Vikings at Packers (Kuro)

La bête s’est-elle enfin réveillée ?

La stat du match qui dit tout : 266 yards encaissés par les Packers en défense, 2e meilleur total cette année (après les 251 yards des Falcons).

Que penser de la démonstration des Packers ? Est-ce que comme l’année dernière, la bête défensive s’est réellement réveillée à l’orée d’une série de 3 matchs en 11 jours, ou est-ce que ce n’est qu’un sursaut face à un rookie qui a montré ses failles de rookie ?

Commençons d’abord par le commun, le normal, l’habituel : l’attaque aérienne est inarrêtable. Certes, Jared Allen est un monstre inépuisable qui a donné du fil à retordre à l’OL de Green Bay, enregistrant 8 plaquages (dont plusieurs à perte) et 2 sacks. Certes Kevin Williams est une force surpuissante au centre de la DL. Certes Antoine Winfielda démontré que son retour avait fait du bien dans la couverture de passe, permettant à la DL devenir frapper Aaron Rodgers plusieurs fois dont 3 sacks (Winfield en a même un à son compte mais encore une fois, Allen a fait le plus gros du boulot sur l’action). Et certes très rapidement le jeu de course a tendance à enregistrer des plays négatifs mais au final James Starks finit à 13 portés pour 63 yards.

Mais Aaron The Surgeon s’en tape de vos pertes de terrain, il les récupère en un claquement de doigt (comprenez, une passe précise de 10+ yards). Auteur encore une fois d’une performance remarquable, il termine à 23/30, 250 yards et 4 TD sans INT. C’est un point que je voudrais stresser, s’il fallait encore balancer des lauriers : quand il voit qu’il n’a aucune solution, là ou d’autres balancent une bombe en triple couv (on appelle ça un Ave Favria), il garde la balle et encaisse sans broncher. Pas de risques, et on attend la prochaine action ou le prochain drive. C’est une foi inébranlable en la puissance de son attaque qui lui permet de minimiser les erreurs en se disant « on a toujours l’action d’après pour récupérer cette perte ». Et il a tellement confiance qu’avec un vent capricieux, les Packers ont tenté deux 4e tentatives pendant ce match au lieu de tenter un Field Goal de 50+ yards, et ils les ont réussi toutes les deux.

L’arrosage hebdomaire a touché principalement Jordy Nelson cette semaine, qui en plus de capacités de vitesse importantes prouve qu’il sait aussi jouer du muscle face à Cedric Griffin; 5 catchs, 63 yards et 2 TD pour lui.Jermichael Finley mène les 10 receveurs qui ont reçu une passe avec 67 yards, dont Greg Jennings et John Kuhn qui ont marqué un TD chacun. Il n’y a jamais de mécontent ou de laisser pour compte, et parmi ces receveurs se trouve un homme dont il devient également habituel de parler à chaque match des Packers : Randall Cobb.

Randall Cobb retourne le premier punt des Vikings pour un TD de 80 yards : BIEN. Randall Cobb nous refait le coup du match aller et fumble un punt qui donne un court terrain aux Vikings menant à 7 points : PAS BIEN. Juste derrière, Randall Cobb continue sur son redux du match aller en pétant un kick return de qualité : BIEN. Et enfin, Randall Cobb finit avec 3 catchs et 36 yards : BIEN.
Pour terminer, notons l’entrée du remplaçant Matt Flynn à 10 minutes de la fin, le temps de mener un drive victorieux supplémentaire qu’il a terminé lui-même à la course pour un TD ! Un petit drive dans la suite de sa belle performance contre les Patriots l’année dernière (ce qui était, au passage, la dernière défaite des Packers).

Alors oui l’attaque pulvérise tout (4e match à 40+ points cette saison), et pourtant ils sont capables de faire une séquence à la Benny Hill : sur un plaquage, James Jones fumble une balle (qui roule en dehors du terrain), sur l’action suivante Andrew Quarless complètement libre se fait une Ravanelli, et sur la suivante les Packers rentrent à 10 en attaque, le rookie D.J. Williams arrive à la bourre, se place mal et Rodgers est obligé de prendre un temps mort, visiblement un peu contrit par la chose. C’était la séquence vidéo gag.
Passons maintenant au duel qui a décidé du sort du match : l’attaque des Vikings contre la défense des Packers. Quelle a été la différence entre le match aller et le match retour pour une telle domination ? Tout d’abord, Lambeau Field n’est pas le Metrodome. C’est la première vraie ambiance chaude à l’extérieur que Christian Ponder a dû affronter (non Carolina, c’est pas encore ça). Ensuite, les Packers ont fait ce qu’il faut faire pour neutraliser les Vikings : stopper Adrian Peterson.

