Analyse : Cowboys – Rams (Onaam – W3 2014)

Dallas Cowboys 34 – 31 Saint-Louis Rams

Si proches et pourtant si loins…

Dans le Gameday (que vous avez lu avec attention pas vrai ?) ces deux équipes étaient définies comme très proches à bien des niveaux, mais grands dieux (si, vous savez genre Tex Schramm et Tommy McDonald, non ? ben cherchez alors) avec ce match j’ai eu à la fois tellement raison et tellement tord. Raison parce qu’au final le score reflète à peu près ce que l’on pouvait prévoir et qu’un joueur que l’on attendait a effectivement joué son rôle. Mais après, la vache, que j’étais loin du compte.

Rendons d’abord à Tony ce qui appartient à Romo, auteur d’un match somme toute satisfaisant (18/23, 217 yards, 2 TD, 1 INT). Toujours une interception certes, mais plus de TDs et la victoire à la clef. Mais je m’égare. Avant d’aller voir les garçons vachers, revenons sur ce match et son déroulement plutôt passionnant.

Il était une fois un QB qui n’avait encore jamais lancé de TD en carrière pour la simple et excellente raison qu’en tant que seconde année et troisième QB dans le roster des Rams il en avait eu peu l’occasion. Concours de circonstances, cette saison, deux blessures consécutives lui offrent sa chance. Le départ fut laborieux et après 2 matchs c’était toujours le néant dans ses statistiques, mais il fallait juste être patient. Patient aussi sur ce drive, le premier du match, d’une durée de 8mn50s qui va amener Austin Davis à parcourir les 80 yards qui le séparaient de l’en-but de Dallas pour marquer le premier TD du match sur une passe courte sur la gauche à son TE Lance Kendricks. Les Cowboys n’ont pas encore eu la balle que leur adversaire marque déjà. Davis est donc le premier à se mettre en évidence. Le second sera un Cowboy, et malheureusement dans le mauvais sens. Le RB DeMarco Murray va concéder un fumble, le troisième de la saison tout de même (un par match, belle constance), sur un plaquage parfait du prometteur LB Alec Ogletree qui aura réalisé un grand match. Le fumble sera recouvert par le moins brillant mais bien placé et opportuniste Cody Davis.

Les Rams récupèrent donc le cuir et sur leur possession, ils arrivent au second quart-temps. Et là, les traitres … ils ne vont pas attendre les supporters en retard après être allé chercher leur bière. Une passe pour un gain de 51 yards pour Brian Quick et seulement 6s de jeu (ben oui, Quick quoi) plus tard, celui qui avait son compteur TD au zéro absolu avant le match était en train d’y poser son empreinte et de permettre à sa franchise de mener 14-0 dans son stade. Je vais passer rapidement sur les échanges stériles qui ont suivi pour aller directement à la moitié de ce second QT où Dallas récupère le cuir et repart à l’attaque. Après 2 courses de Murray et avec encore 8 yards à parcourir sur la troisième tentative, Tony Romo va tenter de se connecter avec sa meilleure cible, Dez Bryant. Seulement voilà, Janoris Jenkins va parfaitement lire le jeu, se glisser sur la trajectoire du ballon dans le bon timing et courir 25 yards pour un pick six et confirmer le début de match parfait des Rams. 21-0, les fans sont aux anges. Mais penser à ce moment là que les Cowboys ont perdu serait prématuré, et si vous avez bien lu l’introduction vous vous rappelez qu’un joueur attendu dans ce match allait se montrer à la hauteur… c’est le moment. C’est Murray qui va remettre ses jambes et son équipe dans le bon sens avec des courses bien senties, des plaquages bien évités, des yards gagnés et surtout un TD  à 2mn de la mi-temps. Dan Bailey va se charger de convertir le TD pour ramener Dallas à 21-7.

