Analyse : Packers @ Cowboys (Kuro – W15 2013)

Green Bay Packers 37 – 36 Dallas Cowboys

Flynn : Comeback Machynn.

Cela fait maintenant quatre matchs que Matt Flynn a joué pour les Packers cette année. Dans le premier, il a ramené l’équipe d’un déficit de 16 points contre Minnesota, dans le second il n’a pas pu faire grandchose contre Detroit, dans le troisième il a ramené l’équipe d’un déficit de 11 points contre Atlanta, et là dans le quatrième il vient juste d’égaler le plus gros comeback de l’histoire de la franchise en effaçant un déficit de 23 points contre Dallas. Je pense que Flynn n’ira plus voir ailleurs à présent, le QB a trouvé sa maison à Green Bay. En face, il est possible que ce soit la maison qui en ait marre de son QB, même si Tony Romo est loin d’être le seul responsable de la première défaite de l’histoire de Dallas avec une avance de 20+ points à la mi-temps.

Alors comment expliquer ce retournement de situation ? Qu’est-ce qui a changé entre la première et la seconde période du côté des Packers ? La réponse va peut-être vous surprendre, mais ce n’est rien de plus qu’une meilleure exécution de la part de l’ensemble de l’équipe. Rien n’a voulu marché pendant la première période : Flynn n’avait pas beaucoup de temps dans la poche, il ne trouvait pas ses receveurs, Eddie Lacy n’avançait pas et toutes les tactiques échouaient les unes après les autres grâce non seulement à une défense des Boys très agressive, mais aussi une mauvaise exécution technique de l’attaque. En seconde période, menés 26-3, le premier play a été cette course explosive de Lacy pour 60 yards, et peu après la réception de TD de Jordy Nelson sur la tête d’Orlando Scandrick (qui avait déjà pris la même contre Brandon Marshall). Ces deux actions ont prouvé que les Packs étaient revenus mentalement et techniquement dans le match, et ont mis la défense sur le reculoir. L’OL a réussi à éteindre le pass-rush (on n’a pas vu DeMarcus Ware) alors Flynn a enfin trouvé son rythme avec des passes courtes et rapides au début, profitant des blessures des Cowboys au milieu de la défense (Sean Lee avant le match, Justin Durant et Ernie Sims pendant).

Andrew Quarless a confirmé son retour après sa blessure en 2011 comme TE #1 à la place de Jermichael Finley (6c/66y/1TD), Jarrett Boykin continue de promettre dans son rôle de WR#3 (6c/83y/1TD) alors que Mike McCarthy n’a jamais lâché le jeu de course, même mené de 23 points : Lacy termine à 21 courses pour 141 yards et le TD de la victoire. Flynn a mené les 5 drives de la seconde mi-temps au TD, terminant ainsi à 299 yards, 4 TDs et 1 interception. Alors certes, il ne faut pas non plus s’enflammer : Nelson lui sauve une interception sur son TD, c’était la défense de Dallas en face, la pire du pays, et comme j’ai déjà dit elle a perdu Sims et Durant au poste de LB pendant la rencontre. Néanmoins ça n’explique pas la disparition de Ware ou Jason Hatcher qui n’ont pas forcément donné beaucoup de fil à retordre à l’OL des Packers. Les CBs aussi ont souffert en seconde période, à part Sterling Moore qui a fait plutôt un bon boulot, attrapant même une interception.

J’ai lâche lé mot tabou : INTERCEPTION ! ROMO AU BUCHER !!! OK ok doucement, on va y aller dans l’ordre. Les Cowboys ont fait une première mi-temps parfaite, réduisant la défense des Packers a l’état de plots immobiles pour 332 yards (record de la franchise en une mi-temps) et une avance confortable de 26-3. A côté des passes bien senties de Romo pour Dez Bryant (11c/153y/1TD) ou Jason Witten (4c/71y/1TD), le coureur DeMarco Murray a fait joujou au sol sans aucune difficulté (18c/134y/1 TD). Tout allait bien pendant 30 minutes… puis la machine a commencé à s’enrayer. La défense des Packers, totalement absente avant, à commencer à resserrer les boulons ici ou là : un sack de Romo par Datone Jones et Clay Matthews, deux/trois plaquages contre Murray, deux/trois défenses de passe d’arrières plus présents, et voilà les Cowboys qui voient les Packers revenir. C’est là que Jason Garrett et Bill Callahan (HC et OC) se sont éloignés du jeu de course, refusant d’imposer leur volonté à Green Bay. Ils ont alors essayé de passer par les airs, mais à ce moment l’élan avait déjà changé de camp. Ceci dit, ça ne change pas un fait : passe ou course, si les 3e tentatives sont converties, ça donne un first down, ce qui fait avancer l’équipe, et au final marque des TDs.

C’est bien là que se situe un des problèmes de Dallas dans ce match, ils ont payé une incapacité certaine de marquer un TD : tous leurs drives de première période et le premier de seconde période sont arrivés à portée de endzone mais ils n’ont marqué que 2 TDs pour 5 FGs (et donc 29 points). En face, la défense n’a plus réussi à tenir GB qui a scoré TD sur TD. Résultat il est arrivé ce qui devait arriver : à 29-24 Dallas, Romo a eu un GROS avertissement sur une première passe vers Witten défendue par Brad Jones et interceptée par Tramon Williams mais annulée par les arbitres. Les Cowboys ont profité d’une ou deux pénalités litigieuses pour scorer un (néanmoins magnifique) TD de Dez, mais c’était déjà trop tard : la défense était sur le reculoir, mettant moins de joueurs dans la boîte, ce qui a ouvert les chemins à Lacy, et les Packers sont revenus à 36-31. Arrive alors ze action, avec Romo qui audible pour changer une course en passe, en oubliant que ça laisserait Clay Matthews complètement libre : la pression du sack manqué force la passe de Romo derrière Austin et l’interception de Shields. Une dernière mauvaise communication sur une passe vers Cole Beasley et c’est game over. Romo a également loupé quelques passes longues qui auraient pu tué le match aussi, ce qui fait qu’on ne peut pas le dédouaner de sa responsabilité sur cette rencontre.

Le contraste saisissant, c’est que d’un côté, on a un McCarthy qui, même mené 26-3, a cru en ses joueurs et qui n’a pas véritablement changé son plan de jeu, désirant toujours appeler des jeux de course; et de l’autre, on a un duo Garrett/Callahan qui, menant 26-3, ont changé leur fusil d’épaule en privilégiant la passe. If it ain’t broken…

Au final, on a une équipe de Green Bay qui était morte et enterrée à la mi-temps, qui revient du diable vauvert et qui apprend le lendemain la victoire des Ravens contre Detroit sur un FG de 61 yards; les Packers ont de nouveau leur destin en main : deux victoires et ce sont les playoffs. Bien sûr on peut se dire que même avec le retour de Rodgers et Cobb, si GB joue en Janvier la défense risque d’avoir du mal vu la liste des autres playoffables (surtout en Wild Card); mais ça en dit long sur une organisation quand elle ne veut jamais rien lâcher avec autant de playmakers sur la touche. Pour Dallas, c’est une nouvelle défaite incompréhensible qui va, tout naturellement, faire grandir la réputation de « Rochoke », « Chokemo » ou ce que vous voulez. Oui, il a une part de responsabilité dans ce qui est arrivé, mais il n’y a pas que lui dans l’histoire. Et de plus, les Boys eux aussi contrôlent leur destin : deux victoires et ils sont champions de la NFC East.