NFL Team Honors VII : Jacksonville

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Vous allez rire en relisant la fin des prévisions de Madame Soleil. S’il est quasiment impossible de faire la même que Bobby Petrino, Urban Meyer a dès le début ressemblé à une erreur de casting, ce qu’il n’a fait que confirmer par boulette sur boulette. Au final, il a chuté exactement pour la même raison que la plupart des autres transfuges de NCAA avant lui : on ne coache pas des universitaires comme des professionnels, et le Head Coach n’est jamais la star de son équipe. La mauvaise nouvelle c’est que les Jags se sont trompés, la bonne c’est qu’ils n’ont pas tardé à réagir, et il faut désormais que Doug Pederson redresse la barre, en commençant par l’attaque.

À lire dans un bar mais à distance respectable de toute personne.

 

JACKSONVILLE JAGUARS
4e AFC South ~ 3-14

 

Les prévisions de Madame Soleil 2021

 

Après le beau rêve de 2017, les Jags avaient fini leur crash avec le pire bilan de l’année dernière, et une reconstruction s’imposait ; pour cela l’organisation allait se baser sur un nouveau trio : le General Manager Trent Baalke, le Head Coach Urban Meyer et le top pick de la draft, le Quarterback Trevor Lawrence. Mais cela ne se ferait pas en une saison.

Fu Minshew n’avait donc pas résisté au fait d’obtenir le #1 de la draft (échangé à Philly), et Lawrence serait jeté dans le grand bain au milieu d’une attaque où il y avait quelques questions. La principale se situait au niveau d’une ligne offensive déjà incertaine et que les Jaguars n’avaient pas décidé de renforcer outre mesure, à part la draft du deuxième tour Offensive Tackle Walker Little ; à terme il devait remplacer un Cam Robinson inconstant à l’opposé du jeune Jawaan Taylor encore trop tendre. Les ailes étaient donc friables, mais le coeur de l’unité avait des arguments à faire valoir… si le Centre Brandon Linder arrivait à faire une saison complète (remember 2019 Brandon). Avec les Guards Andrew Norwell et A.J. Cann, voilà un trio sur lequel on pouvait compter (encore fallait-il que Norwell reste aussi sur le terrain).

Une première ligne solide serait utile à Lawrence pour trouver son rythme avec ses nouveaux partenaires, qui étaient nouveaux dans tous les sens du terme d’ailleurs : c’était un grand ménage autour de l’excellent D.J. Chark et du prometteur slot Laviska Shenault ; adieu Keelan Cole, Chris Conley et Dede Westbrook, bonjour les ex-Lions Marvin Jones & Jamal Agnew (ce dernier surtout comme retourneur) et l’ex-Colt Phillip Dorsett. Cela commençait à avoir de la tronche… et il y avait intérêt car les Tight Ends ne déplaçaient pas les foules au niveau de leur qualité de réception. Cependant, ils étaient plus solides au run block, ce qui pouvait être la bonne philosophie : même si le deuxième choix de premier tour, le coureur Travis Etienne, devait tirer un trait sur 2021, le sémillant James Robinson était toujours là, avec le retour de Carlos Hyde à Jacksonville. Lawrence n’arrivait pas non plus dans la même situation que, disons, Sam Darnold à l’époque.

La défense, elle, devait enfin relever la tête après ce lent rotoplaf. Le nouveau Coordinateur Défensif Joe Cullen devait implémenter bien plus de 3-4, ce qui collait un peu mieux à l’effectif ; prenez les pass-rushers Josh Allen & K’Lavon Chaisson : ils pouvaient couvrir et n’avaient pas le physique pour être des 4-3 Defensive Ends classiques. Sur la ligne défensive, on avait renforcé avec l’échange pour l’ex-Saint Malcom Brown, l’ex-Bear Roy Robertson-Harris ou l’ex-Raven Jihad Ward ; les deux premiers ajouts étaient bien vus, mais ils signalaient aussi l’échec du choix de l’ancien premier tour Taven Bryan qui s’était fait griller par Davon Hamilton ou Doug Costin.

