The 5000 Yards Review : Baltimore

On passe maintenant à l’AFC North, qui a encore fait dans la finesse cette année, quelle surprise ! J’en suis bouche bée ! J’en ai les bonbons qui touchent par terre ! Les défenses ont encore régné en maître dans la division avec deux des meilleures de la ligue, et des attaques qui selon les équipes ont oscillées du « fait juste ce qu’il faut » à « oh mais dites donc, sont pas mal les ptits rookies là »… et y’a Cleveland aussi.

On commence par les Ravens de Baltimore. A lire avec son corbeau domestique sur l’épaule (c’est la classe un corbeau, plus qu’un perroquet ou un pigeon).

Les Ravens étaient encore une fois considérés comme des épouvantails dans la division derrière les indestructibles Steelers. Ils avaient renforcé leur équipe avec des FA expérimentés et de jeunes draftés. Le départ de LeRon McClain avait été compensé par l’arrivée du meilleur fullback de la ligue Vonta Leach et avec le renfort de Ricky Williams. Le départ de Derrick Mason avait été compensé par les arrivées de Lee Evans, Anquan Boldin et la draft de la fusée Torrey Smith. Est-ce que l’attaque s’en renforçait pour autant ? Est-ce que la défense allait continuer à baisser de pied ?

On se calme svp merci ! Hé vous au fond, lâchez cette effigie de Billy Cundiff à moitié cramée ! Mais qu’est-ce que vous faites avec cette hache ? HEY C’EST DANGEREUX ! C’est pas possible, c’est trop émotif ces petites bêtes. Oui oui on a tous vu la fin du match contre les Patriots, on s’est tous foutu de la gueule de Cundiff, et ceux qui suivent les Ravens savent qu’il n’en était pas à son premier raté, y compris dans les 30 yards. Mais vous savez quoi ? Il a réussi 10 FG sur 12 tentés entre 30 et 39 yards en saison régulière, alors que les opposants des Ravens n’en ont réussi que 9 sur 12. Oui il peut faire peur de temps en temps, mais il n’est pas le pire de la ligue, il lui est arrivé ce qu’il est arrivé à Morten Andersen contre les Vikings en 1998 en NFCC, ou John Carney contre les Jaguars en 2003 (et pire, Carney c’était une transfo de TD !). Alors si vous tenez vraiment à blâmer quelqu’un, J’Y ARRIVE :).

J’attaque avec le principal problème de l’attaque : Joe Flacco. Visiblement le QB a pris une page dans le bouquin « Comment être un QB alternatif avec Tony Romo » et l’a appliqué à pleine puissance cette saison. Il est capable de briller comme contre Pittsburgh, sûr de lui, n’ayant pas peur de la pression et trouvant ses receveurs. Et puis il vous lâche un oeuf d’autruche comme contre les Jaguars ou les Seahawks, incapable de faire avancer son attaque sauf en filant la balle à Ray Rice. Sans avoir été absolument terrible cette saison, il a souvent fait juste ce qu’il fallait pour ne pas perdre. Flacco termine avec 57.6%, 3610 yards, 20 TD et 12 INT. Ce taux de complétion en-dessous de 60%, moi ça m’irrite. A noter qu’il a été plutôt bien protégé par son OL comptant une belle paire de Guards avec Marshal Yanda et Ben Grubbs… sauf quand Vince Wilfork a décidé de tout y casser.

Je parlais de Ray Rice, et bien le voilà. Le Runner de Rutgers a encore fait un travail impressionnant cette saison; il mène toute la NFL avec 2068 yards combinés (1364 à la course sur 291 portés et 704 à la passe sur 76 réceptions), et il inscrit un total de 15 TD (12+3). Sans lui, autant dire que la franchise serait autant dans la mouise que si on retirait toute la ligne de LB parce que si vous mettez le poids de l’attaque sur Flacco… imaginez faire pareil avec Alex Smith à SF tiens. Rice a été bien secondé cette année par les deux recrues évoquées en intro : Ricky Williams a 108 portés pour 444 yards et 2 TD, et Vonta Leach a très peu couru mais a parfaitement joué son rôle de perceur de muraille. Ce trio est redoutable. Dommage que l’ami Ricky ait décidé de prendre sa retraite, il y avait de quoi terroriser pas mal de défenses.

Torrey Smith

Passons maintenant aux receveurs, une escouade qui a vu comme je vous l’ai dit beaucoup d’arrivées. Est-ce qu’il faut y voir une quelconque raison à la pauvre année à la passe des Ravens ? Commençons par dire que la franchise a souffert de la rapide blessure de Lee Evans en Week 2, et il n’a jamais pu revenir à un niveau acceptable. Il a tellement raté sa saison que la seule action dont on se souviendra, c’est qu’il laisse le défenseur des Patriots lui faire relâcher le TD tout cuit que Flacco lui lance à la fin de l’AFCC… juste avant que Cundiff ne rate son coup de pied. Du coup, les trois principales cibles de Flacco se retrouvent toutes les trois avec des stats très proches en terme de réceptions : Anquan Boldin avec 57 catchs pour 887 yards et 3 TD, Ed Dickson avec 54 catchs pour 528 yards et 5 TD, et enfin la menace longue rookie Torrey Smith avec 50 catchs pour 841 yards et 7 TD. Dennis Pitta en a également profité pour voir des balles arriver sur lui, et il a 40 catchs pour 405 yards et 3 TD.

