Boom Or Bust : Les premiers tours de la draft 2012 (2/4)

Deuxième partie de notre retour sur les performances des 32 1er tour de draft. On va du pick #9 au pick #16.

PS : La plupart des stats viennent de NFL.com, avec quelques stats de ProFootballFocus pour complémenter. Il est possible qu’il y ait quelques petites différences de chiffres.

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9. CAROLINA : Luke Kuechly, LB, Boston College
Snaps : 88.0% (945/1074)
Vs. Pass : 83.7%, 2 INT, 2 passes défendues
Defense : 103 plaquages, 61 assists, 1 sack

On s’attendait à ce que les Cats se tournent vers un défenseur pour équilibrer les escouades, mais le choix du LB Kuechly n’était pas forcément celui auquel on s’attendait.

Whatever. Quand il a été aligné en OLB en début de saison il a eu beaucoup de mal à trouver sa place, mais depuis qu’il a été réaligné en MLB, il a trouvé sa vitesse de croisière qui se résume à : je plaque, je plaque, je plaque. Et ce ne sont pas seulement des plaquages pour gonfler les stats, mais des plaquages qui stoppent l’attaque adverse et qui rend la balle à son attaque. Ce n’est pas anodin qu’il soit en course pour le DROY, parce qu’au-delà des chiffres c’est l’influence qu’il a au coeur de la défense de Carolina qui impressionne déjà.

Il a répondu à toutes les attentes des Panthers concernant son rayon d’action au sol, même il reste fragile en couverture (de toute façon c’est souvent une qualité qui vient plus tard). Il semble que les Cats aient enfin trouvé la réponse au très bon mais très fragile Jon Beason, ce qui est une bonne chose car le talentueux LB reste un problème question blessure.

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10. BUFFALO : Stephon Gilmore, CB, South Carolina
Snaps : 98.1% (1082/1103)
Vs. Pass : 56.3%, 1 INT, 8 passes défendues
Defense : 52 plaquages, 9 assists, 3 fumbles forcés

Les Bills avaient décidé de renforcer leur arrière garde avec le Cornerback des Gamecocks, Stephon Gilmore.

Dites-moi, est-ce que vous avez beaucoup entendu parler de Gilmore cette année ? C’est un peu le problème quand on joue chez les Bills et la performance médiocre de la défense (si on excepte Jairus Byrd), et de l’équipe en général (si on excepte CJ Spiller). Et pourtant, le rookie n’a pas fait une mauvaise année, loin de là. Il a eu des performances un peu en dents de scie mais il a réussi à se reprendre et à enchaîner les bonnes performances. 56.3% de complétion autorisé aux WR#1/#2 ? Pas mal pour un rookie dont la confrontation physique en 1-vs-1 est le point fort.

Par contre cet aspect lui amène à commettre beaucoup trop de pénalités : 13, soit presque 1 par match. C’est dommage car sinon il est loin d’avoir fait une mauvaise année. D’ailleurs il partage cela avec le tackle Cordy Glenn (8 pénalités). C’est dommage que Glenn ait subi cette blessure en début de saison parce qu’il avait bien démarré, et depuis il alterne le bon et le moins bon, mais il devrait pouvoir se reprendre et être un bon élément de l’OL.

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11. KANSAS CITY : Dontari Poe, NT, Memphis
Snaps : 74.4% (757/1018)
Vs. Pass : 3 passes déviées
Defense : 28 plaquages, 10 assists, 3 hits, 9 hurries

Kansas City avait décidé de jeter son dévolu sur celui qui s’est fait connaître par un Combine énorme.

Poe a fait sentir sa présence contre le jeu de course surtout, tenant les blocs et se retrouvant impliqué dans des plaquages pour des gains nuls. C’est une de ses grandes forces cette saison. Il est également parvenu à faire quelques misères dans le backfield, et s’il peut continuer de travailler dans ce sens il pourrait aider Tamba Hali à presser le QB adverse.

Cependant dans le jeu de course il a du mal à repousser les OL pour plaquer à perte (ou aider ses partenaires à le faire), et de manière générale il reste encore trop discret dans le jeu. Les Chiefs ont besoin de lui comme une force disruptive dans tous les compartiments, comme peut l’être Haloti Ngata (à qui il était comparé), et même s’il a réussi quelques performances intéressantes, il n’y est pas encore.

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12. PHILADELPHIA : Fletcher Cox, DT, Mississippi State
Snaps : 48.8% (526/1077)
Vs. Pass : 1 passe déviée
Defense : 32 plaquages, 7 assists, 5.5 sacks, 1 fumble forcé

Un petit peu de pression supplémentaire à l’intérieur d’une DL déjà impressionnante sur le papier avec la draft de Cox.

En général, difficile de ne pas aimer ce que la DL a fait cette saison pour Philly notamment contre la course, et Cox s’est parfaitement intégré au fur et à mesure dans son escouade. Il a peu joué au début pour s’acclimater puis le staff l’a fait participer de plus en plus, et il semble avoir pris un certain rythme : il fait partie de l’effort pour arrêter les coureurs adverses avec un bon nombre de stops, et il sait en plus se défaire des blocs de l’OL pour aller sacker le Quarterback adverse.

Sa production est particulièrement intéressante étant donné qu’il n’a joué environ que la moitié des snaps de son équipe, et on se demande légitimement s’il serait capable de maintenir cela en jouant encore plus régulièrement. Dans tous les cas, la draft de Cox est une des rares bonnes choses dans une année bien morne pour les Eagles; espérons que cette bonne pioche prouve à Philly que le recours massif à la Free Agency n’est pas la seule solution en défense.

