Mailbag QPUL : Cardinals Special Edition

Nouvelle édition de notre mailbag Questions Pour Un LatestHuddle.

Nouvelle semaine de gens qui se posent des questions, et comme on est sympa on y répond. Désolé pour le retard.

Aujourd’hui un fan des Cards que nous ne nommerons pas (fitzii) nous pose des questions générales en partant de constats sur sa franchise préférée.

Le fou.

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fitzii : Après le match Vikings-Cards je me suis apperçu que Ponder n’avait lancé que 58 yards; je me suis donc légitimement posé la question, quel est le quarterback qui a lancè pour le moins de yards dans un match mais qui a quand même remporté le match.

Tout d’abord on va être réaliste et retirer toute la période pré-merge AFL/NFL, des époques où le QB (et la passe vers l’avant) n’était pas aussi prépondérante que maintenant. Ensuite, il est évident qu’on supprime les QB titulaires qui ont été remplacés en cours de match, et ces mêmes QB remplaçants (que ce soient à cause de blessure ou sortie du titulaire dans une grosse victoire).

On veut le QB titulaire avec le moins de yards sur un match complet. Évidemment on peut de suite déduire qu’on risque de les trouver à l’époque où le jeu de course était encore prépondérant, donc dans les années 70s-80s. Et on a raison, car souvent derrière une équipe gagne qui malgré un QB à la masse, on a un grand coureur (et/ou une grosse défense) :

  • En 1981, les Oilers de Houston battent les Bengals de Cincinnati 17-10 « grâce » à la performance de leur QB Ken Stabler (photo) en fin de carrière : 1/3, 6 yards. Ca aide d’avoir Earl Campbell qui fait 37 courses pour 182 yards.
  • En 1974, les Bills de Buffalo battent les Browns de Cleveland 15-10, et le QB des Bills Joe Ferguson réussit 1/7 pour 9 yards. O.J. Simpson a couru 22 fois pour 115 yards et 1 TD.
  • En 1973, les Cardinals de Saint-Louis mettent une tôle 32-10 aux Falcons d’Atlanta avec le QB Gary Keithley qui finit le match à 2/10 pour 9 yards et 1 interception. Là pas de gros coureur, mais un gros kicker : Jim Bakken a réussi 6 FGs sur 7.
  • Et enfin, je sais que je tranche avec mon hypothèse de base, mais en 1987 la performance globale des QBs des Saints contre ces mêmes Cards est énorme : dans une victoire 24-19, Sammy Garza finit à 1/3 pour 6 yards, et Shawn Halloran finit à 2/7 pour 5 yards et 1 interception. Là c’est la défense qui a marqué deux TDs sur des fumbles return.

Ah ces Cards, toujours dans les coups fourrés :).

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fitzii : Au vu des 28 sacks encaissés en 4 matchs par la OL cards je me suis demandé quelle a été la pire OL de tous les temps en NFL, et pourquoi était-elle aussi nulle ?

Pour cette question, on peut supposer qu’on va devoir chercher autour des nouvelles franchises en NFL avant l’arrivée de la free agency, car ces nouvelles franchises ne disposaient que d’une draft « supplémentaire » formée en quelque sorte par les « restes » des autres équipes. Eh bien figurez-vous que même pas.

Tu parles de sacks, donc je vais rester uniquement sur ce chiffre là, mais gardez à l’esprit que quelques fois les sacks sont aussi le fait d’un QB qui tient trop la balle ou qui court comme un poulet sans tête. De plus, dans les années 70s/80s, on passait beaucoup moins qu’aujourd’hui, ce qui offrait moins de possibilités de sacks.

Quand on factorise tout ça, on peut comprendre pourquoi la pire OL de l’histoire est probablement celle des premières années des Texans de Houston. Ils ont lâché 76 sacks dans leur première saison en 2002 (record NFL), puis 68 en 2005 (3e pire performance). Je suis persuadé que cette expérience traumatisante a cassé le QB David Carr, qui est devenu ensuite un journeyman/backup passé par Carolina, les Giants et San Francisco avant de revenir à New York où il est backup d’Eli Manning aujourd’hui.

Quelque part dans cette image se cache David Carr. Sauras-tu le retrouver ?

Et relax fitzii, les Cards ont encore pas mal de chemin pour arriver à ce niveau : après leur 7e match de la saison, les Texans de 2002 avaient déjà concédés 45 sacks (les Cards en sont à 35).

