The 5000 Yards Review : Cincinnati

3e équipe de l’AFC North, les Bengals de Cincinnati, dit aussi les « Tigrous », ou les « Frosties ».

A lire en faisant des saltos avants entre chaque partie.

CINCINNATI BENGALS
3e AFC North ~ 9-7 / 0-1
Une équipe pour l’avenir

Les prévisions de Madame Soleil 2011

Les Bengals attaquaient l’année 2011 dans l’incertitude totale. Après une saison déplorable à 4-12, les Bengals devaient amener du sang frais impérativement, et le moins qu’on puisse dire c’est que l’off-season de Cincinnati avait été sacrément mouvementée. Cincinnati avait lâché Johnathan Joseph aux Texans pour le remplacer par Nate Clements et ils avaient tradé Chad Ochocinco aux Pats pour deux tours de draft. Avec le mécontentement notoire de Carson Palmer et son trade éventuel, les Bengals avaient prévu la relève en draftant Andy Dalton et son nouveau compagnon de jeu le receveur Adriel Jeremiah « A.J. » Green. Il ne restait plus qu’à voir si ça allait booster la franchise.

La saison

@Cleveland 27-17, @Denver 22-24, San Francisco 8-13, Buffalo 23-20, @Jacksonville 30-20, Indianapolis 27-17, @Seattle 34-12, @Tennessee 24-17, Pittsburgh 17-24, @Baltimore 24-31, Cleveland 23-20, @Pittsburgh 7-35, Houston 19-20, @St.Louis 20-13, Arizona 23-16, Baltimore 16-24.

Les playoffs

@Houston 10-31.