Grâce à une féroce défense contre la course limitant AP à 14 portés pour 51 yards et le retour de Cobb qui a vite mis les Packers devant, les Vikings ont dû faire toute la course derrière, ce qui est la pire chose face aux Packers avec un rookie QB. Minnesota a également connu un autre problème : une indiscipline notoire (que ce soit en attaque ou en défense d’ailleurs), avec au total 10 pénalités pour 80 yards. Les pénalités en défense ont raccourci ou prolongé des drives des Packs, et celles en attaque ont fait reculé l’escouade au point de faire rater un Field Goal. Le peu de portés de AP et les pénalités en attaque ont constamment mis Ponder en position de 3e et longue (c’est-à-dire 7+ yards à gagner), et ça, c’est du pain béni pour Dom Capers : c’est exactement à ce moment-là qu’il lâche les chiens.

Du blitz en veux-tu en voilà, overload à droite, à gauche, au milieu, c’est parti dans tous les sens pour maltraiter le jeune QB dans sa poche. Avec moins de rollouts appelés qu’au match aller, Ponder a souffert (notamment avec pas mal de passes déviées) mais il est parvenu à tenir pour délivrer quelques passes qui ont fait progresser les drives.Percy Harvin s’est révélé être une arme toujours aussi redoutable à la réception et à la course (6 catchs 52 yards et 3 courses 18 yards). Néanmoins, la couverture de passe des Packers a été cette fois parfaite de bout en bout, n’encaissant que deux jeux de plus de 20 yards. Tramon Williams a même profité pour faire l’interception hebdomadaire des vert & or sur un flea-flicker où Ponder a forcé une passe en double couverture.
Trois Packers ont régné en défense sur ce match. Tout d’abord, Charles Woodson. A la pression sur le QB, au plaquage contre la course, à la défense sur receveur, à la presque interception, il a tout fait. 9 plaquages et un match monstre de celui qui avait le plus critiqué SA défense après le match contre les Chargers. Les leaders mènent par l’exemple, dit-on. Le deuxième bonhomme, c’est un Clay Matthews retrouvé qui a profité de la pression apporté par les autres pour rajouter ENFIN 2 sacks à son compteur et forcer un fumble. Et enfin, celui dont on ne parle pas beaucoup mais qui abat un travail important : Desmond Bishop, 8 plaquages et 1 sack pour le #55.

Alors, verdict ? Tout d’abord, ce n’est qu’un seul match, ne tirons pas de conclusions hâtives : Christian Ponder continue de prouver qu’il est un bon rookie QB et qu’il deviendra un bon QB pour la franchise de Minnesota. N’importe quel rookie aurait eu des suées devant une telle défense, et terminer 16/34, 190 yards et 1 INT n’est pas si catastophique. Il est clair qu’il a du mal sans une bonne production de Purple Jesus, et c’est normal.
Ensuite, l’OL des Packers devrait vraiment faire attention à mieux protéger Rodgers, il se fait quand même frapper et sacker un peu trop, et dans une semaine 10 où il y a eu de la casse… (d’ailleurs le pauvre Antoine Winfield qui revenait juste d’une blessure au cou s’est cassé la clavicule).
Maintenant concernant la défense des Packers, même topo : ce n’est qu’un match contre un rookie QB. La semaine prochaine représente un challenge qui ressemble quelque peu à celui-ci avec le jeune Josh Freeman venant visiter le Wisconsin accompagné d’un autre coureur qui ne tombe pas au premier plaquage, LeGarrett Blount. Mais pour tout observateur des Packers, les erreurs de communication contre San Diego semblent effacées, et le pass rush semble enfin provoquer le boxon dans les OL adverses, ce qui est suffisant pour que les arrières fassent leur boulot.

Nous verrons ce que ça donne à la sortie du marathon de 3 matchs en 11 jours que les Packs viennent de commencer et qui se terminera dans un endroit qui rappelle de mauvais souvenirs à Green Bay : le Ford Field de Detroit.