle est arrivée également la notion de salary cap qui n’existait pas avant.

Avant, les joueurs appartenaient aux équipes ad vitam eternam, à moins qu’un échange ait lieu entre deux équipes. A la fin du contrat d’un joueur, l’équipe qui le possédait avait la priorité pour le resigner. S’il voulait changer d’équipe, la « Rozelle Rule » (du nom du commish Pete Rozelle) spécifiait que son équipe d’origine récupérait des tours de draft de la nouvelle équipe, et pas qu’un peu; vous comprenez pourquoi les mouvements de joueurs étaient plutôt rares.

En 1989, la règle a été changée par le « Plan B », qui stipulait que l’équipe n’avait le droit de « protéger » que 37 joueurs de son effectif, i.e. donner la priorité à leur équipe de les resigner avant d’aller voir ailleurs. Vous devinez aisément que les meilleurs joueurs étaient dans les 37. Évidemment c’est de là que les procès en monopole sont venus jusqu’en 1993 et l’arrivée de la FA.

Donc en règle générale pour un joueur lambda, il y avait moyen d’aller de franchise en franchise, pour un bon joueur, c’était possible mais pas sans lourdes contreparties, et pour un top player rêve toujours mon gars. Donc sans salary cap et free agency si jamais vous montiez une équipe compétitive, vous aviez des chances de monter une dynastie car on ne vous demanderait jamais de choisir entre vos meilleurs joueurs, et on ne pouvait pas vous les prendre.

Du coup, ça répond à ta seconde question : sans salary cap, les négociations pour le salaire étaient juste une question de ne pas enterrer la franchise financièrement tout en gardant le joueur content. Et de plus, il s’est passé exactement l’inverse de ce que tu penses : c’est la free agency qui a fait explosé les salaires avec la possibilité d’acheter au plus offrant, pas son absence :). Conjugué avec le salary cap, c’est ce qui a créé la mobilité des joueurs dans la ligue.

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Marc : je suis étonné de ne trouver dans le dernier mailbag aucun commentaire sur le foirage de Kaep (4 downs au goal loupés), et rien sur la faute réclamée par Jim Harbaugh (j’écoute votre Podcast et j’entends quelques raisons, mais quand même, en finale du Super Bowl et en fin de match, un review était absolument nécessaire, non ?).

Eh bien parce que personne ne m’a posé la question tiens :p.

Dans l’analyse détaillée du Superbowl, NaHO a fait le texte et j’ai fait les screenshots en expliquant un peu ce qu’il se passe, donc tu as déjà mon avis sur le 1st, 2nd et 3rd down. Je récapitule au cas où :

  • 1st down : beau play défensif.
  • 2nd down : playcall merdique.
  • 3rd down : Kaepernick a raté un TD tout cuit par précipitation.

Maintenant pour le 4th down. Tout d’abord, un point de règlement : l’absence de flag sur une action n’est pas reviewable. Une fois l’action terminée, une faute non sifflée le reste quoi qu’il arrive.

Ensuite, j’étais sur le chat pendant le SB, et j’ai dit dès le début que je trouvais les arbitres TRES laxes sur les contacts WR/DB (dans les deux sens d’ailleurs). Une seule pénalité a été sifflée sur de tels contacts, donc quelque part ça ne m’a pas surpris que les refs n’aient pas sifflée celle-là.

On peut se poser la question 107 ans de savoir si la balle était catchable, si Crabtree aurait pu l’attraper et poser les pieds par terre, si c’est Smith qui retient Crabtree ou Crabtree qui initie le contact pour éloigner le CB sur la fade etc etc. Mais regarde Crabtree à la fin de l’action : pas de révolte, pas de geste exhubérant pour demander un flag, rien. Ca m’a surpris, car soit il est super sport, soit tout simplement il se dit qu’il n’a pas gagné le combat physique qu’il a engagé, et qu’il a été battu sur l’action. Ou alors il pensait lui aussi que la passe était non-catchable, parce que Kaepernick a dû l’envoyer un peu à l’arrache à cause de la pression.

Cependant, je me rappelle qu’il n’a pas fallu grand-chose à Akers pour s’écrouler sur son Field Goal manqué. Je me rappelle que Flacco s’est fait démonté par Justin Smith alors qu’il avait jeté la balle ET qu’il était en touche, et tout ça sans flag, ce qui a forcé les Ravens à se contenter d’un Field Goal au lieu d’avoir 4 nouvelles tentatives à quelques yards de l’enbut. Et tant qu’on y est, je me rappelle aussi la 4e&4 contre Atlanta à la fin de la finale NFC où NaVorro Bowman fait quelque chose qui ressemble furieusement à un holding sur Roddy White, ce qui amène une passe incomplète et envoie les 49ers au SB. Ca ne vous rappelle rien ?

Ce que je veux dire par là, c’est qu’on peut trouver 10 mauvais calls de chaque côté sans problème et qu’il faut arrêter de nous bassiner avec celui-là en particulier. Les 49ers n’auraient jamais eu ce problème s’ils n’avaient pas oublié de jouer jusqu’au blackout. C’est la raison numéro une pour laquelle ils ont couru derrière le score pendant tout le match.

