Analyse : Steelers @ Bengals (Kuro – W2 2013)

Pittsburgh Steelers 10 – 20 Cincinnati Bengals

Passation de pouvoir dans l’AFC North.

Les américains aiment bien une expression : « a win is a win is a win » ce qui veut dire « une victoire est une victoire qui est une victoire ». En gros, c’était moche, mais c’est une croix dans la bonne colonne. Ca résume assez bien la victoire des Bengals qui n’ont pas forcément très bien joué (en tout cas en première mi-temps) mais c’est le genre de match qu’ils laissaient échapper auparavant, donc ils prennent volontiers.

Quand je parle du contraste entre les mi-temps, Andy Dalton en est la preuve par neuf. Il a été très imprécis pendant le premier acte du match, ratant plusieurs fois ses receveurs avec des passes hasardeuses (et non, la pression de la DL des Steelers n’explique pas tout). C’est un peu le souci avec Dalton : sa précision peut connaître des ratés. D’ailleurs, il a rapidement oublié tout ce qui était passe longue pour n’envoyer que des petites passes < 10 yards, ce qui a été plus efficace. Il termine à 25/45, 280 yards et 1 TD. On aura noté, parmi une ligne offensive propre, le retour d’Andrew Whitworth sur le terrain et dans sa forme habituelle.

Au sol et dans les airs, les rookies ont fait leur show en attaque : le Tight End Tyler Eifert a attrapé 3 passes pour 66 yards, mais c’est Giovani Bernard qui a eu le plus d’impact : 8 courses pour 38 yards et 1 TD, ainsi qu’une réception de 27 yards pour le second TD de l’équipe. A l’avenir, ça ne m’étonnerait pas qu’on voit de plus en plus « Gio », que ce soit au sol ou à la réception. Bon point pour Jermaine Gresham avec 8 catchs pour 66 yards, mais en run block c’était plus laborieux (et il faut qu’il arrête de faire des faux départs).

En face, la défense des Steelers a fait un travail acceptable, limitant au possible les gains, mais elle n’a pas su inverser la tendance du match : aucun turnover et aucun sack, ce qui est vraiment surprenant de sa part (et malheureusement, c’était déjà le cas avec aucun turnover et seulement 1 sack contre Tennessee). Troy Polamalu a été le plus en vue.

L’attaque de Pittsburgh a mieux joué que contre Tennessee, avec pour preuve ce drive amenant le touchdown de l’inattendu Derek Moye, mais mis à part ça et une belle production d’Emmanuel Sanders (5c/78y), l’ensemble manque de consistance. Ben Roethlisberger a plusieurs fois dû trouver ses receveurs entre les fines mailles du filet constitué de la défense des Bengals, que ce soit avec trois DL devant la figure ou entre deux DB. Il rend une copie passable de 20/37, 251 yards avec 1 TD mais 1 interception coûteuse près de la redzone de Cincinnati. Le jeu au sol a été une nouvelle fois insuffisant avec seulement 37 yards en 10 courses pour Felix Jones.

Cependant, c’est une chose de mal jouer, mais le play-call n’arrange rien, et là je pointe Todd Haley du doigt. J’ai deux exemples de play-call absurde : sur le premier drive, contre une des meilleures DL du pays, alors que les deux premières courses ont donné 1 yard, il rappelle une troisième course sur 3&9 ??? Et je ne parle même pas de l’idée de tenter une end around avec Jerricho Cotchery, « dragster » célèbre connu dans toute la NFL.

En face, la défense de Cincinnati a fait le travail sans être spectaculaire, ce qui suffisait amplement contre l’attaque en convalescence des Steelers. A noter la belle action d’Adam Jones qui arrache un fumble à Don Paulson, et Reggie Nelson sur l’interception de Big Ben. La DL a fait le travail pour aller gêner Roethlisberger au possible (bon match de Michael Johnson), même si on pouvait s’attendre à plus de 2 sacks. Vontaze Burfict a encore une fois été proéminent dans la réussite de son escouade avec 9 plaquages, et il confirme l’idée que les Bengals ont réussi un gros coup en le signant l’année dernière.

Au final, les Bengals équilibrent leur record à 1-1 avec une victoire certes pas très jolie mais qui compte, alors que les Steelers sont remplis de questions à 0-2 pour la première fois sous l’ère Mike Tomlin. Et la semaine prochaine, c’est double duel dans le Grand Nord : les Steelers reçoivent des Bears qui gagnent à l’arrachée mais gagnent, et les Bengals reçoivent des Packers remontés comme des pendules.