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13. ARIZONA : Michael Floyd, WR, Notre Dame
Snaps : 52.8% (569/1078)
Réception : 45 réceptions, 562 yards, 2 TD
Catch Rate : 57.0%, 5 drops
Fumbles : 1

Il était temps qu’Arizona pense sérieusement à un WR#2 aux côté de Fitz depuis le départ de Boldin, et ils avaient choisi Floyd pour cela.

Il a commencé comme #4 derrière Andre Roberts et Early « DropMachine » Doucet. Alors je vais de suite vous dire ce que vous m’attendez à dire : ce n’est pas super évident d’évaluer un receveur d’Arizona avec le WonderQB Carousel, les blessures en OL, et surtout s’il se retrouve WR#4.

Il reste un grand receveur physique qui peut poser pas mal de problèmes aux CBs adverses, mais il doit absolument faire deux choses : 1) attraper la balle et 2) comprendre que la NFL est un autre monde que la NCAA où les (bons) coachs veulent que les joueurs prennent leurs responsabilités. Si Floyd veut bien apprendre, il a un des meilleurs receveurs actuels juste à côté, et il peut en tirer grand parti. Ce qu’on attend de lui, c’est le genre de perf qu’il a réalisé en Week 17 contre San Francisco : 8 catchs, 166 yards, 1 TD (et sans le fumble si possible).

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14. SAINT-LOUIS : Michael Brockers, DT, LSU
Snaps : 55.7% (615/1104)
Vs. Pass : 1 passe déviée
Defense : 20 plaquages, 11 assists, 4 sacks, 1 fumble forcé

Les Rams, à force de trade down, étaient passés du #2 au #14, mais étant donné leur ribambelle de trous à boucher et les picks récupérés suites aux trade downs, c’était une tactique intéressante.

A l’instar de Fletcher Cox à Philly, Michael Brockers s’est trouvé une maison très sympa dans le Missouri. Il fait partie d’une DL qui va rapidement donner des sueurs froides aux attaques adverses si elle continue comme ça (une de plus dans la division !), et la raison n’est pas uniquement Robert Quinn et Chris Long : malgré un temps de jeu réduit, Brockers a créé la panique dans les backfields cette saison, plaquant à perte et sackant du QB.

Il fait partie d’une petite révolution dans la défense des Rams qui commence réellement à avoir de la gueule comme on dit. S’il peut continuer ce niveau de jeu avec plus de snaps, la NFC West risque de devenir une terrible division au niveau des défenses.

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15. SEATTLE : Bruce Irvin, LB, West Virginia
Snaps : 43.8% (452/1032)
Defense : 10 plaquages, 7 assists, 8 sacks, 1 fumble forcé

Le choix des Seahawks était une surprise, car personne n’attendait forcément que le premier pass-rusher à tomber soit Irvin.

Oh boy. Je commence par où dans la draft de Seattle ? Parce que qui-vous-savez fait du gros tapage à en devenir un candidat sérieux pour le OROY, alors qu’un autre fait du tapage à en devenir candidat sérieux pour le DROY, mais Bruce Irvin fait une bonne saison dans ce rôle de situational passrusher dans lequel il a été utilisé cette année.

Le titre de rookie Seahawks 2012 aurait du mal à ne pas aller au 3e tour, le QB Russell Wilson qui a gagné son poste à l’intersaison et qui est monté en puissance cette année. Côté stat il termine avec 252/393, 64.1%, 3118 yards, 26 TD, 10 INT et 94 courses pour 489 yards et 4 TD; du côté négatif il a pris 33 sacks et a commis 6 fumbles dont 3 perdus.

Quand je le vois jouer je revois Doug Flutie : pas grand, mobile, sait rester dans la poche mais peut aussi sortir. Que ce soit de près ou de loin, sous pression ou non, il sait être précis et trouver ses receveurs. Quand vous rajoutez la bonne OL qu’il a et l’assurance d’un jeu de course efficace avec Marshawn Lynch… la NFC West va devenir très méchante ces prochaines années.

Mais il ne faudrait pas terminer sans évoquer le 2e tour LB Bobby Wagner qui a apporté un croc de plus à une défense qui n’en avait pas forcément besoin. 86 plaquages, 54 assists, 2 sacks, 1 passe défendue et 3 INT avec une ribambelle de stops (top 5 NFL). Je vais arrêter là je pense. Pas besoin d’attendre 107 ans pour voir que les Hawks ont réussi la meilleure draft de 2012.

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16. NEW YORK JETS : Quinton Coples, DE, North Carolina
Snaps : 47.4% (516/1088)
Defense : 22 plaquages, 8 assists, 5.5 sacks

Le pass-rush était un des très rares problèmes défensifs à régler chez les Jets.

Coples est le meilleur sackeur de l’équipe, ce qui tendrait à prouver qu’il a réussi ce pour quoi il a été drafté. Ce n’est jamais très évident d’être un bon passrusher quand on est un DE de 3-4 (sauf si on s’appelle J.J. Watt) mais pourtant le joueur a su mettre à profit les snaps qu’il a joué avec en moyenne de la pression tous les 8 snaps (3e parmi les 3-4 DE).

Il est donc une bonne recrue si (encore une fois) il peut s’améliorer et prendre plus de snaps. De plus, il est couvert par des arrières compétents qui peuvent accepter que le passrush n’arrive pas tout le temps. Par contre, s’il veut prendre plus de snaps, il devra être plus consistant contre la course.