Dans l’unité des Linebackers, l’échange de Joe Schobert à Pittsburgh était une petite surprise car il avait tenu son rang l’année dernière aux côtés de la star Myles Jack : c’était l’ex-Chief Damien Wilson qui venait prendre sa place au coeur de la défense ; un joueur sympathique mais qui ne faisait pas tomber de la chaise non plus. Au niveau de l’arrière-garde, deux arrivées très intéressantes : l’ex-Seahawk Cornerback Shaquill Griffin et l’ex-Charger Safety Rayshawn Jenkins ; sans oublier les drafts du deuxième tour Cornerback Tyson Campbell et du troisième tour Safety Andre Cisco. Sydney Jones avait fait une bonne année 2020, Tre Herndon beaucoup moins, le sophomore C.J. Henderson devait bâtir sur une expérience difficile mais améliorée sur la fin, et Jarrod Wilson était une valeur sûre. Un groupe new look qui n’était pas sans attrait mais les additions devaient s’intégrer.

Le calendrier était loin d’être une horreur, on pouvait arguer que les Texans avaient fini devant les Jags en 2020 mais qu’ils n’étaient pas mieux lotis pour autant, la refonte de quelques groupes était intrigante… 5 victoires était déjà très bien, 6 un très bon pas. La ligne offensive et le pass-rush avaient probablement les clés de la réussite des deux côtés du ballon, et on allait également scruter la culture installée par Meyer qui pouvait aussi bien finir comme Pete Carroll, Jim Harbaugh ou Nick Saban (et espérons, pas comme Bobby Petrino).

 

La saison

 

Wk Loc. Adversaire Rés. Score Bilan Détails
1 @ Houston L 21-37 0-1 d
2 vs. Denver (1-0) L 13-23 0-2 c
3 vs. Arizona (2-0) L 19-31 0-3 wp
4 @ Cincinnati (2-1) L 21-24 0-4 cwpo/L
5 vs. Tennessee (2-2) L 19-37 0-5 dwp
6 vs. Miami (1-4) W 23-20 1-5 cwo
7 BYE
8 @ Seattle (2-5) L 7-31 1-6
9 vs. Buffalo (5-2) W 9-6 2-6 cwpo/W
10 @ Indianapolis (4-5) L 17-23 2-7 dwo
11 vs. San Francisco (4-5) L 10-30 2-8 wp
12 vs. Atlanta (4-6) L 14-21 2-9 o
13 @ LA Rams (7-4) L 7-37 2-10 wp
14 @ Tennessee (8-4) L 0-20 2-11 dwp
15 vs. Houston (2-11) L 16-30 2-12 d
16 @ NY Jets (3-11) L 21-26 2-13 co
17 @ New England (9-6) L 10-50 2-14 cwp
18 vs. Indianapolis (9-7) W 26-11 3-14 dw

 

Le bilan de saison régulière

 

Global Bilans
Saison 3-14
Demi-saison 2-7 1-7
Quart-saison 0-5 2-2 0-4 1-3
Détail Bilans
Domicile 3-6
Extérieur 0-8
Division (d) 1-5
Conférence (d+c) 3-9
Équipes > .500 (w) 3-8
Équipes en playoffs (p) 1-7
Matchs à une possession (o) 2-4
4e quart-temps (W-L-TT-TL) 1-1-0-0
Prolongations 0-0
Difficulté Bilans
Calendrier projeté (2020) 133-138-1 (0.491, 18e)
Calendrier réel (2021) 148-141 (0.512, 10e)
Écart entre les deux 0.021 (24e)

 

Premier tableau de bilans qui nous permet de montrer que, 17 matchs obligent, la belle parité des quarts de saison est cassée : c’est le premier quart qui prend le match surnuméraire. Ces victoires contre Buffalo et Indy rappellent que tout est possible en NFL – en fait, les TROIS victoires de la franchise sont venues contre des équipes terminant en positif ! – mais fort logiquement les Jags ont été mauvais à peu près partout. Le fait que leur bilan en dernier quart-temps soit équilibré masque à peine la réalité : il n’y a eu que deux matchs dont le résultat s’est joué dans les 15 dernières minutes, ce qui veut dire que les autres étaient en général pliés bien avant (et évidemment, vu le bilan final, plutôt dans le mauvais sens). On peut noter que Jacksonville a eu un calendrier un peu plus compliqué via Cincinnati, San Francisco et Atlanta notamment (et ce malgré le crash de Seattle).

