The 5000 Yards Review : Pittsburgh

On continue la division des bourrins avec les Steelers de Pittsburgh.

A lire en se faisant un bon petit shampooing Head&Shoulders.

Après la défaite au Superbowl XLV contre les Packers, on voyait peu de raisons pour lesquelles Pittsburgh ne pourrait pas y retourner. Les principales interrogations étaient toujours les mêmes : les chances de survie de Big Ben derrière sa ligne offensive et l’âge de la défense. Comme à son habitude, la franchise n’avait pas fait de gros coup d’éclat en FA avec principalement la resignature de plusieurs joueurs dont LaMarr Woodley, Wille Colon et Ike Taylor. Cependant une question demeurait au niveau des receveurs pour savoir qui allait prendre la place d’un Hines Ward vieillissant.

Non, Big Ben n’est pas Dieu, bizarrement avec une cheville en vrac il a plus de mal à jouer. Je sais ça peut surprendre ce genre de logique, mais pourtant c’est vrai. Ceci dit ça a un peu été l’histoire de la saison pour les Steelers : ils sont arrivés en playoffs avec leur style habituel très défensif, mais les blessures ont fini par les rattraper en playoffs… ça et un choix défensif qui n’a pas payé contre le vrai Dieu.

Commençons donc par Ben Roethlisberger qui a fait… du Roethlisberger. Il a prolongé pas mal d’actions au-delà de leur date de péremption, comme son OL est toujours aussi poreuse il a pris un bon nombre de sacks (42), esquivé un bon nombre d’autres en évitant des charges de DL en furie, lancé des passes avec trois défs sur le paletot, et il a fini immanquablement par se faire flinguer la cheville contre Cleveland sur une nième action de 18 secondes dans la poche (je n’ai pas dit « de protection » alors ça reste valable comme terme). Ce qui a été plus surprenant c’est l’insistance de Mike Tomlin de laisser l’ego de Big Ben prendre le pas sur la raison et de le laisser se faire massacrer pendant la totalité du match contre les 49ers ensuite. Roethlisberger poste une saison à 63.2%, 4077 yards, 21 TD et 14 INT, ce qui au vu des conditions est vraiment remarquable.

Je parle DES conditions car en plus de ne pas avoir d’OL (à part Maurkice Pouncey qui s’affirme comme un très bon Centre), Big Ben n’a pas été forcément été aidé par son jeu de course plutôt inefficace, ce qui est un comble chez les Steelers. Certes Rashard Mendenhall poste une saison à 228 portés mais à 928 yards seulement et 9 TD. Pour information, les 17 RB qui ont couru plus de 210 fois ont dépassé les 1000 yards (à part Michael Bush des Raiders) et ont une meilleure moyenne par course (à part toujours Bush et Cedric Benson). C’est insuffisant (de sa part et de celle de l’OL) pour soutenir assez fortement le jeu de passe. Il y a quand même un espoir avec Isaac Redman qui a bien pris le relais avec 110 portés pour 479 yards et 3 TD. Mais tout ça doit inquiéter les fans des Steelers alors que le président Art Rooney II a décidé de faire sa tête de mule et de renvoyer/faire prendre une retraite anticipée à l’OC Bruce Arians sous couvert de « revenons à un jeu plus old school, plus Steelers ». Vous n’avez qu’à voir la tronche que tire le Ben depuis que la nouvelle a été divulguée pour connaître son avis : avec l’OL et les RB là, ça va être TRES FACILE.

D’autant plus que ça signifierait clairement réduire l’impact de la bonne nouvelle offensive chez Pittsburgh : l’avènement d’un duo de receveurs talentueux et dangereux en Mike Wallace et Antonio Brown. Les deux compères se sont gavés de passes cette année et semblent éclipser gentiment la légende Hines Ward (il restera à voir si Emmanuel Sanders pourra augmenter son niveau pour être un bon #3 à sa place). Wallace est à 72 catchs pour 1193 yards et 8 TD, alors que Brown est à 69 catchs pour 1108 yards et 2 TD, ce qui en fait une des meilleures paires de receveurs en yards de la ligue. Il faut également rajouter la menace que Brown représente sur retour de punt avec plus de 1000 yards et 1 TD; de ce fait Brown est le premier joueur dans l’histoire de la NFL à finir avec 1000+ yards à la réception et en retour. La troisième cible est Heath Miller le TE avec 51 catchs, 631 yards et 2 TD. Ce serait une grosse erreur de se couper d’une manne pareille sous prétexte de retour aux sources. Vous allez me dire, les Steelers old school se contentaient bien de John Stallworth et Lynn Swann, auquel cas Big Ben doit canaliser son Terry Bradshaw intérieur et s’apprêter à envoyer bombe sur bombe à ses receveurs… sauf qu’il n’a ni Franco Harris ni Rocky Bleier au sol.