Maintenant ce qui me dérange plus de manière générale, c’est cette différence entre les matchs de saison régulière et le Superbowl dans l’arbitrage. Je n’ai pas souvenir d’avoir vu un arbitrage aussi généreux de toute l’année. Alors personnellement je ne suis pas contre cette idée de laisser les joueurs jouer pour une fois, mais il faudrait que ce soit un peu plus homogène.

Ceci dit, est-ce que c’est tellement surprenant quand on prend deux choses en considération :

  • Ce n’est plus un arbitre principal et tout son staff qui sont sélectionnés pour le Superbowl, mais le meilleur arbitre à chaque position. En gros, imaginez que le Pro Bowl remplace le Superbowl, vous feriez confiance à des gens qui ne se connaissent que depuis 2 semaines pour faire un boulot au max de leur possibilité ?
  • La nomination de Jerome Boger comme head ref du Superbowl est TRES suspecte. On aurait carrément fait en sorte qu’il soit au top des notations en effaçant toutes les mauvaises notes qu’il aurait reçues cette saison. Lisez l’article, c’est édifiant.

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Loris : Quel est le Kicker et/ou Punter qui ai été selectionné le plus tot dans la Draft ? À quel Round ? A-t-il eu une belle carrière ?

Il y a eu 5 K/P choisis au premier tour de la draft. Certains d’entre vous savent probablement déjà que les Raiders ont l’honneur d’en avoir drafté deux, et visiblement ils savent mieux les choisir que leur QBs (zing!). Voici la liste en ordre inverse de pick :

  • #23 – 1973 : Ray Guy, P, Oakland (photo).
  • #17 – 2000 : Sebastian Janikowski, K, Oakland.
  • #15 – 1978 : Steve Little, K, St.Louis.
  • #11 – 1979 : Russell Erxleben, P, New Orleans.
  • #6 – 1966 : Charlie Gogolak, K, Washington.

Little n’a duré que 3 ans et Erxleben 6 sans faire beaucoup de vagues. Charlie Gogolak a duré 6 ans à Washington puis à New England, mais il est plus reconnaissable par son nom : c’est le frère de Pete Gogolak, le premier kicker NFL qui a tapé de côté (soccer-style disent les anglais) dans un monde de la NFL qui ne connaissait que le kick de face. Accessoirement Pete a aussi été le premier à exacerber la guerre AFL-NFL à l’époque.

Parmi les K/P 1st Round, clairement Oakland a fait les meilleurs choix : après 13 ans de carrière, Ray Guy est considéré comme un sinon le meilleur punter de l’histoire et il pousse depuis longtemps aux portes du Hall Of Fame, alors que SeaBass a le record de distance pour un Field Goal (à égalité) et il est le roi du touchback sur kickoff.

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Zafifou : Lors du Black Monday on a vu pas mal de coachs licenciés et donc logiquement des coachs engagés qui étaient sans franchise et d’autres avec. Comment se passent les entretiens, j’ai vu que les coachs devaient demander l’autorisation. La franchise qui récupère le coach paye une indemnisation ? Les coachs annulent-ils leur contrat ? Pour faire simple, comment ça se passe ?

Il y a deux types de mouvements possibles pour un coach déjà en place : un mouvement latéral (occuper le même poste dans la nouvelle équipe), ou une promotion (occuper un poste plus important dans la nouvelle équipe).

En gros, l’échelle de promotion est ainsi : Position Coach > O/D/ST Coordinator > Head Coach.

Dans le cas d’un mouvement latéral, l’équipe qui démarche DOIT demander l’autorisation à l’équipe actuelle du coach, car finalement c’est du débauchage pur et simple. Dans le cas d’une promotion, par exemple interviewer un Offensive Coordinator pour la place de Head Coach, l’équipe du coach ne peut pas refuser l’interview, car c’est considéré comme une opportunité de progression.

Concernant les sousous dans la popoche, les contrats des coachs sont 100% garantis, ce qui veut dire qu’un coach qui est viré reçoit quand même son pécule. Attention au choix :p.

D’ailleurs, puisque tu parles des coachs et des interviews, j’en profite pour citer une règle particulière à ce sujet dont vous avez sûrement entendu parler avec le Black Monday : la « Rooney Rule » . C’est une règle établie depuis 2003 et nommée en l’honneur de la famille Rooney (Dan en photo), les proprios des Steelers qui ont souvent donné leur chance à des coachs issus des minorités. En effet, cette règle stipule que quand une équipe veut interviewer des candidats pour un poste de Head Coach ou de hautes responsabilités dans une franchise, ils doivent automatiquement inclure une personne issue d’une minorité dans la liste (africain-américain, sud-américain, asiatique, etc etc).

Les gens sont montés sur leurs grands chevaux cette année en disant que la règle était inefficace vu que tous les postes de Head Coach suite au Black Monday ont été pris par des blancs (Arians, Reid, Trestman, Marrone, Chudzinski, Bradley, Kelly, McCoy) et que les coachs issus des minorités interviewés ont été relégués à des postes de coordinateurs (Horton, Lovie, Crennel). Actuellement, dans la NFL, il y a 4 HCs issus des minorités : Mike Tomlin, Leslie Frazier et Marvin Lewis (africain-americain) ainsi que Ron Rivera (porto-ricain par son père, mexicain par sa mère).

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C’est la mailbag de ce fin.

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