La réalité

Bienvenue dans notre nouvelle émission « qui veut jouer un max de matchs serrés et aller en playoffs », avec cette année les Bengals dans le rôle des candidats. OK, ce ne sont pas ceux qui ont la différence de points absolue la plus petite de la ligue mais avec 21 points ils sont quand même bien placés. Et puis leur stats sont assez frappantes, entre ce qu’ils ont obtenu en attaque et autorisés en défense : 285 first downs contre 284. 80 conversion de 3e down réussis sur 219 contre 78 sur 220. 5118 yards obtenus contre 5060 encaissés. 35 TD marqués contre 37 encaissés. 30:18 de possession contre 29:42 de possession adverse. Et enfin ma stat préférée : 0 en turnover ratio, pour bien parfaire le schéma. Attendez, encore une chtite stat marrante : les Bengals ont eu 7 matchs contre des équipes à record positif et 7 contre des équipes à record négatif (2 contre des 8-8).
Au milieu !
Mais attendez… les Bengals jouent en orange… et devinez quel parti politique est en orange… LE MODEM ! Bon sang, mais c’est bien sûr ! Bien au milieu ! Les Bengals, le club officiel de François Bayrou.
Donc on ne peut pas avoir une saison plus équilibrée que celle des Bengals. Ils ont su cependant se battre bec et ongle… ou plutôt croc et griffe pour terminer avec un record de 9-7. Retrospectivement, on peut dire qu’ils sont parvenus à arracher une place de playoffs en battant directement Tennessee 24-17, qui s’est avéré leur principal adversaire pour la dernière Wild Card avec les défaites des Jets, des Raiders et des Broncos en Week 17. Voilà bien à quoi la saison des Bengals a tenu, à trois fois rien. Mais pour autant, ça représente un grand espoir dans le sud de l’Ohio, surtout quand on se rappelle que les hommes de Marv Lewis reviennent d’un 4-12 en 2010. Un 4-12 mené par le mécontent Carson Palmer qui s’est barré à Oakland suite au trade le plus stupide de l’année, les Raiders larguant les premiers tours de 2012 et 2013 (le dernier conditionnel). C’était déjà le signe que l’année allait bien se passer pour Cincinnati.
La carte spéciale Bengals
En effet vu d’où les Bengals reviennent, ils peuvent s’estimer avoir eu du nez, particulièrement à la draft de cette année. Pas grand monde n’était impressionné par leur choix d’Andy Dalton et d’A.J. Green, attendant de voir ce que le duo de rookies allait donner et s’apprêtant à sortir les habituels « ce sont des rookies », « avec le lockout ils n’ont pas eu de vraie préparation » ou « laissons-leur le temps ». A la fin de cette saison, balancez tout ça par la fenêtre, et remplacez par « WHOA! ». Derrière une ligne offensive qui lui a assuré une excellente protection (seulement 25 sacks), le second tour de la draft a pu démontrer qu’il n’a pas eu besoin de temps d’adaptation. Calme, leader de l’attaque, il a mené sa barque avec une belle confiance en lui : 58.1%, 3398 yards, 20 TD et 13 INT. S’il doit améliorer quelque chose en particulier, c’est son taux de complétion; au-dessus de 60% serait déjà une bonne chose. Et pour l’expérience en playoff, ça viendra gars.
Comme je l’ai dit, Dalton n’a pas été tout seul à réhausser le niveau de l’attaque. Disons d’abord quelques mots sur le jeu de course, qui est… comment dire… trompeur. Certes Cedric Benson poste une saison à 273 portés mais seulement 1067 yards et 6 TD, alors que Bernard Scott n’a pas fait beaucoup mieux avec 112 portés pour 380 yards et 3 TD. Alors je vous vois me montrer le poing rageur en me disant : « Oh Kuro, déconne pas, une saison à 1000 yards pour un coureur c’est BIEN ! ». Je vous réponds que oui, sauf si vous êtes tout juste au-dessus des 1000 yards avec 250+ portés. Parce que ça situe la barrière des 4 yards par course ce qui est la barrière basse du bon coureur. Tous les coureurs qui ont dépassé 1000 yards sont au-dessus des 4 yards/course et Benson… est à 3.9. C’est d’ailleurs la moyenne globale à la course des Bengals, et ça les situe… accrochez-vous… 26e de la ligue (eh oui, aussi bas). Quand on voit les performances semaine après semaine, on se rend compte que ce n’est pas un problème de qualité, mais plutôt de constance dans l’effort.
The Great Flying Simpson
De l’effort, A.J. Green en a fourni tout droit vers l’en-but, pour sauter dans des positions ridicules et nous faire du Larry Fitzgerald. Non vraiment, il y a un peu de Fitz chez ce receveur et les Bengals doivent être très contents de leur choix. Le rookie a allumé les tableaux d’affichage avec une saison à 65 réceptions, 1057 yards et 7 TD et 11 plays de 35+ yards, meilleur marque de l’année (à égalité avec… devinez… non pas Fitz ^^, avec Megatron et Victor « Cruz Control »). Et quoi de mieux pour tranquiliser un QB que d’avoir un TE athlétique aux mains sûres : Jermaine Gresham est le second receveur de l’équipe avec 56 catchs pour 596 yards et 6 TD. Néanmoins, il manque à Dalton un second receveur écarté, car ni le gymnaste mais inconstant Jerome Simpson ni Andre Caldwell n’auront vraiment rassuré (surtout Simpson qui joue à cache-cache semaine après semaine, un coup tu me vois, un coup tu ne me vois plus). Point positif, Jordan Shipley reviendra après avoir raté presque toute la saison, et son niveau en 2010 était intéressant pour un slot WR.
Et au niveau de la défense alors ? La défense contre la passe a souffert de l’absence de Leon Hall pendant une bonne partie de la 2e moitié de la saison, surtout après le départ de Joseph aux Texans, mais dans l’ensemble l’escouade défensive a gardé les matchs assez serrés pour que l’attaque puisse avoir une chance de gagner. Le pass rush semble avoir été assez impressionnant avec 45 sacks au total dont 7.5 pour Geno Atkins, 6 pour Michael Johnson, 4.5 pour Carlos Dunlap et 4 pour Frostee Rucker, mais encore une fois attention aux illusions. Les Bengals ont surtout empilé les sacks contre des équipes qui en ont pris beaucoup : 5 sacks réussis contre Arizona (31e en sacks encaissés), Houston (13e), Pittsburgh (24e) ou SF (26e); 4 contre Seattle (29e), 3 contre St.Louis (32e), Pittsburgh (24e) ou Jacksonville (25e). Et quel est le résultat de Cincy sur ces 8 matchs ? 4-4, c’est-à-dire que le pass rush n’a pas suffi à déterminer l’issue du match. En gros, ces chiffres sont surtout le fruit d’une opposition dans les choux, parce que quand les Bengals ont eu besoin d’un vrai pass-rush, par exemple contre Baltimore (12e) ou Buffalo (1er !!), on a seulement 3 sacks, 1 victoire et 2 défaites. Et ne parlons pas de la 2e confrontation avec les Texans en Wild Card. CA c’est une DL qui fait gagner un match. Est-ce que les Bengals en sont capables avec les joueurs présents ? Ca reste à démontrer.
Reggie Nelson
Continuons dans la folie de la défense contre la passe avec le safety des Wild Card, Chris Crocker. Il nous a fait une magnifique démonstration d’inéptitude contre les Texans, avec une tentative de bisou raté sur Arian Foster qui a laissé Foster partir au TD puis un drop magistral d’un pick-6 tout cuit. Et contrairement à Ike Taylor, ce n’est pas si éloigné de ce qu’il fait en saison régulière malgré ces 61 plaquages et 3.5 sacks cette année. C’est plutôt son compère en safety Reggie Nelson le vrai bonhomme complet de cette défense avec 85 plaquages, 2 sacks, 2 fumbles forcés et 4 INT à lui tout seul. Leon Hall a juste eu le temps de faire 32 plaquages et 2 INT avant de se blesser, et Nate Clements a assuré un remplacement plutôt efficace de Joseph avec 55 plaquages, 2 fumbles forcés et 2 INT. Mais on en arrive à un autre problème de la défense : 4 + 2 + 2 = 8 INT, vous avez là 4/5 des INT des Bengals. En effet, les défenseurs de Cincy n’ont intercepté que 10 passes, le troisième plus faible total de la ligue.
Alors attention, ne me faites pas dire non plus que la défense des Bengals est en bois, absolument pas, il y a du talent. Mais il faudrait que les performances soient plus marquantes dans les matchs contre de bons adversaires, car c’est ça qui sépare les Bengals de la première place de la division de manière générale : ils ne doivent pas juste tenir le choc contre les gros et finir par perdre de 7 points ou moins, mais savoir retourner le match en leur faveur pour arracher la victoire. Quand on perd contre Houston d’1 petit point (surtout sur un comeback d’un QB rookie de 5e tour), contre Denver de 2, contre SF de 5, contre Baltimore de 7 et 8 et contre Pittsburgh de 7, c’est être sur la bonne voie, mais manquer d’une mentalité de « tueur » pour passer le prochain niveau.

Le futur

*Pittsburgh, *Baltimore, *Cleveland, Denver, Oakland, Miami, Dallas, Giants, @Kansas City, @San Diego, @Jacksonville, @Philadelphia, @Washington.
Les plus gros ennemis viendront encore une fois de l’intérieur de la division, mais avec la NFC East et l’AFC WTFest, c’est un des calendriers les plus aléatoires de la ligue.