Allons voir maintenant ce qu’il se passe chez la maison de retraite… euh la défense des Steelers. Voilà le principal grief concernant l’escouade défensive : trop vieille et manquant de jeunes talents. La tôle subie dans le premier match contre les Ravens n’a rien fait pour inverser cette vision des choses, mais gentiment Pittsburgh a remis les points sur les « i » et les poings dans les tronches. Ce n’était pas la domination terrifiante qu’on a pu voir par le passé (en 2008 par exemple), mais ça a été suffisant pour terminer comme meilleure défense en général (excusez du peu). Le moteur a eu quelque mal à démarrer, mais une fois qu’il a tourné, merci bien. 14.2 points et 271.8 yards encaissés, 16.5 first down autorisés, 27:23 de temps de possession adverse, 75 joueurs partis pleurer chez leur môman. En fait c’est très rare de voir la défense ailleurs que dans le top 3, mais il y a un endroit où elle n’y est pas : en interceptions, avec seulement 11… mais ce n’est pas très préjudiciable quand elle peut arrêter l’attaque adverse à coup de défoncement de thorax.

En tout cas, pour une base arrière défensive qu’on pensait partir à l’ouest, ils vous passent le bonjour. Ryan Clark et Troy Polamalu combinent 191 plaquages à eux deux et une présence défensive de tous les instants (regardez ce que ça a donné contre les Broncos sans Clark). Contrairement à ce que le match contre Denver a pu démontrer, Ike Taylor est un bon CB qui a juste joué son pire match au pire des moments, et il forme une paire efficace avec William Gay. Le seul reproche qu’on pourrait faire, encore une fois, c’est le manque d’interceptions (2 INT chacun). Le pass rush a fait un travail acceptable, la DL se contentant de contenir l’OL pour laisser les fous furieux LB aller manger du QB. Cette ligne de LB a dû faire 11 matchs sans LaMar Woodley et James Farrior blessés tous les deux pendant la saison, mais elle s’en est bien tirée. Woodley a quand même eu le temps de poster 39 plaquages, 9 sacks et 1 INT et Lawrence Timmons 93 plaquages, 2 sacks, 1 fumble forcé et 1 INT. Comme toujours, James Harrison s’est fait le plus remarquer à tout point de vue avec 9.5 sacks, 2 fumbles forcés et une suspension pour un hit casque contre casque sur Colt McCoy. Par contre on a pu remarqué une petite baisse d’efficacité dans le jeu contre la course par rapport à l’année dernière.

Maintenant, les Steelers vont avoir un problème, notamment en défense. Une partie des contrats de leurs anciens joueurs arrive vers leur fin, dans la période où les salaires vont grimper (c’est comme ça qu’ils sont structurés). Et on ne parle pas de petits contrats ou de petits joueurs, parce que ça concerne des noms comme Casey Hampton, Ward, Farrior, Larry Foote ou Bryant McFadden, et tout ces jolis paquets de sous vont faire exploser le plafond du salary cap pour 2012 avec entre 20 et 25 millions de $ de trop. Donc les Steelers vont devoir convaincre ces gens-là de prendre une coupe salariale, ou alors certains devront prendre leur retraite ou tout simplement la porte. Et rien ne dit que ça ne va pas influencer également les contrats d’autres joueurs. Bientôt sur vos écrans, « Du Rififi chez les Rooney » avec Jean Gabin dans le rôle de Art Rooney II et Lino Ventura passé dans une mine de charbon dans le rôle de James Harrison. Un classique du film noir… noir comme l’uniforme d’un Steeler.

*Baltimore, *Cincinnati, *Cleveland, Kansas City, San Diego, Jets, Philadelphia, Washington, @Denver, @Oakland, @Tennessee, @Dallas, @Giants.

Les Steelers vont peut-être se trouver bien content d’avoir fini 2e et d’éviter de se prendre NE et Houston.