Le vent tourne et dans la foulée les Rams vont subir un turn-over sur un fumble du centre Scott Wells qui va complètement rater son snap et laisser échapper le ballon aussitôt recouvert par un Henry Melton qui n’en demandait pas tant. Les deux jeux suivants seront texans, Saint Louis se contentant de mettre genou à terre à 2s de la mi-temps. Et ces jeux déboucheront sur 10 points de plus pour Dallas; d’abord 3 points de Bailey, puis 7 nouveaux pour l’inévitable Bryant et un TD de 68 yards sur lequel la ligne des Cowboys a fourni un gros travail et donné du temps à Romo et son receveur. Saint-Louis ne possède plus que 4 points d’avance à la moitié ou presque du match et son adversaire va même revenir à un point après un nouveau FG de Bailey, le tout avant le dernier QT. A la reprise ces derniers vont tout de même reprendre un peu d’air par l’intermédiaire de Greg Zuerlein, mais difficile de se satisfaire de ces 3 points après avoir vu le drop du TE Jared Cook, pourtant auteur d’un bon match, sur une passe qui aurait pu (dû ?) mener au TD. Cook qui montrera d’ailleurs de beaux signes d’énervement en bousculant son propre QB juste après (il s’est excusé depuis). Toujours est-il qu’à 13’30s de la fin, la franchise du Missouri mène de 4 points … et que cela ne va pas durer. Sur le drive suivant, Romo ira jusque dans le camp des Rams pour délivrer une balle à Terrence Williams et refaire passer les siens en tête. 27-24, Dallas n’a pas envie de céder et, mieux encore, sur la première passe de Saint-Louis à suivre, Bruce Carter va se jeter sur le ballon plus promptement que Zack Stacy et aller marquer lui aussi son TD. 34-24 et moins de 6 minutes à jouer, cela commence à sentir le roussi pour les Rams. Pourtant, Davis ne va pas se démonter et remonter 80 yards pour inscrire le TD de l’espoir avec une passe pour Austin Pettis.

Revenus à 3 points, les Rams peuvent y croire et la défense va tout faire pour et se montrer agressive au point de réaliser le seul sack du match par Eugene Sims. Un sack, malheureusement pour la franchise de Saint-Louis, annulé pour une pénalité. Mais le cœur y est et le résultat aussi puisque les Cowboys seront obligés de rendre le ballon sur un punt. Davis va démarrer de ses 14 yards avec un peu moins de 2mn à jouer et sur une 3ème tentative et 22 yards à gagner, il va forcer un peu trop sa passe à destination de Quick qui va être trop court et devoir regarder la balle arriver dans les mains de Morris ClaiborneJerry Jones aura apprécié l’action qui scellera le sort du match (34-31 score final), mais préfèrera reprocher à Claiborne sa mauvaise prestation globale et le fait qu’il ne confirme pas les espoirs d’un 6ème choix de draft pour lui retirer sa place de starter à la suite du match.

Le match fut agréable et même si les deux équipes ne sont pas exemptes de tout reproche, le spectacle et le scénario ont été à la hauteur. Menés de 21 points les Cowboys ont su, même péniblement, revenir a des basiques pour mettre la pression sur Saint-Louis menée par un QB intéressant mais qui devra gommer cette propension aux interceptions pour espérer plus, à condition que la franchise lui laisse le temps, ce qui parait bien incertain.

Pas de sack comptabilisé malgré deux lignes offensives peu sûres mais deux interceptions d’un côté pour une interceptions et un FF de l’autre. Les défenses ont été inégales et si quelques joueurs s’en sortent bien (Anthony Hitchens, Carter pour Dallas; Ogletree, James Laurinaitis pour Saint-Louis), il va être impératif pour les deux équipes de hausser le ton sous peine de grosses sanctions face à des équipes plus fortes. Romo sort donc un match honnête sans plus et l’offense des Cowboys s’est plus appuyée sur le jeu au sol pour progresser alors que chez les Rams la statistique est inversée avec Davis qui a lancé 42 fois. Ses deux interceptions coûtent peut-être le match à son équipe, mais de la même manière que le drop dans la end-zone de Cook. Dallas a logiquement remporté ce duel de boiteux mais cela ne prouve encore rien sur sa capacité et l’on peut craindre pour la franchise texane qu’elle finisse loin des play-offs. Saint-Louis, de son côté,  perd encore et la saison va être difficile à n’en pas douter pour une franchise qui n’offre que peu de garanties à tous les niveaux (l’exemple du pass rush avec Robert Quinn subissant des double teams et personne pour en profiter en l’absence de Chris Long est criant).