Maintenant, pourquoi j’ai l’air d’insinuer qu’en fait les Ravens n’ont pas fait assez, même sans Evans ? Je pense à trois personnes : Flacco évidemment, Torrey Smith et Cam Cameron. La paire Flacco/Smith a fait des ravages dans le jeu long, et Smith a été exactement ce que les Ravens attendaient de lui, une fusée qui fout la trouille aux safeties adverses. Mais le match retour contre les Steelers a prouvé qu’il avait également tendance à dropper, ce qu’il devra surveiller. Il ne peut pas manquer certaines réceptions cruciales. Et comme il ne peut pas tout faire, Flacco doit également s’entraîner pour parvenir à lancer de meilleures bombes à Smith. Contre les Patriots, on a vu une énième bombe loupée : le receveur est tout seul mais Flaccnouille lance une passe tellement naze que Smith doit faire trois toupies pour localiser un ballon qui au final tombe derrière lui. On sait que le QB possède un bon bras, il doit maintenant bosser sa précision sur passe longue, sinon ce bras et la vitesse de Smith ne servent à rien.

Et enfin j’ai décidé de taper aussi sur Cam Cameron, l’OC, qui nous a fait des choix de playcall totalement aberrants, comme le match contre les Hawks où il alterne parfaitement entre Rice et Flacco, et puis une fois près de la zone rouge, il envoie tout bouler pour envoyer des bombes à Smith à répétition. Les Ravens ne seront jamais une grosse attaque à la passe (pas besoin avec Rice/Leach), et cette insistance à lancer la balle quelques fois est sidérante. Cam Cameron doit avoir juré de devenir l’anti-Andy Reid sur le lit de mort d’un de ses proches, je ne vois pas d’autre solution.

Bon, on a terminé avec l’attaque. Maintenant on va parler de la défense, et dire à toute la NFL que visiblement le « répit » de l’année précédente est passé : avec la promotion de Chuck Pagano en DC, la défense est revenue à un niveau plus en adéquation avec ses talents. L’escouade défensive se classe dans le top 3 en yards encaissés, points, conversion de 3e down adverse, sacks, fumbles forcés, plaquages ayant entraîné une amputation, transfusions sanguines adverses, remboursements de Sécu, bref vous voyez le tableau. C’est une vraie poisse que Pagano ait décidé de partir à la fin de cette saison pour devenir le HC des Colts, parce qu’il a rendu une niaque que les joueurs avaient semblé avoir perdu l’année dernière.

Quelques fois, ça ne sert à rien de disserter, il suffit de présenter les stats. Alors, c’est parti pour les chiffres qui foutent la trouille : Haloti Ngata, Trou Noir, 64 plaquages, 5 sacks et 2 fumbles forcés. Ray Lewis, Papy Terminator, 95 plaquages, 2 sacks, 2 fumble forcés et 1 INT. Terrell Suggs, Junior Terminator et Defensive Player Of The Year, 70 plaquages, 14 sacks, 7 fumble forcés, 2 INT et plein d’injonctions d’éloignement de joueurs NFL. Lardarius Webb, Homme A Tout Faire, 67 plaquages, 1 sack, 1 fumble forcé et 5 INT dont 1 retourné pour un TD, et pas une seule passe de TD en sa direction. Ed Reed, Ballhawk Professionnel, 52 plaquages, 1 sack, 1 fumble forcé et 3 INT. Bernard Pollard, STRONG Safety, 75 plaquages, 2 sacks, 3 fumble forcés et 1 INT. Sur ce Calculette Man va aller se reposer un peu, mais il y a peu de choses à dire sur la défense autre que présenter ces chiffres hallucinants.

Il y a cependant un point qu’il va falloir aborder chez les Ravens : l’âge de Ray Lewis, qui a 37 ans n’est plus forcément tout jeune. Certes il ne va pas non plus claquer demain, mais la question de son remplacement devient de plus en plus pressante. Et comme déjà dit plus haut, le départ de Pagano peut poser la question de savoir si la défense va rester à ce niveau ou redescendre.

*Pittsburgh, *Cincinnati, *Cleveland, Denver, Oakland, New England, Dallas, Giants, @Kansas City, @San Diego, @Houston, @Philadelphia, @Washington.

Histoire de reprendre là où ils en avaient terminé, les Ravens vont faire une revue de leur PO l’année prochaine mais en sens inverse : ils vont à Houston et reçoivent New England. Ah oui, faut assumer quand on finit premier de sa division.