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Viks81 : Avec l’affaire des paris truqués en hand en France, je me demandais quelle était la loi aux Etats-Unis ? Les joueurs NFL « actifs » ont-ils le droit de parier sur des matchs ? Ont-ils le droit de participer à la Fantasy ? Ou même au Perfect Challenge ? Qu’en est-il pour les salariés des équipes (coachs, assistants, préparateurs physique, et même intendants) ?

Au passage, étant grand fan de Hand, cette affaire me fait gerber. Je vais me mettre à regarder la pétanque.

Pour revenir à ta question, un des faits les plus retentissants dans l’histoire de la NFL est la suspension de Paul Hornung des Packers et d’Alex Karras des Lions (qui nous a quittés tout récemment) pour avoir justement parié sur des matchs NFL. Ca a eu lieu en 1963, et les deux joueurs ont manqué la saison avant d’être réintégrés en 1964.

Donc les paris sont strictement interdits pour tout joueur, coach, salarié et associé à une équipe NFL. Par exemple même les Cheerleaders sont interdites de paris sur les matchs.

Par contre, il est autorisé de jouer à la fantasy, et d’ailleurs je m’interroge : dans les ligues où le prix pour le vainqueur est de l’argent, où est la différence ? De toutes façons, la fantasy rapporte tellement de popularité (et indirectement de sousous) à la ligue qu’elle ne va sûrement pas fourrer son nez là-dedans.

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Mario : J’ai la chance de pouvoir voir un certain nombre de match NFL en VO (je ne parle pas Anglais), du coup quand je ne comprends pas un choix tactique, je ne peux pas compter sur les commentateurs pour éclairer ma lanterne. Je me retourne donc vers vous pour m’expliquer pourquoi les 49ers ont décliné le safety qui leur permettait d’avoir 9 points d’avance à 40 s de la fin du match. Non seulement ils aurient eu plus d’un touchdown (transformé à 2 pts) d’avance, mais en plus ils récupéraient la balle. Mis à part éventuellement une façon de contester l’arbitrage je ne vois pas du tout l’intérêt.

Pour faire le lien avec la question de viks, Harbaugh a fait ça… pour emmerder des millions de parieurs évidemment :p. Sans blague, il a été estimé que 75 millions de dollars ont changé de main avec cette décision de refuser le safety, laissant le score à 13-6 et l’écart à 7 points. T’as du bol, Jim, dans les Experts Las Vegas on a tué pour moins que ça…

Ceci dit Mario, la décision d’Harbaugh a joué les probabilités, et même si on parle de probabilités faibles, c’était la bonne décision.

Revenons sur l’action. Il reste 57 secondes et les Hawks sont en 4e tentative sur leurs 4 yards. Wilson, en shotgun, se retrouve dans sa propre endzone, et sur l’action il trouve Obomanu pour 16 yards mais c’est insuffisant pour le first down, et l’horloge s’arrête sur 43 secondes. Les arbitres signalent alors un chop block sur Justin Smith dans la endzone, ce qui signifie qu’un OL l’a tenu en haut pendant qu’un autre est venu le plaquer en bas (bas est plutôt laxe comme définition en voyant l’action mais bref).

Une pénalité offensive dans la endzone équivaut à un safety pour la défense, mais comme le safety arrive sur une pénalité, Harbaugh a parfaitement le droit de le décliner, et il le fait. Pourquoi refuser 2 points ? Parce que le safety signifie que les 49ers mènent 15-6, mais aussi qu’ils doivent recevoir le safety kick derrière. Et Harbaugh veut empêcher un scénario bien précis : son joueur fumble le safety kick, rendant la balle aux Hawks (revoyez le NFCC de l’année dernière… c’est possible). Seattle marque rapidement un TD pour revenir à 15-13, puis réussit un onside kick et marque de nouveau pour l’emporter 16-15.

C’est ce scénario là qu’Harbaugh a en tête quand il refuse la pénalité. Vous allez me dire : c’est un scénario totalement improbable. Je vous réponds : de une, attendez la question suivante, et de deux, les Hawks ont manqué leur 4e tentative quand le safety arrive, ce qui veut dire qu’en déclinant la pénalité, les 49ers récupèrent la balle sur un turnover on downs avec 40+ secondes à jouer et aucun temps mort pour Seattle. Deux kneels et le match est fini.

Et qu’est-ce qui est encore plus improbable que de rater une réception de kick et de prendre 10 points en 43 secondes ? Rater un kneel.