 

La réalité

 

Attaque Jaguars Rang Adversaire Rang
Points par match 14.9 32 26.9 28
TDs 28 31 52 27
Yards par match 305.4 27 353.1 20
First Downs par match 17.9 29 20.6 21
Third Down % 35.849 28 42.986 25
Redzone Drive % 24.713 30 37.500 27
Redzone TD % 51.282 29 62.295 23
Big plays 51 23 67 25
Pass/Run ratio 1.622 27 1.166 28
QB/Cover Rating 72.2 30 101.2 30
Turnovers 29 29 9 32
Défense Jaguars Rang Adversaire Rang
Stuff % 2.496 18 2.412 15
Pressions 115 27 115 8
Sacks 32 27 32 9
Équipes Spéciales Jaguars Rang Adversaire Rang
Field Goal % 77.778 26 88.889 23
Extra Point % 81.818 31 94.000 15
Punt Net Yards 43.9 2 40.7 15
Autres Jaguars Rang Adversaire Rang
Pénalités par match 6.1 15 6.1 11
TOP moyen 26:59 31
Extra Stat Jaguars Rang Adversaire Rang
Drops 33 28

 

En Extra Stat nous aurions aussi pu parler des 131 plaquages manqués (31e) soit 9.5% (30e) ; c’est dire s’il n’y a pas qu’en attaque que les mains/bras ont tremblé. Sinon, plus mauvais différentiel de points (-12.0 par match), plus mauvais différentiel de TDs (-24) avec notamment 12 TDs à la passe (pire marque), des débuts de mi-temps catastrophiques avec 15 TDs encaissés en premier et troisième quarts-temps chacun (pires marques), faut-il vous l’emballer madame non c’est pour tout de suite. Réussir 9 turnovers dont 2 fumbles (pires marques) n’est pas suffisant, mais scorer 16 points grâce à eux (pire marque), ce n’est pas mieux.

L’équipe a même été encore moins efficace en redzone que l’année dernière (-8.7% des voyages terminant en TD à 51.2% – 29e), elle s’est régulièrement compliquée la tâche au point d’être à 10.3 yards en moyenne sur première tentative (pire marque), et elle a chuté en production sur 3e tentative (-4.7% à 35.8% – 28e). Enfin, par dessus tout cela, les équipes spéciales n’ont pas aidé avec 4 TDs encaissés (pire marque) : 3 sur retour de kick et un sur retour de punt contré, tout en plaçant son attaque sur ses 25.76 yards en moyenne en début de drive (pire marque). Bref, pas étonnant que les Jags aient fait pire que l’année dernière avec -1:12 minutes passées en moyenne par match en tête à 6:44 (pire marque).

Voici les récompenses de la saison :

 

James Robinson – RB
Course 164 courses, 767 yards, 8 TDs (10e), 4 big plays, 11 BTKs
Réception 31 réceptions, 222 yards, 1 big play, 2 BTKs
Avancé 67.4%, 4 drops, 78.4 Target Rating
Cumulé 195 touches, 989 yards, 8 TDs, 5 big plays, 13 BTKs
Moyennes 4.7 yards par course
7.2 yards par réception
4.7 yards par occasion
Fumbles Off. 4 commis, 2 perdus

 

Vous voyez tout de suite le gros souci de la saison du coureur ? Pas assez utilisé (moins de 200 touches). Il a été le sujet d’un des points de contention entre Urban Meyer et… à peu près tout le monde (jusqu’à son Quarterback), même s’il est vrai que Robinson a eu un peu de mal à tenir la balle. Même si le joueur n’est pas dans une forme absolue au jour J (et qu’il a raté la fin de la saison sur blessure), rien n’explique ce manque de ballons vu l’efficacité exposée par ses moyennes, surtout quand l’équipe a déjà perdu son premier tour Travis Etienne avant même le début de l’année et que Carlos Hyde a un mal de chien à avancer avec 3.5 yards par course.

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Avec l’assistance du Quarterback himself, le jeu au sol des Jags a été plutôt sympathique dans l’ensemble, mais il a manqué d’utilisation, ce qui était déjà le cas l’année dernière : 103.2 yards par match (22e), 4.5 yards par course (9e), 13 TDs (21e) et 7 big plays (25e). Pas étonnant qu’il n’y ait qu’un seul match d’un coureur à 100+ yards (pire marque).

 

Laquon Treadwell – WR
Réception 33 réceptions, 434 yards, 1 TD, 6 big plays, 3 BTKs
Moyennes 13.2 yards par réception
Avancé 64.7%, 3 drops, 89.8 Target Rating

 

Voilà un nom qu’on ne s’attendait pas forcément à placer là, mais dans une saison noire pour le club de Floride, on trouve des satisfactions là où on peut. Nous allons revenir juste après sur l’ensemble du groupe de cibles, mais ce qui est sûr c’est qu’il a mélangé la difficulté à aider son Quarterback et la difficulté à rester sur le terrain.

