49ers-Packers (Kuro)

San Francisco 49ers 30 – 22 Green Bay Packers

San Francisco frappe un grand coup d’entrée!!


L’attaque des Packers contre la défense des 49ers. Le juggernaut offensif contre le juggernaut défensif. Quelque chose devait lâcher en premier… et ça a été la défense des Packers :p. Bon plus sérieusement, la défense de San Francisco a prouvé qu’elle était là et bien là comme l’année précédente. Dans un match entre deux des défenses qui ont piqué le plus de ballon à l’adversaire l’année dernière, c’est finalement l’interception de NaVarro Bowman sur Aaron Rodgers qui aura fait la différence, mettant le match hors de portée des locaux.

Honneur aux vainqueurs, et à un Alex Smith qui semble avoir gagné en maturité dans le système de Jim Harbaugh : le Quarterback a posté un 20/26, 211 yards et 2 TD excellent pour mener son attaque. Il a notamment profité d’une défense des Packers encore friable et non coordonnée pour trouver sa cible préférée Michael Crabtree (7 réception, 76 yards). A côté du Crab, et même s’il a très peu joué, Randy Moss a su apporté son expérience dans la redzone avec un TD, alors que Vernon Davis et Mario Manningham ont complété avec 3 et 4 catchs (1 TD pour Davis). La protection de Smith a eu un peu de mal avec 4 sacks, mais elle a tenu assez bien dans l’ensemble.

De toute façon, la force principale de SF est bien entendu au sol, comme souvent. Frank Gore a encore performé comme un chef avec 16 portés pour 112 yards et le TD qui met définitivement le match hors de portée à 30-15. Kendall Hunter a apporté son soutien avec 9 courses et 41 yards, et les deux joueurs ont permis aux drives des californiens de continuer sans trop de problèmes. D’ailleurs à ce propos…

La stat du match qui dit tout : après le premier three&out, les 49ers ont réussi à scorer sur 5 drives successifs, marquant 23 points. Les drives ont au minimum mangé à chaque fois 4 minutes (sauf le dernier où Akers tape son missile), ce qui aide pour stopper GB : laisser Rodgers sur le banc. A la fin du match, les 49ers ont contrôlé la balle 33 minutes.

Et en parlant de David Akers, le leader de points l’année dernière n’a pas attendu longtemps pour se faire remarquer : à la fin de la 1e mi-temps, alors que GB a fait un nouveau punt et qu’il reste 18 secondes, Colin Kaepernick gagne 17 yards, mettant la balle sur les 45 des Packers. Après deux passes loupées, Akers rentre et tape un Field Goal de 63 yards qui vient rebondir sur la barre transversale avant de finir entre les poteaux. Akers égale donc le record de la NFL, et j’aurais envie de dire qu’il le mérite plus que les autres : Tom Dempsey avait une surface plane comme un marteau à la place de la chaussure à cause de son infirmité (et cela a forcé la NFL à changer la règle pour que la chaussure soit réglementaire), et les deux suivants, Elam et Janikowski, l’ont réussi à Mile High Stadium, à Denver, un stade à 1000 mètres d’altitude qui bénéficie donc d’une pression atmosphérique moins élevée.

Concernant la défense, on ne peut pas lui reprocher grandchose. Elle a su mettre la pression sur Rodgers avec trois sacks (Aldon Smith, Carlos Rogers et Ahmad Brooks) et plusieurs hits, et elle a bien couvert les receveurs des Packers, breakant plusieurs passes. Elle a également réussi le tournant du match avec cette interception de Bowman, qui a été monstrueux au milieu (11 plaquages) étant donné la disparition de Patrick Willis lors de la rencontre (on l’a vu sur la touche). Les arrières ont principalement joué en couverture homme-à-homme et avec pour but principal d’empêcher le gros jeu; à part deux gros gains, le reste a été dans les limites du raisonnable étant donné l’attaque en face.
La défense a également été un vrai mur contre le jeu de course des Packers, limitant à 4 yards ou moins à chaque tentative. Ca a permis à la défense aérienne de prendre le relais, et une fois les 49ers en tête le jeu de course a été pratiquement abandonné par Green Bay, et les 49ers ont laissé les passes courtes et intermédiaires en espérant mettre assez de pression pour briser le rythme de l’attaque.

