Analyse : Steelers – Panthers (Kuro – W3 2014)

Pittsburgh Steelers 37 – 19 Carolina Panthers

Run For The Win

Les patrons de la NFC South qui semblaient intraitables sont tombés sur un sacré os cette fois : une défense de Pittsburgh qui est montée en puissance au fur et à mesure du match, et surtout un duo de coureurs qui les ont rendus fous. Dans un match rempli de fautes mentales des deux côtés, Carolina encaisse sa première défaite de la saison face à une équipe de Pittsburgh qui s’est rappelée comment elle gagne depuis des années.

En effet, cela faisait quasiment deux ans (Philadelphie le 26/11/2012) que les Panthers n’avaient pas autorisé une équipe à courir pour 200+ yards, et il fallait remonter en 2008 pour trouver une qui avait réussi 250+. Mais cette fois, ils ont dû céder sous les coups de boutoir de la paire Le’Veon Bell – LeGarrette Blount : les deux joueurs ont cumulé pour 265 yards en 31 tentatives. Bell a fait un bon match et a semblé de suite en jambe, alors que Blount est venu plus tard pour punir la défense qui commençait déjà à fatiguer (pour ça qu’il a pu « facilement » scorer le TD de la victoire puis achever le match sur le dernier drive). Mais Bell a été précieux sur la course de 81 yards qui est un tournant à plus d’un titre : alors que les Steelers s’étaient encore mis dans la panade avec une énième faute mentale (une pénalité), il a renversé la situation en positionnant Pittsburgh pour un TD qui a porté la marque à 23-6.

D’ailleurs c’est une chose que Pittsburgh va devoir corriger rapidement : ils s’en sortent, mais ils ont commis 11 pénalités, ce qui est beaucoup trop. Ce n’est pas normal de se retrouver à 12 joueurs sur le terrain lors de la 2e action du match par exemple. Ils ont également une combinaison « flag » puis « receveur qui met un pied dehors avant une réception de TD » qui a forcé un Field Goal. Ces petites erreurs mentales traînent depuis le début de la saison et doivent être gommées. Mais en tout cas, ils peuvent remercier Carolina qui a fait son lot de bourdes monumentales aussi : la réception de punt manquée qui se transforme en TD et, plus tôt, l’offside sur 4e et 4 qui donne un First Down et transforme le FG en possibilité de TD. Big Ben a fait marcher sa magie sur cette passe d’ailleurs avec Antonio Brown, rappelant cette passe de TD magique à Santonio Holmes contre Arizona au Super Bowl. En parlant de Big Ben, avec un tel jeu de course il a pu assurer le service après-vente derrière une OL plutôt correcte vu l’opposition (1 seul sack) : 22/30, 196 yards et 2 TD. Sans surprise, Brown et Heath Miller ont été ses deux cibles préférées (10c/90y/2TD pour Brown, 4c/51y pour Miller). Le seul bémol qu’on peut donc mettre, ce sont les pénalités offensives, car il n’y aura pas toujours une course de 81 yards pour les effacer.

En face, s’il fallait une preuve de plus que l’équipe n’est pas bâtie pour faire de gros comebacks, on l’a eue : avec une défense étouffante et un jeu de course puissant, ils sont fait pour prendre l’avantage et le garder, comme les deux premières semaines. Mais dans ce match, le jeu au sol a rapidement disparu sans de vraies raisons (10 malheureuses courses pour 42 yards); si c’est compréhensible une fois menés de plus d’un TD d’écart, dès le début il a été plutôt laissé de côté. De ce fait, ça a forcé Cam Newton à réaliser des miracles derrière une OL qui a baissé de pied graduellement au fil du match, et où la présence de Byron Bell commence vraiment à devenir un gros problème entre les flags et les pressions lâchées.

Un Cameron Hayward retrouvé a sonné la charge pour un front-7 qui a terminé avec 3 sacks + 1 fumble forcé et qui a tordu Newton dans tous les sens; Ron Rivera a même du sortir Newton et mettre Derek Anderson avant la fin pour ne pas voir son QB titulaire finir sur IR. Le #1 a quand même eu le temps de tenter de faire son travail avec 24/35, 250 yards et 1 TD; si on peut se féliciter de quelque chose en attaque, c’est que Kelvin Benjamin commence vraiment à prendre son essor (8c/115y/1TD). Greg Olsen a tardé à voir les ballons arriver (5c/69y/1TD) alors que Corey « Philly » Brown faisait un bon match (7c/66y) avant son terrible « double fumble » sur le punt qui amène l’avant-dernier TD de Pittsburgh. Face à eux, Lawrence Timmons et Troy Polamalu ont joué leur rôle de patrons, William Gay continue de faire des apparitions importantes, mais les Corners titulaires n’ont pas passé une bonne nuit entre Cortez Allen et surtout Ike Taylor qui, en plus de sa perf en demie-teinte, s’est fracturé le bras. D’ailleurs c’est le gros souci pour les Steelers : les pertes de Taylor, Jarvis Jones (qui a fait son match avec 1 sack et 1 fumble forcé) et Ryan Shazier.

Ce match est donc loin d’avoir été un modèle du genre avec les fautes mentales de la part des deux équipes, mais les Steelers ont su mieux réagir après les leurs, et surtout aucune n’a été rédhibitoire; deux des Panthers ont permis à Pittsburgh de marquer 14 points. Il faudra que les Steelers règlent ce souci de pénalités à l’avenir, mais ils ont eu la confirmation que Le’Veon Bell est spécial, et que LeGarrette Blount est un bon choix pour venir en seconde lame. Pour Carolina, l’oubli du jeu de course paraît surprenant, et malheureusement ça ne risque pas de changer avec Jonathan Stewart et Mike Tolbert blessés. Avec cette OL, ça va être compliqué de demander à Cam de tout faire, et surtout il ne risque pas de finir la saison.