Dans ce marasme, c’est l’ancien premier tour Treadwell qui a tiré son épingle du jeu : il a surtout joué en fin de saison et il a réussi plus d’une belle performance, étant une cible régulière et parfois spectaculaire (top team en yards par réception). Il a également été très efficace au block pour aider Robinson à progresser. C’est évidemment loin de ce qui est demandé à un joueur drafté #23, mais il a su creuser sa niche et il a été utile plus d’une fois.

 

Marvin Jones Jr. – WR
Réception 73 réceptions, 832 yards, 4 TDs, 13 big plays
Moyennes 11.4 yards par réception
Avancé 60.8%, 2 drops, 82.4 Target Rating

 

Puisque nous sommes sur le sujet, restons-y : Jones a été de loin le meilleur receveur de l’équipe, même s’il a eu – comme Treadwell d’ailleurs – un mal fou à gagner des yards une fois la balle en main (seulement 132 YAC soit 1.8 par réception – pire marque). Le fait qu’il soit top team en big plays prouve qu’il a donc surtout tenter d’étirer le terrain, mais sans grande réussite non plus. C’est néanmoins une bonne saison vu les circonstances.

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Car une fois qu’on a passé Jones et Treadwell… l’attaque aérienne a souffert, plombée par la blessure de D.J. Chark après seulement un mois de compétition. On attendait beaucoup de Laviska Shenault : s’il est vrai qu’il poste 63 réceptions, 619 yards et 10 plaquages cassés (4e NFL), il a été une machine à drops (8) ; de plus, ils sont souvent arrivés à des moments critiques. Il n’a pas vraiment évolué dans ses routes non plus. Ensuite vient la compagnie des Tight Ends avec Dan Arnold et James O’Shaughnessy, mais toujours pas de quoi tomber de sa chaise. Tout cela manque de volume.

 

Josh Allen – DE
Plaquages 71, avec 46 solo, 4.5 stuffs, 5 manqués
Fumbles Déf. 1 forcé, 1 récupéré
Pass-Rush 21.5 pressions, 7.5 sacks
Couverture 9 ciblages, 55.6%, 67 yards, 4 PDs, 1 INT

 

Il est devenu le premier joueur à sacker son homonyme (et à l’intercepter tant qu’à faire), donc cela mérite bien une récompense. Blague à part, Allen a été le plus solide des défenseurs de Jacksonville… ce qui est d’ailleurs un peu le problème.

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Si la défense des Jags a été un peu meilleure que l’année dernière, elle partait de bas, et vous voyez dans le tableau général des stats que le pass-rush a quand même eu de grosses difficultés à mettre la pression sur le Quarterback adverse. Allen en est un peu le symbole : s’il a été redoutable dans certains matchs (notamment les victoires), il a été plus discret dans d’autres. Il n’en reste pas moins un des leaders de l’équipe.

 

Tyson Campbell – CB
Plaquages 73, avec 49 solo, 2 stuffs, 10 manqués
Couverture 81 ciblages, 66.7%, 667 yards, 3 TDs, 10 PDs, 2 INTs
Moyennes 8.2 yards par ciblage
12.4 yards par complétion
Cover Rating 94.0

 

C’est peu dire que le début de saison a été très compliqué pour le deuxième tour, avec en plus une blessure au pied qui l’a gêné. Mais il a bien su se reprendre ensuite, et regardez les ciblages : c’est une grosse charge de travail pour un résultat encourageant. Les Jags se sont séparés de l’ancien #9 de draft C.J. Henderson en cours d’année et Campbell va devoir continuer sa progression ; il doit maintenant essayer de limiter les yards.

La couverture a d’ailleurs souffert dans l’ensemble : 69.4% (31e), 227.9 yards par match (17e), 7.2 yards par passe tentée (27e), 24 TDs (7e), 7 INTs (30e), un QB Rating adverse de 101.2 (30e), 55 big plays (21e) et 4 matchs d’un Quarterback à 300+ yards (16e). Si elle n’a pas encaissé trop de TDs, elle a quand même manqué de mordant en général.

La signature de Shaquill Griffin n’a pas eu l’impact escompté avec des stats équivalentes à Campbell mais sans INT et avec 7 passes défendues pour 109.5 de Cover Rating, alors que celle de Rayshawn Jenkins a donné encore moins de résultats (1 stuff et 3 passes défendues). Nevin Lawson et Andrew Wingard ont réussi à autoriser 4 TDs sur 29 ciblages chacun, ce dernier manquant 17 plaquages (soit 16.2% de ses tentatives). Rudy Ford a lâché 79.6% de complétion. L’arrière-garde n’a pas toujours été aidée par le pass-rush, mais même au niveau de sa qualité intrinsèque on se pose des questions.