Une attaque qui a eu toutes les peines du monde à avancer en première mi-temps, ne marquant que 7 points. Rodgers a posté des stats presque pédestres quand on voit sa production l’année dernière : 30/44, 303 yards, 2 TD et 1 INT qui a été le seul turnover du match. Après un début de match compliqué, il est cependant parvenu à trouver son rythme en deuxième mi-temps grâce au meilleur Packer dans ce match : le sophomore Randall Cobb. Après sa bonne saison de rookie et une offseason où il a enfin pu apprendre le playbook à fond, le receveur/retourneur explosif était dans les petits papiers de Mike McCarthy pour bénéficier de nombreuses tactiques. Cobb n’a pas failli à la tâche, souvent aligné en tant que coureur aux côtés de Rodgers, et partant soit en motion, soit en parcours court pour servir de soupape de sécurité. Le #18 termine avec 9 réceptions pour 77 yards, et surtout son habituel retour pour un touchdown dans le premier match de la saison : après un kick return contre les Saints en 2011, ça a été un punt return de 75 yards cette fois.

Dans le reste de l’attaque, on a revu le bon Jermichael Finley, celui qui catche des passes dans la trafic pour 1 TD, et le mauvais, celui qui droppe une passe toute cuite pour un First Down. James Jones a également marqué un TD à la réception, et malgré quelques bons catchs de Nelson ou Jennings, c’était trop peu. La ligne offensive a souvent pris la pression au début, et n’a pas su ouvrir les brèches à la course pour Cedric Benson. Malgré de bonnes choses entrevues en présaison, le coureur s’est heurté à un mur sur ses 9 portés pour 18 maigres yards, et au final c’est Rodgers lui-même qui, à force d’esquiver les adversaires, finit le meilleur coureur de l’équipe avec 5 courses pour 27 yards. En fait, l’utilisation de Benson était plus en coureur traditionnel, plutôt qu’en coureur sur formation écartée à 3+ receveurs, et ça n’a pas trompé la défense.

Du côté de la défense il n’y a eu qu’une seule bonne nouvelle : on a retrouvé le Clay Matthews de 2010. Après une saison 2011 avec seulement 6 sacks, le Claymaker a enregistré 2.5 sacks contre un Joe Staley autrement solide sur le reste du match; le vétéran Charles Woodson complète avec son sack et demi pour faire un total de 4 sacks. C’est à peu près tout ce qu’on peut dire de bien.
Au début du match, le premier three&out infligé aux 49ers avec un sack de Matthews nous a fait croire que la défense des Packers était belle et bien revigorée par les arrivées de Nick Perry et Jerel Worthy… mais la suite a été du même acabit que la performance qui en a fait la pire défense de l’histoire : problèmes de communication, problèmes de plaquages, trous dans la défense… Perry a montré ce qu’il avait montré en présaison : une charge impressionnante, mais un manque réel de mouvement rapide pour se débarrasser de son OL. Il a également eu un peu de mal quand il a dû dropper en couverture.
On ne peut pas dire que la seule absence de Desmond Bishop soit la cause de cela (d’autant plus que D.J. Smith n’a pas forcément démérité, même s’il est fautif sur le TD de Randy Moss), par contre la présence de Jarrett Bush en CB#2 n’est pas du tout viable pour les Packers. Le problème c’est que les seules alternatives sont Davon House avec une protection sur son épaule déboîtée qui risque de le limiter, et le rookie Casey Hayward.

Bref, si on peut convenir qu’il faut un peu de patience pour voir une vraie amélioration et une vraie production de la part des rookies, il n’est pas sûr que le calendrier laisse le temps à Green Bay : la réponse va vite devoir venir jeudi avec la venue des Bears. Partir à 0-2 avec une défaite contre Chicago serait déjà un hadicap dans la course à la NFC North. Et vous pouvez être sûrs que Matt Forte et Michael Bush vont regarder le film de ce match et voir les 49ers courir pour 186 yards avec une certaine délectation.

Concernant les 49ers, ils se posent en favori clair de leur division, et cette victoire à l’extérieur chez le seed #1 de 2011 les place très tôt en tête des équipes à abattre dans la conférence. Il va falloir attendre les prochaines semaines pour voir si cette tendance se confirme.
Enfin, et parce qu’on doit en parler : les arbitres remplaçants n’ont pas fait de gaffe énorme comme lors de Seahawks/Cardinals (et encore, ils ont des circonstances atténuantes, c’était la NFC WTFest ), par contre ils ont multiplié les calls incohérents sur des flags TRES tardifs. La plus grosse erreur est probablement sur le punt return de Cobb, les arbitres signalent un block dans le dos, pour dire ensuite qu’il n’y a pas de pénalité (le ralenti semble le confirmer), mais surtout ils ratent le VRAI bloc dans le dos quelques yards plus loin. J’ai également vu quelque chose que les refs classiques ratent très rarement : sur une action Joe Staley est parti en avance sur le snap sans voir de flag.
Je ne pense pas que toutes les erreurs dans ce match aient fortement influé sur le déroulement, car les 49ers méritaient de l’emporter, mais ça ajoute une pierre à l’édifice de la missive de la NFLPA envoyée à la NFL.