Bears – Packers (Kuro)

La route des playoffs pour le champion NFC passera par Lambeau


Le match a été assez serré en première mi-temps, mais ensuite Aaron Rodgers a passé la troisième et a remis les choses au point par rapport à la semaine dernière.


On a retrouvé le Rodgers habituel, précis, rapide, bougeant dans la poche et courant même quand il le peut, se permettant de feinter Brian Urlacher et Lance Briggs. Le principal souci qu’il pouvait avoir était le comportement de sa ligne offensive de fortune en protection de passe, mais elle a très bien tenu le coup et il n’a pas été pressé. Au final, Rodgers termine à 21/29, 283 yards, 5 TD et 0 INT, le premier match de sa carrière à 5 TDs. Son rating de 142.7 lui donne le record NFL de matchs dans une saison à un rating supérieur à 100 (13), et dans la foulée il passe Lynn Dickey pour le plus de yards à la passe dans une saison chez les Packers. 



Le jeu de courses a été en berne par contre, avec 15 portés cumulés pour 65 yards dont 44 de Ryan GrantJordy Nelson a enfin revêtu le costume de #1 qu’on lui a demandé de prendre avec l’absence de Greg Jennings et il poste 6 catchs pour 115 yards et 2 TD; Nelson fait sa première saison à plus de 1000 yards. James Jones a lui aussi rempli son rôle de « nouveau Nelson » avec 4 catchs pour 50 yards et 2 TD également. Jermichael Finley y est allé de son drop et de son TD, ce qui fait qu’on le remercie toujours avec le poing serré et menaçant. Enfin, Donald Driver a dépassé les 10000 yards en carrière.


La défense des Bears a été intéressante en première mi-temps, stoppant le jeu de course efficacement et contrant les tentatives à la passe, provoquant 3 3&out après avoir encaissé le premier TD. Et puis le TD à la fin de la 1er MT leur a coupé les jambes et avec les ajustements des Packers en 2e MT, elle n’a rien pu faire. Une des raisons est le manque de pénétration de la DL qu’on attendait à la fête avec une OL remaniée de Green Bay, mais Peppers&Co. n’ont pas réussi à arriver à Rodgers; le seul sack de Charles Tillman a été sur Matt Flynn. Et dès que le pass rush n’arrive plus au Chirurgien, on sait parfaitement ce qu’il finit par se passer : il opère sans anesthésie sur les arrières.


De l’autre côté du ballon, les Bears ont réussi à avancer en attaque, mais leur tactique a été quelque peu étrange. Avec un Josh McCown qui voyait sa première titularisation de la saison, les Bears ont choisi d’attaquer au sol avec Kahlil Bell, ce qui est la partie logique. Surtout que le 3e RB a transpercé la défense pour 23 portés et 121 yards, courant à son bon vouloir. Ca a amené à une stat effarante de 36 minutes de temps de possession. Le problème c’est que derrière, Mike Martz a très peu utilisé ce fait pour faire des playactions dans la première partie du match, et McCown s’est trouvé à lancer très souvent seulement sur 3e, lui mettant de la pression. Martz semble s’être réveillé à la fin du match mais c’était déjà trop tard, les Bears avaient 17 points de retard. Ajoutez un FG manqué et une INT en redzone des Packers et on se dit qu’avec seulement Jay Cutler en plus, le match aurait pu être tout autre. McCown termine à 19/28, 242 yards, 1 TD et 2 INT.


Bell a donc été le héros côté Bears avec Armando Allen qui a rajouté 40 yards sur 11 portés. Roy Williams s’est retrouvé comme cible privilégiée de McCown avec 6 catchs et 81 yards. Kellen Davisle TE a marqué le seul TD de Chicago dans le match (le second a été marqué par le guard Edwin Williams sur un fumble dans la EZ de Bell). 


En face, l’absence de Ryan Pickett serait certes une explication valable, mais seulement partielle de la faillite généralisée de la défense et surtout à la course. OK ils ont eu deux interceptions par Clay Matthews et Charlie Peprah, mais à côté de ça les Packers en sont arrivés à la stat hallucinante d’avoir lâché plus de yards défensivement qu’ils en ont parcouru offensivement cette saison. A ce point, il est clair que la défense ne changera pas, et que Green Bay devra faire avec les yards encaissés à la pelle, les points limités et les coups d’éclats sporadiques pour redonner la balle à l’attaque. En sachant que si une des deux dernières qualités lâchent, ça va se corser sévèrement (cf match contre les Saints/Giants/Chargers pour les points et Chiefs pour un match à 0 coup d’éclat).


Quoiqu’il en soit, les Packers ont assuré l’essentiel : restez à Lambeau pour les playoffs, et éliminer les rivaux Bears, qu’ils ont battus 4 fois dans l’année 2011 (week 17 2010, NFCC 2010, W3 & W16 2011). La grande question maintenant est de savoir ce que Mike McCarthy réserve aux titulaires comme temps de jeu. Du côté de Chicago, les détracteurs de Cutler vont peut-être finir par fermer leur bouche et se rendre compte qu’il est vital au succès de la franchise.


Et pour finir…


La stat de la saison qui dit tout : Green Bay a marqué 515 points cette année, la première fois de leur histoire qu’ils dépassent les 500.