Voilà pourquoi Harbaugh a joué la sécurité et a décliné le safety. Il l’a fait parce que les circonstances lui ont permis de le faire et de récupérer la balle sans risque de fumble ou autre. Dans l’absolu, c’était la bonne décision, même si l’alternative était très improbable.

Comme dirait Herm Edwards : « You play to win the game« .

(Au passage, ce mix de conférence de presse de coachs NFL est énorme… si vous voulez dans un prochain mailbag je vous détaille la liste des coachs y apparaissant).

Et je répète : prendre 10 points en 43 secondes est improbable, mais pas impossible. Lisez la question suivante :).

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Emmanuel : A 2 minutes de la fin d’un match, combien de points est-il envisageable de remonter, dans le cas ou l’on est mené et que l’on a la possession de la balle, mais aussi si c’est l’adversaire qui à la possession? Et quelles sont les stratégies employées? Enfin au niveau record, quel est la plus grosse remontée de score?

La situation à 2 minutes de la fin du match dépend de beaucoup de facteurs : le score, qui a la possession de la balle, la position sur le terrain et le nombre de temps morts restants à chaque équipe. C’est à ce moment que les équipes menées démarrent ce qu’on appelle le 2-minute drill, c’est-à-dire une série de tactiques travaillées à l’entraînement et qui peuvent être enchaînée en no-huddle si l’horloge n’est pas arrêtée.

Commençons par ta première hypothèse : mené au score et avec le ballon. Encore une fois, tout dépend de la position de départ sur le terrain, mais on peut raisonnablement penser qu’on peut « facilement » remonter de 3 à 8 points, c’est-à-dire parvenir à se mettre en place pour un Field Goal ou un TD transformé à 1 ou 2 points.

Évidemment, le nombre de temps mort qu’il te reste joue pour une grande partie : si tu en as encore, tu peux les utiliser pour arrêter l’horloge et discuter de la stratégie à appliquer. Si tu n’en as plus, ton QB est alors presque seul à bord et tes seuls moyens d’arrêter l’horloge sont de réussir une passe et que le receveur sorte du terrain, ou alors réussir une passe, courir pour se remettre en place et spiker la balle au prix d’une tentative.

Cependant, dans les cas extrêmes, le compte de points récupérables peut monter jusqu’à 10/11 si après un TD transformé, tu récupères un onside kick qui te redonne le ballon en attaque. Il faut un véritable coup du sort pour que tu parviennes à marquer deux TD de suite ainsi, mais ne serait-ce qu’un Field Goal de 45+ yards, c’est possible.

Dans ta deuxième hypothèse, si tu es mené mais que l’adversaire a la balle, encore une fois le nombre de temps morts qu’il te reste est crucial :

  • Si tu n’en as plus, un seul First Down après les 2 dernières minutes et tu as perdu (l’adversaire laissera le temps s’écouler sur les 3 actions restantes, et 40 secondes * 3 = 2 minutes).
  • S’il te reste des temps morts, tu ne peux qu’espérer forcer l’adversaire à punter en les utilisant tous pour stopper l’horloge. Et tu n’as plus qu’un seul drive pour y arriver, car si l’adversaire récupère la balle, tu seras à cours de temps morts.

Bien évidemment, être menés de +10 au niveau des 2 dernières minutes devient très compliqué, cependant j’ai deux exemples d’équipes qui ont réussi à marquer plus d’une fois dans la dernière minute : lors du fameux Heidi Game de 1968, les Raiders ont marqué un TD sur une bombe à 48 secondes de la fin, avant d’en rajouter un sur le kick suivant suite à un fumble d’un joueur adverse. Ca reste anecdotique cependant car après le premier TD ils menaient déjà 36-32, et le score final a été de 43-32.

Par contre, lors d’un Monday Night Football, les Cowboys de Dallas en 2007 ont marqué 9 points en 22 secondes pour l’emporter 25-24 contre les Bills de Buffalo. Menés 16-24 et après une passe de TD non transformée à deux points (22-24), Dallas a récupéré l’onside. Trois passes plus tard, Nick Folk (photo) a réussi un Field Goal de 53 yards pour l’emporter.

Et au niveau du plus grand comeback de l’histoire, c’est justement The Comeback, la victoire des Bills (encore eux) sur les Oilers de Houston lors d’un match de Wild Card d’AFC en 1993 : menés 35-3 après 2 minutes de jeu en 3e QT, les Bills ont forcé la prolongation et l’ont emporté 41-38.

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C’est la fin de ce mailbag.

N’hésitez pas à continuer à envoyer des questions à l’adresse latestmailbag at yahoo dot com.