 

Urban Pire… pardon Urban Meyer.

Engager un bonhomme suspendu à l’Université d’Iowa suite à des allégations de racisme pour ensuite être forcé de le virer ? Check. Décider de donner sa chance à son ancien QB Tim Tebow de se reconvertir en TE, ce qui a échoué sans surprise ? Check. Recevoir une amende pour des violations lors des OTA ? Check. Être filmé après une défaite à Cincinnati dans un bar de l’Ohio avec une femme qui n’est pas la vôtre et qui danse tout contre vous, alors que l’équipe est déjà rentrée à Jacksonville ? Check. Tenir des propos humiliants envers les coachs assistants, les traitant de losers et leur demandant un par un ce qu’ils avaient gagné dans leur vie ? Check. Réussir à se mettre plusieurs joueurs à dos ? Check. Comme dit en entête, Meyer a fait la même erreur que tant d’autres avant lui : croire qu’il était la star.

Il faut maintenant espérer que Trevor Lawrence n’a pas été trop contaminé, car il est le futur de la franchise, et sa première saison a été tout sauf une promenade de santé. Il a réussi à mettre certaines choses bout à bout et son meilleur match a été le dernier contre Indy, mais il n’a pas été aidé par les blessures autour de lui, ses receveurs ne lui ont pas fait de cadeaux avec notamment 33 drops (28e) ou 96.8 YAC par match (30e) et sa protection n’a pas toujours été parfaite non plus. Il va néanmoins devoir prouver qu’il est capable de mieux lire les défenses et d’être plus précis dans ses lancers. Sa ligne de stats s’en ressent largement : 59.6%, 3641 yards (6.0), 12 TDs, 17 INTs (pire marque), 5 fumbles, 32 sacks et 71.9 de QB Rating.

Puisque nous l’avons évoqué en passant, restons un moment sur la ligne offensive – et non, ce n’est pas un bug, elle a autorisé exactement autant de pressions et de sacks que le pass-rush n’en a réussi. Elle n’a pas été mauvaise cette saison : elle a été un peu plus inspirée en protection que dans le jeu au sol. Elle a eu deux gros soucis : le premier, ce sont les mouchoirs jaunes ; le Right Tackle Jawaan Taylor a été un vrai récidiviste avec 14 pénalités (3e pire marque), alors que c’est une vraie surprise de voir le Guard Andrew Norwell derrière avec 10.

L’autre Guard Ben Bartch a été OK sans plus, le Centre Brandon Linder a encore fait une saison incomplète (buvez un verre), Tyler Shatley a été sympa en remplacement, Cam Robinson a été solide malgré sa blessure, et le rookie Walker Little a été très intrigant en intérim de Cam. Comme vous le voyez, le deuxième souci, ce sont les blessures : seuls Taylor et Norwell ont joué 80+% des snaps offensifs.

 

Jamal Agnew – WR
Course 7 courses, 111 yards, 1 TD, 1 big play
Réception 24 réceptions, 229 yards, 1 TD, 4 big plays
Avancé 61.5%, 1 drop, 86.4 Target Rating
Cumulé 31 touches, 340 yards, 2 TDs, 5 big plays
Kick Return 22 retours, 525 yards, 1 TD (2e)
Punt Return 11 retours, 74 yards
Moyennes 15.9 yards par course
9.5 yards par réception
23.9 yards par retour de kick
6.7 yards par retour de punt

 

Non, vous ne rêvez pas : un joueur seul gagne le Best Unit Of The Year, parce qu’après tout pourquoi pas.

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Agnew est une des rares signatures à avoir fonctionné, et les Jags ont quasiment toujours pu compter sur lui pour tenter de retourner les situations par un retour improbable. La moyenne de retour par punt n’est pas faramineuse, mais celle sur kickoff l’est ; et dites-vous que dans la liste ci-dessus, vous n’avez pas son retour de FG manqué de 109 yards contre Arizona. Le bonhomme n’a eu qu’un seul défaut, c’est de se blesser et faire quasiment deux mois sur IR. Mais il mérite la récompense, ce qui n’est pas le cas de…

 

La phase de kick
FG 21/27 soit 77.8% (26e)
XP 18/22 soit 81.8% (31e)
Touchback 35.5% (pire)

 

Les Jags ont dû attendre la Week 6 pour réussir leur premier FG/XP (et c’était à Londres !), ce qui a d’ailleurs précipité la libération de Josh Lambo (qui aura au moins fait une bonne chose cette saison… être la goutte d’eau qui a forcé le renvoi de Meyer). Matthew Wright a eu du mal à se stabiliser, mais il a plutôt bien fini la saison pour redresser la barre ; cela reste néanmoins insuffisant.

