Analyse : Vikings @ Packers (Kuro – W12 2013)

Minnesota Vikings 26 – 26 Green Bay Packers

Welcome back Matt.

Le moins qu’on puisse dire est que le match a été bien étrange, du premier drive victorieux des Packers, à l’avance confortable des Vikings, au retour du backup QB prodigue qui mène un comeback de 16 points, jusqu’à la première prolongation à finir en match nul malgré les nouvelles règles avec juste un FG de chaque côté. Je commence toujours par les vainqueurs, alors je fais quoi moi exactement ?

Honneur aux visiteurs, qui avaient toutes les cartes en main pour l’emporter. Christian Ponder a certes subi 6 sacks, mais il a su trouver ses receveurs avec régularité du moment qu’on ne lui demandait pas de lancer trop loin. Il rend une copie propre à 21/30, 233 yards et 1 TD, mais on sent que quand la pression lui est arrivée dessus il a eu plus de mal. C’est cela, et quelques drops au mauvais moment de ses receveurs, qui ont stoppé plusieurs drives alors qu’un seul aurait suffi pour emporter le match. Le reste du temps, il a donné la balle à Adrian Peterson et Toby Gerhart qui ont transpercé une défense au sol des Packs qui tombe de son piédestal du début de saison. Les deux coureurs ont accumulé 232 yards en 43 courses avec 1 TD pour AP. Alors que Peterson a trouvé ses ouvertures sur le côté, Gerhard a su profiter de parfaits blocs pile au milieu; la ligne offensive a fait un énorme boulot de ce côté-là. Au passage, difficile d’en vouloir pour le fumble d’AP avec un gros facemask d’A.J. Hawk oublié au passage.

La défense des Packers a été malaxée la plupart du match avant de répondre un minimum en 4e QT et en prolongations. Certes, les absences de Nick Perry et Johnny Jolly ont été préjudiciables à la course, et celle de Sam Shields en couverture, mais ça n’explique pas que régulièrement les arrières de GB se retrouvent à 5 yards de leur receveur, ou que les LBs soient hors de position au sol. Même Morgan Burnett n’est pas à son niveau, quand aux autres safetys n’en parlons pas, on connaît tous le prochain besoin à la draft. Au moins, Clay Matthews revient égal à lui-même avec un plâtre allégé (2 sacks), Mike Daniels continue de briller, mais ça ne va pas être suffisant si les Packers veulent survivre avant le retour de Rodgers.

Scott Tolzien est probablement allé au bout de ce qu’il pouvait faire actuellement. Le 3e QB a enflammé Lambeau avec son premier drive ponctué d’une course improbable de TD, mais ensuite fermez le rideau. Il a constamment envoyé des avions à ses receveurs qui n’ont pas beaucoup eu de chances de réussir leurs réceptions. Du coup pendant 3 QTs l’attaque, que ce soit à la passe ou à la course, c’était Eddie Lacy : 25 courses pour 110 yards et 1 TD, 6 réceptions pour 48 yards. La défense a rapidement su comment parer, ce qui a amené cette avance confortable de 23-7… jusqu’au 4e QT. Quelques fois, on n’est jamais mieux qu’à la maison, et Matt Flynn est revenu joué les sauveurs de Lambeau. Il a mené un comeback furieux de 16 pts, avec une grosse assistance des receveurs, notamment deux catchs de James Jones (7c/80y) et de Jarrett Boykin (5c/60y/1TD). Flynn termine à 21/36, 218 yards et 1 TD, et on ne peut que reprocher cette passe imprécise à Jordy Nelson en 3e tentative sur le premier drive de la prolongation.

La défense des Vikings a su tenir la plupart du match : après un premier drive compliqué ponctué par un TD de Tolzien, elle a fermé la boutique de deux façons. Les arrières ont su stopper les receveurs de Green Bay (avec par exemple un très bon match du rookie Xavier Rhodes) et ils ont chargé la boîte pour stopper Lacy. Ca a bien fonctionné pendant 3 QT, avec notamment une grosse pression venue de Brian Robison confronté au tourniquet Marshall Newhouse et la surprise Audie Cole (13 plaquage, 1 sack). Mais le travail de sape de Lacy et la présence d’un QB un peu plus précis en face ont fait définitivement plier la défense en 4e QT : le fait que Minnesota ait lâché un avantage de 16 points explique qu’ils soient à 2-8-1.

Après tout cela, les débats se sont équilibrés en prolongations : les deux équipes ont monté des drives pour un FG, puis plus rien. Deux dernières choses : beaucoup ont questionné la décision de Mike McCarthy de tenter la transformation à deux points aussi tôt dans le QT, et vu comment la défense avait joué auparavant (i.e. incapable d’arrêter AP et Ponder), c’était une décision logique. Et enfin, les Vikings doivent absolument continuer d’intégrer Cordarrelle Patterson en attaque et sur équipes spéciales; dommage que Randall Cobb soit toujours blessé, ça aurait fait un sacré duel d’armes multitâches.

Au final, un match nul sans vrai vainqueur, même moral. Certes pour Minnesota c’est une bonne chose de ne pas avoir perdu à l’extérieur, mais lâcher un écart de 16 points, ça fait beaucoup. De l’autre côté, les Packers ont une défense qui a pioncé pendant 3 QT et demi, mais ils n’ont pas perdu non plus et de toute façon la Wild Card va être impossible pour la NFC North. Comme en même temps Detroit et Chicago ont perdu, tout reste possible pour eux, mais ils n’ont plus vraiment de marge de manoeuvre.