Analyse : Falcons @ Vikings (Kuro – W4 2014)

Atlanta Falcons 28 – 41 Minnesota Vikings

Première réussie

On peut difficilement rêver mieux comme baptême du feu pour Teddy Bridgewater qu’un match où il n’aura pas raté énormément de choses pour un rookie de première année. Il faut dire qu’il a été légèrement aidé par une défense d’Atlanta dans les choux la plupart du temps, mais cela ne doit pas enlever à sa performance, même si, bien entendu, il y a encore des choses à corriger dans le jeu du #5.

Il faut dire qu’il a été bien aidé par toute l’escouade autour de lui, et pour le prouver, un seul chiffre : 558 yards cumulés – 317 en l’air, 241 au sol. Cela fait 4 ans que Minnesota n’était pas allé au-delà des 500 yards (Week 9 2010), et c’est la meilleure marque depuis 605 yards en Week 6 2004 (donc il y a DIX ans). La cerise sur le gâteau : ces deux perfs avaient été réalisées avec plusieurs pertes de balle, alors que contre Atlanta l’attaque n’en a commise aucune. Ce qui est une bonne chose pour Bridgewater, qui a démontré beaucoup de qualité dans sa première titularisation. On voit que son OC Norv Turner a cherché à le mettre en confiance avec des passes rapides au début pour laisser ses receveurs faire le travail, et ensuite, quand la pression a semblé être contenue, Norv a pu lâcher le bras de Bridgewater. Sur ce match, le QB n’a véritablement raté que deux lancers : un sur Jairus Wright tout seul qui aurait dû mener à six points, et un autre trop haut qui aurait dû être intercepté; mais à part ça, son 19/30 pour 317 yards est très prometteur. C’est surtout sa précision sur le jeu court et intermédiaire qui est vraiment bénéfique à Minnesota (parce que Matt Cassel au-delà de 10 yards, ce n’était pas ça).

Je disais qu’il avait été beaucoup aidé, à commencer par sa ligne offensive qui a bien contenu le pass-rush inefficace des Falcons. Certes, Kroy Biermann et compagnie ont réussi à mettre parfois la pression sur Teddy, mais ce dernier a démontré qu’il avait les jambes et l’intelligence pour y échapper; il a même scoré un TD au sol sur un scramble (et s’est blessé sur un autre). Mais en général, l’OL a bien fait son travail, ce qui était particulièrement bien venu pour Matt Kalil qui fait un début de saison très compliqué.

Mais le vrai atout dans la manche de Bridgewater, ça a été ce jeu de course inarrêtable. La défense des Falcons n’a jamais trouvé la solution pour stopper la combinaison entre le tank Matt Asiata (20c/78y/3TD) et la fusée rookie Jerick McKinnon (18c/135y). Les deux joueurs ont parfaitement jouer les duettistes, l’un fracassant la défense et l’autre utilisant sa vitesse pour la prendre de revers. D’ailleurs, la vitesse est l’élément qui a transpiré de l’attaque de Minnesota entre McKinnon, Jairus Wright (8c/132y) et Cordarrelle Patterson sur les retours, tout cela chapeauté par le vétéran Greg Jennings.

Bien sûr, tout cela a été aidé par, je l’ai dit, une défense des Falcons aux abonnés absents que ce soit au sol ou dans les airs. Les receveurs se sont souvent trouvés avec plusieurs yards d’avance (Wright a fait plusieurs crossing patterns qui l’ont laissé libre), et la poche n’a pas assez souvent été envahie pour faire paniquer le rookie QB. Et quand elle l’a été, ce dernier a réussi à s’échapper. Dans Hard Knocks, Mike Smith voulait une équipe physique qui ne se laisse pas marcher dessus, mais c’est ce qu’il s’est passé dans ce match.

Dans l’affrontement opposé, Matt Ryan a fait ce qu’il a pu avec l’OL qu’il avait. Atlanta n’a vraiment pas été épargné par les blessure chez les gros de devant : le Centre Joe Hawley, le Guard Justin Blalock et le Tackle Lamar Holmes sont sortis, ce qui a forcé le Tight End Levine Toilolo en Right Tackle, pour vous donner une idée. Cependant, Ryan a senti la pression des Vikes bien avant ces blessures : s’il n’y a eu qu’un seul sack d’Anthony Barr, c’est parce qu’il en a évité un ou deux en plongeant juste au-delà de la ligne de scrimmage. Il termine à 25/41, 298y, 3 TD et 2 INT en fin de match quand il tentait de revenir au score.

Pour être honnête, les Falcons auraient pu perdre de bien plus largement, et ils doivent remercier les trous de concentration de la défense des Vikes qui a laissé filer Devin Hester puis Antone Smith pour des TDs longue distance alors qu’elle faisait un match sérieux. Steven Jackson a été bien contenu à 13c/49y, alors que Julio Jones (6c/82y) a longtemps été la seule arme aérienne de l’équipe avant que Roddy White (4c/73y/1TD) ne se réveille en 2e mi-temps.

Mais si White ne s’est pas réveillé avant, c’est que les arrières des Vikings ont fait un bon match dans l’ensemble, avec deux joueurs qui se sont distingués : Harrison Smith (1 INT) et Xavier Rhodes. Le premier tour de draft de 2012 confirme son talent, alors que le premier tour de 2013 semble prendre de plus en plus d’assurance avec le temps. Tous les arrières sont à créditer d’une belle perf, mais ils doivent encore effacer quelques erreurs mentales, comme le TD de Hester ou cette grosse absence sur le TD de White. C’est d’ailleurs le constat qu’on peut faire en général sur la défense de Minnesota sur ce match : encourageant, mais pas encore suffisant pour viser le haut du panier – il faut sacker le QB plus souvent au lieu de juste le presser, et terminer les actions plus franchement.

Néanmoins cela a suffi pour remporter la victoire dans l’euphorie générale, ce qu’il faudra aller confirmer à Lambeau dès jeudi soir, et peut-être sans Bridgewater aux manettes. Les Falcons vont devoir panser leur plaies et surtout penser à ce qu’ils vont faire pour pallier à tous les problèmes de blessures sur la ligne offensive. Ils viennent également de se rendre compte que leurs soucis sur la ligne défensive sont loin d’être réglés… et dans la défense en général. C’était exactement le même souci l’année dernière.