De plus, comme vous le voyez, le taux de touchback est catastrophique, ce qui a permis aux adversaires de remonter les ballons, et ils ne s’en sont pas privés à hauteur de 29.3 yards par retour (31e) avec 3 TDs (pire marque). Sans oublier le TD sur punt contré contre Indy. Au secours.

 

Marvin Jones Jr. et Jamal Agnew méritent de partager le trophée ; chacun dans son escouade, c’est se demander ce qu’il serait advenu sans eux…

 

… car la plupart des signatures, surtout défensives, ont largement déçu.

Nous avons déjà parlé de Jenkins, Griffin et Lawson, donc allons voir dans le front-7. Roy Robertson-Harris a fait partie d’une première ligne qui a eu quelques sursauts, mais qui a manqué de solidité générale contre la course ; Adam Gotsis a un peu surnagé avec 3 stuffs et 2 blocks (!) mais entre Malcom Brown (une autre addition), Taven Bryan (qui a toujours du mal à trouver sa place) ou Davon Hamilton, l’intérieur de la ligne défensive a été trop souvent mis sur le reculoir. Sur les ailes, K’Lavon Chaisson a disparu petit à petit et c’est Dawuane Smoot qui a été le plus en vue… dans le pass-rush (22 pressions dont 6 sacks).

Derrière eux, Myles Jack a couru comme un poulet sans tête, réussissant 3 stuffs mais pas grand-chose d’autre, trop occupé à boucher les trous devant, à côté et derrière. Damien Wilson n’a pas été beaucoup plus en réussite avec notamment 13 plaquages manqués. Alors certes c’est moins pire que l’année dernière, mais encore une fois ça partait de tellement bas que les stats ne sont toujours pas bonnes contre la course : 125.1 yards par match (23e), 4.3 yards par course (16e), 22 TDs (29e) et 12 big plays (22e).

 

La victoire 26-11 contre Indy en Week 18. La victoire contre Buffalo est certes plus clinquante vu l’adversaire, mais ce dernier succès est probablement le plus complet, attaque et défense réunies.

 

The Urban Debacle, bientôt disponible dans toutes les bonnes librairies floridiennes.

 

Le futur

 

Wk Type Loc. Adversaire Bilan Statut JNR
1 @ Washington 7-10 Négatif 0
2 vs. Indianapolis 9-8 Positif 0
3 @ LA Chargers 9-8 Positif -3
4 @ Philadelphia 9-8 Playoffs 0
5 vs. Houston 4-13 Négatif 0
6 @ Indianapolis 9-8 Positif -3
7 vs. NY Giants 4-13 Négatif 0
8 UKW vs. Denver 7-10 Négatif 0
9 vs. Las Vegas 10-7 Playoffs 0
10 @ Kansas City 12-5 DivChamp 0
11 BYE
12 vs. Baltimore 8-9 Négatif 7
13 @ Detroit 3-13-1 Négatif -3
14 @ Tennessee 12-5 DivChamp 0
15 vs. Dallas 12-5 DivChamp 0
16 TNF @ NY Jets 4-13 Négatif 0
17 @ Houston 4-13 Négatif 2
18 vs. Tennessee 12-5 DivChamp -3

 

Matchs Nombre Rang
Vs. équipes avec un bilan positif en 2021 9 19
Vs. équipes qualifiées en playoffs en 2021 6 28
Bilans Bilan Rang
Cumulé total 135-153-1 (0.469) 26
Cumulé à domicile 66-70 (0.485) 22
Cumulé à l’extérieur 69-83-1 (0.454) 29
Écart domicile/extérieur 0.031 10
Stats additionnelles Valeur Rang
Kilométrage total théorique 20071 30
Total jours nets de repos entre les matchs -3 20

 

Malgré le nombre d’adversaires ayant terminé en positif, la difficulté du calendrier est plombée par les équipes du top-5 de la draft (enfin, Jacksonville exclus évidemment). Néanmoins, l’AFC West et Londres font gonfler la distance de voyage, et il n’y a pas vraiment de temps mort ; c’est vraiment un calendrier plus compliqué que les stats ne le montrent.